Catherine, Lettres 130

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Lettre n. 279, A HIPPOLYTE UBERTINI

CCLXXIX (271). - A HIPPOLYTE UBERTINI, à Florence. - Elle l'exhorte à abandonner le monde.

(La famille des Ubertini était une des plus nobles de Florence; elle se divisait en plusieurs branches, dont l'une était établie à Sienne.)



AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LÀ DOUCE MARIE


1. Très cher Frère dans le Christ, le doux Jésus, moi Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je vous écris dans son précieux sang, avec le désir de vous voir un coeur généreux, libre de toute passion et de toute tendresse sensible; car cette tendresse vient de l'amour-propre, qui arrête les saints désirs et causa toute sorte de maux. Celui qui s'aime est toujours tiède de coeur. Dieu l'appelle et lui fait voir le peu de temps qu'il a à vivre, les misères et la fragilité du monde, son inconstance et son peu de durée. Il lui montre que le moindre plaisir que l'homme goûte en dehors de la bonté de Dieu est sévèrement puni; il lui inspire aussi la haine et le mépris du monde. L'homme voudrait volontiers le quitter, parce qu'il voit qu'en laissant le monde on en est le maître, puisqu'on foule aux pieds ses grandeurs, ses richesses et ses délices; il voit aussi que Dieu récompense et rend tout au centuple (Mt 19,29 Mc 10,30). Il se dispose alors à tout abandonner; mais l'amour-propre vit encore dans l'âme; ce désir se refroidit, la tendresse [1417] qu'il a pour lui-même le retient, et il s'accorde des délais.

2. Il ne faut pas faire ainsi, mais il faut tuer l'amour-propre, en considérant que le temps est incertain; si nous étions sûrs de l'avoir, nous pourrions dire: Je dénouerai le lien qui me retient au monde, et, quand je serai libre, j'irai me lier avec Jésus crucifié, et je me mettrai sous le joug de son obéissance. Très cher Frère, puisque vous avez le temps maintenant, détruisez tout amour-propre et toute tendresse sensible; ne vous arrêtez pas à dénouer, mais coupez; prenez avec la main du libre arbitre le glaive à deux tranchants de la haine et de l'amour, l'amour de la vertu, et la haine, l'horreur du vice, du monde et de la sensualité. De cette manière vous montrerez que vous êtes courageux, et non pas tiède et négligent. Répondez, répondez à Dieu qui vous appelle par ses bonnes et saintes inspirations. Vous avez une retraite, un lieu de bénédiction bien séparé du monde, et un père, le prieur de la Gorgone, un ange véritable, un modèle de vertus (Voir la lettre C). Vous trouvez une bonne et sainte famille; ne résistez pas à la grâce de Dieu, qui vous demande avec tant de bonté d'habiter votre coeur (Jn 14,23).

3. D'après la lettre que vous m'avez envoyée, je vois que vous avez une bonne et sainte intention; mais vous tardez trop en demandant deux ans. C'est le démon qui s'irrite de votre bonheur, et qui vous montre des obstacles pour troubler votre paix et votre repos. Il me semble que vous ferez bien de placer le plus tôt possible votre jeune fille, et de vous [1418] délivrer de cet embarras. Vous pourrez ensuite facilement terminer le reste. Pour vos autres affaires, vous pourrez les confier à quelqu'un que vous jugerez capable de s'en charger pour l'amour de Dieu et de vous; mais occupez-vous vous-même de cette jeune fille. Je vous prie de la part de Jésus crucifié de vous hâter. N'attendez pas le temps, car le temps n'attend pas. Vous verrez le prieur de la Gorgone; ouvrez-vous entièrement à lui, et prenez une solide et ferme résolution. Si vous vous décidez à choisir cette sainte retraite, qui sera la vie de votre âme, ou si, de quelque manière que ce soit, vous voulez abandonner vos biens aux pauvres, faites des aumônes au couvent de la Gorgone, car il a besoin d'être secouru, pour vivre selon la règle de l'ordre des Chartreux. Courage donc; j'espère de la bonté de Dieu, qu'en vous baignant dans le sang de Jésus crucifié, vous ferez ceci et le reste sans tarder davantage. Je ne dis rien de plus. Recommandez- moi à Léonard et à Nicolas Soderini, à Mme Antonia. Bénissez toute la famille au non du Christ, le doux Jésus. Demeurez dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour [1419].






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Lettre n. 280, A NERI DE LANDOCCIO

CCLXXX (272).- A NERI DE LANDOCCIO, des Pagliaresi.- De l'opposition qu'il y a entre Jésus-Christ et le monde.

(Néri, ou Ranieri de Landoccio, fut un des premiers et des plus dévoués disciples de sainte Catherine; il lui servit habituellement de secrétaire, et souvent d'intermédiaire auprès de Grégoire XI. d'Urbain VI, et de la reine de Naples. Après la mort de sainte Catherine, il se fit ermite et mourut en odeur de sainteté. (Voir le procès de Venise, déposition de Thomas Caffarini, de Sienne, et la Vie de sainte Catherine, p. III, ch. 2. )



AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE


1. Mon très cher et très aimé Frère et Fils dans le Christ Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je vous écris et je vous encourage dans son précieux sang, avec le désir de vous voir uni et tout transformé dans le Christ Jésus; et cela, mon très doux Fils, l'âme ne peut le faire, c'est-à-dire être parfaitement semblable au Christ, si elle ne se détache entièrement de toute ressemblance avec le siècle, car Je monde est opposé à Dieu, et Dieu est opposé au monde. lis ne peuvent avoir aucun rapport ensemble, et c'est pourquoi nous voyons l'Homme-Dieu choisir la pauvreté complète, les Injures, les mauvais traitements, la honte, la faim, la soif; il a méprisé la gloire et les honneurs des hommes; toujours il a cherché la gloire de son Père et notre salut, toujours il a persévéré dans la vraie [1420] et parfaite patience; il n'y avait pas d'orgueil en lui, mais une humilité parfaite. O ineffable charité! combien vous êtes contraire au siècle! Le siècle cherche la gloire, les honneurs, les délices, l'orgueil, l'impatience, l'avarice, la haine, la vengeance, l'amour de soi-même, qui rétrécit le coeur au point de ne plus laisser de place pour le prochain. Oh! combien sont insensés ceux qui suivent ce siècle maudit! En voulant les honneurs, ils trouvent la honte; en voulant les richesses, ils deviennent pauvres, parce qu'ils ne cherchent pas la vraie richesse; en voulant la joie et les jouissances, ils n'éprouvent que tristesse et amertume, parce qu'ils sont privés de Dieu, qui est la joie suprême. Ils ne veulent ni la mort ni la peine, et ils tombent dans la mort et la peine; ils veulent la force et la stabilité, et ils s'éloignent de la Pierre vive.

2. Vois donc, mon très cher Fils, quelle différence il y a entre le Christ et le siècle. Aussi les vrais serviteurs de Dieu, en voyant que le monde n'a aucune ressemblance avec le Christ, font tous leurs efforts pour n'avoir aucune ressemblance avec ce monde, qu'ils veulent haïr et mépriser. Ils aiment ce que Dieu aime, et n'ont d'autres désirs que de se conformer à Jésus crucifié en suivant ses traces; ils se passionnent pour les vraies et solides vertus; et ce qu'ils voient que le Christ a choisi pour lui, ils le veulent pour eux: mais ils ont tout le contraire. Ils ont choisi la pauvreté, l'abaissement, et ils sont toujours glorifiés; ils ont la paix, le bonheur, la joie, la consolation, et n'éprouvent jamais la tristesse. Et ce n'est pas étonnant, car ils sont tout transformés par la souveraine, l'éternelle Vérité et par la bonté de [1421] Dieu, qui renferme tous les biens et satisfait tous les saints désirs.

3. Il est donc bon de suivre le Christ, pour tout quitter et se séparer de la vie ténébreuse du monde; il faut nous en retrancher avec le glaive de la haine et du mépris de nous-mêmes et du pur amour de Dieu. Je vous dis, très cher Fils, que vous ne pourrez prendre ce glaive sans vous rappeler sans cesse la pensée de Dieu et surtout l'abondance du sang de son Fils, dont il a été inondé lorsqu'il s'est immolé avec un si ardent amour sur le bois de la très sainte Croix. C'est là que vous trouverez le glaive de la haine, car c'est à cause de la haine et de l'horreur du péché qu'il est mort. L'amour le tenait attaché; et, comme le disent les saints, ni les clous ni la Croix n'auraient pu le retenir s'il ne l'avait été parles liens de la divine charité.

4. Oui, c'est là que je veux fixer et reposer toujours le regard de votre intelligence; c'est là que vous vous passionnerez pour la vertu et que vous trouverez la persévérance; et ni les démons ni les créatures ne pourront vous en détourner. Vous voudrez vous soumettre et vous assujettir à toute créature, à cause de Dieu, avec une vraie et parfaite humilité; vous aurez en dégoût et en abomination le monde et toutes ses oeuvres, en vous souvenant de ce précieux sang, et vous aurez faim et soif des âmes, qui sont la nourriture des serviteurs de Dieu.

5. Je vous prie et vous conseille de prendre sans cesse avec amour cette nourriture. Que la connaissance de vos défauts ne vous arrête pas, car Dieu regarde plus à notre bonne volonté qu'à nos défauts [1422]. Je vous le répète vous trouverez dans l'amour du prochain pour Dieu, le feu qui purifie l'âme. Pour que l'a vôtre soit bien purifiée, aidez frère Barthélemy de tout votre pouvoir, pendant qu'il travaille à retirer les âmes des mains du démon. Si je pouvais venir l'aider, je le ferais bien volontiers, mais il ne me semble pas que ce soit la volonté de Dieu. Maintenant nous avons peu de temps, nous n'en ferons pas moins ce que Dieu nous promet de faire; mais sachez, Frère, que ce que je ne fais pas visiblement, je le fais et je le ferai invisiblement.

6. Vous ma demandez que je vous reçoive pour mon fils; j'en suis, il est vrai, indigne; je ne suis qu'une pauvre misérable, mais je vous ai reçu et je vous revois avec un tendre amour. Je m'engage devant Dieu à répondre pour vous de toutes les fautes que vous avez commises et que vous commettez mais je vous en conjure, satisfaites mon désir, devenez conforme à Jésus crucifié, et séparez-vous entièrement du siècle, comme je vous l'ai dit, car nous ne pouvons être autrement semblables à Jésus-Christ. Revêtez-vous, revêtez-vous de Jésus crucifié c'est là le vêtement nuptial qui vous donnera la grâce, et vous permettra de vous asseoir à la table de ta vie éternelle avec les bienheureux. Je termine. Demeurez dans la sainte et douce dilection de Dieu. Bénissez et encouragez frère Barthélemy et frère Simon dans le Christ Jésus [1423].






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Lettre n. 281, A NERI DE LANDOCOCCIO

CCLXXXI (273). - A NERI DE LANDOCOCCIO. - De la lumière qui donne la charité.



AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE


1. Très cher Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je t'écris dans son précieux sang, avec le désir de te voir employer la lumière que Dieu t'a donnée, afin d'augmenter en toi la parfaite lumière, parce que sans la parfaite lumière, nous ne pourrons jamais posséder la vérité, l'aimer et nous en revêtir; et si nous n'en sommes pas revêtus, notre première lumière deviendra ténèbres; et il faut arriver à la parfaite lumière, puisque Dieu nous y appelle. Je veux donc que tu t'appliques avec zèle à contempler la vérité dans l'abîme de la charité divine; tu arriveras ainsi à la parfaite lumière surnaturelle, à l'amour très parfait de ton Créateur et à l'amour du prochain, et tu accompliras ainsi en toi la volonté de Dieu et mon désir. Je ne t'en dis pas davantage. Demeure dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour [1424].






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Lettre n. 282, A NERI DE LANDOCCIO

CCLXXXII (274).- A NERI DE LANDOCCIO. - La considération de notre misère et de la miséricorde de Dieu donne la paix de l'âme.



AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE.


1. Très cher Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je t'écris dans son précieux sang, avec le désir de te voir posséder la vraie lumière; afin que par cette lumière, tu connaisses la vérité de ton Créateur. Cette vérité est qu'il nous a créés pour nous donner la vie éternelle; mais par la révolte de l'homme contre Dieu, cette vérité ne s'est pas accomplie. Alors il s'est abaissé autant qu'il pouvait le faire, puisque la Divinité s'est revêtue de notre humanité. Nous voyons aussi à cette glorieuse lumière que Dieu s'est fait homme, et cela pour accomplir la vérité en nous. Le sang du tendre Verbe nous l'a bien montré; et ce que nous croyons par la Foi nous est garanti par le prix de ce sang. La créature raisonnable ne peut nier qu'il n'en soit ainsi.

2. Je veux donc que le trouble de ton âme soit détruit et disparaisse dans l'espérance du Sang et dans le feu de l'ineffable charité de Dieu, et qu'il reste seulement la vraie connaissance de toi-même. Cette connaissance, en t'humiliant, augmentera et nourrira la lumière. Dieu n'est-il pas plus disposé à pardonner que nous à pécher? N'est-il pas notre médecin [1425] et nous ses malades? N'a-t-il pas porté nos iniquités? Et le trouble de l'âme n'est-il pas le pire des défauts? Si assurément, très cher Fils. Ouvre donc l'oeil de l'intelligence à la lumière de la très sainte Foi, et regarde combien tu es aimé de Dieu; et en regardant son amour, l'ignorance et la froideur de ton coeur, ne te trouble pas, mais que cette connaissance augmente le feu du saint désir et ton humilité, comme je te l'ai dit. Et plus tu verras combien tu réponds mal aux grandes grâces que t'a faites et que te fait ton Créateur, plus tu devras t'humilier et dire avec une sainte résolution Ce que je n'ai pas fait jusqu'à présent, je veux le faire maintenant. Considère que le trouble d'esprit fait oublier entièrement la doctrine qui t'a été toujours donnée c'est une lèpre qui dessèche l'âme et le corps, et qui nous cause une affliction continuelle. Ce trouble enchaîne les bras du saint désir, et nous empêche de faire ce que nous voulons; il rend l'âme insupportable à elle-même, et l'agite sans cesse par des combats et des fantômes; il ôte la lumière surnaturelle et obscurcit la lumière naturelle. Et l'âme tombe ainsi dans des infidélités nombreuses, parce qu'elle ne connaît plus la vérité pour laquelle Dieu l'a créée il l'a créée pour lui donner la vie éternelle. Courage donc! que la foi vive, les saints désirs et la ferme espérance dans le Sang précieux triomphent du démon qui te trouble. Je ne t'en dis pas davantage. Demeure dans la sainte et douce dilection de Dieu. Je le prie qu'il te donne sa douce bénédiction. Doux Jésus, Jésus amour [1426].






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Lettre n. 283, A NERI DE LANDOCCIO

CCLXXXIII (275). - A NERI DE LANDOCCIO.- Il faut avancer dans le renoncement de soi-même pour arriver à la paix.



AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE


1. Très cher et très doux Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je t'écris dans son précieux sang, avec le désir de te voir toujours croitre de vertu en vertu jusqu'à ce que je te voie arriver à l'océan de la paix, où tu ne craindras plus d'être séparé de Dieu. Alors la corruption de la loi mauvaise, qui combat contre l'esprit, sera détruite et la dette sera payée. Je veux, mon très doux Fils, que tant que tu seras en cette vie, tu t'appliques à vivre mort à toute volonté propre. C'est par cette mort que tu acquerras les vertus; et c'est en vivant ainsi que tu vaincras la loi de la volonté mauvaise. Tu ne craindras plus que Dieu permette pour toi ce qu'il a permis pour d'autres, et tu ne t'affligeras plus de ce que tu es séparé pour un peu de temps de moi et de l'autre congrégation. Courage, et rappelle-toi ce que la Vérité a dit: Qu'aucun ne sera ravi de ses mains (Jn 17,12.- Sainte Catherine, au témoignage de Christophe de Gano, aurait reçu de Notre-Seigneur la promesse du salut éternel de tous ses disciples.). Je dis de ses mains, parce que tout lui appartient, et je sais que tu comprends sans beaucoup [1427]de paroles. Ainsi je n'en dis pas davantage. Demeure dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour.






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Lettre n. 284, A NERI DE LANDOCCIO

CCLXXXIV (276).- A NERI DE LANDOCCIO.- Des grâces que le coeur reçoit de Dieu dans la prière.



AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE


1. Très cher et très doux Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je t'écris dans son précieux sang, avec le désir de te voir disposer le vase de ton coeur et de ton âme pour recevoir ce que Dieu veut te donner par le moyen de la prière. Pourquoi vouloir que tu te prépares ainsi? Parce que tu ne pourrais autrement rien recevoir, et, comme Dieu est toujours disposé à donner, il faut que l'âme aussi se dispose toujours elle-même à recevoir. Et comment s'y disposera-t-elle? Avec les moyens que nous avons reçus de Dieu lorsque nous avons été créés à son image et ressemblance (Gn 1,26). Nous recevons avec la lumière la mémoire, qui est le vase pour la contenir, l'intelligence, qui reçoit la lumière de la Foi dans le saint baptême, et la volonté, qui est capable d'aimer, car il n'est pas possible de vivre sans amour.

2. Puisque nous avons reçu de Dieu avec l'être cette disposition à l'amour, lorsque nous avons été faits par amour, nous devons par le libre arbitre présenter [1428] et offrir en la présence de Dieu cet être donné par amour, et recevoir avec amour l'amour. Je parle de l'amour général que Dieu a pour toutes les créatures raisonnables, et les dons, les grâces particulières que l'âme reconnaît avoir reçus, Alors nous invitons Dieu à répandre sur nous le feu et l'abime de son ineffable charité, avec une lumière surnaturelle, une plénitude de grâce et une parure de vertu, que l'âme reçoit, en étant lavée dans le précieux sang de l'humble Agneau sans tache. Elle a faim de l'honneur de Dieu et du salut des âmes, elle court à la table des douloureux désirs, et elle y prend cette nourriture en si grande abondance, que la sensualité en est étouffée et détruite. La volonté meurt à tout amour-propre, à tout mouvement sensitif, et elle est prête comme une épouse fidèle à mourir et à donner mille fois sa vie, si elle le pouvait, pour la Vérité. Voici le temps, très cher et très doux Fils, d'offrir ta vie; et tu seras prêt à la donner, lorsque tu seras dans la disposition dont je t'ai parlé. Je termine. Demeure dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour [1429].






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Lettre n. 285, A NERI DE LANDOCCIO

CCLXXXV (277).- A NERI DE LANDOCCIO.- Elle désire le voir éclairé par la lumière de la très sainte Foi.



AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE


1. Très cher et très doux Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je t'écris dans son précieux sang, avec le désir de voir en toi la lumière de la très sainte Foi, afin que jamais rien de ce qui t'arrive ne te scandalise, mais que ton âme conserve la paix dans tous les mystères de Dieu, et qu'elle considère l'amour ineffable qu'il a montré en nous faisant des créatures raisonnables, en nous donnant son image et sa ressemblance (Gn 1,26), et en nous rachetant avec le sang de l'humble Agneau sans tache. Cette vue te fera recevoir avec respect tout ce qui t'arrive; et tu renonceras à ton jugement avec une humilité sincère toutes les fois que, par une illusion du démon, il te semblera que les choses ne sont pas ce qu'elles devraient être au milieu de tes peines spirituelles et corporelles. Je ne t'en dis pas davantage. Demeure dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour [1430] .






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Lettre n. 286, A NERI DE LANDOCCIO

CCLXXXVI (278).- A NERI DE LANDOCCIO.- Du feu de la charité qui naît de la contemplation de Jésus crucifié.



AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE


1. Mon cher et bien-aimé Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je t'écris dans son précieux sang, avec le désir de te voir uni et transformé dans le feu de la plus ardente charité, afin que tu sois un vase d'élection capable de porter la parole de Dieu selon ses grands desseins, en la présence de notre doux Christ de la terre, et que tu parviennes à embraser son coeur (Néri avait été envoyé à Avignon par sainte Catherine porter une lettre à Grégoire XI (lettre IIIe); il s'était arrêté à Pise pour prendre la voie de mer.). Aussi je veux, mon Fils, que tu fixes le regard de ton intelligence sur Jésus crucifié il est la source où l'âme s'enivre et se consume d'ardents désirs. Ces désirs, je veux que tu les étendes au corps mystique de la sainte Eglise, pour l'honneur de Dieu et le salut de toute créature. En le faisant, tes oeuvres et tes paroles seront comme la flèche qu'on retire d'un foyer bien embrasé et qu'on jette: elle embrase ce qu'elle touche, car elle ne peut faire autrement que de donner ce qu'elle a. De même, mon Fils, si ton âme entre dans la fournaise de la charité divine, elle sera toute changée par l'ardeur de l'amour, et en s'élançant elle communiquera ce que tu as trouvé dans le feu [1431].

2. Et qu'as-tu trouvé en Dieu? la haine et le mépris de toi-même, l'amour de la vertu, la faim du salut des âmes, et de l'honneur du Père éternel. Tu ne peux trouver autre chose dans le doux Verbe. Tu vois bien qu'il est mort de la faim qu'il avait de notre salut, et il en était si tourmenté, qu'il a sué non pas de l'eau, mais des gouttes de sang par la violence de l'amour. Quel coeur serait assez dur, assez obstiné pour ne pas ressentir le feu et ne pas se fondre à sa chaleur? En regardant, vous ne pourrez vous empêcher d'être comme l'étoupe qu'on met dans le feu, et qui ne peut y être sans brêler; car la nature du feu est de brûler et de convertir en lui tout ce qui en approche, De même l'âme qui considère l'amour de son Créateur est aussitôt entraînée à l'aimer et à changer tout son coeur en lui. C'est là que se consume toute l'humidité de l'amour-propre, et que l'âme perd la ressemblance du feu de l'Esprit-Saint; et le signe qu'elle l'a, c'est qu'elle aime aussitôt tout ce que Dieu aime, et qu'elle déteste tout ce qu'il déteste.

3. Voilà pourquoi mon âme désire te voir uni et transformé dans le feu de la charité divine. Travailles-y de tout ton pouvoir, de toutes tes forces, mon Fils bien aimé, afin d'accomplir la volonté de Dieu et celle de ta pauvre et triste mère. Demeure dans la sainte et douce dilection de Dieu. Dis à Nanni et à Papi de crier si bien, que j'aie enfin de leurs nouvelles. Dis à mon fils Gherad qu'il réponde à la voix de sa mère, qui l'appelle, et qu'il vienne bientôt, car je l'attends. Vanni, messire François, Mme Nella et Catherine me sont toujours chers. Bénis-les au nom de la très sainte Croix; j'en fais de même pour le [1432] père (Les personnes dont sainte Catherine parle étaient de la famille Buonoconti, de Pise. )... Jésus, doux Jésus. François dit qu'il n'est obligé à rien; François, le méchant, le paresseux, dit que tu salues mille fois le frère Raymond dans le Christ Jésus. Dis-lui de prier Dieu pour lui. Jésus, Jésus. Tu sais que quand j'ai obtenu l'indulgence plénière du Saint-Père (Cette indulgence avait été demandée par le confesseur de sainte Brigitte, Alphonse de Vadaterra. (Lettre CLXIII ) Sainte Catherine demandait un changement dans les conditions de l'indulgence, parce ce qu'elle avait peine à réciter un Pater sans entrer en extase. Son jeûne du reste était continuel. (Vie de sainte Catherine, IIe p., ch. 5 .), il m'a obligée de dire, tous les vendredis, trente-trois Pater et trente-trois Ave Maria et ensuite soixante-douze Ave Maria. Maintenant je désirerais, si tu veux bien le demander, qu'il m'oblige à jeûner, tous les vendredis, au pain et à l'eau; n'oublie pas de le demander, si tu le peux. Doux Jésus, Jésus amour.




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Lettre n. 287, A NERI DE LANDOCCIO

CCLXXXVII (279).- A NERI DE LANDOCCIO.- De la persévérance et du progrès dans la vertu.


AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE


1. Très cher Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je t'écris dans son précieux sang [1433], avec le désir de voir croître en toi les bons et saints désirs, avec une douce et vraie persévérance jusqu'à la mort. Pense, mon Fils, que, chaque jour, nous devons nous appliquer à croître en vertu; car, si nous n'avançons pas, nous reculerons. J'espère de la divine Bonté que mon désir s'accomplira en toi, pour ceci et pour d'autres choses. Je n'ajoute rien maintenant, parce que le temps presse et que j'ai beaucoup d'affaires qui ne peuvent attendre. Mets ta force en Jésus crucifié, et sois bien patient. Encourage et bénis mille fois de ma part Simon; recommande-lui de prier Dieu pour tous tes frères, qui t'envoient bien des compliments, surtout ce négligent d'Etienne. Barduccio et François se portent bien et te saluent. Demeure dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour.




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Lettre n. 288, A NERI DE LANDOCCIO

CCLXXXVIII (280). - A NERI DE LANDOCCIO.- Du renoncement à soi-même.


AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE


1. Très cher Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je t'écris dans son précieux sang, avec le désir de te voir posséder la parfaite lumière et la connaissance de l'éternelle vérité, afin que toutes tes oeuvres soient faites avec lumière et discernement. Sans la lumière, tout est fait dans les [1434] ténèbres; et tu ne pourras avoir parfaitement cette lumière si tu ne dissipes, par la haine, le nuage de l'amour-propre. Applique-toi donc avec un grand zèle à te perdre toi-même, afin que tu puisses acquérir cette lumière, et que toutes tes pensées soient anéanties dans la pensée et la volonté de la Bonté divine. Je ne t'en dis pas davantage. Demeure dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour.





269

Lettre n. 289, A NERI DE LANDOCCCIO

CCLXXXIX (281). - A NERI DE LANDOCCCIO.- Elle l'exhorte à se dépouiller de l'amour-propre, et à faire la communion fréquente.



AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE


1. Très cher Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je t'écris dans son précieux sang, avec le désir de voir mourir en toi tout sentiment propre, afin que ton esprit et tes désirs ne soient lamais souillés par l'intérêt personnel, mais qu'au contraire. la vertu augmente toujours en toi. Tu le feras, si avec l'oeil de ton intelligence, tu te regardes dans l'éternelle Vérité; tu ne pourras autrement déraciner l'amour-propre. Je veux donc, mon doux Fils, que tu regardes dans la suprême et éternelle Vérité; ne perds pas de temps, et applique-toi de toutes tes forces à supporter, autant que tu le [1435] pourras, les défauts des créatures. Tâche de ne pas négliger la sainte oraison, et de faire tous les dimanches la sainte Communion. Ne t'inquiète pas de te voir éloigné de moi corporellement, car par le saint désir et la sainte prière, je serai toujours près de toi. Courage; agis avec force et violence, afin de ravir le royaume des cieux. Je termine. Demeure dans la sainte et douce dilection de Dieu. Que Dieu te donne sa douce et éternelle bénédiction. Mme Lisa, Alessia, François et Barduccio te saluent. Doux Jésus, Jésus amour.








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Lettre n. 290, A NERI DE LANDOCCIO

CCXC (282). - A NERI DE LANDOCCIO.- Elle l'exhorte à vaincre la négligence, qui est une ingratitude envers Dieu.



AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE


1. Très cher Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je t'écris dans son précieux sang, avec le désir de voir éteindre en toi toute négligence et toute ingratitude, car la négligence est inséparable de l'ingratitude. Si l'âme était reconnaissante envers son Créateur, elle serait pleine de zèle, et ne laisserait pas le temps s'échapper de ses mains, mais elle en déroberait plutôt par amour de la vertu. Je veux donc, très cher Fils, que, plein d'ardeur pour la vertu, et de reconnaissance pour les bienfaits reçus, tu emploies toujours le temps à une humble et continuelle [1436] prière. Je termine. Baigne-toi dans le sang de Jésus crucifié, et demeure dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour.




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Lettre n. 291, AU SEIGNEUR ANTOINE DE CIOLO

CCXCI (283).- AU SEIGNEUR ANTOINE DE CIOLO.- De l'union à Jésus-Christ par l'amour. - De la lumière nécessaire pour conserver la pureté.



AU NOM DE JESUS CRUCIFIE ET DE LA DOUCE MARIE


1. Très cher Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l'esclave des serviteurs de Dieu, je vous écris avec le désir de vous voir uni par de saints désirs à notre doux Sauveur; car autrement nous ne pouvons mépriser le monde et acquérir une pureté parfaite, en conservant notre esprit et notre corps dans une vraie continence. Car, ou l'âme s'attache à Dieu et s'unit à lui par l'amour, ou elle s'unit nécessairement aux créatures en dehors de Dieu, et s'attache aux délices, aux plaisirs et aux honneurs du monde. L'âme ne peut vivre sans amour; il faut qu'elle aime ou Dieu, ou le monde; et l'âme s'unit toujours à ce qu'elle aime; elle s'y transforme, elle en prend toujours quelque chose. Si elle aime le monde, elle n'y trouve que la peine, parce que le péché fait naître les ronces et les épines de l'affliction. Notre chair ne nous donne que la corruption et le poison du péché; et si l'âme suit la volonté de la [1437] chair et la passion sensitive, elle reçoit le poison qui lui donne la mort et lui ôte la vie de la grâce, en la faisant tomber dans le péché mortel. C'est tout ce qu'elle peut recevoir d'un pareil amour. Elle est toujours dans la tristesse, et devient insupportable à elle-même, parce que Dieu a permis que toute affection déréglée soit ainsi punie.

2. Le coeur, au contraire, qui est réglé sur la douce volonté de. Dieu, et qui lui est uni par l'amour, donne à l'âme ce qu'il a en lui-même. Dieu est la souveraine et éternelle douceur, et ses serviteurs trouvent la joie dans les choses amères et fâcheuses, parce qu'ils y trouvent Dieu par la grâce; et leur âme est calme et satisfaite. Il n'y a que Dieu qui puisse satisfaire l'âme, parce qu'il est plus grand qu'elle, et qu'elle est plus grande que toutes les choses créées. Tout ce que Dieu a créé, il l'a créé pour le service de l'homme; et il a créé l'homme pour lui, afin qu'il l'aimât de tout son coeur, de toutes ses forces (Mt 22,37 Mc 12,30 Lc 10,37), et qu'il le servit dans la vérité. Aussi les choses du monde ne peuvent rassasier l'homme, parce qu'elles sont moins que lui; il ne trouve sa paix, son repos qu'en Dieu. Son coeur alors s'agrandit, et peut contenir toutes les créatures raisonnables par le sentiment de la charité; il s'applique même à les servir; il secourt son prochain, et montre en lui l'amour qu'il a pour son Créateur.

3. Comme Dieu est la souveraine et éternelle pureté, l'âme et le corps participent à lui par l'union, et se conservent dans une pureté parfaite; l'homme aimerait mieux mourir que de les souiller par la moindre impureté. Il ne peut pas maîtriser les pensées de son coeur, et il éprouve souvent les mouvements de la chair; mais ces mouvements et ces pensées ne souillent pas l'âme; il faudrait que la volonté y consentit librement. Dès qu'il n'y a pas de faute, il y a mérite, puisqu'il résiste saintement, et il retire toujours de ces épines la rose embaumée d'une pureté parfaite. Il arrive ainsi à une connaissance plus grande de lui-même; il se lève avec une sainte haine contre sa propre sensualité, et il se réfugie avec amour en Jésus crucifié par une humble et continuelle prière; il voit bien que c'est le seul moyen d'échapper à tant de. dangers. Nous avons dit que, plus il s'attache à Dieu, plus il participe à sa pureté, et il est bien vrai qu'il peut cueillir dans les combats une rose très pure. C'est là le remède souverain contre le misérable péché de la chair faible et fragile, et contre tous les autres. Il faut nous attacher et nous rendre semblables à Dieu par l'amour mais ne différons pas, très cher Fils; le temps est court et ne nous attend pas, nous ne devons pas non plus l'attendre.

4. N'est-il pas étonnant que l'homme veuille rester dans cet aveuglement et ne pas sortir de ce sommeil? Mais il est vrai aussi que? nous ne pouvons en sortir et arriver à cette union sans la lumière. Il faut connaître à la lumière de la très sainte Foi notre misère et nos fautes; il faut que notre regard purifié contemple l'amour ineffable que Dieu a pour nous, et qu'il nous a manifesté dans le Verbe, son Fils unique. Son Fils nous l'a montré par ce sang répandu avec tant d'amour lorsqu'il courut, comme hors de lui, à la mort honteuse de la très sainte Croix [1439]. Comment l'âme, en se voyant tant aimée, pourrait-elle ne pas aimer? O très cher Fils, ne vous éloignez pas de cette lumière, mais dissipez avec zèle le nuage de l'amour-propre, et regardez avec une foi libre, l'Agneau sans tache qui vous appelle avec tant d'amour; répondez-lui, unissez-vous parfaitement à lui, et alors vous sentirez le parfum de la pureté parfaite. Il est bon, pour combattre ce vice, de considérer à quelle dignité l'âme et la chair ont été élevées par l'union que Dieu a faite de la nature divine avec la nature humaine. Que l'âme rougisse donc de s'abandonner à de pareilles misères. en la voyant ainsi élevée au-dessus de tous les choeurs des anges. Lorsque votre esprit et vos désirs seront si doucement excités, la corruption du vice disparaîtra nécessairement.

5. Il faut aussi châtier notre corps, et le mortifier par les veilles, par une humble et continuelle prière; il faut s'attacher à l'arbre de la très sainte Croix, fuir les conversations, surtout celles des personnes relâchées; et ne doutez pas que Dieu ne vous fasse de grandes grâces, si vous voulez couper sans vous arrêter ù dénouer. Arrangez promptement vos affaires, et courez, avec un doux et tendre désir, au joug de la sainte obéissance. Là vous tuerez votre volonté, vous mortifierez votre corps, et vous goûterez les arrhes de la vie éternelle. Rien ne vous paraîtra pénible. parce que la peine se changera en véritable jouissance. Je suis persuadée que si vous vous unissez par l'amour au doux et bon Jésus, il en sera ainsi, mais pas autrement. C'est pourquoi je vous ai dit que je désirais vous voir uni par l'amour à notre Sauveur [1440], afin que vous arriviez à la vraie pureté, et que vous perdiez cette passion qui vous cause tant de peine. Je ne doute pas que, si vous le faites, vous n'en soyez délivré, et votre volonté préférera la mort à de nouvelles offenses.

6. Baignez-vous dans le sang de Jésus crucifié, et commencez une vie nouvelle, avec l'espérance que vos fautes seront consumées dans le sang et le feu de l'amour. Je veux prendre vos fautes et les effacer par les larmes de la prière, dans les flammes de la charité divine; je veux en faire pénitence pour vous. Je vous prie seulement, et je vous conjure de mépriser le monde et de le fouler aux pieds. Si vous ne le quittez promptement, c'est lui qui vous quittera bientôt. Ne résistez pas à l'Esprit-Saint qui vous appelle. Je ne vous en dis pas davantage. Demeurez dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour.







Catherine, Lettres 130