PieXII 1951 - RADIOMESSAGE A LA JEUNESSE FEMININE ESPAGNOLE


LETTRE POUR LE T CENTENAIRE DU SCAPULAIRE DE N.-D. DU MONT-CARMEL AU CARDINAL DE VASCONCELOS MOTA, ARCHEVÊQUE DE SAO POLO (BRÉSIL)

(6 juillet 1951) 1

Pour le septième centenaire de l'institution du Scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel, Vous avez formé le projet, Nous l'avons appris avec joie, de célébrer au milieu de ce mois un Congrès mariai national, auquel vous, Notre cher Fils, chef de ce siège illustre, présiderez solennellement. Nous savons en outre que les fidèles chrétiens du Brésil ont déjà donné dans leur « Pèlerinage de Marie » de splendides témoignages de piété et d'amour envers la Reine du Ciel. Nous avons le ferme espoir que les prochaines fêtes jubilaires, par votre présence et celle des autres évêques, par l'affluence et la ferveur du peuple lui-même sous la conduite de ses chefs politiques, procureront un magnifique triomphe à la Vierge du Mont-Carmel, et en même temps par la dévotion du saint Scapulaire d'heureux effets sur les âmes. C'est pourquoi Nous-même, non seulement Nous louons justement cette entreprise salutaire et lui souhaitons grand succès mais Nous vous accordons largement a vous le pouvoir de bénir au jour fixé à l'issue de la messe pontificale les fidèles présents, en Notre nom et par Notre autorité, avec une indulgence plénière à gagner selon les prescriptions de l'Eglise. Entre temps, en présage des secours célestes et en gage de Notre particulière affection, Nous vous accordons de tout coeur dans le Seigneur la Bénédiction apostolique, à vous, Notre cher Fils, et à tous ceux qui participeront aux solennités mariales.

DECRET DE LA S. CONGREGATION DU SAINT OFFICE CONDAMNANT LE LIVRE DU R. P. LÉON SEILLER O. F. M. LA PSYCHOLOGIE HUMAINE DU CHRIST ET L'UNICITE DE PERSONNE »

(12 juillet 2952)1

En la session générale du 27 juin 1951, de la suprême Congrégation du Saint-Office, les Eminentissimes et Révérendis-simes Cardinaux, chargés de la défense de la foi et des moeurs, après avoir entendu les Pères Consulteurs ont condamné et ordonné d'inscrire dans l'Index des livres prohibés, la dissertation du Père Léon Seiller O. F. M. parue dans le Bulletin Franziskanische Studien (Ed. Munster, Westphalie, 1948-1949) sous le titre de : La Psychologie humaine du Christ et l'unicité de personne 2.

1 D'après le texte latin des A. A. S., XXXXIII, 1951, pp. 561 et 602.

2 Dans VOsservatore Romano du 19 juillet 1951, qui publiait le décret, un article du R. p. Michel Browne O. P., maître du Sacré Palais Apostolique, expliquait la raison de cette condamnation.

Le Père Seiller, faisant une étude psychologique du Christ, considère celui-ci comme un sujet humain distinct du Verbe doué d'une entière autonomie psychologique. Ce moi humain est au moins psychologiquement distinct du moi divin du Verbe.

Or, psychologiquement, on pourrait parler de la personnalité humaine du Christ, mais seulement en se référant au Verbe même dans la mesure où il subsiste et agit dans la nature humaine assumée hypostatiquement.

Mais en faisant du moi humain du Christ un sujet autonome, voire seulement psychologiquement, en excluant de l'activité de la nature assumée le Verbe comme principe agent, on court le risque d'affirmer implicitement aussi un moi humain ontologique et de revenir ainsi à la position erronée de Nestorius.

3 Le 30 juillet 1951, le Saint-Office publiait la note suivante :

Le Père Léon Seiller O.F.M. s'est humblement soumis au décret du Saint-Office du il juillet 1951 qui condamnait et plaçait dans le catalogue des livres prohibés, la dissertation publiée par lui dans le périodique Franziskanische Studien (Munster, Westphalie* 1948-1949) sous le titre La psychologie humaine du Christ et l'unicité de personne.

De même la direction du Bulletin des Franziskanische Studien a fait sa soumission.

Le lendemain, 28 de ce même mois, de la même année Sa Sainteté le Pape Pie XII, lors de l'audience accordée à l'assesseur du Saint-Office, approuva, confirma et ordonna de publier la décision des Eminentissimes Pères 3.


DÉCRET DE LA S. CONGRÉGATION CONSISTORIALE CONCERNANT L'ADMINISTRATION DE CERTAINS BIENS ECCLÉSIASTIQUES

13 juillet 1931

1

Le Droit canon promulgué en 1918 stipulait que lorsqu'une communauté religieuse (c. 334 § 1)ou toute administration de biens ecclésiastiques (c. 1532 § 1., 2) — désirait aliéner des objets précieux ou d'autres biens dont la valeur dépassait trente mille francs, il fallait en demander la permission au Saint-Siège. Etant donné les fluctuations de l'argent, la somme a été ramenée à 10.000 francs (or).

Les changements de la valeur de l'argent et les fluctuations de la monnaie ayant fait naître, en divers endroits, des difficultés spéciales au sujet de l'application des prescriptions des canons 534 § 1 ; et 1532 §§1 et 2 du Code de Droit canon, on a demandé au Saint-Siège de donner une règle de conduite appropriée.

C'est pourquoi, Notre Saint-Père le Pape Pie XII, toutes choses étant pesées, a décidé, par le décret de la Sacrée Congrégation Consistoriale, que, tant que dureront les circonstances présentes, et ad nutum S. SEDIS, on devra recourir au Siège apostolique chaque fois qu'il s'agira d'une somme qui surpasse 10.000 francs ou lires or.


DÉCRET

DE LA S. CONGRÉGATION DU SAINT-OFFICE CONDAMNANT LES FAUSSES APPARITIONS DE HEROLDSBACH

(25 juillet ±951) 1

« Noms assistons depuis des années à une recrudescence de passion populaire pour le merveilleux, même en fait de religion. Des foules de fidèles se rendent aux endroits d'apparitions présumées ou de prétendus miracles, et en même temps, désertent l'Eglise, les sacrements, les sermons » — telles étaient les paroles de Son Exc. Mgr Ottaviani, assesseur du Saint-Office2. Et il ajoutait : « L'Eglise ne veut certainement pas mettre dans l'ombre les prodiges accomplis par Dieu ; mais elle veut seulement tenir les fidèles attentifs à ce qui vient de Dieu et ce qui ne vient pas de Dieu et qui peut venir de notre adversaire qui est aussi le sien. Elle est ennemie du faux miracle. » C'est pourquoi devant certains faits qui se sont passés récemment, l'Eglise a dû prendre le décret suivant :

Au cours de sa session générale du 18 juillet 195I/ la Suprême Congrégation du Saint-Office, les Eminentissimes et Révérendissimes Cardinaux préposés à la garde de la foi et des moeurs, après avoir examiné les actes et les documents qui concernent les soi-disant Apparitions de la Bienheureuse Vierge Marie, dans le village d'Heroldsbach (dans le diocèse de Bam-berg), après avoir pris l'avis des Pères Consulteurs ont décrète : « Les apparitions citées ne sont pas surnaturelles ; en conséquence, est interdit tout culte relatif à celles-ci, soit à l'endroit indiqué, soit ailleurs ; les prêtres qui participeraient à l'avenir à ce culte illicite seront frappés de la suspense a divinis. »

1 D'après le texte latin des A. A. S., XXXXIII, 1951, p. 561.

2 Article de l'Osserr/afore Romano du 4 février 1951, traduction française dans Documentation Catholique, t. LXVIII, c. 353.


LETTRE

DE LA S. CONGRÉGATION DES RELIGIEUX AUX SUPÉRIEURES MAJEURES DES CONGRÉGATIONS FÉMININES SUR LA PRÉPARATION TECHNIQUE DES RELIGIEUSES

(31 juillet 1951) 1

Le Secrétaire de la Congrégation des Religieux a adressé aux Supérieures majeures des Congrégations féminines la lettre suivante :

Le début de cette lettre montre le désir d'union de toutes les forces.

Votre Révérence n'ignore pas avec quelle attention notre S. Dicastère suit les efforts que, dans le vaste domaine de leur apostolat, accomplissent les Ordres et les Congrégations religieuses, et que, en une certaine manière, elle en considère les heureux résultats comme étant les siens propres.

Nulle chose, en effet, ne tient plus à coeur à celui qui est préposé au gouvernement de la Sacrée Congrégation des Religieux que de rassembler en une seule résultante, au service de l'Eglise et du Saint-Père, les saintes énergies et les fécondes activités des familles religieuses.

But du Congrès des Supérieures et Maîtresses des Novices.

1. Une preuve de plus de cet intérêt, hé d'ailleurs à la tâche que les Très Saints Canons assignent et imposent à la Sacrée Congrégation, Votre Révérence a pu l'avoir aussi dans le « Congrès » des Supérieures et Maîtresses des Novices des

1 Traduction de La Documentation Catholique du 27 juillet 1952, p. 915, d'après le texte latin du Commendarium pro Religiosis et missionariis 1951, vol. XXX, fasc. V-VI, P- 262.

Congrégations qui se consacrent à l'éducation, annoncé pour le mois de septembre prochain, Congrès qui ne restera pas, on veut l'espérer, une initiative isolée, mais qui, du fait qu'il aura lieu tous les ans, sur une base toujours plus vaste, pourrait marquer aussi bien un progrès dans la méthode éducative rénovée et ramenée au véritable esprit des fondatrices, qu'une compréhension et une coordination plus grandes des buts et des directives dans le domaine éducatif entre les diverses familles religieuses féminines.

L'attention est attirée sur la formation technique.

2. Notre Dicastère croirait manquer à son devoir s'il n'attirait pas, par ailleurs, en ce moment, l'attention de Votre Révérence sur la très grave obligation qui incombe aux Supérieures Générales des Congrégations féminines qui se consacrent à l'éducation, de préparer comme il convient leurs sujets, non seulement du point de vue de la formation religieuse mais encore de la préparation technique.

La très haute « mission » d'éducatrice, à laquelle Dieu, notre Seigneur, appelle la jeune Soeur fait qu'elle entre, le coeur ouvert et l'âme confiante, dans l'Institut qu'elle a librement choisi, croyant bien y trouver le milieu dans lequel sa vocation spécifique pourra fleurir et fructifier pour le bien des âmes.

Il serait, du reste, vraiment téméraire de prétendre, qu'après les années de postulat et de noviciat, presqu'exclusivement consacrés à la formation religieuse personnelle de la jeune fille, celle-ci puisse, de but en blanc, sans une préparation spéciale, devenir une enseignante et, encore moins, une éducatrice sérieuse, préparée et consciente, même pour la première enfance seulement.

Notre S. Dicastère comprend bien les difficultés, dans lesquelles, très souvent, se trouvent les Révérendes Mères Supérieures générales en face des pressantes requêtes des Ordinaires qui, émus des besoins immédiats du peuple chrétien, demandent l'ouverture de nouvelles maisons et le concours de leurs Congrégations respectives à l'éducation du peuple.

Cependant, sachant bien que, seule, la Soeur convenablement préparée pourra accomplir un bien réel parmi les ames, même des plus petits, il n'hésite pas à recommander vivement aux mêmes Soeurs Supérieures de veiller, avec tout le soin possible, non seulement à la formation, suivant l'esprit de

l'Institut, des jeunes Soeurs, mais encore à leur préparation pédagogique et technique, sûres d'accomplir ainsi un très rigoureux devoir de leur délicate charge, de travailler pour le vrai bien de leur Institut, de contribuer efficacement à l'apostolat de l'Eglise.

3. A ce propos, la S. Congrégation des Religieux est très heureuse de pouvoir signaler, dans cette ville de Rome même, aux Révérendes Mères générales, deux Instituts, que la Providence a mis à la disposition des Soeurs qui se consacrent à l'éducation.

Ce sont :

a) L'Institut pontifical Sedes Sapientis.

b) L'Institut universitaire paritaire normal Maria Sanctissima Assunta.

La fondation et le haut degré d'efficience atteint par les deux Instituts sont dus à l'action inlassable de l'Eminentissime Cardinal Giuseppe Pizzardo, secrétaire de la Suprême Congrégation du Saint-Office et préfet de la Sacrée Congrégation des Séminaires et des Universités des Etudes qui, soutenu par la munificence et par les encouragements constants du Souverain Pontife régnant, au prix de très lourds sacrifices, a offert ainsi aux religieuses deux puissants instruments de formation technique pour leur apostolat, dont s'honore l'Eglise.

Le soussigné secrétaire de la Sacrée Congrégation des Religieux est heureux de remettre à Votre Révérence les programmes des deux Instituts mentionnés plus haut ; ces programmes, dont le cycle est confié respectivement à des corps choisis de maîtres et de professeurs (un grand nombre de ces derniers appartiennent à l'Université de Rome), garantissent le sérieux avec lequel les études sont conduites, ainsi que la préparation efficace des Soeurs à l'apostolat de l'école.

Avantages des études dans ces Instituts.

4. En particulier, en ce qui concerne le profit que les mêmes Congrégations féminines, qui se consacrent à l'enseignement, pourront retirer de l'envoi de leurs propres Soeurs à l'Institut normal, il suffit de signaler les facilités qu'auront ces Soeurs du fait que les titres obtenus par elles dans l'Institut lui-même sont reconnus par l'Etat ; ce qui rendra leur école apte à ia reconnaissance légale, sans compter d'autres avantages évidents même d'ordre économique.

Concernant l'Institut Sedes Sapientiae, il faut souligner parmi ses diverses activités, l'oeuvre véritablement providentielle qu'il entend accomplir, au profit des religieuses qui ont besoin de revoir leur préparation, soit pour poursuivre leurs études soit pour s'instruire davantage, en vue de leurs obligations et de la dignité même de leur état.

Dans une atmosphère d'étude tranquille, adaptée aux diverses capacités des élèves, (il y a différentes classes et différents degrés d'étude de sorte que toutes pourront trouver leur propre place dans l'école, sans en sentir trop de poids), les religieuses s'affineront toujours davantage, de manière à faire vraiment honneur à leur propre saint Habit, en acquérant une culture qui les rendra capables d'occuper toujours avec honneur leur propre place.

Notre S. Dicastère a été à même, grâce à la bienveillante compréhension de l'Eminentissime Cardinal Pizzardo, de vérifier dans quelles conditions se déroule, durant la journée, la vie de religieuses étudiantes dans les deux Instituts en question.

Il est convaincu que l'esprit des jeunes Soeurs en sort rénové et qu'elles trouvent, dans la fréquentation des deux Instituts, une aide pour leur formation religieuse elle-même.

La Sacrée Congrégation des Religieux souhaite donc de tout coeur que l'oeuvre providentielle des deux Instituts susnommés progresse et devienne plus vaste.

Il faut ajouter — quod est in vobis — que les dits Instituts parviennent à vivre des contributions apportées par les Congrégations féminines qui y envoient leurs propres élèves, soulageant ainsi le Saint-Siège d'un poids supporté jusqu'à présent pour le bien des Congrégations elles-mêmes.

Je prie Votre Révérence de bien vouloir accuser réception des présentes lettres à Notre Saint Dicastère, en indiquant autant que possible le nombre de vos religieuses qui fréquentent cette année les deux Instituts, ou, en tout cas, les moyens qu'elle entend employer pour l'obtention des fins signalées 2.

2 Cf. Documents Pontificaux 1950, p. 539, sur les religieuses moniales (Sponsa Christi), et le Discours aux membres du Congrès des Religieux, Documents Pontificaux 1950, p. 584. Il faut noter le grand courant actuel qui groupe en Fédérations et Unions lefr maisons religieuses, ainsi que les Congrès internationaux des religieuses.

1 D'après le texte anglais paru dans New Youth de Melbourne d'octobre 1951. * Le Délégué apostolique en Australie est Son Exc. Mgr Panico, résidant à Sydney, 40, Edward Street.

LETTRE DE Mgr MONTINI SUBSTITUT A LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT A SON Exc. Mgr J. D. SIMONDS ÉVÊQUE COADJUTEUR DE MELBOURNE

À L'OCCASION DU Xe ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION DE LA JEUNESSE OUVRIÈRE CHRÉTIENNE D'AUSTRALIE

(4 août 1951) 1

Le Saint-Père a appris avec plaisir, par l'intermédiaire de Son Excellence le Délégué apostolique2 qu'on préparait la célébration du dixième anniversaire de la fondation du Mouvement de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne en Australie.

Sa Sainteté a été très émue en voyant avec quelle rapidité le Mouvement s'est étendu et développé en Australie et, cordialement, elle formule à Votre Excellence et aux aumôniers, dirigeants et membres de cette organisation, Ses paternelles félicitations pour les progrès accomplis durant ces dix années.

Le Souverain Pontife se réjouit en apprenant que les jeunes travailleurs d'Australie ont répondu si promptement à l'appel de l'apostolat dans l'Action Catholique en donnant l'exemple d'un idéal chrétien élevé, tel qu'il est proposé par le Mouvement, et qu'ils ont si pleinement justifié la confiance placée en eux par les fondateurs.

Maintenant qu'une nouvelle décade s'ouvre pour le Mouvement, le Souverain Pontife prie instamment afin que les membres croissent non seulement en nombre, mais qu'ils croissent chaque jour davantage dans la solidarité — dictée par la charité chrétienne — qui les lie les uns aux autres afin d'atteindre leur idéal commun : la réalisation d'un ordre social chrétien permettant à la personne humaine de ressembler toujours davantage à son Créateur divin au cours de son travail quotidien. Car c'est uniquement la vive ferveur de la charité fraternelle qui leur permettra de combattre pleinement et constamment pour atteindre un tel idéal, et qui les soutiendra dans la pratique quotidienne des vertus domestiques et sociales qui sauvegardent l'intégrité de la famille et qui contribuent à un haut degré à créer l'harmonie dans les relations sociales et qui favorisent le bien commun dans la société.

Comme gage de Son intérêt et de Son encouragement paternels, le Saint-Père accorde affectueusement sa Bénédiction apostolique à Votre Excellence, aux aumôniers, aux dirigeants et aux membres qui vous sont associés dans l'édification de ce Mouvement bienfaisant3.

Le secrétariat du mouvement du Young Christian Worker est situé 312, Elisabeth Melbourne, Australie.

RADIOMESSAGE AU IVe CONGRÈS INTERAMÉRICAIN DE L'EDUCATION CATHOLIQUE

(5 août îgji) 1

Lors de la clôture de ce Congrès tenu à Rio-de-]aneiro le Pape envoyait le message suivant2.

Le Pape rappelle d'abord qu'il n'y a qu'un seul Maître :

Le très grand intérêt avec lequel Nous avons, dès sa préparation, dans cette belle ville, suivi votre Congrès, Nous incite maintenant — tous travaux heureusement terminés — à vous adresser encore une fois la parole pour le couronner et le bénir au nom de Celui qui est notre unique maître — Unus est Magister vester — et de l'enseignement duquel vous êtes et vous vous proposez d'être chaque jour davantage les fidèles réalisateurs et apôtres.

Venant de toutes les latitudes du continent américain, quand vous êtes entrés il y a peu de jours dans cette merveilleuse capitale brésilienne, il Nous semblait voir le divin Rédempteur du haut de son piédestal de granit, d'où II domine la ville, étendre sur vous Ses bras dans un large geste de bienvenue et vous répétant les mots qui ont transformé le monde : « Laissez venir à moi les petits enfants parce que le Royaume des Cieux leur appartient. » C'est Lui qui a été présent à vos réunions, c'est Lui certainement qui a inspiré vos résolutions, et c'est en Lui et par Lui que Notre parole veut être d'abord remerciement et félicitation, puis exhortation et encouragement.

1 D'après le texte portugais des A. A. S., XXXXIII, 1951, p. 594.

2 Cf. Lettre à Son Em. le Cardinal de Barros Camara, 4 juillet 1951, p. 290.

Les Congressistes méritent des félicitations.

Remerciements et félicitations pour le développement tout à fait remarquable et l'importance victorieuse que votre Confédération est en train de prendre, et dont l'actuel Congrès est une preuve évidente, tant par le nombre que par la valeur des personnalités qui y ont pris part ; remerciements et félicitations pour la grande oeuvre déjà réalisée en faveur de la très noble cause de l'Education qui est en fin de compte la cause très sainte et sacrée du Règne de Dieu. Les voeux formulés, il y a trois ans, au Congrès de La Paz sont en train de devenir une consolante réalité3. Et comme les résultats déjà obtenus sont le gage sûr de résultats encore plus grands, ils constituent un puissant stimulant pour avancer constamment à la conquête de buts chaque fois plus élevés.

Le thème du Congrès était la formation chrétienne intégrale :

Et quel but plus élevé peut-il y avoir que la réalisation effective et universelle du thème proposé au Congrès ? Laissez-Nous Nous référer à lui, non pour le développer à nouveau après qu'il a été amplement expliqué par de si nombreux et compétents spécialistes, mais pour marquer sa transcendance et son actualité, grandes dans tous les temps, très grandes dans le nôtre.

Pie XII souligne l'importance de l'éducation de l'enfance :

Quelle chose plus transcendante dans la vie de l'humanité que l'éducation ? L'enfant, l'adolescent — on l'a déjà dit et bien dit — est une « espérance » : espérance qui promet, pour la famille, pour la patrie, pour toute la société humaine, mais en même temps, précieuse espérance de l'Eglise, du ciel et de Dieu Lui-même, à l'image et à la ressemblance de qui il a été fait, fils de qui il est ou il doit être. Pour que cette espérance ne faillisse pas mais se réalise pleinement, il faut bien l'éduquer. Education physique qui fortifie les énergies du corps ; éducation intellectuelle qui développe et enrichit les facultés de l'esprit ; éducation morale et religieuse surtout, qui illumine et guide l'intel-

3 Radiomessage au Congrès d'Education Catholique à La Paz, 6 octobre 1948 (D' ments Pontificaux 1948, p. 367).

ligence qui forme la volonté et la rend vigoureuse, qui discipline et sanctifie les moeurs, et qui seule donne à l'image de Dieu sa ressemblance avec le modèle divin, qui la rend digne de prendre place dans les demeures éternelles.

La formation religieuse telle qu'elle est donnée dans l'Eglise est indispensable :

L'éducation qui s'abstient d'être morale et religieuse est mutilée dans sa plus grande et meilleure part, néglige les plus nobles facultés de l'homme, renonce aux énergies les plus puissantes et les plus vitales et finit par déformer, mêlant les incertitudes et les erreurs à la vérité, les vices à la vertu et le mal au bien. Aujourd'hui, les meilleurs éducateurs le voient, le sentent et s'efforcent de remédier aux déficiences passées, perfectionnant les méthodes et cherchant parfois laborieusement une éducation nouvelle. Mais il n'y a qu'une vraie morale et une vraie religion, comme il n'y a qu'une seule Vérité fondamentale et substantielle. Dieu ; révélée, le Christ ; conservée et enseignée sans erreurs ni lacunes, l'Eglise Catholique. Il n'était pas catholique le penseur qui a dit : « Le catholicisme, voilà la plus grande et la plus sainte Ecole de Respect que vit jamais le monde » 4.

A tous les degrés de l'enseignement, il faut assurer cette formation religieuse :

Bien avisée alors fut la Confédération d'Education Catholique quand elle proposa à l'étude des congressistes un thème si transcendant, pour enraciner vos convictions, pour les inculquer et les transmettre à tous ceux qui se joignent à votre mouvement, depuis les jardinières d'enfants, jusqu'aux professeurs des Universités ; pour les diffuser à travers tout le continent, et stimuler et orienter et corriger, et perfectionner de si nobles efforts qui se font aujourd'hui dans les vastes domaines de la Pédagogie.

Cette formation religieuse doit commencer au foyer familial :

Mais le thème proposé, s'il est transcendant en tous les temps, devient d'une brûlante actualité et d'une impérieuse

4 Guizot, dans Dupanloup, L'Education, t. I, p. 112.

nécessité dans le nôtre et tout d'abord parce qu'il doit combler une lacune déplorable, maintenant, tristement aggravée.

L'éducation de l'homme commence au berceau et la première école irremplaçable est celle du foyer familial. Si tôt que l'on commence, ce n'est jamais trop tôt pour former le caractère et les habitudes de l'enfant, disait déjà la sagesse païenne5.

Tout comme dans les sciences, de la même manière, tout dans la vie dépend des premiers commencements.

Mais aujourd'hui, s'il y a des familles chrétiennes exemplaires où l'on sent, où l'on vit la grande responsabilité de bien élever les enfants — responsabilité qui est liée de par la loi naturelle à la paternité — il est vrai, tristement vrai, qu'existe une lamentable décadence de l'éducation familiale que Notre immortel prédécesseur déplorait en des mots douloureux dans l'Encyclique Divini Illius Magistri : « Les emplois et les professions de la vie temporelle et terrestre demandent de longues études et une soigneuse préparation. Mais pour la charge et le devoir fondamental de l'éducation des enfants, beaucoup de parents, trop plongés dans les soucis temporels, se préparent trop peu ou même pas du tout. » 6.

L'école doit poursuivre la formation religieuse :

Voilà le premier, le plus grand devoir qui incombe aujourd'hui à l'éducateur catholique : suppléer à la déficience de l'école familiale. Mais les devoirs qui viennent ensuite ne sont pas moins graves ou actuellement aggravés.

L'enfant, pas élevé ou mal élevé, est confié à l'école publique où l'enseignement officiellement neutre ne forme pas et trop souvent déforme les esprits ; où l'ambiance, avec une fréquence inquiétante, est peu saine ; et ne parlons pas « des autres occasions de naufrage moral et religieux pour la jeunesse imprudente... particulièrement dans les livres impies ou licencieux... dans les spectacles cinématographiques... dans les auditions radiophoni-ques », comme le déplorait Notre prédécesseur dans l'Encyclique déjà citée7.

C'est en s'opposant à toutes ces difficultés que votre éducation doit graver dans l'adolescence l'image définitive du

5 Cf. Plutarque, De educat, puerorum, n. V. « A. A. S., 22, 1930, p. 74. ^ Op cit., p. 81.

CréateuT, selon le modèle du Fils Premier-né de toute la création, et lui donner une trempe si solide qu'elle ne s'émousse pas et mieux encore qu'elle devienne meilleure une fois lancée dans le tourbillon de la vie civile et sociale de tous les jours, c'est-à-dire : dans un monde traversé en tous sens par des propagandes habilement organisées, par des intérêts opposés qui ne distinguent pas le juste de l'injuste, le moral de l'immoral ; où l'on entend si souvent les erreurs les plus absurdes érigées en maximes de vie honnête ; où le rythme même de la vie de plus en plus essoufflant entraine l'homme et le tient penché sur les intérêts matériels du moment fugitif sans lui laisser le temps de se redresser pour regarder le ciel, chercher sa voie, penser aux intérêts éternels.

Au sortir de l'école, Y adolescent doit être formé pour la vie.

Si l'adolescent, une fois son éducation terminée, ne s'en va pas solidement élevé, si cette image de Dieu reste en lui façonnée en une matière souple et malléable il est impossible que, soumise ainsi à des pressions diverses, battue par tant de heurts, elle ne devienne rapidement totalement déformée.

Pire encore, si elle portait en elle-même les principes actifs de sa déformation dans les appétits effrénés, dans des passions déréglées et non domptées, qui ne tarderaient pas à engendrer des désordres et des vices « comme les statues de myrte que l'on voit dans les jardins princiers — dirait le prince de vos orateurs — lesquelles, dès que le jardinier a retiré sa main, abandonnées à elles-mêmes, en quatre jours perdent leur nouvelle figure et redeviennent les broussailles qu'elles étaient avant ».

Il faut que votre éducation lui donne la dure trempe du bronze ou du granit des montagnes et alors les coups incessants et les chocs inévitables de la vie moderne loin de la déformer, serviront à la polir et à la perfectionner et elle apparaîtra « homme de plus en plus parfait et peut-être un saint que l'on pourra élever sur les autels » 8.

8 Cf. A. Vieira, Sermôes, vol. III (16&3), pp. 404-420.

Les problèmes d'éducation doivent sans cesse être « pensés » à nouveau :

Tâche certainement très lourde et très ardue que seule peut mener à bien une éducation chrétienne et catholique qui sache profiter de tous les progrès de la pédagogie, passés toutefois au crible du jugement afin de discerner l'or de ses imitations • qui agissant directement sur les meilleures énergies de l'homme influe indirectement sur son instruction et sa propre santé, les animant d'un esprit nouveau, les élevant et les préservant des écarts fatals et des aberrations funestes ; qui, aux ressources naturelles unisse les surnaturelles, aux énergies disciplinées de l'intelligence et de la volonté joigne les lumières de la foi et les forces de la grâce auxquelles seules est possible tout ce qui humainement paraît impossible.

Le Brésil a, au cours de l'histoire, été façonné par l'éducation chrétienne :

Et elle n'était pas différente dans son essence, la pédagogie qui a éduqué le Brésil alors qu'il était encore une nation naissante (pour Nous en rapporter seulement à la grande Nation dont ce Congrès est l'hôte), quand le point central autour duquel se bâtissaient les cités était l'église, et à son côté l'école, s'aidant et se complétant mutuellement. C'est elle qui a tracé dans la physionomie du Brésil les lignes caractéristiques qui lui font le plus honneur dans le concert des Nations, comme le reconnaissent à l'unanimité les autorités historiques et pédagogiques les plus compétentes. C'est encore elle qui lui a donne les citoyens qui ont le mieux mérité de l'Eglise et de la Patrie, à commencer par les premiers « diplômés » qui en mil cinq cent soixante-quinze reçurent les diplômes académiques « auxquels personne n'avait jamais atteint au Brésil depuis le commencement des siècles », comme le rapporte le vieux chroniqueur avec une fierté candide

Demain, l'éducation chrétienne continuera son oeuvre d'édification sociale :

Ce sera elle enfin, adaptée aux exigences de notre époque et perfectionnée comme il convient, qui fera vos Patries de

• Serafim Leite, Pages d'Histoire du Brésil, Brasiliarta, vol. 03, p. 25.

plus en plus prospères, de telle sorte que se réalisent les espérances qui y fleurissent maintenant dans une splendeur printanière ; les préservant de périls qui menacent la foi, la morale, l'ordre social même ; de façon à ce qu'en toute sûreté elles avancent dans le chemin du vrai progrès vers les destins élevés que la Providence leur a tracés.

En terminant, le Pape bénit les Congressistes :

Telle est la transcendance incomparable et l'actualité brûlante du thème proposé à ce Quatrième Congrès Interaméricain de l'Education Catholique. II ne reste, maintenant, avec la bénédiction du Rédempteur et du Maître divin, et avec votre infatigable collaboration, qu'à faire passer dans la pratique effective la doctrine largement étudiée et que celle-ci devienne le levain bienfaisant qui fera lever complètement et salutaire-ment l'Education de la jeunesse dans tout le vaste Continent américain.

Avec ces voeux Nous vous donnons, à vous et à tous les membres de la Confédération Interaméricaine de l'Education Catholique, comme gage de Notre particulière bienveillance, la Bénédiction apostolique.

LETTRE DE Mgr J.-B. MONTINI SUBSTITUT A LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT AU R. P. ARCHAMBAULT A L'OCCASION DE LA XXVIII6 SEMAINE SOCIALE DU CANADA

(10 août 1951) 1

Du 4 au 7 octobre 1952 se tenait à Sherbrooke la XXVIIIe Semaine sociale du Canada, dont le thème était « Le rôle social de la charité ». La lettre suivante fut adressée au Président2 :

Du 4 au 7 octobre prochain, le nouvel Archidiocèse de Sherbrooke 3 sera donc le siège de la XXVIII^ Semaine Sociale du Canada. Le Souverain Pontife en a reçu l'annonce avec une paternelle satisfaction et, très sensible à votre récent hommage, Il m'a chargé de vous exprimer l'intérêt qu'il porte à ces assises annuelles et les voeux qu'il forme pour leur plein succès.

La charité exerce un primat dans la vie chrétienne :

Sous le titre général du « Rôle social de la charité », vous retenez à vrai dire un thème central de la doctrine catholique. « Toute la loi en effet, rappelle S. Paul, tient en cet unique précepte : Tu aimeras ton prochain comme toi-même4 ».

1 D'après le texte français de VOsservatore Romano du 17 octobre 1951.

2 On pourra se procurer le compte rendu de cette semaine à l'Institut social populaire, 8100, Boulevard St-Laurent, Montréal 14.

8 L'évêché de Sherbrooke, suffragant de Montréal, a été fondé le i3 août 1874 ; il fut érigé en archevêché le 2 mars 1951. Une nouvelle province ecclésiastique fut créée à cette date comprenant, en plus de l'archevêché de Sherbrooke, le diocèse, de Nicolet et de St-Hyacinthe (cf. Constitution Apostolique Universi dominici du 2 mars 1951, A. A. S-, XXXXIII, 1951, p. 449).

4 Gal., 5, 14.

Dans le rôle social, il en est de même :

Or, s'il est communément admis du chrétien, sinon hélas ! toujours pratiqué, que la charité est, selon l'enseignement du Christ, la règle suprême de ses rapports avec Dieu et son prochain, il n'est peut-être pas inutile de redire aux générations présentes que la charité doit être aussi une norme essentielle de toute vie sociale. Léon XIII déjà n'achevait-il pas sa magistrale Encyclique sociale par cet avertissement : « Le salut tant souhaité doit être surtout attendu d'une grande effusion de charité, de charité chrétienne s'entend, elle qui... est le plus sûr antidote contre les prétentions du siècle et l'amour désordonné de soi5. »

Plus que jamais, il faut rappeler le rôle de la charité :

Dans un monde qu'étreint l'emprise des facteurs économiques, que divisent les antagonismes nationaux ou sociaux, mais que travaille pourtant un insatiable désir de justice, la charité chrétienne, méconnue, peut paraître aux yeux de certains faiblesse à renier, idéal ruineux ou dérisoire consolation.

Le marxisme nie que la charité ait un rôle à jouer :

Le marxisme, en particulier, ne la refuse-t-il pas comme inutile et même néfaste pour le corps social, dans la mesure où elle compromet l'avènement d'une prétendue justice qui ne doit s'instaurer que dans la violence ?

Même certains catholiques énoncent des théories fausses sur le le social de la charité :

Or, parmi les fils de l'Eglise, les uns, aux prises avec les dures réalités de l'existence, ont pu, ici et là, se laisser abuser par ces vues trompeuses et minimiser de ce fait le rôle social de la charité ; d'autres, n'envisageant cette vertu que sous l'angle restreint du sentiment individuel, du geste généreux ou de l'initiative philanthropique, risquent d'affadir le sel du message chrétien. Les uns et les autres méconnaissent également, dans la charité, la source « jaillissante » de la vraie justice sociale.

5 Rerum Novarum, in fine.

L'ordre social ne peut être fondé que sur l'authentique charité :

Il est donc opportun d'approfondir cet aspect de la doctrine chrétienne, ainsi que se proposent de le faire les conférenciers de la Session de Sherbrooke, sous votre direction avertie et le patronage de Son Excellence Mgr Desranleau. Il sera d'ailleurs aisé de montrer que, sans amour, il ne peut y avoir de juste compréhension d'autrul, de rapprochement durable des volontés, de profonde communion des coeurs ; c'est dire que sans vraie charité, on peut bien constater l'ordre apparent et fallacieux d'une collectivité ou reconnaître même la valeur abstraite de ses institutions juridiques, mais, tel un corps sans âme, cette collectivité ne saurait être une vraie communauté humaine, et moins encore chrétienne. ,.,

La charité donne son vrai sens à toutes les valeurs sociales :

L'estime de la personne et le respect de la vocation de chacun sans discrimination de peuple ou de classe ; le désir de la justice pour tous, sans ressentiment contre quiconque, et le dévouement à la communauté professionnelle ou civique ; l'esprit de sacrifice et le sens de la modération chez ceux qui possèdent comme dans les requêtes des moins favorisés ; toutes ces attitudes morales, essentielles à l'ordre social, pourraient-elles, dans notre monde blessé par le péché, s'épanouir de façon permanente si la vertu chrétienne de charité ne les fécondait de sa sève surnaturelle ? Au surplus, cette même vertu « de fraternité universelle et d'universelle charité » est, pour la personne humaine, source de vraie liberté, ainsi qu'aimait le rappeler le Souverain Pontife : les âmes croyantes en qui fleurit la charité « se libèrent victorieusement de l'esclavage des biens de la terre et acquièrent par rapport à tout ce que le monde peut donner ou refuser cette Indépendance libératrice qui est le signe des fils de Dieu * »•

C'est pourquoi il est utile de remettre la notion de charité en pleine évidence :

Qu'en prenant conscience de leurs responsabilités sociales, les catholiques ne manquent donc pas d'entendre l'avertissement de saint Jean : « N'aimons pas en paroles et de langue,

« Discours du 3 mars 1940. Texte italien de VOsservatore Romano du 4-5 mars 194°-

mais en actes et en vérité !7 » A ce seul prix, parfois coûteux d'ailleurs, ils mériteront de porter, dans la société canadienne où la Providence les a placés, le témoignage authentique de leur appartenance à l'Eglise du Christ : « C'est à l'amour que vous aurez les uns pour les autres que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples 8. »

Vaste est donc, cette année, le champ de votre enquête. Mais cette Semaine Sociale n'aura pas suscité de vains efforts si elle contribue à dissiper des équivoques regrettables et à manifester le rôle décisif de la charité pour promouvoir la justice et la paix sociales.

A toutes ces intentions, le Souverain Pontife appelle très volontiers sur les travaux de cette prochaine Session les lumières de la grâce divine et vous accorde, ainsi qu'à tous les maîtres et auditeurs, une paternelle Bénédiction apostolique.

i. Jean, 3, is. Jean, 13, 35.


PieXII 1951 - RADIOMESSAGE A LA JEUNESSE FEMININE ESPAGNOLE