Augustin miroir Ecriture


AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR.


Saint Augustin dans ses RÉTRACTATIONS ne parle pas du livre intitulé: MIROIR TIRÉ DE L'ÉCRITURE-SAINTE. Une raison bien simple nous explique ce silence. Comme ce n'était qu'un extrait des livres saints, dépouillé de tout commentaire, il n'avait rien à y réviser, rien à y corriger. Mais Possidius,dans la vie du saint docteur, nous apprend que saint Augustin est réellement l'auteur de cet ouvrage. «Voulant, dit-il, être utile à tous, surtout à ceux qui ne pouvaient contenter le désir de lire beaucoup d'ouvrages, il recueillit tous les préceptes moraux qui doivent régler notre vie, contenus dans l'ancien et le nouveau Testament: il les fit précéder d'une préface, et les réunit en un seul livre, afin que tous ceux qui le liront puissent facilement reconnaître si eux-mêmes sont ou ne sont pas soumis à la loi de Dieu. Il donna à cet ouvrage le nom de SPECULUM. MIROIR (1).» D'après les autres indications de Possidius, le Miroir fut composé peu de temps avant l'invasion des Vandales en Afrique; ce fut donc au plus tard l'an 427.

1 Vie de S. Aug, ch. 28.

Cassiodore a aussi connu le MIROIR du saint évêque d'Hippone. «Saint Agustin, dit-il, a composé un ouvrage de véritable philosophie morale: il a pris pour cela dans les livres saints, tout ce qui peut former aux bonnes moeurs. Cet ouvrage qu'il a appelé Miroir, mérite d'être lu avec la plus grande attention (1).» D'après ces témoignages on ne peut révoquer en doute l'authenticité de ce recueil.
Il devait être à la portée de tous. Aussi le saint docteur, qui suivait habituellement la version des Septante, préféra-t-il pour ce recueil la version latine de saint Jérôme; car elle est plus claire. Cependant saint Augustin promet, dans la préface, de résoudre quelques difficultés qui pouvaient s'élever entre plusieurs passages qu'il cite de l'ancien et du nouveau Testament; mais comme il ne donne aucune de ces solutions; on peut croire qu'il n'a pas mis la dernière main à son oeuvre.
Dans cette traduction, les indications de Saint Augustin ont été conservées, mais à côté se trouve l'indication plus précise des chapitres et des versets de nos bibles modernes. Saint Augustin dit souvent: après dix versets, quelques versets plus loin, etc… ces versets ne se comptent pas de la même manière que les nôtres. Ce sont plutôt les vers anciens, versus, de la poésie hébraïque, tels qu'ils semblent se retrouver dans les livres saints qui figurent parmi les écrits de saint Jérôme.

1 Cassiod. Instit. Des divines Ecritures, ch. 16.


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LE MIROIR SACRÉ.

PRÉCEPTES MORAUX TIRÉS DE L'ÉCRITURE SAINTE.



PRÉFACE DE L'AUTEUR.


Personne ne saurait l'ignorer, dans nos livres saints, c'est-à-dire dans les livres qui renferment la Loi, les Prophètes, les Evangélistes et les Apôtres, revêtus de l'autorité canonique, il y a des passages qu'il suffit de connaître et de croire, comme celui-ci: «Au commencement Dieu fit le ciel et la terre (1),» et cet autre: «Au commencement était le Verbe (2),» et en général comme tous les faits accomplis par Dieu ou par les hommes, et au récit desquels il nous suffit d'ajouter foi. Il en est d'autres qui prescrivent ce qu'il faut pratiquer, ou défendent ce qui doit être évité, par exemple: «Honore ton père et ta mère. Ne commets point d'adultère (3).»
Parmi ces préceptes positifs ou négatifs, il en est dont le vrai sens est caché sous le voile du mystère: ce sont les devoirs nombreux imposés au peuple de la Loi ancienne, auxquels n'est plus astreint le peuple chrétien et que nous étudions, que nous examinons seulement pour les connaître. Telles sont les pratiques extérieures pour le repos du sabbat (4), le pain sans levain des azymes, l'immolation de l'agneau paschal (5). Telles sont aussi les différentes espèces de sacrifices, les viandes défendues, les néoménies et les solennités annuelles que les Juifs observent encore aujourd'hui; enfin tous ces moyens de sanctification qui ne sont pas essentiels au salut de l'âme, mais qui ont une signification mystérieuse. En effet quel chrétien est encore obligé de rendre la liberté à son esclave la septième année; et si celui-ci refuse de partir, de lui percer l'oreille avec une alène contre la porte (6)? Et combien de prescriptions semblables pourrions-nous citer?
Mais il y a d'autres préceptes qu'il faut encore accomplir, d'autres défenses qu'il faut maintenant aussi observer. Nous en avons cité plus haut quelques exemples: «Honore ton père et

1 Gn 2. - 2 Jn 1,1 - 3 Ex 20,11-12 Mt 15,4 Mt 5,27-28 - 4 Dt 5,12 - 5 Ex 12 - 6 Ex 21,2-6

ta mère; ne commets point d'adultère.» Or, ce qui nous est ainsi retracé dans les Livres saints, ce qui nous y est commandé, défendu ou permis, ces mêmes préceptes, qui doivent aujourd'hui encore, sous le nouveau Testament, exciter la piété et maintenir les bonnes moeurs, vont être l'objet de ce nouveau travail que j'entreprends. J'ai voulu, avec l'aide de Dieu, recueillir tous ces passages des livres canoniques, et les réunir comme dans un miroir, ou ils puissent facilement être considérés.
Nos auteurs sacrés n'avaient point d'autre marche à suivre que celle qu'ils ont suivie dans leurs écrits. Les préceptes s'y trouvent mêlés aux récits historiques, les allégories aux observations nettes et précises, le sens propre au sens figuré: il le fallait pour conserver aux faits leur ordre chronologique, répondre aux adversaires, éclairer ceux qui avaient besoin de s'instruire, enfin pour ramener à la vérité par des aperçus nouveaux, ceux que fatigue un enseignement trop commun, et en quelque sorte trop facile à comprendre.
Pour nous, notre but n'est point dans cet ouvrage d'attirer l'attention de l'infidèle, ni de le convertir, de proposer des difficultés dont la solution exerce l'esprit, excite l'ardeur de ceux qui veulent s'instruire Nous écrivons pour celui qui a déjà la foi et cherche à plaire à Dieu. Nous l'invitons à se recueillir pour examiner quels progrès il a faits et ce qui manque à la pureté de ses moeurs, à la perfection de ses actes. Il pourra, en nous lisant, remercier Dieu de ce qui est déjà en lui, et s'empresser d'acquérir ce qu'il n'a pas encore: il cherchera à se conserver dans le bien avec la vigilance et la prière d'une sincère piété.
Si parmi les différents passages que nous allons rassembler, quelques-uns paraissent se contredire, ces difficultés seront plus tard exposées et résolues dans des questions toute spéciales. En (3) effet j'ai cité quelques exemples de châtiments infligés à des actions coupables, de récompenses accordées à des actes de vertus, et chacun sait que ni les uns ni les autres n'ont dans le nouveau Testament les mêmes caractères que dans l'Ancien. Commençons donc, par loi de Moïse, l'exposé de tous les préceptes divins que nous avons promis de faire connaître.



CHAPITRE PREMIER. PRÉCEPTES TIRÉS DE L'EXODE.


CHAPITRE 20,4 Ex 20,4: «Tu ne feras aucune image taillée, ni aucune ressemblance de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux sous la terre: tu ne les adoreras point, tu ne les serviras point.» Au même endroit, 7: «Tu ne prendras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu, car le Seigneur ne regardera pas comme innocent celui qui aura pris en vain le nom du Seigneur son Dieu.» Plus bas, 12: Honore ton père et ta mère, afin que tu aies une longue vie sur la terre que le Seigneur te donnera. Tu ne tueras point. Tu ne commettras point d'adultère. Tu ne déroberas point. Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne désireras point son épouse, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf ni son âne, ni rien de ce qui est à lui.» Ailleurs et à la suite du Décalogue, on trouve dans le même livre les mêmes préceptes moraux, entre autres le suivant, 23: «Vous ne ferez pas avec moi des dieux d'argent, et vous ne vous ferez point des dieux d'or.
Un peu après, Ex 21,12: «Celui qui frappera un homme pour le tuer, mourra de mort. Mais s'il ne lui a point tendu de piège, et que Dieu le lui ait livré entre les mains, je t'indiquerai le lieu où il doit se réfugier. Si quelqu'un tue son prochain avec préméditation et dans une embuscade, qu'on l'arrache de mon autel, et qu'on le fasse mourir. Celui qui aura frappé son père ou sa mère, sera puni de mort. Quiconque aura enlevé un homme et l'aura vendu, s'il est convaincu de son crime, sera puni de mort. Celui qui maudira son père ou. sa mère sera puni de mort. Quand des hommes se querellent et que l'un a frappé l'autre avec une pierre ou avec son poing, si celui-ci n'est point mort, mais qu'il ait été obligé de garder le lit, qu'il se lève ensuite et qu'il marche appuyé sur un bâton, celui qui l'a frappé sera innocent de sa mort, mais il l'indemnisera du prix de son travail et de ce que lui auront coûté les médecins. Si quelqu'un frappe de la verge son serviteur, ou sa servante et qu'ils meurent sous ses coups, il sera coupable de leur mort; mais s'ils survivent d'un jour ou deux, il ne sera point puni, parce qu'il les a achetés de son argent. Quand deux hommes se querellent et que l'un frappe une femme enceinte; si elle accouche d'un enfant mort, mais qu'elle survive, il paiera une amende d'après la demande du mari et la décision des arbitres: mais si elle meurt aussi, il rendra vie pour vie, oeil pour oeil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, contusion pour contusion. Si quelqu'un frappe à l'oeil son serviteur ou sa servante, et qu'il les rende borgnes, il les mettra en liberté pour l'oeil qu'il leur a fait perdre. S'il brise les dents à son serviteur ou à sa servante, il les mettra également en liberté. Si un taureau frappe de sa corne un homme ou une femme et qu'ils en meurent, il sera lapidé et on ne mangera pas ses chairs, mais le maître du taureau sera innocent. Si le taureau avait frappé de la corne la veille et l'avant-veille, et qu'on ait prévenu le maître, sans que celui-ci l'ait retenu, et qu'il ait tué un homme ou une femme, qu'on lapide le taureau et qu'on fasse mourir son maître. Mais si on lui impose une amende, il donnera ce qu'on lui demandera pour sauver sa vie. Si un taureau frappe un jeune homme ou une jeune fille, il subira le même sort. S'il s'est jeté sur un esclave ou une servante, on donnera trente sicles au maître, mais le taureau sera lapidé. Si quelqu'un ouvre et creuse une citerne, qu'il la laisse ouverte et qu'un boeuf ou un âne vienne à y tomber, le maître de la citerne paiera le prix de ces animaux; mais ce qui est mort lui appartiendra. Si le boeuf d'un homme blesse le (4) boeuf d'un autre, et que celui-ci meure, les maîtres vendront le boeuf vivant et s'en partageront le prix; ils se partageront aussi la bête morte. Si le maître savait que son boeuf attaquait de la corne la veille ou l'avant-veille, et qu'il ne l'ait point retenu, il restituera boeuf pour boeuf, et le boeuf mort sera tout entier à lui.
- Ex 21,1: «Si quelqu'un enlève un boeuf ou une brebis, et qu'il les tue ou les vende, il rendra cinq boeufs pour un boeuf, et quatre brebis pour une brebis. Quand un voleur pénètre dans une maison en en brisant la porte nu en en perçant la muraille, et qu'on l'y surprend, s'il meurt sous les coups, celui qui l'aura frappé ne sera pas responsable de sa mort; mais si c'est après le lever du soleil, il a commis un homicide, et on doit le faire mourir. Si le voleur ne peut restituer son larcin, il sera vendu. Si l'on retrouve vivant chez lui ce qu'il aura volé, soit un boeuf ou un âne ou une brebis, il rendra le double. Si quelqu'un endommage un champ ou une vigne, ou qu'il laisse aller son animal dans le champ d'un autre, il rendra ce .qu'il y aura de meilleur dans son champ où dans sa vigne, d'après l'estimation de son dommage. Si un feu allumé pénètre dans un champ de blé (1), et qu'il atteigne les gerbes ou les épis encore sur pied dans ce champ, celui qui aura allumé le feu en paiera le dommage. Quand quelqu'un confie à la garde de son ami de l'argent ou un meuble et qu'on vole ces objets à celui qui les a reçus; si on retrouve le voleur, il rendra le double; s'il n'est point reconnu, le maître de la maison comparaîtra devant les dieux (2), et il jurera qu'il n'a point porté la main sur le bien de son prochain pour se rendre complice du vol soit d'un boeuf ou d'un âne, d'une brebis ou d'un vêtement, soit de tout autre objet qui aurait pu être dérobé: les dieux examineront la cause de l'un et de l'autre, et s'ils trouvent le dépositaire coupable, celui-ci rendra le double à son prochain. Si quelqu'un a confié à la garde de son prochain un âne, un boeuf, une brebis ou tout autre animal, et que l'animal meure, ou dépérisse, ou soit enlevé par l'ennemi, sans que personne s'en soit aperçu, on aura recours au serment pour savoir si le dépositaire n'a pas étendu la main sur le bien de son prochain; le maître se contentera du serment, et l'autre ne devra rien rendre. Mais si l'animal a été pris par fraude, le dépositaire

1 Nous avons traduit spicas, par champ de blé; les 70, le texte hébreu et la Vulgate portent spinas, des épines. - 2 Les magistrats.

indemnisera le maître; s'il a été mangé par une bête sauvage, il lui apportera ce qu'il en reste et ne rendra rien autre chose. Si quelqu'un a emprunté à son prochain quelqu'un de ces animaux, et qu'il dépérisse ou meure en l'absence du maître, il sera contraint de le payer. Mais si le maître est présent, il ne lui paiera rien, surtout si l'animal a été loué pour son travail.
Si quelqu'un a séduit une vierge, avant qu'elle soit fiancée, et qu'il la corrompe, il lui fera une dot, et la prendra pour femme. Si le père de la jeune fille ne veut pas la lui donner, il lui donnera de l'argent selon la dot que les jeunes filles ont coutume de recevoir. Tu ne laisseras point vivre les enchanteurs. Celui qui aura commis le crime avec une bête, qu'il soit mis à mort. Qu'on fasse mourir celui qui sacrifie à des dieux autres que le Seigneur. Ne contriste pas l'étranger et ne l'afflige pas, car vous avez été vous-mêmes étrangers dans la terre d'Egypte. Ne faites point de mal à la veuve, ni à l'orphelin. Si vous les offensez, ils crieront vers moi, et j'écouterai leurs plaintes, et ma fureur s'allumera contre vous: je vous ferai. périr par le glaive, vos femmes seront veuves, et vos enfants orphelins. Si tu as prêté de l'argent au pauvre dé mon peuple qui habite avec toi, ne l'opprime point comme un exacteur, et ne l'accable point par l'usure. Si tu as reçu en . gage le vêtement de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil, car c'est le seul qu'il ait pour se vêtir, il n'en a pas d'autre pour se couvrir pendant son sommeil: s'il crie vers moi, je l'exaucerai parce que je suis miséricordieux. Tu ne parleras pas mal des dieux et tu ne maudiras pas le prince de ton peuple. Tu ne différeras point d'offrir tes dîmes et tes prémices. Tu me donneras le premier-né de tes fils.»
Un peu après, Ex 23,1: «Tu n'accueilleras, point la voix du mensonge, et tu ne donneras point la main à l'impie pour rendre en sa faveur un faux témoignage. Tu ne suivras pas la multitude pour faire le mal, et tu ne seras pas, en justice, de l'avis du plus grand nombre pour t'écarter de la vérité. Tu n'auras pas non plus compassion du pauvre dans tes jugements. Si tu rencontres le boeuf de ton ennemi, ou son âne égaré, ramène-le lui. Si tu vois l'âne de celui qui te hait, succomber sous son fardeau, tu ne passeras pas outre, mais tu relèveras l'animal et son fardeau. Tu ne t'écarteras pas de la vérité en jugeant le pauvre. Tu fuiras le mensonge. (5) Tu ne feras point mourir l'innocent et le juste, car j'ai l'impie en horreur. Ne reçois point de présents; ils aveuglent même les sages, et pervertissent les discours des justes. Ne fais point de peine à l'étranger, car vous connaissez tous la vie des étrangers, puisque vous l'avez été vous-mêmes dans la terre d'Egypte.»
Puis après avoir parlé des étrangers, il ajoute, Ex 24: «Tu n'adoreras point leurs dieux, tu ne les serviras point. Tu ne feras point leurs oeuvres, mais tu les détruiras et tu briseras leurs statues. Vous ne servirez quele Seigneur votre Dieu.» Bien plus loin dans le même livre, il parle ainsi des dieux des nations, Ex 34,13: «Détruis leurs autels, brise leurs statues et coupe leurs bois sacrés. N'adore aucun dieu étranger: le Seigneur s'appelle le Dieu jaloux,il veut seul être aimé.. Ne contracte aucune alliance avec les hommes de ces contrées, de peur que quand ils se seront prostitués avec leurs dieux, et auront adoré leurs vains simulacres, quelqu'un ne t'appelle et ne t'invite à manger des viandes immolées. Ne donne aucune de leurs filles pour femme à tes fils, de peur qu'après s'être livrées elles-mêmes à leurs dieux, elles n'engagent tes fils à se prostituer également à eux. Tu n'auras point de dieux jetés dans le moule.» Et un peu après: «Tu offriras dans la maison du Seigneur, les prémices des fruits recueillis dans tes champs.»
Voilà tout ce que j'ai cru devoir recueillir du livre de l'Exode. Faisons maintenant le même travail pour le suivant, le Lévitique.



CHAPITRE II. PRÉCEPTES TIRÉS DU LÉVITIQUE.


Lv 18,6: «Nul homme, y est il écrit, ne s'approchera d'une femme de son sang pour découvrir sa nudité: je suis le Seigneur. Tu ne découvriras pas la nudité de ton père, ni celle de ta mère, car c'est ta mère, et tu ne révèleras point sa honte. Tu ne découvriras point la nudité de la femme de ton père, car ce serait la honte de ton père. Tu ne révèleras point la nudité de ta sueur de père ou de mère, née dans la maison ou au dehors. Tu ne découvriras point la nudité de la fille de ton fils, ou de la fille de ta fille, parce que ce serait ta propre honte. Tu ne révèleras point la nudité de la fille de la femme de ton père, que celle-ci a donnée à ton père, car c'est ta sueur. Tu ne découvriras point là nudité de la sueur cte ton père, car c'est la chair de ton père. Tu ne révèleras point la nudité de la sueur de ta mère, car c'est la chair de ta mère. Tu ne révèleras point la nudité du frère de ton père, et tu ne t'approcheras point de sa femme, car tu lui es uni par une étroite alliance. Tu ne révèleras point la nudité de ta belle-fille, car c'est la femme de ton fils, et tu ne découvriras point son ignominie. Tu ne révèleras point la nudité de la femme de ton frère, car ce serait la honte de ton frère. Tu ne révèleras point la nudité de ta femme ou de ta fille. Tu ne prendras point la fille de son fils ni la fille de sa fille pour découvrir son ignominie, car ils sont sa chair, et une telle union n'est qu'un inceste. Tu ne prendras point la sueur de ta femme pour la rendre sa rivale, et tu ne révèleras pas sa nudité, pendant que l'autre est encore vivante. Tu ne t'approcheras pas de la femme qui souffre en son temps accoutumé, et tu ne révèleras pas son ignominie. Tu ne dormiras pas avec la femme de ton prochain, et tu ne te souilleras point par cette union illégitime. Tu ne livreras aucun de tes enfants pour être consacré à Moloch et tu ne souilleras pas le non de ton Dieu: je suis le Seigneur. Tu n'approcheras pas d'un homme comme d'une femme, c'est une abomination. Tu ne t'approcheras a'aucune bête et tu ne te souilleras point avec elle. La femme ne se courbera devant aucun animal, et ne souffrira point son approche; c'est un grand crime. Ne te souille d'aucune de ces infamies.»
Un peu plus loin, Lv 19,3: «Que chacun révère son père et sa mère.» Et au verset suivant, Lv 19,4: «Ne vous tournez point vers les idoles, et ne vous faites point des dieux jetés dans le moule: je suis le Seigneur votre Dieu.» Et un peu après il est dit, Lv 19,9: «Ne ramasse pas les épis oubliés et ne recueille pas dans ta vigne les grappes oubliées, ni les grains tombés; tu laisseras les pauvres et les étrangers les amasser: je suis le Seigneur votre Dieu. (6) Vous ne volerez point; vous ne mentirez point. Personne ne cherchera à tromper son prochain. Tu ne parjureras point mon nom, et tu ne souilleras pas le nom de ton Dieu: je suis le Seigneur. Tu ne calomnieras point ton prochain et tu ne lui feras point violence Le salaire de l'ouvrier ne restera pas chez toi jusqu'au matin. Tu ne maudiras pas le sourd, et tu ne jetteras rien sous les pieds de l'aveugle pour le faire tomber: mais tu craindras le Seigneur ton Dieu, car je suis le Seigneur. Tu ne feras rien contre la justice, et tu ne rendras aucun jugement inique. Tu ne considéreras point la personne du pauvre, et tu n'honoreras pas le visage du puissant: juge ton prochain selon l'équité. Tu ne seras parmi le peuple ni accusateur en public, ni médisant en secret. Tu n'entreprendras rien contre la vie du prochain: je suis le Seigneur. Tu n'auras point de haine au fond du coeur contre ton frère, mais reprends-le publiquement, pour ne point pécher contre lui. Ne cherche point à te venger, et oublie les injustices de tes concitoyens. Tu aimeras ton ami comme toi-même: je suis le Seigneur; observez avec soin mes lois.»
Et un peu après, Lv 19,26: «Vous ne mangerez rien avec le sang. Vous ne consulterez point les augures, et vous n'observerez point les songes. Vous ne couperez point votre chevelure en rond, et vous ne raserez point votre barbe (1). Vous ne ferez sur votre chair aucune incision à cause d'un mort, vous n'y ferez aucune figure, ni autre marque: je suis le Seigneur. Ne prostitue point ta fille, de peur que la terre n'en soit souillée, et qu'elle ne soit remplie de péchés.» Au verset suivant, Lv 19,30: «de suis le Seigneur. N'allez point trouver les magiciens, et ne demandez rien aux devins, pour ne point vous souiller avec eux: je suis le Seigneur votre Dieu. Lève-toi devant l'homme aux cheveux blancs., honore la personne du vieillard, et crains ton Dieu: je suis le Seigneur. Si un étranger habite dans votre terre et qu'il demeure parmi vous, ne lui en faites au,-un reproche, qu'il soit parmi vous comme un des vôtres, et aimez-le comme vous-mêmes; car vous avez été comme des étrangers dans la terre d'Egypte: je suis le Seigneur votre Dieu. Ne commettez aucune injustice dans les jugements, dans ce qui sert de règle, dans les poids et les mesures. Que ta balance soit juste, et tes poids exacts; justes ton boisseau et ton sétier: je

Les Septante portent: oude phthereite ten opsin tou pogonos, ne détruisez point l'aspect de votre barbe, ne l'arrachez point. Ainsl entendu ce précepte peut trouver place ici.

suis le Seigneur ton Dieu, qui vous ai tirés de la terre d'Egypte. Gardez tous mes commandements, et tous mes jugements, et observez-les: je suis le Seigneur.»
- Lv 20,1: «Le Seigneur, parlant à Moïse, lui dit: Tu diras ceci aux enfants d'Israël: Si quelqu'un des enfants d'Israël ou des étrangers qui habitent en Israël, donne de ses enfants à l'idole de Moloch, qu'on le fasse mourir; il sera lapidé par le peuple de la terre; de mon côté je tournerai mon visage contre lui, je le retrancherai du milieu du peuple, parce qu'il aura donné quelqu'un de sa race à Moloch, profané mon sanctuaire et souillé mon saint nom. Si le peuple de la terre montre une coupable négligence, du mépris pour mon commandement, et qu'il laisse aller, sans le vouloir mettre à mort, cet homme qui a donné son enfant à Moloch, je tournerai mon visage contre cet homme et contre toute sa famille, je l'exterminerai du milieu de son peuple, lui et tous ceux qui auront consenti à sa fornication avec Moloch. Si quelqu'un est allé trouver les magiciens et les devins et s'est prostitué avec eux, je tournerai mon visage contre lui, et je l'exterminerai du milieu de son peuple. Sanctifiez-vous et soyez saints, parce que je suis saint, le Seigneur votre Dieu. Gardez mes commandements et accomplissez-les: je suis le Seigneur, qui vous sanctifie. Que celui qui maudit son père ou sa mère soit puni de mort: il a maudit son père et sa mère; que son sang retombe sur lui.
«Si quelqu'un abuse de la femme d'un autre, et qu'il commette l'adultère avec la femme de son prochain, qu'ils meurent l'un et l'autre, l'homme adultère et la femme coupable. Si quelqu'un a dormi avec la femme de son père, et qu'il ait découvert la honte de son père, qu'ils soient punis de mort l'un et l'autre, et que leur sang retombe sur eux. Si quelqu'un a dormi avec sa belle-fille, qu'ils meurent l'un et l'autre, car ils ont commis un crime énorme, et que leur sang retombe sur eux. Si quelqu'un s'est approché d'un homme, comme si c'était une femme, ils ont tous deux commis une abomination, qu'on les fasse mourir et que leur sang retombe sur eux. Celui qui, après la fille, a encore pris la mère pour femme, a commis un crime énorme; il sera brûlé vif avec elles, et une telle abomination ne restera point parmi vous. Celui qui se souillera avec une bête sera puni de mort; faites aussi mourir la bête. La femme qui se sera souillée avec un animal, quel qu'il soit, sera (7) mise à mort avec lui, et que leur sang retombe sur eux. Si quelqu'un épouse sa sueur, la fille de son père, ou la fille de sa mère, et qu'il découvre sa nudité, et celle-ci la nudité de son père, ils ont commis un crime énorme: ils seront mis à mort en présence du peuple, parce qu'ils ont découvert ensemble la nudité l'un de l'autre, et ils porteront leur iniquité. Si quelqu'un s'approche d'une femme qui souffre en son temps accoutumé, et découvre sa nudité, et que celle-ci laisse voir la honte de son sang, qu'on les extermine tous deux du milieu du peuple. Tu ne découvriras pas la nudité de la sueur de ta mère ni de la sueur de ton père: celui qui le fait, découvre la honte de sa propre chair, et ils porteront tous deux la peine de leur iniquité. Si quelqu'un abuse de sa tante du côté paternel ou du côté maternel, et révèle la honte de sa parenté, ils porteront tous deux la peine de leur péché et mourront sans enfants. Celui qui se marie avec la femme de son frère, fait une action illicite: il révèle la honte de son frère; ils seront privés d'enfants.» Et ailleurs, 27: «Si un homme, ou une femme s'adonne à la magie ou à la divination, qu'ils soient punis de mort, ils seront lapidés et leur sang retombera sur eux.»
Ailleurs au sujet du Grand-Prêtre, il est dit, 31,13: «Il prendra pour femme une vierge; il n'épousera point une veuve ni une répudiée, ni une femme déshonorée ni une courtisane, mais une vierge de son peuple, afin qu'il ne mêle pas le sang de sa race avec le vulgaire de sa nation; car je suis le Seigneur qui le sanctifie.»
Plus loin, Lv 24,15: «L'homme qui lancera des malédictions contre Dieu, portera la peine de son péché. Et celui qui blasphèmera le nom du Seigneur sera puni de mort. Celui qui aura frappé et tué un homme sera également puni de mort. Si quelqu'un a tué un animal, il en rendra un autre à sa place, c'est-à-dire bête pour bête. Celui qui aura fait un outrage à quelqu'un de ses concitoyens sera traité comme il aura traité l'autre; fracture pour fracture, oeil pour oeil, dent pour dent; on lui fera souffrir le mal qu'il aura fait lui-même. Celui qui fera périr une bête en rendra une autre; mais celui qui frappera à mort un homme, sera puni de mort. Qu'il y ait parmi vous des jugements équitables, soit que la faute ait été commise par l'étranger ou par l'homme du pays, parce que je suis le Seigneur votre Dieu.»
Un peu après, Lv 26,1: «Vous ne vous ferez point d'idoles, ni d'images taillées; vous ne ferez aucune inscription et vous ne placerez dans votre terre aucune pierre monumentale pour l'adorer. Car je suis le Seigneur votre Dieu.»
Voilà ce qui vient du Lévitique. Passons maintenant au Livre des Nombres et voyons ce que nous croyons devoir en rappeler.



CHAPITRE 3. PRÉCEPTES TIRÉS DU LIVRE DES NOMBRES.


Nb 27,8: «Lorsqu'un homme mourra sans avoir de fils, son héritage passera à sa fille. S'il ne laisse point de fille, il aura ses frères pour héritiers. S'il n'a pas non plus de frère, ses biens passeront aux frères de son père. Si enfin il n'a pas d'oncles paternels, sa succession passera à ceux qui lui seront le plus proches, et ce sera une loi sainte à jamais parmi le peuple d'Israël, comme le Seigneur l'a prescrit à Moïse.» Plus loin, 35,30: «Personne ne sera condamné sur le rapport d'un seul témoin. Vous ne recevrez point d'argent de celui qui a répandu le sang.»
Voilà ce que nous avons trouvé à citer dans le livres des Nombres. Examinons le Deutéronome.

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CHAPITRE IV. PRÉCEPTES TIRÉS DU DEUTÉRONOME.


Dt 1,17: «Vous ne ferez acception de personne: vous écouterez le petit comme le grand, et vous n'aurez égard à la condition de personne: car c'est le jugement de Dieu.»
Après plusieurs détails historiques revient l'exposé du Décalogue, Dt 4,15: «Gardez donc vos âmes avec le plus grand soin. Vous n'avez vu aucune image le jour où le Seigneur vous a parlé en Horeb, du milieu du feu, de peur que vous ne vous laissiez séduire et ne fassiez quelque figure taillée, quelque image d'homme ou de femme, ou la ressemblance des animaux qui sont sur la terme, des oiseaux qui voltigent en l'air, des bêtes qui rampent sur la terre, ou des poissons qui s'agitent sous terre au sein des eaux; de peur qu'en levant les yeux au ciel, et en voyant le soleil, la lune, tous les astres du firmament, tu ne t'égares dans tes adorations et ne rendes les honneurs divins à des créatures que le Seigneur ton Dieu a destinées au service de toutes les nations qui sont sous le ciel.» Un peu après il est écrit, 23: «Garde-toi d'oublier l'alliance que le Seigneur ton Dieu a cimentée avec toi, et de te faire quelques-unes des images taillées que le Seigneur t'a interdites, car le Seigneur ton Dieu est un feu dévorant et un Dieu jaloux.»
Ailleurs, Dt 5,7: «Tu n'auras point de dieux étrangers en ma présence: tu ne feras aucune figure taillée ni aucune image de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou de ce qui vit sous-terre au sein des eaux: tu n'adoreras point ces créatures et ne leurs rendras aucun hommage. Car je suis le Seigneur ton Dieu, un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants, jusqu'à la troisième et quatrième génération de ceux qui me haïssent; qui fais miséricorde jusqu'aux dernières générations de ceux qui m'aiment et gardent mes préceptes. Tu ne prendras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu, car il ne restera pas impuni, celui qui prendra son nom pour attester une chose futile.» Et un peu après il est écrit, Dt 5,16: «Honore ton père et ta mère, comme le Seigneur ton Dieu te l'a prescrit, afin que tu aies longue vie et que tu sois heureux en la terre que le Seigneur ton Dieu doit te donner. Tu ne tueras pas, tu ne commettras point d'adultère, tu ne voleras pas, et tu ne porteras aucun faux témoignage contre ton frère. Tu ne convoiteras ni la femme de ton prochain, ni sa maison, ni son champ; ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni rien de ce qu'il possède.»
Et ailleurs, au même livre, Dt 6,5: «Tu aimeras le Seigneur ton Die;i de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toutes tes forces.» Un peu après, Dt 6,12: «Lorsque tu auras mangé, et que tu seras rassasié, garde-toi d'oublier le Seigneur, qui t'a fait sortir de la terre d'Egypte, de la maison de servitude. Tu craindras le Seigneur ton Dieu, et tu ne serviras que lui, et tu jureras par son nom. Vous ne suivrez point les dieux étrangers de toutes ces nations qui vous entourent, parce qu'un Dieu jaloux, le Seigneur ton Dieu est avec toi; prends garde d'enflammer contre toi la colère du Seigneur ton Dieu, pour qu'il ne te fasse point disparaître de la face de la terre. Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu.»
Et un peu après, il est écrit des étrangers, Dt 7,3: «Tu ne feras point de mariage avec eux; tu ne donneras ta fille à aucun de leur fils, et tu ne feras épouser à ton fils aucune de leurs filles. Parce qu'elle entraînera ton fils à ne pas me servir, mais plutôt à suivre les dieux étrangers; le Seigneur s'enflammera de colère, et te détruira à l'instant. Vous chercherez plutôt à les traiter ainsi: Renversez leurs autels, brisez leurs idoles.» Et un peu après, Dt 7,25: .Tu jetteras au feu leurs idoles. Tu ne convoiteras ni l'or ni l'argent dont elles sont faites, tu n'en prendras rien pour toi, de peur de te nuire à toi-même; car c'est l'abomination du Seigneur ton Dieu. Tu n'emporteras rien de l'idole dans ta maison, pour ne point devenir anathème comme elle. Tu la détesteras comme l'ordure, tu l'auras en abomination comme la fange et la souillure; parce qu'elle est anathème.»
En un autre endroit, Dt 8,11: «Réfléchis, et garde-toi d'oublier le Seigneur ton Dieu, et de négliger ses préceptes, les lois et les cérémonies (9) que je te prescris en ce jour, de peur qu'après avoir mangé et t'être rassasié, après avoir construit et habité de belles maisons, possédé des troupeaux de boeufs et de brebis, de l'or, de l'argent et toute autre chose en abondance, ton coeur ne s'élève et n'oublie le Seigneur ton Dieu.» Quelques versets après il est dit, Dt 8,16: «Enfin il a eu pitié de toi, pour que tu ne dises pas en ton coeur: C'est ma force et la puissance de mes mains qui m'ont valu tout cela; mais souviens-toi que le Seigneur ton Dieu lui-même t'a donné tant de force.»
Ensuite, Dt 11,15: «Afin que vous mangiez et que vous soyiez rassasiés. Gardez-vous de laisser séduire votre coeur, et d'abandonner le Seigneur Dieu pour servir des dieux étrangers et les adorer: le Seigneur dans sa colère fermerait le ciel.»
Un peu après, Dt 12,2: «Renversez tous les lieux où les nations que vous devez conquérir ont adoré leurs dieux sur les montagnes et les collines, et sous le feuillage de leurs bois. Détruisez leurs autels, brisez leurs statues, livrez aux flammes leurs bois sacrés, et anéantissez leurs idoles. Faites disparaître leur nom de ces lieux.» Après quelques lignes il est encore question des nations étrangères, Dt 12,30: «Garde-toi de les imiter après les avoir détruites à ton arrivée, et de rechercher leurs cérémonies; ne dis point: Comme ces nations ont adoré leurs dieux, moi je les adorerai. Tu ne feras rien de semblable au Seigneur ton Dieu, car ils ont fait pour leurs dieux toutes les abominations que le Seigneur abhorre, leur ont offert leurs fils et leurs filles qu'ils jetaient dans les flammes. Ce que je t'ai commandé, ne l'accomplis que pour le Seigneur, sans y rien ajouter, ni rien en retrancher.»
- Dt 13,1: «Quand près de toi s'élève un prophète ou quelqu'un qui dit avoir des visions, et qu'il annonce quelque merveille ou quelque prodige; si sa prédiction s'accomplit, et qu'il te dise Viens, suivons et servons les dieux étrangers que tu ignores; n'écoute pas les discours de ce prophète ou de ce visionnaire: car alors le Seigneur votre Dieu veut vous éprouver et savoir si vous l'aimez, ou non, de tout votre coeur et de toute votre âme. Suivez le Seigneur votre Dieu et ne craignez que lui; gardez ses commandements, soyez soumis à sa voix. Vous le servirez et ne vous attacherez qu'à lui. Quant au prophète ou au songeur, qu'il soit mis à mort, parce qu'il a cherché dans ses discours à vous détourner du Seigneur votre Dieu, qui vous a fait sortir de la terre d'Égypte et vous a rachetés de la maison de servitude. Il a voulu te détourner de la voie que t'avait tracée le Seigneur ton Dieu; mais tu feras disparaître le mal de près de toi. Si pour t'entraîner, ton frère, le fils de ta mère, ou ton fils ou ta fille, ou ton épouse qui repose sur ton sein, ou ton ami que tu aimes comme ta propre vie, vient te dire en secret: Allons et suivons les dieux étrangers que tu ignores comme tes pères les ont ignorés, ceux des nations qui nous entourent de près ou de loin, d'une extrémité de la terre à l'autre; ne te laisse point aller à ses paroles et ne les écoute pas. Que ton oeil n'ait pas pitié de lui pour l'épargner et ne cherche point à le cacher; fais-le mourir à l'instant; que ta main se lève la première contre lui, et qu'ensuite tout le peuple vienne le frapper: il mourra écrasé sous les pierres, parce qu'il a voulu te détourner du Seigneur ton Dieu.»
Un peu après, Dt 14,1: «Vous ne vous ferez point d'incision, et ne vous raserez point la tète pour pleurer un mort, parce que vous êtes un peuple consacré au Seigneur votre Dieu.»
Ailleurs, Dt 15,7: «Si un de tes frères qui demeure dans la même ville que toi, en la terre que je dois te donner, tombe dans la misère, tu n'endurciras point ton coeur et tu ne fermeras pas ta main, mais tu l'ouvriras pour ce malheureux et tu lui prêteras ce dont tu verras qu'il a besoin. Garde-toi de te laisser surprendre par une pensée impie et de dire en ton coeur la septième année du pardon approche. Ne détourne point les yeux de ton frère malheureux, lui refusant ce qu'il te prie de lui prêter, de peur qu'il ne crie contre toi vers le Seigneur, et que cela ne te soit imputé à péché. Mais tu lui donneras ce qu'il désire, sans chercher à le tromper, en le soulageant dans sa misère, afin que le Seigneur ton . Dieu te bénisse dans tous les temps, et dans toutes tes entreprises. Les pauvres ne manqueront point dans la terre que tu dois habiter: c'est pourquoi je veux que tu ouvres ta main au pauvre et à l'indigent, ton frère, qui demeure en la même terre que toi.
Un peu après, Dt 16,18: «A toutes les portes des villes que le Seigneur ton Dieu te donnera, tu établiras des magistrats et des juges en chaque tribu, pour rendre au peuple un juste jugement, sans se détourner en rien de la justice. Tune feras acception de personne, et tu ne recevras (10) aucun présent, car les présents aveuglent même les sages, et pervertissent les discours des justes. Recherche dans la justice ce qui est juste, afin que tu vives et.que tu possèdes la terre que le Seigneur doit te donner.» Un peu plus loin, 22: «Tu ne feras et tu n'érigeras aucune statue, car le Seigneur ton Dieu les déteste.»
Après quelques mots, Dt 17,2: «Lorsqu'on aura trouvé dans une des villes que le Seigneur ton Dieu te donnera, un homme ou une femme qui fassent le mal en présence du Seigneur ton Dieu, et qui violent son alliance, qui aillent servir et adorer les dieux étrangers, le soleil, la lune et toutes les étoiles du ciel, ce que je vous ai défendu; si on vient te l'annoncer, et que tu t'informes exactement de la vérité, et que tu constates que cette abomination s'est commise en Israël; tu conduiras aux portes de la ville et tu feras lapider cet homme et cette femme qui ont commis un si grand crime. Celui qui sera convaincu par la déposition de deux ou trois témoins, sera mis à mort. Mais qu'on ne fasse mourir personne d'après le témoignage d'un seul homme. Les mains des témoins jetteront les premières pierres, le reste du peuple frappera ensuite, afin que tu fasses disparaître le mal d'auprès de toi.» Un peu après, Dt 17,12: «Si quelqu'un dans son orgueil refuse d'obéir au commandement du prêtre qui en ce temps sert le Seigneur ton Dieu, et à la sentence du juge; qu'on le fasse mourir, et qu'on enlève le mal du milieu d'Israël. Le peuple écoutera avec crainte et nul désormais ne s'enflera d'orgueil.»
Après quelques autres détails, viennent ces avertissements au sujet des étrangers, Dt 18,9: «Prends garde d'imiter les abominations de ces nations. Que personne parmi vous ne purifie son fils ou sa fille en les faisant passer par le feu; que personne n'interroge les magiciens, n'observe les songes et les augures, ou n'use de maléfices et d'enchantements. Ne consulte ni les Pythonisses ni les devins, et ne demande pas aux morts la vérité: le Seigneur a tous ces crimes en abomination.»
Un peu après, Dt 19,15: «Un seul témoin ne suffira point pour faire condamner quelqu'un, quel que soit son délit ou son crime; mais tout sera assuré par la déposition de deux ou trois témoins. Si un faux témoin s'élève contre quelqu'un et l'accuse de quelque transgression, les deux parties en cause viendront devant le Seigneur, en présence des prêtres et des juges établis en ces jours. Si après un sévère examen, ils découvrent que le faux témoin a menti contre son frère, ils le traiteront comme il aurait voulu faire traiter son frère, et le mal disparaîtra du milieu de vous. Que les autres entendant cela soient saisis de crainte et que personne désormais n'ose plus rien faire de semblable. Tu n'en auras point pitié, mais exige âme pour âme, oeil, pour oeil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied.»
Au même livre, Dt 21,18: «Si quelqu'un a un fils insolent et rebelle, qui n'écoute ni son père ni sa mère, et qui, repris de sa faute, dédaigne de leur obéir, ils le prendront et le conduiront aux anciens de la ville, à la porte du jugement, et ils leur diront: Notre fils est insolent et rebelle, il reçoit avec dédain nos réprimandes, et passe sa vie dans la débauche, la dissolution et les festins: alors il sera lapidé par le peuple de la ville et il mourra, afin que vous enleviez le mal du milieu de vous, et que tous en Israël entendent ceci et soient saisis de, crainte.»
Un peu après, Dt 22,1: «Lorsque tu verras égaré le boeuf ou la brebis de ton frère, tu ne passeras pas outre, mais tu les reconduiras à ton frère; et quand même il ne serait pas ton parent et que tu ne le connaîtrais point, tu conduiras les animaux dans ta maison, et ils y resteront pendant que ton frère les cherchera, jusqu'à ce qu'ils lui soient rendus. Tu agiras de même pour l'âne, le vêtement ou tout autre objet perdu; si tu le trouves, ne le laisse point, sous le prétexte que c'est à un autre. Si tu vois tombé sur le chemin l'âne ou le boeuf de ton frère, tu ne te détourneras pas, mais tu iras à son secours. Une femme ne mettra point les habillements d'un homme, ni un homme ceux d'une femme: celui qui fait cela se rend abominable devant Dieu.» Quelques lignes plus bas, 8: «Lorsque tu bâtiras une neuve maison, tu élèveras le mur au-dessus du toit tout à l'entour; pour que le sang ne soit point répandu en ta maison, si quelqu'un vient à tomber de ce lieu élevé, et que tu ne sois point coupable de sa chute.»
Un peu après, Dt 22,13: «Quand quelqu'un a épousé une femme, s'il la prend ensuite en aversion, s'il cherche un prétexte pour la répudier et qu'il lui impute un crime honteux, disant: J'ai pris cette femme, mais en m'approchant d'elle je ne l'ai point trouvée vierge; son père et sa mère (11) l'amèneront et feront connaître sa virginité aux anciens de la ville qui siègent à la porte; le père dira: J'ai donné ma fille en mariage à cet homme; et parce qu'il l'a en aversion, il l'accuse d'un crime honteux et ose dire: je n'ai point trouvé ta fille vierge; or voici les preuves de la virginité de ma fille. Ils présenteront ses vêtements aux anciens de la ville, et les anciens saisiront cet homme et le feront battre de verges; ils le condamneront ensuite à donner cent sicles d'argent au père de la jeune fille, parce qu'il a fait peser injustement une accusation odieuse sur une vierge d'Israël. Et il la gardera pt)ur sa femme, sans jamais de sa vie pouvoirla répudier. Mais si l'accusation est vraie, et que la jeune fille n'ait point été trouvée vierge, elle sera chassée de la maison de son père, lapidée par les hommes de cette ville, et sera ainsi mise à mort. Car elle s'est rendue coupable d'un grand crime en Israël, en commettant la fornication dans la maison de son père. Et tu feras disparaître le mal du milieu de toi. Si un homme a dormi avec la femme d'un autre, que tous deux soient mis à mort, l'homme adultère et sa complice, et tu feras disparaître le mal du milieu d'Israël. Si un homme a été fiancé à une jeune fille vierge et qu'un autre dans la ville la rencontre et la corrompe, tu les conduiras tous deux à la porte de la ville, et ils seront lapidés: la jeune fille, parce qu'elle n'a point crié tandis qu'elle était dans la ville; l'homme, parce qu'il a déshonoré la femme de son prochain, et tu enlèveras le mal de près de toi. Si au contraire l'homme rencontre dans les champs la jeune fille qui vient d'être fiancée, qu'il la saisisse et lui fasse violence, il mourra seul. La jeune fille n'en souffrira pas, elle ne doit point mourir; car de même qu'un voleur attaque son frère et lui ôte la vie, ainsi cette jeune fille a succombé. Elle était seule dans les champs, elle a crié, et personne n'est accouru pour la délivrer. Quand un homme rencontre une jeune fille qui n'est point fiancée, s'il la saisit et qu'il lui fasse violence, l'affaire sera portée devant les juges; celui qui a déshonoré la jeune fille donnera cent sicles d'argent à son père, et il la prendra pour femme, parce qu'il l'a souillée, et jamais de sa vie il ne pourra la répudier. Personne n'épousera la femme de son père et ne découvrira le voile de sa pudeur.»
Un peu après, Dt 23,17: «Il n'y aura point de courtisanes parmi les filles d'Israël, ni de corrupteur parmi les fils d'Israël.» Quelques lignes plus bas, Dt 23,19: «Tu ne prêteras avec intérêt à ton frère ni ton argent, ni tes denrées, ni aucun autre objet. Ce sera seulement aux étrangers.» Puis, après quelques versets, Dt 23,21: «Quand tu auras fait un voeu au Seigneur ton Dieu, tu l'accompliras sans retard; car le Seigneur ton Dieu t'en demandera compte, et si tu as différé, le retard te sera imputé à péché. Si tu n'as point voulu promettre, tu n'as commis aucun péché; mais dès l'instant que la parole sera sortie de tes lèvres, tu y seras fidèle et tu feras ce que tu as promis au Seigneur ton Dieu, parce que c'est ta volonté propre qui a fait parler ta bouche.»
Un peu après, Dt 24,6: «Tu ne recevras de personne en gage ni la meule d'en haut d'un moulin ni celle d'en bas; car ce serait engager sa propre vie. Si quelqu'un est surpris à tendre un piège à son frère d'entre les enfants d'Israël et que l'ayant vendu il en reçoive le prix, il sera mis à mort, et vous enlèverez le mal du milieu de vous.» Après quelques versets il est écrit, Dt 24,10: «Lorsque tu réclames à ton prochain quelque chose qu'il te doit, n'entre point dans sa maison pour en emporter un gage; tu attendras dehors, et il t'apportera lui-même ce qu'il aura en sa demeure. S'il est pauvre, le gage ne passera pas la nuit chez toi; mais tu le lui rendras avant le coucher du soleil, afin qu'il te bénisse, en se reposant dans ses vêtements, et que tu sois trouvé juste devant le Seigneur ton Dieu. Tu ne priveras pas de son salaire ton frère le pauvre et l'indigent, ni l'étranger qui demeure avec toi en la même terre et dans la même ville: mais le jour même tu lui paieras le prix de son travail avant le coucher du soleil; car il est pauvre, c'est avec cela qu'il soutient sa vie, de peur qu'il ne crie contre toi vers le Seigneur, et que ses cris ne te soient imputés à péché. Qu'on ne fasse point mourir les pères pour les enfants, ni les enfants pour leurs pères; mais que chacun ne soit puni de mort qr e pour son péché.» Puis après quelques versets, Dt 24,19: «Lorsque tu auras recueilli la moisson de ton champ, si tu as oublié une gerbe, ne retourne point la prendre, mais lais se l'étranger:, l'orphelin ou la veuve l'enlever, afin que le Seigneur ton Dieu te bénisse dans tous les ouvrages de tes mains. Quand tu auras récolté les fruits de tes oliviers, ne retourne point chercher ce qui sera resté sur les arbres, mais laisse-le à l'étranger, à la veuve et à l'orphelin. Quand tu auras vendangé ta vigne, tu n'iras point recueillir les raisins oubliés; mais (12) ils seront pour l'étranger, la veuve et l'orphelin. «Souviens-toi que toi aussi tu as été esclave en Egypte; voilà pourquoi je veux que tu agisses ainsi.»
- Dt 25,1: «Si un différend s'élève entre deux hommes, et qu'ils en appellent aux juges, ceux-ci donneront la palme de la justice à celui qu'ils reconnaîtront être juste, et celui qu'ils verront impie, ils le condamneront pour son impiété; s'ils jugent que le coupable mérite d'ètre flagellé, ils le feront étendre par terre et frapper sous leurs yeux. L'énormité de sa faute sera la mesure des coups, de manière que le nombre ne dépasse pas quarante, et que ton frère ne s'éloigne pas de toi, honteusement déchiré.» Un peu après, 11: «Quand deux hommes se querellent, et qu'ils commencent à lutter l'un contre l'autre; si la lemme de l'un survient pour tirer son mari des mains de l'autre qui est plus fort, et qu'elle saisisse ce dernier à un endroit qu'on ne peut nommer, tu lui couperas la main, et tu ne seras touché d'aucune compassion pour elle. Tu n'auras pas en réserve plusieurs poids, l'un plus grand, l'autre moindre, et il n'y aura point en ta maison une mesure plus grande et l'autre moindre; tu auras un poids juste et véritable, et il n'y aura chez toi qu'une mesure juste et toujours la même.»
Et après beaucoup d'autres détails, Dt 27,15: «Maudit soit l'homme qui lait une statue taillée ou jette dans le moule, pour mettre dans un lieu secret l'abomination du Seigneur, 1'oeuvre d'un artisan. Et tout le peuple répondra en disant. Amen. Maudit soit celui qui n'honore point son père ou sa mère; et tout le peuple dira: Amen. Maudit soit celui qui change les bornes de son prochain; et tout le peuple dira Amen. Maudit celui qui égare l'aveugle sur son chemin; et tout le peuple dira: Amen. Maudit soit celui qui corrompt la justice aux dépens de l'étranger, de la veuve et de l'orphelin; et tout le peuple répondra: Amen. Maudit celui qui dort avec la femme de son père, et qui soulève la couverture de son lit; et tout-le peuple dira: Amen. Maudit celui qui dort avec les bêtes; et tout le peuple dira: Amen. Maudit celui qui dort avec sa soeur, la fille de son père où de sa mère; et tout le peuple dira: Amen. Maudit celui qui dort avec sa belle-mère; et tout le peuple répondra Amen. Maudit celui qui frappe secrètement son prochain; et tout le peuple dira: Amen. Maudit celui qui reçoit des dons pour répandre le sang innocent; et tout le peuple dira: Amen.»
Voilà ce que nous avons cru devoir citer des livres de Moïse. Les suivants, c'est-à-dire le livre de Josué, celui des Juges, celui des Rois et des Paralipomènes rapportent plutôt les faits accomplis en ces temps qu'ils n'exposent des préceptes moraux. Toutefois on trouve au livre de Josué les passages suivants que j'ai cru ne pouvoir me dispenser d'insérer ici.




Augustin miroir Ecriture