Catéchèses Paul VI 10877

10 août 1977: L’EGLISE APOSTOLIQUE

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Chers Fils et Filles,



Vous aimeriez certainement, vous aussi, savoir distinguer, au milieu de si nombreuses manifestations religieuses de l’histoire et du monde contemporain, où se trouve la vraie religion. Et si la religion chrétienne se présente comme celle qui mérite notre préférence et donc notre choix à tant de titres (titres qui sont présents à votre esprit, nous le présumons), une question cependant demeure dans notre esprit : au milieu de si nombreuses professions de foi chrétienne, existe-t-il une profession de foi qui soit non seulement prééminente mais aussi unique et exclusive ? Où est la véritable Eglise ? Quels sont les signes qui la distinguent ? Et si nous avons l’habitude de réciter le « Credo » de la sainte messe, nous trouvons déjà la réponse sur nos lèvres : « Je crois... à la sainte Eglise, une, sainte, catholique et apostolique ». Nous croyons que ces titres sont la propriété intrinsèque de cette grande et singulière institution, qui s’appelle l’Eglise, parce que le Christ son Fondateur l’a voulu ainsi. Nous savons ainsi que ces caractéristiques transparaissent normalement, même à l’extérieur dans la vie historique et humaine de ce « corps mystique » du Christ, qu’est l’Eglise. Et c’est ce qui nous garantit que si nous lui restons fidèles, par la grâce de Dieu, nous sommes sur la voie juste. Le Christ a fondé une seule, une unique Eglise : le Christ n’a pas mis de frontières à son universalisme, il l’a voulue catholique. Il a aussi voulu qu’elle soit sainte, comme une source pure et inépuisable, même si tous ceux qui boivent à cette source ne sont pas tous également purs et limpides, même si tous ne ressentent pas le besoin d’une purification, c’est-à-dire d’être sanctifiés par la grâce qui déborde de l’Eglise. Et enfin nous croyons finalement en une Eglise apostolique ; elle n’a pas été inventée par quelque homme de génie ; elle n’est pas sortie d’un quelconque mouvement social. Nous la voulons « apostolique » c’est-à-dire issue des apôtres ; ce sont eux et eux seuls qui ont été directement et exclusivement chargés par le Christ d’être les témoins authentiques de sa parole et de son oeuvre. Ceci veut dire que le Christ Jésus s’est choisi des ministres pour garder, transmettre, défendre l’oeuvre de la Rédemption qu’il a accomplie.

Jésus a voulu une Eglise organisée. Tout l’Evangile l’atteste. Jésus n’a pas écrit, il a parlé, il a proclamé, en s’adressant à ses disciples : « Qui vous écoute, m’écoute ; et qui vous méprise me méprise... et méprise Celui qui m’a envoyé » (
Lc 10,16). Jésus n’a pas dit : « Le texte de l’Ecriture suffit », parce que l’Ecriture elle-même vient d’un magistère qui lui a donné son origine. D’ailleurs le Christ n’a autorisé personne à s’ériger en législateur entre les hommes et Dieu pour fonder une nouvelle forme de religion que Lui seul peut établir (cf. 1Tm 2,4-7 Mt 19,40 Jn 20,21 etc.).

Cette note d’apostolicité concerne pratiquement la transmission du message de la foi, qui est une vérité difficile et exigeante. Cette transmission demande une fidélité absolue, écarte tout arbitraire, précisément quand elle confère un pouvoir hiérarchique aux apôtres qui en sont revêtus. Se détacher de l’apostolicité veut dire se détacher du Christ et s’exposer à une contestation de la foi et à la sécheresse de la religion.

C’est ainsi que se manifeste, si l’on y réfléchit bien, l’amour de Dieu à l’égard de l’Eglise pour qu’elle soit maîtresse de vérité et de charité. Nous croyons donc, dans l’exultation, à l’apostolicité de l’Eglise.





17 août 1977: SAINTETÉ DE L’EGLISE

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Chers Fils et Filles,



Une expression de notre credo, sur laquelle nous avons déjà fait porter notre attention, nous oblige à compléter avec modestie notre entretien spirituel avec vous, très chers frères et fils qui êtes venus assister à cette audience générale: c’est la caractéristique de « sainte » appliquée à l’Eglise, qualité que nous reconnaissons et que nous proclamons avec foi quand nous récitons le « Credo ». « Je crois — c’est ce que chacun de nous affirme quand il dit le Credo — à l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique ». C’est une très belle expression, parce qu’elle passe en revue les quatre causes essentielles dont la vie transcendante de l’Eglise dérive. La cause efficiente fait que l’Eglise est apostolique ; la cause formelle lui permet de se définir une ; la cause matérielle fait qu’elle est catholique ; et nous devons dire qu’elle est sainte en raison de la cause finale (cf. Ch. Journet, L’Eglise... 11, 1185).

Ceci va bien sous forme de concepts. Mais quand on parle, comme nous aujourd’hui avec vous, de la sainteté de l’Eglise, il surgit, dans l’esprit de bien des personnes qui réfléchissent, une objection déconcertante. En effet : n’est-il pas exagéré de reconnaître de fait la sainteté de l’Eglise, alors que nombreux sont ceux — dis-je — tous ses membres qui vivent dans le temps, sur la terre, se disent et doivent se dire pécheurs Et quand, par ailleurs les très rares fidèles, déclarés « saints » par l’Eglise, sont déjà hors de ce monde ; ils sont en paradis, ils ont fait des miracles, et leur canonisation, c’est-à-dire la reconnaissance officielle de leur sainteté exige un examen, une vérification assez longue et difficile de la part des autorités compétentes de l’Eglise elle-même.

A cette objection, on peut facilement donner plusieurs réponses. La première est celle-ci : déclarer l’Eglise sainte veut dire avant tout qu’elle jouit d’une relation essentielle avec le Christ, médiateur entre Dieu et les hommes, et cause méritoire de leur salut. Et cette médiation est entre les mains de l’Eglise qui est sainte parce qu’elle sanctifie, non par ses mérites personnels mais en vertu de la foi et de la grâce dont elle a été faite dispensatrice et maîtresse.

En second lieu, nous devons dire que l’Eglise est sainte parce que tous ses membres ont été sanctifiés par le baptême, puis par les autres sacrements et ensuite par l’Esprit Saint qui est comme la respiration divine. Cette respiration divine, l’Eglise l’offre continuellement à ses fils, en les instruisant dans la foi, et en les exhortant à une conduite conforme à la loi divine et naturelle ; et cette justice, distincte des signes prodigieux et charismatiques accordés à certains fidèles, doit marquer de son empreinte et qualifier la vie de chaque chrétien qui, dans le langage des origines de l’Eglise, était appelé saint.

Et enfin nous reconnaîtrons au superlatif cette appellation de sainte à l’Eglise parce que ce titre, plus qu’il ne convient à ses membres en particulier, caractérise sa fonction dans le temps, c’est-à-dire la fonction de sanctification qui préfigure le but vers lequel se dirige son pèlerinage fatigant dans le temps. Ce but est précisément la sainteté des fidèles, admis par la miséricorde de Dieu à cette ultime et très sainte possession (cf.
Mt 5,8 1Jn 3,2).

Nous nous souviendrons que chacun de nous est appelé à cette honnêteté de vie, à cette religion de l’esprit, que l’on peut appeler sainteté et qui, finalement, comme nous l’enseigne la théologie de saint Thomas exige de nous une pureté de moeurs et une volonté ferme (S. Thomas II-II 81,8).





24 août 1977: L’EGLISE, PEUPLE FIDÈLE RÉPANDU DANS LE MONDE

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Chers Fils et Filles,



De quoi pouvons-nous, de quoi devons-nous vous parler ? De l’Eglise, encore et toujours de l’Eglise !

Tout d’abord parce que c’est notre mission. Le Seigneur n’a-t-il pas dit qu’il voulait fonder son Eglise sur Simon, fils de Jean, et ne lui a-t-il pas donné un nom nouveau, symbolique, ce nom nouveau, symbolique, ce nom de « Pierre » ? Ce nom qui signifie base fondement et qui, nous le savons bien, vise en tout premier lieu et d’une façon absolue le Christ lui-même, qui est la « pierre d’angle », et sur laquelle repose tout le dessein de salut de Dieu pour l’humanité (
Mt 21,42 Ps 117,22 Ac 4,11-12). Nous ne pouvons pas nous dérober à la mystérieuse et fondamentale fonction qui nous a été confiée par Dieu (cf. Lc 22,32 Jn 21,15-23).

En second lieu, parce que l’Eglise a été et est l’objet de l’amour sans limites du Christ lui-même : « Il a aimé l’Eglise, comme l’exprime saint Paul en des termes bien connus et ineffables, et s’est immolé lui-même pour elle » (Ep 5,25). Et c’est la raison pour laquelle si l’on scrute l’Eglise, on découvre la qualité et la grandeur de l’amour qui est passé du coeur du divin Rédempteur à l’humanité élue : ce n’est pas en vain qu’elle a été appelée l’Epouse de l’Agneau (Ap 21,9).

Et puis encore, parce que la méditation théologique de notre temps c’est l’encyclique du Pape Pie XII, du 29 juin 1943, suivie de la Constitution dogmatique Lumen Gentium, du 21 novembre 1964, qui ont révélé l’Eglise, comme si elle contemplait son mystérieux visage dans le miroir de la révélation divine (cf. Ch. Journet, L’Eglise, II, I, I ; H. de Lubac, Méditation sur l’Eglise, I).

Ajoutons encore un autre motif, qui nous invite à y arrêter notre attention par sa brièveté et sa simplicité de catéchisme élémentaire. C’est la difficulté qu’il y a à donner une définition de l’Eglise, ou tout au moins à en choisir une parmi toutes celles qui nous sont proposées avec autorité (cf. Lumen Gentium, LG 5, ss.). Ainsi par exemple : Royaume de Dieu, Corps mystique du Christ, Peuple de Dieu, « Eglise du Dieu vivant, colonne et fondement de la vérité » (1Tm 3,15-16). Quant à nous, nous nous arrêterons, en considération de sa brièveté, à la définition que donne saint Augustin et qui est rapportée dans le catéchisme destiné aux Pères du Concile de Trente. La voici : « L’Eglise est le peuple fidèle répandu dans le monde » (in Ps. 149 cath. de IX symb. art. 2). A bien y réfléchir, il nous est demandé un effort mental : la définition écarte toutes les limites qui habituellement restreignent notre pensée quand elle se tourne vers l’humanité : limites du temps et de l’histoire, limites de sang et de peuple, limites d’espace et de lieu, limites d’intérêt particulier et de classe. La pensée reste concrète, seule la notion de Peuple demeure l’objet de notre considération, avec un caractère, spécifique et donc distinctif et limitatif, celui de la « fidélité », c’est-à-dire de l’adhésion à une Parole, la Parole de Dieu : l’Eglise est le Peuple fidèle, celui qui accepte l’invitation à la foi non pas à une foi vague, incertaine, exposée aux interprétations du libre examen, mais humblement et joyeusement soumise au magistère qualifié qui donne la sécurité : « Qui vous écoute, m’écoute » (Lc 10,10).

Nous en reparlerons, s’il plaît à Dieu. Mais en tout cas, nous voudrions que vos coeurs, très chers fils, soient remplis d’intérêt et de joie, dans la certitude inspirée que le Christ, la Voie, nous offre sa lampe qui est l’Eglise.

Avec notre bénédiction apostolique.

***

Nous saluons chaleureusement la nombreuse délégation francaise de «Pax Christi» et leurs chers aumoniers, le groupe des «Aveugles et Handicapés» du diocèse de Beauvais, et les pèlerins de Cote d’Ivoire à leur retour de Terre Sainte. A tous, Nous exprimons notre affection, notre confiance et nos encouragements à répandre la lumière et la charité du Christ, toujours et partout! Avec notre Bénédiction Apostolique!




31 août 1977: L’EVANGILE EST FEU ET LUMIÈRE

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Vénérés Frères ! Très chers Fils ! Et vous tous, visiteurs toujours attendus et appréciés,



Votre présence éveille en nous une grande joie, une grande émotion, une grande stupeur. Elle suscite en nous la conscience de notre office pontifical. Cette rencontre et toute autre rencontre semblable avec de nouvelles personnes inconnues que nous sentons devoir aussitôt considérer comme des frères, des fils, des amis, nous oblige à penser, non pas à vous d’abord, mais à nous-même, avec déférence, avec crainte, avec émerveillement pour ce qui nous a été conféré, la mission de présider à l’Eglise Universelle. Les paroles de Jésus lui-même nous viennent aux lèvres. Celles qu’il a dû un jour adresser aux disciples que son Précurseur, Jean le Baptiseur, dit le Baptiste, envoya vers lui, de sa prison pour demander : « Toi, qui es-tu ? Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (
Mt 11,2-3). Il nous semble que la même question nous est adressée. Nous savons bien que vous avez tous une réponse précise à donner à cette interrogation ; celle-ci est, d’une part, d’une signification très dense et, d’autre part, étroitement liée à la réponse aux problèmes qui sous certains aspects, regardent chacun de vous et, sous d’autres aspects, touchent aux très importants problèmes des destinées du monde, il faut bien le dire. C’est pourquoi, dans notre faiblesse humaine nous nous sentons tentés de nous soustraire à la pressante demande : « Toi, qui es-tu ? » le Pape, qui est-il ? et de ne pas répondre à une interrogation aussi embarrassante et qui exige une réponse exacte.

Mais alors, la réponse nous revient à l’esprit, c’est-à-dire la définition que Jésus lui-même a voulu attribuer à Simon, fils de Jean et que nous avons héritée de Simon-Pierre : nous la lisons dans le Concile Vatican I (cf. Denz.-Schoen. DS 3050-3060), et nous la relisons dans le récent Concile Vatican II (Lumen Gentium, LG 18 LG 23) : Jésus Christ établit, dans le bienheureux Pierre, « le principe et le fondement perpétuel et visible de l’unité de la foi et de la communion ». Un immense chapitre de la doctrine catholique est énoncé ici ; la foi, c’est-à-dire l’adhésion à la Parole divine, l’accepte, et la théologie le décrit, l’explique, le répand ; il nous révèle et nous enseigne qui est Pierre et tout légitime successeur de Pierre et, à la lumière de ce mystère, il nous présente ce que le Pape fait : et cette distinction nous permet d’oser dire ici quelques paroles élémentaires au sujet de ce second aspect de la mission confiée à Pierre ; également parce que le mystère de Pierre est immergé dans le secret de la pensée de Dieu, tandis que son activité est apparente, et peut être l’objet de la connaissance et du jugement communs, tout au moins extérieurement (cf. Jn 10,38 Jn 14,12 etc.).

En ce moment, nous nous limiterons à une vue d’ensemble que seul permet un discours purement indicatif comme celui-ci.

Eh bien, que fait l’Eglise ? Si elle est fidèle au Maître, si elle est fidèle à l’Esprit qui la guide, si elle est fidèle à l’humanité dans laquelle elle vit, et pour laquelle elle vit, l’Eglise fait beaucoup de choses, pour autant qu’elle en ait la liberté et, dans une certaine mesure, également les moyens » (cf. Mt 14,17 Mt 17,26, etc.).

Mais écoutons le Seigneur quand, dans un discours ultime et récapitulatif il prescrit aux siens le programme de leur activité. Pour aujourd’hui, il nous suffira d’un mot, d’un seul ; mais un mot qui a donné une origine et un dynamisme, qui caractérise la vie chrétienne. Ce mot, parmi les derniers de l’Evangile de Saint Mathieu, le voici « Allez... » « euntes ». Jésus ne veut pas avoir des disciples spirituellement sédentaires (cf. Mt 20,6) ; il les veut en mouvement, sur toute la surface de la terre. C’est pour cela qu’il les a appelés « Apôtres » (Lc 6,13), ce qui veut dire : envoyés, témoins, messagers, annonciateurs de sa parole et de son plan de salut. Précisons-le avec un titre de permanente actualité: Jésus a voulu qu’ils soient des « missionnaires » ; comme le Cardinal Suenens le démontre dans un de ses livres. Tout catholique vraiment fidèle à l’Evangile, doit, d’une manière ou de l’autre, être missionnaire. Une sainte, enfermée dans un cloître, Thérèse de l’Enfant Jésus, n’a-t-elle pas su être une ardente missionnaire ?

Il n’est permis au chrétien aucun respect humain, aucune indifférence spirituelle et encore moins un prosélytisme indiscret par rapport à la foi religieuse si celle-ci est appelée chrétienne, est appelée catholique ; il doit, au contraire, se qualifier par un sens sincère de la responsabilité, par un amour pour la diffusion de l’Evangile, par une solidarité missionnaire. L’Eglise est un ferment. Gravons dans nos coeurs la parole entraînante de Jésus : « Je suis venu apporter le feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il brûle ! » (Lc 12,49).

Ce feu, c’est l’Evangile qui doit brûler et éclairer. Nous sommes tous appelés à l’allumer et à le répandre. Que chacun s’en souvienne !

Avec notre bénédiction apostolique !





7 septembre 1977: CROYEZ EN MES OEUVRES

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Chers Fils et Filles,


Notre réflexion sera centrée de nouveau sur l’Eglise, considérée sous l’aspect de ses oeuvres plutôt que dans le mystère de son être. Cette méthode d’étude offre une apologie expérimentale de notre foi, et elle a été soutenue par le Christ lui-même en faveur de sa Personne divine et de sa mission messianique : « Quand bien même vous ne me croiriez pas, croyez en mes oeuvres » comme eut à l’affirmer le Seigneur dans la ferveur polémique de sa discussion avec les Juifs, ses adversaires (cf.
Jn 10,38). C’est là une controverse à l’égard de l’Eglise et de notre religion qui reste encore ouverte en des temps comme les nôtres où ce qu’attestent les preuves rationnelles et sensibles prévaut dans l’opinion publique sur les signes de l’Esprit et de la foi.

Et nous nous rappelons qu’au moment où il prit congé de la scène de ce monde, le Christ lui-même grava dans les dernières et célèbres paroles de l’Evangile la synthèse du programme d’activité de l’Eglise, un programme auquel nous allons accorder maintenant un moment d’attention. En effet Jésus dit à ses disciples, déjà constitutionnellement érigés en hiérarchie apostolique et ecclésiastique : « Allez et enseignez... » (Mt 28,19). Enseigner quoi ? « Tout ce que je vous ai commandé, ajouta le Seigneur ». Cette investiture magistérielle est souverainement importante! les disciples choisis comme apôtres (Lc 6,13) sont élevés au rang de « témoins » (Ac 1,8 Ac 1,22 Ac 2,32 Ac 3,15 etc.) ; ils sont les garants d’une vérité qui se nomme Evangile et qui leur sera intérieurement confirmée par le Paraclet, c’est-à-dire par l’Esprit qui les assiste et les console, ils sont les futurs « martyrs », c’est-à-dire ceux qui rendent témoignage de la Parole par leur sang ; ils sont les pasteurs, les guides qualifiés du Peuple de Dieu ; ils sont l’Eglise dans l’enseignement et également dans l’appréhension et dans l’expression de la science surnaturelle de Dieu, la foi.

De nos jours, comme toujours du reste au cours des siècles, on a entendu répéter : l’Eglise, pourquoi ? Que fait-elle ? A quoi sert-elle ? Eh bien, risquons l’hypothèse — heureusement irréelle après la venue du Christ — qu’à n’y ait plus l’Eglise apostolique sur la terre : qu’arriverait-il ? Il arriverait ce qui se passe durant une nuit sans lumière, dans un milieu fermé où la lampe s’est éteinte : une immense confusion au sujet de la perspective de l’espace vital, une interminable lutte sans raison, un temps sans espérance. « Je suis la lumière du monde, dit le Christ : qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie » (Jn 8,12).

Ici se présentent interminablement des questions : et spécialement au sujet de deux problèmes qui sont comme deux fenêtres ouvertes sur le caractère fixe des vérités, c’est-à-dire des dogmes que l’Eglise enseigne comme maîtresse des hommes et comme, elle tout d’abord, disciple du Christ, du seul et vrai Maître des suprêmes vérités qui ne nous sont pas accessibles par nous-même (Mt 23,8), disciple du Dieu révélateur. Et à cet égard nous savons parfaitement que l’attitude de l’Eglise, c’est-à-dire de la foi, est la fidélité, selon l’expression d’un Saint du V° siècle, St Vincent de Lérins : les vérités de la foi peuvent-être étudiées, expliquées, illustrées, mais toujours en leur conservant un identique sens substantiel (cf. Denz.-Schoen. DS 2803 DS 3020) ; l’autre dogme ou enseignement est celui du Cardinal Newmann, celui du développement de la doctrine comme un arbre de la même et féconde racine, où l’accroissement de la doctrine ne s’égare pas dans les contre-sens d’un certain pluralisme moderne, qui prétend être son propre arbitre et son propre juge, libre de modeler les mystères de la foi selon les paramètres des conceptions personnelles (cf. Denz.-Schoen. DS 3809). Comme nous le savons, l’Eglise est sévère à l’égard de la cohérence avec cette fidélité. Elle peut même se montrer absolument hostile à l’égard de certains systèmes et comportements, religieux et piétistes, qui, s’affranchissant de l’enseignement sans équivoque, éternel, authentique de la Révélation défendue par l’Eglise, relâchent d’abord et ensuite brisent les liens avec l’unique Vérité apostolique, la seule qui assure l’identité de la doctrine religieuse avec celle du Christ, qui exige amoureusement l’unité de son message de salut, scellé de sa Parole aux Apôtres : « Qui vous écoute, m’écoute » (Lc 10,16).

Qu’il en soit ainsi pour vous et pour nous, avec notre Bénédiction Apostolique (cf. R. Guardini, Vie de la foi, éditions du Cerf 1958, pp. 102-115).





14 septembre 1977: A QUOI SERT L’ÉGLISE ?

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Chers Fils et Filles, A quoi sert l’Eglise ?



Cette fois-ci encore, nous allons parler de l’Eglise considérée dans son action. Et, de nouveau, il y a, pour nous éclairer, les paroles fondamentales qu’au moment de prendre congé de la scène visible de la terre, le Christ a laissées à ses Apôtres comme statut et programme : « Allez... enseignez... » a-t-il ordonné, et Il a ajouté : « baptisez... » (
Mt 28,20). La fonction des Apôtres devient ainsi sacramentelle. Chose importante. L’activité de l’Eglise en devient « visible et divine » ; mais cet aspect ne plaît pas toujours aux critiques puritains de la religion qui voudraient qu’elle soit uniquement intérieure, spirituelle, sans ministère autorisé et qualifié, sans signes sensibles, et, tout spécialement, si ces signes sont tenus pour avoir des effets sacrés, nécessaires et surnaturels. En défense de la vérité religieuse chrétienne, nous rappellerons cette prodigieuse parole constitutionnelle du Seigneur : « allez et instruisez toutes les nations et baptisez-les au nom du Père et du Fils et de l’Esprit Saint... » (ibid. Mt 28,20). C’est ainsi qu’est né le christianisme et c’est ainsi qu’aujourd’hui encore s’affirme et se manifeste l’Eglise qui a conscience d’être investie de son plus manifeste pouvoir, le pouvoir religieux précisément, opérant par mandat divin, lorsqu’elle, l’Eglise, qui prend part ministériellement au sacerdoce du Christ, agit en tant qu’instrument actif, certes, mais dont l’efficacité émane du Dieu vivant et non d’elle-même. Et ce que nous disons du baptême s’applique, avec les distinctions et la prudence nécessaires aux autres Sacrements : « Recevez l’Esprit Saint, dit Jésus Ressuscité. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez ils leur seront retenus » (Jn 20,23).

Et que dirons-nous du Sacrement dont le mystère est, ces jours-ci, au Congrès Eucharistique National de Pescara, honoré avec une attention plus que jamais réaliste et extatique ? Dans l’Eucharistie les éléments sacramentels sensibles, le pain et le vin, sont réduits à de simples signes, privés de leur substance lorsque ceux-ci cèdent leur réalité à celle, vraie et réelle mais ineffable, du Christ lui-même, rendue présente comme aliment sacrificatoire par la mémoire et par la vie surnaturelle des siens (cf. St Thomas III 73,5).

Nous ne voulons pas, ici, aller plus loin. Qu’il nous suffise en ce moment de rappeler à notre conscience religieuse cet aspect substantiel de notre religion, c’est-à-dire sa vitalité sacramentelle. Elle n’est pas une magie illusoire et trompeuse. Elle se réclame d’une Parole divine comme source indispensable ; le Christ seul est l’Auteur de ce prodige inépuisable, la participation vitale à sa divinité. Elle exige de nous une adhésion humaine particulièrement qualifiée par la foi et la rectitude morale, consciente et actuelle (cf. 1Co 11,28). Elle exige un ministère, elle exige un rite précis. Elle associe notre vie temporelle, fragile et passagère, à la vie du Christ-Homme, Dieu, et prépare notre parfaite et future existence dans la révélation eschatologique de l’éternité. Elle ne déprécie pas, elle n’avilit pas notre expérience temporelle qui, plutôt, est déjà intégrée dans sa radicale insuffisance. Elle est affranchie de l’inexorable voracité du temps qui engendre et consume sa créature. Et elle se fait propédeutique, préparant l’ascension vers l’éternel séjour du ciel.

N’ayons pas l’illusion de croire, très chers Fils, que nous pouvons construire notre vie sans l’aide de la vraie religion, celle qui nous est ouverte par l’Eglise ; et ne pensons pas qu’il suffit d’avoir une idée générale de la religion, qu’il suffit de lui accorder une quelconque adhésion. Elle est la vérité irremplaçable pour notre existence et c’est uniquement l’Eglise qui nous en offre aujourd’hui la garantie, demain la plénitude.

Et nous devons graver dans nos âmes ce message du Christ : « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11,23).

Qu’il en soit ainsi !

Avec notre bénédiction apostolique.





21 septembre 1977: AIMER ET SERVIR LE CHRIST-DIEU DANS L’HOMME QUI SOUFFRE

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Chers Fils et Filles,



Ces derniers mercredis, dans notre bref discours durant les Audiences Générales qui nous réunissent comme celle d’aujourd’hui, nous nous sommes attaché à une question que nous entendons répéter par un bon nombre d’hommes représentant la mentalité anti-religieuse ou tout simplement areligieuse de notre époque : à quoi sert l’Eglise ? Là société moderne ne peut-elle se suffire à elle-même ? Malheureusement, même si elle est étayée par l’admirable progrès humanitaire contemporain, cette mentalité est superficielle, empirique. Elle en est souvent réduite à juger la vie humaine selon des critères utilitaires que le matérialisme cultive comme une découverte, comme un progrès, comme un humanisme libérateur. Elle répète, en termes philosophiques, des formules totalement négatives, non seulement contre l’Eglise constituée, mais aussi contre tout spiritualisme non lucratif ou ne satisfaisant pas à quelque profit économique ou scientifique. A quoi sert l’Eglise quand le monde profane est en mesure de répondre à tout besoin, même purement somptuaire ? L’Eglise organise la religion ; mais aujourd’hui, la religion, à quoi sert-elle ? On ne veut plus admettre, serait-ce même l’hypothèse de la vérité comme base de la religion, et par conséquent comme un titre à son existence, et encore moins à son efficience dans une société moderne qui se croit capable de se suffire, à elle-même, affranchie des vaines pensées théologiques et spirituelles.

Pour l’instant, nous ne prétendons pas le moins du monde donner une réponse appropriée à des objections aussi radicales et, en apparence tout au moins, aussi formidables. Il ne serait pas impossible de faire l’apologie de la religion et de l’Eglise en commençant par où débute ce grand document autobiographique sur la réalité de notre existence que sont les Confessions de Saint; Augustin. Dans le premier chapitre de cette oeuvre, l’auteur, adressant directement à Dieu un discours passionné et réaliste, affirme : « Tu nous as fait par rapport à Toi ; et notre coeur est inquiet jusqu’au moment où il reposera en Toi ». Du reste, la discussion sur un thème aussi fondamental est si étendue et si vive (même s’il y a quelques signes de résipiscence théorique ou du moins de tempérance pratique), que nous renvoyons les curieux à une étude plus approfondie (voir par exemple celle de Cornelio Fabro, Introduzione all’ateismo, Studium 1964 ; Mgr Veuillot, etc. — L’Athéisme..., Cerf, 1963). Qu’il suffise ici de descendre au niveau le plus simple de la question concernant l’utilité pratique et sociale de l’Eglise ; un niveau toutefois d’une immense étendue comme l’est le champ où l’Eglise opère avec ses actions de charité humaine.

Oui, l’Eglise établit son utilité par son obéissance à l’Evangile. Il est donc superflu de sortir une documentation, attendu que l’Eglise est encore activement présente partout dans notre société. L’Eglise démontre son intelligence des besoins comme nul autre organisme social n’a pu le faire, même si la civilisation dispose aujourd’hui de développements merveilleux. Une intelligence qui prévient : comme elles sont nombreuses les institutions bienfaisantes qui ont jailli du coeur de l’Eglise quand la société ne pensait pas encore à porter secours ! L’Eglise a la faculté de percevoir la douleur de l’homme, dans toute condition, à toute époque, dans tout pays, partout où elle est autorisée à exercer sa mission humanitaire. Demandez à ceux qui connaissent cette sociologie de la charité, jusqu’où peut arriver cet Evangile vivant, et quel prodige de dévouement, de patience de sacrifices elle a suscité.

Il n’existe pas de misère humaine qui n’ait eu dans l’Eglise son propre Institut qui lui a consacré des vies entières, de religieux et religieuses spécialement, avec une indicible patience, avec un silencieux amour. Et encore aujourd’hui, des témoignages évangéliques comme, pour ne citer que quelques-uns des plus connus, ceux d’un Père Damien, lépreux avec les lépreux à Molokai, d’une Mère Thérèse vivant au milieu des pauvres innombrables à Calcutta, ou des Petits Frères et Petites Soeurs de Charles de Foucauld, désormais disséminés dans le monde entier, et tant et tant de Filles, de Soeurs, de Servantes de la Charité d’innombrables Familles religieuses, engagées dans tant d’initiatives bénéfiques, disent avec l’héroïsme de leur immolation ce que l’Eglise fait dans le monde. Ces témoignages évangéliques, elles le portent aussi, dans les villes et les quartiers périphériques, avec une admirable persévérance, les phalanges de Dames, de Compagnies, de Conférences et de groupes dérivés de Saint Vincent de Paul, de laïcs et de jeunes également. A l’enseigne de ce nom ou de celui d’autres Saints ou Saintes, et d’innombrables bons chrétiens de partout dans le monde, elles vont à la recherche du Pauvre, où qu’il se trouve, le regard avide de découvrir la transparence évangélique révélatrice du visage humilié de Jésus : « Chaque fois que vous aurez accompli un acte de charité à l’égard de l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à Moi que vous l’aurez fait », à Moi, Jésus qui vous parle (cf.
Mt 25,35-45). Qui est ce Moi qui se montre dans le visage souffrant de l’homme quelconque pour se faire l’objet d’un amour supérieur inextinguible ? C’est le Christ qui inspire, soutient, transfigure, sanctifie, dans sa partie la plus absorbante et expressive, le programme de son Eglise ; parce que tel est son programme tel est son génie : aimer et servir le Christ —Dieu dans l’homme qui souffre.

La leçon est toujours présente et éloquente sous ses mille formes. Elle est pour nous tous. Pensons-y.

Avec notre Bénédiction Apostolique.





28 septembre 1977: PLUS QUE JAMAIS, LE CHRIST EST VIVANT

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Chers Fils et Filles,



Nous parlerons aujourd’hui dans cette grande salle, nous l’avons fait construire pour accueillir les visiteurs qui, de toutes parts, affluent au Siège de Pierre, désireux de se rencontrer avec son humble et vivant successeur qui poursuit la mission confiée au premier des Apôtres, celle d’être « le principe et le fondement perpétuel et visible de l’unité de la foi et de la communion » (Lumen Gentium,
LG 18). Mais nous ne parlerons que de la monumentale et seule figure, celle de Jésus ressuscité, vivant et bénissant, qui domine cette salle et que nous inaugurons aujourd’hui, une oeuvre du sculpteur Pericle Fazzini : elle dit quel témoignage a été confié au ministère apostolique : que ce Jésus qui a été crucifié, est constitué Seigneur et Christ (Ac 2,36), témoignage que le successeur de Pierre veut proclamer ici, avec certitude et avec humilité de foi.

Oui, nous voulons confier à cette image notre voix, simple et limpide dans l’énoncé des paroles et de l’image qui veulent l’exprimer, mais presque étouffée par leur exubérante signification réelle (cf. St Thomas II-II 1,2 ad 2). Jésus est la voie, la vérité et la vie (Jn 14,6). Jésus est la lumière du monde (Jn 8,12 Jn 9,5). Jésus est le pain de la vie (Jn 6,48). Jésus est le Bon Pasteur (Jn 10,11-14). Jésus est le Fils de l’homme (Mt 16,13 Mt 25,31 Mt 26,24), il est le Fils de Marie (Mt 13,55), il est le Fils de Dieu (Mt 14,33 Mt 26,64 Jn 9,35 etc.) ; Jésus est l’alpha et l’oméga (Ap 22,13).

Nous voulons attester, devant vous, Frères et Fils, et devant tous ceux qui, dans le monde sont revêtus de la gloire et de l’espérance du nom de chrétien, qu’encore aujourd’hui le Christ est dans l’histoire du monde qu’il y est aujourd’hui plus que jamais ; dans la pénombre du doute et de l’incertitude, non pas dans l’interprétation futile d’un rationalisme myope et orgueilleux qui le restreint à la mesure des phénomènes compréhensibles, et, tout au plus, singuliers, échappant aux proportions ordinaires de l’intelligibilité naturelle. Mais vivant et réel dans la débordante dimension de son Etre divin, que seule la foi admet exultante, planant dans le mystère qu’il a Lui-même proclamé et documenté (cf. Jn 10,38).

Le Christ est présent. Le temps ne le contient pas, ne le consume pas. L’histoire évolue et peut modifier fortement la face du monde. Mais sa présence l’illumine, en révélant, comme dues à Lui-même, les sages beautés et imprégnant les abîmes d’une miséricorde réparatrice que Lui seul peut répandre. Il est la joie de la terre (cf. Jn 3,29) ; Il est le médecin de toute infirmité humaine (Jn 8,7). Il se personnifie dans tout homme qui souffre ; aussi longtemps qu’il y aura la douleur sur la terre, il en fera sa propre image pour susciter l’énergie de la compassion et de l’amour généreux (Mt 25,40). Aussi Jésus est-il présent, toujours et partout.

Et chacun peut le percevoir par soi-même. Car, tout comme il est vrai que par le dessein salvifique qui s’accomplit en Lui (Ep 1-2) Jésus Christ est le centre de l’humanité, le « Fils de l’homme » par excellence, il est vrai, tout autant, qu’il est le Maître le Frère, le Pasteur, l’Ami de chacun des siens le Sauveur de chacune des personnes humaines qui ont le bonheur d’être associées à Lui comme cellules du Corps mystique dont il est le Chef. Il est permis à chacun de l’appeler par son nom, non comme un personnage étranger et lointain, inaccessible, mais comme le « Tu » du suprême et seul amour, comme l’Epoux de son propre bonheur (cf. Mt 9,15 Ap 22,17), qui est mystérieusement proche bien plus que ne peuvent se l’imaginer ceux qui le cherchent, ainsi qu’il a été dit : « console-toi ; tu ne me chercherais pas, si tu ne m’avais déjà trouvé » (Pascal, Le mystère de Jésus ; St Augustin, Confessions X ; c. 18). Et que cette présence transcendante et immanente du Christ soit représentée ici, est une chose très belle ; à notre avis elle est significative, elle est instructive, car cette salle, pareille à une salle d’attente dans une gare de départ, à une école des vérités, pour élémentaires ou sublimes qu’elles soient, « vérités vraies » en tous cas, nécessaires à la vie, cette salle donc est toute proche, comme une annexe, de la tombe de Saint Pierre, le « pêcheur d’hommes » (Mt 4,19), le premier Pasteur mandaté par le Bon Pasteur Jésus Christ (Jn 21,15 Jn 10,11) ; l’Apôtre à qui ont été confiées « les clés du Royaume des Cieux » (Mt 16,19).

A se le rappeler ; avec notre Bénédiction Apostolique.

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Nous adressons également un salut chaleureux à Mgr Honoré, Evêque d’Evreux, et aux Laïcs responsables de l’Union Nationale des Associations de Parents d’Elèves de l’Enseignement Catholique de France! Nous sommes, une fois de plus, très heureux de vous renouveler nos plus fermes encouragements à maintenir et à adapter judicieusement aux besoins du temps une liberté essentielle: la liberté de choisir l’éducation de ses propres enfants. Récemment, notre Dicastère pour 1’Education catholique a très bien fait le point sur cette institution ecclésiale qui est, sans le moindre doute, une forme d’évangélisation, et, pour sa part, un authentique service de l’homme, service original et responsable, dans le cadre d’un immense effort éducatif. Sous peine de dénaturation et d’étouffement, l’Eglise ne peut renoncer d’elle-même à ses signes visibles et à ses moyens légitimes d’action. Gardez bien, chers amis, votre lucidité, votre tenacité et votre espérance évangélique! Avec notre Bénédiction Apostolique!

Nous devons un mot de gratitude au service de la Radio française, qui a permis à des milliers de français de nous exprimer leurs voeux fervents pour notre anniversaire. A tous ceux qui ont fait ainsi parvenir leur témoignage d’attachement, un grand merci! Nous les invitons à continuer de prier pour Nous, à travailler avec Nous pour rendre l’Eglise plus conforme à l’Evangile, et le monde plus humain. Nous les bénissons de tout coeur!





Catéchèses Paul VI 10877