Thérèse EJ, Poésies 46

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J.M.J.T.


A mon Ange Gardien.


(Air: Par les chants les plus magnifiques)


1.
Glorieux Gardien de mon âme,
Toi qui brilles dans le beau Ciel
Comme une douce et pure flamme
Près du trône de l'Eternel
Tu descends pour moi sur la terre
Et m'éclairant de ta splendeur
Bel Ange, tu deviens mon Frère,
Mon Ami, mon Consolateur!...

2.
Connaissant ma grande faiblesse
Tu me diriges par la main n. 1
Et je te vois avec tendresse
Oter la pierre du chemin n. 2
Toujours ta douce voix m'invite
A ne regarder que les Cieux
Plus tu me vois humble et petite n. 3
Et plus ton front est radieux.

3.
O toi! qui traverses l'espace
Plus promptement que les éclairs
Je t'en supplie, vole à ma place
Auprès de ceux qui me sont chers
De ton aile sèche leurs larmes
Chante combien Jésus est bon.
Chante que souffrir a des charmes
Et tout bas, murmure mon nom...

4.
Je veux pendant ma courte vie
Sauver mes frères les pécheurs n. 4
O Bel Ange de la Patrie
Donne-moi tes saintes ardeurs
Je n'ai rien que mes sacrifices
Et mon austère pauvreté
Avec tes célestes délices
Offre-les à la Trinité.

5.
A toi le Royaume et la Gloire,
Les Richesses du Roi des rois.
A moi l'humble Hostie du ciboire,
A moi le trésor de la Croix.
Avec la Croix, avec l'Hostie
Avec ton céleste secours
J'attends en paix de l'autre vie
Les joies qui dureront toujours.

A ma chère soeur Marie-Philomène

souvenir de sa petite fille.


Thérèse de l'Enfant Jésus de la Ste F.

rel. carm. ind.

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(Air: Les adieux du Martyr)


A Theophane Vénard.

Prêtre des Missions étrangères,

Martyrisé au Tonkin à l'âge de 31 ans.


1.
Tous les Elus célèbrent tes louanges
O Théophane! Angélique Martyr
Et je le sais, dans les Saintes phalanges
Le séraphin aspire à te servir!...
Ne pouvant pas, exilée sur la terre
Mêler ma voix à celle des Elus,
Je veux aussi sur la rive étrangère
Prendre ma lyre et chanter tes vertus....

2.
Ton court exil fut comme un doux cantique
Dont les accents savaient toucher les coeurs
Et pour Jésus, ton âme poétique n. 1
A chaque instant faisait naître des fleurs.
En t'élevant vers la céleste sphère
Ton chant d'adieu fut encor printanier
Tu murmurais: « Moi, petit éphémère
« Dans le beau Ciel, je m'en vais le premier!...» n. 2

3.
Heureux Martyr, à l'heure du supplice
Tu savourais le bonheur de souffrir,
Souffrir pour Dieu te semblait un délice.
En souriant, tu sus vivre et mourir
A ton bourreau, tu t'empressas de dire
Lorsqu'il t'offrit d'abréger ton tourment:
« Plus durera mon douloureux martyre
« Mieux ça vaudra, plus je serai content!!! » n.3

4.
Lys Virginal, au printemps de ta vie
Le Roi du Ciel entendit ton désir,
Je vois en toi: La Fleur épanouie
Que Le Seigneur cueillit pour son plaisir n. 4
Et maintenant tu n'es plus exilée
Les Bienheureux admirent ta splendeur.
Rose d'Amour, La Vierge Immaculée,
De ton parfum respire la fraîcheur.

5.
Soldat du Christ, ah! prête-moi tes armes n. 5
Pour les pécheurs, je voudrais ici-bas
Lutter, souffrir à l'ombre de tes palmes,
Protège-moi, viens soutenir mon bras.
Je veux pour eux ne cessant pas la guerre
Prendre d'assaut le Royaume de Dieu (Mt 11,12)
Car le Seigneur apporta sur la terre (Mt 10,34)
Non pas la paix, mais le Glaive et le Feu! (Lc 12,49)

6.
Je l'aime aussi, cette plage infidèle
Qui fut l'objet de ton ardent amour
Avec bonheur, je volerais vers elle
Si le Bon Dieu m'y appelait un jour
Mais à ses yeux, il n'est pas de distances
Tout l'univers devant Lui n'est qu'un point
Mon faible amour, mes petites souffrances
Bénies par Lui, Le font aimer au loin!

7.
Ah! si j'étais une fleur printanière
Que Le Seigneur voudrait bientôt cueillir
Descends du Ciel à mon heure dernière n.6
Je t'en conjure, ô Bienheureux Martyr!
De ton amour aux virginales flammes
Viens m'embraser en ce séjour mortel
Et je pourrai voler avec les âmes
Qui formeront ton cortège éternel!...

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(Cantique composé pour le jour d'une profession)


(Air: Partez, Héraults de la bonne nouvelle .)


Mes Armes.


«Revêtez-vous des armes de Dieu, afin que vous puissiez résister aux embûches de l'ennemi. » (St Paul.) (Ep 6,11)

« L'Epouse du Roi est terrible comme une armée rangée en bataille, elle est semblable à un ch ur de musique dans un camp d'armée. » (Cant. des cant.) (Ct 6,3)
Ct 7,1)

1.
Du Tout-Puissant j'ai revêtu les armes n.1
Sa main divine a daigné me parer
Rien désormais ne me cause d'alarmes
De son amour qui peut me séparer? (Rm 8,35)
A ses côtés, m'élançant dans l'arène
Je ne craindrai ni le fer ni le feu n.2
Mes ennemis sauront que je suis reine
Que je suis l'épouse d'un Dieu! n.3
O mon Jésus | je garderai l'armure.
Que je revêts sous tes yeux adorés (Ep 6,11)
Jusqu'au soir de la vie, ma plus belle parure
Seront mes Voeux sacrés!

2.
O Pauvreté, mon premier sacrifice
Jusqu'à la mort tu me suivras partout
Car je le sais, pour courir dans la lice (1Co 9,24-25)
L'Athlète doit se détacher de tout
Goûtez, mondains, le remords et la peine
Ces fruits amers de votre vanité.
Joyeusement, moi je cueille en l'arène
Les palmes de la Pauvreté.
Jésus a dit: « C'est par la violence
Que l'on ravit le royaume des Cieux. » (Mt 11,12)
Eh bien! la Pauvreté me servira de Lance
De Casque glorieux. (Ep 6,17)

3.
La Chasteté me rend la soeur des anges
De ces Esprits purs et victorieux.
J'espère un jour voler en leurs phalanges
Mais dans l'exil je dois lutter comme eux.
Je dois lutter sans repos et sans trêve
Pour mon Epoux le Seigneur des seigneurs
La Chasteté c'est le céleste Glaive n.4
Qui peut lui conquérir les coeurs
La Chasteté c'est mon arme invincible
Mes ennemis par elle sont vaincus
Par elle je deviens, ô bonheur indicible!
L'Epouse de Jésus.

4.
L'ange orgueilleux au sein de la lumière
S'est écrié: « Je n'obéirai pas! » n.5
Moi je m'écrie dans la nuit de la terre
« Je veux toujours obéir ici-bas » n.6
Je sens en moi naître une sainte audace
De tout l'enfer je brave la fureur
L'Obéissance est ma forte Cuirasse (Ep 6,14-16)
Et le Bouclier de mon coeur (Jr 2,20)
Dieu des Années, je ne veux d'autres gloires (1R 19,10-14)
Que de soumettre en tout ma volonté
Puisque l'Obéissant redira ses victoires (Pr 21,28)
Toute l'Eternité.

5.
Si du Guerrier j'ai les armes puissantes
Si je l'imite et lutte vaillamment
Comme la Vierge aux grâces ravissantes
Je veux aussi chanter en combattant
Tu fais vibrer de ta lyre les cordes
Et cette lyre, ô Jésus, c'est mon coeur! n.7
Alors je puis de tes Miséricordes (Ps 89,2)
Chanter la force et la douceur
En souriant je brave la mitraille
Et dans tes bras, ô mon Epoux Divin
En chantant je mourrai sur le champ de bataille n.8
Les Armes à la main!...

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J M. J T.


A Notre Dame du Perpétuel Secours.


1.
Mère chérie, dès ma tendre jeunesse
Ta douce Image a su ravir mon coeur
En ton regard je lisais ta tendresse
Et près de toi je trouvais le bonheur.

Refrain
Vierge Marie, au Céleste rivagc
Après l'exil j'irai te voir toujours
Mais ici-bas ta douce Image
C'est mon Perpétuel Secours! ...

2.
Quand j'étais sage et bien obéissante
Il me semblait que tu me souriais
Et si parfois j'étais un peu méchante
Je croyais voir que sur moi tu pleurais...

3.
En exauçant ma naïve prière
Tu me montrais ton amour maternel
Te contemplant je trouvais sur la terre
Un avant-goût des délices du Ciel.

4.
Lorsque je lutte, ô ma Mère chérie
Dans le combat tu fortifies mon coeur
Car tu le sais, au soir de cette vie
Je veux offrir des Prêtres au Seigneur!...

5.
Toujours, toujours image de ma Mère
Oui tu seras mon bonheur, mon trésor.
Et je voudrais à mon heure dernière
Que mon regard sur toi se fixe encor.

(Dernier refrain)
Puis m'envolant au Céleste rivage
J'irai m'asseoir, Mère, sur tes genoux
Alors je pourrai sans partage
Recevoir tes baisers si doux!...

Souvenir d'une retraite bénie.

Mars 1897

(Thérèse de l'Enfant Jésus à sa petite soeur)


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A Jeanne d'Arc


1.
Quand le Dieu des armées te donnant la victoire
Tu chassas l'étranger et fis sacrer le roi
Jeanne, ton nom devint célèbre dans l'histoire
Nos plus grands conquérants pâlirent devant toi.
1R 19,11-13)

2.
Mais ce n'était encor qu'une gloire éphémère
Il fallait à ton nom l'auréole des Saints
Aussi le Bien-Aimé t'offrit sa coupe amère (Mt 20,22-23)
Et tu fus comme Lui rejetée des humains.

3.
Au fond d'un noir cachot, chargée de lourdes chaînes
n. 1
Le cruel étranger t'abreuva de douleurs
Pas un de tes amis ne prit part à tes peines
Pas un ne s'avança pour essuyer tes pleurs

4.
Jeanne, tu m'apparais plus brillante et plus belle
Qu'au sacre de ton roi, dans ta sombre prison.
Ce céleste reflet de la gloire éternelle
Qui donc te l'apporta? Ce fut la trahison.

5.
Ah! si le Dieu d'amour en la vallée des larmes (Ps 84,7)
N'était venu chercher la trahison, la mort
La souffrance pour nous aurait été sans charmes
Maintenant nous l'aimons, elle est notre trésor.

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J.M.J.T.


19 Mai 1897


(Air du fil de la Vierge

ou bien: La rose mousse)


Une Rose effeuillée.


1.
Jésus, quand je te vois soutenu par ta Mère
Quitter ses bras
Essayer en tremblant sur notre triste terre
TES PREMIERS PAS
Devant toi je voudrais EFFEUILLER UNE ROSE
En sa fraîcheur
Pour que ton petit pied bien doucement repose
Sur une fleur!....

2.
CETTE ROSE EFFEUILLEE, c'est la fidèle image
Divin Enfant
Du coeur qui veut pour toi s'immoler sans partage
A chaque instant.
Seigneur, sur tes autels plus d'une fraîche rose
Aime à briller
Elle se donne à toi... mais je rêve autre chose:
« C'EST M'EFFEUILLER!... »

3.
La rose en son éclat peut embellir ta fête
Aimable Enfant,
Mais LA ROSE EFFEUILLEE, simplement on la jette
Au gré du vent.
UNE ROSE EFFEUILLEE sans recherche se donne
POUR N'ETRE PLUS.
Comme elle avec bonheur à toi je m'abandonne
Petit Jésus.

4.
L'on marche sans regret sur DES FEUILLES DE ROSE
Et ces débris
Sont un simple ornement que sans art on dispose
Je l'ai compris.
Jésus, pour ton amour j'ai prodigué ma vie
Mon avenir
Aux regards des mortels ROSE à jamais FLETRIE
Je dois mourir!...

5.
POUR TOI, je dois MOURIR, Enfant, Beauté Suprême
n. 1
Quel heureux sort!
Je veux en M'EFFEUILLANT te prouver que je t'aime
O mon Trésor!
Sous tes PAS ENFANTINS, je veux avee mystère
Vivre ici-bas
Et je voudrais encor adoucir au Calvaire
Tes derniers pas!...
.................................................
(Les mots soulignés doivent s'écrire- en italique)

( En fait, ces mots sont -ici- en majuscules.)


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J.M.J.T.

31 Mai 1897


L'Abandon est le fruit délicieux de L'Amour.


1.
Il est sur cette terre
Un Arbre merveilleux
Sa racine, ô mystère!
Se trouve dans les Cieux... n.1

2.
Jamais sous son ombrage (Ct 2,3)
Rien ne saurait blesser
Là sans craindre l'orage
On peut se reposer.

3.
De cet Arbre ineffable
L'Amour voilà le nom,
Et son fruit délectable n. 2
S'appelle L'Abandon.

4.
Ce fruit dès cette vie
Me donne le bonheur
Mon âme est réjouie
Par sa divine odeur.

5.
Ce fruit quand je le touche
Me paraît un trésor
Le portant à ma bouche
Il m'est plus doux encor. (Ct 2,3)

6.
Il me donne en ce monde
Un océan de paix
En cette paix profonde
Je repose à jamais

7.
Seul l'Abandon me livre
En tes bras, ô Jésus
C'est lui qui me fait vivre
De la vie des Elus.

8.
A toi je m'abandonne
O mon Divin Epoux
Et je n'ambitionne
Que ton regard si doux.

9.
Moi je veux te sourire
M'endormant sur ton coeur
Je veux encore redire
Que je t'aime, Seigneur! n. 3

10.
Comme la pâquerette
Au calice vermeil
Moi petite fleurette
Je m'entrouvre au soleil.

11.
Mon doux Soleil de vie
O mon Aimable Roi
C'est ta Divine Hostie
Petite comme moi....

12.
De sa Céleste Flamme
Le lumineux rayon
Fait naître dans mon âme
Le parfait Abandon.

13.
Toutes les créatures
Peuvent me délaisser
Je saurai sans murmures
Près de toi m'en passer.

14.
Et si tu me délaisses
O mon Divin Trésor
Privée de tes caresses
Je veux sourire encor.

15.
En paix je veux attendre
Doux Jésus, ton retour
Et sans jamais suspendre
Mes cantiques d'amour.

16.
Non, rien ne m'inquiète
Rien ne peut me troubler
Plus haut que l'alouette
Mon âme sait voler.

17.
Au-dessus des nuages
Le ciel est toujours bleu
On touche les rivages
Où règne le Bon Dieu.

18.
J'attends en paix la gloire n.4
Du Céleste séjour
Car je trouve au Ciboire
Le doux Fruit de l'Amour!

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Intr. PN 53

Pour Sr Marie de la Trinité

1.
Seigneur, tu m'as choisie dès ma plus tendre enfance n.1
Et je puis m'appeler l'oeuvre de ton amour...
Je voudrais, ô mon Dieu! dans ma reconnaissance
Oh! je voudrais pouvoir te payer de retour!...
Jésus mon Bien-Aimé, quel st ce privilège
Pauvre petit néant qu'avais-je fait pour toi? n.2
Et je me vois placée dans le royal cortège (Ps 45,15-16)
Des vierges de ta cour, aimable et Divin Roi!

2.
Hélas je ne suis rien que la faiblesse même
Tu le sais, ô mon Dieu! je n'ai pas de vertus
Mais tu le sais aussi, le seul ami que j'aime n.3
Celui qui m'a charmée, c'est toi, mon Doux Jésus!
Lorsqu'en mon jeune coeur s'alluma cette flamme
Qui se nomme l'amour, tu vins la réclamer
Et toi seul, ô Jésus! pus contenter une âme
ui jusqu'à l'infini avait besoin d'aimer.

3.
Comme un petit agneau loin de la bergerie
Gaiement je folâtrais ignorant le danger
Mais, ô Reine des Cieux! ma Bergère chérie
Ton invisible main savait me protéger
Aussi tout en jouant au bord des précipices
Déjà tu me montrais le sommet du Carmel
Je comprenais alors les austères délices
Qu'il me faudrait aimer pour m'envoler au Ciel.

4.
Seigneur, si tu chéris la pureté de l'ange
De cet esprit de feu qui nage dans l'azur
N'aimes-tu pas aussi s'élevant de la fange
Le lys que ton amour a su conserver pur?
S'il est heureux, mon Dieu, l'ange à l'aile vermeille
Qui paraît devant toi brillant de pureté
Ma joie dès ici-bas à la sienne est pareille
Puisque j'ai le trésor de la virginité!... n.4

PN 54 - POURQUOI JE T'AIME, O MARIE!

Intr. PN 54

J M. J T.

Mai 1897

(Air: Pourquoi m'avoir livré l'autre jour, ô ma Mère)


POURQUOI JE T'AIME, O MARIE!


1.
Oh! je voudrais chanter, MARIE, POURQUOI JE T'AIME
Pourquoi ton nom si doux fait tressaillir n.1 mon coeur
Et pourquoi la pensée de ta grandeur suprême
Ne saurait à mon âme inspirer de frayeur.
Si je te contemplais dans ta sublime gloire
Et surpassant l'éclat de tous les bienheureux
Que je suis ton enfant je ne pourrais le croire
O Marie devant toi, je baisserais les yeux!...

2.
Il faut pour qu'un enfant puisse chérir sa mère
Qu'elle pleure avec lui, partage ses douleurs
O ma Mère chérie, sur la rive étrangère
Pour m'attirer à toi, que tu versas de pleurs!....
En méditant TA VIE DANS LE SAINT EVANGILE
J'ose te regarder et m'approcher de toi
Me croire ton enfant ne m'est pas difficile
Car je te vois mortelle et souffrant comme moi... n.2

3.
Lorsqu'un ange du Ciel t'offre d'être LA MERE Lc 1,31-33)
Du Dieu qui doit régner toute l'éternité
Je te vois préférer, ô Marie, quel mystère!
L'ineffable trésor de LA VIRGINITE.
Je comprends que ton âme, ô Vierge Immaculée
Soit plus chère au Seigneur que le divin séjour
Je comprends que ton âme, HUMBLE ET DOUCE VALLEE Mt 11,29)
Peut contenir Jésus, L'Océan de l'Amour!... n.3

4.
Oh! je t'aime, Marie, te disant la servante (Lc 1,38)
Du Dieu que tu ravis par ton humilité
Cette vertu cachée te rend toute-puissante
Elle attire en ton coeur LA SAINTE TRINITE
Alors L'ESPRIT D'AMOUR TE COUVRANT DE SON OMBRE Lc 1,35)
LE FILS EGAL AU PERE EN TOI S'EST INCARNE (Jn 1,14
De ses frères pécheurs bien grand sera le nombre
Puisqu'on doit l'appeler: Jésus, ton premier-né! (Lc 2,7)

5.
O Mère bien-aimée, malgré ma petitesse
Comme toi n.4 je possède en moi Le Tout-Puissant
Mais je ne tremble pas en voyant ma faiblesse:
Le trésor de la mère appartient à l'enfant
Et je suis ton enfant, ô ma Mère chérie
Tes vertus, ton amour, ne sont-ils pas à moi?
Aussi lorsqu'en mon coeur descend la blanche Hostie
Jésus, ton Doux Agneau, croit reposer en toi!...

6.
Tu me le fais sentir, ce n'est pas impossible
De marcher sur tes pas, ô Reine des élus,
L'étroit chemin du Ciel, tu l'as rendu visible (Mt 7,14)
En pratiquant toujours les plus humbles vertus.
Auprès de toi, Marie, j'aime à rester petite,
Des grandeurs d'ici-bas je vois la vanité,
Chez Sainte Elisabeth, recevant ta visite, (Lc 1,39-40)
J'apprends à pratiquer l'ardente charité.

7.
Là j'écoute ravie, Douce Reine des anges,
Le cantique sacré qui jaillit de ton coeur. n. 5 Lc 1,46-55)
Tu m'apprends à chanter les divines louanges
A ME GLORIFIER EN JESUS MON SAUVEUR.
Tes paroles d'amour sont de mystiques roses
Qui doivent embaumer n.6 les siècles à venir.
En toi le Tout-Puissant a fait de grandes choses
Je veux les méditer, afin de l'en bénir.

8.
Quand le bon Saint Joseph ignore le miracle (Mt 1,19)
Que tu voudrais cacher dans ton humilité n.7
Tu le laisses pleurer tout près du TABERNACLE
Qui voile du Sauveur la divine beauté!
Oh! que j'aime, Marie, TON ELOQUENT SILENCE,
Pour moi c'est un concert doux et mélodieux
Qui me dit la grandeur et la toute-puissance
D'une âme qui n'attend son secours que des Cieux.....

9.
Plus tard à Bethléem, ô Joseph et Marie!
Je vous vois repoussés de tous les habitants
Nul ne veut recevoir en son hôtellerie
De pauvres étrangers, la place est pour les grands
LA PLACE EST POUR LES GRANDS ET C'EST DANS UNE ETABLE
QUE LA REINE DES CIEUX DOIT ENFANTER UN DIEU. Lc 2,7)
O ma Mère chérie, que je te trouve aimable
Que je te trouve grande en un si pauvre lieu!...

10.
Quand je vois L'Eternel enveloppé de langes (Lc 2,7)
Quand du Verbe Divin j'entends le faible cri (Jn 1,1)
O ma Mère chérie, je n'envie plus les anges
Car leur Puissant Seigneur est mon Frère chéri!
Que je t'aime, Marie, toi qui sur nos rivages
As fait épanouir cette Divine Fleur!.... (Ct 2,1)
Que je t'aime écoutant les bergers et les mages
ET GARDANT AVEC SOIN TOUTE CHOSE EN SON COEUR!... (Lc 2,19)

11.
Je t'aime te mêlant avec les autres femmes
Qui vers le temple saint ont dirigé leurs pas (Lc 2,22-35)
Je t'aime présentant le Sauveur de nos âmes
Au bienheureux Vieillard qui le presse en ses bras,
D'abord en souriant j'écoute son cantique
Mais bientôt ses accents me font verser des pleurs.
Plongeant dans l'avenir un regard prophétique
SIMEON TE PRESENTE UN GLAIVE DE DOULEURS.

12.
O Reine des martyrs, jusqu'au soir de ta vie
Ce glaive douloureux TRANSPERCERA TON COEUR Lc 2,35)
Déjà tu dois quitter le sol de ta patrie (Mt 2,13-15)
Pour éviter d'un roi la jalouse fureur.
Jésus sommeille en paix sous les plis de ton voile
Joseph vient te prier de partir à l'instant
Et ton obéissance aussitôt se dévoile
Tu pars sans nul retard et sans raisonnement.

13.
Sur la terre d'Egypte, il me semble, ô Marie (Mt 2,13-15)
Que dans la pauvreté ton coeur reste joyeux,
Car JESUS N'EST-IL PAS LA PLUS BELLE PATRIE,
Que t'importe l'exil, tu possèdes les Cieux?...
Mais à Jérusalem, une amère tristesse (Lc 2,41-50)
Comme un vaste océan vient inonder ton coeur
JESUS, PENDANT TROIS JOURS, SE CACHE n. 8 A TA TENDRESSE
Alors c'est bien l'exil dans toute sa rigueur!...

14.
Enfin tu l'aperçois et la joie te transporte, (Lc 2,48-50)
Tu dis au bel Enfant qui charme les docteurs:
« O mon Fils, pourquoi donc agis-tu de la sorte?
« Voilà ton père et moi qui te cherchions en pleurs. »
Et l'Enfant Dieu répond (oh quel profond mystère!)
A la Mère chérie qui tend vers lui ses bras:
« Pourquoi me cherchiez-vous?... Aux oeuvres de mon Père
« Il faut que je m'emploie; ne le savez-vous pas? »

15.
L'Evangile m'apprend que croissant en sagesse Lc 2,51-52)
A Joseph, à Marie, Jésus reste soumis
Et mon coeur me révèle avec quelle tendresse
Il obéit toujours à ses parents chéris.
Maintenant je comprends le mystère du temple,
Les paroles cachées de mon Aimable Roi.
Mère, ton doux Enfant veut que tu sois l'exemple
De l'âme qui Le cherche en la nuit de la foi.

16.
Puisque le Roi des Cieux a voulu que sa Mère
Soit plongée dans la nuit, dans l'angoisse du coeur; n.9
Marie, c'est donc un bien de souffrir sur la terre?
Oui SOUFFRIR EN AIMANT, C'EST LE PLUS PUR BONHEUR!... n. 10
Tout ce qu'Il m'a donné Jésus peut le reprendre
Dis-lui de ne jamais se gêner avec moi...
Il peut bien se cacher, je consens à l'attendre
Jusqu'au jour sans couchant où s'éteindra ma foi... n.11

17.
Je sais qu'à Nazareth, Mère pleine de grâces (Lc 1,28)
Tu vis très pauvrement, ne voulant rien de plus
POINT DE RAVISSEMENTS, DE MIRACLES, D'EXTASES
N'EMBELLISSENT TA VIE, O REINE DES ELUS!....
Le nombre des petits est bien grand sur la terre
Ils peuvent sans trembler vers toi lever les yeux
C'est par LA VOIE COMMUNE, incomparable Mère
Qu'il te plaît de marcher pour les guider aux Cieux.

18.
En attendant le Ciel, ô ma Mère chérie,
Je veux vivre avec toi, te suivre chaque jour
Mère, en te contemplant, je me plonge ravie
Découvrant dans ton coeur DES ABIMES D'AMOUR.
Ton regard maternel bannit toutes mes craintes
Il m'apprend A PLEURER, il m'apprend A JOUIR.
Au lieu de mépriser la joies pures et saintes
Tu veux les partager, tu daignes les bénir.

19.
Des époux de Cana voyant l'inquiétude (Jn 2,1-11)
Qu'ils ne peuvent cacher, car ils manquent de vin
Au Sauveur tu le dis dans ta sollicitude
Espérant le secours de son pouvoir divin.
Jésus semble d'abord repousser ta prière
« Qu'importe », répond-Il, « femme, à vous et à moi? »
Mais au fond de son coeur, Il te nomme sa Mère
Et son premier miracle, Il l'opère pour toi...

20.
Un jour que les pécheurs n.12 écoutent la doctrine
De Celui qui voudrait au Ciel les recevoir (Mt 12,24-50)
Je te trouve avec eux, Marie, sur la colline
Quelqu'un dit à Jésus que tu voudrais le voir,
Alors, ton Divin Fils devant la foule entière
De son amour pour nous montre l'immensité
Il dit: « Quel est mon frère et ma soeur et ma Mère,
« Si ce n'est celui-là qui fait ma volonté? »

21.
O Vierge Immaculée, des mères la plus tendre
En écoutant Jésus, tu ne t'attristes pas n.13
Mais tu te réjouis qu'Il nous fasse comprendre
Que notre âme devient SA FAMILLE ici-bas
Oui tu te réjouis qu'Il nous donne sa vie,
Les trésors infinis de sa divinité!
Comment ne pas t'aimer, ô ma Mère chérie
En voyant tant d'amour et tant d'humilité?

22.
Tu nous aimes, Marie, comme Jésus nous aime (Jn 13,34)
Et tu consens pour nous à t'éloigner de Lui.
AIMER C'EST TOUT DONNER ET SE DONNER SOI-MEME
Tu voulus le prouver en restant notre appui.
Le Sauveur connaissait ton immense tendresse
Il savait les secrets de ton coeur maternel,
REFUGE DES PECHEURS, C'EST A TOI QU'IL NOUS LAISSE Jn 19,27)
QUAND IL QUITTE LA CROIX POUR NOUS ATTENDRE AU CIEL.

23.
Marie, tu m'apparais au sommet du Calvaire (Jn 19,25)
Debout près de la Croix, comme un prêtre à l'autel
Offrant pour apaiser la justice du Père
Ton bien-aimé Jésus, le doux Emmanuel... (Mt 1,23)
Un prophète l'a dit, ô Mère désolée,
« Il n'est pas de douleur semblable à ta douleur! » (Lm 1,12)
O Reine des Martyrs, en restant exilée
TU PRODIGUES POUR NOUS TOUT LE SANG DE TON COEUR !

24.
La maison de Saint Jean devient ton seul asile (Jn 19,27)
Le fils de Zébédée doit remplacer Jésus...
C'est le dernier détail que donne l'Evangile n.14
De la Reine des Cieux il ne me parle plus.
Mais son profond silence, ô ma Mère chérie
Ne révèle-t-il pas que LE VERBE ETERNEL (Jn 1,1)
VEUT LUI-MEME CHANTER LES SECRETS DE TA VIE
Pour charmer TES ENFANTS, tous les Elus du Ciel?

25.
Bientôt je l'entendrai cette douce harmonie
Bientôt dans le beau Ciel, je vais aller te voir
Toi qui vins ME SOURIRE n.15 au matin de ma vie
Viens me sourire encor... Mère.... voici le soir!...
Je ne crains plus l'éclat de ta gloire suprême n.16
Avec toi j'ai souffert et je veux maintenant
Chanter sur tes genoux, Marie, pourquoi je t'aime
Et redire à jamais que je suis ton enfant!......

La petite Thérèse...


(Les mots soulignés doivent s'écrire en italique.)

( En fait, ces mots sont ICI en MAJUSCULES .)


Introduction générale aux POESIES SUPPLEMENTAIRES Voir Fin de l'Intr. aux Poésies

PN 55 = PS 1

Intr. PN 55

« - O DIEU CACHE SOUS LES TRAITS DE L'ENFANCE - »


1.
O Dieu caché sous les traits de l'enfance
Je vois en toi le monarque des Cieux
Je reconnais ta grandeur, ta puissance
Au doux éclat qui brille dans tes yeux.
Si tu voulais, mille légions d'anges
A ton appel viendraient former ta cour.
D'étoiles d'or semant tes humbles langes
Ils chanteraient ton ineffable amour.

Refrain N 1 .
Je vois sur la rive étrangère
Et ne pouvant parler encor
Mon Dieu, mon Sauveur et mon Frère
N'ayant ni sceptre ni trésor.
Adorant ce profond mystère
Divin Roi, je t'offre mon or.

2.
O Roi du Ciel, tu viens sur cette terre
Voulant sauver le genre humain ton frère.
Pour ton amour, oh! je voudrais souffrir!
Puisque pour moi tu veux un jour mourir
De tes douleurs je t'offre le symbole.
Voyant briller ta sanglante auréole
Ah! je voudrais te gagner tous les coeurs
Divin Jésus, pour essuyer tes pleurs.

Refrain N 2
Reçois la myrrhe, ô Roi du Ciel
Puisque tu veux être mortel.
(inachevé)

PN 56 = PS 2

Intr. PN 56

« - EN ORIENT APPARUT UNE ETOILE -


1.
En Orient apparut une étoile
Et nous suivons son cours mystérieux
Astre béni, sa clarté nous dévoile
Que sur la terre est né le Roi des Cieux. (Mt 2,1-4)

2.
Le Ciel nous protège
Et notre cortège,
Bravant pluies et neige
Suit l'astre brillant!...

3.
Que chacun s'apprête...
L'étoile s'arrête!...
Entrons tous en fête,
Adorons l'Enfant!...

PN 57 = PS 3

Intr. PN 57

1.
Depuis cinquante ans sur la terre
Vous embaumez de vos vertus
Notre humble petit monastère,
Le palais du Roi des Elus.

Refrain
Chantons, chantons l'heureuse entrée
De la doyenne du Carmel
De tous nos coeurs elle est aimée
Comme un bien doux présent du Ciel.

2.
Vous nous avez toutes reçues
A notre entrée dans ce séjour
Vos bontés nous sont bien connues
Ainsi que votre tendre amour.

3.
Bientôt une plus belle fête
Viendra réjouir tous nos coeurs
Nous poserons sur votre tête
En chantant, de nouvelles fleurs.

PN 58 = PS 4

Intr. PN 58

Le Ciel en est le prix

1.
Le Ciel en est le prix
La matraque sonore n. 1
Qui devance l'aurore
Me fait sauter du lit.

2.
Le ciel en est le prix
Aussitôt qu'on s'éveille
On voit d'autres merveilles
Que celles de Paris.

3.
Le ciel en est le prix
Dans ma pauvre cellule
Point de rideaux de tulle
Ni glaces ni tapis. n. 2

4.
Le ciel en est le prix
Rien, ni table ni chaise
N'être pas à son aise
C'est le bonheur ici.

5.
Le ciel en est le prix
J'aperçois sans alarmes
Mes scintillantes armes
J'aime leur cliquetis.

6.
Le ciel en est le prix
A moi le sacrifice
Croix, chaînes et cilice n. 3
Mes armes, les voici.

7.
Le ciel en est le prix
Après une prière
Il faut baiser la terre
La règle le prescrit.

8.
Le ciel en est le prix
Je cache mon armure
Sous ma robe de bure
Et mon voile béni.

9.
Le ciel en est le prix
Si madame Nature
Fait entendre un murmure
En riant je lui dis:

10.
Le ciel en est le prix
Jeûner est bien facile n. 4
Cela rend très agile
Si l'on a faim, tant pis!

11.
Le ciel en est le prix
Nous ne respectons guère
Navets, pommes de terre
Choux, carottes, radis.

12.
Le ciel en est le prix
Jamais on ne s'étonne
Que le soir on ne donne
Que du pain et des fruits.

13.
Le ciel en est le prix
Souvent avec justesse
Le pain passe, et je laisse
Dans l'assiette les fruits.

14.
Le ciel en est le prix
De terre est mon assiette
Ma main sert de fourchette
La cuillère est de buis.

15.
Le ciel en est le prix
Enfin l'on se rassemble
On peut parler ensemble
Des joies du Paradis.


16.
Le ciel en est le prix
En parlant on travaille
L'une coud, l'autre taille
Des ornements bénis.

17.
Le ciel en est le prix
On voit la gaîté sainte
Marquer de son empreinte
Les fronts épanouis.

18.
Le ciel en est le prix
Une heure passe vite
Je redeviens ermite
Sans froncer les sourcils.

19.
Le ciel en est le prix
Le bruit des pénitences n. 5
Interrompt le silence
On en est assourdi,

20.
Le ciel en est le prix
Des coups que je défile
Par an soixante-six mille n. 6
C'est le nombre précis,

21.
Le ciel en est le prix
Pour les missionnaires
Nous nous faisons des guerres
Sans trêve, sans merci.

PN 59 = PS 5

Intr. PN 59

( Pour une Sainte-Marthe )

Refrain
Très nobles soeurs du voile blanc
Vous fêter nous rend l'coeur content.

1.
A soeur Marie de l'Incarnation
Nous offrons la navigation
Et ce joli petit bateau
Mam'zelle Henriette le trouv'ra beau.

2.
Nous offrons à soeur Saint Vincent
Ce petit roquet tout pimpant
Aboyant près de son jardin
Il en sera très bon gardien.

3.
Nous offrons au très cher Marthon
Ce ravissant petit cochon
De monture il lui servira
Quand il fera la chasse aux rats.

4.
Pour fêter Mélanie Lebon n. 1
C'est à Baptiste de donner le ton n. 2
Il lui présente un petit chat
Qui lui servira de lèche plat.

5.
Comment dire pour offrir ce broc
Ah! vraiment nous ne savons trop
......................................
Mon p'pa, voilà le Magister
Sauvons-nous, il a son grand air!

PN 60 = PS 6

Intr. PN 60

J.M.J.T.

21 Juin 1897


Moi aussi, Mère bien-aimée
Je veux dire mon petit mot
Mais on n'a pas beaucoup d'idée
Quand on ne boit que du lolo!...
Cependant, ma Mère chérie
Je vous offre avec grand bonheur
Un album à photographie
Mes toques et mon petit coeur.

Thérèse de l'Enfant-Jésus

rel. carm. ind.


PN 61 = PS 7

Intr. PN 61

Voilà mon commandement: c'est que vous vous entr'aimiez, comme je vous ai aimés!... S. Jean XVI- 12. (Jn 15,12)

1.
Le silence est le doux langage
Des anges, de tous les élus.
Il doit être aussi le partage
Des âmes s'aimant en Jésus.

2.
Ce n'est qu'au sein des sacrifices
Que l'on peut s'aimer au Carmel.
Un jour, enivrées de délices
Nous nous aimerons dans le Ciel.

PN 62 = PS 8

Intr. PN 62

TOI QUI CONNAIS MA PETITESSE EXTREME

Toi qui connais ma petitesse extrême
Tu ne crains pas de t'abaisser vers moi!
Viens en mon coeur, ô blanche Hostie que j'aime,
Viens en mon coeur, il aspire vers toi!
Ah! je voudrais qu'a ta bonté me laisse
Mourir d'amour après cette faveur.
Jésus! entends le cri de ma tendresse.
Viens en mon coeur!





Thérèse EJ, Poésies 46