Pie XII 1949 - HOMÉLIE LORS DE LA CANONISATION DE SAINTE JEANNE DE LESTONNAC


ALLOCUTION AUX PÈLERINS DE L'ASSOCIATION OUVRIÈRE CHRÉTIENNE SUISSE

(24 mai 1949) 1

Sous la direction de S. Exc. Mgr Joseph Melle, évêque de Sainl-Gall, et la présidence effective du Conseiller national Dr. Joseph Scherrer, les 800 pèlerins de VAssociation Ouvrière Chrétienne Suisse furent reçus en audience par le Pape qui leur adressa le discours suivant :

Soyez les bienvenus, chers Fils et chères Filles de l'Association Ouvrière Chrétienne et du Mouvement social-chrétien de la Suisse.

Avant votre pèlerinage à Rome, votre très méritant Président, qui est en même temps le Président de l'Association chrétienne-sociale internationale, Nous a envoyé par écrit la description fidèle de votre Organisation et de votre activité.

Il n'aurait pas même dû le faire. Nous connaissons votre intention et votre action. On ne pourrait plus manquer d'en faire mention dans les dernières décades de l'histoire de la Suisse.

Avec vous, Nous rendons grâces au Seigneur Dieu pour tout ce que votre Mouvement a apporté à votre peuple, en faveur des travailleurs, tant pour leur bien corporel que pour leur assistance spirituelle.

L'esprit des grands Papes sociaux, l'esprit d'un évêque Mermillod, d'un Decurtins, d'un Beck et d'un Jung agit en vous et par vous se prolonge jusqu'aujourd'hui. Et la présence de Notre cher Evêque de Saint Gall, votre Protecteur, Nous est garant que dans l'avenir, fidèles au vieil

* D'après le texte allemand de l'Osseroafore Romano du 26 mai 1949.

idéal, vous mettrez tout en oeuvre pour transformer les hommes et les femmes de la classe ouvrière ces véritables catholiques qui, par leur religion et leurs actes, coopéreront à frayer la voie à la doctrine et aux commandements du Christ dans la vie journalière.

Pendant les dix années de Notre Pontificat — et encore tout récemment — Nous n'avons manqué aucune occasion de donner Notre avis sur la question sociale et, en particulier, sur les intérêts professionnels du monde du travail, des patrons et des ouvriers ; et ce que Nous avons dit aux uns valait et vaut pour les autres 1. Auprès de vous, chers Fils et Filles de la terre suisse, Nous savons, et Nous Nous en réjouissons, que Notre parole et Nos directives sont toujours sûres de trouver franc accueil. C'est pourquoi Nous pouvons, en ce moment, Nous limiter à quelques indications précisément conformes à vos besoins.

Pie XII énonce quelques directives à l'adresse du mouvement : 10 veiller à toujours poursuivre un but positif :

En premier lieu, Nous vous recommandons d avoir toujours des buts élevés. Il faut se garder de l'adversaire, c'est nécessaire ; mais cela ne suffit pas. La défensive, comme telle, ne peut être « le grand objectif ».

Au point central de vos projets et de votre activité, devraient toujours se trouver les buts fondamentaux et con-structifs. Actuellement, le but choisi par vous est le renouvellement de la Famille chrétienne. Devoir gigantesque, mais reconstruction vraiment intérieure. La doctrine sociale catholique est riche en pareils buts intérieurs. Puissiez-vous toujours vous saisir de ceux qui, en un sens particulier, sont le commandement de l'heure !

2° faire appel aux jeunes énergies :

En second lieu, Nous souhaitons pour vous que, dans vos rangs, circule une vie jeune. Non pas qu'il faille appré

1 Pour ne citer que les documents du début de cette année 1949, signalons:

— Allocution aux ouvriers de Civita Castellana, 27 mars 1949, p. 121.

— Allocution à l'Union Internationale des Associations Patronales Catholiques, 7 mai 1949, p. 155.

cier moins l'expérience, la raison, la fermeté de la maturité de l'âge. Seulement si votre. Association veut être un mouvement qui entraîne, cela n'ira pas sans l'élan et la fraîcheur originale de la jeunesse. Et vous aurez toujours la jeunesse avec vous si, en conformité avec mon premier souhait, vous avez soin de donner à votre jeunesse suisse des objectifs élevés et accessibles. L'éducation basée sur les principes est toujours l'hypothèse indispensable. Elle est la base qui porte. Mais la base, le fondement, est là pour que l'édifice, la maison, demeure solide. La construction c'est l'enjeu vivant, prenant, efficace. C'est elle que veut la jeunesse ; elle a faim et soif de l'acte concret.

3° chercher l'appui des intellectuels :

En troisième lieu, ce que Nous souhaitons, pour l'avenir, à votre Mouvement social-chrétien, c'est la fécondation par l'esprit, il faut garder le contact avec les valeurs spirituelles de votre peuple, surtout avec sa partie catholique. Un mouvement de travailleurs, un mouvement d'ouvriers ne peut, suivant sa nature, se suffire à lui-même. L'isolement serait l'appauvrissement. Il a besoin d'amis et de guides provenant des cercles intellectuels. Ce n'est pas en vain que Nous avons nommé les quatre noms de Mermillod, Decurtins, Beck et Jung. Ceux qui se trouvaient au début de votre Mouvement, qui l'ont créé, étaient des hommes de grande valeur intellectuelle. Puissiez-vous demeurer toujours en étroite union avec de tels hommes. Car, seule, une intime pénétration spirituelle de la question sociale est à même de découvrir des solutions valables et de poser des buts décisifs auxquels la jeune génération croit et pour lesquels elle est prête à se donner.

Les militants des mouvements ouvriers doivent être des hommes de foi :

Voilà quelques pensées et souhaits qui se pressent sur Nos lèvres à l'occasion de cette importante rencontre. Pardessus tout domine, comme but permanent qui exige de vous son accomplissement à toute heure, et auquel Nous faisions déjà allusion, la formation catholique, c est-à-dire de l'homme craignant Dieu, priant, mortifié, entièrement uni au Christ et fidèlement dévoué à «on Eglise. Tel était Saint Nicolas de Flue que Nous vous donnions en modèle, à vous, Suisses, il y a exactement deux ans

Eminent en tous ces principes, cet homme par ailleurs si typiquement du xve siècle, dépasse son temps et peut servir aussi de modèle aux pionniers sociaux-chrétiens de nos jours.

Aujourd'hui, où les problèmes spirituels et religieux ont pris une acuité telle, même dans le domaine social, où il s'agit pour les catholiques de fermer l'oreille à certains appels et séductions, et, sans dévier, garder sa ligne propre, où le Seigneur fait souvent attendre longtemps le succès et la victoire à son Eglise et à ses fidèles, où il semble parfois qu'il désire le sacrifice pour le sacrifice même, — aujourd'hui celui-là seul tient bon qui a une foi ferme ; et celui-là seul a une foi ferme et la garde qui en vit.

Nous vous souhaitons une telle foi et Nous la demandons pour vous, chers Fils et Filles. Que votre Mouvement en vive, se développe, se fortifie, dispensant abondamment le bien véritable, pénètre, ennoblisse et rende heureux votre peuple, en gage de quoi Nous vous donnons à vous tous ici présents, aux membres de votre Association, et à tous ceux qui vous sont chers, dans la belle patrie suisse, avec l'effusion de Notre coeur, la Bénédiction apostolique 2.

1 Allocution le lendemain de la canonisation de Saint Nicolas de Flue, 16 mai 1947 (A. A. S., 39, 1947, p. 364).

2 On trouvera le Radiomessage au Congrès de Lucerne du 4 septembre 1949, p. 350.


LETTRE AU R. P. GUILLAUME MUNSTER A L'OCCASION DU CENTENAIRE DE L'ORATOIRE DE LONDRES

(26 mai 1949) 1

Newman, converti au catholicisme en 1845, fonda, à la fin Je 1847, l'Oratoire de Birmingham, c'est-à-dire une société de prêtres se plaçant sous le patronage de saint Philippe de Néri 2. Dès 1849, l'Oratoire de Birmingham créait une nouvelle maison à Londres, dont on a célébré avec faste le centenaire. A cette occasion, le Pape écrivit au Supérieur actuel de l'Oratoire de Londres la lettre suivante :

Comme la Congrégation de l'Oratoire philippin de Londres est sur le point de célébrer le premier centenaire de sa fondation, Nous tenons à rappeler avec une affection toute particulière son origine extraordinaire et ses fastes illustres.

Au moment, en effet, où le vieux tronc de l'Eglise d'Angleterre apparaissait à certains comme privé de toute vie cet Institut, avec d'autres mouvements du même genre, réussit, à l'admiration générale, à lui redonner une magnifique couronne de feuillage et de fleurs.

C'est donc plutôt une joie qu'une charge pour Notre charité paternelle que de vous adresser cette Lettre et que de participer ainsi à la fête de votre Congrégation. Nous rendons grâces à Dieu avec vous d'avoir aidé si puissamment ces entreprises qui visaient Sa gloire ainsi que l'honneur et les intérêts de l'Eglise.

1 D'après le texte latin des A. A. S., XXXXI, 1949, p. 359.

2 Cf. Paul Thureau-DaNGIN, La Renaissance Catholique en Angleterre au XIX* siècle, t. II, p. 20 (Ed. Pion, Paris, 1903).


ORATOIRE DE LONDRES

195

Il convient maintenant d'honorer d'un pieux souvenir et de rappeler avec reconnaissance le nom de Frédéric Guillaume Faber, premier Supérieur de l'Oratoire, homme d'une piété ardente et doué du culte de la beauté, dont la parole fut une source vivante de sagesse : il fut toute sa vie un remarquable défenseur de la religion et l'auteur fécond de nombreux livres et poésies. Aussi longtemps que seront honorées la vertu et les belles-lettres, son nom et celui du Cardinal Newman demeureront impérissables, noms qui attireront toujours la sympathie et l'intérêt de l'Angleterre comme de l'Eglise.

Nous désirons donc vivement que votre Institut qui a déjà fait ses preuves, par les grands services qu'il a rendus 'grâce à une expérience continue, s'accroisse de plus en plus par la renommée comme par le nombre de ses membres, et que par la parole et l'action, il reste le fidèle gardien de l'esprit hérité de Saint Philippe de Néri afin qu'il vous anime et vous nourrisse en alliant toujours la sainte joie à la charité. Que la vérité fasse de vous des hommes libres, des hommes de devoir que ces deux qualités vous rendent joyeux. Dans l'oeuvre de restauration de l'unité religieuse dont une époque impie priva tant d'Anglais, soyez inspirés à leur égard par une même ardeur — votre foi étant sauve — et montrez-vous plutôt différents de vos frères séparés qu'adversaires de ceux qui se réuniront un jour à vous : rejoignez-les déjà autant que possible par la charité vous tenant prêts à leur donner un jour la plénitude de la vérité.

Et afin que ces voeux se réalisent Nous prions le Seigneur qu'il vous concède plus abondamment les dons de Sa divine miséricorde. Afin que le jour même de l'anniversaire soit plus mémorable encore, Nous donnons le pouvoir au Célébrant de l'Office solennel de donner aux fidèles la Bénédiction avec indulgence plénière à gagner aux conditions ordinaires.

Il ne Nous reste plus que de vous bénir dans le Seigneur ainsi que tous les membres de l'Oratoire de Saint Philippe sous votre juridiction et tous ceux à qui vous vous dévouez, de même que toutes vos oeuvres et projets.


ALLOCUTION LORS DE LA PROMULGATION DE L'ANNÉE SAINTE

(26 mai 1949) 1

Le jour dé l'Ascension, le Saint-Père a publié la Bulle « iubilaeum Maximum » 2 annonçant que l'année 1950 serait une année sainte. Avant de remettre celte Bulle, le Pape prononça une brève allocution dont voici le texte :

Que d'humbles actions de grâces soient rendues à la Providence divine qui, après les formidables événements qui ont bouleversé la terre durant la deuxième guerre mondiale, et les années de l'après-guerre, a concédé à l'humanité une certaine amélioration des conditions générales, de manière à Nous rendre possible selon l'antique habitude du Siège Apostolique, en la fête de l'Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ de procéder à la promulgation solennelle de la Bulle qui annonce l'Année sainte.

Si toutefois les péchés des hommes empêchent d'entrer dans la prochaine Année jubilaire dans un état de tranquillité définitive, universelle, exempte de toute incertitude menaçante, puissent les prières et les pénitences, avec lesquelles les fidèles en complément des souffrances du Christ (Col 1,24) donneront satisfaction à la justice divine, contribuer à obtenir pour le genre humain cette vraie concorde des coeurs et cette véritable paix que Dieu seul peut donner.

La bénédiction toute puissante que le Seigneur, sur le point de monter au ciel, les mains élevées accorda aux apôtres (Luc. XXIV, 50) et dans laquelle étaient inclus les chrétiens de tous les temps et de tous les lieux, se ré

1 D'après le texte italien de l'Osservatore Romano du 27 mai 1949.

2 Cf. p. 198.

pand de manière particulière sur l'Année Sainte 1950, pour en faire, avec le secours maternel de Marie, Reine du Monde, une année de foi accrue, de grâce surabondante qui enlève toute faute et tout péché ; une année de pardon et d'amour qui, en unissant tous les hommes entre eux et avec Dieu les invite à reprendre avec une plus grande ardeur qu'autrefois le chemin qui mène vers la sainteté et la paix.


BULLE <( JUBILAEUM MAXIMUM » PROMULGUANT LE JUBILÉ DE 1950

(26 mai 1949) 1

Toute année sainte est solennellement proclamée par une Bulle 2. L'Année jubilaire de 1950 est annoncée par la Bulle « Jubilaeum maximum » dont voici le texte :

Le très grand jubilé, qui sera célébré l'an prochain dans la Ville éternelle, se propose spécialement d'inviter tous les chrétiens non seulement à l'expiation de leurs péchés, et à l'amendement de leur vie, mais encore à poursuivre l'acquisition de la vertu et de la sainteté, selon ces mots du Lévitique : « Sanctifiez-vous et soyez saints parce que je suis le Seigneur votre Dieu » (Lev. XX, 7 ; cf I, Petr. 1, 16). D'où il est aisé d'entrevoir le caractère et l'importance de cette très antique institution.

Les hommes doivent, durant l'Année Sainte, fixer leurs yeux Vers le ciel :

Si, en effet, les hommes écoutent l'appel de l'Eglise, s'ils détournent leurs regards des choses terrestres et changeantes pour les porter vers les éternelles qui ne passent pas, alors s'obtiendra, à coup sûr, cette très désirable rénovation des âmes, grâce à laquelle les moeurs tant privées que publiques se conformeront aux préceptes et à l'esprit du christianisme.

1 D'après le texte latin des A. A. S., XXXXI, 1949, p. 257.

2 Le mot Bulle désigne certains décrets pontificaux particulièrement solennels; on les nomme ainsi parce qu'ils sont fermés par un sceau rond en forme de bulle (en latin bulla).

Il en résultera une transformation pour le monde :

Si donc, d'une part, les consciences individuelles sont amenées à rectifier sincèrement leur manière de vivre, il en résultera nécessairement de l'autre, comme un nouvel élan et une poussée en bloc de la société vers un ordre de choses meilleur et plus heureux. Or, plus que jamais, aujourd'hui, il est indispensable de tout réformer par l'infusion de la vérité et de la sève évangéliques.

En effet, les efforts des hommes demeurent vains s'ils ne s'in-spirent pas de l'Evangile :

Pour dignes d'éloges qu'ils soient lorsqu'ils ne s'appuient pas sur de faux prétextes, les efforts des hommes n'en demeurent pas moins inaptes à une telle entreprise. Seule, l'auguste religion, confiante dans le secours d'En-Haut et la grâce divine, peut soutenir une si grande cause et la conduire à une fin salutaire avec l'actif concours de tous.

C'est pourquoi il est de toute première importance que l'ensemble du monde chrétien soit mis en branle en 1950 :

C'est pourquoi, Nous souhaitons vivement qu'à travers tout le monde religieux, les Evêques, en union avec leur propre clergé, renseignent diligemment le troupeau confié à leurs soins de tout ce qui concerne le prochain grand Jubilé et qu'ils exhortent les fidèles à y participer de leur mieux ; soit qu'ils viennent à Rome, s'il se peut ; soit qu'ils restent dans leur pays.

Il s'agit d'abord de prier et de faire pénitence :

Qu'ils adressent à Dieu de plus ferventes prières et multiplient les actes de pénitence et de charité. Bref, que selon leur pouvoir, ils mettent en pratique ce que Nous-même, en d'autres circonstances, avons prescrit spéciale^ ment pour mettre à profit l'Année sainte 1.

1 Des documents ont précisé les faveurs pouvant être obtenues durant l'Année Sainte, notamment :

Très solennellement, le Souverain Pontife proclame le Jubilé de l'année 1950 :

Ayant déjà en vue les nombreux fruits de salut que Nous supplions le divin Rédempteur de nous accorder et suivant les traces des Pontifes Romains, comme le conseil de Nos vénérables Frères les Cardinaux, par l'autorité du Dieu Tout-Puissant, des bienheureux Apôtres Pierre et Paul, et la Nôtre, pour le gloire du même Dieu, le salut des âmes et l'accroissement de l'Eglise catholique, Nous ordonnons, promulguons et décidons, par les présentes Lettres, j , que soit annoncé et publié un grand et universel ; jubilé qui se déroulera dans Notre Ville episcopale de Noël 1949 à Noël 1950, selon les normes du canon 923 '.

Le Pape formule les conditions pour gagner les faveurs spirituelles du Jubilé :

Durant cette année d'expiation, à tous les fidèles de l'un et de l'autre sexes qui dûment confessés et après avoir communié visiteront le même jour ou en plusieurs fois les Basiliques de Saint-Jean de Latran, de Saint-Pierre du Vatican, de Saint-Paul sur la voie d'Ostie, de Sainte-Marie-Majeure sur l'Esquilin et réciteront trois Pater, Ave et Gloria ainsi qu'un autre Pater, Ave et Gloria à Nos intentions, auxquels ils ajouteront un Credo, dans chaque Basilique, Nous accordons miséricordieusement, au nom du Seigneur, l'indulgence plénière de toute la peine que leurs péchés ont méritée.

— dans les trois Constitutions Apostoliques du 10 juillet, cf. p. 264, p. 269, P. 283;

— dans l'Avertissement de la S. Pénitencerie concernant les facultés des confesseurs durant l'Année Sainte, 17 septembre 1949, p. 379.

1 Le canon 923 précise que pour gagner les indulgences fixées à un jour déterminé, si la visite d'une église ou d'un oratoire est exigée, celle-ci peut avoir lieu depuis la veille à midi jusqu'à minuit du jour fixé.

Ce que Nous venons d'édicter, pour que le pardon du Jubilé obtienne son plein effet, Nous le concédons également à ceux qui, dans la Ville ou pendant le voyage se trouveraient empêchés par la maladie ou tout autre motif ' légitime, comme à ceux qui, frappés entre temps par la mort, n'auraient pas encore accompli, ni même entrepris le nombre imposé des visites. De telle sorte que ces personnes, si elles se sont confessées et ont communié, pourront bénéficier aussi de l'indulgence et de la rémission du Jubilé, comme si elles avaient effectivement visité les Basiliques susdites.

Nous accordons en outre aux fidèles cette indulgence, valable pour eux-mêmes ainsi que pour les défunts, autant de fois qu'ils pourront remplir les conditions rituelles prescrites. ¦ , . .

Pie XII précise comme suit les intentions générales de ce Jubilé :

Vous n'ignorez certainement pas, chers fils, quelles sont les inteintions générales des Pontifes Romains. Mais Nous tenons toutefois à préciser Nos propres désirs avec une plus grande netteté pour ce qui regarde la prochaine année sainte.

1° Que chacun s'efforce de vivre plus saintement :

Quant aux supplications qu'il convient d'adresser à Dieu, qu'on demande tout d'abord que tous par leurs prières et leurs pénitences, expient en particulier leurs propres fautes et tendent à l'amendement des moeurs ainsi qu'à la pratique de la vertu chrétienne, en sorte que ce jubilé hâte heureusement le retour universel de tous au Christ.

2° Qu'on prie pour que l'Eglise demeure forte au milieu de la tempête :

De plus, il faut demander, par une prière ardente que la fidélité due au divin Rédempteur et à l'Eglise fondée par lui soit maintenue par tous, dans un esprit irréductible et avec une réelle volonté. Que les droits très saints de l'Eglise soient toujours conservés inviolablement contre les embûches, les tromperies et les menées de ses ennemis.

f 3° Que ceux qui vivent en dehors de l'Eglise apprennent à l'aimer :

Et aussi que ceux qui ne connaîtraient pas la vérité catholique ou qui errent en dehors du droit chemin, y compris ceux qui méprisent et blasphèment Dieu soient éclairés de la lumière d'En-Haut et touchés par une grâce irrésistible, les amenant à obéir aux préceptes de l'Evangile.

4° Que la paix règne à nouveau sur le monde :

Que soient rétablies au plus tôt par toute la terre et surtout dans les Lieux Saints de Palestine une tranquillité sereine et une paix stable.

5° Que les conflits à l'intérieur des pays s'apaisent :

Que les diverses catégories de citoyens, ayant mis fin à leurs haines et à leurs discordes, s'entendent dans la justice et l'union fraternelle.

6° Que la misère disparaisse :

Qu'enfin les multitudes d'indigents obtiennent de leur travail le moyen de vivre honnêtement, non moins que les secours nécessaires et opportuns, par une large charité des plus privilégiés de la fortune.

Et le Pape résume comme suit ses intentions :

Pour tout dire, que la paix tant désirée revienne dans toutes les âmes, dans les familles, dans chaque nation, dans la communauté universelle des peuples.

Que ceux qui souffrent persécution pour la justice aient cette force invincible qui, dès les origines, par le sang des martyrs, fit la beauté de l'Eglise.

Que les errants, les captifs, les exilés loin de leurs foyers puissent au plus tôt regagner leur très douce patrie.

Que ceux qui souffrent amèrement obtiennent le réconfort des consolations célestes.

Que la pureté et la force chrétiennes fleurissent au front de la jeunesse et que celle-ci rencontre dans l'âge mûr et dans la vieillesse des exemples lumineux.

Que tous enfin jouissent de cette grâce céleste, gage et prémices de l'éternelle béatitude.

X// demande que les chrétiens fassent le voyage de Rome :

Rien d'autre n'est prescrit, chers fils, si ce n'est que Nous vous invitons paternellement à vous rendre à Rome très nombreux durant le cours de l'Année Sainte.

Nous disons à Rome, qui pour les chrétiens de toutes nations est comme une seconde patrie, où ils pourront vénérer le lieu de la sépulture du Prince des Apôtres après son martyre, les hypogées sacrés des témoins du Christ, les basiliques illustres, les monuments de la foi et de la piété de leurs ancêtres, et où ils pourront voir aussi le Père commun, qui, leur ouvrant les bras, aspire à leur venue de son coeur très aimant.

Nous savons que le voyage ne sera pas facile à tous, surtout à ceux qui n'ont que peu de ressources et habitent en pays lointains. Mais, si, quand il s'agit des nécessités de cette vie terrestre, on tâche le plus possible de vaincre les difficultés, pourquoi ne pas espérer que de grandes multitudes venant de toutes les parties du monde, sans épargner aucun effort, ni craindre aucune incommodité, afflueront vers la Ville éternelle, pour y implorer les dons célestes.

audra faire ce pèlerinage en esprit vraiment chrétien :

Cependant, chers fils, des pèlerinages de cette sorte ne doivent pas être entrepris à la façon de ceux qui ont coutume de voyager pour leur plaisir, mais avec ce grand esprit de piété qui, dans les siècles précédents, se remarquait chez les fidèles de toutes classes et de toutes races, ayant su, pour atteindre Rome même à pied, surmonter les obstacles de la route, dans le but d'effacer leurs péchés par les larmes de la pénitence et d'implorer de Dieu le pardon et la paix.

Ressucitez donc, intensifiée et infusée chez certains, cette foi de jadis avec l'ardeur en fait de la divine charité. Et il arriva de la sorte, grâce à l'inspiration et au secours du Saint-Esprit, que ce prochain et solennel Jubilé produira en chacun des fidèles et dans toute la Chrétienté des fruits abondants de salut.


204 BULLE JUBILAEUM MAXIMUM

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Afin que tous aient connaissance de ce document, le Pape demande qu'on le diffuse largement :

Pour que Notre présente Lettre parvienne plus facilement à la connaissance de tous, Nous voulons que ses exemplaires, même édités pour le public, à condition d'être signés par un notaire officiel avec le sceau d'un dignitaire ecclésiastique, jouissent absolument de la même autorité que l'original.

Qu'il ne soit donc permis à personne d'enfreindre cette Bulle de promulgation, rédigée et voulue par Nous, ni de s'y opposer par une audace téméraire. Si quelqu'un présumait un pareil attentat, qu'il sache encourir l'indignation du Dieu Tout-Puissant et dés Bienheureux Apôtres Pierre et Paul.

LETTRE A SON ÉM. LE CARDINAL TISSERANT Légat au Congrès eucharistique national français de Nancy

(6 juin 1949) 1

Le premier Congrès eucharistique national français d'après-guerre se tint à Nancy le 10 juillet 1949. Le Cardinal Tisserant y fut désigné comme Légat du Pape :

Souvent déjà Nous avons déclaré combien étaient salutaires au peuple chrétien les efforts des hommes catholiques qui se rassemblant tous, mettant en commun leurs sentiments et leurs avis et qui tendent à favoriser et à augmenter les honneurs et les louanges envers la divine Eucharistie. C'est pourquoi Nous avons appris avec grande joie qu'un Congres Eucharistique de toute la France se préparait avec grand zèle pour le prochain mois de juillet à Nancy. Si, en effet, les conditions présentes issues d'une longue et terrible guerre apportent de graves difficultés à ce genre de solennités, elles n'ont pu d'autre part, arrêter l'ardeur des âmes fidèles, bien plus, elles l'ont excitée toujours davantage. Or, il sera à propos que ce Congrès Eucharistique, tant souhaité, se célébrera peu après l'indiction de l'Année Sainte 2 en sorte qu'il y ait en France une particulière invitation à ce renouvellement des esprits et des moeurs que l'on désire tant voir réalisé par le grand Jubilé. De même, c'est bien à propos que sera publiée dans les prochaines assemblées la Lettre apostolique sur la Sainte Liturgie que Nous venons de donner avec ce début : « Médiateur entre Dieu et les hommes » 3. Il y est justement et abondamment

1 D'après le texte latin des A. A. S., XXXXI, 1949, p. 410.

2 On trouvera la Bulle d'indiction de l'Année Sainte (6 mai 1949), p. 198.

a Encyclique Mediator Dei du 20 novembre 1947 (A. A. S., 39, 1947. p. 521).

traité de l'auguste Sacrifice et Sacrement de l'autel et dans l'esprit qui y est défini : « Le sommet et le centre pour ainsi dire de la religion chrétienne, est le mystère de la très sainte Eucharistie, que jadis institua le Christ, Souverain Prêtre et qu'il ordonne de renouveler perpétuellement par ses ministres ». C'est pourquoi seront développés largement de solides arguments très propres à exciter et enflammer la piété et la dévotion du peuple envers le divin Rédempteur ; or, ces dispositions sont tout à fait nécessaires pour entreprendre et continuer une vie plus parfaite. Rendant l'honneur mérité à ces décisions pertinentes et à ces entreprises, Nous désirons par Notre Légat, comme Nous l'avons annoncé déjà, assister et présider aux prochaines solennités de Nancy. C'est donc vous, Notre vénérable Frère, qui, êtes lié par des liens particuliers d'origine et d'affection avec le peuple français et avec la cité de Nancy elle-même et qui brillez dans cette ville féconde d'une si haute dignité et du prestige de telles charges que par la Lettre présente Nous choisissons et proclamons Notre Légat, afin que représentant Notre personne, Vous présidiez en Notre nom et avec Notre autorité au Congrès eucharistique de toute la Gaule qui doit se tenir prochainement à Nancy Or, il ne faut pas douter que, par vos vertus et par la magnificence de la pourpre romaine, vous ne remplissiez favorablement et heureusement cette charge. La situation aussi de cette ville, avec l'affluehce des Evêques et des pèlerins des régions voisines et même étrangères qui s'y rendront ne sera pas d'un petit secours pour établir et affermir la concorde des esprits et rétablir la paix des peuples elle-même.

Implorant donc de Dieu, le coeur joyeux, des fruits abondants pour le prochain Congrès, en augure de ceux-ci et en gage de Notre particulière dilection ; Nous vous accordons, Vénérables Frères, à l'illustre évêque de Nancy, et à ceux qui assisteront à ces saintes solennités, très affectueusement la Bénédiction Apostolique.

1 Le Cardinal Légat Eugène Tisserant est né précisément à Nancy le 24 mars 1884. Il est secrétaire de la S. Congrégation pour l'Eglise orientale.

LETTRE A S. EXC. MGR LEBRUN Évêque d'Autun à l'occasion des solennités du centenaire de la mort de saint Odon et de saint Odilon

(6 juin 1949) 1

En 942 mourait, à Cluny, le saint Abbé Odon, réformateur du célèbre monastère. La guerre de 1939-1945 n'ayant pas permis de Jeter le dixième centenaire de cet événement, c'est en 1949 seulement que les cérémonies purent se dérouler. En cetle circonstance le Saint-Père écrivit la lettre dont voici le texte :

Nous avons appris par la lettre très déférente que vous venez de Nous adresser que vous vous préparez à célébrer ces deux lumières et ces deux gloires de l'Ordre Bénédictin, et il Nous est agréable de joindre Notre voix aux vôtres.

Le Xe siècle à partir du jour ou Saint Odon, chef du monastère de Cluny s'envola vers le ciel, s'achevait, que la dernière guerre sévissait encore dans toute son horreur et vous n'avez pas pu commémorer, comme vous 1 auriez désiré, sa sainte mort 2.

Mais maintenant que commence l'année du neuvième centenaire du jour, où Saint Odilon 3 seconde gloire du même monastère, quitta par la mort l'exil terrestre pour la patrie éternelle, il vous plaît non seulement de les célébrer tous deux

1 D'après le texte latin des A. A. S., XXXXI, 1949, p. 411.

2 Saint Odon est né près du Mans en 879. En 926 il fut élu Abbé de Cluny; il réforma ce monastère et agrégea à celui-ci un grand nombre d'abbayes ; il joua un rôle important auprès des Papes et des Souverains.

* Saint Odilon fut le cinquième Abbé de Cluny et mourut en 1048. 11 favorisa également la diffusion de l'idéal clunisien.

ensemble, mais en rappelant leur souvenir d'en tirer des exemples qui, même à notre âge, après tant de transformations et de circonstances, puissent encore être salutaires. A la vérité, l'éclat de la vertu et de la sainteté évangélique qui brilla si clairement dans ces supérieurs du monastère clunisien comme dans les deux autres lumières du même monastère, saint Maïeul 1 et saint Hugues 2 aucun cours des années ne pourra l'effacer, ni l'éteindre. En effet, ces parures des âmes, puisqu'elles viennent de Dieu et sont entretenues par sa grâce, ont quelque chose d'impérissable et elles instruisent les hommes même des siècles suivants, les exhortent et les émeuvent.

Tandis qu'une époque obscure et trouble se déroulait, que les antiques documents de la civilisation étaient comme enfoncés dans un universel oubli, tandis que dans la vie publique et privée, la religion catholique étant ou ignorée ou négligée, on ne se soumettait guère à ses très saints préceptes, l'espoir d'un âge nouveau et meilleur n'apparut à •toutes les nations que dans une réforme radicale des moeurs chrétiennes. Mais tout le monde sait que dans cette nécessaire entreprise, eurent les premières parts : ces membres de l'Ordre de Saint-Benoît qui, rassemblés au monastère de Cluny, sous la conduite de leurs Abbés, dès le début même du dixième siècle, — qui fut obscurci par une si grave dépravation des moeurs — s'opposèrent avec une tranquille fermeté d'âme et une tranquille constance, aux corruptions qui jaillissaient de partout et parvinrent à faire fleurir des normes de vie authentiquement puisées dans l'Evangile de Jésus-Christ, grâce à un vaillant et tenace combat de plus de cent années. Ces saints Abbés n'épargnèrent pas les labeurs pour multiplier les monastères de leur Congrégation et pour les ramener à l'esprit et aux vrais préceptes de leur Père et Législateur. C'est ainsi que, sous leur influence, leurs conseils et leur conduite, dans toute la France, dans une bonne partie de l'Italie, et à Rome même, au coeur même de la

1 Saint Maïeul (906-994) continua l'oeuvre de Saint Odon en étendant la réforme monastique à de nombreux pays.

2 Saint Hugues (1024-1109) succéda à Saint Odilon et construisit la célèbre abbaye de Cluny. Sous son gouvernement, la Congrégation de Cluny compta plus de 10.000 membres.

Germanie, et de l'Espagne et jusqu'en Angleterre, de saintes maisons religieuses ou bien furent fondées, ou bien refleurirent merveilleusement et éclairèrent de leur exemple, par leur activité, leur vertu, leur sainteté, les populations environnantes. Que de labeurs, que de voyages, volontiers et allègrement ils entreprirent, ne mettant qu'en Dieu leur confiance et soutenus par le secours d'en-haut !

Faisant le plus grand cas de l'union avec le Siège romain, et de la liberté quant à l'arbitraire des princes séculiers en matière de religion et d'observance, ils soumirent leurs monastères directement aux seuls successeurs du Bienheureux Pierre ; ils se rendirent plus d'une fois auprès d'eux pour témoigner de leur respect et de leur amour. Or, Nos Prédécesseurs plaçant une ferme confiance dans ces saints Abbés ont usé souvent de leur sagesse, de leur prudence et de leur fidélité au Vicaire du Christ pour mener à bonne fin des affaires difficiles et de pénibles entreprises. Et ces saints supérieurs, chaque fois que l'opportunité s'en présentait ou la nécessité ne laissèrent jamais de se rendre auprès des augustes Empereurs, des Rois et des Princes pour apaiser les discordes et rétablir la paix, et obtenir d'eux les facilités dont ils avaient besoin pour propager plus aisément et plus librement avec leurs confraternités bénédictines, la religion catholique et les moeurs chrétiennes.

Dans leurs saintes églises et surtout dans le temple de Cluny, immense édifice orné par un art magnifique, les offices liturgiques étaient célébrés si dignement et si saintement que les fidèles étaient entraînés tout naturellement à là louange de Dieu et au respect des choses surnaturelles. En outre, leurs abbayes non seulement offrirent un refuge sûr aux lettres et aux beaux-arts, aux disciplines humaines et divines, mais furent comme un port vers lequel des multitudes d'indigents accouraient de toute part, en quête de pain et de consolation.

Mais c'est ceci surtout qu'il faut admirer dans ces saints : que tandis qu'ils menaient la vie mortelle et étaient retenus par tant de travaux d'affaires, de voyages, ils avaient toujours cependant l'esprit et le coeur fixés en Dieu et qu'ils se tenaient tournés et tournaient toute chose vers Lui comme vers la récompense éternelle, la fin étemelle.

De là venait sûrement leur force d'âme, leur vertu ;

leur infatigable activité. C'est bien à eux qu'on peut à bon droit appliquer le mot de l'Apôtre : « Je puis tout en Celui qui me fortifie » (Phil. IV, 13) et celui-ci encore : « les armes de notre milice ne sont pas charnelles, mais elles sont d'une puissance divine » (II. Cor. X, 4). C'est pourquoi, comme après d'inlassables labeurs supportés pour l'Eglise et pour la gloire de Dieu, ils étaient arrivés à la fin de leur vie humaine, ils purent goûter et savourer d'avance les joies dont le Christ Jésus allait les combler pour l'éternité. De l'un comme de l'autre, on peut bien affirmer ce que le pieux hymnographe a chanté de Saint Odilon : « Odilon ne meurt pas mais c'est la vie qu'il reçoit par la mort ; Il règne pour l'éternité, joyeux de contempler le Christ qu'il a honoré, enseigné, cherché, glorifié » (Lotsaldus : Lamentation sur la mort d'Odilon ; P. L. 142, Col 1044).

Que notre âge les ait donc en vénération, ces bienheureux habitants du ciel : s'il s'est élevé à un si haut degré de lumière et de gloire, il doit beaucoup à leur silencieux et diligent travail. Que tous les chrétiens contemplent en eux et s'appliquent à acquérir cette vertu, cette sainteté dont a tant besoin notre siècle. Qu'ils observent leur vie particulièrement eux les membres de l'illustre Ordre bénédictin et qu'ils imitent si bien leurs remarquables et pieux exploits qu'ils puissent aider puissamment à favoriser, non seulement les sciences divines et humaines, mais surtout la rénovation des anciennes moeurs chrétiennes.

Tels sont, Vénérable Frère, les voeux que Nous faisons tandis que se préparent chez vous les solennités du centenaire ; Nous les confions à Dieu par de suppliantes prières pour qu'il les réalise.

Entretemps, en gage des dons célestes et en signe de Notre paternelle bienveillance, Nous vous accordons tant à vous-même qu'à votre troupeau, et à tous ceux qui prendront part aux prochaines solennités, de tout coeur la Bénédiction Apostolique.


Pie XII 1949 - HOMÉLIE LORS DE LA CANONISATION DE SAINTE JEANNE DE LESTONNAC