Pie XII 1953 - DE LA FONDATION DE L'UNIVERSITÉ D'ANTIGONISH


LETTRE DE LA SACRÉE CONGRÉGATION DES SÉMINAIRES AUX ÉVÊQUES DE FRANCE INTERDISANT LES STAGES DANS LES USINES

(27 juillet) 1933 1






Durant Vannée 1953, de grands remous furent provoqués dans la presse autour de la situation ecclésiastique des prêtres-ouvriers de France.

Sous l'impulsion de Son Em. le Cardinal Suhard, archevêque de Paris, un séminaire spécial était créé en 1944 à Lisieux pour préparer des prêtres voués à la Mission de France, c'est-à-dire aux régions et aux secteurs de vie les plus déchristianisés. De même une « Mission de Paris » était créée. Environ une centaine de prêtres appartenant à différents diocèses ou ordres devenaient prêtres-ouvriers.

Ces initiatives furent souvent vivement critiquées et il y eut de-ci de-là des excès regrettables, notamment de la part de l'un ou l'autre prêtre-ouvrier qui acceptait des responsabilités syndicales dans des groupes d'inspiration communiste.

Pour faire cesser certaines équivoques les autorités religieuses de France, sous l'inspiration de Rome, décidèrent de mettre fin à Vexpérience des prêtres-ouvriers et de suspendre momentanément l'activité du séminaire de la Mission de France.

C'est dans ce contexte que se place la lettre que voici, signée de Son Em. le Cardinal Pizzardo.

Il est à noter que l'êpiscopat de France se déclarait prêt à trouver une formule très heureuse a"apostolat sacerdotal dans le monde ouvrier 2.

1 D'après le texte français de la Documentation Catholique, t. L ; c. 1294.

2 On consultera sur les Prêtres Ouvriers la Documentation Catholique, t. XLIX, c. 1024, 1611, t. L, c. 1293, 1435.




En quelques diocèses de France l'usage s'est introduit de permettre aux séminaristes un « stage » en contact direct avec le

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DOCUMENTS PONTIFICAUX



STAGES DANS LES USINES



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peuple, dans le but de connaître plus intimement les masses déchristianisées au milieu desquelles, devenus prêtres, ils devront exercer leur ministère sacerdotal. Le cas n'est pas rare de jeunes aspirants au sacerdoce qui, pendant leurs vacances, s'engagent comme véritables ouvriers dans les usines ou les ports, sur les navires, dans les hôtels, etc.

Certes, on peut le croire, il est sincère le zèle qui anime de telles expériences apostoliques ; ces séminaristes obéissent au saint désir d'atteindre un monde si éloigné et pourtant si avide de l'idéal chrétien. On ne peut non plus mettre en doute la bonne foi de ceux qui, angoissés par le triste spectacle d'une société affreusement étrangère à l'influence de l'Eglise, s'étudient à découvrir de nouvelles méthodes d'apostolat et jugent légitime un entraînement spécifique des séminaristes dès leurs années de formation ecclésiastique.

La Sacrée Congrégation des Séminaires et des Universités n'entend pas prononcer un jugement de valeur sur la bonté théorique de telles initiatives, qui peuvent présenter des aspects indubitablement séduisants. Déjà, antérieurement, une telle considération a conseillé une attitude de prudente expectative : les faits eux-mêmes jugeraient les résultats pratiques. Mais les quelques années d'expérience autorisent maintenant, après des constatations documentées, à dire que de telles initiatives manquent leur but ; bien plus, elles apportent plutôt des résultats négatifs pour la formation des jeunes clercs, et, à cause de cela leur application ultérieure est à déconseiller.

En conséquence, cette Sacrée Congrégation, dans l'unique but de fournir à l'épiscopat de France cette collaboration que lui imposant ses graves devoirs, après mûre délibération, défend, de manière absolue, à tous les élèves des séminaires de France, sans aucune exception, de s'engager comme « stagiaire » en des travaux de quelque genre que ce soit. Et pour qu'il n'y ait aucune exception, la Sacrée Congrégation prie Leurs Excellences Révérendissimes les archevêques et évêques de révoquer toute permission qu'ils auraient éventuellement déjà accordée.

Grâce à l'oeuvre assidue et constante de sages éducateurs capables de mettre les séminaristes graduellement en contact avec la vie sans compromettre leur formation proprement ecclésiastique, nous pensons qu'il est possible, aujourd'hui encore, de former des apôtres authentiques à la hauteur des devoirs plus difficiles et spécifiques de l'évangélisation moderne. On ne doit pas oublier la précieuse collaboration du curé qui est l'auxiliaire naturel du séminaire dans la formation des clercs ; c'est lui, qui, sous sa responsabilité directe pendant les vacances, avec une vigilante prudence, aura soin d'initier les jeunes clercs aux différentes formes de l'apostolat.

Fort de cette amoureuse assistance, le séminariste pourra ainsi assimiler facilement les principes qui, peu à peu, feront de lui l'homo Dei ad omne opus bonum ïnstructus, l'habile ouvrier de la vigne du Seigneur.




CATHOLIQUES DE NAPLES



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RADIOMESSAGE AUX CATHOLIQUES DE NAPLES

(4 août 1953) 1






A l'occasion de la restauration de la basilique de Sainte-Claire à Naples, le Souverain Pontife a adressé aux Napolitains le message suivant :

L'esprit débordant de joie paternelle et spirituellement présent parmi vous, chers fils et filles de Naples, Nous désirons vous adresser Notre parole, aujourd'hui, alors que vous célébrez solennellement le retour à son antique splendeur de votre basilique de Sainte-Claire, relevée en si peu de temps des cendres des dévastations de la guerre, comme par un prodige de volonté et de foi.

Posf fata resurgam : semblent chanter les bronzes sacrés de sa solide tour indiquant la masse restaurée du temple qui, depuis plus de six siècles, est étroitement lié aux événements, à la culture, à l'âme populaire de Naples, si bien que le nom de la basilique et du monastère de Sainte-Claire revient fréquemment non seulement dans l'histoire de la cité et de l'ancien Royaume, mais aussi dans ses légendes populaires et dans les mélodieuses paroles de vos chansons.

Nous comprenons tout à fait la joie de chacun de vous à la résurrection de l'insigne monument, Nous qui avons éprouvé dans Notre esprit la douleur de sa destruction : Nous étions aussi spirituellement présent en ce tragique après-midi de deuil du 4 août 1943, lorsque l'aile destructrice de la guerre, pour ainsi dire au lendemain du massacre accompli dans Notre propre Rome, s'abattit impitoyablement sur votre belle ville, la transformant en un terrible bûcher, dans lequel furent atteints ou incendiés, en même temps que de vénérables églises, d'humbles maisons populaires, des palais chargés d'art et d'histoire, des chantiers et des usines, et fauchant d'innombrables victimes parmi d'innocentes et pacifiques familles. Cette seule attaque aérienne suffit à accumuler en une brève heure davantage de ruines et de deuils que n'importe quel cataclysme naturel douloureusement cité dans l'histoire de votre ville.

Et cependant, parmi tant de ruines sur lesquelles vous pleuriez ce jour-là, celle qui provoqua le plus de larmes fut sans aucun doute celle de votre basilique de Sainte-Claire, frappée pour ainsi dire à mort ou, certes, plus gravement que les autres édifices environnants. Lorsque le nuage qui pesait sur la ville fut dissipé par le vent, la basilique apparut méconnaissable dans son immense malheur : privée de son toit et avec seulement ses murs extérieurs noircis et éventrés, devenus désormais les gardiens désolés d'une masse informe de décombres. Ce qui quelques heures plus tôt était fresques précieuses, sculptures antiques, marbres brillants, autels sacrés, tout cela gisait réduit en cendres ; l'Aula Régis n'était plus désormais qu'une ruine fumante.

Ces blessures mortelles endolorirent profondément le coeur de tout fils de Naples, comme si elles avaient atteint quelque chose lui appartenant et pour ainsi dire lui-même. En effet, combien de souvenirs conservaient depuis des siècles ces murs sacrés ! Quelle riche source de vie religieuse culturelle et charitable avait jailli et coulait encore de cette demeure royale de Dieu et du couvent et du monastère annexes comprenant le célèbre cloître de majolique ! Ces édifices sacrés, avec les autres contigus et pareillement grandioses de diverses communautés régulières, représentèrent dans le passé le centre religieux et civil de Naples ; tous, cet après-midi-là, furent plus ou moins gravement mutilés.

Néanmoins la basilique de Sainte-Claire était la première par son antiquité et la vénération dont elle était l'objet. Sa fondation même, voulue par le roi Albert d'Anjou, qui y eut même son digne tombeau, et par son épouse Sancia de Majorque, à qui est dû en particulier le monastère, reflétait la grandeur d'esprit et la foi de la Naples du XIVe siècle. C'est là que furent proclamés et couronnés rois et reines ; c'est là, sous les auspices de la religion, que les autorités civiles prêtaient serment à leurs princes ; c'est là, par la volonté de Notre prédécesseur

saint Pie V, que le trophée de la bataille de Lépante — qui fut la victoire de toute la chrétienté — fut remis au pieux Jean d'Autriche. D'innombrables célébrations solennelles de l'Eglise parthénopéenne se déroulèrent entre ses murs, qui virent pour ainsi dire sans interruption prier et agir à leur ombre des saints et des saintes, pour lesquels votre cité fut toujours une mère accueillante, elle qi chaque année, aime à voir leurs statues d'argent apportées par le peuple — suivant une antique tradition qui sera bientôt reprise — à Sainte-Claire, pour le renouvellement du miracle qui a rendu célèbre dans le monde entier votre illustre martyr et patron, saint Janvier.

Il n'était pas possible qu'une ville, telle que la vôtre, si sensible aux valeurs spirituelles et si zélée à encourager les études historiques, auxquelles se consacrèrent toujours ses meilleurs esprits, se résignât à considérer comme irrémédiablement perdu un si grand passé de gloire, illustré et sculpté dans les tombeaux, dans les fresques, dans les objets d'art dont la basilique était la gardienne jalouse. Personne ne douta, dès le jour même de la dévastation, que Sainte-Claire se relèverait pour unir le passé et l'avenir et rétablir la fraîche source de vie religieuse au milieu du peuple. C'est à cette certitude unanime que doit être attribué le prodige de sa rapide renaissance, dont le premier mérite revient entre tous aux fils de Saint-François, qui entreprirent l'immense effort le lendemain même, peut-on dire, du désastre. Leur zèle pour la cause de Dieu et le voeu commun des Napolitains trouvèrent, dès le début, un accueil efficace auprès des autorités civiles, aussi bien de la nation que de la cité, qui accordèrent avec une louable libéralité les fonds appropriés pour une reconstruction complète. A celle-ci se mirent, avec un esprit décidé et une compétence éprouvée, les organismes affectés à l'exécution des restaurations difficiles, c'est-à-dire la Surintendance aux monuments de Naples, les éminents ingénieurs et tout un personnel actif. Comme les superstructures et les revêtements du XVIII8 siècle étaient irrémédiablement détruits, par un heureux choix il fut décidé de rendre à l'église son ancien aspect gothique provençal, dessiné au début du XIVe siècle par Gagliardo Primario. De la sorte, dix ans seulement après, à vous qui en pleuriez la ruine, la joie est donnée aujourd'hui, par la divine Bonté, d'admirer l'ancienne église angevine relevée des cendres dans la sereine austérité des arcs à ogives, des fenêtres doubles à colonnettes et des rosaces, et dans la simplicité linéaire des décorations qui vous rappellent avec davantage de fidélité les traditions de vos ancêtres.

Mais à votre légitime satisfaction actuelle d'avoir unanimement voulu mener à terme une oeuvre si ardue s'en ajoute une autre plus élevée et durable, celle d'être vous-mêmes l'objet de Notre admiration et de celle de toute l'Eglise. Un peuple qui sent qu'il ne peut laisser à l'abandon ses églises détruites ; un peuple qui, tout en étant pressé par de multiples nécessités d'ordre matériel, possède le courage et l'énergie de se courber pour recueillir et rassembler les restes brisés de son passé religieux et civil ; un peuple qui, avec la même volonté et la même activité avec lesquelles il reconstruit ses propres demeures et ses propres chantiers, sait trouver les moyens de réédifier la maison de Dieu et de la prière, est un peuple digne d'être désigné à l'admiration des anges et des hommes, car sa foi est profonde et vivante, sa civilisation élevée et parfaite.

Rendons donc grâces à la miséricorde de Dieu que ne soient pas rares sur la terre les peuples de cette trempe, qui, placés dans de semblables circonstances ne supportent pas de voir l'herbe folle de l'abandon recouvrir les ruines de leurs splen-dides églises. Toutefois à quoi servirait-il d'élever des édifices sacrés ou de les relever des décombres, si l'Eglise vivante, dont chacun de vous est une pierre, choisie et cimentée par le Christ en un unique Corps, gisait inerte en une léthargie spirituelle ? Qu'adviendrait-il d'elle, dans une région déterminée, si ses fils n'étaient pas continuellement vigilants et empressés à réparer les lésions que la faiblesse de la nature humaine ou les ennemis de Dieu lui causent, en lui enlevant les âmes par de faux mirages ? Pour vous, chers fils de Naples, comme pour tous les catholiques éprouvés par la guerre, la restauration des églises doit être une exhortation et une impulsion à un retour complet à la vigueur religieuse du passé. Les âmes qui connurent l'égarement provoqué par les tristes événements que la grâce divine a fait surmonter doivent se relever ; les institutions de piété et de charité doivent reverdir ; les moeurs publiques, qui furent si gravement ébranlées par le désordre général, doivent resplendir de nouveau de pureté chrétienne. Soyez surtout appliqués à défendre le patrimoine religieux de l'humble peuple si bon, actuellement choisi comme proie à utiliser pour des buts qui ne sont pas ceux auxquels il a droit, c'est-à-dire une plus grande dignité, une prospérité plus large et une juste liberté. Combien

serait-il plus ardu de réédifier les âmes une fois qu'elles auraient été détachées de l'Eglise et mises au service du matérialisme athée ! A quoi aurait-il servi de restaurer pour un tel peuple les antiques églises ? Dans une cité qui aurait abjuré Jésus-Christ, les temples sacrés, même s'ils restent debout, y demeurent comme des monuments sépulcraux et non, comme ils doivent être, des sources de vie éternelle, de bien-être et de civilisation.

Tel est l'appel que vous adresse silencieusement en l'heureux jour présent la basilique restaurée. Et tel est également le souhait de Notre coeur paternel en cette circonstance historique, rendue encore plus mémorable par la coïncidence du septième centenaire de la mort de la vierge d'Assise, sainte Claire, dont le peuple a voulu lui-même donner le nom à sa basilique déjà consacrée au Très Saint Corps du Christ2. Nous voulons renforcer cette exhortation et ce souhait par Nos prières au Très-Haut, afin que Notre chère Naples qui, parmi les grandes cités, est la plus proche de Notre propre Siège, conserve intacte l'ardeur de sa foi et, sous les auspices de la Mère Immaculée de Dieu qu'elle a vénérée depuis les temps les plus reculés avec une dévotion exemplaire, s'épanouisse en un heureux développement sur les voies du progrès chrétien et de la prospérité commune.










LETTRE A SON ÉM. LE CARDINAL FELTIN A L'OCCASION DU CENTENAIRE DE LA MORT D'OZANAM

(8 août 1953) 1






Le 8 septembre 1853 mourait Frédéric Ozanam ; cet anniversaire étant célébré à Paris, le Cardinal-Archevêque Feltin y était nommé Légat par la lettre suivante :

Un siècle s'est écoulé depuis qu'Antoine-Frédéric Ozanam rendit son âme à Dieu. A la mémoire de ce grand homme, la Société de Saint-Vincent de Paul, et Nous avons bien volontiers accueilli ce projet, se propose d'organiser des fêtes solennelles.

Les historiens des lettres et des institutions, en effet, ceux surtout qui professent la sagesse chrétienne, et la charité, s'accordent à reconnaître les services éminents qu'il a rendus à la civilisation chrétienne.

Parmi ses nombreuses oeuvres secourables, il convient de mentionner en premier lieu la pieuse et féconde Société qui porte le nom de « Conférence de Saint-Vincent de Paul », dont Ozanam est considéré à juste titre comme le fondateur. Cette Société si largement répandue aujourd'hui dans le monde entier, est grandement utile non seulement à tant de malheureux auxquels elle procure ses secours pour -les aider à vivre sur la terre et à acquérir le bonheur du ciel, mais aussi aux confrères eux-mêmes qu'elle forme par l'exercice des diverses oeuvres de charité chrétienne à la pratique intégrale de toutes les vertus.

C'est pourquoi Nous avons décidé Nous-même de rehausser de Notre autorité et de Notre présence l'éclat des fêtes du cen-
























tenaire qui vont se dérouler au mois de septembre dans la capitale de la France.

Ainsi donc, Notre cher Fils, vous que Nous avons récemment élevé à la très haute dignité de membre du Sacré-Collège, vous qui exercez le ministère pastoral à Paris, cette antique et illustre cité, Nous vous choisissons et déclarons par les présentes Notre Légat, pour présider, à Notre place et en Notre nom, ces fêtes et ces cérémonies. Nous vous concédons également la faculté de bénir en vertu de Notre autorité après avoir célébré la messe pontificalement, les fidèles présents, et de leur accorder une indulgence plénière à gagner aux conditions ordinaires prévues par l'Eglise.

Nous ne doutons pas que l'évocation de la mémoire de cet homme supérieur, remarquable par sa doctrine et sa piété, stimule de plus en plus chaque jour chez les chrétiens le zèle de la charité, et Nous prions Dieu instamment de vouloir bien combler les Conférences de Saint-Vincent de Paul de la surabondance de ses dons.

Que Notre Bénédiction apostolique soit la médiatrice et la messagère de ces faveurs, qu'elle soit le témoignage de Notre amour de prédilection : aussi c'est de tout coeur que Nous vous bénissons dans le Seigneur, vous, Notre cher Fils, et tous ceux qui prendront part aux solennités prochaines ainsi que le clergé et le peuple de Paris.

LETTRE

A L'OCCASION DU SEPTIÈME CENTENAIRE DE LA MORT DE SAINTE CLAIRE A ASSISE

(10 août 1953) 1






La lettre suivante fut adressée à Son Em. le Cardinal Clément Micara, protecteur des Frères Mineurs et des Clarisses.

En raison de l'affection particulière qui Nous lie au cher monde franciscain et Nous veut spirituellement présent à Assise pour la semaine des célébrations centenaires du bienheureux trépas de sainte Claire, Nous avons plaisir à désigner Votre Eminence comme Notre envoyé particulier à ces grandes cérémonies. Protecteur affectionné de la double famille du Poverello, Votre Eminence sera l'heureux messager de Notre dévotion et de Nos voeux. Auprès du sarcophage béni de celle qui fut l'insigne modèle de la pauvreté évangélique, Vous répéterez au Seigneur Notre affectueuse gratitude et celle de toute l'Eglise pour le témoignage toujours vivant et efficace rendu par la grande disciple de François à l'idéal chrétien. Et pour Nous, qui la formulons dans Notre coeur, Votre Eminence élèvera l'ardente prière, demandant à Dieu que le lumineux exemple de la noble et pauvre Claire, évoqué encore une fois dans le monde chrétien troublé par la soif de biens et de plaisirs, rappelle à la sagesse de l'Evangile, seule sauvegarde pour tous — individus et société — de la paix véritable et stable
















LETTRE

AUX PRÉSIDENTS DES CONGRÉGATIONS DES PROFESSEURS D'AUTRICHE

(11 août 1953) 1






Nous avons pris connaissance avec satisfaction et joie du rapport, riche en enseignement, que vous Nous avez fait parvenir le 26 du mois précédent, sur l'histoire, les normes et le but de « l'Enseignement catholique en Autriche » et du soixantième anniversaire de celui-ci.

Avec satisfaction parce que votre Association — après de pénibles années de persécution par un gouvernement sectaire qui sciemment s'opposait à l'enseignement doctrinal de l'Eglise et à la « Weltanschauung » des catholiques — redevient une puissance morale qui représente aujourd'hui la plus grande organisation enseignante d'Autriche.

Nous sommes rempli de consolation et de joie puisque Nous sommes en mesure de constater que l'Enseignement catholique d'Autriche prend fait et cause pour les principes de l'éducation catholique, avec la même fidélité que l'ancienne « Association Scolaire » fondée, il y a plus de soixante ans, par le Docteur Gaspard Schwartz.

Plein de reconnaissance envers la Providence divine, Nous embrassons d'un coup d'oeil tout le bien qu'a produit votre Soda-lité, dans votre patrie autrichienne, sur le terrain de l'Ecole et du Foyer, de l'Eglise et de l'Etat. Et Nous souhaitons qu'il en soit de même pour l'avenir !

Si les événements terribles de la décade écoulée nous ont appris quelque chose, c'est certainement ceci : que le développement culturel de tout l'homme, dans sa structure générale, doit se faire dans l'esprit du Christ, suivant ces ressources éducatives qu'il a déposées dans son Institution et par la sagesse formative qu'a accumulée Son Eglise au cours de près de deux millénaires. Cependant, cette sagesse est d'autant plus pleinement productive qu'une confiance mutuelle et qu'une collaboration féconde existent entre l'Ecole et le Foyer — ainsi que Nous l'avons démontré à l'occasion de Notre Jubilé d'Argent d'Episcopat2 — surtout en opposition à une Ecole influencée par l'esprit du matérialisme lequel empoisonne et anéantit ce que père et mère ont édifié avec peine dans un foyer chrétien.

C'est pourquoi Nous Nous réjouissons de l'apport puissant dont est cause la Revue de votre Sodalité : « Die Österreichische Pädagogische Warte » en faveur du développement de rapports vivants entre Ecole et Foyer, apport qui se continue sans cesse.

Nous implorons la Lumière et la Grâce divines sur vos plans, vos travaux, vos espoirs, et Nous vous accordons à vous tous qui participerez aux prochaines fêtes jubilaires à Vienne, et à tous ceux qui sont en esprit avec vous et appartiennent à vos rangs, comme gage de l'Amour surabondant du Maître divin, la Bénédiction apostolique.



2 Cf. Radiomessage du 13 mai 1942.


UNIVERSITE GREGORIENNE



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LETTRE APOSTOLIQUE AU RÉV. PÈRE ABELLAN, S. J. POUR LE QUATRIÈME CENTENAIRE DE L'UNIVERSITÉ GRÉGORIENNE

(12 août 1953) 1






Par un projet bien opportun l'Université Pontificale Grégorienne a voulu raviver le souvenir du quatrième centenaire de sa constitution par une grande solennité et un nombreux concours d'élèves et de savants de toute nation, dans le but de payer d'abord à Dieu de justes actions de grâces pour tant et de si grands bienfaits accordés pendant ces siècles et pour promouvoir de toutes ses forces, dans l'intérêt de tous, des liens intimes entre les élèves anciens et récents et avec les autres Académies et Athénées, ceux surtout qui s'occupent de l'instruction des ministres sacrés.

Et en effet, nous rappelant les fastes des premiers temps, il convient d'abord que nous soyons reconnaissants à Dieu, qui a voulu que la semence jetée au milieu du seizième siècle par saint Ignace soit si bien arrosée, que comme un arbre croissant au cours des siècles elle orna l'Eglise catholique d'hommes profondément érudits, elle produisit de remarquables monuments de toutes sciences et répandit largement la lumière de la vérité, par ses élèves, sur le monde aveuglé.

L'Université Grégorienne, qui est le « Studium générale Pontifical des sciences ecclésiastiques, immédiatement soumis à l'autorité du Souverain Pontife lui-même, qui le gouverne par la Sacrée Congrégation des Séminaires et Universités, mais en a confié la direction et la charge à la Compagnie de Jésus »

(Statuts a a, § a), a été fondée en effet dans le très noble but « d'être dans la Ville un Séminaire de toutes les nations, mettant en tout temps à la disposition de l'Eglise une foule de docteurs d'élite pour propager et répandre par toute la terre l'authentique doctrine de Jésus-Christ puisée à Rome aux sources les plus pures, en même temps que le respect, l'amour et la fidélité envers la Chaire du Bienheureux Pierre » (Statuts, a. 1,

§2)"

Or cette universalité des études et des élèves, cette fidélité toujours entière envers le Siège Romain, sont les eminentes propriétés de cette Université, qui en a été ornée pendant déjà quatre siècles et en est parée encore davantage à notre époque.

Le Collège Romain en effet, commencé par saint Ignace, avec une humilité extrême, dans une étroite maison, sous le mont Capitolin l'an 1551, devint après deux ans déjà Studium generale, du vivant de son saint fondateur, et il joignit aux arts libéraux l'étude des sciences philosophiques et théologiques, grâce à laquelle elle revêtit, ayant reçu des Pontifes Romains le pouvoir de conférer les grades académiques au même titre que les plus célèbres Académies de l'époque, celles de Paris, Salamanque, Louvain, Alcalá, le caractère de vraie Université. Plus tard enfin, par l'addition, avec le consentement et par la volonté des Souverains Pontifes, des Facultés de Droit Canon, d'Histoire ecclésiastique et de Missiologie, et l'adjonction par Notre Prédécesseur Pie XI, des Instituts Biblique Pontifical et d'Etudes Orientales — ceux-ci jouissant cependant d'un droit propre — elle en arriva heureusement à être, pour user des termes de Notre même Prédécesseur, « une vraie, parfaite Université de toutes les sciences ecclésiastiques pleinement adaptée aux besoins des temps » 2.

C'est donc à bon droit que « parmi tant d'Athénées heureusement érigés dans ce centre du monde chrétien ou à y ériger à propos, elle seule devenait plus entièrement et apparaissait plus manifestement au sens propre et strict Université ou Studium generale de toutes les sciences ecclésiastiques », comme le porte la Lettre apostolique de Notre même Prédécesseur « Gré-gorianam Studiorum Universitatem » du 21 juillet 1932, que Nous avons Nous-même signée comme Cardinal-secrétaire d'Etat et que, élevé maintenant à la Chaire Romaine, Nous confirmons de tout coeur.












A ces authentiques Facultés, s'ajouta ensuite par la volonté des Souverains Pontifes l'enseignement dans cet Athénée de disciplines comme l'Ecole de Théologie Ascétique, l'Ecole Supérieure de Littérature Latine, l'Enseignement religieux supérieur pour laïcs. Et en outre, conformément aux exhortations des Souverains Pontifes, qui avec grand soin insistèrent fréquemment sur l'étude particulièrement nécessaire à notre époque des questions sociales, un Institut de Sciences Sociales annexé à la Faculté de Philosophie fut heureusement fondé, et déjà il produit des fruits heureux.

Et ce n'est pas Université des Etudes, mais aussi des Nations que peut à très bon droit s'appeler l'Université Grégorienne. Dès ses débuts en effet, ce fut l'intention de saint Ignace et la volonté des Souverains Pontifes, que le Collège Romain soit un séminaire de ministres sacrés, auquel les jeunes gens à préparer aux Ordres accourraient en foule du monde entier, pour que, formés à la piété et instruits des sciences sacrées, ils répandent ensuite plus efficacement dans toutes les nations par la parole et confirment par l'exemple de leur vie ce qu'ils auraient appris ici. C'est donc rapidement qu'une jeunesse studieuse de nations diverses eut ici ses collèges, auxiliaires des maîtres de l'Université Grégorienne. Et déjà quarante collèges de clercs séculiers et quatre-vingts Ordres et Congrégations de Religieux envoient leurs élèves étudier à cette Université, qui donne par conséquent une admirable représentation de l'Eglise catholique une et universelle. Cela avait été assurément prévu par Notre prédécesseur Grégoire XIII, qui donna son nom à cette Université et qui, avec la première pierre du nouveau Collège, qui allait être édifié avec une extrême munificence, voulut faire enfouir des pièces de monnaie, frappées à dessein, et portant en paroles gravées l'intention du Pontife : « Collège de toutes les Nations, Séminaire de toutes les Nations ».

Le soin assidu et continuel et l'intérêt singulier dont, dès ses débuts, les Pontifes romains entourèrent cette oeuvre prouvent assez quels fruits abondants étaient attendus de cette Université pour le bien de l'Eglise. L'union la plus grande au Siège Apostolique issue de la proximité et de la mentalité des maîtres qui en étaient si pénétrés, répondait de l'intégrité de la doctrine, de l'amour et de la fidélité envers les Successeurs de Pierre. L'attente ne fut pas trompée ; les élèves de toutes régions, sans distinction d'institut religieux, fréquentèrent en effet les auditoires du Collège Romain, et de retour dans leur patrie après avoir terminé leurs études, ils prêchèrent la totale et pure doctrine de la foi catholique, et firent courageusement et fidèlement progresser l'amour pour le Siège Apostolique et l'union avec lui, les consacrant plus d'une fois de leur sang.

Ce n'est donc pas sans motif que l'Université Grégorienne, parcourant les souvenirs du passé, a choisi pour patron Robert Bellarmin, cet illustre Docteur de l'Eglise et Cardinal, qu'elle eut autrefois pour Professeur et Recteur ; son nom même proclame un travail obstiné et docile envers le Siège Apostolique ; sa science supérieure et ses magnifiques ouvrages De contro-versiis christianse fidei ouvrirent une voie nouvelle en théologie et préparèrent des armes très solides à tous ceux qui seraient après lui les défenseurs de la foi catholique.

Bellarmin fut d'ailleurs suivi par d'autres Docteurs de cet Athénée, qui par leur profonde érudition dans les sciences sacrées aidèrent remarquablement le Saint-Siège, soit en s'acquit-tant des fonctions les plus élevées, soit en aidant comme consul-teurs les Conseils de l'Eglise, soit en apportant un travail important pour la préparation de ses actes les plus insignes, comme la réforme du calendrier effectuée par Grégoire XIII, le Concile Oecuménique du Vatican, les solennelles définitions dogmatiques de l'Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge et de sa glorieuse Assomption au Ciel.

Cette intégrité des Professeurs et Elèves dans le maintien de la foi catholique et l'aide continuelle apportée au Siège Apostolique, jamais Nos Prédécesseurs n'ont omis de les reconnaître explicitement ; et en rappelant maintenant ces témoignages, Nous les faisons nôtres. Léon XII par exemple dans la Lettre apostolique « Cum multa » du 17 mai 1824, évoquant le passé, affirme solennellement : « Parmi les nombreuses institutions établies très providentiellement dans Notre Ville par les Souverains Pontifes, intéressant au plus haut point le salut et le profit du peuple chrétien, dépasse certes les autres le Collège Romain, élevé grâce à la libéralité de Grégoire XIII en une considérable et très magnifique construction pour l'enseignement de la religion et des bonnes moeurs ; il a toujours mérité de Nos Prédécesseurs de toutes les époques d'insignes témoignages de sollicitude empressée et d'affection paternelle ». Et un siècle après la prononciation de ces paroles, Notre Prédécesseur Pie XI n'hésita pas à affirmer ce qui suit : « En Nous rappelant les

réalisations de cet Athénée depuis son rétablissement, bien des choses se présentent à Notre esprit, qui confirment que ses maîtres ont fourni à ce Siège Apostolique, pendant ce laps de temps, une telle aide qu'elle comblait avec abondance tout son espoir » 3.

Et lorsque Notre même Prédécesseur Pie XI décida que le Grand Chancelier de l'Université Grégorienne Pontificale et des Instituts Pontificaux Biblique et Oriental qui lui sont annexés, serait à l'avenir le Cardinal Préfet en exercice de la Sacrée Congrégation des Séminaires et Universités, il accorda ce gage insigne de bienveillance « eu égard aux liens absolument particuliers de soumission et de vigilance qui ont attaché absolument toujours et sans aucune interruption l'Université Grégorienne à ce Siège Apostolique, et l'attachent toujours plus que jamais » 4.

Cette autorité spéciale du Siège Apostolique sur l'Université Grégorienne, le même Souverain Pontife Pie XI l'a enfin de nouveau exprimée, en voulant « dans les accords mêmes de Latran avec le Royaume d'Italie, la faire reconnaître comme chose pontificale, et dotée de droits particuliers » 5.

Ces signes très manifestes de bienveillance des Pontifes Romains envers l'Université Grégorienne ont toujours été considérés par elle comme des gages des dons célestes.

Le Dieu Tout-Puissant a voulu en effet élever à la fonction épiscopale dans toutes les parties du monde un grand nombre de ses élèves, formés si exactement à l'amour et à la soumission envers le Siège Apostolique ; Il a voulu en agréger beaucoup, dans le but d'aider de leurs avis le Pontife Romain lui-même, à l'ordre très considérable des Cardinaux ; Il a voulu élever treize d'entre eux aux honneurs du Pontificat suprême, et leurs noms resplendissent parmi ceux des plus brillants Pontifes : Nous citons Grégoire XV, Urbain VIII, Innocent X, Clément IX, Clément X, Innocent XII, Clément XI, Innocent XIII, Clément XII, Léon XIII, Benoît XV, Pie XI ; Il a voulu enfin par un inscrutable conseil de sa Providence Nous faire aussi parvenir au sommet de la Chaire de Rome, Nous qui dans Notre jeunesse avons fréquenté les écoles grégoriennes.

Et pour ne pas Nous étendre trop longuement sur la mémoire de ceux qui ont brillé par l'exemple d'une vertu reconnue, qu'il Nous soit néanmoins permis de rappeler ceux qui ont reçu les honneurs de la canonisation : Robert Bellarmin, Camille de Lellis, Léonard de Port-Maurice, Jean-Baptiste de Rossi, Jean Leonardi, Louis de Gonzague, Jean Berchmans ; il faut y ajouter un très grand nombre de Bienheureux, qui ont ou excellé dans la pratique de toutes les vertus, ou, rougis de leur sang, donné par leurs blessures et leur mort un splendide témoignage d'amour envers le Christ et son Eglise.

Ces brillants exemples de vertu et de science de vos anciens vous montrent donc, Professeurs et Elèves de l'Aima Mater, un chemin sûr et glorieux. Continuez à cultiver dans votre Athénée le caractère universel des études et des nations, comme l'ont voulu son fondateur et les Pontifes Romains et comme le requiert le nom d'Université ; continuez à garder une très parfaite unité de doctrine et de charité et à défendre la très ferme communion avec le Siège de Pierre ; continuez à cultiver avec soin cet esprit d'apostolat, si vigoureux chez vos prédécesseurs. Votre Athénée s'honore à juste titre d'avoir recherché d'un pas toujours égal le progrès des sciences, dans un attachement obstiné à l'immuable vérité, jamais timide dans la recherche de la vérité. En cette matière une longue expérience et pratique humaniste a préparé cet admirable Code, ou « Ratio Studiorum », qui a joui au cours des siècles d'une constante et très célèbre réputation ; à ce propos, vous avez adapté avec prudence la « philosophia perennis » aux progrès des autres disciplines, et tout en sauvegardant religieusement le trésor des anciens théologiens, vous vous êtes aussi adonnés à l'étude des Saints Pères, de la Théologie Morale, des Saints Canons et de l'Histoire Ecclésiastique.

C'est pourquoi, lorsque Léon XIII, Notre Prédécesseur, voulut renouveler la Philosophie et la Théologie par le rétablissement de l'étude de la doctrine du Docteur Angélique, vous avez voulu compter au nombre de ses plus fidèles adeptes. De même aussi à notre époque, lorsqu'il fallait développer la méthode d'enseignement des sciences sacrées en vue de nouveaux besoins, par l'établissement de nouvelles chaires qui formeraient des Docteurs préparés aux problèmes les plus subtils et les plus vastes, vous avez établi de nouveaux règlements des études supérieures, approuvés ensuite par la Constitution Apostolique Deus scientiarum Dominus, et vous continuez toujours à les observer avec fidélité et succès. Veillez donc à garder intact ce plan d'études laissé par vos anciens, et attachés aux doctrines solides, ne méprisez pas de poursuivre avec soin de nouveaux progrès de recherches.

Séduits par l'ampleur de ce programme et par son adaptation à notre temps, les élèves du Monde entier viendront à vous en foule à l'avenir, selon Notre total espoir, appuyés sur l'espérance certaine que cette Aima Mater des études peut leur donner cette parfaite formation qui leur permette, de retour chacun dans leur pays, de remplir leur fonction apostolique. Qu'en fréquentant vos écoles, ils sentent cette union des âmes, qui cimente les volontés pour une même fonction et exprime en acte l'unité de l'Eglise par la charité. A notre époque en effet, plus que jamais, l'union et l'harmonie du travail de tous, sans dispersion, obtiendront la victoire sur les ennemis. Mais vous savez très bien que manqueront et cette harmonie des travaux et la victoire entière et certaine, si le combat contre la malice de l'erreur n'est pas engagé sous la conduite du seul Christ et de son Vicaire sur la terre.

Que cette Université, appelée Grégorienne du nom d'un Grand Pontife, soit enfin toujours réellement Pontificale, ce qui vous sera facile, puisque voisins par le territoire de la Chaire Romaine de vérité, vous pouvez puiser à cette source même la vérité incorruptible. Suivant les traces de Saint Ignace, fondateur et père du Collège Romain, et qui a laissé les merveilleuses règles « pour sentir avec l'Eglise » et les a exprimées par sa vie, tenez fermement la doctrine du Christ, qui est gardée intacte, livrée intacte, par l'infaillible magistère de la Chaire de Pierre.

Que dans sa bienveillance Dieu accorde que des écoles de cette Université, s'avancent dans le champ ouvert de l'apostolat des troupes toujours nouvelles de prêtres, qui unissent à une science des plus profondes le zèle des âmes, qui recherchent non leur gloire mais celle de Jésus-Christ et le salut éternel des hommes, sans distinction de patrie, sans l'omission d'aucun labeur, dans le support courageux de tous les sacrifices, même de la vie.

Que la Bienheureuse Vierge Marie, que vous invoquez comme « Siège de la Sagesse » et Patronne, vous accorde de même, qu'en souvenir des bienfaits et des grandes oeuvres accomplies précédemment, vous conserviez intacts comme un glorieux héritage les enseignements et les vertus de vos prédécesseurs, et particulièrement le zèle et la fidélité envers le Siège Apostolique et que vous les transmettiez à ceux qui vous suivront.

Que soit l'augure de ces biens salutaires et le témoignage de Notre bienveillance la Bénédiction apostolique, qu'à vous d'abord, cher fils, à chacun et à tous les dirigeants, maîtres et élèves Nous accordons avec une paternelle affection *.





























































On lira aussi p. 515.



























Pie XII 1953 - DE LA FONDATION DE L'UNIVERSITÉ D'ANTIGONISH