Catéchèses Paul VI


L’ENSEIGNEMENT DE PAUL VI






AVANT PROPOS

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Dans l'allocution qu'il prononça sur la Place Saint-Pierre, au cours de la cérémonie de son Couronnement, le 30 Juin 1963, Paul VI, indiquant les deux objectifs essentiels de son Pontificat, déclarait qu'il se consacrerait au maintien de la Foi et à la mise en oeuvre des décisions du Concile.

Depuis lors, ces deux thèmes ont marqué son enseignement et son action. Entreprise délicate que de tenir la main au respect des fondements évangéliques intangibles de la doctrine et, en même temps, de donner l'élan novateur qui doit permettre l'adaptation aux temps modernes de tout ce qui peut être adapté.

Tel est le double souci que le lecteur pourra retrouver dans les pages que nous lui présentons et qui constituent le recueil des allocutions prononcées par Paul VI, durant l'année 1968, à l'occasion des audiences publiques qu'il accorde chaque mercredi à la Basilique Saint-Pierre ou à Castel Gandolfo, pendant sa brève période de vacances.

Certains regretteront, peut-être, que ces textes soient donnés sans commentaire, avec à peine, ça et là, quelques notes explicatives pour situer le moment ou l'occasion du discours.

L'ouvrage gagnera certainement en vérité et en clarté, ce qu'il pourra perdre en variété.

Car l'essentiel, pour nous, a été d'offrir au lecteur, dans son intégralité, l'enseignement hebdomadaire dont le Saint-Père a fait une de ses activités pastorales de prédilection. Certes cet enseignement a déjà été souvent transmis par la presse, la radio ou la télévision, en ses passages principaux. Pourquoi ne pas dire que, quelquefois, le message s'est trouvé déformé, soit par des citations incomplètes, soit par des interprétations abusives, parce que détachées d'un ensemble qui, seul, donne sa vraie valeur doctrinale à chacun des thèmes traités.

Aux lecteurs de 1968 qui réclament une information authentique et totale, permettant à chacun de former son jugement hors des pressions ou des sollicitations intéressées, nous présentons l'enseignement de Paul VI.

Au fil des pages, on pourra découvrir la vraie personnalité du Pape, ferme mais compréhensif, résolu mais patient, rigoureux dans la sauvegarde de la doctrine mais respectueux de l'homme, gardien d'un patrimoine spirituel sacré mais ouvert à toutes les perspectives heureuses, passionné, enfin, de justice, de paix et d'amour, tous sentiments qu'il puise dans l'Evangile, source de sa foi et de sa force, inspirateur de son action et dont il porte l'ardent témoignage, jour après jour.

Notre but sera atteint si, à travers cet ouvrage, la pensée de Paul VI est mieux connue et mieux comprise, et si, à travers sa pensée, la voie du Seigneur qu'elle prépare et jalonne est davantage suivie.




Sabato, 13 luglio 1963

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Salutations au 3e pèlerinage du rosaire:


Nous Nous adressons maintenant aux pèlerins français parmi lesquels se trouvent ceux qui on participé au Troisième Congrès International Dominicain du Rosaire.

Nous avons déjà communiqué aux Congressistes Nos veux et Notre Bénédiction; mais Nous aimons leur dire encore une fois ici combien Nous sommes heureux de la bonne réussite de leur Congrès, auquel était proposé un thème général de grand intérêt et de grande actualité, à savoir: le Rosaire et la Pastorale.

Nous souhaitons que leurs travaux et leur activité puissent vraiment montrer que le Rosaire - comme il a été dit dans le sermon d’ouverture - est désormais une «dévotion de l’Eglise», qui, par son caractère populaire, par son esprit «christocentrique» et par la filiale dévotion qu’elle inspire envers la Vierge, peut ranimer la foi et la piété dans les milieux les plus différents et les plus ouverts à l’action pastorale: paroisses, écoles, familles, hôpitaux . . . etc. . . .

A tous les méritants fils de Saint Dominique, organisateurs du Congrès, aux divers orateurs et à tous les congressistes va Notre particulière et très paternelle Bénédiction Apostolique.



Samedi 3 août 1963

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Salutations aux universitaires du Vietnam:


Soyez les bienvenus, chers Etudiants du Vietnam, qui Nous apportez, par votre visite, le vivant écho d’un Pays, que Nous aimons beaucoup et dont Nous connaissons assez les mérites et les besoins, le haut degré de civilisation et les souffrances, pour vous assurer de l’estime, de la sympathie, de l’espoir avec lesquels Nous regardons votre histoire et votre avenir. Votre présence Nous invite à proposer à votre considération une pensée, qui n’est certainement pas nouvelle pour vos esprits, mais qui est toujours féconde et qui, à Notre avis, ne peut pas être oubliée dans une rencontre comme celle-ci. Et voici Notre pensée.

Vous êtes à Rome, vous êtes dans la maison du Pape: eh bien! vous n’êtes pas étrangers ici! vous y êtes comme des amis, comme des citoyens; et, si vous avez le grand bonheur d’être catholiques, vous y êtes comme des fils et des frères. Nous voudrions vous donner l’impression de cette amitié et de cette parenté spirituelle en vous rappelant le caractère universel de l’Eglise, qui a dans cette ville son centre, dont la mission est de faire rayonner sur le monde entier son message évangélique de fraternité. Pensez-y; vous vous apercevrez que vous êtes ici en un des points les plus intéressants de la terre et de son histoire, parce que le secret de cet endroit est l’unité; et, si vous avez la foi, Nous pouvons vous dire qu’ici est le mystère de l’unité qu’il faut découvrir.

Et la découverte sera d’autant plus merveilleuse qu’elle vous montrera comment cette vocation spirituelle à l’unité s’adresse aussi bien à votre noble Nation qu’aux autres, avec cette propriété essentielle, qu’elle n’ignore pas les droits, les mérites, les aspects caractéristiques de la Nation appelée, qu’elle n’étouffe pas le génie du peuple auquel elle s’adresse; au contraire, elle l’honore, elle l’éveille, elle le sanctifie, elle lui donne la conscience de sa mission à lui, et la force intérieure aussi pour s’épanouir en des formes culturelles, sociales, artistiques nouvelles et toujours profondément humaines et bienfaisantes.

Ce que Nous sommes en train de vous dire avec des mots si simples n’est pas toujours compris sans quelques efforts de réflexion, et sans l’aide de quelques bonnes inspirations d’en haut. Mais vous êtes Etudiants, c’est-à-dire des esprits alertes, toujours ouverts à la recherche de la vérité, fût-elle cachée et difficile. C’est pour cela que Nous espérons que vous voudrez bien accueillir Nos paroles comme un signe de paternelle considération et comme un, souhait de progrès dans la vie qui est la vôtre, la vie de la pensée et de l’esprit.

Et c’est à cette fin que Nous implorons sur vous tous la lumière du Saint-Esprit et que Nous vous donnons à tous notre bénédiction apostolique.



Mercredi 5 février 1964

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Salutations:


Nous sommes très heureux de souhaiter la bienvenue ce matin, parmi les nombreux pèlerins venus à cette audience, à un groupe important de Missionnaires d’Afrique.

Chers Pères Blancs, comme on a coutume de vous appeler, chers Pères Blancs, il Nous est bien agréable d’exprimer ce matin publiquement Notre admiration pour l’oeuvre que vous accomplissez an Afrique avec intelligence, malgré les difficultés et les bouleversements que connaît cet immense continent.

Sachez que la gratitude de l’Eglise vous est due pour votre labeur intrépide et pour la constante générosité avec laquelle vous vous consacrez à votre tâche d’évangélisation. Par votre ministère, la parole de Dieu est annoncée et l’Eglise manifeste son visage catholique, tout en recevant l’irremplaçable apport de nouvelles et jeunes chrétientés. Aussi sentons-nous le devoir, pour Nous très doux, de vous féliciter, de vous encourager, et de bénir vos travaux apostoliques.

Nous voulons aussi, en ces jours qui Nous apportent de douloureuses nouvelles d’Afrique, élever Notre prière vers le Prince de la paix pour le supplier d’écouter le cri de nos coeurs.

Puissent toutes les âmes de bonne volonté s’unir à Nos supplications pour que cesse la violence et que se rétablisse promptement une juste paix dans le continent africain.

Telles sont, chers fils, les intention que Nous proposons à votre prière. Et c’est dans ces sentiments que Nous vous donnerons à tous dans un instant Notre paternelle Bénédiction Apostolique.

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Nous accueillons aussi avec plaisir les participants du Congrès international qui étudie les aspects scientifiques et techniques des problèmes de documentation. Nous sommes heureux de saluer ici les personnes qui, répondant à l’invitation du Comitato Nazionale della Produttività, sont venus de nombreux Pays, d’une part, pour confronter les diverses méthodes employées par les Centres de documentation répandus dans le monde, et d’autre part, pour développer les collaborations possibles entre ces différents Centres.

Vos recherches, chers Messieurs, se sont développées singulièrement au tours des récentes années, et présentent un grand intérêt en ce que leur objet consiste à amplifier en quelque sorte la mémoire humaine par la conjonction des moyens les plus traditionnels avec les techniques les plus récentes de la science électronique.

Nous vous félicitons donc de vos activités et Nous souhaitons à votre Congrès de féconds résultats. En poursuivant ainsi avec générosité vos travaux, dans un esprit de coopération fraternelle, vous contribuez en effet à une meilleure emprise de l’humanité sur la création, qui s’inscrit dans le plan providentiel et contribue à une plus haute et plus totale louange des hommes vers leur Créateur. C’est dans ces sentiments que Nous accordons, chers Messieurs, à vous-mêmes et à vos familles, une paternelle Bénédiction Apostolique .




Mercoledì, 22 aprile 1964

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Salutations:


Parmi les groupes présents à cette audience, Nous voulons saluer en particulier les membres de la Deuxième Conférence de I’Enseignement Catholique des Pays du Proche et du Moyen Orient.

Nous savons les difficultés que rencontre l’Ecole catholique dans plusieurs de ces Pays. Mais Nous savons aussi de quel coeur l’office International de l’Enseignement Catholique s’efforce d’y faire face. En pourvoyant comme vous le faites, chers Fils, au bien des âmes des enfants dans ces régions, vous assurez en même temps pour l’avenir, dans l’intérêt véritable des populations, la sauvegarde des bienfaits humains et culturels dont elles sont redevables à l’enseignement catholique.

C’est donc de grand coeur que Nous vous encourageons à poursuivre votre tâche difficile et méritoire. Nous souhaitons le meilleur succès à votre conférence et accordons de tout coeur à ceux qui y participent une large Bénédiction Apostolique.



Mercoledì, 12 agosto 1964

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Salutations


Parmi les groupes présents à cette audience, Nous saluons avec plaisir les représentants de vingt-cinq nations venus étudier à Rome, sous les auspices de la Fondazione Rui et du Centre européen de l’ Education les problèmes de l’assistance technique et de la formation des cadres dirigeants dans les pays en voie de développement.

Vous êtes, en grande partie, chers amis, des étudiants universitaires, et ce seul titre vous rend déjà très chers à Notre coeur; mais vous êtes, par surcroît, appliqués à l’étude d’un des plus importants problèmes de notre temps, et c’est encore pour Nous une raison particulière de vous accueillir avec faveur.

Lors du «colloque international», organisé à Rome, en mai dernier, sur ces questions de l’assistance technique, Nous avons dit tout l’intérêt que l’Eglise leur porte et son désir ardent que le souci des valeurs spirituelles et humaines oriente cet immense effort (A.A.S. LVI, p. 444).

Nous sommes heureux de redire en votre présence combien Nous souhaitons que ces activités prennent un essor sans cesse croissant et aboutissent à des résultats de plus en plus efficaces. Ceux qui en ont pris l’heureuse initiative auront contribué ainsi non seulement à la promotion des pays en voie de développement, mais à la création de courants de fraternelle amitié entre pays «assistants» et des autres.

Avec ce souhait, et en invoquant sur vos personnes et sur l’avenir de vos différentes nations les meilleures grâces d’En-Haut, Nous vous accordons de tout coeur une paternelle Bénédiction Apostolique.

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A vous aussi, chers Fils et Filles du Sénégal, Nous voulons adresser un salut particulier.

Votre Pays Nous est cher, Nous le disions au Président Senghor en l’accueillant au Vatican, le mois dernier, et Nous le redisions publiquement, il y a quelques jours, en recevant les lettres de créance de votre nouveau représentant auprès du Saint-Siège, S. E. M. Pierre Devès .

Nous avons suivi avec intérêt la marche du Sénégal dans les voies de l’indépendance et les multiples activités de ses autorités, tant spirituelles que temporelles. Mais Nous apprécions surtout, chers Fils et Filles, la ferveur de votre foi, qui vous a conduits ici en pèlerinage. Soyez les bienvenus dans cette maison du Père, où tous les enfants de l’Eglise se sentent chez eux. Que Dieu vous accompagne de ses grâces, vous, vos familles, tous ceux que vous avez laissés là bas, mais qui sont près de vous par le coeur. Et que la Bénédiction que Nous allons vous donner vous soit le gage de Notre paternelle et affectueuse bienveillance.


Mercoledì, 19 agosto 1964

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Salutations


Nous voulons adresser maintenant un salut particulièrement cordial aux étudiants de quarante nations venus participer aus «tours d’été de langue et de culture italienne» qu’organise à Rome l’Université Catholique du Sacré Coeur de Milan.

Ce «regard vers le passé», auquel Nous invitions tout à l’heure les pèlerins présents à tette audience, Nous semble, en effet, concerner tout spécialement ceux qui, camme vous, séjournent dans un pays avec le but précis d’en étudier la langue et la culture. Que de trésors vous aura révélés déjà ce contact avec les maîtres de la langue et de la littérature italiennes! Vous aurez remarqué, sans doute, la piace qu’y tient la religion catholique, avec ses dogmes. son culte, ses saints, ses artistes; et vous aurez pu réfléchir au merveilleux enrichissement que la culture d’un pays peut tirer de l’inspiration religieuse. Rien, en effet, ne peut susciter au coeur de l’homme des sentiments plus profonds et plus vivaces. Nous vous souhaitons donc de tirer de votre studieux séjour à Rome le plus grand profit intellectuel et spirituel, et de tout coeur Nous vous bénissons.



Mercredi, 21 avril 1965

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Salutations au pèlerinage militaire de Belgique


Chers Fils, Membres du Pèlerinage des Forces Armées Belges,

Suivant la louable tradition instituée par vos devanciers, vous êtes venus, cette année encore, célébrer à Rome la fête de la Résurrection du Seigneur, et vous avez manifesté le filial désir de recevoir de Nous, comme cadeau pascal, quelques instants d’audience et quelques mots d’encouragement et de bénédiction.

Nous accédons d’autant plus volontiers à ce désir que Nous connaissons l’excellent esprit qui vous anime, votre profond attachement au Vicaire de Jésus-Christ et votre souci d’être toujours et partout de fidèles enfants de l’Eglise. Vous venez d’en donner une nouvelle preuve par la générosité avec laquelle vous avez su vous imposer les sacrifices nécessaires à la réalisation de ce pèlerinage, tenant même à prélever encore sur vos modestes ressources afin de pouvoir Nous remettre une offrande pour Nos oeuvres de charité.

Soyez-en remerciés et félicités, chers Fils, et puissiez-vous, avec toujours plus d’ardeur, servir l’Eglise, comme vous avez à coeur de servir votre patrie!

La vocation du soldat - chacun le sait - est par définition une vocation de service; et le Centurion de l’Evangile est là pour attester qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre les exigences de la discipline militaire et celles de la foi, entre l’idéal du soldat et celui du croyant. Réaliser la synthèse harmonieuse de ce double idéal, voilà quelle doit être l’ambition du chrétien qui est appelé - par choix personnel ou par obéissance aux lois - à revêtir l’uniforme et à consacrer une part de ses énergies à des activités d’ordre militaire.

En accueillant ici aujourd’hui des membres des Forces armées de la pacifique Belgique, ce Nous est une joie de penser qu’ils sont en même temps et surtout de bons et vaillants soldats du Christ.

Puisse votre pèlerinage. au centre de la catholicité raffermir en vous, chers Fils, cette foi qui est votre trésor le plus précieux: tel est le souhait que Nous formons pour vous devant Dieu en ces fêtes pascales, tandis que Nous vous accordons de tout coeur, ainsi qu’à vos chefs, à vos aumôniers, à vos familles et à tous ceux qui vous sont chers, une très paternelle Bénédiction Apostolique.



Mercoledì, 26 maggio 1965

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Salutations

Chers Fils, Chers missionnaires,

C’est pour Nous - vous le devinez bien - une très grande joie de vous accueillir au cours de votre brève escale romaine. Tous ensemble, vous partez pour l’Afrique: l’Uganda, le Kenya, le Tanzania, le Burundi, le Congo, la Zambie et l’Afrique du Sud. Et vous partez pour vous faire les messagers et les témoins de l’Evangile, tous, prêtres, frères, religieuses, et laïcs; chacun à votre manière certes, et selon les devoirs propres de votre état, mais tous animés par le même zèle apostolique, et brûlants du désir d’annoncer à vos frères le message de salut de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Oh! Comme Nous appelons de grand coeur l’abondance des divines grâces sur votre travail missionnaire! Comme Nous prions le Seigneur de féconder vos labeurs et de faire fructifier vos efforts pour faire connaître le message salvifique de l’Evangile et pour étendre le règne de Dieu!

Et puisse votre exemple se faire entraînant. L’Eglise a tant besoin aujourd’hui d’âmes généreuses comme les vôtres, capables de tout sacrifier pour l’unique nécessaire, et de tout abandonner pour faire partager le don de la foi. Dans ce monde inquiet et angoissé qui est le nôtre, votre témoignage a valeur d’exemple: vous êtes des artisans d’unité, vous êtes des porteurs d’espérance, vous êtes des messagers de salut. Et vous montrez généreusement que l’Eglise ne connaît de barrières, ni de continent, ni de culture, ni de race, mais que l’amour de Dieu transcende tout, et qu’il a une seule et unique ambition: se communiquer. A cette noble tâche, à laquelle vous vous consacrez de toutes vos forces, vous donnez le meilleur de vous-mêmes avec générosité: le Seigneur vous bénit, et saura vous en récompenser, en vous communiquant ses dons en plénitude, pour que vous puissiez les faire partager.

Et Nous sommes très heureux qu’à votre groupe de partants se soient joints les membres du chapitre général de la Congrégation des Soeurs missionnaires de Notre Dame d’Afrique. Chères Soeurs Blanches, comme on vous appelle, vous êtes réunies à Rome pour travailler ensemble à donner une impulsion nouvelle à votre apostolat missionnaire, à l’heure du Concile. Toute votre activité de ces jours-ci, élections, mise à jour de vos constitutions, n’a qu’un seul but: rendre votre Congrégation plus apte à son travail missionnaire, aider chacune de vos soeurs à recevoir la meilleure formation possible, la préparation la plus adaptée à son apostolat de demain.

Comme vous avez bien compris ce qu’était votre devoir aujourd’hui, en ce moment où l’Eglise tout entière est en état de Concile! C’est pour les âmes consacrées une nécessité impérieuse de redoubler de générosité, et de faire un nouvel effort pour être toujours plus fidèles à ce devoir qui est le Nôtre, qui est le vôtre aussi: être les porteurs de la bonne nouvelle, les messagers de l’Evangile, conduire les âmes à la rencontre du Bon Pasteur qui les aime et qui veut les sauver.

Chers Fils et Filles, Nous vous bénissons tous, ceux qui partent maintenant pour l’Afrique, et ceux qui s’y préparent. Votre vocation est la même et votre zèle identique. Le Vicaire du Christ vous bénit de grand coeur, et appelle sur votre apostolat en ce continent béni l’effusion des célestes bénédictions.



Mercredi 7 juillet 1965

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Salutations

Chers Fils et chères Filles,

Les heures de votre passage à Rome sont brèves, mais vous n’avez pas voulu cependant traverser la Capitale de la Chrétienté sans en consacrer quelques-unes à venir Nous rendre visite, afin de recevoir Nos encouragements et de vous munir, avant le grand départ pour les terres de mission, de Notre Bénédiction Apostolique. A Notre tour, chers Fils et Filles, vous le voyez, Nous avons tenu à vous recevoir à part, et à vous donner quelques instants pour vous seuls, dans cette Chapelle de Notre Palais Apostolique dédiée au grand Apôtre des Nations, celui dont Nous avons pris le nom en accédant au Souverain Pontificat, et dont Nous voudrions invoquer la protection toute spéciale sur vous et sur vos futurs labeurs missionnaires.

A quel patron plus qualifié pourrions-Nous, en effet, vous confier, vous dont la vie, toute donnée à la prédication de l’Evangile et à la formation de nouvelles chrétientés, va être, à tant d’égards, si semblable à la sienne?

Comme lui, sans doute, les peines et les tribulations vous attendent; comme. lui, vous pourrez dire peut-être, avec une sainte fierté in laboribus plurimis, in itineribus saepe . . ., in vigiliis multis, in fame et siti . . . (cfr.
2Co 11,26-27). Mais comme lui aussi, la divine réponse jaillira chaque fois de votre coeur: «Sed in his omnibus superamus propter eum qui dilexit nos» (Rm 8,37). «Omnia possum in eo qui me confortat» (Ph 4,13).

Que celui qui console les humbles (cfr. 2Co 7,6) soit pour vous le fidèle compagnon de chemin, l’ami de tous les jours, le modèle divin et sublime sans cesse présent aux yeux de vos âmes illuminées par la foi: tel est, chers Fils et Filles, le souhait que forme pour vous le Père de la grande famille chrétienne, dont le coeur s’attendrit à la pensée de voir partir pour ces terres lointaines les meilleurs de ses fils. Oui, si le Pape a le droit d’avoir une prédilection spéciale, elle est bien, en vérité, pour les bons ouvriers de l’Evangile, qui accueillant dans son sens plénier l’invitation du Sauveur, «relictis omnibus, secuti sunt eum» (Lc 5,11).

Allez donc, chers Fils, étendre le Royaume de Dieu. C’est le Pape qui vous envoie, et qui vous dit, comme le Christ à ses premiers apôtres dans l’Evangile que nous lisions dimanche: «Laxate retia vestra in capturam» (Lc 5,4).

Votre réponse, il Nous semble l’entendre aussi à travers cette scène évangélique si suggestive. C’est celle, pleine de foi et d’espérance, du Prince des Apôtres: «In verbo tuo, laxabo rete» (Lc 5,5).

Jetez-le avec confiance, chers Fils, ce filet destiné à «prendre des hommes» (cfr. Lc 5,10). Libres de tout intérêt de caractère national, politique, économique, n’ayez qu’un souci: montrer à tous le vrai visage de l’Eglise, uniquement soucieuse du véritable bien des âmes et de leur salut. Et «faites-vous tout à tous pour les gagner tous» (cfr. 1Co 9,22). Dieu alors bénira vos travaux et les fera fructifier au centuple: c’est Notre souhait et Notre prière pour vous, chers Fils et chères Filles, que Nous accompagnons de Notre plus affectueuse Bénédiction Apostolique.


Mercredi 21 juillet 1965

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Salutations aux nouveaux prêtres slovènes


Nous voulons adresser un mot, en particulier, au groupe des nouveaux prêtres Slovènes, qui ont obtenu la permission de leurs Autorités pour venir ces jours-ci en pèlerinage à la tombe de Saint Pierre.

Un mot de félicitations, d’abord: car Nous devinons les difficultés que vous avez pu rencontrer, chers Fils, dans les conditions présentes, pour rester fidèles à votre belle vocation. C’est pour Nous un motif de fierté et de joyeuse espérance, de vous voir ainsi fortes in fide (
1P 5,9).

Un mot d’encouragement, aussi: afin que, persévérant dans votre généreuse réponse à l’appel divin, heureux de ne voir devant vous aucune perspective d’avantages humains, vous soyez toujours plus attachés au Christ, et uniquement soucieux de l’aimer, de le faire aimer, et d’étendre son règne dans votre chère Patrie.

Un souhait paternel, enfin: que la parole et la bénédiction du Successeur de Pierre renforcent dans vos âmes l’attachement à l’Eglise qui fera le bonheur profond de vos vies de prêtres, quelles que puissent être les vicissitudes que vous réserve l’avenir.

Dans ces sentiments, et en gage des plus abondantes faveurs divines, sur vos personnes, vos familles, vos éducateurs et votre Patrie, Nous vous accordons avec une particulière affection la Bénédiction Apostolique.



Mercoledì, 4 maggio 1966

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Salutations aux parents de prêtres


Il y a parmi vous aujourd’hui, chers Fils, un groupe important que Nous vous invitons tous à honorer avec Nous, à cause de ses liens très particuliers avec le sacerdoce: c’est le pèlerinage des mères de prêtres.

Vous êtes là, chères Filles, au nombre de plusieurs centaines. Vous êtes venues principalement de France, mais Nous savons que votre florissante Association - que Nous avions la joie d’élever Nous-même l’an dernier au rang d’Archiconfrérie - compte maintenant des membres dans plusieurs pays d’Europe et d’Afrique, au Moyen Orient, et jusqu’aux Indes et dans les lointaines Amériques, dont quelques représentantes sont présentes à cette audience. De tout coeur Nous souhaitons que partout dans le monde, partout où il y a des prêtres, se rassemble aussi la famille spirituelle de celles qui leur ont donné la vie et qui ont eu, souvent, une si grande part dans leur vocation.

Nous accueillons aussi très cordialement les pères de prêtres qui, en assez grand nombre, se sont joints à votre pèlerinage.

Quel respect l’Eglise professe envers les parents de ses ministres! De quelle estime elle les entoure! Nous voudrions, chers Fils et Filles, que l’accueil qui vous est réservé ici en ce jour en soit pour vous le vivant témoignage.

Au lendemain d’un Concile qui s’est occupé, dans deux importants documents, «de la vie et du ministère des prêtres», et «de la formation sacerdotale», l’Eglise se tourne vers vous avec plus de confiance encore que par le passé. Elle a besoin que vous l’aidiez à assurer une toujours plus grande fécondité au sacerdoce: celui de vos enfants d’abord, bien sûr; mais aussi, élargissant votre horizon aux dimensions du monde, celui de tous les ministres de Dieu, qui ont partout besoin de vos intercessions et de vos exemples.

Si vous êtes associés, c’est bien pour prendre ensemble une plus vive conscience de l’immense honneur que Dieu vous a fait en déposant les trésors de son sacerdoce entre les mains de vos enfants; c’est donc pour assumer avec une plus grande joie l’obligation d’une particulière sainteté de vie, pour vous y exhorter mutuellement et vous y entr’aider par des retraites, des conférences, des publications: toutes initiatives que Nous approuvons et encourageons de tout coeur.

Et en gage des grâces que Nous invoquons en abondance sur vos personnes et sur le développement de votre Association, Nous vous accordons à tous et a toutes, sans oublier votre zélé Directeur Général, votre méritante Présidente et vos dévoués aumôniers, une large Bénédiction Apostolique.



Mercredi 13 juillet 1966

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Salutations


Et maintenant, Nous voulons adresser un souhait de bienvenue particulier au groupe important de pèlerins «Pax Christi» du diocèse de Strasbourg. Chers Fils, vous êtes venus à Rome pour donner au Vicaire du Christ l’assurance que vous répondez à Son appel angoissé et priez pour la paix. Que le Seigneur, chers Fils, réponde à vos prières, qu’il éclaire le coeur des chefs responsables, et qu’il donne au monde tette paix si ardemment désirée et contre laquelle se dressent de si grands obstacles. De tout coeur, chers Fils, Nous vous remercions et Nous vous bénissons.



Mercredi 20 juillet 1966

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Salutations


Nous tenons à adresser maintenant un salut tout particulier aux membres de la deuxième Rencontre internationale du Mouvement «Coeurs Vaillants, Ames Vaillantes», qui s’est acquis tant de mérites aux yeux de l’Eglise, depuis 30 ans, dans le champ délicat et si important de l’apostolat auprès des enfants.

L’idée de base de votre Mouvement est celle-là même qui était si chère à Notre prédécesseur Pie XI: l’apostolat du semblable par le semblable. Vous avez pensé avec raison, chers Fils, que les apôtres des enfants seraient les enfants eux-mêmes, et vous revendiquez pour l’enfance une place originale et spécifique dans le cadre de l’Action Catholique. Par toute une série d’activités et de publications, et grâce au généreux dévouement de nombreux éducateurs - religieux, religieuses, responsables du Mouvement - vous visez à donner à l’enfant, dans le cadre d’une communauté enfantine à sa taille, une formation chrétienne solide, qui lui donne le désir et les moyens de devenir, lui aussi, un apôtre.

Cette initiative, née au coeur d’un prêtre de France bien digne d’être nommé ici, l’abbé Gaston Courtois, a reçu l’approbation et l’encouragement de la Hiérarchie. Le Concile lui-même, vous le savez, lui a donné une sorte de consécration officielle en proclamant solennellement que «les enfants ont aussi un apostolat propre à exercer: à la mesure de leurs possibilités, ils peuvent être de vivants témoins du Christ au milieu de leurs camarades» (Décret sur l’Apostolat des Laïcs, III,
AA 12).

Mais au delà des autorités de l’Eglise, Dieu lui-même n’a-t-il pas visiblement béni vos efforts, dont cette rencontre de délégués nationaux venus de plus de 30 Pays est aujourd’hui un couronnement si éloquent?

Poursuivez donc, chers Fils, et étendez toujours plus largement vos belles activités au service des âmes d’enfants, si chères au Sauveur et à son Eglise. Les enfants d’aujourd’hui, ce sont les hommes de demain. S’ils ont été, dès leur jeune âge, orientés vers l’apostolat par une formation appropriée, ils seront en mesure de fournir un jour à l’Eglise les militants, jeunes et adultes, dont elle a besoin pour poursuivre sa tâche d’évangélisation dans ce monde en pleine transformation.

Aussi est-ce de grand coeur, chers Fils, que l’Eglise vous félicite et vous remercie par Notre voix de ce que vous faites pour les plus petits d’entre vos frères (cfr. Mt 25,40). Et par Notre main elle vous bénit, vous, vos familles, vos collaborateurs, et tous les enfants auxquels vous donnez si généreusement le meilleur de vous-mêmes.


Mercoledì, 30 novembre 1966

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Salutations


Avec une affection toute particulière Nous saluons maintenant les représentants des familles religieuses nées de la pensée et de la vie du Père Charles de Foucauld.

Il y aura demain cinquante ans, chers Fils et Filles, que celui que vous considérez à juste titre comme votre père et votre guide spirituel, mourait au Sahara. Et vous avez voulu venir réaffirmer ici même, à cette occasion, l’amour de l’Eglise qui inspira toute sa vie et dont vous voulez que soit inspirée la vôtre.

D’un simple mot, Nous vous dirons ce que Nous écrivons plus longuement au cher Monseigneur Mercier, en la circonstance qui vous conduit aujourd’hui près de Nous: soyez fidèles à l’esprit de celui que vous vénérez, en vivant son message!

Fidèles à être comme lui et avant tout des adorateurs, dans un monde où tend à s’obscurcir le sens de ce devoir primordial de la créature.

Fidèles à son esprit évangélique de pauvreté et de détachement, dans la simplicité du travail quotidien partagé avec ceux qui vous entourent.

Fidèles à son esprit apostolique, inspiré par cet ardent amour des âmes qui fit de lui, au milieu de populations si éloignées de son propre idéal, le véritable «Frère universel».

Fidèles à son amour de la retraite, du silence, de la vie intérieure et cachée, par laquelle seule s’opèrent de grandes choses pour le royaume de Dieu.

Vous êtes ses fils, soyez ses imitateurs, et Dieu continuera de faire abonder sur vous ses bénédictions, dont celle que Nous vous donnons de tout coeur veut être le gage, pour vous et pour ceux et celles dont vous êtes venus porter en ce jour la prière au tombeau des saints Apôtres.



Catéchèses Paul VI