Pie XII 1952 - ALLOCUTION A UN GROUPE DE CHEMINOTS DE NAPLES


LETTRE APOSTOLIQUE ADRESSÉE A TOUS LES PEUPLES DE RUSSIE

(7 juillet 1952) 1


Le 7 juillet est la fête des Saints Cyrille et Méthode, patrons des peuples slaves ; c'est pourquoi en ce jour, où la persécution continue à sévir, le Souverain Pontife écrivit la lettre que voici :

Tandis que s'achevait heureusement l'Année Sainte, après que par une disposition divine il Nous eût été donné de définir solennellement le Dogme de l'Assomption au Ciel, corps et âme, de la Sainte Mère de Dieu, la Vierge Marie, nombreux furent ceux qui de toutes les parties du monde Nous exprimèrent leur plus vive exultation ; beaucoup parmi eux, en Nous envoyant des lettres de reconnaissance, Nous suppliaient instamment de consacrer le peuple russe tout entier, qui connaît actuellement de telles souffrances, au Coeur Immaculé de la Vierge Marie.

Cette supplication Nous fut des plus agréables, car si Notre affection paternelle embrasse tous les peuples, elle s'adresse d'une manière particulière à ceux qui, bien que séparés pour la plupart du Siège Apostolique par les vicissitudes de l'histoire, conservent toutefois encore le nom chrétien, mais se trouvent dans des conditions telles qu'il leur est fort difficile d'entendre Notre voix et de connaître les enseignements de la doctrine catholique, et qu'ils sont même poussés par des artifices trompeurs et pernicieux à rejeter jusqu'à la foi et jusqu'à l'idée même de Dieu.

A peine avons-Nous été élevé au Souverain Pontificat, Notre pensée s'est donc tournée vers vous, qui constituez un immense peuple, insigne dans l'histoire par ses glorieuses entreprises, par son amour de la patrie, par son travail et son économie, par sa piété envers Dieu et la Vierge Marie.

Nous n'avons jamais cessé d'élever Nos prières vers Dieu, afin qu'il vous assiste toujours de sa lumière et de son aide divine, et qu'il vous accorde à tous de pouvoir arriver ensemble à une légitime prospérité matérielle, en même temps qu'à cette liberté qui permette à chacun de sauvegarder sa propre dignité humaine, de connaître les enseignements de la vraie religion et de rendre à Dieu le culte qui lui est dû non seulement dans l'intimité de sa propre conscience, mais aussi ouvertement, dans l'exercice de la vie publique et privée.

Pie XII évoque les relations du passé entre la Russie et le Saint-Siège.

Du reste vous savez bien que, chaque fois que cela leur fut possible, Nos Prédécesseurs n'eurent rien de plus à coeur que de vous manifester leur bienveillance et de vous accorder leur aide. Vous savez comment les Apôtres des Slaves occidentaux, les saints Cyrille et Méthode, qui, en même temps que la religion chrétienne, apportèrent la civilisation aux ancêtres de ces peuples, se dirigèrent vers la Ville Etemelle pour que l'oeuvre de leur apostolat fût renforcée par l'autorité des Pontifes Romains. Et, comme ils faisaient leur entrée à Rome, Notre Prédécesseur Adrien II de vénérée mémoire « vint à leur rencontre, accompagné par le clergé et par le peuple »2 ; et, après avoir approuvé et loué ce qu'ils avaient fait, non seulement II les éleva à l'épiscopat, mais II voulut lui-même les consacrer évêques avec la majesté solennelle des rites sacrés.

En ce qui concerne vos ancêtres, chaque fois que les circonstances le permirent, les Pontifes Romains cherchèrent à resserrer et à consolider des liens d'amitié avec eux. C'est ainsi qu'en l'an 977, Notre Prédécesseur Benoît VII, d'heureuse mémoire, envoya des légats au Prince Jaropolk, frère du célèbre Wladimir ; ce dernier, sous les auspices duquel resplendirent pour la première fois parmi votre peuple le nom chrétien et la civilisation chrétienne, reçut également des légations de Nos Prédécesseurs Jean XV en 991 et Sylvestre II en 999, auxquelles il répondit courtoisement en envoyant à son tour des légats à ces Pontifes Romains. Fait digne de remarque à cette époque










D'après le texte latin des A. A. S., XXXXIV, 1052, p.

où ce grand Prince conduisit ses peuples à la religion de Jésus-Christ, la chrétienté orientale et l'occidentale étaient unies sous l'autorité du Pontife Romain, comme Chef Suprême de toute l'Eglise.

Même, quelque temps plus tard, c'est-à-dire en 1075, votre Prince Isjaslav envoya son propre fils Jaropolk au Souverain Pontife Grégoire VII ; et Notre Prédécesseur d'immortelle mémoire écrivait alors au Prince et à son auguste épouse : « Votre fils, visitant les tombes sacrées des Apôtres, est venu à Nous et, comme il voulait obtenir ce royaume de Notre main comme un don de saint Pierre, ayant fait profession de fidélité à saint Pierre, Prince des Apôtres, il le demanda avec de pieuses implorations en assurant que sans aucun doute sa requête serait ratifiée et confirmée par vous, si elle avait la faveur et la protection de l'autorité apostolique. Comme ces voeux et ces requêtes semblaient légitimes, soit par votre approbation, soit par la dévotion du requérant, Nous les avons finalement accueillis, et Nous lui avons remis de la part de saint Pierre le gouvernement de votre royaume, avec l'intention et l'ardent désir que le Bienheureux Pierre, par son intercession auprès de Dieu, vous garde, ainsi que votre royaume et tous vos biens, et vous fasse posséder ce royaume en toute paix, avec honneur et gloire, jusqu'à la fin de votre vie s. »

On doit de même remarquer avec grande attention qu'Isidore, Métropolite de Kiev, au Concile oecuménique de Florence, souscrivit le Décret par lequel était solennellement affirmée l'union de l'Eglise Orientale et Occidentale, sous l'autorité du Pontife Romain ; et cela pour toute sa Province Ecclésiastique, c'est-à-dire pour le royaume entier de Russie, et, en ce qui le concerne, il demeura fidèle à l'unité ainsi réalisée jusqu'au terme de sa vie terrestre.

Et si entre temps et par la suite, en raison d'un ensemble de circonstances adverses, les relations devinrent de part et d'autre plus difficiles et, par conséquent, plus difficile aussi l'union des esprits — bien que jusqu'en 1448 on n'ait aucun document public qui déclare votre Eglise séparée du Siège Apostolique —, cela ne doit toutefois point, d'une manière générale, être imputé au peuple slave ni certainement à Nos Prédécesseurs, qui entourèrent toujours ces populations d'un amour paternel et, quand cela leur fut possible, prirent soin de les soutenir et de les aider de toutes manières.

Plus récemment les Papes montrèrent toute leur sollicitude envers les peuples de Russie.

Nous laissons de côté plusieurs autres documents historiques qui révèlent la bienveillance de Nos Prédécesseurs envers votre Nation ; mais Nous ne pouvons ne pas faire brièvement allusion à ce qu'accomplirent les Souverains Pontifes Benoît XV et Pie XI, quand, après le premier conflit européen, spécialement dans les régions méridionales de votre patrie, de grandes multitudes d'hommes, de femmes, d'innocents garçons et fillettes souffrirent d'une terrible disette et furent réduits à une misère extrême. En effet, poussés par une paternelle affection pour vos compatriotes, ils envoyèrent à ces populations des vivres, des vêtements et une grande abondance d'argent recueilli dans la famille catholique tout entière pour venir en aide à tous ces malheureux affamés, et pouvoir soulager de quelque manière leurs calamités.

Mais nos Prédécesseurs cherchèrent selon leurs moyens à pourvoir non seulement aux besoins matériels, mais aussi à ceux d'ordre spirituel ; ils ne se contentèrent pas en effet d'élever eux-mêmes des supplications vers Dieu, le Père des miséricordes et source de toute consolation *, pour votre situation religieuse, si bouleversée et troublée, en raison des efforts des ennemis de Dieu pour arracher des âmes la foi et la notion même de la Divinité ; ils voulurent en outre que fussent prescrites des prières publiques. Ainsi, en 1930, le Souverain Pontife Pie XI décréta que le jour de la fête de saint Joseph, Patron de l'Eglise Universelle, « des prières communes fussent élevées vers Dieu... dans la basilique du Vatican, pour les tristes conditions de la religion en Russie » 5 ; et il tint à être lui-même présent, entouré d'une grande multitude de fidèles des plus recueillis. D'autre part dans une solennelle allocution consistoriale, il exhorta le monde entier par ces paroles : « Il faut prier le Christ-Rédempteur du genre humain afin que la paix et la liberté de professer






















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la foi soient rendues aux fils infortunés de la Russie et Nous voulons que l'on récite à cette intention, c'est-à-dire pour la Russie, les prières que Notre Prédécesseur Léon XIII de glorieuse mémoire a prescrites aux prêtres de dire avec le peuple après la sainte Messe ; les évêques et le clergé régulier et séculier doivent chercher avec le plus grand soin à inculquer tout cela à leurs fidèles et à tous ceux qui assistent à la sainte Messe et le rappeler souvent à leur mémoire6».

Nous confirmons et renouvelons volontiers cette exhortation et cette prescription, puisque la situation religieuse actuelle de votre pays n'est certainement pas meilleure et que Nous Nous sentons animé envers ces populations de la même ardente affection et des mêmes sollicitudes.

Pie XII rappelle ses propres efforts en faveur de la paix.

Quand éclata le dernier terrible et long conflit, Nous avons fait tout ce qui était en Notre pouvoir, par la parole, par les exhortations et par l'action, afin que les différends fussent apaisés par une paix équitable et juste, et que tous les peuples, sans différence de races, s'unissent amicalement et fraternellement, collaborant ensemble pour parvenir à une plus grande prospérité. Jamais, même à cette époque, ne sortit de Notre bouche une parole qui pût sembler injuste ou dure à l'un ou l'autre parti des belligérants. Certes Nous avons réprouvé, comme cela se devait, toute iniquité et toute violation du droit ; mais Nous avons fait cela de manière à éviter, avec le plus grand soin, tout ce qui aurait pu entraîner, quoique injustement, de plus grandes afflictions pour les peuples opprimés. Et lorsque de divers côtés on fit pression pour que, d'une façon ou d'une autre, de vive voix ou par écrit, Nous donnions Notre approbation à la guerre entreprise contre la Russie en 1941, Nous ne consentîmes jamais à le faire, comme Nous l'avons déclaré ouvertement le 25 février 1946, dans le discours prononcé devant le Sacré Collège et les représentations diplomatiques de toutes les Nations qui sont en relations d'amitié avec le Saint-Siège '.

L'Eglise a toutefois le devoir de proclamer les droits du christianisme, mais elle le fait toujours avec charité.

Quand il s'agit de défendre la cause de la religion, de la vérité, de la justice et de la civilisation chrétienne, certainement Nous ne pouvons Nous taire ; mais ce à quoi tendent toujours Nos pensées et Nos intentions c'est que tous les peuples ne soient point gouvernés par la force des armes, mais par la majesté du droit, et que chacun d'eux, en possession des libertés civile et religieuse dans les limites de sa propre patrie, soit conduit vers la concorde, la paix et la vie laborieuse grâce auxquelles chaque citoyen peut se procurer les choses nécessaires à sa nourriture, à son logement, à l'entretien et à la direction de sa propre famille. Nos paroles et Nos exhortations concernaient et concernent toutes les nations, et par conséquent vous aussi, qui êtes toujours présents à Notre esprit et dans Notre coeur et dont Nous désirons soulager les besoins et les malheurs selon Nos moyens. Ceux qui n'aiment pas le mensonge mais la vérité, savent que pendant toute la durée du récent conflit Nous Nous sommes montré impartial envers tous les belligérants, comme Nous en avons souvent donné la preuve par Nos paroles et par Nos actes, et Nous avons réuni dans une ardente charité toutes les Nations, même celles dont les gouvernants se proclamaient des ennemis du Siège Apostolique et celles aussi où les ennemis de Dieu sont férocement hostiles à tout ce qui est d'inspiration chrétienne et divine et cherchent à en effacer jusqu'à la trace dans l'esprit des citoyens. En effet, par mandat de Jésus-Christ, qui confia le troupeau entier du peuple chrétien à saint Pierre, Prince des Apôtres 8, — dont Nous sommes l'indigne Successeur, — Nous aimons d'un intense amour tous les peuples et Nous désirons assurer la prospérité terrestre et le salut éternel de chacun. Tous, dès lors, qu'ils se combattent par les armes, ou qu'ils soient aux prises dans des discussions ou des différends menaçants, sont considérés par Nous comme autant de fils chers ; et Nous ne désirons rien d'autre, Nous ne demandons rien d'autre à Dieu pour eux, dans Nos prières, que la concorde mutuelle, la juste et véritable paix et une prospérité toujours plus grande. Que si quelques-uns d'entre eux, trompés par les mensonges et les calomnies, professent une hostilité déclarée à








• Ibidem, p. 301.

1 Cf. A. A. S., 38, 1946, p. 154.

Notre égard, Nous restons animé pour eux d'une plus grande commisération et d'un plus grand amour.

Sans doute avons-Nous condamné et repoussé, — comme le devoir de Notre charge le demande —, les erreurs que les fauteurs du communisme athée enseignent ou s'efforcent de propager pour le plus grand tort et détriment des citoyens ; mais, bien loin de rejeter les égarés, Nous désirons leur retour à la vérité, dans le droit chemin. Bien plus : ces mensonges, parés souvent d'une vérité feinte, Nous les avons démasqués parce que Nous vous aimons avec un coeur de père et que Nous cherchons votre bien. Nous avons acquis la certitude que les plus grands préjudices peuvent naître pour vous de ces erreurs : non seulement elles ôtent de vos âmes cette lumière surnaturelle et cet immense réconfort que donnent la piété et le culte rendu à Dieu, mais elles vous privent de la dignité humaine et de la juste liberté qui est due aux citoyens.

Le Pape loue la piété du peuple et il fait un appel spécial pour que la dévotion envers la Sainte Vierge s'intensifie :

Nous savons que beaucoup d'entre vous conservent la Foi chrétienne dans le sanctuaire secret de leur propre conscience ; qu'en aucune manière ils ne soutiendront les ennemis de la religion. Nous savons encore qu'ils désirent ardemment non seulement croire en secret, mais aussi, comme il convient à des hommes libres, affirmer publiquement, si possible, les principes chrétiens qui sont le fondement unique et sûr de la vie de la cité. Nous savons de plus, et c'est là pour Nous une grande espérance et une grande consolation, que vous aimez et honorez avec une ardente affection la Vierge Marie Mère de Dieu, et que vous vénérez ses images. Nous savons que dans la ville même de Moscou, a été édifié un temple — hélas ! soustrait aujourd'hui au culte divin — dédié à l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie dans le ciel ; et ceci témoigne très clairement de l'amour que vos ancêtres et vous-mêmes portez à la Très Sainte Mère de Dieu.

Mais il est évident pour Nous, que partout où l'on vénère la très Sainte Mère de Dieu avec une piété sincère et ardente, jamais n'y peut manquer l'espérance du Salut : bien que des hommes, même puissants et cruels, s'efforcent d'arracher la sainte religion et la vertu chrétienne de l'âme de leurs concitoyens ; bien que Satan lui-même cherche par tous les moyens à exciter cette lutte sacrilège, comme le dit l'Apôtre des Nations : « ...car ce n'est pas contre des hommes de chair et de sang que nous avons à combattre, mais contre les Principautés, les Puissances, contre les princes de ce monde ténébreux, contre les forces spirituelles du mal... » 9 ; toutefois, si Marie leur oppose sa protection, les portes de l'enfer ne peuvent avoir le dessus. Elle est la Mère très clémente et toute-puissante de Dieu, et la Mère de tous les hommes. Jamais on n'a entendu dire que ceux qui ont recouru à elle, en la suppliant avec tendresse, n'aient senti l'appui de sa protection. Continuez donc, comme vous le faites, à la prier avec dévotion, à l'aimer ardemment, à l'invoquer par ces paroles que vous avez coutume de dire : « A vous seule il a été donné d'être toujours exaucée, très sainte et très pure Mère de Dieu » 10.

Nous unissant à vous, nous lui adressons de suppliantes prières pour que dans le peuple russe, la foi chrétienne, honneur et soutien de la vie humaine, soit augmentée et fortifiée ; que toutes les tromperies, les erreurs et les fourberies des ennemis de la religion soient écartées et repoussées loin de vous ; que les moeurs publiques et privées se modèlent dans vos pays sur les préceptes de l'Evangile ; surtout que ceux qui professent chez vous leur foi catholique, même s'ils sont privés de leurs pasteurs, soient forts devant les assauts de l'impiété et résistent impavides jusqu'à la mort ; que soit rendue à tous, comme il se doit, la juste liberté qui leur convient en tant qu'hommes, citoyens et chrétiens : à l'Eglise tout d'abord, à qui a été départi, par le commandement divin, d'enseigner à tous la vérité et la vertu ; qu'enfin la paix véritable brille sur votre très chère Nation et sur toute l'humanité. Que cette paix, fondée sur les principes inébranlables de la justice et soutenue par la charité fraternelle, conduise heureusement toutes les nations vers cette prospérité des individus et des peuples, qui naît de la bonne entente réciproque.

Que la Mère bien-aimée daigne regarder avec bonté et miséricorde, ceux-là même qui organisent les groupes des militants de l'athéisme et qui dirigent leurs activités ; qu'elle daigne illu-

Eph. VI, 12.

Acafhistos de la Fête du Patronage de la Très Sainte Mère de Dieu : Kondak. 3.

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miner leurs esprits de la lumière céleste, et que, par la divine grâce, elle oriente leurs coeurs vers le salut.

Et Nous, pour que Nos prières ferventes et les vôtres soient plus facilement exaucées, et pour vous donner un témoignage spécial de Notre particulière bienveillance, de même que Nous avons consacré, il y a quelques années, le genre humain tout entier au Coeur Immaculé de la Vierge Marie Mère de Dieu, de même aujourd'hui, Nous consacrons et Nous vouons d'une manière très spéciale tous les peuples de la Russie à ce Coeur Immaculé, avec la ferme espérance que, bientôt, grâce au tout-puissant patronage de la Vierge Marie, se réaliseront heureusement les voeux que Nous formons avec vous tous, et tous les hommes de bien, pour une paix véritable, la concorde fraternelle et la liberté due à tous, et en premier lieu à l'Eglise. Ainsi par Notre prière, unie à la vôtre et à celle de tout peuple chrétien, s'établira fermement sur toute la terre le Règne du Sauveur Jésus-Christ : « Règne de vérité, et de vie, Règne de sainteté et de grâce, Règne de justice, d'amour et de paix »

Et Nous demandons en suppliant, à cette Mère très clémente, qu'elle obtienne de son divin Fils la lumière céleste pour vos esprits, et pour vos âmes, la force et le courage par lesquels surnaturellement soutenus, vous pourrez écarter et surmonter toutes les erreurs et les impiétés.


LETTRE A M. CHARLES FLORY PRÉSIDENT DES SEMAINES SOCIALES DE FRANCE

(7 juillet 1952) 1


Du 22 au 27 juillet 1952, se tenait à Dijon la 39e Semaine Sociale de Trance. Le Pape adressait, à ce sujet, la lettre que voici au Président :

Dans la tradition des grands thèmes économiques et sociaux de vos assises annuelles, la 39o Semaine Sociale, qui se tiendra prochainement à Dijon, se propose d'aborder l'un des problèmes qui conditionnent sans nul doute aujourd'hui la paix sociale et internationale. « Richesse et misère » : ce contraste, intolérable à la conscience chrétienne, vous a heurté au spectacle du monde contemporain, et vous y chercherez remède dans l'accroissement et la meilleure répartition du revenu national.

Le problème de la répartition des richesses se pose aujourd'hui dans des termes nouveaux :

La question n'est pas nouvelle. Déjà Notre Prédécesseur immédiat reprenant l'enseignement de Léon XIII, écrivait en 1931 : « Il importe d'attribuer à chacun ce qui lui revient et de ramener aux normes du bien commun ou de la justice sociale la distribution des ressources de ce monde, dont le flagrant contraste entre une poignée de riches et une multitude d'indigents atteste de nos jours aux yeux de l'homme de coeur, les graves dérèglements *. » Et Pie XI d'inviter les responsables à « tout mettre en oeuvre » afin que les richesses créées en si grande
























abondance à notre époque d'industrialisme, soient plus équita-blement réparties. On est certes heureux de reconnaître que, depuis quelques décades, grâce à des efforts persévérants, et aux progrès de la législation sociale, la différence des conditions s'est assez généralement réduite et parfois dans des proportions notables. Mais, cependant, ce problème a pris, à la suite de la guerre, une acuité nouvelle : il se pose désormais à l'échelle mondiale, où les oppositions sont encore saisissantes, et il s'aggrave des désirs nouveaux qu'éveille au coeur des masses un sens plus vif des inégalités de conditions entre les peuples, entre les classes, jusqu'entre les membres d'une même classe.

L'Eglise ne cesse d'indiquer les règles morales qui doivent présider à la distribution des richesses :

Aussi bien, Nous-même avons, en plusieurs circonstances récentes3 déploré l'accroissement intolérable des dépenses de luxe, des dépenses superflues et déraisonnables, qui contrastent durement avec la misère d'un grand nombre, soit dans les rangs du prolétariat des villes, et des campagnes, soit parmi la foule des petites gens qu'on qualifie d'« économiquement faibles ». Ce à quoi vous pouvez et devez tendre, aujourd'hui, comme hier, « c'est à une plus juste distribution de la richesse. Elle est et reste un point du programme de la doctrine sociale catholique » 4.

Il est donc opportun que les catholiques sociaux étudient cette question :

On ne saurait donc qu'encourager la Semaine Sociale de Dijon à se pencher avec réalisme sur un si grave problème et à en étudier sur les plans économique, social, national et international, les solutions possibles et prudentes à la lumière de la doctrine de l'Eglise. Elle le fera, dans cette ville universitaire d'antique renom, grâce au concours de maîtres expérimentés, et elle ne manquera pas de trouver auprès du pasteur du diocèse qui l'accueille un conseil averti.

L'enseignement du Christ précise l'usage qu'on doit faire des richesses :

En abordant ce thème de la richesse et de la misère, pourrait-on d'ailleurs ne pas avoir présentes à l'esprit les imprescriptibles leçons de l'Ecriture à l'égard de ceux qui possèdent ici-bas des ressources et sont si facilement tentés de s'y complaire et d'en abuser ? Tout l'Evangile invite au détachement comme condition de salut et le disciple de Jésus y apprend à considérer les biens de ce monde comme orientés à la vie de l'esprit et à une perfection plus haute : il n'est pas de pire misère pour l'homme que de mettre ses espoirs dans la possession de ces trésors périssables : « Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses de pénétrer dans le Royaume de Dieu !... Heureux, vous qui êtes pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous... Mais, malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation ! »5. Que dire alors des riches oppresseurs contre lesquels Saint Jacques fulmine ses solennelles imprécations : « Voici que crie contre vous le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont fauché vos champs, et les cris de ces moissonneurs sont parvenus aux oreilles du Seigneur des Armées ' ».

Un tel enseignement évangélique élève singulièrement le débat. Quel que soit l'objet propre de sa réflexion, le penseur catholique est établi dans une souveraine liberté spirituelle par rapport aux prestiges de la richesse, tant celle qu'on détient que celle qu'on envie. Il professe l'estime de la pauvreté chrétienne, le respect et le service du pauvre qu'honore Jésus-Christ ; il se défend des séductions d'un égalitarisme irréel, mais se garde, sur le conseil de Saint Jacques, de jamais faire acception des personnes du fait de leur condition de fortune 7 ; il n'oublie pas non plus que, dans la vision chrétienne d'une société où la richesse serait mieux distribuée il y aura toujours place pour le renoncement et la souffrance, héritage inévitable mais fécond ici-bas, qu'en vain une conception matérialiste de la vie ou l'illusion d'une justice parfaite durant ce pèlerinage terrestre voudraient rayer des perspectives humaines. Enfin, face à la multitude des indigents, dont la détresse crie vers le ciel, l'appel pres-





















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sant de Saint Jean lui trace son devoir : « Si quelqu'un possède les biens de ce monde et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeurerait-il en lui ? 8 ». Comment donc, dans le monde contemporain, inscrire cette charité effective et efficace dans l'ordre économique et social, comment l'inscrire d'abord en termes de justice, car pour être authentiquement vraie, la charité doit toujours tenir compte de la justice à instaurer et ne pas se contenter de pallier aux désordres et insuffisances d'une injuste condition ?

La vie économique doit être organisée de telle sorte que les biens soient répartis équitablement entre tous :

La fin de l'organisme économique et social, à laquelle il faut ici se référer, est de procurer à ses membres et à leurs familles tous les biens que les ressources de la nature et de l'industrie, ainsi qu'une organisation sociale de la vie économique ont le moyen de procurer. Et, précise l'Encyclique Quadragesimo Anno, « ces biens doivent être assez abondants pour satisfaire aux besoins d'une honnête subsistance et pour élever les hommes à ce degré d'aisance, qui, pourvu qu'on en use sagement, ne met pas d'obstacle à la vertu, mais en facilite au contraire grandement l'exercice » '.

La répartition est évidemment en dépendance étroite de la production.

8 I Jean III, 17-18. ^ A. A. S., 23, 1931, p. 202. 10 Radiomessage du 1er juin 1941.




Or, s'il est vrai que, pour satisfaire à cette obligation, le moyen le plus sûr et le plus naturel est d'accroître les biens disponibles par un sain développement de la production, encore faut-il, dans la poursuite de cet effort, garder le souci de partir justement les fruits du labeur de tous. « Si une telle juste distribution de biens n'était pas réalisée ou n'était qu'imparfaitement assurée, le vrai but de l'économie nationale ne serait pas atteint ; étant donné que, quelle que fût l'opulente abondance des biens disponibles, le peuple, n'étant pas appelé à y participer, ne serait pas riche, mais pauvre » 10.

Il faut rendre possible à tous l'accession à la propriété, et donner tous de vraies responsabilités dans l'organisation de l'économie.

Cette distribution de base se réalise originairement et normalement en vertu du dynamisme continuel du processus économique et social que Nous venons d'évoquer ; et c'est, pour un grand nombre d'hommes, l'origine du salaire comme rétribution de leur travail. Mais il ne faut pas perdre de vue que, sous l'angle de l'économie nationale, ce salaire correspond au revenu du travailleur. Chefs d'entreprise et ouvriers sont ici coopéra-teurs dans une oeuvre commune, appelés à vivre ensemble du bénéfice net et global de l'économie, et sous ce rapport, leurs relations mutuelles ne mettent aucunement les uns au service des autres. « Toucher son revenu, disions-Nous, est un apanage de la dignité personnelle, de quiconque, sous une forme ou sous une autre..., prête son concours productif au rendement de l'économie nationale » Mais dès lors que tous « mangent à la même table », pour ainsi dire, il apparaît équitable, tout en respectant la diversité des fonctions, et des responsabilités, que les parts de chacun soient conformes à leur commune dignité d'hommes, qu'elles permettent en particulier à un plus grand nombre d'accéder à l'indépendance et à la sécurité que donne la propriété privée et de participer avec leurs familles aux biens de l'esprit et de la culture auxquels sont ordonnés les biens de la terre. En outre, si patrons et ouvriers ont un intérêt commun à la saine prospérité de l'économie nationale, pourquoi ne serait-il pas légitime d'attribuer aux ouvriers une juste part de responsabilité dans la constitution et le développement de cette économie ? Cette remarque que Nous faisions naguère 12 n'est-elle pas d'autant plus opportune que, dans les difficultés, les insécurités et les solidarités de l'heure présente, des décisions d'ordre économique s'imposent parfois au pays qui engagent l'avenir de la communauté nationale et souvent même aussi l'avenir de la communauté des peuples.

L'économie ne remplira pas ce rôle spontanément, il faut l'organiser :

Ces quelques réflexions montrent déjà la difficulté d'une saine distribution : pour répondre aux exigences de la vie so-

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ciale, elle ne saurait être abandonnée au libre jeu des forces économiques aveugles, mais doit être envisagée au niveau de l'économie nationale, car c'est là que se prend une claire vision de la fin à poursuivre, au service du bien commun temporel. Or, qui considère ainsi les choses, est conduit à s'interroger sur les fonctions, normales encore que restreintes, dévolues à l'Etat en ces matières.

Pie XII définit le rôle de l'Etat en la matière :

Tout d'abord le devoir d'accroître la production et de la proportionner sagement aux besoins et à la dignité de l'homme pose au premier plan la question de l'ordonnance de l'économie sur le chapitre de la production. Or, sans substituer leur omnipotence oppressive à la légitime autonomie des initiatives privées, les pouvoirs publics ont ici un rôle indéniable de coordination, qui s'impose plus encore dans l'enchevêtrement des conditions actuelles surtout sociales. En particulier, ce n'est pas sans leur concours que peut se constituer une politique d'ensemble qui favorise l'active coopération de tous et l'accroissement de la production des entreprises, sources directes du revenu national. Et, si l'on pense à tant de richesses qui dorment ou se perdent dans le gaspillage, mais qui, remises en circulation, pourraient concourir, par un emploi judicieux et profitable, au bien-être de tant de familles, n'est-ce pas encore servir le bien commun que de contribuer opportunément à faire renaître la confiance, à stimuler le crédit, à décourager l'égoïsme et à favoriser ainsi un meilleur équilibre de la vie économique ?

Mais c'est aussi le propre de l'Etat de veiller à ce que les plus pauvres ne soient pas lésés injustement. Sur ce point, l'enseignement de Nos prédécesseurs est formel : dans la protection des droits privés, les gouvernants doivent se préoccuper surtout des faibles et des indigents : « La classe riche, observait Léon XIII, se fait comme un rempart de ses richesses et a moins besoin de la protection publique. La masse indigente, au contraire, sans ressources pour la mettre à couvert, compte surtout sur le patronage de l'Etat » ls. C'est ainsi que, devant l'insécurité accrue d'un grand nombre de familles, dont la condition précaire risque de compromettre les intérêts matériels, culturels

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et spirituels, des institutions s'efforcent, depuis quelques années, de corriger les maux les plus flagrants qui résultent d'une distribution trop mécanique du revenu national. Laissant une légitime liberté aux responsables privés de la vie économique, ces institutions, suffisamment indépendantes elles-mêmes du pouvoir politique, peuvent devenir, pour la masse des petits salariés et des pauvres de toute catégorie, une indispensable compensation aux maux engendrés par le désordre économique et monétaire. Il convient toutefois d'en étudier avec prudence les modalités et il ne serait pas possible de s'engager sans réserve dans une voie, où les excès de la fiscalité risqueraient de compromettre les droits de la propriété privée et où les abus de la sécurité collective pourraient porter atteinte à ceux de la personne et de la famille.

Grâce aux efforts des catholiques, on pourrait envisager la création d'un ordre économique plus sain :

Ainsi, à égale distance des erreurs du libéralisme et de l'étatisme, l'Eglise vous invite-t-elle à poursuivre vos recherches dans la voie qu'elle a maintes fois tracée. « La grande misère de l'ordre social, disions-Nous récemment, est qu'il n'est ni profondément chrétien ni réellement humain, mais uniquement technique et économique, et qu'il ne repose nullement sur ce qui devrait être la base et le fondement solide de son unité, c'est-à-dire le caractère commun d'hommes par la nature, et de fils de Dieu par la grâce de l'adoption divine » Puissent les travaux de cette Semaine Sociale projeter une sereine lumière sur cet ensemble de problèmes, dont les répercussions sont considérables. Dieu veuille écarter des possédants les écueils spirituels de la richesse, des prolétaires, les épreuves inhumaines de la misère, attirer les uns et les autres à l'esprit évangélique de pauvreté et de service, et permettre à tous d'opérer, dans des conditions mieux équilibrées de vie économique et sociale, l'oeuvre, seule nécessaire, de leur salut ! C'est avec ce voeu que, d'un coeur paternel, Nous appelons sur les prochaines assises de votre Université sociale une large effusion de grâces divines et vous accordons, ainsi qu'à tous les maîtres et auditeurs de la Semaine, la Bénédiction apostolique.





14 Discours du 31 janvier 1952 à l'Union Chrétienne des Chefs d'entreprises d'Italie, cf. p. 36.

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ALLOCUTION A S. EXC. LE Dr MAX HENRIQUEZ URENA AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

(11 juillet 1952) 1


Le nouvel ambassadeur ayant remis ce jour ses lettres de créance, le Souverain Pontife lui dit :

La présentation des Lettres, par lesquelles Son Excellence monsieur le Président de la République Dominicaine vous accrédite auprès de Nous comme Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire, Nous a causé l'agréable impression de ces rencontres où domine la note aimable de la cordialité.

C'est la conséquence naturelle d'une histoire de fécondes relations entre le pays qui donna origine au Siège Primatial des Indes, fameux par une culture où l'humain se fondait avec le religieux, et le Siège de Pierre, relations qui ont trouvé une digne expression dans les paroles — si mesurées et si justes, — de Votre Excellence, et surtout dans votre affirmation que seul un sens spirituel de la vie pourra offrir au monde le bien-être et la paix.

Excellence, dans votre longue carrière d'universitaire et de publiciste ; dans les nombreuses et délicates missions officielles que vous avez si brillamment accomplies, — parmi lesquelles Nous Nous rappelons avec une affection particulière celle qui vous fit assister aux premières heures de Notre Pontificat — ; dans les longues études et heures de réflexion que supposent vos savantes et abondantes publications, vous aurez pu tout d'abord pénétrer du point de vue spéculatif puis vérifier dans la pratique la véracité d'une semblable affirmation.

En effet aucune manifestation n'est aussi capable de préoccuper n'importe quel esprit serein et éclairé que ce désir d'éloigner de la vie des hommes et des peuples la véritable religion, comme si le progrès des nations et leur marche en avant exigeaient de commencer par se débarrasser d'un lest si incommode.

Il sera, au contraire, toujours certain que la vie des nations et le développement naturel et légitime de la société, de même que la félicité des individus, reposent principalement dans le respect des premiers principes, dans la reconnaissance des droits naturels et divins, dans la soumission aux lois justes. Et tout cela ne sera pas possible si l'on va chercher ces principes dans une philosophie, — désert stérile ! —, qui ignore les valeurs les plus fondamentales ; ou si l'observation de la loi ne repose pas sur les exigences imprescriptibles de la conscience religieuse, avant même la pure crainte de la sanction humaine, car, ainsi que l'a écrit en une forme lapidaire votre premier gouverneur, le génial Christophe Colomb « il faut... regarder en tout le devoir de la conscience ; parce qu'il n'y a point d'autre bien que le service de Dieu ; et parce que toutes les choses de ce monde ne sont rien, et l'autre est pour toujours » 2.

Votre beau pays, Monsieur l'Ambassadeur, — dont l'histoire est intimement liée aux premiers pas de l'expansion culturelle et religieuse dans le Nouveau Monde et que Nous n'avons pas l'intention de rappeler à présent parce que Nous l'avons déjà fait d'autres fois — l'a compris parfaitement en ouvrant une ample marge à la bienfaisante influence de l'Eglise surtout dans le domaine de l'éducation et sur le terrain social.

Les effets avantageux d'une attitude si raisonnable peuvent déjà se voir dans son relèvement actuel, qui est en train de placer son nom dans une position de plus en plus élevée et favorable.

Mais Nous sommes certain que ceux qui prudemment le gouvernent trouveront chaque jour des formules nouvelles pour protéger la sainteté et la pureté de ses foyers, pour faire que l'influence de l'enseignement religieux atteigne tous les degrés et tous les centres d'une manière effective, et pour provoquer














plus encore les vocations sacerdotales, en défendant en même temps contre les ennemis intérieurs et extérieurs, contre les fausses idéologies et les organisations dangereuses, le patrimoine spirituel d'un peuple qui, à juste titre, se glorifie d'une fidélité séculaire au Siège Apostolique.

La République Dominicaine, pour être singulière en tout, l'est jusqu'au point de vue géographique avec ses chaînes de montagnes et ses hauts sommets, que Nous Nous plaisons à considérer comme une facilité que vous offre la Providence pour vivre plus loin de la terre et plus près du ciel. Parmi ses monts et collines court, fraîche et vive, la plus incroyable abondance de cours d'eau et de ruisseaux, qui le fécondent jusque dans les plaines où ils débouchent en devenant d'importantes rivières ; et là encore Nous voulons voir la main de la Providence qui, par sa générosité divine, veut exciter et provoquer la vôtre.

Tout enfin semble coopérer à ce que l'on puisse reconnaître dans votre histoire une ligne centrale que le Seigneur n'a pas permis qu'elle se brisât ; Votre Excellence, Monsieur l'Ambassadeur, Nous sera témoin de ce que Nos plus fervents désirs et Nos plus ardentes prières sont pour que cette ligne se conserve et se consolide davantage chaque jour.

A cela, sans aucun doute, contribuera grandement la mission que Votre Excellence commence aujourd'hui sous de si heureux auspices et pour l'accomplissement de laquelle elle trouvera toujours auprès de Nous le plus large accueil et le plus bienveillant appui.


Pie XII 1952 - ALLOCUTION A UN GROUPE DE CHEMINOTS DE NAPLES