PieXII 1955 - SCIENCES HISTORIQUES


ASSOCIATIONS AMERICANO-EUROPEENNES

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plusieurs Etats d'Europe eurent repris contact avec l'Amérique, un vaste mouvement de sympathie incita bon nombre d'Européens à intensifier les relations culturelles entre les Etats-Unis et leur propre pays. A côté d'associations plus anciennes, parmi lesquelles Nous retiendrons YAssociazione Italo Americana, fondée en 1919 et qui vous a invités à ce congrès, des sociétés nouvelles se sont constituées par initiative privée, afin de multiplier les occasions de rencontre avec l'Amérique dans tous les domaines de la culture, et de la faire ainsi mieux connaître par le public européen. En 1950, il apparut que ces diverses associations trouveraient, à s'unir sur le plan européen, un précieux stimulant et l'occasion d'échanges plus féconds. C'est ainsi que naquit le Congress of European American Associations, destiné à coordonner l'activité des associations membres, en vue de promouvoir et entretenir les bonnes relations entre l'Europe et l'Amérique.

Nous n'avons pas l'intention de passer en revue les aspects extrêmement variés que présente votre activité suivant les divers pays. Nous voudrions simplement en évoquer quelques idées directrices, particulièrement dignes de considération.

Ceffe collaboration doit d'abord viser à une meilleure connaissance utuelle.

Le premier objectif que vous poursuivez est de favoriser, entre les Etats-Unis et les pays européens, une meilleure connaissance mutuelle et, pour cela, de redresser les informations inexactes, de combattre les préjugés, d'assainir au maximum le climat des échanges internationaux ; c'est là en effet une condition indispensable à la collaboration efficace des gouvernements, que vous tendez à préparer et faciliter.

Les relations touristiques et culturelles en général apportent à chacun des partenaires des occasions d'enrichissement, invitent à un effort de réflexion, à une mise au point, à l'approfondissement des idées et des conceptions, qui prévalent de part et d'autre. Elles contribuent à développer une condition essentielle de la concorde : le respect des traits originaux propres à chacun des peuples.

Au cours des dernières décades, la recherche scientifique et les progrès techniques qui en découlent, se sont engagés dans la voie d'un développement rapide et d'une spécialisation très


DISCOURS AUX MEMBRES DU CONGRÈS DES ASSOCIATIONS AMÉRICANO-EUROPÉENNES

(18 septembre 1955) 1

Le Congrès des associations américano-européennes tenait sa cinquième assemblée annuelle sous la présidence d'honneur de Son Altesse Royale, le prince Bernard des Pays-Bas. Les membres du Congrès furent, reçus en audience par Sa Sainteté Pie XII, le dimanche matin, 18 septembre, à Castelgandolfo. Le Pape leur adressa ce discours :

Des efforts considérables ont été déployés ces derniers temps par les peuples de l'Occident pour chercher les moyens d'assurer une paix durable. Les chefs d'Etat s'ingénient à trouver les formules politiques, économiques, militaires, capables de consolider toujours davantage les liens, souvent fragiles, qui unissent entre elles leurs nations. Ces tentatives revêtent sans aucun doute la plus grande importance, et l'on ne peut qu'y applaudir. Mais elles supposent à l'échelon inférieur, entre les peuples eux-mêmes, un accord préalable, une bonne entente, une compréhension, qui puissent fournir aux travaux des dirigeants une base suffisamment stable, offrant des garanties sérieuses de solidité.

Le Saint-Père se réjouit de la collaboration entre l'Amérique et l'Europe.

C'est pourquoi Nous apprécions hautement le but que se propose le Congrès des associations américano-européennes qui vous réunit maintenant à Rome pour sa cinquième Assemblée annuelle. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, quand

poussée. La diversification du champ du savoir, le renouvellement fréquent des instruments de travail, théoriques et pratiques, le rythme même du progrès appellent nécessairement des échanges plus réguliers entre savants, techniciens, directeurs d'entreprises, non seulement par les congrès ou les rencontres personnelles, mais surtout par le texte imprimé : revues, journaux, périodiques. Le grand public lui aussi suit avec intérêt, grâce à la presse de vulgarisation, le perfectionnement des techniques et le mouvement des idées. On voit se multiplier les traductions d'ceuvres marquantes et les manifestations destinées à faire connaître les productions littéraires et artistiques des divers pays.

La collaboration doit rechercher surtout la sauvegarde des valeurs spirituelles.

Mais il ne suffit pas d'une information abondante et exacte, ni même d'une compréhension purement intellectuelle, pour assurer une vraie collaboration. Celle-ci exige une base plus solide que le simple désir de connaître, ou même de se procurer des avantages d'ordre matériel. Sans doute peut-on légitimement envisager et poursuivre des intérêts économiques, et souvent les améliorations obtenues dans ce domaine conditionnent le progrès social et culturel. Mais il importe de remonter jusqu'aux présupposés d'ordre moral et spirituel, jusqu'aux principes qui commandent les attitudes profondes des individus et des peuples. Les nations d'Occident ont apprécié l'aide importante qui leur fut accordée par l'Amérique au lendemain de la seconde guerre mondiale, et qui leur permit de réparer les dégâts considérables dont elles avaient souffert, de pourvoir au rééquipement et à la modernisation de leurs industries. Nul ne peut méconnaître la générosité large dont témoignent ces interventions. Nous aimons à croire qu'au-delà de leur portée économique et de leur témoignage éloquent de solidarité internationale, elles préparent l'éclosion d'une conception plus haute de l'homme et de la société humaine. La civilisation des peuples d'Occident ne peut sombrer dans un matérialisme qui, au moins implicitement, met son idéal dans la jouissance des commodités de l'existence ; il faut qu'elle se propose au contraire la libération des valeurs spirituelles, si durement combattues dans beaucoup d'institutions modernes. S'il est trop évident que des tendances mauvaises, des forces de dégradation et de destruction assaillent sans cesse le coeur des individus et la conscience collective des nations, ne faudrait-il pas qu'à tous les échelons de la structure sociale : famille, milieux de travail et de divertissement, organisations politiques et culturelles, on s'ingénie à rendre inopérants les facteurs de démoralisation et tout ce qui entretient l'égoïsme, l'esprit de jouissance ou de domination ? Il ne manque certes pas, de part et d'autre de l'Atlantique, d'hommes soucieux de répondre aussi fidèlement que possible aux exigences de leur conscience et de faire régner dans leur milieu la justice et la charité. C'est eux qui doivent agir, et Nous croyons que les vérités chrétiennes fondamentales sont la force la plus capable de fournir les principes théoriques et les moyens pratiques de transformer cet idéal en réalité.

Il vous appartient, Messieurs, de discerner parmi les influences innombrables et tellement mêlées, qui vont et viennent entre l'Europe et l'Amérique, celles qui sont vraiment construc-tives et se révèlent utiles au progrès moral et spirituel des peuples en présence. Ainsi peut-on espérer voir se dégager plus clairement le visage authentique de l'homme, maître non seulement des choses, mais surtout de lui-même, et conscient de sa destinée transcendante, individuelle et sociale, et de ses responsabilités de créature faite à l'image de Dieu.

Nous vous souhaitons de travailler dans votre domaine propre à la réalisation de cet idéal. Nous sommes persuadé que l'ardeur des membres de vos Associations saura inventer les moyens de hâter l'heure d'une pleine compréhension mutuelle entre les Etats-Unis et les nations d'Europe.

L'Eglise en tout cas se réjouit de voir consacrer tant de bonne volonté et de zèle à la poursuite d'un objectif qu'elle fait sien sur un plan absolument universel ; c'est entre tous les peuples qu'Elle voudrait voir s'établir des échanges similaires et elle aperçoit, dans l'oeuvre que vous accomplissez, une étape significative vers ce terme lointain. Puisse la charité chrétienne, source de toute compréhension et ennemie de l'orgueil et de la suffisance, animer de plus en plus vos travaux et leur assurer les résultats qu'ils méritent.

En gage d'heureux succès et en témoignage de Notre profonde bienveillance, Nous accordons à vous-mêmes, à vos familles, aux membres de vos Associations, Notre Bénédiction apostolique.

Le vendredi 23 septembre, le Saint-Père a reçu en audience, à Castel-gandolfo, environ un millier de personnes participant au Congrès de la Fédération italienne des débitants de tabac. Il leur a adressé le discours que voici :

Nous vous saluons de grand coeur, chers fils, qui célébrez cette année le dixième anniversaire de votre Fédération italienne des débitants de tabac, et qui avez voulu tenir votre congrès à Rome, où se trouve le siège de votre association. Nous sommes heureux de vous voir réunis ici, aujourd'hui, en si grand nombre, et Nous vous disons Notre estime pour le travail que vous avez accompli pendant ces dix années.

En effet, vous pourvoyez à la distribution et à la vente des articles de monopole de l'Etat, comme les tabacs, le sel comestible, les valeurs postales et le papier timbré. Sur toute l'étendue du territoire national, non seulement dans les grandes cités, mais également dans les villages et dans les hameaux disséminés sur les montagnes ou au milieu des bois, se trouve un bureau de tabac, qui fournit aux habitants du lieu ces articles nécessaires à la vie. Le groupe important, que Nous contemplons à présent, représente au moins 49,000 titulaires de débits de tabac qui, avec leurs familles, constituent une catégorie d'environ 250,000 personnes. Cela indique la place que vous avez dans la nation, à laquelle vous assurez la rentrée d'un revenu considérable.

Nous n'ignorons pas, chers fils, les difficultés de votre travail, les lourdes prestations qu'il exige chaque jour et la modicité


DEBITANTS DE TABAC

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des rétributions qui peuvent vous être accordées. Néanmoins, vous remplissez vos obligations avec loyauté, conscience et empressement, et vous vous attirez ainsi la considération de tous ceux qui s'adressent à vous et profitent de votre courtoisie.

Il est normal qu'une association professionnelle assume la tutelle de vos intérêts légitimes et représente votre catégorie, soit en ce qui concerne d'autres commerçants, soit à l'égard des autorités et des services publics. Des questions, pour la plupart d'ordre technique, économique et social, demandent à être examinées et résolues avec une compétence avisée, selon les besoins du moment, afin de mettre en oeuvre les mesures les plus aptes à renforcer les cadres de votre Fédération et à accroître l'efficacité de votre activité. A l'heure actuelle, vous désirez spécialement obtenir des conditions économiques plus avantageuses grâce à l'augmentation du bénéfice consenti par l'Etat, une réduction des charges de gestion, la simplification des formalités bureaucratiques, et, surtout, les vacances et les « tours » de repos, et l'extension de la participation de l'Etat en matière d'assistance dans les maladies et de prévoyance pour l'invalidité et la vieillesse.

Nous vous souhaitons donc que le présent Congrès puisse contribuer efficacement à la solution, au moins partielle, de ces problèmes, et vous inspire d'autre part un sentiment sans cesse plus vif de vos responsabilités envers la communauté nationale. A juste titre, vous êtes fiers de votre réputation d'hommes d'ordre, qui respectent les lois et aiment leur patrie. Vous êtes fiers aussi de perpétuer les traditions religieuses et familiales, qui, au milieu des dangereuses secousses menaçant l'ordre social, demeurent la plus sûre défense de la paix, du bien-être et du progrès d'un pays. Restez-leur toujours sincèrement fidèles et appliquez-vous à en mieux comprendre l'importance et la valeur. Votre activité vous met en contact avec toutes les catégories du peuple, dans toutes les régions d'Italie. Si modeste que puisse apparaître la sphère de votre influence, vous avez le devoir d'être auprès de vos concitoyens bien plus que de simples intermédiaires au service de l'Etat. Faites qu'ils admirent en vous les hommes armés de solides principes, d'une parfaite honnêteté et contraires à tout ce qui offense vos convictions religieuses et menace la stabilité des institutions nationales.

N'oubliez pas non plus, chers fils, la mission que vous avez en tant que chrétiens. Quand Jésus parcourait les routes de


DISCOURS A LA FÉDÉRATION ITALIENNE DES DÉBITANTS DE TABAC

(23 septembre 1955) 1

Palestine pour annoncer la bonne nouvelle, Il ne recherchait pas la compagnie des puissants de ce monde ; Il traversait les cités et les villages, en parlant à qui voulait l'écouter, en appelant tout le monde, mais spécialement les pauvres et les humbles, à faire partie de son royaume. Chacun de ceux qui entendent sa parole et veulent lui être fidèles devient son collaborateur et reçoit lui aussi la charge de transmettre à qui l'ignore ou l'a oubliée l'annonce du salut, qui ne consiste pas dans les richesses ou dans le luxe ou dans les commodités de l'existence, mais dans l'humble obéissance à la grâce divine. Dans la plus modeste église de village, comme dans la plus splendide basilique, c'est toujours la même voix qui se fait entendre, le même Pasteur qui appelle ses brebis et les invite à se réunir dans l'unique bercail ; ce sont les mêmes consolations célestes, qui illuminent et réconfortent les âmes qui sont dans la peine et dans le deuil. Demeurez étroitement unis à votre divin Sauveur, qui vous aidera à mieux comprendre le sens de la vie, de vos fatigues et de vos souffrances ; qui est seul capable de répondre à toutes vos demandes, à toutes vos difficultés. Que dans vos foyers resplendisse toujours l'image si pure de la Vierge Marie, la très aimée et très douce Mère, qui écoute si volontiers les implorations de ses fils et se plaît à les exaucer.

En gage de la protection divine que Nous invoquons pour vous, pour vos familles, pour tous les membres de votre Fédération, Nous vous donnons de tout coeur Notre paternelle Bénédiction apostolique.


DISCOURS

A DES SPÉCIALISTES DE LA DIÉTÉTIQUE

(25 septembre 1955)1

Des Journées de diététique et une Tournée d'études sur le diabète infantile ont été organisées par la Pontificia Opéra di Assistenza. Recevant les médecins qui y ont pris part, le Saint-Père leur adressa ce discours :

Nous avons pour la première fois, Messieurs, le plaisir de vous recevoir à l'occasion des Tournées de diététique, que vous avez organisées cette année à Rome. Soyez les bienvenus ici et croyez que Nous apportons un intérêt particulier aux travaux de votre spécialité. Inaugurées en 1952, à l'Hôpital de la Pitié à Paris, ces rencontres veulent apporter aux nutritionnistes et diététiciens des pays néo-latins l'occasion d'une mise au point et d'un enrichissement de leur savoir.

La science de l'alimentation humaine est née dans la seconde moitié du XX* siècle.

Le siècle présent, qui a déjà enregistré tant de conquêtes médicales, a vu s'élaborer d'une manière systématique cette science de l'alimentation humaine, presque inexistante il y a cinquante ans. On n'ignorait pas que certaines maladies, les maladies infectives et celles de la nutrition en particulier, imposaient un régime spécial d'alimentation ; mais on était encore bien loin des connaissances précises et détaillées acquises à l'heure actuelle. On sait beaucoup mieux maintenant comment le corps humain entretient et renouvelle ses forces, les aliments qu'il utilise comme source de chaleur ou d'énergie, matériel plastique ou agent catalyseur. On a découvert, entre autres,

l'importance des sels métalliques et des vitamines, la nature des protides et l'existence de certains acides gras nécessaires à l'organisme, et dont il ne peut effectuer lui-même la synthèse. Connaissant, d'une part, les besoins du corps et, de l'autre, l'apport chimique exact des aliments habituels, on peut dès lors déterminer pour les cas particuliers la diète qui convient aux différents âges, sous les divers climats, pour des maladies déterminées.

Le congrès, que vous avez tenu à Rome, se proposait d'étudier le problème de l'alimentation en rapport avec les glandes surrénales, celui de l'enrichissement des aliments, et de l'alimentation des vieillards. Nous voulons croire que vous êtes satisfaits de ces échanges et que vous y avez trouvé d'utiles indications pour vos recherches personnelles ; nul doute qu'ils vous aideront aussi à faire valoir dans le monde médical, comme dans le grand public, l'importance de la diététique, pour le profit des individus et de la société.

La moitié environ de la population de l'Europe Occidentale souffre d'une alimentation insuffisante.

Le problème de l'alimentation est bien le premier qui se pose à l'homme ; même dans les pays d'Europe occidentale, on constate que la moitié environ de la population ne dispose pas d'une nourriture pleinement satisfaisante, soit en qualité, soit en quantité. Le remède à cette insuffisance viendra sans doute en ligne principale de mesures d'ordre économique et social ; mais, si elles mettent en relief les conséquences néfastes de cet état de choses, vos études peuvent fournir un puissant stimulant à tous ceux qui ont la responsabilité du bien public. Toute carence alimentaire prolongée constitue en effet une menace pour un peuple ; elle affecte sa longévité, sa résistance aux maladies, son état de santé général, et donc sa capacité de travail.

Importance des vitamines.

Depuis une vingtaine d'années, on a mis en évidence le fait que le déficit alimentaire portait beaucoup moins sur les aliments énergétiques, d'un prix généralement modique, que sur les éléments protecteurs, sels minéraux et vitamines, indispensables à la santé. Sans doute, le vrai remède serait-il une large vulgarisation de l'hygiène alimentaire, qui montrerait aux masses comment se nourrir d'une manière rationnelle sans accroître leurs dépenses. Ainsi une simple modification du taux de blutage de la farine augmenterait de beaucoup son contenu en vitamines B. Mais la résistance des consommateurs, qui préfèrent le pain blanc au pain gris, amène l'adoption du processus artificiel d'enrichissement par addition de vitamines. On sait aussi l'importance de la vitamine du riz dans les pays orientaux. L'usage prolongé de riz décortiqué entraîne l'apparition d'une maladie redoutable, le béri-béri. Des expériences concluantes, conduites aux Philippines, ont démontré que la vitamination du riz détermine une baisse considérable de la mortalité provoquée par cette maladie. Mais vous avez souligné justement qu'en dehors de circonstances exceptionnelles, comme le temps de guerre, la pauvreté d'un pays, la carence d'un aliment de base en éléments protecteurs, cette méthode d'enrichissement artificiel pouvait aussi présenter des dangers, et qu'il était préférable de recourir à la méthode éducative, qui invite les producteurs à améliorer la qualité de leurs denrées et les consommateurs à se donner une alimentation judicieusement équilibrée. Nous espérons donc que l'opinion publique deviendra de plus en plus sensible à la signification de vos travaux et que leurs conclusions trouveront une large diffusion.

La diététique vient en 'aide aux vieillards.

Vous apportez aussi une contribution intéressante à l'étude des problèmes de la vieillesse, auxquels la science n'a accordé jusqu'à présent qu'une attention trop timide. Si les progrès de la thérapeutique moderne et de l'hygiène se traduisent par une élévation de l'âge moyen des populations, la diététique a son mot à dire, elle aussi, dans le maintien des énergies physiques. On a montré en effet que, si la nutrition réussit à éviter ou à retarder l'accumulation des déchets dans les cellules des tissus, elle en prolonge la vitalité. Par ailleurs, l'alimentation des vieillards offre bon nombre de difficultés pratiques à cause des troubles histologiques et fonctionnels, qui affectent leur appareil digestif. Mais l'application des résultats de vos recherches et celle des traitements par les hormones permettra sans doute de conserver une activité utile à des organismes atteints par l'usure de l'âge.

Diabète des enfants. Le Saint-Père fait l'éloge du « Diabetarium de Santa Marinella ».

A la suite des Journées de diététique vous avez voulu traiter du diabète infantile et examiner certaines questions concernant sa pathogénie et sa clinique, son hérédité et la manière dont différents pays d'Europe pratiquent à son égard l'assistance sociale. Cette session est organisée par le Diabetarium pédia-trique national de la Pontificia Opera di Assistenza, qui, depuis 1952, accueille et traite avec compétence et dévouement une cinquantaine d'enfants diabétiques. Nous félicitons tous ceux qui collaborent à cette oeuvre magnifique. Elle témoigne incontestablement d'une préoccupation sociale et scientifique digne d'être citée en exemple. Les enfants pauvres n'ont guère en effet la possibilité de recevoir dans leurs familles les soins longs et délicats, que requiert cette maladie. Celle-ci, d'ailleurs, à cause de la forme qu'elle présente chez l'enfant, demande qu'on l'étudié à part et qu'on en recherche le traitement spécifique. Le diabète est nocif pour l'adulte à cause des dommages qu'il provoque dans l'organisme et des complications qu'il entraîne ; mais tandis que ces conséquences sont pratiquement négligeables pour l'enfant, on observe chez lui par contre des alternances continues d'hyper-et d'hypoglycémie, susceptibles de déterminer des crises graves. Il s'agit donc de prévenir ces crises, puis de restaurer, autant que possible, l'équilibre de toutes les fonctions qui interviennent dans la régulation de la glycémie. Cette thérapeutique suppose une connaissance approfondie de chaque sujet, des troubles endocriniens et neuro-végétatifs, qui l'affectent et sont à l'origine de son mal ; de là, la nécessité d'une assistance prolongée, possible uniquement dans un institut spécialement équipé à cet effet. Tel est le rôle du Diabetarium de Santa Marinella. Ce qui caractérise encore cet institut, c'est que l'on s'y efforce de créer un milieu aussi proche que possible de la vie courante d'un établissement d'éducation. On a remarqué que les petits malades, loin de subir à leur arrivée une dépression que ferait redouter l'éloignement de leur foyer, trouvent au bout de quelques jours une euphorie et un équilibre psychique jusqu'alors inconnus. Facteur précieux pour la régulation de la glycémie, et qui en outre facilite l'acceptation des exigences de la cure diabétique. On apprend aussi graduellement à l'enfant à se surveiller et à se soigner lui-même, pour qu'à sa sortie du Diabetarium il soit en mesure de se suffire. Ainsi pourra-t-on rendre à une vie familiale et sociale presque normale des sujets, sur lesquels pesaient un pénible sentiment d'infériorité physique et la perspective d'un avenir menacé.

-dessus de la nourriture terrestre, un aliment spirituel.

Qu'il s'agisse du diabète infantile ou de l'alimentation. Nous Nous réjouissons, Messieurs, de voir une équipe de spécialistes, comme la vôtre, s'appliquer à résoudre ces problèmes. Les progrès de la science permettent maintenant de pénétrer la complexité des mécanismes biologiques, et d'en contrôler davantage le fonctionnement. Evolution normale et bienfaisante, car les déterminismes naturels n'ont d'autre sens que de servir l'activité supérieure de l'esprit. Loin de l'entraver, ils doivent lui fournir l'instrument indispensable à son exercice. Aux imperfections et défaillances de cet instrument, c'est à l'esprit qu'il appartient de remédier dans toute la mesure du possible. Mais au pouvoir d'action plus étendu de la médecine moderne correspond aussi une responsabilité morale croissante et l'obligation de n'utiliser les acquisitions nouvelles qu'en vue d'un vrai progrès spirituel de l'humanité. Par delà le bien-être purement physique, et l'équilibre fonctionnel parfait, vous devez toujours apercevoir un objectif plus élevé : celui de mettre l'être humain plus à même de répondre à sa destinée transcendante. Plaise à Dieu que les bénéficiaires de vos efforts, comme vous-mêmes, en utilisant au mieux la nourriture terrestre, n'oublient pas qu'il en est une autre, incomparablement plus précieuse, un aliment spirituel qui, sauvant à la fois l'âme et le corps, peut seul conférer l'immortalité à laquelle ils aspirent.

C'est un des aspects attirants de l'idéal chrétien, qu'il ose proposer à l'humanité souffrante l'espoir ferme d'une existence impérissable, à laquelle l'Eglise a reçu ici-bas mission de conduire les hommes. Que cette perspective illumine votre route, et que les promesses divines vous soutiennent au milieu des difficultés. Nous prions le Dieu Tout-Puissant de guider vos pas, et vous accordons de tout coeur, en gage de ses faveurs et de Notre bienveillance, Notre paternelle Bénédiction apostolique.


LETTRE DE MONSEIGNEUR DELL'ACQUA SUBSTITUT A LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT A LA VINGT-HUITIÈME SEMAINE SOCIALE

D'ITALIE

(25 septembre 2955) 1

Le dimanche 25 septembre, à l'inauguration de la vingt-huitième Semaine sociale des catholiques italiens, à Trente, a été lue la lettre adressée au nom de Sa Sainteté Pie XII par Son Exc. Mgr Dell''Acqua, à Son Em. le cardinal Joseph Siri, archevêque de Gênes, président de la Semaine. Voici la traduction de cet important document :

A Y occasion de la vingt-huitième Semaine sociale des catholiques italiens, à laquelle la ville de Trente, cette année, se prépare avec enthousiasme à offrir une digne hospitalité, le Souverain Pontife désire adresser, par mon intermédiaire, à Votre Eminence Révérendissime et à tous ceux qui prendront part aux prochains travaux, Son salut et Sa paternelle Bénédiction.

Importance du problème de l'école : l'Eglise y est intéressée la première.

Le choix du sujet Société et Ecole, ainsi que la large participation d'insignes personnages du monde catholique, appelés à traiter le thème sous tous ses aspects, ont fait voir encore une fois au Saint-Père le sens d'opportunité avec lequel le comité permanent, que préside si dignement Votre Eminence, continue à accomplir son travail utile et éclairé. Il n'est pas douteux, en effet, que l'intérêt de l'opinion publique — voire pour des motifs divers et opposés — se concentre aujourd'hui plus que jamais sur les problèmes de l'école. Aussi affronter ces pro

D'après la traduction française de l'Osservatore Romano du 7 octobre 1955.

blêmes pour définir les fonctions de l'école en vue des développements modernes de la société est une entreprise qui fait honneur au vif sens de responsabilité des catholiques italiens ; en même temps que se trouve solennellement confirmé, de la sorte, le droit de l'Eglise à une mission qu'elle a toujours considérée comme un de ses plus grands devoirs : la mission de maîtresse et d'éducatrice des âmes, qui lui revient non point par une concession humaine, mais par la volonté divine, car le Sauveur commanda à ses apôtres : Euntes docete omnes genres (Matth. XXVIII, 19). En effet, bien qu'elle ne constitue ni le seul ni le plus important facteur de l'éducation, l'école reste toujours le point où se rencontrent nécessairement, sur le terrain de l'éducation, la famille, l'Eglise et l'Etat. C'est de son parfait fonctionnement que dépend en grande partie la formation intégrale de l'homme et, par conséquent, le progrès ou la régression de la civilisation elle-même.

On peut donc comprendre combien est justifié l'intérêt du Souverain Pontife pour les travaux de la prochaine Semaine ; intérêt d'autant plus vif que sont plus ardues, en ce moment particulier, les responsabilités de l'école italienne. Celle-ci est appelée, en effet, non seulement à former, comme toujours, l'homme pour lui-même et pour la société ordonnée, mais aussi à accomplir une oeuvre de reconstruction de toutes ces valeurs morales que les tristes événements des dernières années — douloureux héritage de guerres monstrueuses — ont profondément ébranlées dans l'esprit des jeunes générations présentes.

Les méthodes d'éducation doivent être adaptées — mais avec prudence — aux besoins du temps présent.

D'autre part, pour que l'école puisse efficacement contribuer à la préparation du citoyen et du parfait chrétien, elle ne peut demeurer sur des positions reculées et encore moins ignorer les récents développements de la société, qui plus d'une fois trouve les institutions scolaires inaptes à résoudre ses problèmes. « En disant parfait chrétien — avertissait le Souverain Pontife dans le discours à l'Union catholique italienne de l'Enseignement secondaire, du 4 septembre 19492 — Nous entendons faire allusion au chrétien d'aujourd'hui, à la fois homme de son époque, connaissant et cultivant tous les progrès apportés par la science

2 Cf. Documents Pontificaux 1949, p. 358.

3 Pie XI, encyclique Divini illius Magistri.

4 Discours du 4 septembre 1949 ; cf. Documents Pontificaux 1949, p, 358.

tifique, technique et économique, de telle sorte que le sens d'un ordre des vérités supérieures — la science les appelle vérités métaphysiques — et la capacité de les percevoir commencent à disparaître... Mais ces vérités métaphysiques soutiennent tout l'être matériel et spirituel, naturel et surnaturel » 5.

Une école limitée aux seuls problèmes que l'homme voit s'agiter dans les contingences historiques de son époque ne peut qu'être insuffisante : l'école n'est digne de l'homme que lorsqu'elle le prépare aux réalités transcendantes et éternelles de la foi et de la morale et lui fait sentir le besoin d'une formation complétée sur le plan des valeurs les plus nobles, qui sont celles offertes par le christianisme.

Droits de la famille, de l'Eglise et de l'Etat dans Y éducation.

Toutefois, afin que l'école puisse pleinement répondre aux justes attentes de la société, il faut que la société, de son côté, remplisse ses devoirs à l'égard de l'école. Cela se réalisera quand la famille, l'Eglise et l'Etat, selon leurs compétences respectives, uniront en une parfaite harmonie leurs efforts dans l'oeuvre d'éducation de la jeunesse. Il faut, cependant, remarquer à ce sujet que, la famille ayant comme fin la procréation et l'éducation des enfants, possède par cela même une priorité de droit dans le domaine de l'éducation par rapport à l'Etat. D'autre part, l'Eglise — qui fait renaître dans la famille de l'esprit les hommes engendrés dans la famille de la chair — a le droit et le devoir d'exercer à l'égard de ceux qui sont entrés dans sa société la divine mission de leur enseigner les vérités suprêmes et les lois suprêmes de la vie morale et religieuse ; et ce titre, étant d'ordre surnaturel, est absolument supérieur « à tout autre titre d'ordre naturel »6. L'Etat a donc le devoir de respecter en matière d'éducation les droits prioritaires de la famille et de l'Eglise et doit aussi protéger les entreprises de ces deux institutions en fait d'école. En se substituant illégitimement à elles ou, pis encore, en instaurant le monopole de l'éducation, l'Etat, outre la violation des droits des individus, de la famille et de l'Eglise, finirait par abaisser le niveau culturel de l'école elle-même.

5 Discours au Mouvement des diplômés universitaires italiens Laureati, du 24 mai cf. Documents Pontificaux 1953, p. 220.

6 Pie XI, Encyclique Divini illius Magistri, A. A. S., 22, 1930, p. 49-

et par la technique, et citoyen ne demeurant pas étranger à la vie qui se déroule aujourd'hui sur sa terre. »

Dans cette oeuvre de mise au point de l'école dans ses programmes et dans ses méthodes, le catholique aura soin, tout d'abord, d'éviter le risque que soit moins appréciée sa fonction de transmission d'un patrimoine acquis, par rapport à l'adaptation et l'élaboration d'un nouveau patrimoine. « Aussi en accueillant le nouveau, se gardera-t-il d'abandonner hâtivement l'ancien, dont l'expérience de plusieurs siècles a démontré la valeur et l'efficacité 3 ». En effet, comme l'a dit Sa Sainteté, l'école « ne peut se comparer à un laboratoire de chimie, où le risque de gaspiller des substances plus ou moins coûteuses est compensé par la probabilité d'une découverte ; à l'école pour toute âme c'est le salut ou la ruine qui est en jeu. Aussi les innovations qui seront jugées opportunes concerneront évidemment le choix de moyens et d'orientations pédagogiques secondaires, sans toucher au but et aux moyens substantiels qui seront toujours les mêmes, comme sont toujours identiques la fin dernière de l'éducation, son sujet, son principal auteur et inspirateur, qui est Dieu notre Seigneur » 4.

Ceci dit, il n'échappe à personne que l'admirable progrès de la technique, la mise en valeur du travail, la participation de plus en plus active de toutes les classes sociales au sort de la nation, les récentes conquêtes de la pédagogie — pour ne citer que certains aspects de la civilisation contemporaine — sont des éléments réellement positifs, dont la connaissance, une fois introduite comme il convient dans l'éducation scolaire, pourra sans aucun doute concourir à une formation plus complète de l'homme d'aujourd'hui et, en conséquence, à un plus grand accroissement du bien commun de la société.

L'étude des valeurs positives de notre époque ne doit pas faire négliger celle des problèmes métaphysiques.

Mais cette assimilation des valeurs positives de notre époque est indispensable également en vue d'une plus vaste affirmation des valeurs spirituelles et surnaturelles dans l'école et dans la société. En effet, comme le faisait déjà observer le Saint-Père, la vie intellectuelle moderne « est dominée par la pensée scien

' Discours aux Congressistes catholiques de l'enseignement secondaire, du 5 janvier 1954 : cf. Documents Pontificaux 1954, p. 22

Lorsque cet échange d'énergies vitales a lieu sur le terrain chrétien, les résultats deviennent d'une importance particulière et l'on réussit souvent à neutraliser les influences négatives qui dérivent du milieu. Dans ce cas, la solidarité sur le plan de la grâce aura vraiment favorisé le bien commun dans la formation de l'homme, du citoyen et du chrétien.

La formation des maîtres chrétiens.

Mais le problème fondamental pour un renouvellement scolaire efficace demeurera toujours celui du corps enseignant, car « les bonnes écoles sont le fruit non point tellement des bons règlements, mais principalement des bons maîtres » 8. D'où l'importance d'une solide formation des professeurs. Mais il est évident que ceux-ci ne pourraient jamais se considérer à la hauteur de leurs responsabilités, si, tout en étant préparés culturelle-ment, ils limitaient leur oeuvre à l'instruction proprement dite, et se considéraient moins engagés dans un effort plus vaste et plus profond d'éducation. Toute l'école doit être éducative ; elle doit donc orienter dans ce but toutes ses manifestations, si elle ne veut pas manquer à sa mission. Et alors qui pourra accomplir cette noble mission, mieux que le maître catholique ? Illuminé par la foi, lui seul sera en mesure de comprendre pleinement toute la dignité personnelle de son élève, dont la vie surnaturelle exige de lui une reconnaissance, un soutien, un développement.

Aussi tous les soins doivent être apportés à la formation de maîtres chrétiens dignes de ce nom. Le besoin de ces éducateurs est le plus pressant pour l'école, aujourd'hui. A la mémorable audience accordée aux instituteurs le 5 janvier 1954, le Souverain Pontife disait : « Vous avez une grande responsabilité dans la formation de la jeunesse italienne et vous contribuez pour une part importante à préparer un meilleur avenir à votre pays. Comme chrétiens, vous ne pouvez demeurer indifférents ; comme professeurs vous avez la joie de pouvoir coopérer puissamment au renouvellement religieux de votre génération 9. »

Cet idéal élevé sera heureusement entretenu dans le coeur des catholiques italiens par le thème de la prochaine Semaine sociale, opportunément choisi en ce vingt-cinquième anniversaire

8 Pie XI, Encyclique Divini illius Magistri, A. A. S., 22, 1930, p. 49-0 Discours cité ; cf. Documents Pontificaux 1954, p. 28.

Il est pénible de constater que, dans ce domaine, il existe encore en Italie, parmi les catholiques, des lacunes et des incertitudes. Une longue habitude de la prédominance de l'école d'Etat a troublé chez beaucoup la notion même du droit à la liberté scolaire. On n'entend point par là nier la présence d'authentiques valeurs, substantiellement chrétiennes, dans l'école officielle italienne. En outre, ces dernières années, l'enseignement religieux et d'importants groupes d'instituteurs catholiques ont déjà fait sentir leur influence bienfaisante. Toutefois cela n'est pas suffisant pour satisfaire toujours et partout les aspirations légitimes de nombreux parents catholiques, soucieux de garantir de la manière la plus efficace l'éducation chrétienne de leurs enfants. Ils remplissent donc leur devoir et agissent dans le cadre de leurs droits reconnus par la Constitution italienne elle-même, quand ils réclament avec fermeté une législation scolaire plus compréhensive, qui leur donne la possibilité de choisir, sans un excès de charges économiques, l'école la plus conforme à leurs justes aspirations morales et religieuses.

La collaboration de la famille et de l'école est nécessaire.

Il faut d'autre part considérer les rapports de l'école avec la famille : c'est là un problème particulièrement urgent aujourd'hui et sur lequel le Souverain Pontife n'a pas manqué d'attirer souvent l'attention des éducateurs. Malheureusement, la collaboration consciente des parents n'est pas toujours demandée et le problème des rapports entre les deux institutions tend à être posé davantage sur un plan d'intérêt pratique ou purement culturel que d'intérêt éducatif. Aussi Sa Sainteté avertissait encore récemment : « Nous encourageons volontiers tout ce qui facilitera et rendra sans cesse plus étroite la collaboration de l'école et de la famille. Celle-ci, en effet, choisit le professeur pour préparer l'adolescent à vivre dans la cité et dans l'Eglise sa vie d'adulte. La famille ne doit pas et ne peut pas abdiquer sa fonction d'orientation ; la collaboration est naturelle et nécessaire ; mais elle suppose pour être féconde une connaissance mutuelle, des relations constantes, une unité de vue, des rectifications successives 7. »

de l'encyclique Divini illius Magistri de Pie XI de vénérée mémoire ; ils doivent sentir, aujourd'hui plus que jamais, l'urgente nécessité d'unir leurs efforts pour le triomphe en Italie des principes chrétiens dans l'école. C'est là ce que le Souverain Pontife réclame de tout le monde. En travaillant dans ce but, ils seront parmi les plus efficaces artisans du renouvellement chrétien souhaité à la fois de la famille et de la société.

Avec cette confiance, Sa Sainteté envoie à tous les participants à la Semaine sociale de Trente le réconfort d'une spéciale Bénédiction apostolique.


PieXII 1955 - SCIENCES HISTORIQUES