Thérèse EJ, Lettres 1230

1230 1. Note 1. Mère Agnès présente ainsi les faits: " Un jour (elle était déjà malade sans être arrêtée) une soeur vint lui demander son concours immédiat pour un travail de peinture. J'étais présente et j'eus beau objecter sa fièvre et sa fatigue extrême la soeur insistait. Alors une émotion parut sur le visage de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, et le soir elle m'écrivit ces lignes. "



1231 1. Note 1. Soeur Marie du Sacré-Coeur a noté: " Elle avait caché à Mère Agnès de Jésus, qui n'était plus Prieure à cette époque, le crachement de sang qu'elle avait eu. "

2.
Note 2. Le 3 avril 1896.

3.
Note 3. Pendant que Thérèse écrivait le billet qu'on vient de lire, Mère Agnès traçait ces lignes: " Mon pauvre petit ange chéri, je vous ai, bien sûr, fait de la peine, et pourtant je vous assure que je trouve que c'est une grâce du bon Dieu pour moi de savoir ce qui vous est arrivé, car j'aurais appris ces détails après votre mort, je crois bien que je n'en aurais jamais consolé. J'ai un caractère si drôlement fait, il m'aurait toujours semblé qu'à cause de mes combats, vous vous étiez cachée de moi et ainsi j'aurais toujours cru que notre intimité si douce, si ENTIÈRE à mes yeux pendant votre vie ne l'était pas au degré où je le supposais. Que voulez-vous, je ne suis pas maîtresse de ces impressions douloureuses, c'est le faible de mon petit caractère. Oh! que je remercie le bon Dieu de la récréation de ce soir. Oui, je vois qu'il m'aime et qu'il a pitié de mon pauvre petit coeur. Je veux bien souffrir n'importe quel combat pendant votre vie, mais après il faut que tout souvenir me soit doux et que je n'aie plus rien à apprendre. Qu'on ne me dise pas les choses sur le moment, je ne le trouve pas mauvais, mais ayez pitié de ma faiblesse maternelle et suppliez une autre fois qu'on me fasse tout connaître. Oh! mon petit ange, vous avez une drôle de petite Mère, allez! pendant Complies, c'était dans son ceur comme un véritable abîme d'amertume et d'un genre tout particulier, d'un genre que je n'avais pas encore expérimenté. Oh! que j'ai pitié du bon Dieu quand les âmes manquent de confiance envers lui. C'est le plus grand outrage qu'on puisse faire à la tendresse paternelle. Pour vous, mon ange chéri, votre motif était TOUT DE TENDRESSE, oh! je n'en doute pas et je termine ce petit mot en redisant encore à Jésus: Oh! merci! vous avez eu pitié de ma faiblesse, non je n'aurais pas pu supporter cela après la mort de mon petit ange, je serais morte de douleur...
" Surtout ne vous tourmentez pas car c'est moi qui ai deviné tout. " (LC. 180, 30/5/1897.)



1232 1. Note 1. Le billet 231 que soeur Geneviève avait transmis en sa qualité d'infirmière.

2.
Note 2. Pour " Je regrette " transcription phonétique qui fait allusion à une intonation de l'abbé Baillon, confesseur extraordinaire de la communauté, qui disait à ses pénitentes: " Raigrettez-vous? "

3.
Note 3. Nouveau chassé-croisé: pendant que Thérèse écrit son " 2e petit mot ", Mère Agnès écrit le sien à son tour: " J'ai peur encore, mon petit Ange, de vous avoir fait de la peine par mon vilain petit mot, le vôtre, oh! le vôtre est si suave. Demandez à Jésus qu'il me rende comme vous.
" Bientôt vous vous enfuirez loin de la terre, et mon coeur au fond en tressaille d'une joie surnaturelle; pendant que mes yeux versent des larmes, je me sens toute transportée à l'intérieur d'un sentiment inexprimable de bonheur. O blanche colombe, il est temps que le Maître du colombier vous remette à votre place! Il est temps que les petits anges ne soient pas plus longtemps privés de votre compagnie, il est temps que Dieu reçoive une gloire nouvelle par votre entrée dans la céleste patrie. Après cela je veux bien souffrir sur la terre tant que le bon Dieu voudra, je veux bien gémir à mon tour comme une petite tourterelle plaintive exilée dans les vallées d'ici-bas, je veux bien pour moi les larmes. Oui je suis BIEN HEUREUSE, enfin mon petit ange va retourner dans son pays, elle va préparer une place à sa petite Mère, elle la rendra sainte, elle lui apprendra d'en-haut à maîtriser ses impressions si désolantes, elle lui donnera toutes sortes de biens, étant elle-même pour toujours dans une si grande abondance!
" O mon Jésus je vous aime! Moi aussi j'irai bientôt vous voir, en attendant je vous envoie TOUT CE QUE J'AIME. " (LC 181, 30/5/1897.)



1233 1. Note 1. Par ces quelques lignes, Thérèse répondait à un long billet de Mère Agnès dont voici une partie:
" Ce soir j'ai dit mon petit chapelet tout entier à genoux devant la Ste Vierge du mois de Marie, il me semble qu'à la fin elle avait un sourire tout particulier. O mon petit ange, je sens que si vous priez pour moi je vais vraiment commencer une vie nouvelle, je sens que j'ai reçu une très grande grâce. Je ne veux même pas m'affliger si Notre Mère vous refuse, la Sainte Vierge m'a fait comprendre que toutes les plus belles vies de Saints ne valent pas un acte d'obéissance et de renoncement. Quand même Notre Mère après votre mort déchirerait votre petite vie, il me semble, si je suis comme ce soir, que je ne sentirai pas autre chose qu'une attraction plus puissante vers le Ciel. Je volerai plus haut, voilà tout: Au-dessus des nuages, Le Ciel est toujours bleu. On touche les rivages Où règne le bon Dieu!...
" N'ayez plus aucune peine pour moi, notre union n'a jamais été plus intime, oh! oui je le sens. Ce soir près de la Ste Vierge, il y avait une petite bougie bien lumineuse qui avait coulé et cette cire formait à côté le véritable moule d'un tout petit agneau suppliant. J'ai pensé que la lumière c'était vous, et le petit agneau c'était moi qui, m'appuyant sur votre clarté et tournant mes yeux vers Marie serais pris en pitié par elle. Je ne sais pas ce que je vous dis, mon ange chéri. Mon coeur et mon âme, toute ma petite personne est un monde ce soir. J'espère que vous me comprenez et qu'après votre départ de cette vallée de larmes, vous viendrez bien souvent embellir ce petit monde, vous y promener avec les petits anges, et d'un souffle lumineux le rendre un petit soleil (...). " (LC 182, 31/5/1897.)



1234 1. Note 1. Pour sa prise de voile.

2.
Note 2. Allusion à l'un des répons de la cérémonie emprunté à l'Office liturgique de sainte Agnès.

3.
Note 3. Marie Guérin avait fait sa première communion le 2 juin 1881.


1235 1. Note 1. Image jointe au billet précédent.



1236 1. Note 1. Soeur Marie de la Trinité n'a laissé aucun éclaircissement à ce propos.

2.
Note 2. Abréviation de " poupée "; cf. LT 249; CJ 22.9.4.

3. Note 3. A l'office où l'on cuisait les pains d'autel.



1237 1. Note 1. Mère Agnès venait de lui écrire: " O mon petit Ange! Je n'ai plus de paroles pour vous dire ma tendresse. Ne me grondez pas, voyez comme les apôtres étaient tristes quand le bon Jésus leur disait qu'il allait bientôt les quitter... Oui mais!... Ils s'en retournèrent pleins de joie quand le coup fut passé... ainsi en arrivera-t-il pour la petite Mère. (...) Levez-vous, colombe chérie, l'hiver est passé pour vous, la source de vos larmes est tarie, allez goûter les charmes du printemps éternel de l'amour.
" Surtout ne me répondez pas, cela me crèverait le coeur. " (LC 183, 2(?)/6/1897.)

2.
Note 2. Sur cette expression, cf. DE, pp. 442-444. Elle va reparaître en LT 254 LT 255 LT 257.



1238 1. Note 1. Dédicace au verso d'une image.



1239 1. Note 1. Thérèse répond à ces lignes de Mère Agnès: " Je ne puis vous dire tout ce qui se passe dans mon âme à votre sujet, c'est ineffable! " Est-ce que malgré vos promenades vagabondes je vais tout de même pouvoir vous parler un petit 1/4 d'heure? " (LC 184,3(?) /6/1897.)

2.
Note 2. Complainte du Juif errant, 22 strophe; cf. LT 217 note 5 .



1240 1. Note 1. Ce billet développe le symbolisme du myosotis, cher à soeur Marie de la Trinité (cf. LT 187). On comprend ici que le seul regard de la novice renseigne Thérèse sur ses dispositions.

2. Note 2. Soeur Marie de la Trinité voulait se priver de la communion pour se punir d'un manquement.



1241 1. Note 1. Cf. Im et PRI 20 du 16/7/1897.



1242 1. Note 1. La reprise de l'autobiographie de Thérèse (Ms C). Mère Agnès a obtenu à cet effet le consentement de Mère Marie de Gonzague dans la nuit du 2 au 3 juin.


2.
Note 2. Cf. LT 232, note 2 .



1243 1. Note 1. Soeur Geneviève a photographié sa soeur ce 7 juin, lundi de Pentecôte. Malgré son épuisement, Thérèse a du poser longuement pour satisfaire aux exigences de Céline. Celle-ci (selon une tradition orale) s'est impatientée. Ce billet semble répondre aux regrets exprimés par la novice.

2.
Note 2. Cf. MSC 2,2v, écrit en ces mêmes jours. Soeur Marie de la Trinité commente ainsi cette phrase de LT 243: " Quel saint canonisé a jamais parlé ainsi: " Nous autres, me disait-elle, nous ne sommes pas des saints qui pleurons nos péchés; nous nous réjouissons de ce qu'ils servent à glorifier la miséricorde du bon Dieu." " (Billet à Mère Agnès, 8/3/1925.)



1244 1. Note 1. Ce billet ne fut pas expédié, en raison sans doute d'une amélioration passagère. Thérèse en développera quelques idées en LT 253.

2. Note 2. Cf. LT 247, n. 1 .

3. Note 3. Sanctuaire parisien cher aux Martin et aux Guérin; cf. MSC 8,1r et DE, p. 675.

4. Note 4. Le 13 mai 1883; cf. MSA 30,1r.



1245 1. Note 1. Textes écrits par Thérèse sur une image, en souvenir d'adieu.

2.
Note 2. Adaptation de la troisième lecture de matines, pour la seconde fête de sainte Agnès (28 janvier).

3.
Note 3. Antienne du cantique Benedictus, du même office.

4.
Note 4. Saint Jean de la Croix; cf. LT 221, n. 2 ; MSB 4,2v; PRI 12r.

5. Note 5. Saint Jean de la Croix, La Vive Flamme d'Amour, str. I, explication du v. 6. Cette phrase conclut le troisième passage marqué d'une croix par Thérèse sur l'exemplaire qu'elle garde comme livre de chevet pendant sa maladie. Cf. DE, pp. 492-495 et Prières, p. 121.

6.
Note 6. Emprunts à la correspondance rédigée par le martyr durant son incarcération, entre l'arrestation (30/11/1860) et la décapitation. Thérèse avait copié ces extraits et d'autres sur son carnet scripturaire. En les calligraphiant pour ses soeurs, elle y introduit de minimes variantes, appropriées à son cas.



1246 1. Note 1. Cf. MSC 11,2v et s., rédigés aux environs des 12-15 juin; en particulier 12r.

2. Note 2. Dimanche de la Trinite, fête de soeur Marie de la Trinité. Ce texte était écrit au verso d'une image.


1247 1. Note 1. Le 7 juin, lundi de Pentecôte, l'abbé Bellière écrivait à Thérèse: " Hier, ma bien chère Soeur, à l'heure même où le St Esprit descendait sur les Apôtres avec sa Lumière et Sa Force, je recevais ses ordres, de la bouche de Monsieur mon Directeur; autrement dit je recevais une décision presque définitive de ma vocation et j'entendais ceci: Vous avez une vocation sérieuse, à laquelle je crois fermement et dans laquelle Dieu manifeste singulièrement sa Providence. Avec mille chances de perte, il vous en donnait dix mille de salut; de plus, Il vous veut missionnaire, la carrière est ouverte, allez - Et je vais partir, ma chère petite soeur; je passerai ces vacances dans ma famille et le 1er Octobre j'arriverai à Alger pour faire mon Noviciat à Maison-Carrée, chez les Pères Blancs. (...) Si plus tard il m'arrivait de sentir quelques défaillances, découragements (...) je vous saurais aussi près de moi, ma soeur, par votre charité fraternelle qui ne sera pas le moindre soutien de ma pauvre âme - vous me l'avez promis, même après l'exil, vous serez là et je n'ai pas peur.
" Adorons Dieu, ma soeur, remerciez-le avec moi. Moins que tout autre, et je vous prie de le croire, je méritais cet honneur que je ne considère qu'en tremblant, et cet amour de Dieu m'effraie un peu - pourtant je veux que la confiance l'emporte et me donner sans réserve; c'est d'ailleurs ce qu'il m'a été demandé: mon Père m'a dit: Il faut vous donner complètement à Dieu qui vous demande tout. Vous ne pouvez être à son service à demi - vous serez bon prêtre ou rien. C'est mon sentiment et je veux donner sans compter (...).
" Vous me disiez récemment: "Je sens que nos âmes sont faites pour se comprendre", il me semble à moi aussi et, comme je suis un peu superstitieux à l'égard de la Providence, je ne puis m'empêcher d'établir de ces rapprochements (mais aussi combien de dissemblances!).
" Permettez-moi de vous en communiquer quelques-uns en toute simplicité: ces mêmes désirs - âmes, apostolat... vous êtes avant tout apôtre, il me semble - ce besoin de dévouement à une cause sacrée. (...)
" Toute jeune, ma chère petite soeur, vous avez été sevrée des caresses maternelles - Voyez, je n'ai pas connu la mienne; bien plus, elle est morte à cause de moi - Jusqu'à 10 ou 11 ans, j'ignorai ce malheur, recevant d'une tante le dévouement et les caresses que je croyais maternelles tant elles étaient douces et bienfaisantes - Aussi j'appelais " mère " cette soeur de ma mère et mon coeur souffrira autant qu'il aurait souffert si j'avais quitté ma mère pour l'apostolat lointain. (...)
" Je ne serais pas surpris que nous ayons aussi les mêmes dévotions. C'est le Sacré-Coeur qui m'a converti, après combien de sottises, de lâchetés. Les belles années, celles que Jésus aime davantage, je les ai gaspillées, sacrifiant au monde et à ses folies les "talents", que Dieu me prêtait. Mais la Ste Vierge, N.D. de la Délivrande que vous connaissez sans doute m'a été aussi d'un bon secours - S. Joseph, il m'a reçu dans sa garde d'honneur - et je demande beaucoup à l'amitié des saints Paul, Augustin, Maurice, Louis de Gonzague, François Xavier et des saintes Jeanne d'Arc, Céline, Agnès, vous les avez chantées - Geneviève, c'était une vaillante et elle est encadrée par votre naissance et votre baptême (3 Janv.); Thérèse, c'est surtout depuis que je sais cette sainte patronne de ma chère petite soeur, Marie Madeleine, la pécheresse devenue si aimée de Jésus. (...)
" Que je dois vous ennuyer, vous distraire, ma vaillante et chère petite soeur, avec tout ce verbiage, dans lequel il me semble que je parle de moi à outrance - pardonnez-moi - en vérité, je vous assure, je suis un misérable - et il faut que vous soyez là pour que Dieu m'aime encore. Je compte qu'Il vous récompensera, je le Lui demande ardemment.
" Ma bien chère et bien bonne Soeur, je suis pour toujours votre reconnaissant, mais indigne frère.
M. Barthélemy-Bellière
" N'ayez crainte, ma soeur, je suis trop jaloux de la grâce de Dieu qui m'accorde le bienfait de vos lettres pour qu'aucun profane n'en pénètre le secret. " (LC 186, 7/6/1897.)

2.
Note 2. Le 29 mai 1887; cf. MSA 50,1r.

3. Note 3. Thême fondamental du MsA repris au début du MsC en cours de rédaction.

4.
Note 4. Cf. MSC 36,2v.

5. Note 5. Cf. CJ 11.7.6 et CG, p. 1022+g.

6. Note 6. Le 15 juillet, l'abbé Bellière répondra, à ce propos: " Savez-vous que vous m'ouvrez des horizons nouveaux: dans votre dernière lettre particulièrement, je trouve des aperçus sur la miséricorde de Jésus, sur la familiarité qu'Il encourage, sur la simplicité dans les relations de l'âme avec ce grand Dieu qui m'avaient moins touché jusqu'à présent, parce que, sans doute, ils ne m'avaient pas été présentés avec cette simplicité même et cette onction que votre coeur prodigue, et j'ai pensé comme vous - mais je n'arrive qu'imparfaitement à cette simplicité délicieuse que je trouve étonnante, parce que je suis un triste orgueilleux et que je compte trop encore sur les choses créées. " Non, chère petite soeur, vous ne vous êtes pas mal expliquée -- vous avez raison -- j'ai bien compris vos théories et, comme vous le dites si bien et si bonnement, puisque pour la pratique nous sommes deux, je m'en remets pleinement à Notre Seigneur et à vous, c'est le plus sûr. Je regarde comme venant de Jésus même tout ce que vous me dites, j'ai pleine confiance en vous et me règle sur votre manière que je voudrais faire mienne. " (LC 188, 15/7/1897.)

7.
Note 7. Le 10 juin.

8.
Note 8. Sa tante, Mme Barthélémy.



1249 1. Note 1. " Un jour, a confié l'intéressée, n'en pouvant plus de peine et de combat de ce qu'on me tenait éloignée d'elle (Thérèse) comme une étrangère, j'allai à l'infirmerie et j'exhalai mes plaintes devant une de ses soeurs (...). Ma plainte amère fit de la peine à la Servante de Dieu, elle me renvoya en me reprochant sévèrement mon manque de vertu. Le soir, elle me fit remettre ce billet. " (Cf. CG, p. 1024.)

2.
Note 2. " poupées " cf. LT 236, n. 2 .



1250 1. Note 1. Sans doute de ne pas avoir accès à l'infirmerie, dont soeur Geneviève est la gardienne?

2.
Note 2. La branche est évidemment Thérèse, l'oiseau soeur Marie de Saint-Joseph. Celle-ci souffrira de devoir se contenter de visites rares et silencieuses à l'infirmerie. Cf. DE, pp. 558-559.



1251 1. Note 1. Cf. Im .

2.
Note 2. Cf. CJ 15.6.2 et 8.7.6.



1253 1. Note 1. Cette lettre reprend plusieurs idées du billet d'adieu du 9 juin (LT 244), non expédié.

2. Note 2. Cf. CJ 13.7.15, phrase identique à ce jour, et MSC 31,1r; cf. DE, p. 471.



1254 1. Note 1. " Me voilà petit bébé, ne sachant pas parler, apprenant la langue dans une famille chrétienne ", écrivait le P. Roulland à Thérèse (LC 178, 29/4/1897).

2.
Note 2. Thérèse est au régime lacté depuis la semaine de la Pentecôte.

3.
Note 3. Cf. Arminjon, op. cit. p. 302 et CJ 17.7.



1255 1. Note 1. Cf. LT 152, note 2 .

2. Note 2. Cf. LT 178, note 6 .

3. Note 3. Cf. CJ 15.7.3 et DE, p. 702.

4. Note 4. " Toi qui connais ma petitesse extrême " (PS 8 noté PN 62); DE, p. 469.

5. Note 5. Cf. LT 254, n. 2 .



1256 1. Note 1. Soeur Marthe a trente-deux ans ce 16 juillet.

2.
Note 2. " Prière pour obtenir l'humilité ", composée par Thérèse (PRI 20)

3. Note 3. Thérèse et Marthe sont quasi jumelles de profession,

quinze jours près: 8 et 23 septembre 1890.



1257 1. Note 1. Cf. CG, p. 1037+c.



1258 1. Note 1. Au reçu de la lettre 253, et d'une lettre " désolée " de Mère Marie de Gonzague, l'abbé Bellière écrit à cette dernière: " Tenez, je pleure comme lorsqu'on est frappé d'un grand malheur " (17/7/1897). Et il adresse à Thérèse cette lettre éplorée: " Oh! ma pauvre petite soeur, quel coup pour mon pauvre coeur - Il y était si peu préparé - ne lui demandez pas cette joie que vous ressentez à l'approche du bonheur - il reste attaché à sa pesante chaîne, il est rivé plus étroitement à sa croix - vous allez partir, chère petite Soeur, et il reste, seul, une fois de plus - Plus de mère, plus de famille, il se concentrait en la charité de sa soeur, il s'était fait une douce habitude de sa sainte intimité, il était heureux (oh! combien heureux) de sentir près de lui cette main amie qui consolait fortifiait ou relevait - il avançait en souriant dans la voie de la croix parce qu'il ne se sentait plus seul - il était heureux et attendait impatiemment de se jeter dans le désert parce qu'il avait confiance d'être soutenu - l'unique affection terrestre, il allait la briser comptant pour l'en dédommager sur celle que Jésus lui avait prêtée dans un ange de la terre. Et voilà que Jésus retire ce bien au moment qu'il semble le plus désirable - Oh! que c'est dur, que c'est pénible à l'âme mal affermie en Dieu! Pourtant, fiat! fiat! puisque vous allez être heureuse à jamais, ma soeur - oui, c'est juste - je suis un égoïste, partez, petite soeur, ne faites plus attendre Jésus - il est comme impatient de vous cueillir - laissez-moi batailler, porter la croix, tomber dessous et mourir à la peine - Vous serez là quand même, vous me le promettez et j'y compte, c'est ma dernière espérance pour maintenant et pour l'avenir - Vous serez avee moi, près de moi - votre âme conduira la mienne, lui parlera, la consolera à moins que Jésus irrité de mes plaintes ne veuille pas - Mais vous, petite Soeur, son enfant gâtée, devenue son épouse, reine avec lui, vous gagnerez ma cause et m'attirerez à Lui, au dernier jour - vous savez par quelle voie, la plus prompte, le martyre, s'Il veut. Je remercie le Maître quand même - il m'apprend, par une nouvelle leçon, à me détacher de tout ce qui passe et à ne regarder que vers Lui.
" Partez donc, chère petite Soeur du Bon Dieu, ma petite soeur à moi aussi - Dites à Jésus que je voudrais l'aimer - beaucoup - de tout moi-même - apprenez-moi à le faire comme vous - dites à Marie que je l'aime de toute mon âme - à mes saints que vous connaissez, dites aussi mon amour et vous qui allez devenir ma Sainte de prédilection, vous ma soeur à moi, bénissez-moi, sauvez-moi (...). " (LC 189.

2.
Note 2. L'épreuve de la foi que Thérèse subit depuis quinze mois ne se relâche pas: " C'est sur le ciel que tout porte " (CJ 3.7.3).

3. Note 3. Cf. MSC 34,2v.

4. Note 4. Du 15 juillet en réalité; voir LT 247, note 6 .

5. Note 5. Saint Augustin, Confessions, 13, 9.

6.
Note 6. Cf. LT 191.

7. Note 7. L'abbé Bellière écrivait également à Thérèse le 17 juillet: " Laissez-moi aussi, je vous prie, quelque chose de vous, votre crucifix, si vous voulez. " (LC 189.)

8.
Note 8. Visage de Thérèse de Lisieux, n 43, troisième pose du 7 juin. Thérèse s'est raidie pour dominer son épuisement; cf. LT 243, note 1 .



1261 1. Note 1. Longue lettre très confiante, dont voici des extraits: " Ma bonne et bien chère petite soeur, J'ai gagné - oh! combien ç'a été facile - j'ai votre photographie - (...) Malgré que vous ayez " pris votre grand air " ainsi que vous dites, ma chère soeur, je vous ai trouvée, comme je vous connaissais fort bien d'ailleurs, bien bonne, bien aimante, et - mais oui - souriante, quoi que vous disiez. Merci de la condescendance avec laquelle vous m'avez donné cette joie de vous posséder presque réellement près de moi, avec moi toujours. Que sera-ce donc quand votre âme même animera ces traits, souriant à la mienne, et vivant de sa vie - ce sera déjà le Paradis - et trouverai-je encore, vraiment, le moyen d'être malheureux. Quelle souffrance possible quand un coin du Ciel illumine toute une vie! Mais, savez-vous, j'ai peur que Jésus ne vous raconte toutes les peines que je lui ai dites, toute ma misère et que votre tendresse ne se refroidisse. Si vous saviez combien je suis misérable! Si cela devait être, dès les premiers mots fermez-Lui la bouche et venez, car sans vous, je ne tiens pas debout. (...) Vous allez donc embarquer avec moi pour l'Afrique - au noviciat d'abord (...). Et dans trois ans, nous partirons pour le désert, nous serons missionnaires - là vous vous retrouverez dans votre élément. La souffrance ne manquera pas, mais je serai votre représentant alors, puisque vous ne souffrirez plus. (...)
" - Je remercie Jésus qui veut bien vous conserver encore pour nous - oui, vraiment comme Il nous aime! Je l'ai prié bien fort, j'ai réclamé, j'ai crié - il s'est laissé vaincre par notre douleur et nos larmes - j'étais résigné cependant - Au premier moment c'était l'impétuosité de la douleur s'exhalant tout haut, le calme est venu ensuite - j'ai enfin pensé comme vous - oui, il est utile que vous partiez - et d'ailleurs vous serez plus près de moi. Mais voici: votre présence, - votre action du moins, - ne sera plus sensible comme maintenant et moi, peu habitué aux choses surnaturelles, je ne sais me faire une idée que vous serez plus réellement présente à mon action. N'importe je ne récrimine plus - je suis prêt à votre départ - peut-être aussi est-ce qu'il semble moins imminent - puisque vous vivez encore -
" Vous êtes heureuse, chère soeur, de me voir entrer dans l'Amour par la confiance - Je crois avec vous que c'est la seule voie qui puisse conduire au Port. Dans mes rapports avec les hommes, je n'ai rien fait par crainte - je n'ai jamais pu obéir à la violence, les punitions de mes professeurs me laissaient froid, tandis que des reproches donnés avec affection et douceur me tiraient des larmes, amenaient des excuses et des promesses que je tenais ordinairement. Il en est presque de même avec Dieu - Si on me montrait Dieu irrité, la main toujours armée pour frapper - je prenais du découragement et ne faisais rien - mais si je vois Jésus attendant patiemment mon retour à Lui, m'accordant une nouvelle grâce après que je lui ai demandé pardon d'une nouvelle faute, je suis vaincu et je remonte en selle. Maintenant ce qui me retient quelquefois, ce n'est pas Jésus: c'est moi-même - j'ai honte de moi et au lieu de me jeter dans les bras de cet ami, j'ose à peine me traîner à ses pieds - Souvent, un premier élan m'entraîne dans ses bras, mais je m'arrête soudain, à la vue de ma misère et je n'ose. - Ai-je tort, dites, petite soeur? Je crois que le Coeur divin est bien plus attristé des mille petites lâchetés, indélicatesses que ses amis lui font que des fautes même graves qui échappent à la nature. Vous me comprenez, et vous me rendrez généreux, irréprochable envers Jésus.
" C'est par vous et votre famille que j'ai su qu'il y avait un Carmel à Lisieux. De mes confrères de Lisieux parlaient un jour entre eux d'une famille Martin qui avait donné trois filles au Carmel et des parentes plus éloignées. L'une des filles y était entrée à 15 ans, une autre après avoir soigné d'une façon admirable jusqu'a la fin l'heureux père, J'étais présent - et plus tard quand je songeai à demander une soeur au Carmel, cherchant où je pourrais m'adresser, je me rappelai qu'il y avait un Carmel à Lisieux - et voyez la coïncidence - Votre soeur me reçoit et c'est vous - dont j'avais seule entendu parler - qui m'êtes donnée. Quand je reçus vos "dates" je fus frappé du rapprochement et tirai des conclusions. Me suis-je trompé? N'êtes-vous pas celle que dans le monde on appelait Mlle Geneviève Martin? Je vous demande pardon de mon indiscrétion - mais vous m'avez appris à n'avoir rien de caché - Voila - Encore une fois, quand même, pardon " (LC 191, 27/7/1897.)

2.
Note 2. Léonie.

3.
Note 3. Céline.

4.
Note 4. Cf. "Histoire d'une Ame" (éd. 1989, p. 347, note 23), ajout de Mère Agnès (dès 1898): " Viens (dit-il), allons ensemble devant le Saint Sacrement remercier le Seigneur des grâces qu'il accorde à notre famille, et de l'honneur qu'il me fait de se choisir des épouses dans ma maison. Oui (...) si je possédais quelque chose de mieux, je m'empresserais de le lui offrir." Ce mieux, c'était lui-même! Et le Seigneur le reçut comme une hostie d'holocauste, il l'éprouva comme l'or dans la fournaise et le trouva digne de lui (Sg 3,6). "

5. Note 5. Cf. "Histoire d'une Ame" (éd. 1989 p. 347, note 19. " O ma mère, vous souvient-il de ce jour, de ce parloir, où il nous dit: "Mes enfants, je reviens d'Alençon, où j'ai reçu dans l'église Notre-Dame de si grandes grâces, de telles consolations, que j'ai fait cette prière: - Mon Dieu, c'en est trop! oui, je suis trop heureux, il n'est pas possible d'aller au ciel comme cela, je veux souffrir quelque chose pour vous! Et je me suis offert..." Le mot victime expira sur ses lèvres, il n'osa pas le prononcer devant nous, mais nous avions compris. "



1262 1. Note 1. Cf. CJ 3.8.8: " Depuis le 28 Juillet, ce sont de grandes souffrances. "

2. Note 2. Cf. MSA 3,1r/v, où le texte était cité au futur.



1263 1. Note 1. Le 29 juillet, troisième anniversaire de la mort de M. Martin.

2.
Note 2. Le 5 août, l'abbé Bellière lui écrivait: " Chère petite soeur, en vérité, je suis prêt à tout ce que le Maître voudra de moi - d'autant plus que je crois pleinement à votre parole et à vos projets pour l'autre vie. Quoi que vous en disiez, chère petite, "les oignons crus" étaient un mets délicieux dont je ne me rassasiais pas.
" Sans doute Jésus est le Trésor, mais je le trouvais en vous, et Il devenait plus abordable - c'est encore par vous que désormais il viendra jusqu'à moi, n'est-ce pas? C'est vous dire que du Ciel comme d'ici, j'attends TOUT de vous - et ma confiance sera assez puissante pour attendre au besoin une action directe et manifeste de cette âme amie que Jésus fit soeur de la mienne, dans une union la plus étroite.
" Ma chère et bien chère petite soeur, je vous connais assez pour savoir que ma misère ne devait jamais ici-bas arrêter votre tendresse mais, au ciel, participant à la Divinité, vous en acquérez les prérogatives de justice, de sainteté... et toute tache doit devenir objet d'horreur pour vous - Voilà pourquoi je craignais - mais, comme j'espère que vous demeurerez l'Enfant gâtée, vous ferez ce que vous aurez voulu sur la terre pour moi et je crois et j'espère - j'attends de vous aussi cette confiance amoureuse qui me fait défaut encore et que je désire ardemment, estimant qu'avec elle on est heureux pleinement ici-bas et on ne trouve pas l'exil trop long.
" Que vous êtes bonne, petite soeur, dans cette simplicité et cette ouverture qui me charment en me confondant! Je suis si peu habitué à trouver cela parmi les hommes que je suis comme étonné quelquefois - mais grandement réjoui. (...) Voulez-vous me dire aussi comment vous êtes devenue ma soeur - par choix ou par le sort. " (LC 193, 5/8/1897.)

3.
Note 3. Pensées semblables chez Arminjon, op. Cit. pp. 310s.

4.
Note 4. Léonie.

5.
Note 5. Voir LT 266.

6. Note 6. Nom pris récemment par l'abbé Bellière dans le Tiers-Ordre de Saint-François.



1264 1. Note 1. Lignes au crayon au verso d'une image de la Sainte Famille.



1265 1. Note 1. Lignes au crayon au verso d'une image représentant saint Antoine de Padoue.



1266 1. Note 1. Dédicace au crayon, au verso d'une image, la dernière que Thérèse ait peinte, en mai-juin; cf. LT 263.

Thérèse EJ, Lettres 1230