Pie XII 1946 - CONGRÈS CATÉCHISTIQUE DE BARCELONE


CONSTITUTION APOSTOLIQUE « QUOTIDIE NOS » INSTITUANT LA HIÉRARCHIE ECCLÉSIASTIQUE EN CHINE

(11 avril 1946) 1

Cette constitution apostolique, après avoir rappelé le développement du catholicisme en Chine et sa situation florissante, instaure en Chine la hiérarchie ordinaire, en divisant le pays en 20 provinces ecclésiastiques et 137 diocèses.

Placé, malgré Notre indignité, à la tête du monde chrétien, Nous le parcourons chaque jour du regard du haut de cet observatoire qu'est la Chaire suprême de Pierre et, tournant Nos yeux principalement sur ces terres lointaines, ignorantes encore des vérités de l'Evangile, Nous prions humblement Notre Père qui est aux cieux, d'étendre son royaume sur toute la terre selon le précepte du Christ, et de l'y établir fermement. Dieu, miséricordieux, ne pouvait manquer d'exaucer Nos humbles prières. Il n'échappe guère à personne et, dans l'âpreté de ces temps, c'est Notre consolation, que de nombreuses et vastes régions blanchissent pour la moisson (Jn 4,35) à l'est de l'Asie : entre toutes, ce pays surpeuplé de Chine, où, sous l'action divine, le zèle inlassable du clergé indigène s'allie déjà largement au labeur généreux des hérauts de l'Evangile.

D'abord, vers la fin du XIIe siècle, la foi fut apportée à la Chine par le célèbre Jean de Montecorvino et par le bienheureux Odoric de Porto ; au cours du XIVe siècle elle y fut disséminée merveilleusement par les religieux Franciscains. Dans la suite, ruinée de fond en comble, la chrétienté fut de nouveau partout répandue avec succès, vers la fin du XVIe siècle, sous la sage direction d'Alexandre

Valignano, par les soins surtout de Michel Ruggieri, Mathieu Ricci et d'autres Pères de la Compagnie de Jésus. A eux s'adjoignirent ensuite des Pères Franciscains et Dominicains, puis des Ermites de Saint-Augustin, la Congrégation des Missions et la Société des Missions étrangères de Paris.

Le catholicisme, en ces derniers temps, a fait de grands progrès, à la suite de l'institution de la délégation apostolique par le pape Pie XI, Notre prédécesseur, en des lettres apostoliques du 9 août 1922 ; à la suite encore du concile plénier, le premier réuni depuis l'évangélisation du pays et tenu solennellement à Shanghaï, en 1924 ; après, enfin, l'élection de plusieurs Ordinaires, chinois de naissance.

Dans ces conditions, et avec le puissant secours des congrégations et instituts missionnaires de création récente, le catholicisme s'est développé à tel point qu'il compte, à ce jour, en Chine 137 districts ecclésiastiques : 99 vicariats ; de reste, préfectures apostoliques. Dans ce nombre, 28 sont gouvernés maintenant par des prélats pris du clergé autochtone et 21 d'entre eux sont à la tête de vicariats apostoliques de caractère épiscopal. Il y a plus de 3 000 000 de baptisés, 700 000 catéchumènes, près de 5000 prêtres, dont 2000 Chinois environ et tous ces ouvriers actifs sont aidés par 1262 religieux et 6133 religieuses.

Dans chaque vicariat apostolique, et dans la plupart des préfectures, un petit séminaire pourvoit à la formation des enfants qui sont l'espoir grandissant de l'Eglise, qui sont ensuite instruits dans les sciences sacrées dans 12 grands séminaires régionaux et 15 d'inter-missionnaires.

L'un des Ordinaires chinois, Notre Vénérable Frère Thomas Tien Ken-sin, évêque titulaire de Ruspel et vicaire apostolique de Tsing-tao, vient d'être coopté par Nous au Sacré Collège des cardinaux.

Frappé par ces heureux progrès du catholicisme, sur l'avis de Nos Vénérables Frères, LL. Em. Rév. les cardinaux préposés à la Propagande, accueillant bien volontiers la requête suppliante de Notre cher fils, S. Em. Rév. Thomas Tien Ken-sin, Nous croyons, en effet, le temps venu d'établir un ordre et des modalités plus fermes dans la charge des âmes, le gouvernement et la discipline des fidèles dans l'immense Chine, et instituons la hiérarchie episcopale en Chine, comme dans toutes les autres nations catholiques.

Suppléant, dans toute la mesure nécessaire, au consentement de quiconque est ou se présume intéressé, après avoir en de ferventes prières invoqué la lumière du Saint-Esprit, la Sainte Vierge, les saints apôtres Pierre et Paul, et aussi les saints martyrs qui ont

annoncé le Christ à la Chine par l'effusion de leur sang, de science certaine, tout mûrement pesé, dans la plénitude de Notre pouvoir apostolique, pour la plus grande gloire de Dieu et les développements de notre foi catholique, Nous érigeons par ces présentes lettres et instaurons la hiérarchie episcopale en Chine comme suit.

Nous érigeons d'abord les vingt provinces ecclésiastiques suivantes et déterminons pour chacune d'elles son siège métropolitain et lui assignons ses diocèses suffragants.

A savoir : I) dans la province de Mongolie, le siège métropolitain sera à Suiyùan ; les diocèses de Ningshia, de Siwantze et de Tsining seront ses suffragants ; II) dans la province de Mandehourie, Fengtien ou Mukden sera siège métropolitain ; les diocèses de Kirin, de Fushun, de Szepingkai, de Yenki, de Jehol seront suffragants ; III) dans la province de Hopeh, Peking sera métropole et Ankwo, Chaohsien, Sienhsien, Chenting, Paoting, Shunteh, Suanhwa, Tient-sin, Yungnien, Yungping seront ses suffragants ; IV) dans la province de Shantung, le siège de Tsinan sera métropolitain ; les diocèses de Yentai ou Chefoo, Chowtsun, de Ichow, de Tsaochow, de Tsingtao, de Yangku, de Yenchow seront suffragants ; V) dans la province de Shansi, le siège de Taiyiian sera métropole ; les diocèses de Fenyang, de Luan, de Shohchow, de Tatung, de Yutze seront suffragants ; VI) dans la province de Shensi, le siège de Sian sera métropolitain ; les diocèses de Fengsiang, de Hanchung, de Sanyiian, de Yenan seront les suffragants ; VII) dans la province de Kansu, le siège de Lanchow sera métropole et aura Tsinehow pour suffragant ; VIII) dans la province de Kiangsu, le siège métropolitain sera Nanking ; ses suffragants seront les diocèses 'de Haïmen, de Shangaï et de Sûchow ; IX) dans la province d'Anhwei, le siège d'Anking sera métropolitain et les diocèses de Pengpu et de Wuhu, ses suffragants ; X) dans la province de Honan, le siège métropolitain sera à Kaifeng ; ses suffragants, les diocèses de Chengchow, de Chumatien, de Kweiteh, de Loyang, de Nanyang, de Sinyang et de Weihwei ; XI) dans la province du Szechwan, le siège de Chungking sera métropolitain ; ses suffragants seront les diocèses de Chengtu, de Kiating, de Ningyiian, de Shunking, de Suifu, de Kangting ou Tatsienlu et de Wanhsien ; XII) dans la province de Hupeh, le siège de Hankow sera métropole ; les diocèses de Hanyang, de Ichang, de Kichow, de Laohokow, de Shihnan et de Wuchang seront suffragants ; XIII) dans la province de Hunan, Changsha sera siège de métropole et aura comme suffragants les diocèses de Changteh, de Hengchow et de Yiianling ; XIV) dans la province de Kiangsi, le siège de Nanchang sera métropolitain ; ses suffragants seront les diocèses de Kanchow, de Kian, de Nancheng et de Yiikiang ; XV) dans la province de Chekiang, Hangchow sera la métropole et aura pour suffragants les diocèses de Ningpo et de Taichow ; XVI) dans la province de Fukien, le siège de Foochow sera métropolitain, et les diocèses de Hsiamen ou Amoy et de Funing ses suffragants ; XVII) dans la province de Kwantung, le siège de Kwangchow ou Canton sera la métropole ; ses diocèses suffragants seront Hsiangkiang ou Hongkong, Kiaying ou Kaying, Kiangmen ou Kongmoon, Pekai ou Pakhoi, Shaochow ou Shiuchow et Shantow ou Swatow ; XVIII) dans la province de Kwangsi, le siège de Nanning sera métropolitain ; son suffragant sera le diocèse de Wuchow ; XIX) dans la province de Kweichow, le siège de Kweyang sera la métropole ; son suffragant sera le diocèse de Anlung ou Lanlung ; XX) dans la province de Yiinnan, le siège métropolitain sera Kungming ou Yiinnan et on lui donnera pour suffragant Tali.

Dans ces vingt provinces ecclésiastiques avec leurs métropoles et leurs églises cathédrales érigées par le statut ci-dessus, Nous fixons de façon permanente le siège de l'archevêque ou de l'évêque dans les villes dont chaque archidiocèse ou diocèse tire son nom. La chaire de l'évêque sera donc dans l'église qui était regardée jusqu'ici comme la première dans les vicariats apostoliques élevés au rang et dignité d'archidiocèse ou de diocèse.

Nous accordons à chacun des chefs de ces nouveaux archidiocèses et diocèses tous les droits, privilèges, honneurs, insignes et faveurs dont jouissent, de droit commun dans le monde entier, tous les autres archevêques et êvêques ; Nous leur imposons aussi toute charge et tout devoir auxquels sont astreints les autres prélats. Aux archevêques, Nous concédons la faculté spéciale du port de la croix devant eux et l'usage du saint pallium, après, pourtant, qu'ils l'auront, selon l'usage, sollicité et obtenu du Siège apostolique en saint consistoire.

Comme la conjoncture des temps et des lieux ne permet pas d'instituer dans ces nouveaux diocèses des chapitres de chanoines, Nous concédons de choisir selon la pratique du droit, aux lieu et place de chanoines, des consulteurs diocésains.

Pour tout ce qui touche soit au gouvernement et à l'administration de ces mêmes diocèses, soit, dans la vacance du siège, à l'élection du vicaire capitulaire, soit aux droits et devoirs des clercs et des fidèles et toutes les matières du même ordre, Nous ordonnons de s'en tenir aux saints canons.

En outre, les revenus déjà existants et les offrandes des fidèles recueillies en ce but constitueront la mense episcopale de chaque diocèse.

Dans Notre volonté de pourvoir les sièges, tels que Nous les avons constitués, de pasteurs idoines, Nous proclamons archevêques ou êvêques, chacun dans son diocèse, Nos Vénérables Frères, les très dignes prélats qui ont mis jusqu'ici tant de zèle à promouvoir la religion dans des vicariats apostoliques confiés à leurs soins et, par conséquent, Nous les délions du lien qui les unit aux évêchés dont ils portaient le titre dans leur vicariat et Nous leur commettons pleinement la charge d'âmes, le gouvernement et l'administration des églises nouvelles qui leur sont confiées, au spirituel et au temporel, avec tous les droits et privilèges, obligations et fardeaux inhérents à leur fonction pastorale.

(Suit toute la liste des êvêques avec leur titre ancien et nouveau.)

Aux sièges de Peking, de Tsinchow, de Kaifeng, de Chengchow, de Weihwei, de Kiating, de Hankow, de Kichow, de Shihnan, de Nanchang, de Foochow, qui ont été élevés du rang de vicariats apostoliques à la dignité d'archidiocèses ou de diocèses et sont à présent sans pasteurs, Nous pourvoirons au plus tôt par d'autres lettres apostoliques.

Nous voulons en outre que tous les vicaires apostoliques, ci-dessus transférés à des Eglises métropolitaines ou cathédrales, avant de prendre possession canonique de l'archidiocèse ou du diocèse qui leur est confié, fassent, selon le droit, la profession de foi catholique et le serment de fidélité prescrits dans la formule reçue et entre les mains d'un évêque de leur choix en grâce et communion avec le Siège apostolique ; ils seront tenus rigoureusement d'en faire parvenir des exemplaires, munis du sceau et de la signature dudit évêque et des leurs, à la Sacrée Congrégation de la Propagande.

Nous mandatons Notre très Vénérable Frère Marius Zanin, archevêque titulaire de Trajanopolis de Rhodope et délégué apostolique en Chine, pour l'exécution de toutes les dispositions ci-dessus ; Nous lui accordons tous les pouvoirs nécessaires et opportuns, même celui de subdéléguer à cet effet tout homme revêtu d'une dignité ecclésiastique et Nous lui faisons un devoir de transmettre dès qu'il le pourra, à la Sacrée Congrégation de la Propagande, un exemplaire attestant l'exécution de tous les actes.

Nous décidons et décrétons aussi que les présentes lettres, en toute leur teneur, ne puissent être mises en discussion, attaquées, taxées ou du vice de subreption, de surprise ou de nullité, de défaut d'intention de Notre part ou de tout autre défaut quelconque, même substantiel et non imaginaire ; et cela, même sous prétexte que ceux qui sont ou se croient intéressés n'auraient pas été entendus et avertis et n'auraient pas donné leur consentement, même s'ils mériteraient une mention expresse, spécifiée et personnelle. Nous voulons et décrétons que ces lettres soient et restent perpétuellement en vigueur, comme faites et inspirées de science certaine et de plein pouvoir, qu'elles obtiennent leurs effets pleins et entiers, qu'elles soient observées inviolablement par tous ceux qu'elles concernent. Et, si quelqu'un, quelle que soit son autorité, y attentait sciemment ou non, ce sera nul et non avenu.

Nous voulons enfin qu'on attache absolument le même crédit qu'aux présentes lettres, si elles étaient exhibées et présentées, à leurs copies, même imprimées, mais signées par un notaire public et revêtues du sceau d'un homme constitué en dignité ecclésiastique. Et ce, à toutes fins, nonobstant les règlements de synodes provinciaux, les constitutions générales et les ordonnances apostoliques et toutes les autres dispositions émanées des Pontifes romains, Nos prédécesseurs, et toute opposition de quelque autre nature qu'elle soit, même digne de mention spéciale.

Que personne n'ose enfreindre ou contrecarrer les décisions de ces lettres sur l'élévation, l'érection, la constitution, la concession, la sujétion, le statut, l'élection, le mandat, le décret, la délégation, la dérogation et Notre propre volonté. Si quelqu'un pourtant, avait, par une audace téméraire, la prétention de le tenter, qu'il sache qu'il encourra l'indignation du Dieu tout-puissant et des bienheureux apôtres Pierre et Paul.

(11 avril 1946)1

A un groupe important des dirigeants de la Croix-Rouge américaine, conduit par M. Howard Ross, son directeur en Italie, le Saint-Père a exposé dans les termes suivants le fondement chrétien de la Croix-Rouge :

L'uniforme que vous portez rappelle une histoire du service de l'homme où l'on peut lire, page par page, le sacrifice laborieux de temps et de ressources et le don de soi qui ont été faits pour le soulagement des malheureuses victimes de la guerre et d'autres calamités nationales ou mondiales. Derrière votre petit groupe et d'autres groupes semblables, il y a des millions d'êtres vieux et jeunes dont les profonds sentiments de sympathie pour l'homme et de charité efficiente rendent possible le travail de la Croix-Rouge américaine et ont trouvé, Nous l'espérons, un écho dans les coeurs reconnaissants de tous ceux qui souffrent aux quatre coins du monde.

Il Nous est revenu récemment un fait qui s'est passé dans une région dévastée d'un lointain champ de mission. Une religieuse essayait avec beaucoup de difficulté et de fatigue de sortir une pauvre femme et un enfant pris sous des bois de construction et atteints par le feu. « Mais pourquoi, lui demanda la malheureuse, pourquoi faites-vous, vous qui êtes une étrangère, un sacrifice pour nous ? » La soeur missionnaire, montrant le crucifix qui pendait à son cou, répondit gentiment : « Parce qu'il s'est sacrifié pour nous tous. » Un mot de sympathie et d'encouragement inspiré par cette divine charité est élevé à une signification sublime et conforme dans un humble mais sûr appel au bon plaisir de Dieu et conduit à la récompense éternelle.

Maintenant que votre oeuvre au-delà des mers est accomplie, il est tout à fait naturel que vous regardiez avec joie votre retour à la maison. Mais votre oeuvre de charité n'est jamais terminée. Saint Augustin vous rappelle que la « charité nous tient toujours comme des débiteurs. C'est la seule dette qui reste toujours due, bien qu'elle soit payée continuellement » 2. Soyez donc des anges de charité, larges, chauds et joyeux rayons du soleil de l'amour de Dieu pour tous les hommes, dans votre famille, dans votre entourage, dans votre pays, dans le monde entier. La paix doit trouver sa marche assurée par la charité à l'égard de tous. Comme témoignage de Notre paternelle affection, Nous implorons les bénédictions les plus choisies de Dieu sur vous et sur tous ceux qui vous sont proches et vous sont chers.


ALLOCUTION A UN GROUPE DE JOURNALISTES SUISSES

(14 avril 1946) 1

Recevant quelques journalistes suisses venus en Italie pour rendre visite aux populations particulièrement éprouvées par la guerre, auxquelles était parvenue une aide matérielle de l'institution du «• Don Suisse », le Saint-Père a prononcé cette allocution :

C'est pour Nous, Messieurs, une satisfaction toute particulière de souhaiter la bienvenue à des hôtes venant de Suisse.

Durant les années passées, Nous avons eu souvent l'occasion de voir ici des journalistes comme vous, venant des pays et des nations les plus diverses, et de constater la mission pleine de responsabilité qui, spécialement en des temps comme les nôtres, échoit à ces maîtres de l'opinion publique que sont ceux de la presse, de la radio et du film.

Une telle puissance spirituelle doit être prise au sérieux, dans le bien comme dans le mal. Le grain qu'elle sème peut lever en bénédiction ou en malédiction.

Tous, nous sommes témoins des misères incroyables de la guerre et de l'après-guerre, et de la mésintelligence presque incurable qui s'est produite entre les hommes et entre les peuples. De cet état de choses est très largement responsable la presse qui, franchissant les barrières de l'objectivité et de l'impartialité, n'a en vue que l'intérêt et ne se laisse inspirer que par les passions politiques et nationalistes.

Vous venez, Messieurs, d'un pays que la divine Providence a préservé des horreurs de deux guerres mondiales et à qui la sagesse de ses gouvernants et le bon sens de sa population ont épargné les aberrations dont Nous parlons.

Vous arrivez comme les représentants d'un peuple qui met son honneur à soulager dans un esprit de charité chrétienne les victimes de la guerre. Votre randonnée actuelle à travers l'Italie en proie à la pauvreté et à la misère est également une preuve de votre mission pacifique. Nous vous félicitons de votre noble tâche et Nous saisissons volontiers l'occasion d'exprimer Notre reconnaissance et Nos félicitations pour l'oeuvre généreuse de secours que le peuple suisse accomplit pendant et après la guerre.

Saluez la chère Suisse, à laquelle Nous lient de précieux souvenirs : souvenirs des merveilleux sites naturels, souvenirs des personnes dont cette nature puissante a marqué le caractère.

Malgré ses différences de races, de langues et de coutumes, le peuple suisse se sent et est vraiment un seul peuple de frères, qui ne se séparent dans aucun danger et dans aucune détresse2. La Suisse est en petit ce que beaucoup souhaitent en grand comme le salut de l'Europe. Certes, une telle unité ne se crée guère artificiellement ; comme la vie naissante, elle doit croître organiquement et plonger ses racines dans l'histoire et la culture. Ainsi en va-t-il chez vous. L'essence de cette unité du peuple suisse, sa moelle même, est une attitude que chaque Suisse doit adopter et sans cesse renouveler : le respect de soi-même et d'autrui, le respect de la personnalité du prochain et du concitoyen.

A la longue, toutefois, de tels sentiments ne sauraient subsister dans un peuple que dans la mesure où il maintient vive sa foi en Dieu. Vous représentez dans votre profession des opinions différentes, mais vous pouvez vous accorder dans la conviction que cette foi est chose sacrée et qu'on ne saurait porter atteinte à ses droits et à son existence.

En faisant les meilleurs voeux pour la suite de votre voyage, Nous appelons la bénédiction de Dieu sur chacun de vous, sur vos familles, sur tout le peuple suisse, qui est si près de Notre coeur.

2 Cf. Schiller, Wilhelm Tell, acte II, scène 2.


ALLOCUTION A UN GROUPE DE JOURNALISTES FRANÇAIS

(17 avril 1946) 1

Soyez les bienvenus dans Notre demeure, vous qui représentez la presse française et qui n'avez pas voulu quitter Rome — où vous êtes venus en témoignage d'entente fraternelle entre les deux nations latines — sans porter votre hommage au Chef visible de l'Eglise. Nous avons été heureux d'accueillir votre demande qui Nous offre l'occasion de redire une fois de plus Notre attachement à votre chère patrie et Notre confiance inaltérable dans ses destinées.

Mission historique de la France.

Voilà neuf ans déjà que, du haut de la chaire de Notre-Dame de Paris, Nous exaltions, dans toute la sincérité de Notre âme, sa vocation et sa mission historique. Les années qui ont passé depuis ne sont pas pour affaiblir en Nous cette confiance. Elles Nous invitent encore à répéter avec toute l'insistance de Notre très aimante sollicitude le triple cri que Nous lancions alors2 : Orate, Amate, Vigilate ! Cette mission est plus urgente aujourd'hui que jamais : cette recommandation ne fut jamais plus opportune.

Quand Nous lisons les articles de presse, les discours de personnages autorisés, Nous y trouvons souvent exprimée cette conviction : « Le monde a besoin de la France. Que deviendrait le monde sans la France ? » Chose étrange, à première vue, et émouvante aussi : les situations les plus critiques, les épreuves les plus accablantes n'ont jamais fait taire cette voix des peuples. C'est que, si d'autres nations peuvent l'emporter et l'emportent tour à tour sur elle par la puissance des armes, par la puissance de l'or, par la puissance des machines,

1 D'après le texte français de Discerni e Radiomessaggi, t. VIII, p. 47.

2 Discours du 13 juillet 1937 ; cf. Documentation Catholique, t. XXXVIII, col. 253-265.

par la puissance de l'organisation, la vraie force de la France est dans les valeurs spirituelles. Tant que celles-ci se maintiendront dans leur vigueur, aucun revers ne saurait définitivement l'abattre, et, de toutes les crises, elle pourra sortir purifiée, rajeunie, plus grande et plus apte à s'acquitter de sa mission. Mais si jamais — Dieu Nous garde d'accueillir un tel pressentiment ! — elle venait à y être infidèle, les dons merveilleux qu'elle a reçus du ciel à son baptême de Reims seraient désormais stériles ; son prestige moral resterait affaibli, et le monde, qui comptait et qui compte toujours sur une France forte et pleine de vie, contemplant avec effroi son déclin, sentirait qu'elle lui manque !

Encore une fois, Notre esprit se refuse à admettre que cela puisse arriver : Dieu ne sera pas le premier à abandonner la France, tant que la France n'aura pas abandonné Dieu ; et Nous savons bien que dans son sein fleurissent et fructifient d'admirables vertus, secret de sa vitalité et de ses redressements indéfinis. Mais cela, ceux qui l'envient le savent aussi, et il est à craindre que des forces destructives, ennemies de toute grandeur, de toute beauté, de toute lumière, multiplient leurs assauts, usent tour à tour de la violence et de l'astuce pour la séduire, pour la faire tomber, à son grand dommage et au dommage de toutes les nations et de tous les peuples.

Le rôle des journalistes.

Répandre sur le monde 'la vérité, la justice, la bonté, l'amour, dans la lumière : telle est la noble mission de la vraie France. Encore faut-il qu'elle fasse briller chez elle ces dons divins dans l'ordre et la paix. Au service de cette oeuvre salutaire, à l'intérieur comme à l'extérieur, vous avez, journalistes, un rôle magnifique à jouer, mais un rôle qui comporte les plus redoutables responsabilités. Vous avez, et vous en avez conscience, une influence remarquable sur l'opinion publique : cette opinion doit et veut être éclairée, mais non pas contrainte, ni séduite, ni trompée. Elle doit être éclairée sur la nature et l'étendue des droits inviolablement sacrés de la personne humaine, de la famille, bases naturelles et essentielles de la 'société, sur le devoir de respecter en autrui et de défendre, de sauvegarder en soi les inaliénables prérogatives de la vraie et légitime liberté qui, malgré la diversité de ses objets, ne peut subsister si un seul de ces objets en est exclu. Or, ces droits sacrés de la personne et de la famille avec les devoirs corrélatifs, valent dans les relations internationales comme dans les relations intérieures. Nous Nous sommes efforcé,


JOURNALISTES FRANÇAIS

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durant ces années, de mettre en lumière ces principes, de les inculquer avec toute la clarté, toute la force possibles, Nous tenant, d'autre part, résolument, indéfectiblement, au-dessus de toutes les divergences d'opinions, de partis, d'intérêts contingents.

Dans ces sentiments et avec l'intime confiance que vous ferez de ces maximes la règle de votre activité, Nous faisons monter pour chacun de vous Notre fervente prière vers le Tout-Puissant, lui demandant de vous combler de ses meilleures faveurs, vous, vos familles, tous ceux qui vous sont chers, votre bien-aimée patrie, de couvrir de sa protection, d'assister de sa grâce toutes les nobles intentions que vous portez en ce moment dans vos esprits et dans vos coeurs. Que la bénédiction de Dieu descende sur vous et qu'elle demeure avec vous toujours.


DISCOURS AUX PRÉSIDENTS DIOCÉSAINS DE LA JEUNESSE MASCULINE DE L'ACTION CATHOLIQUE ITALIENNE

(20 avril 1946) 1

A la réunion de la jeunesse masculine de l'Action catholique italienne, qui avait étudié les problèmes de l'enfant, le Saint-Père rappelle les raisons qui sont à l'origine de la corruption des moeurs, les luttes contre l'ordre social chrétien et les obligations actuelles de l'Action catholique en Italie.

Vous avez désiré, chers fils, présidents diocésains de la jeunesse masculine de l'Action catholique italienne, vous grouper autour de Nous pour implorer, au terme de vos réunions et avant de vous séparer, la bénédiction du Vicaire du Christ sur vos travaux et sur la réalisation pratique et efficace de vos décisions. Vous en sentez spécialement le besoin en une heure, comme est la présente, souverainement grave, à l'une de ces heures où les citoyens sont appelés à choisir pour leur patrie entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Mais, comme vous le savez bien, il n'y a qu'une unique voie de salut, celle que l'Esprit lui-même a tracée ou indiquée : « J'ai mis aujourd'hui devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, en aimant le Seigneur ton Dieu, en obéissant à sa voix, en restant uni à lui ; il est, en effet, ta vie et la durée de tes jours. » (Dt 30,19-20)

L'enfant au centre de graves problèmes.

Précisément, en une heure de ce genre, vous avez pris comme thème de vos délibérations l'enfant. Et c'est avec raison. Le cri que vous avez lancé : « Sauvons l'enfant », exprime en ce temps les inquiétudes et les espoirs du présent, mais, par-dessus tout, ses nécessités impérieuses et urgentes.

Autour de l'enfant gravitent toutes les questions vitales, toutes les valeurs essentielles : le mariage et la famille, l'épouse et la mère, l'éducation et la moralité publique. Là où ces questions sont résolues selon la loi divine et l'esprit chrétien, là où ces valeurs capitales sont protégées et défendues, là également l'enfance et la jeunesse sont sauves. Mais, par contre, là où les forces de dissolution et de perversion s'emparent des enfants, les tristes conséquences ne tardent pas à se manifester. Elles ne se montrent déjà que trop jusque dans les petits et les adolescents. Ne les voit-on pas chaque jour ? N'a-t-on pas constamment sous les yeux le spectacle angoissant d'une jeunesse en grande partie déjà gâtée, contaminée, prête à transmettre en vertu des lois tragiques de la nature son infection physique et morale aux générations futures ?

Nous avons plus d'une fois sollicité l'aide des coeurs généreux en faveur des malheureux, particulièrement des enfants, que la faim tourmente et débilite, et désigné au monde les millions de petits enfants exposés à mourir de faim. Dieu sait combien leur sort Nous tient à coeur ! Et pourtant, cette lamentable indigence matérielle de l'enfance et de la jeunesse n'est qu'une pâle image de la misère incomparablement plus funeste des âmes ; misère qui va s'étendant toujours davantage et n'épargne pas plus l'Italie que les autres pays.

Les causes de la corruption des moeurs dans la jeunesse.

L'histoire signale invariablement comme élément précurseur des grandes catastrophes non seulement économiques et politiques, mais également et principalement spirituelles et religieuses, la décadence de la moralité publique, la corruption des moeurs qui s'installe effrontément en souveraine et vise à séduire surtout les jeunes générations. L'expérience présente ne fait que confirmer les leçons de l'histoire. Nous ne Nous lassons pas de dénoncer, en toute occasion qui se présente à Nous, au moins trois des formes les plus redoutables du monstrueux Moloch qui moissonne tant de victimes : le divorce, l'école sans Dieu, l'immoralité de la littérature et des spectacles. Des mères dénaturées n'hésitent pas à conduire des petits garçons et des fillettes à des représentations et à des « revues » les plus lascives !

Sans doute, même dans une jeunesse ainsi entourée d'embûches, il y a toujours des miracles de la grâce, des héros et des Saints vie-

torieux de toutes les séductions et des appâts du monde qui les entoure. Mais ces miracles sont rares, et ces héros et ces saints sont l'exception. Ce serait une illusion fatale de croire que de telles exceptions puissent devenir la règle générale sans une amélioration des conditions de la vie publique, et il serait injuste de vouloir attribuer aux déficiences du ministère pastoral toute la responsabilité des ruines spirituelles que produisent pour ainsi dire inévitablement dans les enfants et les adolescents de 6, de 10, de 15 ans, l'influence continue de l'école areligieuse ou antireligieuse, les dangers de la rue, l'air moralement malsain ou peut-être même corrompu de l'usine et de l'atelier. Dans l'ordre naturel des choses, disons mieux, selon les dispositions de la Providence divine, l'enfant doit naître et croître dans le climat salubre d'une famille et d'une société chrétiennes, et s'y développer progressivement jusqu'à ce qu'il atteigne la maturité qui le rende capable, à son tour, de maintenir, de propager et de perfectionner un ordre social juste et chrétien.

L'ordre social chrétien combattu en Italie.

Pendant plus de quinze siècles, le peuple italien est resté fidèle à cet ordre social chrétien, qui paraissait comme absolument normal et incontesté. Il était son bien-être, son salut aux jours de danger, son point d'appui et la base de sa stabilité au milieu des transformations, des crises, des luttes et des agitations politiques et sociales. Mais voici que depuis plus d'un siècle, un travail insidieux, systématique et constant, vise à saper avec plus d'âpreté qu'une action violente la culture chrétienne du peuple italien. Aujourd'hui, l'adversaire juge son oeuvre assez avancée pour engager l'assaut définitif. Aucun de vous, assurément, ne se fait illusion sur le sens et la portée de certains événements dont nous sommes témoins.

L'adversaire majore peut-être la valeur des résultats qu'il a obtenus et de ses espoirs ? Soit ; mais il est toujours vrai que la situation actuelle des choses est bien grave. Est-il nécessaire de le dire ? Il s'agit pour l'Action catholique, comme pour toutes les autres organisations religieuses d'apostolat laïque, d'utiliser à fond toutes leurs possibilités, de déployer jusqu'à l'effort suprême toutes leurs énergies. Vous le savez, du reste, et vous travaillez en braves, et votre travail ne reste pas stérile. Il a déjà porté ses fruits. Nous Nous en réjouissons et Nous sommes content de pouvoir Nous en féliciter avec vous.

Vous n'avez pas besoin, en cette matière, de nouvelles instructions, outre celles que Nous vous avons déjà données à plusieurs reprises. D'un autre côté, vos écrits et les rapports de vos réunions sont là pour montrer que vous connaissez clairement et ce que vous devez faire et ce que vous voulez. Toutefois, parce que vous attendez maintenant de Nos lèvres une parole qui concerne plus directement la situation présente, voici, brièvement, trois points que Nous proposons à votre réflexion :

Obligations actuelles de l'Action catholique.

1. L'heure des grandes déterminations coïncide dans votre patrie avec l'heure des plus dures restrictions matérielles. Ainsi l'a disposé ou, du moins, permis la Providence. Votre devoir est donc de courir au secours de l'indigence, partout où elle se manifeste, avec un zèle empressé, actif, et, en même temps, avisé et sagement organisé. Les occasions ne manquent certes pas d'accomplir à la lettre l'avertissement de Jean-Baptiste : « Que celui qui a deux tuniques en donne une à celui qui n'en a point, et que celui qui a de quoi manger fasse de même. » (Lc 3,11)

Faites du bien aux corps par amour du Christ et sa bénédiction fécondera le travail que vous accomplirez pour l'avantage spirituel du peuple.

2. Le peuple est appelé à prendre une part toujours plus importante dans la vie publique de la nation. Cette participation comporte de graves responsabilités. D'où la nécessité pour les fidèles d'avoir des connaissances nettes, solides et précises touchant leurs devoirs d'ordre moral et religieux dans l'exercice de leurs droits civiques, en particulier de leur droit de vote. A ce propos, Nous avons donné des directives concrètes dans Notre récent discours aux curés et aux prédicateurs de carême de Rome 2. Elles valent substantiellement aussi pour l'Action catholique. Bien entendu, cette dernière n'est pas un parti politique et elle se tient au-dessus de la politique de parti. Mais c'est précisément pour cela qu'elle doit, d'autant plus, en ces semaines et en ces mois, éclairer les catholiques sur les intérêts religieux, exposés actuellement à de graves dangers, et persuader, en public et en particulier, hommes et femmes, un à un, de l'importance et de la gravité de l'obligation qui les astreint, comme chrétiens, à accomplir correctement leurs devoirs politiques. Pour l'Action catholique vaut également le principe de ne pas fermer l'oreille aux leçons et aux

2 Discours du 16 mars 1946. Voir ci-dessus, pp. 97 et suiv.

avertissements de l'histoire. Celle-ci ne fournit jusqu'à aujourd'hui aucun exemple de peuple qui, après s'être détaché de l'Eglise et de la civilisation catholique, y soit retourné intégralement. Ceux qui demeurèrent fidèles à l'Eglise purent bien lutter courageusement, héroïquement ; mais, une fois consommée la catastrophe et fait le pas fatal, on n'a jamais pu, jusqu'à présent, complètement réparer le mal et rétablir la situation antérieure.

3. L'objet contre lequel l'adversaire dirige aujourd'hui ses assauts, ouverts ou dissimulés, n'est plus, comme ordinairement dans le passé, l'un ou l'autre point particulier de la doctrine ou de la discipline de l'Eglise, mais l'ensemble de la doctrine et de la morale chrétiennes jusqu'à leurs dernières conséquences. En d'autres termes, il s'agit d'un assaut total. Il s'agit d'un oui absolu ou d'un non absolu. Dans ces conditions, le vrai catholique doit rester d'autant plus ferme et inébranlable sur le terrain de sa foi catholique et le montrer dans sa conduite. Dans la chaleur de la lutte, un christianisme purement extérieur et de pure forme fond comme la cire au soleil. C'est donc un très urgent devoir de l'Action catholique en ces moments critiques de défendre et d'inculquer clairement et profondément dans les esprits la doctrine de l'Eglise et de mettre tout son zèle à ramener ceux qui vivent en dehors de la pratique religieuse, à Dieu, à la prière, à la foi chrétienne, à la fréquentation des sacrements, au coeur de l'Eglise, afin qu'ils suivent ses enseignements et ses préceptes : « Soyez forts, vous dirons-Nous avec la Sainte Ecriture, et prenez courage ; n'ayez ni crainte ni frayeur devant eux, car c'est le Seigneur votre Dieu qui marche avec vous. Il ne vous délaissera point et nie vous abandonnera pas » (cf. Deut. Dt 31,6).

L'* Alléluia » pascal.

Ce matin, une fois de plus, le joyeux Alléluia a retenti dans toutes nos églises. Il en est ainsi presque depuis deux mille ans, et il en sera ainsi jusqu'à la fin des temps. Les calamités présentes, les ruines, les menaces ne doivent pas précisément en arrêter sur vos lèvres et dans votre coeur le retour annuel. L'incrédule, l'ignorant peuvent s'en étonner. Le croyant qui sait que le Christ ressuscité sera avec nous jusqu'à la consommation des siècles, que celui qui croit au Christ triomphe du monde (1Jn 5,5), continue à chanter, intrépide et imperturbable, son triomphal Alléluia. A présent, la foi au Christ vit toujours, et vigoureuse, dans l'âme du peuple italien, et vous pouvez avec confiance résister à quiconque veut l'attaquer.

Au-dessus du tumulte de toutes les guerres et de toutes les discordes, de toutes les malédictions, de toutes les plaintes, de tous les cris de l'orgueil dans l'ivresse d'un heureux succès passager ou dans l'irritation d'une déroute, au-dessus des fluctuations continuelles de la lutte, domine l'Alléluia pascal, l'Alléluia de la victoire définitive du Christ, vainqueur de la mort et des portes de l'enfer, vainqueur de la puissance des ténèbres. Que sa force, son amour, sa grâce remplissent votre âme ! Vous avez consacré votre vie à la diffusion de son règne pour le salut, la paix, le bonheur des hommes et des peuples. Quant à Nous, comme gage de ces dons précieux du Rédempteur, Nous accordons de grand coeur, à vous, chers fils, et à toute l'Action catholique italienne, Notre paternelle Bénédiction apostolique.


Pie XII 1946 - CONGRÈS CATÉCHISTIQUE DE BARCELONE