Chrysostome sur 2Tm 900

HOMÉLIE 9: 2Tm 3,16-17 4,1-7 - TOUTE ÉCRITURE QUI EST INSPIRÉE DE DIEU, EST UTILE POUR INSTRUIRE,

900 POUR REPRENDRE, POUR CORRIGER ET POUR CONDUIRE A LA JUSTICE; AFIN QUE L'HOMME DE DIEU SOIT PARFAIT ET DISPOSÉ A TOUTES SORTES DE BONNES OEUVRES. (2Tm 3,16-17 2Tm 4,1-7)

Analyse.

1. Utilité des Ecritures inspirées. — Un pasteur doit prêcher sans relâche.
2. Saint Paul devant bientôt mourir se rend à lui-même le témoignage d'avoir bien rempli sa mission.
3. Comment on témoigne que l'on aime l'avènement de Jésus-Christ. — Ce que c'est que cet avènement. — Pour posséder Jésus-Christ, il faut être dégagé des choses de la terre. — Il faut souffrir patiemment les maux qui nous arrivent.

901 1. Après que saint Paul a exhorté et consolé Timothée de toutes manières, il lui donne maintenant la consolation la plus solide et la plus parfaite de toutes, celle de la sainte Ecriture. Ce n'est pas sans raison qu'il use de cette puissante consolation, car il va dire quelque chose de grave et de pénible. Si Elisée qui demeura auprès de son maître jusqu'au dernier instant, et qui se le vit enlever par une fin miraculeuse, éprouva cependant tant de douleur qu'il déchira ses vêtements, que pensez-vous que dût éprouver Timothée qui aimait tant son maître et qui en était tant aimé, lorsqu'il apprit que ce maître allait bientôt (394) mourir, et, ce qu'il y a de plus pénible au monde, qu'il ne l'assisterait pas à sa dernière heure? Car nous ne ressentons pas tant de joie du temps que nous avons passé avec nos amis pendant leur vie, que de douleur de n'être pas auprès d'eux au moment de leur mort. Saint Paul a donc soin de consoler son disciple avant de l'entretenir de sa mort. Et encore il n'en parle pas tout uniment, mais en termes choisis, propres à le consoler et à le combler de joie, en lui présentant sa mort, moins comme une mort que comme un sacrifice, comme un départ ou un passage à un état meilleur. « Je suis », dit-il, « comme une victime qui a déjà reçu l'aspersion, pour être sacrifiée ». (2Tm 4,6)

C'est donc dans cette vue qu'il lui dit : « Toute Ecriture inspirée de Dieu est utile pour instruire, pour reprendre, pour corriger et pour conduire à la justice » (2Tm 3,16). Ce qui doit s'entendre de toute l'Ecriture sainte, dans laquelle Timothée avait été instruit dès son enfance. Cette Ecriture, étant inspirée de Dieu, est utile. Qui peut en douter? « Elle est utile pour instruire, pour reprendre, pour corriger, afin que l'homme de Dieu soit parfait et parfaitement disposé à toutes sortes de bonnes oeuvres ». — « Utile pour instruire ». L'Écriture nous apprendra ce que nous devons savoir, et nous laissera ignorer ce que nous devons ignorer. Si nous avons des erreurs à réfuter, des désordres à redresser, l'Ecriture nous fournira les principes nécessaires. Elle sera bonne aussi pour consoler et pour encourager. « Pour corriger », c'est-à-dire que nous y trouvons de quoi suppléer à ce qui nous manque. — « Afin que l'homme de Dieu soit parfait » (2Tm 3,17). Ainsi les Ecritures sont un encouragement au bien, destiné à conduire l'homme à la perfection. Sans elles, on n'est point parfait. Au lieu de moi, dit saint Paul, vous aurez la sainte Ecriture qui vous apprendra ce que vous voudrez savoir. S'il écrivait ces choses à Timothée qui était cependant rempli du Saint-Esprit, combien plus les écrivait-il pour nous! — « Parfaitement disposé à toutes sortes de bonnes oeuvres » (2Tm 3,17): Il ne doit pas se contenter d'y prendre part, il doit s'y exercer à la perfection.

« Je vous conjure donc devant Dieu et devant le Seigneur Jésus-Christ, qui jugera les vivants et les morts dans son avènement glorieux et dans l'établissement de son règne, d'annoncer la parole ». (2Tm 4,1-2.) Il jugera donc les pécheurs et les justes, les trépassés et ceux qui vivront encore, et qui seront en grand nombre. Il l'avait effrayé dans sa première épître, en lui disant : « Je vous ordonne devant Dieu, qui donne la vie à tout ce qui vit ». (1Tm 6,13) Ici il s'exprime d'une manière plus terrible encore : « Qui jugera les vivants et les morts », dit-il ; c'est-à-dire, qui leur demandera compte de leurs actions. — « Dans son avènement glorieux et dans l'établissement de son règne ». Quand se fera ce jugement? Lors de la manifestation glorieuse du Fils de Dieu, lors de son second avènement, quand il viendra avec l'appareil du Roi de l'univers. Ce second avènement ne sera pas semblable au premier, il sera environné de gloire, voilà le sens que présente le texte, ou bien il veut dire encore: J'atteste son avènement et son règne, je prends ce juste juge à témoin que je vous ai donné ces avis.

Ensuite pour lui enseigner comment il faut prêcher, il ajoute : « Annoncez la parole; pressez les hommes à temps, à contre-temps; reprenez, suppliez, exhortez en toute patience et en vue de l'instruction » (2Tm 4,2). Qu'est-ce à dire: « A temps, à contre-temps?» C'est-à-dire, n’ayez point de temps marqué pour instruire. Que tout temps vous soit propre pour cela; enseignez durant la paix et la tranquillité ; enseignez assis dans l'église; enseignez encore au milieu des périls; enseignez en prison, et chargé de chaînes, et à la veille de marcher au supplice, et en y allant, ne cessez jamais de reprendre et de menacer. La réprimande n'est pas hors de propos, même quand elle a déjà profité et produit de l'effet. — « Suppliez », dit-il. Il faut qu'un pasteur agisse comme un médecin, qu'il mette le doigt sur la plaie, qu'il pratique une incision, et qu’ensuite il applique un remède pour adoucir. Si l'une de ces choses est omise, l'autre est inutile. Si vous réprimandez quelqu'un avant de l'avoir convaincu du mal qu'il a fait, vous passerez pour téméraire, et personne ne vous souffrira. Une fois convaincu, il recevra alors une réprimande qui, auparavant, l'eût exaspéré. Mais après que vous aurez convaincu et réprimandé fortement, si vous négligez de supplier, tout est perdu encore une fois; car la réprimande est quelque chose d'intolérable (395) en soi, lorsqu'elle n'est pas tempérée par la supplication. De même qu'une incision ne serait pas endurée par le patient, quelque salutaire qu'elle fût, si elle n'était accompagnée d'adoucissements; ainsi en est-il de la réprimande. — « En toute patience et en vue de l'instruction ». Celui qui veut convaincre a besoin de patience pour ne pas croire trop légèrement tout ce qu'on lui dit. Quant à la réprimande il faut qu'elle soit tempérée par la douceur pour se faire accepter. Après avoir dit : « En toute patience », il ajoute : «Et en vue de l'instruction ». Qu'est-ce à dire? C'est-à-dire, ne témoignez ni colère, ni aversion, ni intention d'insulte comme si vous aviez affaire à un ennemi, gardez-vous-en bien. Au contraire, faites voir à ce pécheur que vous l'aimez, que vous compatissez à sa misère, que vous en avez plus de douleur que lui-même, que vous êtes profondément affligé de son sort. — « En toute patience et en vue de l'instruction », non pas d'une instruction telle quelle, mais saine.

902 2. « Car il viendra un temps que les hommes a ne pourront plus souffrir la saine doctrine ». Avant que tout soit renversé et désespéré en eux, bâtez-vous de les prévenir. Voilà pourquoi il disait : Pressez à temps, et à contretemps; ne négligez rien pour avoir dés disciples dociles. — « Mais cédant à leurs passions, ils se donneront des tas de docteurs ». Rien de plus énergique que cette expression. « Tas de docteurs » marque la multitude confuse des docteurs de l'erreur; « ils se donneront » signifie qu'ils les choisiront et les ordonneront eux-mêmes. « Ils se donneront à eux-mêmes des tas de docteurs, dans leur démangeaison d'entendre » ; c'est-à-dire qu'ils rechercheront ceux qui parlent pour plaire à l'esprit et pour chatouiller l'oreille. — « Et fermant a l'oreille à la vérité, ils l'ouvriront à des « fables ». .Il le prévient de ces choses, non pour le jeter dans l'abattement, mais afin de le mettre en état de les recevoir avec courage lorsqu'elles arriveront. Jésus-Christ en a usé de même lorsqu'il a dit à ses disciples : « Ils vous livreront, ils vous fouetteront, ils vous traîneront, dans leurs synagogues à cause de mon nom ». (Mt 10,17) Notre saint apôtre dit aussi ailleurs : « Je sais qu'il viendra après mon départ des loups dévorants qui n'épargneront pas le troupeau » . (Ac 20,29) Il donnait ces avertissements aux prêtres pour les rendre vigilants et pour les exciter à user sagement du temps favorable que Dieu leur donnait encore. — « Pour vous, veillez, souffrez constamment toutes sortes de travaux ». Voyez-vous que c'était à cette conclusion que tendaient les paroles précédentes? Jésus-Christ, peu avant sa mort, avait dit : « Il s'élèvera à la fin des temps de faux christs et de faux prophètes ». Et saint Paul, à la veille de quitter ce monde, dit avec une intention pareille : « Pour vous, veillez, souffrez constamment... » c'est-à-dire, travaillez, prévenez le fléau avant qu'il arrive, hâtez-vous de mettre les brebis en sûreté, tandis que les loups ne sont pas encore venus.

« Souffrez, travaillez, faites la charge d'un évangéliste, remplissez tous les devoirs de votre ministère ». C'est donc faire la charge d'un évangéliste que de souffrir, que de s'affliger soi-même et d'être affligé par les autres. — « Remplissez tous les devoirs de votre charge ». Ceci est encore un autre motif de travail. — « Car pour moi je suis déjà comme offert en libation, et le temps de la dissolution de mon être approche ». Il ne dit pas : Mon immolation ; il se sert d'un terme plus fort. Car la victime qu'on immole n'est pas tout entière offerte à Dieu, au lieu que la libation l'est en entier. — « J'ai combattu le bon combat, j'ai terminé ma course, j'ai gardé la foi ». Souvent, prenant saint Paul en main, j'ai examiné ce passage, et; sans pouvoir sortir de mon étonnement, je me suis demandé quelle raison avait le saint apôtre de parler de lui-même si avantageusement. « J'ai combattu le bon combat », dit-il. Cette raison, je crois maintenant l'avoir trouvée, par la grâce de Dieu. Pourquoi donc tient-il ce langage ? Il veut consoler l'extrême tristesse de son disciple ; il l'engage à prendre confiance, puisque son maître s'en va pour recevoir la couronne qu'il a méritée puisqu'il a achevé sa tâche, puisqu'il aura une belle et glorieuse fin. Il faut se réjouir, dit-il, et non s'attrister. Pourquoi? Parce que « j'ai combattu le bon combat ». L'apôtre fait comme un bon père sur le point de mourir, lequel, voyant son fils inconsolable de se trouver bientôt orphelin, lui dirait pour le consoler

Ne pleurez pas, mon fils; j'ai vécu avec how peur; je suis arrivé à une heureuse vieillesse, je puis vous quitter, je vous lègue l'exemple d'une vie sans tache; ma gloire, quand je ne (396) serai plus, rejaillira sur vous. Le roi lui-même m'a souvent témoigné me savoir gré des services que je lui ai rendus; j'ai remporté des victoires; j'ai mis les ennemis en fuite. Un père qui parlerait de la sorte, ne le ferait point par vanité, mais pour relever le courage de son fils et l'aider à supporter doucement sa mort. Car on ne peut nier que les séparations ne soient pénibles.

Ecoutez de quelle manière saint Paul en parle dans son épitre aux Thessaloniciens « J'ai été quelque temps, séparé de vous de corps, non de coeur ». (1Th 2,17) Si saint Paul souffrait à ce point quand il était séparé de ses disciples, que croyez-vous que devait éprouver Timothée, sur le point de perdre pour toujours un tel maître? Si ce disciple, pour s'être seulement séparé d'avec saint Paul, de son vivant, répandait tant de larmes que saint Paul dit lui-même (2Tm 1,4) qu'il ne perdait point le souvenir de ces larmes, et que ce souvenir le remplissait de joie, combien en devait-il verser davantage à sa mort ? C'est donc pour le consoler que saint Paul lui écrit ces choses, et toute cette épître est remplie de consolations et forme comme un testament.

« J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi » ; combattez bien aussi à mon exemple. Mais est-ce un combat que l'on puisse appeler bon que d'être dans les prisons, dans les chaînés, dans les persécutions ? Oui, c'est bien combattre que d'être dans ces souffrances pour Jésus-Christ, et elles seront enfin couronnées. Il n'y a pas de combat comparable à celui-là. La couronne que l'on y acquiert ne se flétrit point. Elle n'est point composée de feuilles d'oliviers; ce n'est pas un homme qui nous la pose sur la tête, ce n'est pas non plus dans une assemblée d'hommes qu'elle nous est décernée, c'est dans un théâtre tout composé d'anges. Dans les combats de la terre, on lutte, on se fatigue durant plusieurs jours; et de longs travaux sont récompensés d'une couronne qui se flétrit en moins d'une heure; et avec son éclat qui s'obscurcit, s'envole en même temps, le plaisir qu'elle nous cause. Il n'en est pas de même ici; mais la couronne que l'on reçoit est éternellement brillante, honorable, glorieuse. Réjouissez-vous donc, dit saint Paul à son disciple, car j'entre dans le repos éternel, je sors pour toujours de l'arène des combats. Je l'ai déjà dit, il vaut mieux pour moi mourir et être avec Jésus-Christ. (Ph 1,23) « J'ai achevé ma course ». Il faut donc combattre et courir : combattre en endurant les afflictions, courir non pas en vain, mais en tendant à un but utile. Il est vraiment bon le combat qui n'est pas seulement agréable mais utile au spectateur. C'est aussi une bonne course que celle qui au lieu de ne mener à rien, au lieu de n'être qu'un moyen de montrer sa force et d'acquérir une inutile gloire, élève jusqu'au ciel ceux qui courent. Cette course de saint Paul sur la terre était plus glorieuse et éclairait plus le monde que celle que le soleil accomplit dans le ciel. Mais de quelle manière saint Paul a-t-il achevé sa course ? Il a parcouru la terre en commençant depuis la Galilée et l'Arabie, et allant . de là jusqu'aux extrémités du monde. « J'ai», dit-il lui-même dans son épître aux Romains, « rempli de l'Evangile de Jésus-Christ tous les pays qui sont entre Jérusalem et l'Illyrie »; (Rm 15,19) Il parcourait toute la terre avec la vitesse de l'aigle, ou même avec un vol plus rapide et plus merveilleux encore. Car porté sur les ailes de l'Esprit-Saint il passait au travers de mille obstacles, de mille morts, de mille piéges, de mille afflictions. Si son vol n'eût été que celui de l'aigle, il eût pu être abattu et pris; mais soulevé par l'Esprit-Saint il passait par-dessus tous les filets; son vol était celui d'un aigle aux ailes de feu.

« J'ai gardé la foi ». Et cependant combien de choses pouvaient la lui ravir ! Les amitiés des hommes, leurs menaces de mort et leurs mauvais traitements. Mais il avait résisté à tout. Par quel moyen ? Par la sobriété et la vigilance. Cela pouvait suffire pour consoler ses disciples, mais saint Paul veut bien encore y ajouter les récompenses qu'il attend. — «Il ne me reste qu'à attendre la couronne de justice qui m'est réservée, etc ». Ici, par le mot de « justice », il entend toute la vertu. Qu'on ne s'afflige donc point, puisque je m'en vais pour recevoir une couronne que Jésus. Christ lui-même . posera sur ma tête. Si je restais en ce monde, c'est alors qu'il conviendrait bien plutôt de pleurer et d'appréhender ma chute et ma perte. — « Couronne que me donnera en ce jour le Seigneur, ce juste juge, et non-seulement à moi, mais à tous ceux qui aiment son avènement ». Ceci encore est fait pour donner de la confiance a Timothée. Cette couronne (397) réservée à tous ne peut manquer à Timothée. Saint Paul ne dit pas: Le Seigneur vous la donnera aussi à vous, mais il la donnera à tous, donnant à entendre qu'il la donnera à plus forte raison à Timothée.

903 3. Mais comment peut-on témoigner que l'on aime l'avènement de Jésus-Christ? C'est en se réjouissant de sa présence. Celui qui se réjouit de la présence de Jésus-Christ fait tout son possible pour mériter cette joie. Il abandonne, s'il le faut, non-seulement ses biens mais sa vie même pour conquérir les biens éternels, pour. se rendre digne et se mettre en état de voir. le second avènement avec une sainte confiance, et d'en envisager avec joie l'éclat et la splendeur. C'est là proprement aimer l'avènement de Jésus-Christ. Celui qui l'aime fait tout pour se préparer à lui-même un avènement particulier avant l'avènement général. Et comment faire cette préparation, direz-vous ? Ecoutez Jésus-Christ qui vous dit : « Celui qui m'aime gardera mes commandements, et nous viendrons, mon Père et moi, et nous demeurerons en lui ». (Jn 14,23) Songez quelle grâce et quelle faveur c'est pour nous, que celui qui doit venir en général pour tous, daigne venir pour chacun de nous en particulier ! « Nous viendrons », dit-il, « et nous ferons notre demeure en lui». Celui qui aime son avènement fera tout pour l'appeler à lui, le posséder et jouir de sa divine lumière. Qu'il n'y ait rien en nous qui soit indigne de sa présence, et bientôt nous le verrons venir se reposer en nous. Cet avènement s'exprime par le mot grec « Epiphanie » qui marque une apparition qui se fait d'en haut. Recherchons ce qui est au-dessus de nous, hâtons-nous d'attirer sur nous l'éclat des divins rayons. Celui qui tiendra ses yeux abaissés sur les choses d'ici-bas, et qui s'enfouira dans la terre, ne pourra contempler la lumière de ce soleil. Celui qui traîne son âme dans la boue de ce monde, ne pourra fixer le soleil de justice. Il ne luit point sur ceux qui se plongent dans ces épaisses ténèbres.

Levez du moins un peu vos regards en haut, levez-les du fond de cet abîme du siècle ou vous êtes englouti, si vous voulez voir ce soleil et attirer en vous ses rayons divins. Si vous obtenez qu'il vienne déjà en vous, de cette manière, vous le verrez à son second avènement avec une entière confiance. Pratiquez donc la sagesse : ne laissez pas demeurer en vous l'esprit d'orgueil, de peur qu'il ne vous soufflette, selon l'expression de saint Paul, et qu'il ne vous terrasse. N'ayez pas un coeur de pierre, ni rempli de ténèbres pour n'y pas briser votre navire. Pas de fraude : les écueils cachés causent les plus terribles naufrages. Ne nourrissez pas de bêtes féroces, j'appelle ainsi les passions, car il n'y a pas de bêtes féroces plus terribles qu'elles. N'appuyez point votre vie sur les choses qui s'écoulent comme l'eau, afin que vous puissiez demeurer fermes. L'eau n'offre point un fondement solide, c'est sur le roc qu'il faut s'établir pour être fermement assis. L'eau, ce sont les choses de ce monde. « Les eaux sont venues jusqu'à mon âme », dit le Prophète (Ps 68,2) ; c'est un torrent qui s'écoule. La pierre, ce sont les choses spirituelles. « Vous avez élevé mes pieds sur la pierre » . (Ps 39,3) Les choses de ce monde ne sont que de la boue et de la fange ; sortons-en, afin de pouvoir jouir de l'avènement de Jésus-Christ. Quelque chose qui nous arrive, supportons tout patiemment. Dans toutes les- situations possibles, c'est une suffisante consolation que de souffrir pour Jésus-Christ. Ne cessons pas de nous dire cela à nous-même, et toute douleur disparaîtra comme par enchantement.

Et comment tout souffrir pour Jésus-Christ, direz-vous ? — Un homme vous a calomnié pour une raison ou pour une autre, mais non pour Jésus-Christ; eh bien ! si vous le supportez avec constance, si vous en rendez grâces, si vous priez pour cet homme, Jésus-Christ regardera tout cela comme étant fait pour, lui. Si, au contraire, vous répondez par l'imprécation et par l'indignation, si vous cherchez à vous venger, même sans pouvoir y parvenir, ce n'est plus pour Jésus-Christ que vous souffrez; vous subissez un dommage ; vous perdez volontairement le fruit que vous pouviez recueillir de vos afflictions. Car il dépend de nous de faire servir à notre avantage le mal qui nous arrive ou d'en être lésé ; la nature des maux n'y fait rien, tout dépend de notre volonté. Par exemple, Job a souffert de très-grands maux, mais il les a soufferts avec actions de grâces; Dieu l'a déclaré juste, non parce qu'il les avait endurés, mais parce qu'il les avait endurés avec courage. Qu'un autre souffre les mêmes maux que Job, mais qui a jamais tant souffert? qu'il souffre donc des maux infiniment moindres, cependant il (398) blasphème, il se dépite, il murmure, il maudit, il s'en prend à tout le monde et à Dieu même. Cet homme est jugé et condamné de Dieu, non parce qu'il a souffert, mais parce qu'il a blasphémé. Car il n'a pas blasphémé par la force des choses, mais librement, puisque s'il y avait une nécessité de blasphémer dans la souffrance, Job aurait dû blasphémer; que s'il ne l'a pas fait quoique sous le poids de maux beaucoup plus affreux, il n'y a donc aucune nécessité de le faire, et si on le fait, c'est par un vice de la volonté.

Il faut donc avoir un coeur ferme et généreux. Après cela nous ne trouverons rien de pénible; si au contraire nous avons peu de courage, tout nous sera insupportable. C'est donc notre volonté seule qui fait que les choses nous paraissent accablantes ou légères. Fortifions-la et nous supporterons tout facilement. Quand un arbre a poussé de profondes racines 'en terre, les plus violentes tempêtes ne peuvent le déraciner. Si au contraire il ne s'attache qu'à la surface, le, moindre souffle le renverse. C'est notre image: si la crainte de Dieu pénètre notre chair jusqu'au fond pour nous attacher à lui, rien ne nous ébranlera. Mais si nous ne nous attachons à Dieu que superficiellement, le moindre choc nous fera tomber. C'est pourquoi, je vous en conjure, mes frères, supportons tout ce qui nous arrive avec courage, et imitons le Prophète qui a dit : « Mon âme est fortement attachée après vous, mon Dieu ». (Ps 62,8) Voyez comme il s'exprime ; il ne dit pas simplement : Mon âme s'est approchée, mais : «Mon âme s'est fortement attachée après vous ». Il dit encore dans le même psaume : « Mon âme a soif de vous ». Il ne dit pas : Mon âme vous a désiré, il s'exprime plus fortement. Il a dit encore dans un autre endroit « Enfoncez dans ma chair les traits de votre crainte ». (Ps 118,120) Dieu veut que nous nous attachions à lui de manière que nous ne puissions plus nous en séparer. Si nous nous attachons à Dieu de la sorte, si nous clouons à lui toutes nos pensées, si nous avons soif de lui, tout arrivera à notre gré, et nous obtiendrons les biens éternels en Jésus-Christ Notre-Seigneur, à qui soient avec le Père et le Saint-Esprit, gloire, empire, honneur, maintenant et toujours, dans lés siècles des siècles. Ainsi soit-il.


HOMÉLIE 10: 2Tm 4,8-13 - TACHEZ DE ME VENIR TROUVER AU PLUS TOT, CAR DÉMAS M'A ABANDONNÉ

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S'ÉTANT LAISSÉ EMPORTER A L'AMOUR DU SIÈCLE, ET IL S'EN EST ALLÉ A THESSALONIQUE, CRESCENT EN GALATIE, TITE EN DALMATIE. LUC EST SEUL AVEC MOI. PRENEZ MARC ET L'AMENEZ AVEC VOUS, CAR IL ME PEUT BEAUCOUP SERVIR POUR LE MINISTÈRE. J'AI ENVOYÉ TYCHIQUE A ÉPHÈSE. APPORTEZ-MOI EN VENANT LE MANTEAU QUE J'AI LAISSÉ A TROADE CHEZ CARPUS, ET MES LIVRES, SURTOUT MES PAPIERS. (
2Tm 4,8-13)

Analyse.

1. Saint Paul devant bientôt être conduit au supplice, appelle auprès de lui Timothée pour lui faire ses dernières recommandations. — Saint Luc l'évangéliste est auprès de lui dans sa prison.
2. Saint Paul dit que Dieu l'a délivré de la gueule du lion. — Ce lion c'est l'empereur Néron.
3. Que les apôtres ou ne pouvaient ou ne jugeaient pas à propos de guérir toutes les maladies. — Il ne fallait pas qu'on les prît pour des êtres supérieurs à l'humanité.
4 et 5. Que le meilleur moyen de pourvoir à nos intérêts c'est de travailler à ceux de Dieu. — Le royaume du ciel ne se donne qu'aux violents.

1001 1. On doit se demander pourquoi saint Paul appelle auprès de lui Timothée qui était chargé du gouvernement d'une église et de toute une nation. Il n'agissait point par orgueil puisqu'il dit dans sa première épître être tout prêt à aller trouver son disciple : « Si je tarde à vous aller voir, c'est afin que vous sachiez comment il faut se conduire dans la maison de Dieu ». (1Tm 3,15) Quelle raison avait-il donc de l'appeler? La nécessité l'y forçait, il n'avait pas la liberté d'aller partout où il aurait bien voulu aller. Il était retenu en prison (399) par l'ordre de Néron, et il allait bientôt mourir. Il ne voulait pas mourir sans voir son disciple à qui vraisemblablement il avait d'importantes recommandations à faire. Voilà pourquoi il lui dit : « Hâtez-vous de me venir voir avant l'hiver ». (2Tm 4,21)

« Démas m'a quitté, emporté par l'amour du siècle ». (2Tm 4,10) Il ne dit pas : Venez me voir avant que je meure, c'eût été trop triste; mais il dit: Venez me voir parce que je suis seul ; parce que je n'ai personne pour me seconder. Car « Démas m'a quitté, emporté par l'amour du siècle, et s'en est allé à Thessalonique » ; c'est-à-dire, il s'est épris du repos et de la sécurité, il a mieux aimé vivre commodément dans sa maison que de souffrir avec moi et partager mes dangers présents. Saint Paul parle désavantageusement de Démas seul, non pour flétrir sa réputation, mais pour nous fortifier nous-mêmes, de peur que nous ne faiblissions lorsque nous nous trouvons dans les maux. C'est ce que veut dire ce mot « emporté par l'amour du siècle ». Saint Paul voulait aussi par ce moyen engager plus fortement Timothée à le venir voir. — « Crescent est allé en Galatie, Tite en Dalmatie ». Il ne parle point désavantageusement de ceux-ci. Tite était un homme d'une admirable vertu, et saint Paul lui confia le soin d'une grande île, de l'île de Crète.

« Luc est seul avec moi ». (2Tm 4,11) On ne pouvait séparer ce disciple d'avec saint Paul, on ne pouvait l'en arracher. C'est lui qui a écrit l'Evangile qui porte son nom, et les Actes des apôtres. Il aimait à travailler et à s'instruire, et était d'une admirable patience. C'est de lui que saint Paul a dit : « Son éloge est dans toutes les églises, à cause de l'Evangile ». (1Co 8,18)

« Prenez Marc et l'amenez avec vous ». Pourquoi? « Parce qu'il peut beaucoup me servir pour le ministère ». Il ne dit pas: Pour mon repos, mais « pour le ministère » de l'Evangile. Car bien qu'il fût dans les fers, il ne cessait cependant pas de prêcher. Voilà pourquoi il faisait venir Timothée; ce n'était pas pour ses intérêts particuliers, mais pour le bien de l'Evangile, afin qu'aucune crainte ne s'emparât des fidèles à sa mort, ses disciples étant là pour éloigner toutes les causes de trouble et pour consoler les fidèles désolés de la mort de l'apôtre. Je me figure que des personnes considérables avaient embrassé la foi à Rome.

« J'ai envoyé Tychique à Ephèse. Apportez-moi en venant le manteau que j'ai laissé à Troade chez Carpus, et mes livres, et surtout mes papiers ». (2Tm 4,12-13) Ce qu'il nomme ici phelonen c'était son manteau, d'autres disent que c'était un sac où l'on enfermait les papiers. Mais qu'avait-il besoin de livres lui qui allait paraître devant Dieu ? Il en avait un besoin urgent pour les léguer aux fidèles qui les conserveraient pour suppléer à son enseignement. Sa mort fut un coup terrible pour tous les fidèles, mais surtout pour ceux qui en furent les témoins et qui alors jouissaient de sa présence. Il demande son manteau afin de n'avoir pas besoin d'emprunter celui d'un autre : ce à quoi il tenait extrêmement. « Vous savez », dit-il en parlant aux Ephésiens, « que ces mains ont fourni à tout ce qui m'était nécessaire et à ceux qui étaient avec moi » ; il dit encore au même endroit : « Qu'il est plus heureux de donner que de recevoir ». (Ac 20,34)

« Alexandre, l'ouvrier en cuivre, m'a fait beaucoup de mal. Que le Seigneur lui rende selon ses oeuvres ». (2Tm 4,14) Saint Paul parle encore ici de ses persécutions, non pour accuser Alexandre, ni pour le décrier, mais pour encourager son disciple à souffrir courageusement la persécution de quelque part qu'elle vienne, vînt-elle d'hommes de la dernière condition, d'hommes de rien. Celui qui est maltraité par un homme puissant, trouve immédiatement une consolation dans le haut rang de son persécuteur. Celui qui subit l'injure d'un misérable, en conçoit une plus grande indignation. « Il m'a fait beaucoup de mal», c'est-à-dire il m'a affligé de mille manières, mais ce ne sera pas impunément, dit-il; car le Seigneur lui rendra selon ses oeuvres. Plus haut il disait : « Vous savez quelles persécutions j'ai endurées, et comment le Seigneur m'a tiré de toutes ». (2Tm 3,11) Il donne de même ici une double consolation à son disciple: l'une que les maux qu'on lui fait souffrir sont injustes, l'autre que les auteurs de ces maux recevront de Dieu ce que leurs oeuvres méritent. Ce n'est pas que les saints se réjouissent des supplices des méchants, mais il est nécessaire pour l'affermissement de la prédication que les faibles reçoivent une espèce de consolation pour se soutenir. — « Gardez-vous de lui parce qu'il a fortement combattu la doctrine que j'enseigne », (2Tm 4,15) en se (400) soulevant contre elle, en tâchant de soulever tout le monde. Il ne dit point à Timothée: Punissez cet homme, châtiez-le, persécutez-le, comme il le pouvait en usant de la puissance que la grâce lui donnait. Il se contente de lui dire : « Gardez-vous de lui, laissez à Dieu le soin de le punir ». Il dit seulement pour la consolation des faibles : « Dieu lui rendra selon ses oeuvres » : parole qui est une prophétie ou une imprécation. Que ce soit pour encourager son disciple qu'il parle de la sorte, on le voit clairement par la suite. Mais écoutons encore saint Paul faire le récit de ses épreuves.

« La première fois que j'ai défendu ma cause, nul ne m'a assisté, et tous m'ont abandonné; je prie Dieu de ne le leur point imputer ». (2Tm 4,15) Admirez combien saint Paul ménage ses amis quoiqu'ils lui eussent causé une si sensible douleur en l'abandonnant. Car il y a bien de la différence entre être abandonné par des étrangers ou par des amis. Sa tristesse était extrême. Il ne peut pas dire pour se consoler : Si les étrangers m'attaquent, au moins les miens me soutiennent. Les siens mêmes l'avaient abandonné. « Ils m'ont tous abandonné », dit-il. Ce n'était pas une faute d'une petite gravité. Si dans la guerre, le soldat qui ne secourt pas son général en péril, et qui se dérobe par la fuite aux coups de l’ennemi, est puni avec raison par les siens pour avoir été cause de la perte de la bataille, pourquoi n'en serait-il pas de même dans la prédication? Mais quelle est cette première fois que saint Paul dit avoir défendu sa cause? Il avait déjà été cité devant Néron, et il était sorti heureusement de cette affaire. Mais ensuite ayant instruit et converti l'échanson de l'empereur, celui-ci lui fit trancher la tête. Mais voici pour le disciple une nouvelle consolation. — « Mais le Seigneur m'a assisté et m'a fortifié ». (2Tm 4,17). Dieu vient toujours au secours de celui qui est abandonné. « Il m'a fortifié », dit saint Paul, c'est-à-dire il m'a donné la hardiesse, il ne m'a pas laissé tomber dans l'abattement. — « Afin que j'achevasse la prédication de l'Evangile ». (2Tm 4,17) Admirez l'humilité de l'apôtre. Il m'a fortifié, dit-il, non que je fusse digne de cette grâce, mais afin que je pusse achever la prédication dont j'étais chargé. C'est comme si quelqu'un portait la pourpre et le diadème du roi, et qu'il dût à ces insignes d'être sauvé de quelque péril. — « Afin que toutes les nations l'entendissent » ; que tous les peuples reçussent la lumière de l'Evangile et reconnussent combien Dieu veille sur moi.

1002 « Dieu m'a délivré de la gueule du lion, et le Seigneur me délivrera de toute action mauvaise ». (2Tm 4,17-18) Voyez combien il avait été près de mourir. Il avait été jusque dans la gueule du lion. C'est ce nom qu'il donne à Néron à cause de sa cruauté, de sa puissance et de la force de son empire. — « Le Seigneur m'a délivré, et il me délivrera », dit saint Paul. Si le Seigneur doit encore le délivrer, comment dit-il: « Je suis déjà offert en libation? » Mais remarquez qu'il dit : « Il m'a délivré de la gueule du lion; et il me délivrera» non plus de la gueule du lion : De quoi donc? « De toute action mauvaise ». (2Tm 4,18) C'est vraiment alors que Dieu me délivrera de tout péril, après que j'aurai satisfait à tout ce qui était nécessaire pour la prédication de l'Evangile. Le Seigneur me délivrera de tout péché, il ne permettra pas que je sorte de cette vie avec quelque tache. Avoir la force de résister au péché jusqu'au sang et de ne pas céder, c'est être vraiment délivré d'un autre non plus à craindre, c'est-à-dire du démon. Cette dernière délivrance est sans comparaison préférable à l'autre par laquelle Dieu ne nous sauve que de la mort corporelle. — « Et me sauvant, me conduira dans son royaume céleste : Gloire à lui dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il ». (2Tm 4,18) Le véritable salut ne s'accomplira pour nous que lorsque nous serons brillants de gloire dans ce divin royaume. Qu'est-ce à dire, « me sauvera dans son royaume? » C'est-à-dire il me délivrera de toute faute, et me gardera dans ce séjour. C'est être sauvé dans son royaume, que de mourir ici-bas pour ce royaume. « Celui qui hait son âme en ce monde, la conservera pour la vie éternelle ». (Jn 12,25) — « Gloire à lui, etc. » Voici une doxologie pour le Fils.

« Saluez Priscille et Aquila et la maison d'Onésiphore », (2Tm 4,19) qui était alors à Rome, comme on le voit au commencement de cette lettre : « Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la maison d'Onésiphore, qui étant venu à Rome m'a cherché avec grand soin. « Que le Seigneur lui donne de trouver en ce jour-là miséricorde devant le Seigneur ». En le saluant de la sorte, saint Paul excite toute sa famille à imiter la vertu de son chef.

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« Saluez Priscille et Aquilas ». Saint Paul parle souvent de ces personnes chez qui il avait demeuré avec Apollon. Il met la femme avant le mari, à ce qu'il me semble, parce qu'elle avait plus de zèle et de foi. C'était elle qui avait pris Apollon chez elle. Ou bien saint Paul les nomme ainsi indifféremment et au hasard. Ce n'était pas une faible consolation pour eux que cette salutation, c'était une preuve de considération et d'affection; c'était en même temps une communication de la grâce. Il n'en fallait pas plus que la salutation de ce grand et bienheureux apôtre pour combler de grâce celui à qui elle était adressée. — « Eraste est demeuré à Corinthe, j'ai laissé Trophime malade à Milet ». (2Tm 4,21) Nous avons fait connaissance avec celui-ci ainsi qu'avec Tychique dans le livre des Actes. Il les avait amenés de la Judée, et les conduisait partout avec lui, peut-être parce qu'ils étaient plus zélés que les autres. — « J'ai laissé Trophime malade à Milet ». Pourquoi ne l'avez-vous pas plutôt guéri, saint apôtre? Pourquoi l'avez-vous laissé? Les apôtres ne pouvaient pas tout. Ou bien encore ils ne voulaient pas prodiguer en toute rencontre la grâce dont ils étaient dépositaires, de peur qu'on ne vît en eux plus que des hommes. Nous pouvons faire la même remarque au sujet des justes de l'Ancien Testament. Moïse, par exemple, était bègue, pourquoi ne se débarrassa-t-il pas de ce défaut? Il était exposé à la tristesse et à l'abattement. Il n'entra pas dans la terre de promission.


Chrysostome sur 2Tm 900