2004 Apostolorum Successores 127

III. L'EVEQUE, PREMIER RESPONSABLE DE LA CATECHESE

127. Dimensions de la catéchèse. La Parole de Dieu se transmet par la catéchèse de façon complète et intégrale, c'est-à-dire sans falsifications, ni déformations ou amputations, dans toute sa signification et dans toute sa force. CTR 30 CTR 63 (Cf. Congrégation pour le Clergé, Directoire général pour la catéchèse) Pour promouvoir et organiser la pastorale catéchétique, l'Evêque prendra en compte une série d'éléments importants:

- a) Catéchiser signifie exposer le mystère du Christ dans toutes ses dimensions, en sorte que la Parole de Dieu donne des fruits de vie nouvelle. C'est pourquoi, en plus de la transmission intellectuelle de la foi qui ne doit pas être absente, il est nécessaire que la catéchèse transmette la joie et les exigences du chemin du Christ;
- b) la catéchèse doit être mise en relation avec la liturgie. On évite ainsi le risque de réduire la connaissance de la doctrine chrétienne à un bagage intellectuel inopérant ou d'appauvrir la vie sacramentelle, qui se réduirait à un ritualisme vide;
- c) la catéchèse doit prendre en compte la condition de l'homme, qui a toujours besoin du pardon et qui est en même temps capable de conversion et d'amélioration. Elle doit donc orienter les fidèles vers une vie de réconciliation permanente avec Dieu et avec les frères, recevant fréquemment et avec fruit le sacrement de la Pénitence;
- d) dans la catéchèse des jeunes, il faut prêter attention aux conditions réelles dans lesquelles ils vivent aujourd'hui et à la forte pression exercée sur eux par les moyens de communication sociale. Ils doivent ensuite être éduqués aux valeurs intrinsèques de la vie humaine et aux diverses dimensions de la personnalité humaine intégrale, selon la raison droite et la doctrine du Christ: parmi elles, en particulier, l'éducation à l'amour humain, à la chasteté et au mariage;
- e) sans la pratique de la charité, la vie chrétienne perdrait une dimension essentielle. C'est pourquoi il faut faire en sorte que les nouvelles générations soient formées au sens chrétien de la souffrance et qu'elles se consacrent aux oeuvres de miséricorde, en tant qu'élément indispensable de leur maturation chrétienne. CTR 5 CTR 23 CTR 30 CTR 63 CEC 1697 CEC 2688

128
128. L'Evêque, responsable de la catéchèse diocésaine. L'Evêque a pour fonction principale, avec la prédication, de promouvoir une catéchèse active et efficace. Aucune organisation dans l'Eglise ne peut revendiquer le monopole de la catéchèse, par conséquent, il est de la seule responsabilité de l'Evêque d'organiser la catéchèse diocésaine selon les principes et les normes émanant du Siège Apostolique,
CIC 777 CIC 775 Par. 1, prévoyant les diverses modalités de catéchèse adaptées aux besoins des fidèles.
Il doit de plus prendre soin de fournir au diocèse d'abondants moyens pour la catéchèse:
- en premier lieu, un nombre suffisant de catéchistes, soutenus par une organisation diocésaine efficace, qui pourvoit de manière appropriée à leur formation de base comme à leur formation permanente, de façon qu'ils soient eux-mêmes une catéchèse vivante. CIC 780 CTR 63 (Congrégation pour le Clergé, Directoire général pour la catéchèse, n. 233-252; 265-267 et 272-275) L'Evêque donnera de l'importance au caractère ecclésial particulier des catéchistes en leur conférant un mandat.
- ensuite, les instruments appropriés à l'exercice de la pastorale catéchétique, pour laquelle l'Evêque pourra se servir de catéchismes publiés par la Conférence épiscopale CIC 755 Par. 1-2, ou bien, s'il le juge plus opportun, préparer un catéchisme propre au diocèse. Le contenu du Catéchisme de l'Eglise catholique est un. (JEAN-PAUL II, Const. apost. Fidei depositum, n. 4; Lettre apost. Laetamur Magnopere)

129
129. Formes de catéchèse

- a) A l'occasion du baptême des petits enfants, il convient d'engager une catéchèse organique qui, à partir de la préparation des familles des enfants, continuera ensuite à travers la progression de la démarche catéchétique, qui correspond à l'admission aux sacrements de la Pénitence et de l'Eucharistie, de la Confirmation et du Mariage. Il s'agit d'un moyen de grande importance pour nourrir et éduquer la foi des fidèles dans des étapes importantes de leur existence et pour les disposer à accueillir dignement les sacrements: cela se traduira ainsi par un engagement renouvelé de vie chrétienne.
Il faut aussi porter attention à la catéchèse effectuée durant le rite du sacrement lui-même, afin qu'elle aide l'assistance à comprendre ce qui s'accomplit et puisse susciter une conversion chez les chrétiens à la foi tiède qui peut-être assistent à la cérémonie uniquement par convenance sociale.

- b) L'Evêque veillera à ce que dans tout le diocèse on observe le catéchuménat pour les adultes qui désirent recevoir les sacrements de l'initiation chrétienne, de façon que les catéchumènes reçoivent une instruction progressive dans la Parole de Dieu et soient introduits peu à peu à la doctrine de l'Eglise, à la liturgie, à l'action caritative et à l'apostolat, selon les normes du Code de Droit canonique, et celles données par le Siège Apostolique et la Conférence épiscopale.
SC 64-66 CD 14 AGD 14 CIC 206 CIC 788 CIC 851 (Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, Rituel romain, Ordo de l'initiation des chrétiens adultes)

- c) Il faut aussi pourvoir à une catéchèse systématique et permanente des fidèles, avec une attention particulière à la catéchèse des adultes. Dans ce but, on peut élaborer un programme bien conçu et distribué au cours de l'année ou des années, en distinguant selon les âges - jeunes, adultes, personnes âgées - pour l'adapter aux nécessités et aux questions propres à chaque stade de la vie.

- d) Conscient que la famille joue un rôle primordial dans l'éducation à la foi, il est nécessaire de donner des indications soignées pour qu'elle soit réellement un lieu de catéchèse. Dans l'élaboration des suggestions pour "l'Eglise domestique", on doit veiller à ce que, dans la famille, l'Evangile soit enraciné dans le cadre de profondes valeurs humaines, dans le contexte de la vie quotidienne. Cette forme familiale de catéchèse demande davantage le témoignage des membres de la famille que leur enseignement. (Congrégation pour le Clergé, Directoire général pour la catéchèse, n. 55)

130
130. Milieux dans lesquels se déroule la catéchèse. Il faut s'engager pour que la Parole de Dieu pénètre, de façon différenciée selon la formation et les conditions des personnes, dans tous les milieux et dans toutes les catégories de la société contemporaine: dans les milieux urbain, rural, étudiant, professionnel, ouvrier, etc. et faire aussi en sorte de transmettre la doctrine chrétienne à ces personnes qui ont moins accès à l'attention pastorale normale, comme les personnes qui sont atteintes d'incapacité physique ou mentale ou des groupes particuliers (personnes déplacées et réfugiées, gens du voyage et gens du cirque, immigrés, prisonniers, etc.).
Dans le milieu urbain - aujourd'hui de plus en plus étendu on pourra mettre en place des cours périodiques de catéchèse spécifique en fonction des intérêts professionnels et des niveaux de formation culturelle, pour ouvriers, pour intellectuels, pour professionnels de divers secteurs, pour employés et commerçants, pour artistes etc. A cette fin, il faut choisir les modalités les plus convenables pour chaque cas: leçons, conférences, débats, tables rondes, et les lieux les plus appropriés: en premier lieu les paroisses, mais aussi, si c'est possible, les lieux de travail eux-mêmes (centres d'enseignement, magasins, bureaux), les centres culturels et sportifs, les lieux de repos, de tourisme, de pèlerinage, de loisirs.
Pour réaliser cet objectif, l'Evêque fera appel aux membres du clergé, aux religieux, aux membres des Sociétés de vie apostolique et aux laïcs qui sont déjà présents dans les divers milieux sociaux et qui, par conséquent, ont une expérience directe de la mentalité professionnelle, parlent le même langage, et - dans le cas des laïcs - partagent le même style de vie. Dans ce but, l'Evêque doit impliquer toutes les instances diocésaines et demander l'aide généreuse d'associations, de communautés et de mouvements ecclésiaux.
Enfin, il faut toujours rappeler aux parents chrétiens que leur reviennent le droit et le devoir inaliénables d'éduquer chrétiennement leurs enfants, en premier lieu par l'exemple d'une vie chrétienne droite, mais aussi par l'enseignement, spécialement quand d'autres milieux catéchétiques se révèlent insuffisants.
CIC 774 CIC 226,2 De plus, il conviendra de les inciter à entreprendre d'utiles initiatives catéchétiques dans le cadre familial ou "catéchèse familiale" au bénéfice de leurs enfants et de familles amies, leur fournissant dans ce but les éléments nécessaires. FC 40 FC 49-62

131
131. Enseignement de la doctrine sociale de l'Eglise. L'aspiration à une transformation de la vie humaine selon le plan créateur et rédempteur de Dieu, se traduit par la promotion d'un ordre social droit et respectueux de la dignité des personnes. Il est donc nécessaire de former les clercs, les personnes consacrées et les laïcs (Pour les fidèles en général
CIC 222,2, pour les clercs CIC 287,1, Pour les religieux CIC 673, Pour les laïcs CIC 225) à un sens aigu de la justice sociale, aussi bien sur le plan national comme sur le plan international, de sorte qu'ils puissent la pratiquer et la répandre dans tous les domaines de leur vie quotidienne, en famille, au travail, dans la vie sociale et civile. Ainsi l'Evêque se préoccupera de répandre la doctrine sociale de l'Eglise, qui éclaire le sens des relations humaines et le monde économique à la lumière de la révélation, CA 53-61 CIC 747,2, par la prédication des ministres, par la catéchèse et surtout par la formation donnée dans l'enseignement catholique.

132
132. La formation religieuse à l'école. L'Evêque doit s'employer à obtenir que dans tous les centres éducatifs (écoles, collèges, instituts), dépendant ou non de l'autorité ecclésiastique, les élèves baptisés reçoivent une solide éducation religieuse et morale qui les fera mûrir comme disciples authentiques du Christ et levain de vie chrétienne. A cette fin, l'Evêque, se conformant aux éventuelles dispositions de la Conférence épiscopale, prendra soin de régler ce qui concerne la formation et l'éducation religieuse catholique, dans tous les centres d'études où elle est dispensée.
GE 1-2 CIC 804,1
Pour ce qui concerne les écoles et les instituts publics, il importe d'entretenir de bonnes relations avec l'autorité civile et avec les associations professionnelles, afin de faciliter l'instruction religieuse régulière des élèves ou, si ce n'était pas possible, au moins de dispenser la formation catéchétique comme activité parascolaire, confiée à des clercs, à des religieux et à des laïcs compétents.
On veillera de plus à instituer, selon les possibilités du diocèse, des centres catholiques d'enseignement, qui pourront être de divers types, selon les besoins de la communauté chrétienne et de l'oeuvre d'évangélisation: écoles ou collèges d'enseignement général, écoles professionnelles ou techniques pour l'apprentissage d'un métier, écoles normales, instituts pédagogiques, centres de formation des adultes ou "écoles du soir", etc. CIC 802,2, D'autre part, l'Evêque mettra en valeur les institutions éducatives organisées par les fidèles eux-mêmes, spécialement par les parents catholiques, en respectant leur autonomie d'organisation et en veillant à ce que se maintienne fidèlement l'identité catholique de leur projet de formation, même par des accords avec les institutions de l'Eglise qui peuvent garantir cette identité et fournir une assistance pastorale à la communauté éducative.

133
133. L'Ecole catholique. L'école catholique occupe une place importante dans la mission salvifique de l'Eglise, puisqu'en elle on pourvoit à une formation complète de la personne, éduquée pleinement à la foi et à un véritable esprit chrétien.
GE 5 CIC 802,1.
En tant que dépositaire d'un mandat de la hiérarchie l'Ecole catholique doit travailler en pleine harmonie avec les Pasteurs. Il revient à l'Evêque de dicter des normes concernant l'organisation générale de l'école catholique et de visiter périodiquement, personnellement ou par l'intermédiaire de son représentant, les institutions scolaires, même celles qui dépendent d'Instituts religieux, présentes dans le diocèse, afin que s'y accroisse l'esprit apostolique et que l'oeuvre d'enseignement s'intègre de façon appropriée dans la pastorale organique générale du diocèse. CIC 806,1.
L'identité catholique de l'école conduit à la promotion de l'homme intégral, parce que c'est dans le Christ, homme parfait, que toutes les valeurs humaines trouvent leur pleine réalisation et donc leur unité. C'est pourquoi l'école catholique s'efforce de réaliser une synthèse entre culture et foi, entre foi et vie, par l'intégration des divers aspects du savoir humain à la lumière du message évangélique, et par le développement des vertus qui caractérisent l'homme honnête et le bon chrétien.
Pour atteindre cet idéal de formation, il est nécessaire que les enseignants de l'école et aussi les familles partagent le même projet éducatif. L'école catholique doit donc se préoccuper d'offrir des moyens de formation chrétienne, non seulement en faveur des élèves, mais aussi pour les parents, les professeurs et le personnel.
L'Ecole catholique prêtera une attention particulière aux élèves qui en ont le plus besoin en raison de défauts naturels ou de difficultés familiales et, dans la mesure du possible, elle apportera une aide - en sollicitant la générosité des familles les plus aisées à ceux qui ne disposent pas de moyens économiques. Elle sera aussi ouverte à ceux qui n'ont pas le don de la foi, prenant cependant soin de garantir l'harmonie éducative avec les parents des élèves. GE 9

134
134. La formation des professeurs de religion. Pour réaliser le vaste programme d'éducation à la foi des jeunes, l'Evêque suscitera la généreuse collaboration de fidèles compétents, s'assurant que les aspirants au rôle d'enseignant de religion aient une formation théologique appropriée et une capacité pédagogique suffisante, en justifiant d'un titre ou d'un certificat ou en leur faisant passer des examens et des entretiens personnels.
CIC 804,2.
Il veillera aussi, seul ou avec les autres Evêques, à la formation des futurs enseignants de religion, de sorte que nombreux soient les fidèles qui approfondissent l'étude des sciences sacrées, si possible en accédant aux facultés ecclésiastiques existantes, ou encore grâce à des écoles ou des cours compatibles avec leurs horaires de travail; ils pourront ainsi se former pendant un certain nombre d'années sous la conduite de professeurs compétents et capables. De tels cursus pourront avec le temps devenir facultés ecclésiastiques par décret du Siège Apostolique ou arriver à faire partie d'une Université civile déjà existante. GE 10

135
135. Les universités et les centres d'études supérieurs catholiques. (Pour un exposé complet de la discipline de l'Université catholique, Cf. JP II, Const. Apost. Ex corde Ecclesiae) L'Eglise a toujours eu une grande estime pour le monde universitaire, puisque l'université contribue très efficacement au progrès de la civilisation et à la promotion de la personne humaine. Pour cela, selon une tradition qui remonte aux débuts de l'institution universitaire, elle n'a jamais cessé de promouvoir l'érection d'universités catholiques, aptes à un enseignement des diverses disciplines humaines en conformité à la doctrine de Jésus Christ et inspiré par elle.
GE 10 CIC 809
L'Evêque, tout en respectant l'autonomie de l'institution universitaire selon ses propres statuts, accomplira ce qui relève de son devoir et des dispositions de la Conférence épiscopale; il sera vigilant afin que ne disparaisse pas la fidélité aux principes de son identité catholique, à savoir une complète adhésion au message chrétien, tel qu'il est exposé par le Magistère ecclésiastique, et une réflexion constante, réalisée à la lumière de la foi catholique, concernant la richesse croissante des connaissances humaines. CIC 810,2 (JEAN-PAUL II Const. apost. Ex corde Ecclesiae, n. 13)
Une fois vérifiée l'aptitude humaine, ecclésiale, scientifique et pédagogique du candidat à l'enseignement de disciplines concernant la foi et la morale, l'Evêque diocésain, selon les normes des Statuts de l'Université, donne le mandat au candidat, qui doit émettre la profession de foi dont fait partie intégrante le serment de fidélité, selon la forme établie par l'Eglise. CIC 812 CIC 833,7, (JP II - Const. apost. Ex corde Ecclesiae, n. 13)
Il est donc très opportun que l'Evêque entretienne de fréquentes relations avec les autorités universitaires, de façon à instaurer une étroite collaboration, personnelle et pastorale, caractérisée par une confiance réciproque.
L'Evêque cherchera à entretenir des relations de dialogue et de collaboration avec toutes les universités présentes dans son diocèse. En particulier, en plus des universités formellement constituées comme catholiques, il appréciera spécialement la contribution des centres promus par les fidèles eux-mêmes avec une inspiration vraiment catholique. Dans le respect de leur autonomie académique, l'Evêque s'emploiera à favoriser une telle inspiration, même en passant des accords formels avec le diocèse ou avec d'autres institutions de l'Eglise, qui puissent garantir la justesse doctrinale et morale de l'enseignement et de la recherche, et qui fournissent l'assistance pastorale appropriée.
Si une institution se présentait de quelque façon comme catholique sans l'être vraiment, l'Evêque, après avoir cherché à résoudre positivement le problème, devra déclarer publiquement ce désaccord avec la foi et la morale de l'Eglise, pour dissiper toute équivoque dans l'opinion publique.

136
136. Les universités et les facultés ecclésiastiques. - (Pour un exposé complet sur les Universités ecclésiastiques, cf. JP II, Const apost. Sapientia christiana) C'est au Siège Apostolique que revient l'érection ou l'approbation et la direction suprême des universités et des facultés ecclésiastiques, c'est-à-dire celles qui s'occupent de la formation et de la recherche scientifique dans les sciences sacrées ou dans d'autres disciplines qui leur sont reliées.
CIC 815-816
Si l'Evêque occupe la charge de Grand Chancelier, il exercera les fonctions qui lui sont propres. Sinon, la responsabilité de veiller sur les universités ou sur les facultés ecclésiastiques situées dans son diocèse retombe de toute façon sur lui, pour que les principes de la doctrine catholique soient fidèlement observés. S'il constate des abus ou des irrégularités, il les communiquera au Grand Chancelier ou, si c'est le cas, à la Congrégation romaine compétente. CIC 818 CIC 810,1 (JEAN-PAUL II, Const. apost. Sapientia christiana, n. 12-13 et 74; CONGREGATION POUR L'EDUCATION CATHOLIQUE, Normes d'application, art. 10 et 22) Le Grand Chancelier représente le Saint-Siège auprès de l'Université ou de la Faculté et aussi bien ces dernières auprès du Saint-Siège, il en promeut l'action et le développement, et il en favorise la communion avec l'Eglise particulière et universelle. (JEAN-PAUL II, Const. apost. Sapientia christiana, n. 12)
Une fois vérifiée l'aptitude humaine, ecclésiale, scientifique et pédagogique du candidat à l'enseignement de disciplines concernant la foi et la morale, le Grand Chancelier, ou son délégué, donne mission canonique après que le candidat eut émis la profession de foi dont fait partie intégrante le serment de fidélité, selon la forme établie par l'Eglise. CIC 818 CIC 833,7. (JEAN-PAUL II, Const. apost. Sapientia christiana, n. 27 Par. 1; CONCREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Profession de foi et serment de fidélité). Les enseignants des autres matières doivent recevoir l'autorisation d'enseigner, c'est-à-dire la "venia docendi".
Avant d'accorder la mission canonique de l'enseignant qui est sur le point d'être engagé de façon stable, le Grand Chancelier demandera le "nulla osta" du Saint-Siège.
En vue du bien du diocèse, l'Evêque diocésain enverra dans les universités ecclésiastiques les séminaristes et les jeunes prêtres qui se distinguent par le caractère, la vertu et l'intelligence. CIC 819 CIC 833,7 (JEAN-PAUL II, Const. apost. Sapientia christiana, n. 12, 25, 27 Par. 1-2; 28; CONGREGATION POUR L'EDUCATION CATHOLIQUE, Normes d'application, art. 19)

137

IV. L'EVEQUE ET LES MOYENS DE LA COMMUNICATION SOCIALE

137. Les "aréopages" modernes. La mission de l'Eglise s'adresse à l'homme considéré dans son individualité, mais elle possède aussi une dimension sociale et culturelle, comme l'être même des personnes. Il s'agit donc du défi fascinant de l'évangélisation de la culture humaine, grâce à tous les moyens honnêtes de relation et de communication sociale, pour que l'Eglise soit un signe toujours plus clair pour les hommes de chaque époque. RMi 52 CEC 2493-2494
Suivant aussi l'exemple de saint Paul Ac 17, l'Eglise s'engage à répandre le message salvifique dans les "aréopages" modernes dans lesquels la culture est formée et répandue, et en particulier par les moyens de communication sociale. RMi 37 (CONSEIL PONTIFICAL POUR LES COMMUNICATIONS SOCIALES, Instruction pastorale Aetatis novae) Parmi ces derniers, on note les périodiques et les revues, la télévision, la radio, le cinéma et, avec un impact croissant, internet et les moyens informatiques.
En ce qui concerne la formation des fidèles dans ce domaine des communications sociales, on mettra en évidence la contribution que tous peuvent donner, chacun en fonction de sa propre situation dans l'Eglise et dans le monde. Dans cet esprit, on mettra tout spécialement en valeur le travail des fidèles dont l'activité professionnelle se déroule dans de tels domaines, les stimulant à s'engager activement dans ces moyens de communication là où leur collaboration est moralement possible, et aussi dans les moyens de communication qu'ils peuvent eux-mêmes créer, en relation avec d'autres personnes avec lesquelles peut s'établir un partenariat positif pour le bien de la société. On se rappellera la responsabilité des fidèles en tant que destinataires des moyens de communication: en tant qu'ils peuvent choisir de se servir ou non des divers choix; en tant qu'ils peuvent utiliser individuellement ou en constituant des associations - le droit à juger publiquement de façon positive ou négative le fonctionnement des moyens de communication; en tant qu'ils ont la possibilité d'influer sur l'orientation des moyens de communication sociale en fonction du soutien économique qu'ils peuvent accorder à certaines initiatives.

138
138. Transmission de la doctrine chrétienne par les moyens de communication sociale. Les Pasteurs de l'Eglise doivent savoir utiliser ces moyens dans le déroulement de leur mission, conscients de la notable efficacité qui en découle pour la diffusion de l'Evangile.
IM 13 CIC 747,1 CIC 822,1
En premier lieu, il revient à l'Evêque d'organiser la façon de transmettre la doctrine chrétienne à travers les moyens de communication sociale, en encourageant pour cela la généreuse contribution des fidèles, membres du clergé, religieux et membres des Sociétés de Vie apostolique et laïcs. Dans le plan pastoral diocésain, on prendra aussi en compte la question des mass-média. Si les circonstances le requièrent, il est souhaitable que l'Evêque élabore un plan pastoral diocésain pour les moyens de communication sociale. Il devra aussi veiller à ce que les contenus des programmes et des initiatives catholiques soient pleinement conformes à la doctrine de l'Eglise et que soit observé ce qui est prévu par la Conférence épiscopale en ce qui concerne cet apostolat particulier. CIC 772,2 CIC 831,2
On ne doit pas omettre l'utilisation de ces moyens parmi les différents aspects de la formation pastorale des séminaristes. Pour un enseignement approprié, l'Evêque fera appel à des professionnels bien préparés aux diverses techniques, sans perdre de vue la fin ultime de cette activité, c'est-à-dire le salut des âmes et la réelle amélioration des personnes. (CONGREGATION POUR L'EDUCATION CATHOLIQUE, Orientations pour la formation des futurs prêtres et l'usage des instruments de communication sociale)

139
139. Les organes catholiques de la communication. L'Evêque joindra ses forces à celles des autres diocèses pour créer des organes propres ou au moins utiliser librement ceux qui existent déjà, sans admettre dans ce domaine de monopoles de personnes ou d'institutions, même s'ils se présentent comme "publics".
CIC 747,1.
Il considérera comme un engagement lié à sa fonction magistérielle d'imprimer et de diffuser des journaux ou des revues catholiques, tant d'informations générales que religieuses. Dans ce domaine, toujours actuel, d'action évangélisatrice, aussi bien les diocèses eux-mêmes que les religieux et les associations de fidèles ont un rôle important à jouer. Indépendamment du titulaire de l'entreprise, ces moyens, étant catholiques, doivent développer leur activité en harmonie avec la doctrine de l'Eglise et en communion avec les Pasteurs, selon les normes canoniques. (Cf. CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Instruction sur quelques aspects des instruments de communication sociale et la promotion de la doctrine de la foi, n. 15)
On n'oubliera pas, enfin, ce qui est réalisé par les bulletins paroissiaux et par d'autres publications périodiques à diffusion limitée pour accroître la cohésion des communautés locales, diffuser de façon capillaire les nouvelles sur la vie de l'Eglise et apporter une aide efficace à l'oeuvre de catéchèse et de formation liturgique des fidèles.

140
140. Vigilance sur les moyens de communication sociale. L'Evêque, conscient de la grande influence de ces moyens sur les personnes, intensifiera son action auprès des institutions sociales compétentes afin que les moyens de communication sociale, et en particulier les programmes télévisuels et radiophoniques soient conformes à la dignité humaine et respectueux de l'Eglise, et il dispensera ces préoccupations à toute la communauté chrétienne.
CIC 822,2. Il n'omettra pas en outre d'exhorter les Pasteurs et les parents pour que dans les familles et dans les milieux chrétiens ces moyens soient utilisés avec prudence et modération et que l'on évite ce qui peut nuire à la foi et au comportement des fidèles, spécialement des plus jeunes. Si le cas se présente, il critiquera publiquement les écrits et les programmes qui s'avèrent nuisibles. CIC 823,1.
Comme il s'agit d'une expérience qui a prouvé son efficacité dans de nombreux pays, l'Evêque pourra créer et entretenir un service d'informations qui orientera correctement les parents et les éducateurs sur les programmes prévus dans les divers média. Il veillera aussi, avec la sollicitude d'un père de famille, pour que l'information ne s'écarte pas des règles du bon sens humain et chrétien.
Avant d'être publiés, les écrits des fidèles qui traitent de la foi ou des bonnes moeurs doivent être soumis au jugement de l'Evêque quand cela est prescrit par les règles canoniques universelles ou particulières et qu'il est recommandable de l'être aussi dans les autres cas. CIC 823 CIC 825-828. Si quelque circonstance le demande, l'Evêque appliquera les sanctions prévues par le droit de l'Eglise, pour obtenir le repentir des auteurs et surtout pour protéger le bien spirituel des fidèles et la communion ecclésiale. (Cf. CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Instruction sur quelques aspects des instruments de communication sociale et la promotion de la doctrine de la foi, n. 2)

141
141. Vigilance sur les livres et sur les revues. L'Evêque sait bien qu'il est de son devoir et de son droit dans l'Eglise d'examiner, si c'est possible avant leur publication, et si c'est le cas, de réprouver et de condamner les livres et les revues nocives pour la foi ou la morale.
CIC 823,1. C'est pourquoi:

- a) Personnellement ou par d'autres personnes, dont les censeurs approuvés par la Conférence épiscopale, CIC 830,1, il veillera sur les livres et les revues qui s'imprimeront ou se vendront sur son territoire, même s'ils sont traduits d'une autre langue, et il n'omettra pas de réprouver des écrits dont la lecture pourrait constituer un dommage ou un péril spirituel pour les fidèles.

- b) Il fera opportunément réfuter les écrits ci-dessus, exposant et divulguant la doctrine catholique attaquée ou mise en danger par ceux-ci. Toutefois, si ces écrits ont dans le diocèse une large diffusion, et si le péril pour la foi et la morale est grave et certain, alors il recourra à la réprobation publique.

- c) L'Evêque n'en arrivera pas à la condamnation des livres avant d'avoir, dans la mesure du possible, informé leurs auteurs des erreurs dont on les accuse, et de leur avoir donné une ample possibilité de se défendre aussi au moyen d'autres personnes de leur choix.

- d) A moins que, dans des cas particuliers, un grave motif ne conseille de faire autrement, les raisons de l'interdiction des livres seront exposées publiquement, afin que les fidèles puissent bien connaître la nature et la gravité du danger qu'ils rencontreraient en les lisant.

- e) Une nouvelle édition d'un livre condamné sera permise seulement quand les amendements demandés lui auront été apportés. L'auteur d'un livre condamné a la faculté d'écrire ou d'éditer d'autres livres, y compris sur le même sujet, quand il est constaté qu'il a rectifié ses opinions erronées.



Chapitre VI - LE "MUNUS SANCTIFICANDI" DE L'EVEQUE DIOCESAIN

"J'insiste pour qu'on fasse des prières de demande, d'intercession et d'action de-grâce pour tous les hommes... En effet, il n'y a qu'un seul Dieu, il n'y a qu'un seul médiateur entre Dieu et les hommes: un homme, le Christ Jésus... je voudrais donc qu'en tout lieu les hommes prient en levant les mains vers le ciel, saintement, sans colère ni mauvaises intentions" (1Tm 2,1 1Tm 2,5 1Tm 2,8.

I. L'EVEQUE, PONTIFE DANS LA COMMUNAUTE DE CULTE

142
142. L'exercice de la fonction de sanctification. L'Evêque doit considérer comme son office propre avant tout celui d'être le responsable du culte divin et, en raison de cette fonction, il exercera les autres tâches de maître et de pasteur. En effet, la fonction de sanctification, quoique étroitement unie par sa nature aux ministères de magistère, et de gouvernement, se distingue en ce qu'elle est spécifiquement exercée dans la personne du Christ, Souverain et Eternel Prêtre, et constitue le sommet et la source de la vie chrétienne.
LG 21 LG 26 CD 15 SC 10 SC 41 PO 5

143
143. L'Evêque dispensateur des mystères chrétiens. L'Evêque est revêtu de la plénitude du sacerdoce du Christ et, comme son instrument, il communique la grâce divine aux autres membres de l'Eglise, par conséquent on peut affirmer que dans une certaine mesure la vie spirituelle des fidèles dérive et dépend de son ministère. En conséquence, l'Evêque s'appliquera avec application à cultiver en lui-même et chez les fidèles l'attitude religieuse envers Dieu et, en tant que principal dispensateur des mystères divins, il se consacrera continuellement à accroître dans le troupeau la vie de la grâce par le moyen de la célébration des sacrements.
SC 41
Appelé à intercéder devant Dieu pour le peuple qui lui est confié, l'Evêque n'omettra pas d'offrir le Saint Sacrifice de la Messe pour les besoins des fidèles, spécialement le dimanche et fêtes de précepte, où cette application est pour lui un devoir ministériel précis. CIC 388 Dans la célébration des mystères sacrés, il se montrera rempli du mystère qu'il se prépare à célébrer, comme il convient au pontife, "chargé d'intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu" He 5,1.

144
144. Les célébrations liturgiques présidées par l'Evêque. - (Pour ce qui concerne les règles à observer dans les célébrations présidées par l'Evêque, cf. Cérémonial des Evêques) Une fonction de l'Evêque est de présider fréquemment les célébrations liturgiques entouré de son peuple, car ainsi est symbolisée l'unité dans la charité du Corps Mystique, et, pourvu que ce soit possible, il célèbrera les fêtes de précepte et les autres solennités dans l'église cathédrale.
CIC 389. Il se souviendra que les célébrations présidées par lui doivent avoir un rôle exemplaire pour toutes les autres. (Cf. Cérémonial des Evêques, n. 12)
Il est opportun que l'Evêque célèbre la liturgie aussi dans d'autres églises du diocèse, profitant des occasions offertes par l'exercice de son ministère: principalement la visite pastorale, l'administration de Baptême aux adultes, et la Confirmation, CIC 882 comme en d'autres circonstances, quand l'affluence des fidèles est très grande ou qualifiée, ou dans des réunions de prêtres. De cette façon la nécessaire communion de tous les membres du Peuple de Dieu avec leur Evêque, chef de la communauté priante se renforce.
L'Evêque est le Ministre ordinaire du sacrement de la Confirmation, pour cela il cherchera toujours, si possible, de l'administrer personnellement. CIC 882. De cette façon, sera mise en évidence l'efficacité spirituelle de ce sacrement, qui lie plus étroitement à l'Eglise, présente dans la personne du Successeur des Apôtres, et fortifie dans le fidèle chrétien la mission de témoigner du Christ. LG 26 CIC 879 CIC 884 CEC 1313 (CONGREGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS, Rituel romain, Ordo de la confirmation, Praenotanda) L'Evêque veillera à ce que les confirmés reçoivent une préparation opportune et il administrera le sacrement avec la solennité qui lui est due et en présence de la communauté chrétienne.
L'Evêque exercera le ministère de chef et en même temps de serviteur de la communauté des fidèles surtout dans la collation de l'Ordre sacré du diaconat et du sacerdoce. C'est une prérogative de l'Evêque de le conférer personnellement à ses propres candidats, CIC 1015,2, mieux encore si c'est en présence d'un groupe nombreux de fidèles, pour l'édification du peuple chrétien et pour que les familles grandissent dans l'estime de la vocation sacerdotale et offrent aux élus l'aide précieuse de la prière.



2004 Apostolorum Successores 127