Thérèse EJ, Poésies 1001

Note 1. Cf. PN 18, str. 35-36 ; RP 5,26 LT 183. Thérèse se souvient de Jean de la Croix: « Je ne garde plus de troupeau » (Cantique spirituel, str. XXVIII), mais la consécration exclusive au « seul Agneau » est une explicitation propre à Thérèse, qui renvoie à l'Apocalypse (Ap 14,3-4).

Note 2. Citation de saint Augustin.

Note 3. Marthe et Marie: Thérèse ne s'arrête pas aux distinctions de « classes », si marquées à l'époque. « Prier, servir » est la part de toute carmélite (cf. RP 4).

Note 4. Idée chère à Thérèse (cf. +).

Note d'introduction à la POESIE N 11

IL EST ENFIN PASSE LE TEMPS DES LARMES

- DATE: 18 décembre 1894 . - COMPOSEE POUR: Soeur Marie de la Trinité (alors Marie-Agnès de la Sainte-Face) pour sa vêture. - PUBLICATION: Poésies, 1979. - MELODIE: Nina la glaneuse.

Cette poésie et la suivante étaient destinées à la même circonstance: une récréation au soir de la prise d'habit de la dédicataire. Le chant de la novice (PN 11) était suivi de la réponse de la communauté tout entière (PN 12), qui reprenait les thèmes, voire les expressions, de la première.
L'intérêt historique de ces vers sans prétention rachète leur faiblesse poétique. Thérèse échappe aux lieux communs en évoquant des traits concrets de la vie de la novice, qui retrouve la bure carmélitaine après l'avoir quittée en 1893 dans un carmel parisien, avenue de Messine, pour raisons de santé.
La complicité discrète de Thérèse et de sa protégée, dont elle est spécialement chargée au noviciat, s'épanouira plus tard en une amitié juvénile et profonde dont témoignent six autres poésies (PN 20 PN 29 PN 30 PN 31 PN 49 PN 53).

Note 1. « Cachée sous le manteau de la Vierge », cf. MSA 57,1r; LT 105 LT 129 PRI 8.

Note 2. Sur le rôle joué involontairement par Thérèse dans l'épreuve de la carmélite de l'avenue de Messine, cf. le curieux témoignage de celle-ci (Poésies, II, p. 84).

Note 3. La Sainte Face marquera de son sceau la vie entière de celle qui sera ensuite soeur Marie de la Trinité et de la Sainte-Face, comme Thérèse; cf. sa signature en PRI 12, et ses souvenirs et témoignages, présentés par Pierre Descouvemont,Une novice de sainte Th‚rŠse, Cerf, 1985 (Cf CGM et
CRM).

Note 4. « Rester petite »: l'expression apparaît successivement dans LT 141 LT 154 RP 1,12v; PN 11,3 PN 13,5 PN 31,4 RP 7,5v; PN 45,4 PN 54,6 MSC 3,1r; cf +

Note 5. La Face de Jésus comparée au soleil: un thème qu'explicitera PN 20.

Note d'introduction à la POESIE N 12

« - C'EST PRES DE VOUS, VIERGE MARIE - »

- DATE 18 décembre 1894 . - COMPOSEE POUR: Soeur Marie de la Trinité (alors Marie-Agnès de la Sainte-Face) pour sa vêture; chant en réponse de la communauté - PUBLICATION: Poésies, 1979. - MELODIE: pas d'indication.

Voir la présentation de PN 11 Les couplets 1, 2, 7 font écho à PN 11, 1-2, les couplets 5-6 reprennent PN 11, 4. Le couple 8 répond à PN 11, 3; le 9e au refrain 1 et le 10 au dernier refrain. Les couplets 3 et 4 explicitent la double prise d'habit, peine évoquée en PN 11, 2.

Note d'introduction à la POESIE N 13

« - LA REINE DU CIEL A SON ENFANT BIEN-AIMEE - »

- DATE: 25 décembre 1894 . - COMPOSEE POUR: Céline postulante sous le nom de soeur Marie de la Sainte-Face; composition spontanée. - PU8LICATION: HA 98 (dix sept vers retouchés). - MELODIE: Le petit mousse noir.
La fraîcheur d'une chanson de Noël, mais aussi une poésie structurée, minutieuse, aux termes choisis, un petit traité sur l'enfance et la toute-puissance. Thérèse compose cette pièce pour consoler sa soeur dont les talents ne paraissent pas assez reconnus au Carmel: le succès sera complet (cf. les six récits de Céline, notamment CSG 50 et 151).
En réalité, Thérèse vise beaucoup plus haut: après Marie de la Trinité, elle entraîne « Marie de la Sainte-Face » dans la voie d'enfance. Ce chant de Noël est autant un chant de Nazareth, de la vie cachée. La présence de Marie est primordiale pour une initiation à la simplicité, au silence de l'amour, à la ressemblance (1, 1) de « l'unique agneau », du Verbe fait enfant.

Note 1. Cf. PN 10,4+.

Note 2. Cf. PN 3,86+.

Note 3. Le voile de la Sainte Vierge où l'on s'abrite (4, 2; 5, 1), où l'on est caché (PN 1,1 ici 4, 1; LT 161 RP 8,6r ), où l'on repose (PN 5,11), où l'on sommeille en paix (PN 44,8 PN 54,12) est le symbole de l'entière sécurité pour l'enfant, le lieu du parfait abandon. Mais après une grâce comme celle reçue par Thérèse l'été 1889 (cf. CJ 11.7.2, ce voile prend un sens mystique. Comme le manteau, il « virginise » (LT 105), il établit l'être dans un « silence profond de tous les soins de la terre » (LT 122). Sous ce voile, on trouve Jésus seul, on le regarde, on s'unit à lui. Thérèse est en pleine harmonie avec la tradition de l'Ordre: la vie cachée du Carmel est comme un désert marial.

Note 4. La strophe 6 va parler de grandes vertus, mais qui sont celles de l'enfance. Le vocabulaire ne doit pas donner le change: ces « enfantines vertus » exigent un abandon total de soi-même. Cf. PRI 14, note 4+ PRI 1404).

Note 5. Les strophes 9 à 14 présentent une imbrication de thèmes assez subtile et une poursuite d'idées polyphoniques, annonçant, derrière les images de l'enfance, l'avenir tragique de Jésus. «Méconnaître»: cf. RP 2,3r et RP 2,7v; RP 4,1v; RP 5,2r; LT 108 (Is 53,2).

Note 6. Excepté en PN 24,5 (fuite en Egypte), «exil» chez Thérèse désigne l'Incarnation (PN 1,1 PN 24,1 PN 30,1 LT 141 MSB 5,2v; RP 2,1r; RP 5,1r; RP 6,2v ). Thérèse, semble-t-il, ne considère jamais qu'en s'incarnant, Jésus est venu chez lui.

Note 7. Cf. LT 143, note 5 ().

Note d'introduction à la POESIE N 14

A NOTRE PERE SAINT JOSEPH

- DATE: 1894 . - COMPOSEE POUR: Soeur Marie de l'lncarnation (Joséphine Lecouturier), à sa demande. - PUBLICATION: HA 98 (cinq vers corrigés). - MELODIE: Nous voulons Dieu.

On ignore tout des circonstances de cette composition, mais elle date sûrement de 1894. Contemplation et service de Jésus et de Marie, dans la pauvreté et la solitude, cette vie cachée de saint Joseph est un bon exemple pour les carmélites (cf. Thérèse d'Avila, Vie par elle- même, chap. VI).

Note d'introduction à la POESIE N 15

L'ATOME DU SACRE-COEUR

- DATE: 1894 . - COMPOSEE POUR: Soeur Saint-Vincent-de-Paul, à sa demande. - PUBLICATION: Poésies, 1979.

Poésie à l'image de la dévotion de sa dédicataire (cf. PN 19): elle est « l'atome » qui recherche dans l'Eucharistie la présence du Sacré-Coeur » à la porte « ou à l'intérieur du tabernacle », voire dans le « nid » (!) du « ciboire »... Mais Thérèse montre dans le Sacré-Coeur la Personne même de Jésus (cf. PN 23) que soulignent les mots: sourire, regard, voix, coeur, main.

Note d'introduction à la POESIE N 16

CHANT DE RECONNAISSANCE DE LA FIANCEE DE JESUS

- DATE: 5 février 1895. - COMPOSEE POUR: Soeur Geneviève de Sainte-Thérèse (Céline)
pour sa vêture. - PUBLICATION: HA 98 (sept vers corrigés). - MELODIE: O Saint autel.

Un chant grave, à l'ombre de la croix (str. 1, 2, 3), transfiguré par l'espérance (str. 4, 5, 6), le chant d'un « horizon nouveau » pour Céline, après les épreuves de ces longues années auprès de M. Martin, et pour Thérèse qui a entrepris la rédaction de ses souvenirs (cf. MSA 3,1r /v ): après les tâtonnements de 1894, « enfin le jour va remplacer la nuit ».

Note 1. Mêmes images dans RP 3,23r , jouée quinze jours auparavant.

Note d'introduction à la POESIE N 17

VIVRE D'AMOUR

- DATE: 26 février 1895. - COMPOSITION spontanée . - PUBLICATION: HA 98 (vingt et un vers corrigés). - MELODIE: Il est à moi.

On ne peut manquer d'être frappé par l'accent de gravité dans la ferveur de ce poème d'amour, riche, profond et large. Une véritable « déclaration » qui envisage toute l'envergure de cet amour, comme on envisage toutes les conséquences d'un acte avant de prendre une décision grave. « Vivre d'amour - Mourir d'amour » (cf. un billet de Mère Marie de Gonzague à Thérèse dès 1890, LC 144), tel est le coeur de cette grande méditation au moment où Thérèse acquiert la certitude de sa mort prochaine et où elle commence son autobiographie, point de vue privilégié sur le passé, le présent et l'avenir. Qu'elle écrive spontanément un tel poème est significatif.
Thérèse parle « sans parabole », au moins dans une dizaine de strophes (sur quinze). Non qu'il n'y ait pas d'images symboliques, mais elles sont plus rares qu'ailleurs. Les idées, les intuitions l'emportent parfois sur la poésie, ou du moins la pensée théologique est si forte qu'elle s'incarne plus difficilement dans une forme poétique; elle la « force » ou même s'en passe.
Vivre d'Amour a jailli d'une seule coulée pendant les longs moments d'adoration du Saint-Sacrement, exposé les trois jours des Quarante-Heures (dimanche, lundi, mardi précédant le mercredi des Cendres), qui réparent les excès du carnaval, avant l'entrée en Carême.
Deux par deux, les soeurs se succèdent d'heure en heure devant l'ostensoir. Seul le sanctuaire de la chapelle est éclairé, le choeur des carmélites restant dans la pénombre. Il est pratiquement impossible de lire. C'est dans ce climat d'intimité fervente que le chant Vivre d'Amour s'écoule de l'âme de Thérèse: fleuve de paix, immense, tranquille, que chaque strophe grossit comme un affluent sans en troubler le cours.
Les copies B et C du même poème portent en épigraphe: « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma Parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure!... Je vous donne ma paix... Demeurez en mon Amour!... St Jean, ch XIV, v. 23 et 27 - XV n 9. (Jn 14,23-27 Jn 15,9) »

Note 1. Cf. LT 142 et surtout la longue paraphrase de LT 165.

Note 2. Première des images de feu qui vont donner vie au poème (str. 6, 10, 14, 15). Cf. infra note 8. Le mot feu revient dix-sept fois dans les poésies.

Note 3. Réminiscence probable de Jean de la Croix (Cantique spirituel, annotation sur la strophe XXXII). Cf. PN 32,5.


Note 4. Allusion possible au Cantique spirituel, annotation sur la str. XXXVI.

Note 5. Cf. PN 46,5 et PN 50,5.

Note 6. L'amour gratuit, prodigue, un thème qui se retrouve souvent chez Thérèse; cf. par exemple LT 142 PRI 6; CSG 62; CJ 9.5.3; 6.8.4; 6.8.7, etc.

Note 7. Cf. le commentaire de Jean de la Croix au Cantique spirituel, str. XXV: « Les jeunes filles parcourent légèrement le chemin », repris par Thérèse (peu après) dans le MSA 47,2v /48r . On songe également au Psaume 118, 32 (Ps 119,32) (cf. MSC 16,1r ). Rappelons enfin Imitation III, 5: « Celui qui aime court, vole; il est dans la joie. il est libre... il donne tout», etc., qui annonce directement le MSA 80,2v .

Note 8. La strophe du feu; cf. MSA 84,2v . Des textes ultérieurs complètent et éclairent cette strophe du « purgatoire »: MSA 84,1r /v; PN 23,8 LT 226; CJ 8,7,15 et 30,7,3; DE p 683; VT n 99 pp 185,187.

Note 9. Cf. PN 45,4, 3.

Note 10. Le vocabulaire de la navigation chez Thérèse est répertorié en VT n 61, janvier 1976, p. 80.

Note 11. Cf. MSC 30,1r .

Note 12. Sur l'attente paisible du ciel en 1895, cf. encore PN 21,3 PN 22,11 PN 24,32.

Note 13. Cf. LT 94+.

Note 14. Cf l'Acte d'offrande, PRI 6.

Note15. L'image de Véronique « essuyant la face » de Jésus;
symbole de l'amour qui « efface » le blasphème, elle donne un beau mouvement à la strophe; cf. RP 2,4r; MSA 66,2v et PRI 12.

Note 16. Cf PN 21,1. Première mention des pécheurs dans les Poésies.

Note 17. Cf. RP 2,8r; MSA 52,1r; PN 24,29. Enfant, Thérèse a été inscrite en 1885 à l'Archiconfrérie réparatrice des blasphèmes et de la profanation du dimanche. Carmélite, elle peut retrouver dans la «Vie de soeur Marie de Saint-Pierre» l'invitation constante à la réparation du blasphème. Mais on n'en trouve l'écho qu'ici, dans les écrits.

Note 18. Cf. PN 34, r.1+.

Note 19. C'est la première manifestation dans les écrits de cet élan vers la « mort d'amour ». On le retrouve ensuite en PN 18,52 PRI 6 PN 24,26 PN 31,6 LT 242 MSC 7,2v et 8r; LT 255, puis dans les Derniers Entretiens. Marie de l'Eucharistie chantera ce couplet à l'infirmerie le 16.7.1897 après la communion de Thérèse; cf. LT 255. Le «martyre» d'amour est encore évoqué en PRI 6; PN 29,12 PN 31,6 PN 33,4 LT 182 LT 224.

Note 20. Renvoi évident à la Vive Flamme d'amour dont Jean de la Croix chante l'opération consumante et transformante (cf. LT 197)

Note 21. Cf. LT 182+, note 15 ().

Note 22. Cf. LT 56+, note 2 ).

Note d'introduction à la POESIE N 18

LE CANTIQUE DE CELINE

- DATE: 28 avril 1895 . - COMPOSEE POUR: Soeur Geneviève, à sa demande, pour son anniversaire (vingt-six ans). - PUBLICATION: HA 98, cinquante et une strophes, dont deux remaniées, et trente-quatre vers corrigés. - MELODIE: Combien j'ai douce souvenance.

Le « Cantique des créatures » de Céline, mais plus encore de Thérèse. Après le sommet de Vivre d'Amour, celle-ci inventorie avec allégresse les richesses de la Création qu'elle retrouve, transposées, en son Bien-Aimé.
Cette symphonie de fleurs, de parfums, de verdure et d'oiseaux orchestre deux vers de Céline. Un dimanche de mars 1895, tandis que soeur Geneviève s'apprête à cueillir le premier perce-neige, sa soeur la retient: « Il faut une permission! » Rentrée dans sa cellule, la novice tente de se consoler en rappelant à Jésus, dans une poésie, ce qu'elle a quitté pour Lui. Seuls quelques mots arrivent à percer la chape de tristesse:

« La Fleur que je cueille, ô mon Roi C'est Toi! »
Thérèse vient en aide à Céline et, avec un sûr instinct de maîtresse spirituelle, elle a soin que rien ne soit laissé dans l'ombre des joies du passé, ce qui l'amène cependant à délayer à l'excès sa poésie, la plus longue du répertoire quant au nombre de strophes (cinquante-cinq). Ce sont bien leurs communs souvenirs d'enfance et de jeunesse (le Ms A est en cours de rédaction) qu'elle rapporte dans ce poème d'amour, de la famille et surtout de la nature, divisé en deux grandes parties: avant l'entrée au Carmel (str. 1 à 31) et « maintenant » (str. 32 à la fin).
L'influence de Jean de la Croix est indéniable (Cantique spirituel, str. XIV-XV) et Thérèse y renvoie elle-même dans une lettre de 1892 (LT 135). La parenté des deux saints réside dans une commune intuition fondamentale, qui dépasse le sens esthétique: dans le Christ se récapitule la profusion de toutes les richesses créées.

Note 1. «Strophes 1 à 9: Alençon» Cf. MSA 4,2v .

Note 2. Se plonger ou être plongé, employé de manière fautive, sans complément (comme en LT 54PN 54,18 ) est une expression de la famille Martin, qui indique un saisissement, un recueillement admiratif.

Note 3. Les quatre enfants morts tout petits.

Note 4. «Strophes 10 à 18: Les Buissonnets» Première communion de Céline, le 13 mai 1880.

Note 5. Thérèse se met elle-même en scène au belvédère; cf. PN 8,7.

Note 6. Le voyage à Rome de novembre 1887.

Note 7. «Strophes 19 à 31: Céline et son père» Une séquence propre à la vie de Céline: la maladie de M. Martin (19-20) et sa mort (30-31), avec, dans l'intervalle, les souvenirs heureux des vacances à La Musse (22-27), avec son père surtout (28-29).

Note 8. Deux faveurs de Marie à l'exilée; cf. Poésies, II, pp. 126s.

Note 9. Lieu privilégié de la topographie thérésienne; cf. PN 54,3 RP 2,14v; RP 5,7 LT 142 LT 146 LT 165; ici réminiscence du Cantique de Jean de la Croix, str. XIV.

Note 10. Si elle accorde une grande place aux étoiles, Thérèse, fille du soleil, parle rarement de la lune (MSA 48,1r; MSC 26,1r; PN 24,6 PN 26,4.

Note 11. «Strophes 32 à 36: Céline au Carmel» Le Carmel est une « prison bénie » (MSA 67,1r ); cf. LT 106. Céline, comme Thérèse s'y est constituée librement prisonnière (MSA 58,1r , MSA 81,2v ), prisonnière non pas des grilles, mais de l'amour de Jésus (PN 31, r.5; LT 201), comme Jésus l'est du nôtre; Cf PRI 17.

Note 12. Cf. MSA 69,2v; LT 245 LT 260 PN 18,32 PN 45,1 PN 47,2 PN 50,2.

Note 13. Cf. les prairies du Ciel de CJ 24.9.4. Fille de Normandie, il est normal que Thérèse fasse bonne place à la prairie (vingt-trois fois dans les écrits), qui appartient aussi à son imagerie céleste. Saint Jean de la Croix lui même compare le ciel « des prairies toujours verdoyantes, émaillées de fleurs » (Cantique spirituel, str. IV).

Note 14. Cf. PN 10,4+.

Note 15. Cf. Prière de l'âme embrasée de Jean de la Croix: « Les cieux sont à moi; la terre est à moi (...) et toutes les choses créées! Mon Dieu lui-même est à moi et pour moi, puisque Jésus-Christ tout entier est à moi et pour moi! » Cf. infra le titre de PN 18 bis .. (Qui a Jésus a tout) .

Note 16. Les deux vers de Céline à l'origine de la poésie; cf. supra, introduction .

Note 17. «Strophes 38 à 51: Qui a Jésus a Tout» Unique mention chez Thérèse du muguet, auquel Céline attache le sens d'« amour caché ».

Note 18. Un symbole cher à Céline, cf. LT 149+

Note 19. Cf. Cantique spirituel, XV.

Note 20. Cf. PN 3,2+.

Note 21. Cf. Lamartine: « Toi qui rends d'un regard l'immensité féconde » (La Prière).

Note 22. Le «regard» de Dieu, posé avec amour sur la créature et lui donnant vie et beauté, est l'un des grands thèmes sanjuanistes; Cf Pri 6, note 11 PRI006_11. On est loin d'un « surveillant » irrité par le péché. Ce regard d'amour réciproque et constant est au coeur de la vie contemplative de Thérèse.

Note 23. «Strophes 52 à 55: Bientôt... le Ciel» cf. PN 17,14.

Note 24. Cf. MSA 38,2v; Strophe très synthétique de ce long poème.

Note 25. Cf. LT 211+

Note 26. Le «toit» est un mot rare dans les écrits (MSA 59,2v , MSA 65,1r , MSA 75,1r , MSA 82,1r ) Mais la conception du ciel comme maison ou foyer paternel est familière aux deux soeurs; cf. MSA 41,1r , très proche de cette strophe; et MSA 75,1r .


Note 27. ICI PN 18 b

« - QUI A JESUS A TOUT - »

Achevant la copie de dix-sept de ses Poésies à l'intention de l'abbé Bellière, en mars 1897, Thérèse dispose encore d'une demi-page blanche, qu'elle utilise pour ajouter dix couplets du Cantique de Céline. Excellente synthèse, très concentrée, ne gardant que l'essentiel et souvent le meilleur, ce fragment devient un autre poème. Le choix des couplets témoigne d'un sens délicat des besoins spirituels du séminariste à ce moment.
Le titre exprime la certitude personnelle de Thérèse, qui rejoint l'expérience mystique chantée par saint Jean de la Croix dans le Cantique spirituel (str. XIV-XV).

Note d'introduction à la POESIE N 19

L'ATOME DE JESUS-HOSTIE

- DATE: Eté 1895 (?) . - COMPOSEE POUR: Soeur Saint-Vincent-de-Paul. à sa demande . - PUBLICATION: Poésies, 1979 . - MELODIE: Par les chants les plus magnifiques.

Dans un recoin du choeur du Carmel, particulièrement sombre, l'atome », déjà rencontré en PN 15, aime « à se cacher dans l'ombre ». L'amour de l'Eucharistie sera l'un des thèmes majeurs des quatre poésies demandées par cette soeur (PN 15 PN 19 PN 25 PN 32). Il n'est pas certain que Thérèse se soit trouvée bien à l'aise dans les « pensées » de sa cliente: l'atome n'est pas vraiment un symbole thérésien, à la différence du grain de sable (cf. LT 45).

Note 1. Cf. Le titre de PN 25: Mes désirs auprès de Jésus caché dans sa prison d'amour.

Note 2. Cf, MSA 81,2v .

Note 3. Cf. PN 40,10 PRI 5, note 5 (PRI 505).

Note d'introduction à la POESIE N 20

MON CIEL ICI-BAS

- DATE: 12 août 1895 . - COMPOSEE POUR: Soeur Marie de la Trinité (alors Marie-Agnès de la Sainte-Face), lors de ses vingt et un ans. - PUBLICATION: HA 98, cinq vers corrigés . - MELODIE: Les regrets de Mignon.

Au lendemain de la Transfiguration, voici, dans le rayonnement du Thabor, l'épanchement d'un être séduit par le Visage divin. Comme sur la sainte Montagne, les « douleurs » de la Passion sont évoquées, mais pour être aussitôt « embellies », baignées de « douceur ». Au plein coeur de l'été 1895, ce poème est comme une anticipation du Face à face », appelé quelques semaines auparavant dans l'Acte d'offrande.
Il ne faudrait pas chercher pour autant dans cette composition toute la richesse de ce thème chez Thérèse. D'autres écrits apportent ou apporteront des éléments complémentaires; ainsi les PRI 11 PRI 12 PRI 14 PRI 16 ou RP 2, entièrement centrée sur le caractère joyeux, douloureux et glorieux de la Face de Jésus. Les Derniers Entretiens offrent aussi des renseignements de premier intérêt (par exemple CJ 5.8.9. Cf. Poésies, II. p. 135.

Note 1. La reproduction de la Sainte-Face selon le modèle de Tours.

Note 2. Cf. PN 24,24, 5-6.

Note 3. Consoler est la forme thérésienne de la réparation (PN 19,2, 3 ; PN 24,31, 2 ; 41, 1, 6 ; 45, 5, 6 ). Elle s'exprime surtout par la « ressemblance ».

Note 4. Cf. Im I, 2, 3: « vouloir être ignorée et comptée pour rien », cité en MSA 71,1r (écrit quelques semaines après PN 20), en LT 145 LT 176. Selon Marie de la Trinité, c'était l'aspiration constante de Thérése: « Bien des fois, en récréation ou ailleurs, quand je lui disais: Qu'est-ce que vous pensez? dites-moi quelque chose: - "Ce que je pense, répondait-elle avec un profond soupir, ah! que je voudrais être inconnue et comptée pour rien!..." » (PO, 466.)

Note 5. Cf. MSA 77,2v .

Note 6. Les parfums caractérisent la patrie dont rêve Thérèse cf. (MSC 6,2v )

Note 7. Cf. PRI 11, la reproduction de la Sainte-Face (selen le modèle de Tours) que Thérèse bientôt « gardera sur son coeur » en permanence.

Note 8. Cf. PN 11, 3 et 12, 8 , composées pour la même novice.

Note 9. Sur le désir et la nécessité de ressembler à Jésus, spécialement dans son humilité et son anéantissement, cf. LT 87 LT 145 LT 201 PN 13,1 PN 31, r. 2.

Note d'introduction à la POESIE N 21

CANTIQUE D'UNE AME AYANT TROUVE LE LIEU DE SON REPOS

- DATE 15 août 1895. - COMPOSEE POUR: Marie Guérin, à son entrée au Carmel (Soeur Marie de l'Eucharistie). - PUBLICATION: HA 98, un vers corrigé. - MELODIE: « Connais-tu le pays? » de Mignon.

Il est d'usage que la postulante chante « quelque chose » à la Communauté le soir de son entrée. Marie Guérin est dotée d'une belle voix de soprano: Thérèse va la mettre en valeur par le choix d'une romance appropriée. Chose assez rare, la poésie démarque de très près son modèle, du moins quant au refrain. Thérèse opère avec adresse la transposition de l'amour humain à l'amour mystique. En dépit du titre, un élan profond traverse ce poème, présumé « de repos ».
Ce mot revient cinq fois dans les Poésies en 1895-1896 (PN 17,9 PN 20,4 PN 24,20 PN 32 PN 27,4). Il caractérise bien en ce temps le climat spirituel de Thérèse qui s'étonnera au début de 1896: « Je ne puis toujours vivre ainsi dans le repos » (MSC 31,1r ).
Thérèse dédiera deux autres poésies à sa cousine: Jésus Seul (PN 36, le 15 août 1896) et Mes Armes (PN 48, pour sa profession, le 25 mars 1897).

Note 1. A partir d'un vers donné par le psalmiste, Thérèse joue sur une amphibologie: tristesse de la séparation d'avec la famille, mais libération du monde, liberté pour Jésus (cf. MSA 67,2v ).

Note 2. Sur cette aspiration fondamentale de Marie Guérin, cf. LC 14 (CG, p. 491), LT 92 LT 190.

Note 3. Ce couplet, petite théologie de l'adoration devant l'hostie, témoigne de l'attrait dominant de Marie pour l'Eucharistie; cf. LC 113 et 130 (CG, pp. 485 et 496), LT 109 LT 234.

Note 4. Le rivage éternel, expression si fréquente chez Thérèse (cf. MSA 41,1r +), est important dans cette poésie qui est plus encore celle du passage que celle du repos.

Note 5. Cf. MSA 69,2v , de rédaction presque contemporaine.

Note d'introduction à la POESIE N 22

A MA MERE CHERIE LE BEL ANGE DE MON ENFANCE

- DATE: 7 septembre 1895 . - COMPOSEE POUR: Mère Agnès de Jésus, lors de ses trente-quatre ans . - PUBLICATION: dans la Circulaire nécrologique de Mère Agnès (1952) et Poésies, 1979 - MELODIE: pas d'indication

Un petit compliment pour l'anniversaire de sa soeur Pauline, dont le style s'apparente à celui des poésies composées naguère par celle-ci. On peut y voir comme l'épilogue en vers de ce que mainte page du Manuscrit A vient de redire en prose: le rôle providentiel que Pauline a joué, joue encore pour elle.
Ce poème d'allure enfantine peut amorcer une étude sur la manière dont Thérèse voit son départ vers le ciel à travers les années. A ce stade, « l'Amour donne des ailes » (str. 13; et RP 5,4r ); le MSB 4,1-5,1r ) en 1896 et le MSC 3,1r et MSC 7,2v ) en 1897 montreront que les mécanismes sont plus complexes...

Note 1. Le « beau Ciel », est un cliché d'époque, mais si chargé de sens pour Thérèse (vingt et une mentions, auxquelles s'ajoutent les douze du « beau ciel bleu » qu'elle l'emploie avec insistance, comme une protestation de foi lors de son épreuve de 1896-1897; cf. par exemple MSC 5,2v . Dans les Poésies, six des huit emplois de « beau Ciel » sont postérieurs à Pâques 1896 (PN 33,4 PN 40,10 PN 43,3 PN 46,1 PN 47,2 PN 54,25). « Je chante ce que je veux croire », écrira-t-elle à ce propos.

Note 2. Absente des Manuscrits, l'appellation d'ange, appliquée à Mère Agnès, apparaît en LT 140 LT 160 LT 230 et surtout LT 229.

Note 3. Sur le chant de Pauline auprès de Thérèse, cf. MSA 53,1r /v , LT 140 et CJ 11.9.2.

Note 4. Le soleil et la fleur, couple auquel Thérèse reste invariablement fidèle. On ne trouve jamais chez elle l'eau et la fleur: aucune trace de narcissisme.

Note 5. Une première annonce de CJ 13.7.3.

Note d'introduction à la POESIE N 23

AU SACRE-COEUR DE JESUS

- DATE: 21 juin ou octobre 1895 . - COMPOSEE POUR: Soeur Marie du Sacré-Coeur, à sa demande. - PUBLICATION: HA 98, neuf vers corrigés. - MELODIE: Le petit soulier de Noël.

Pour ne pas bouleverser la nouvelle numérotation des Poésies de 1975, on a conservé, dans l'Edition du Centenaire, la date conjecturale d'octobre 1895, communément attribuée à ce texte depuis 1907 (HA 7, p. 388). La date du 21 juin 1895 paraît cependant plus probable (cf. Poésies, Il. p. 147), ce qui reporterait « Au Sacré-Coeur » après le Cantique de Céline.
L'enjeu de ce petit problème chronologique est que la contemplation du Sacré-Coeur - à la manière dont Thérèse le « voit » - aurait préparé, accompagné, l'illumination du dimanche de la Trinité. Quoi qu'il en soit, la parenté est indéniable entre l'Acte d'offrande (PRI 6), PN 23 et MSA 84,1r /v .
Thérèse ne s'attarde pas au symbole, alors en honneur, du Coeur blessé par la lance. Elle va droit à la réalité: la Personne aimante de Jésus, ses sentiments profonds, l'amour qui emplit son Coeur. La manifestation privilégiée de cet amour, elle la trouve, non dans la scène de Gethsémani ou dans la contemplation du Transpercé au Calvaire, mais dans la réponse du Ressuscité à la recherche passionnée de Madeleine: dans le « murmure de son nom ».
Forte de cette réponse, l'assurant que « le Coeur de son époux est à elle seule comme le sien est à lui seul » (cf. LT 122), la confiance de l'épouse ne connaît plus de bornes. Elle ira toujours plus loin dans l'audace, jusqu'à l'entrée « sans aucun détour » dans le Coeur de son Dieu. C'est cet extraordinaire dynamisme qui fait l'unité du poème. Un puissant tableau où s'exprime un amour à la fois humain et surnaturel des plus intenses.

Note 1. Cf. PN 24, 15, 4 et 46, 3, 8 .

Note 2. Ici Jésus est le Frère-Ami, c'est-à-dire l'Epoux à la manière du Cantique des cantiques (Ct 4,9 ou Ct 5,2); cf. par exemple LT 158 LT 164; RP 3,23r bis; PN 31,5; PRI 12. Mais le sens de notre fraternité avec Jésus revêt chez Thérèse bien des nuances.

Note 3. Cf. MSA 32,1r et LT 197.

Note 4. Allusion (comprise d'elle seule) à la blessure d'amour toute récente (14/6/1895, cf. CJ 7.7.2 ? On sait l'insistance de saint Jean de la Croix à rappeler la vertu purifiante de la Vive Flamme d'Amour, à l'égal d'un purgatoire (str. II. Explication du vers 5, p. 184). Cf. PN 17,6.

Note d'introduction à la POESIE N 24

JESUS MON BIEN-AIME , RAPPELLE-TOI

- DATE: 21 octobre 1895. - COMPOSEE POUR: Soeur Geneviève, à l'occasion de sa fête (Céline), à sa demande. - PUBLICATI0N: HA 98: quarante-trois vers corrigés. - MELODIE: Rappelle-toi.

Le noviciat de soeur Geneviève se poursuit depuis le 5 février 1895. Assez généreux pour que Thérèse propose à sa soeur, le 9 juin, le don total à l'Amour. Assez laborieux pour que Céline éprouve le besoin de s'encourager en dénombrant ses mérites passés. Et elle fait appel au talent poétique de Thérèse pour « rappeler à Jésus (...) les immenses sacrifices faits pour lui ». Mais Thérèse renverse la perspective en énumérant « les sacrifices de Jésus » pour Céline...
Non par esprit de contradiction; à peine pour « donner une petite leçon » à sa novice (CSG 73). Mais surtout son inspiration l'emporte dans une direction toute différente. Le ressort de sa vie est dans un sentiment très fort de l'amour prévenant et gratuit de Jésus pour sa créature. En trente-trois strophes (nombre voulu pour rappeler les trente-trois années du Christ?), elle déroule une vie de Jésus à partir de l'Evangile où elle « découvre toujours de nouvelles lumières, des sens cachés et mystérieux » (MSA 83,2v ). Avec PN 54, ce poème offre un lieu privilégié d'étude scripturaire chez Thérèse.
A l'époque, Thérèse baigne dans la lumière. Sa foi est vive et claire. Elle manifeste ici son intelligence de la foi, par la manière si personnelle dont elle lit et relie les thèmes évangéliques.

Note 1. L'épigraphe (ajoutée par Thérèse en juillet 1896) provient de L'Année de Sainte Gertrude du P.Cros (Toulouse, 1871).

Note 2. Cf. RP 1,12r; RP 2,1r et RP 2,7v; RP 5,3r; RP 6,2v; PRI 8, d'octobre 1895; PN 54,10).

Note 3. Thérèse ne parle pas de Jésus, à la troisième personne, mais à la deuxième personne du singulier, comme habituellement dans sa prière (CSG 82). A chaque strophe, sauf rare exception, le Toi et le moi concertent dans une délicate réciprocité de tendresse. On peut s'étonner qu'elle « accapare » ainsi son Seigneur. Elle ne fait que s'approprier les mots de saint Paul: « Il m'a aimé et s'est livré pour moi» (Ga 2,20).

Note 4. Cf. str. 18, 6 et PRI 6.

Note 5. En 1889-1890, la soif de Jésus que Thérèse désire apaiser est plutôt celle du Crucifié (Jn 19,28; cf. LC 145 en CG, p. 631). En 1893, elle pense davantage à l'épisode de la Samaritaine (LT 141). En 1895, elle combine les deux thèmes dans le MSA 45,2v et MSA 46,2v ) et ici (str. 10 et 25). Elle les inscrit enfin en 1896, entre autres textes évangéliques, sur une image du Christ en croix, avec références explicites (Ima 13. Cf. encore LT 196 (= MSB 1,2v ).

Note 6. Expression qui ne se trouve qu'ici et en MSB 4,1r .

Note 7. Avec une allusion furtive à la tempête apaisée, seul miracle que mentionne la poésie. Thérèse est toujours d'une extrême discrétion dans la référence aux miracles.

Note 8. Thérèse reprend ici, en l'appliquant à Jésus, son exégèse si personnelle de l'invitation à « lever les yeux », en 1892: « Levez les yeux et voyez. Voyez comme, dans mon Ciel, il y a des places vides, c'est à vous de les remplir... » (LT 135).

Note 9. Allusion possible à la blessure d'Amour de juin 1895 (CJ 7.7.2).

Note 10. Usage unique dans les écrits, malgré l'importance du feu dans le vocabulaire de Thérèse.

Note 11. Les vers 7 à 9 furent primitivement choisis par Mère Agnès pour orner la croix de la tombe de Thérèse et définir ainsi sa mission posthume, nettement apostolique; cf. CSG 200. Cf. aussi RP 4,4v et PN 47,6.

Note 12. Le père de l'enfant prodigue, pour Thérèse, est Jésus lui-même dans six des huit passages où elle le mentionne (RP 2,3r; LT 142; ici; MSC 34,2v et MSC 36,2v; LT 261).

Note 13. Cf. LT 122: « Le coeur de mon époux est à moi seule comme le mien est à lui seul. »

Note14. Les écrits de Thérèse évoquent souvent ce « mystère »
de la maternité spirituelle de la vierge consacrée qui s'unit à Jésus; cf. par exemple LT 124 (la fleur Céline); LT 129 LT 135 LT 182 LT 183 LT 185 MSA 81,1r et MSB 2,2v; PN 45,6, etc.

Note 15. Des sept paroles de Jésus en croix, la plainte « J'ai soif » est celle que Thérèse cite le plus souvent (MSA 45,2v , MSA 46,2v , MSA 85,2v; PN 31,5 et PN 6.

Note 16. « Aussi » suggère que la mort de Jésus est déjà amour fou, qui justifie le désir de Thérèse: « aimer à la folie ». Cette aspiration n'est pas nouvelle: cf. LT 85 LT 93 LT 96 LT 169 MSA 39,1r , MSA 82,1r (fin 1895). Elle se fait plus pressante en 1896; cf. Ms B (où « folie » revient dix fois) et LT 225.

Note 17. Malgré la violence de son amour, Thérèse préfère aimer Jésus selon le statut qu'il a choisi pour elle (cf. RP 7,1v ). Près de mourir, elle réaffirmera son propre désir de « ne pas voir » Dieu ou les saints ici-bas (cf. CJ 4.6.1; 5.8.4; 11.8.5; 11.9.7.


Note 18. Même idée en MSA 48,2v et PN 25,6.

Note 19. Aimer Dieu, non seulement avec « mille coeurs », mais avec son propre Amour, avec son « divin Coeur Lui-Même », est une aspiration qui croît en Thérèse jusqu'à la fin (cf. MSB 3,2v et MSC 35,1r; PN 41,2, 7-8).

Note 20. Le « repos » goûté dans la seule « volonté » de Jésus, le désir de l'accomplir uniquement, est un thème thérésien dont on retrouve trace dans tous les écrits et très tôt (cf. Poésies, Il. p. 169). A l'infirmerie, Thérèse répétera cette strophe 32 « avec un air et un accent célestes »; cf. CJ 14.7.3. Dans le même sens, voir encore CJ 10.6 ; 10.7.13 ; 14.7.9 ; 30.8.2.

Note d'introduction à la POESIE N 25


Thérèse EJ, Poésies 1001