1983 Documents postconciliaires 5119
(Ratio Institutionis Sacerdotalis)
INTRODUCTION
1- LA PRESENTE "RATIO INSTITUTIONIS SACERDOTALIS" complète et remplace celle qui avait été promulguée par la Conférence des Evêques de France en 1983. Une telle révision répond à la demande de l'Exhortation apostolique sur "la formation des prêtres dans les circonstances actuelles", Pastores dabo vobis, relative à une présentation renouvelée des Ratio de chaque nation PDV 61. Elle fait suite à la visite apostolique des séminaires de France et en assume les conclusions.
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2- OBJET ET DESTINATAIRES
En conformité avec les directives du Décret conciliaire Optatam totius sur la formation des prêtres et l'Exhortation apostolique PDV 2, la Ratio Institutionis Sacerdotalis présente l'ensemble des lignes directrices pour la mise en oeuvre de la formation des futurs prêtres diocésains, en France, afin que ces derniers, "imitant Jésus-Christ Pasteur", répondent à leur vocation d'apôtres au service de la mission de l'Eglise dans notre société.
Elle est destinée à tous les responsables de cette formation: le supérieur et le Conseil du séminaire, les enseignants, les instances diocésaines et les séminaristes eux-mêmes. Les prêtres en prendront connaissance avec profit, en tant qu'ils sont évidemment intéressés par les orientations et les aptitudes de leurs successeurs.
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3- CONTENU
L'Eglise du Christ est appelée et rassemblée par Dieu dans l'Esprit-Saint pour chanter sa louange et annoncer à tous les hommes le Nom de leur Sauveur. Le "Christ Seigneur a institué dans son Eglise" des ministres ordonnés "pour assurer au peuple de Dieu des pasteurs et les moyens de sa croissance" LG 18. Le ministre sacramentellement ordonné, agissant au nom du Christ Tête en personne, existe au service du peuple sacerdotal pour qu'il demeure vivant de la vie du Christ et missionnaire dans la force de son Esprit. Former des prêtres consiste à les préparer à accomplir en vérité et avec générosité, sous la conduite de l'Esprit de Jésus-Christ et dans l'obéissance à l'Eglise, le ministère qui leur sera confié.
Les prêtres viennent de l'Eglise pour servir l'Eglise. Même si Dieu nous comble toujours bien au-delà de nos mérites, l'Eglise reçoit cependant les prêtres qu'elle contribue à susciter. C'est pourquoi les pages qui précèdent ont traité par mode général de la manière dont l'Eglise se veut responsable de la formation de ses futurs prêtres. Le premier chapitre de cette Ratio exposera d'abord les orientations fondamentales qui doivent guider la formation des candidats au ministère presbytéral, selon les quatre dimensions principales de cette formation: humaine, spirituelle, intellectuelle, pastorale. Le chapitre second présentera ensuite les lignes maîtresses de l'institution de formation: les moyens qu'elle doit mettre en oeuvre, ainsi que les responsabilités qu'engage son bon fonctionnement ecclésial. Le programme des études est présenté par ailleurs, dans la "Ratio Studiorum".
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CHAPITRE I
INTRODUCTION
L'esprit, les composantes et l'unité de la formation
* "Vivre au séminaire, école d'Evangile, veut dire vivre à la suite du Christ comme les Apôtres, se laisser initier par lui au service du Père et des hommes, sous la conduite de l'Esprit-Saint, et se laisser configurer au Christ Bon Pasteur pour un meilleur service sacerdotal dans l'Eglise et dans le monde. Se former au sacerdoce signifie s'entraîner à donner une réponse personnelle à la question fondamentale du Christ: "M'aimes-tu?" La réponse, pour le futur prêtre, ne peut être que le don total de sa vie" (Synode des Evêques, Message au peuple de Dieu, 28.10.1990, cité par PDV 42).
La formation au ministère des prêtres diocésains se déroule principalement (quoique non exclusivement) dans la communauté du séminaire ou de l'institut de formation. Loin de constituer un simple lieu d'habitation et d'étude, son sens original et son esprit résident dans la continuation de la communauté des apôtres vivant avec Jésus - à l'écoute de sa Parole, en marche vers l'expérience de Pâques, dans l'attente de l'Esprit donné en vue de la mission - pour qu'ils deviennent, à sa suite, tout entier consacrés au service de l'Eglise et des hommes comme pasteurs PDV 60.
Ni les formateurs ni les candidats ne doivent oublier que celui qui, en définitive, forme au ministère et conforme au Christ Pasteur, c'est l'Esprit-Saint lui-même. Tous les moyens humains mis en oeuvre au long de la formation ne constituent que des médiations au service de son action pédagogique dans les intelligences et dans les coeurs des candidats.
* L'ensemble de la formation presbytérale comporte quatre composantes ou dimensions indissociables; à chacune sont assignés des objectifs et des moyens précis. Il s'agit de la formation humaine (Par. 11), spirituelle (Par. 12), intellectuelle (Par. 13) et pastorale (Par. 14).
* les différentes dimensions de la formation sont étroitement liées et ne peuvent jamais être dissociées. Elles sont en effet articulées selon une même visée: "Le souci pastoral doit imprégner absolument toute la formation" OT 4 OT 19.
La charité pastorale est, en effet, la source et le principe unificateur de la mission des prêtres, particulièrement des prêtres diocésains. Appelés à être configurés au Christ Pasteur de tous Jn 10,19, les futurs prêtres se modèleront donc sur sa charité pastorale, telle que l'Evangile en témoigne: son amour des brebis privées de pasteur Mt 9,35-36, sa recherche de celles qui sont perdues et dispersées Mt 18,12-14, son désir de les voir rassemblées après avoir écouté sa voix Jn 10,3 pour les nourrir par sa parole Mt 5, par sa chair et par son sang Jn 6, et - finalement - sa volonté de donner sa vie pour le troupeau Mt 20,28.
La charité pastorale, à la suite du Christ Prêtre, Prophète et Pasteur, est bien le principe unificateur de toute la formation, comme elle l'est de la vie apostolique des prêtres. Les candidats se prépareront ainsi à être consacrés pour une mission qui les appellera à célébrer les sacrements du salut, à annoncer la Bonne Nouvelle et à rassembler la communauté. Particulièrement dans les circonstances actuelles, où "le contexte socioculturel et ecclésial est fortement marqué par la complexité, la fragmentation et la dispersion", pareille charité est capable d'assurer, de manière radicale, l'unité intérieure de la vie des futurs pasteurs PDV 23.
En outre, à l'image du Christ Tête et Pasteur qui aime son corps, qui est l'Eglise, comme un époux aime son épouse Ep 5,25-27, le futur pasteur sera "appelé, dans sa vie spirituelle, à revivre l'amour du Christ époux envers l'Eglise épouse. Sa vie doit donc être illuminée et orientée par ce caractère sponsal qui lui demande d'être témoin de l'amour sponsal du Christ; ainsi sera-t-il capable d'aimer les gens avec un coeur nouveau, grand et pur, avec un authentique détachement de lui-même, dans un don de soi total, continu et fidèle" PDV 22.
* Pour assurer l'unité des éléments de la formation, on les mènera de front. Il s'agit, en effet, de former une personne chez qui tout ce qui constitue et construit l'homme, le chrétien et le pasteur "selon le coeur de Dieu" doit s'unifier dans une intégration progressive. Sinon, la formation humaine risquerait de fonctionner comme un entraînement au perfectionnement de soi dans un but seulement individuel; la formation spirituelle, comme une démarche plus préoccupée de la rencontre solitaire de Dieu que de l'avènement du Royaume; la formation intellectuelle, comme une pure spéculation, n'ayant rien à voir avec l'attente du monde contemporain; la formation pastorale, comme un apprentissage pratique d'un savoir-faire sans visée spirituelle ni capacité de discernement évangélique.
L'unité de la formation en sa finalité pastorale est ainsi l'une des conditions essentielles grâce à laquelle le candidat et ses formateurs peuvent mieux discerner l'existence des aptitudes et des compétences que suppose la mission des prêtres diocésains. C'est tout au long de la formation que se réalise, en vue de l'ordination, le travail de discernement relatif aux unes et aux autres. Le discernement porte donc aussi bien sur le repérage des aptitudes suffisantes et de leur possible développement pendant le temps de la formation, que sur l'évaluation des compétences nécessaires à l'acquisition desquelles on consacre le principal du travail de formation en ses différents aspects. Ces aptitudes et ces compétences tendent toutes au même but: habiliter à l'appel à l'ordination sacerdotale et au ministère de prêtre diocésain.
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11- LA FORMATION HUMAINE
Former des hommes aux capacités humaines vérifiées
* Homme parmi ses frères et chrétien au milieu des autres membres de l'Eglise, le futur prêtre a, comme tous, vocation à se développer comme personne libre et responsable. D'autant que "le prêtre, appelé à être 'image vivante' de Jésus-Christ, Tête et Pasteur de l'Eglise, doit chercher à refléter en lui-même, dans la mesure du possible, la perfection humaine qui resplendit dans le Fils de Dieu fait homme et qui transparaît avec une singulière efficacité dans ses attitudes avec les autres" PDV 43. La crédibilité présente et future du candidat au presbytérat est ici engagée, dans la mesure où le monde se montre particulièrement attentif aux qualités humaines de ceux qui ont en charge la responsabilité de la "communion" entre les hommes. Pour ces raisons, la formation de la personne est le "fondement nécessaire" de toute la formation sacerdotale PDV 43.
* Dans un contexte social qui ne favorise guère le développement humain des personnes, il s'agit d'accueillir des jeunes tels qu'ils sont, avec leurs fragilités mais aussi leurs richesses, pour les aider à acquérir une plus grande maturité et - le cas échéant - pour leur faire découvrir qu'il y a incompatibilité entre leur projet de sacerdoce et leur personnalité.
* La formation humaine des futurs prêtres ne se réalise pas en dehors des autres aspects de la formation. Elle fera cependant l'objet d'une attention spécifique. En effet, bien des éléments d'un discernement de base s'y feront jour, au fur et à mesure que, dans la vie quotidienne, s'exprimeront les ressources et apparaîtront les limites des candidats.
* On sera attentif à développer chez les candidats une juste connaissance de soi, ainsi que la capacité d'entrer en relation avec les autres et le réel. A cet effet, on fera découvrir - si besoin est - et l'on cultivera un ensemble de qualités humaines indispensables au développement de personnalités équilibrées qui se destinent à l'exercice du presbytérat. Elles peuvent toutes se résumer dans les quatre "vertus cardinales" de justice, de force, de prudence et de tempérance:
- la justice, qui assure le respect de la parole donnée à toute personne dans la loyauté et la fidélité;
- la force, qui permet d'affronter les difficultés de la vie et d'être constant dans la poursuite du bien;
- la prudence, qui est la source d'un jugement juste et droit par rapport aux situations et aux personnes, comme par rapport au choix de l'action;
- la tempérance, qui porte à veiller, dans une saine discrétion, à l'équilibre tant de la vie du corps qu'à celle de l'esprit et du coeur PDV 43 OT 11. A cet égard, on sera particulièrement attentif à une bonne gestion du temps et à l'entretien de la santé physique; on saura surveiller son alimentation et son sommeil, pratiquer des exercices physiques ...
* C'est sur ces bases que l'on pourra développer des libertés suffisamment mûres et responsables, au bénéfice de personnes maîtresses d'elles-mêmes et promptes à s'ouvrir aux autres. La formation continue à la liberté est déterminante pour la réponse décisive à donner à la vocation au presbytérat, et pour la fidélité à celle-ci et aux engagements qui lui sont liés. La vie communautaire comme la connaissance vraie de soi et du ministère sacerdotal jouent chacune un rôle primordial dans un tel affermissement de libertés adultes.
* Sans que les aspects plus personnels et les éléments plus sociaux ou relationnels puissent être dissociés, on sera attentif à certaines dominantes qui représentent autant d'objectifs distincts pour la formation humaine, selon que l'on envisage: les rapports du candidat à son histoire et à ses racines, compte tenu de ses ressources personnelles existantes ou à développer (Par. 111); ses rapports à sa condition d'être sexué et à son affectivité (Par. 112); ses rapports aux autres et à la société (Par. 113).
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111- Rapports du candidat à sa propre histoire et à ses racines; connaissance et développement de ses propres ressources
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111.1 - Les jeunes ont besoin de racines pour s'épanouir. Nulle croissance ne peut exister sans mémoire. Or, la société actuelle engendre souvent une absence de mémoire et une perte des repères. On sera attentif à faire discerner sur quelles racines sont fondées leur liberté et leur option pour suivre le Christ. Il s'agit de repérer quels terreaux familial, social et culturel ont permis aux jeunes de grandir. De même, il s'agit de savoir quelles connaissances humaines ont ces jeunes du prêtre, du diocèse et de l'Eglise.
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111.2 - On veillera à ce que les candidats, grâce notamment à la confrontation pratiquée en communauté, puissent identifier leur origine familiale et sociale, et sachent prendre en compte leur expérience étudiante ou professionnelle. Cette indispensable "relecture" de l'histoire personnelle leur permettra de mieux formuler leur projet de vie presbytérale et de mieux percevoir les enjeux de leur mission future.
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111.3 - L'éducation éclaire la conscience et transmet de saines habitudes; elle permet au jeune d'agir de façon personnelle et réfléchie selon un jugement droit, conformément au bien. On veillera à percevoir les valeurs transmises par l'éducation reçue et à la compléter.
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111.4 - Pour sa part, cette prise en compte de son propre itinéraire contribue à la formation d'une conscience éclairée, formation à laquelle on doit demeurer attentif tout au long de la préparation à l'ordination et au ministère. En effet, on ne saurait devenir éducateur des consciences si l'on n'a pas pour soi-même assumé les appels de la loi morale.
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112- Rapports à son affectivité et à la sexualité
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112.1 - Dans un contexte social et culturel où la sexualité humaine est en grande partie banalisée et vécue de façon réductrice, et où parfois le milieu familial est particulièrement fragile sur ce point, il importe que ceux qui se préparent au presbytérat soient amenés à bien connaître et estimer le sens véritable de l'amour humain et sa place centrale dans l'existence humaine. De même, on les aidera à intégrer les critères moraux et les moyens de jugement nécessaires pour progresser dans la chasteté. On veillera à ce qu'ils acquièrent une bonne compréhension de cette vertu chrétienne qui signifie l'intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l'unité intérieure de l'homme dans son être corporel et spirituel. Elle assure la maîtrise de soi vécue tant par le coeur que par le corps selon les différents états de vie, mariage ou célibat PDV 44.
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112.2 - Dans l'Eglise latine, l'appel au presbytérat n'est adressé qu'à des hommes qui, en réponse à un appel de Dieu au célibat, choisissent de vivre la chasteté dans la continence. Ce choix s'appuie sur un amour effectif pour le Christ cherché dans la prière et la lectio divina. On veillera à ce que les candidats effectuent ce choix sur la base d'une suffisante maturité affective comme dans la pleine connaissance de ce que signifie et de ce qu'entraîné cet état de vie, au plan d'un amour totalement livré pour le ministère de l'Evangile dans le service de Dieu et de ses frères. Il s'agit spécialement pour eux d'évaluer leur capacité à effectuer ce choix et à le vivre dans la durée de manière heureuse. La dimension eschatologique du célibat pour le Royaume sera rappelée.
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112.3 - Le choix du célibat pour la mission exige un mode de vie adapté, fondé sur une bonne connaissance de soi et sur une évaluation éventuelle de sa propre vie affective et sexuelle. La capacité à nouer des amitiés sereines et mûres vérifie l'équilibre affectif. Au-delà de la nécessaire vigilance personnelle, la qualité des relations de l'homme célibataire avec les femmes - comme d'ailleurs avec les autres fidèles, les jeunes et les enfants en particulier - dépend, en effet, de sa suffisante maturité affective et de sa capacité à surmonter d'éventuelles épreuves affectives.
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112.4 - La question de l'homosexualité sera abordée avec clarté. On rappellera que celui qui présente des tendances homosexuelles foncières a sa place dans les communautés chrétiennes où il doit trouver accueil et respect CEC 2358. Mais il ne sera pas appelé au ministère ordonné et devra en conscience orienter sa vie autrement.
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113- Rapports aux autres et à la société
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113.1 - Sur la base d'une bonne structuration personnelle des candidats, l'institution de formation développera chez eux la capacité d'entrer en relation. Cela suppose une liberté suffisante pour accepter l'altérité et la recevoir comme telle.
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113.2 - On favorisera donc chez les candidats:
- l'aptitude à communier à la vie de leurs contemporains, y compris dans ses aspects les plus quotidiens;
- la disposition à prendre au sérieux les efforts d'aménagement de la société en son incessante évolution;
- et, plus généralement, la capacité d'entrer en dialogue avec le monde tel qu'il est.
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113.3 - Puisque le ministère de prêtre diocésain se traduit en mission de dialogue pastoral, on sera attentif à former des hommes qui sachent accueillir et partager, être sincères dans leur propos et dans leur coeur, être prudents et discrets, écouter et se montrer généreux en étant prêts à servir, tant à l'intérieur de la communauté ecclésiale qu'en toute relation humaine. Destinés tout particulièrement à devenir des "hommes de communion", les candidats seront aidés à développer leur sens de la communication, leur aptitude à se situer dans les conflits tout en assumant leur responsabilité propre, leur capacité de faire des choix éclairés et à "susciter chez tous des relations sincères et fraternelles, prompts à comprendre, à pardonner et à consoler" PDV 43. La mise en oeuvre de telles aptitudes sera particulièrement significative dans un monde éclaté, où l'établissement de relations conviviales constitue "aujourd'hui l'un des signes les plus éloquents et l'une des voies les plus efficaces du message évangélique" PDV 43.
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12- LA FORMATION SPIRITUELLE
Former des hommes "disponibles à l'Esprit-Saint"
Appelés à devenir des prêtres vivant et agissant selon l'Esprit, les candidats enracineront leur démarche dans une solide vie spirituelle: "les séminaristes apprendront avant tout à vivre selon la forme de l'Evangile, à s'affermir dans la foi, l'espérance et la charité, afin que, par l'exercice de ces vertus, ils acquièrent l'esprit de prière, ils affermissent et protègent leur vocation, ils grandissent dans ce zèle qui les poussera à gagner tous les hommes au Christ" OT 8. Ils seront initiés aux fondements évangéliques de la spiritualité du pasteur (Par. 121) et, en particulier, à la "suite du Christ" dans l'obéissance, la chasteté et la pauvreté vécues à cause de la mission (Par. 122). Cette initiation met en oeuvre des moyens spécifiques, tout au long des étapes de la formation (Par. 123).
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121- Les fondements évangéliques de la spiritualité des futurs prêtres diocésains
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121.1- Dans un peuple qui a vocation à la sainteté, tous les baptisés sont appelés, chacun selon sa condition, à vivre, selon l'Esprit du Christ, la communion avec Dieu dans les sacrements, dans la prière et l'exercice de la vie chrétienne à la rencontre des autres. Les prêtres sont des baptisés, si bien que les futurs prêtres ont à approfondir et exercer les traits fondamentaux de la vie spirituelle commune, "c'est-à-dire une vie animée et guidée par l'Esprit vers la sainteté et la perfection de la charité" PDV 19.
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121.2 - Le ministère presbytéral est un chemin spécifique de sainteté:
* Les futurs prêtres conformeront donc progressivement leur vie spirituelle de baptisés à l'esprit et aux pratiques spécifiques de celle de ministres ordonnés.
* La grâce du sacrement de l'Ordre, en effet, appelle à vivre selon l'Esprit du Christ Pasteur, communiant au Père et recevant de lui sa mission: "Dès lors qu'il tient à sa manière la place du Christ en personne, tout prêtre est, de ce fait, doté d'une grâce particulière: cette grâce lui permet de tendre, par le service des hommes qui lui sont confiés et du peuple de Dieu tout entier, vers la perfection de Celui qu'il représente" PO 12. De la sorte, les futurs prêtres seront initiés à nourrir leur vie spirituelle aux sources de la charité pastorale du Christ, afin de se conformer par la grâce de l'Esprit-Saint au don total de lui-même, humble et plein d'amour pour l'Eglise PDV 23.
* Ainsi les candidats seront-ils préparés à répondre à l'appel à la sainteté qui, pour les prêtres, retentit dans l'exercice même de la mission et du ministère pastoral: "C'est en exerçant le ministère d'Esprit et de justice 2Co 3,8-9 que (les prêtres) s'enracinent dans la vie spirituelle, pourvu qu'ils soient accueillants à l'Esprit du Christ qui leur donne la vie et les conduit" PO 12 PDV 24. Plus précisément:
- destinés à exercer le ministère sacerdotal, les candidats à l'ordination se souviendront que celui-ci est "amoris officium" (St Augustin, cité par PDV 23-24) ce qui fonde et appelle une vie morale et spirituelle engageant leur esprit, leurs sentiments et leur vie par des décisions et des actions conformes à l'amour vrai PDV 24-25;
- appelés à devenir les témoins autorisés de la Parole de Dieu, les candidats auront d'abord à l'accueillir "avec un coeur docile et priant, pour qu'elle pénètre à fond dans leurs pensées et leurs sentiments, et engendre en eux un esprit nouveau ... Ainsi, leurs paroles et plus encore leurs choix et leurs attitudes seront toujours plus transparents à l'Evangile" PDV 26;
- se préparant à célébrer les sacrements du salut, particulièrement l'Eucharistie, la Pénitence et l'Onction des malades, les futurs prêtres y trouveront pour eux-mêmes la source d'une vie conforme à celle du Christ Pasteur;
- destinés à se consacrer au service de l'Eglise rassemblée et à naître pour la "guider", ils s'initieront aux attitudes mêmes du Christ Serviteur et Pasteur: à sa suite ils apprendront à aimer les brebis - surtout celles qui sont perdues -, et à les conduire vers le Père; à sa suite ils se montreront disponibles pour être envoyés au service de la communauté qu'ils auront à "guider" et à "présider", dans l'Eglise locale PO 13 PDV 26;
- par le sacrement de l'Ordre, les prêtres participent aux dimensions universelles de la mission confiée par le Christ aux apôtres; les séminaristes, qui se préparent à recevoir l'ordination, mesureront que ce don spirituel les ouvrira, "non pas à une mission limitée et restreinte, mais à une mission de salut d'ampleur universelle, 'jusqu'aux extrémités de la terre'" PO 10, "prêts au fond du coeur à prêcher l'Evangile en quelque lieu que ce soit" OT 20.
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121.3 - C'est dans l'Eglise diocésaine et à l'intérieur du presbyterium que les futurs prêtres seront appelés à vivre selon l'Esprit leur responsabilité de pasteurs, en communion avec l'évêque, avec leurs frères prêtres et les diacres. On orientera donc la vie spirituelle des candidats pour qu'elle acquière cette dimension diocésaine.
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122- A cause de la mission, les prêtres diocésains sont appelés à suivre Jésus dans son obéissance, sa chasteté et sa pauvreté
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Si tous les baptisés sont appelés à répondre aux appels décisifs de l'Evangile, dans l'obéissance à la volonté de Dieu, dans la pauvreté en esprit et à l'égard des biens matériels, dans la chasteté vécue selon chaque état de vie; si les religieux mettent toute leur vie sous le signe des trois voeux qui leur font "profession" d'être signes du Royaume; les prêtres - et particulièrement les prêtres diocésains - ont à vivre de manière spécifique l'amour évangélique en vue et dans l'accomplissement de leur mission pastorale PO 15-17.
En effet, pour accomplir sa mission reçue du Père, le Christ s'est laissé conduire par l'Esprit, obéissant à la volonté de celui qui l'a envoyé, se consacrant corps et âme à l'annonce de la Bonne Nouvelle et menant une vie pauvre et disponible aux démunis. A sa suite, les prêtres sont appelés à vivre cet "amour évangélique" à cause de la mission pastorale, dans l'obéissance, le célibat et la pauvreté apostoliques.
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122.1 - L'obéissance du pasteur
* L'obéissance du pasteur PO 15 est d'abord et fondamentalement obéissance à l'Evangile: cette joyeuse Nouvelle qu'il reçoit pour en vivre intégralement et la transmettre fidèlement. L'oeuvre divine à laquelle les prêtres sont appelés par l'Esprit-Saint dépasse toutes les forces et la sagesse de l'homme. Aussi les candidats seront-ils formés à l'humilité et à la docilité à l'Esprit en recherchant à accomplir non pas leur propre volonté mais la volonté de Celui qui les a appelés et qui les enverra en mission PO 15.
* L'obéissance du pasteur est ensuite obéissance de communion à l'égard de ceux qui, dans l'Eglise, ont mission d'être les successeurs de Pierre et des apôtres: "En effet, il n'y a pas de ministère sacerdotal en dehors de la communion avec le Souverain Pontife et le collège épiscopal, en particulier avec l'évêque du diocèse à qui 'le respect filial et l'obéissance' promis à l'ordination doivent être rendus" PDV 28 (cf. aussi le Pontifical Romain pour l'ordination des prêtres). Pareille obéissance n'est pas servile; elle résulte de la liberté responsable du prêtre qui accueille les exigences de la communion ecclésiale hiérarchique. Elle est encore "obéissance solidaire, qui repose sur l'appartenance du prêtre à l'unique presbyterium et qui, toujours à l'intérieur de celui-ci et avec lui, exprime des orientations et des choix coresponsables" PDV 28. Elle est enfin obéissance à caractère pastoral, en ce sens qu'elle rend le prêtre disponible aux appels de la mission et aux besoins de la communauté. L'obéissance du pasteur suppose toujours qu'il sache accueillir sa mission et en rendre compte.
* L'entrée dans ce type d'obéissance commence avec le choix du séminaire ainsi que l'a rappelé le pape Jean-Paul II dans son message aux séminaristes du 29.8.1997: "Je vous invite à vivre une relation confiante d'obéissance et de communion avec l'évêque de votre diocèse ...; c'est à lui qu'il revient, en relation avec les responsables des vocations, de déterminer le lieu et les modalités de votre formation ..."
* Pendant la formation, les candidats apprendront le sens de l'obéissance, notamment par:
- la contemplation de Jésus-Christ, bon Pasteur, obéissant jusqu'à la mort et la mort de la Croix Ph 2,7;
- la méditation de l'Ecriture qui leur ouvrira l'esprit et le coeur à "la soumission dans la profession de l'Evangile du Christ" 2Co 9,13;
- l'étude attentive de l'enseignement ecclésial qui leur permettra de transmettre fidèlement ce qu'ils auront eux-mêmes reçu 1Co 11,23;
- la vie communautaire à laquelle ils participeront activement dans le respect des responsabilités de chacun;
- l'exercice réfléchi des premières tâches pastorales qui les ouvrira à des relations responsables à l'intérieur du presbyterium non moins qu'à la disponibilité aux besoins de la communauté et aux exigences du travail réalisé en commun avec des laïcs, des diacres, des religieux ou religieuses.
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122.2 - Le célibat pour la mission (*)
(*) (Cf. les "Orientations sur l'éducation au célibat sacerdotal", Congrégation pour l'Education Catholique, 1974)
* Dans l'Eglise latine, le célibat des prêtres se vit à la suite du Christ époux de l'Eglise, tout entier consacré à la mission pour laquelle il a été appelé: "La volonté de l'Eglise trouve sa dernière motivation dans le lien du célibat avec l'ordination sacrée, qui configure le prêtre à Jésus-Christ Tête et Epoux de l'Eglise. L'Eglise, comme épouse de Jésus-Christ, veut être aimée par le prêtre de la manière totale et exclusive avec laquelle Jésus-Christ Tête et Epoux l'a aimée" PDV 29.
* De la sorte, pour les prêtres - particulièrement les prêtres diocésains -, le célibat est une expression hautement significative de la charité pastorale, qui les porte à se donner tout entiers à la mission pour le Royaume et aux hommes auxquels ils sont envoyés. Le célibat sacerdotal annonce en outre la résurrection à venir et la gloire du Règne des cieux.
* Ainsi, former au sens apostolique du célibat sacerdotal, c'est en faire saisir la profonde convenance avec l'ordination et en expliciter la pertinence dans la pratique séculaire de l'Eglise latine, de telle manière que les candidats - sur la base d'une suffisante maturité affective et d'une bonne compréhension de la vertu de chasteté - le choisissent et l'accueillent non comme une contrainte juridique mais comme un don précieux reçu de Dieu, conformément à toute la richesse biblique, théologique et spirituelle Mt 19,12 OT 10 DV 50 PDV 29.
* La formation sera attentive à éclairer les candidats sur la part de solitude laquelle conduit le choix du célibat sacerdotal et sur la nécessité d'assumer les renoncements qu'il suppose en divers domaines (loisirs, lectures ...); on insistera aussi sur l'importance d'associer, dans la tâche pastorale, proximité et distance, présence et discrétion, simplicité et prudence, de telle sorte que s'exercent ensemble les qualités fraternelles et paternelles.
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122.3 - La pauvreté apostolique
* Si les prêtres diocésains n'ont pas à vivre la pauvreté selon les mêmes modalités que les religieux, ils y sont cependant appelés, comme tous les disciples de Jésus. La pauvreté des prêtres, en raison de leur configuration sacramentelle au Christ Tête et Pasteur, révèle en effet des connotations pastorales précises: "ils doivent être capables de donner un témoignage de pauvreté par une vie simple et austère" OT 9 PDV 30, par le renoncement et la totale transparence dans l'administration des biens de la communauté.
* Ce mode de vie leur assure la nécessaire liberté à l'égard des biens matériels, non moins que la disponibilité intérieure par rapport aux appels de la mission pastorale Lc 9,57-62. Dans un monde de consommation qui secrète des inégalités, et pour les communautés auxquelles ils sont envoyés, cette pauvreté apostolique et pastorale leur permet d'être, pour leur part, des témoins authentiques du choix préférentiel de l'Eglise pour les pauvres.
* La formation sera attentive à présenter les bases spirituelles de la pauvreté apostolique selon l'Evangile. Elle appellera les candidats à un mode de vie adapté dans l'usage de l'argent et des biens matériels ou culturels, dans la mise en oeuvre de ses propres goûts et compétences, de telle manière que ce que l'on possède soit mis au service de la mission.
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123- Sens et conditions, étapes et moyens de la formation spirituelle
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123.1 - Sens et conditions de la formation spirituelle
* La formation spirituelle doit animer toute la formation au presbytérat. Elle vise à former des croyants résolument attachés au Christ comme des amis dans l'intimité de toute leur vie et Le recherchant sans cesse, pénétrés de l'Evangile du salut et attentifs aux appels de l'Esprit-Saint, et aussi des pasteurs spirituellement consacrés à l'exercice de leur charge pastorale.
* Elle suppose un "entraînement" continu, dans la vie quotidienne. Les formateurs veilleront donc aux conditions concrètes de la vie spirituelle des séminaristes. Celles-ci doivent:
- permettre une vie sacramentelle régulière;
- favoriser l'éducation au sens missionnaire et au sens de la Croix au coeur de la mission;
- donner les moyens du silence intérieur, de l'oraison et de l'intimité avec le Christ, et en même temps éveiller le goût d'un échange et d'un partage de la foi, notamment par la révision de vie;
- susciter dans la vie affective une véritable liberté qui permet le don de soi dans le célibat avec les renoncements qu'il implique.
* La formation spirituelle suppose aussi un enseignement donné par les formateurs et, à partir de l'expérience apostolique ou pastorale, une réflexion qui vise à l'affermissement du sens de l'Eglise et à l'acquisition de l'attitude spirituelle du pasteur. On aidera particulièrement les séminaristes à découvrir et à aimer leur Eglise diocésaine, ses initiatives, ses intuitions, son histoire.
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123.2 - Etapes et moyens
* Au cours du premier cycle, les formateurs seront particulièrement attentifs à dévoiler le mystère du Christ et à initier en profondeur à la vie dans l'Esprit qui trouve sa source dans le baptême et la confirmation, à la participation quotidienne à l'Eucharistie, à la pratique régulière du sacrement de la réconciliation en vue d'une conversion permanente, à la prière liturgique et personnelle (particulièrement à l'oraison et à la lectio divina), à l'amour de l'Eglise dans la communion avec le Pape et les évêques, au sens de l'ascèse.
Les séminaristes seront aussi guidés dans la découverte de la place de Marie, Mère de Dieu, dans l'économie du salut et dans la prière chrétienne.
Dès cette étape, une première formation à la vie spirituelle des prêtres diocésains, au sens et aux exigences du célibat vécu dans le ministère presbytéral, est nécessaire. Pour cela, les formateurs seront attentifs à accompagner le discernement sur l'appel personnel de Dieu au célibat afin d'éveiller le jeune à l'action de grâce pour le don reçu.
* Pendant le second cycle, tout en poursuivant la formation aux grandes attitudes de la vie chrétienne, les formateurs seront attentifs à aider les séminaristes à laisser se développer en eux la charité pastorale qui s'exprime et se vérifie dans le comportement quotidien et dans la prière. C'est en effet la charité pastorale - telle qu'on l'a présentée plus haut avec ses exigences évangéliques d'obéissance, de chasteté et de pauvreté en vue de la mission - qui leur permettra une réelle unité de vie au milieu des tâches du ministère présent et à venir, et de vivre la fidélité au don qu'ils auront reçu.
L'initiation aux maîtres spirituels, commencée dès la première étape, permettra aux candidats de s'enraciner dans la tradition spirituelle de l'Eglise et d'en découvrir les richesses.
* L'ordination diaconale stimulera les séminaristes diacres à approfondir le mystère du Christ Serviteur du Père et des hommes, aimant les siens jusqu'à l'extrême. Dans leur vie apostolique, dans le ministère de la prière, dans leur vie spirituelle personnelle, ils se laisseront façonner par l'Esprit du Christ Serviteur pour en vivre dans toute leur vie pastorale future. Pour mieux entrer dans cette disponibilité, ils pourront bénéficier de l'expérience spirituelle et apostolique des diacres permanents, comme - plus largement - de l'expérience de tous leurs aînés dans le ministère ordonné.
* Les éléments de la formation spirituelle présentés ci-dessus, tout en étant des moyens d'éveil et d'affermissement de la vie spirituelle des futurs prêtres, représentent tout autant des "lieux privilégiés" où ils se laissent conformer intérieurement à la vie selon l'Esprit.
Pourtant, des moyens plus spécifiques permettent la croissance de cette vie spirituelle, notamment: la direction spirituelle, par sa régularité et par l'absolue discrétion dont les séminaristes sont assurés, permet l'ouverture nécessaire à un bon discernement Par. 213 et à une plus grande disponibilité à l'action de l'Esprit. C'est l'une des tâches primordiales de l'institution d'assurer à chaque candidat une direction spirituelle régulière. Sous la responsabilité du supérieur, les séminaristes choisissent leur Père spirituel parmi les membres de l'équipe animatrice ou, parfois, parmi les autres prêtres nommés pour assumer cette tâche.
Des récollections et des retraites sont régulièrement organisées pour favoriser le silence et la prière, l'enracinement dans le Christ, et donner les moyens d'une expérience spirituelle plus soutenue et d'un meilleur discernement de la vocation.
* On n'oubliera pas le lien organique existant entre l'étude de la théologie et la vie spirituelle Par. 132.1 . L'étude du mystère du Christ et du mystère de l'Eglise dans toutes leurs dimensions permet une authentique liberté. En effet, les candidats, comme les formateurs, trouvent leur épanouissement spirituel dans l'adhésion à la vérité du Christ pour laquelle ils sont faits et appelés: "la vérité vous rendra libres" Jn 8,32.
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13- LA FORMATION INTELLECTUELLE
Former des hommes à la foi solide et éclairée
La visée de la formation intellectuelle - philosophique et théologique - est de former une personnalité chrétienne, sachant librement rendre compte de sa foi. Elle trouve sa justification dans la nature même du ministère ordonné et le défi de la "nouvelle évangélisation" PDV 51. Elle doit donc habiliter les candidats à devenir les témoins autorisés de la Bonne Nouvelle, au service de l'Eglise chargée d'annoncer l'Evangile à toute créature (Par. 131). Dans l'unité de la formation, les études s'articulent avec l'ensemble des moyens mis en oeuvre pour préparer au presbytérat (Par. 132). Pour certains candidats, une formation théologique de type universitaire est proposée (Par. 133).
La Ratio Studiorum présente à part l'esprit général des études, leur organisation et leur pédagogie selon les différentes disciplines.
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131- La visée des études
Parmi les objectifs essentiels de la formation intellectuelle et théologique des futurs prêtres, il convient de souligner avant tout:
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131.1 - La connaissance et l'intelligence de la Révélation divine qui découvre l'intervention trinitaire du Père par le Fils dans l'Esprit, dont le centre est Jésus-Christ et son mystère se développant dans l'Eglise
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* Elles sont le fruit de la théologie dont "l'étude de l'Ecriture est comme l'âme" DV 24 OT 16. Pour être exacte et fidèle, cette connaissance de la doctrine chrétienne réclame une étude rigoureuse des Ecritures et de la Tradition interprétées par le Magistère et reçues dans la foi de l'Eglise. "Méconnaître l'Ecriture, c'est méconnaître le Christ".
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* La fidélité au Magistère représente, de ce point de vue, une exigence essentielle pour l'intelligence de la foi, une intelligence qui ne peut se construire que dans la communion ecclésiale, en vue d'une annonce conforme à la Tradition vivante des apôtres.
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131.2 - La cohérence et la solidité de la pensée
* Cette cohérence demande une articulation des différentes disciplines entre elles, un lien entre l'expérience personnelle des séminaristes et les questions des hommes d'aujourd'hui, un effort d'intériorisation personnelle et de synthèse de leur part.
* On n'oubliera pas les conditions élémentaires d'une pensée solide. On développera et, si besoin est, on fera découvrir le bon maniement des instruments intellectuels de base:
- savoir "lire", pour comprendre convenablement l'écrit et en repérer l'essentiel;
- savoir "écrire", pour exprimer sa pensée de manière cohérente et pertinente;
- savoir "parler", pour communiquer sa propre pensée, raisonnablement articulée, de manière persuasive et simple, selon les différents types d'interventions orales;
- savoir "maîtriser" les moyens techniques modernes, en particulier les moyens de communication sociale.
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131.3 - La formation à une pensée théologique en contact avec les courants contemporains
* L'affinement du sens du dialogue critique avec les courants du monde actuel est une condition essentielle pour que les séminaristes deviennent capables de rendre compte de la foi de l'Eglise. Il suppose une bonne assimilation des contenus et des méthodes propres à chaque discipline, ainsi qu'une attention continue aux interrogations et aux modes de pensée du monde où vivent les candidats, un monde marqué par la précarisation, les pauvretés et l'écart social, par la sécularisation et l'incroyance mais aussi par un climat de recherche religieuse.
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131.4 - L'apprentissage de la communication
* Cet apprentissage doit permettre aux futurs prêtres de s'initier progressivement à l'annonce de l'Evangile, dans une démarche tout à la fois fidèle au contenu de la foi et de la morale chrétiennes, et intelligible aux hommes et aux femmes de notre temps.
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132- Les études dans l'ensemble de la formation
L'organisation des études s'articule sur l'ensemble de la formation au ministère presbytéral. Elle appelle un prolongement au-delà de l'ordination.
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132.1 - La formation intellectuelle et la vie spirituelle
* Elles sont indissociables. D'un côté, en effet, la connaissance théologique de Jésus-Christ et de son mystère suppose, pour être vivante, la contemplation et la célébration, la prière personnelle et la vie liturgique. Et, d'un autre côté, la réflexion théologique alimentée par la lecture de l'Ecriture, par la fréquentation des grands témoins de la foi et par une pratique réfléchie de responsabilités apostoliques ou pastorales constitue la base indispensable sur laquelle peut s'édifier la vie spirituelle du futur pasteur.
* C'est sur l'ensemble des études et sur leur nature même que prend appui une "théologie spirituelle", qui fera aussi l'objet d'un enseignement spécifique; ses modalités s'adapteront aux différentes étapes de la formation (cf. la Ratio Studiorum).
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132.2 - Le souci pastoral
* Le souci pastoral doit marquer la nature et l'organisation des études, puisqu'il doit imprégner absolument toutes les dimensions de la formation OT 19. L'étude de la théologie forge le sens pastoral en initiant le candidat au discernement des situations à la lumière de la Parole de Dieu PDV 58.
* Cela requiert:
- une connaissance réfléchie des hommes d'aujourd'hui et de leurs questions, des cultures et des différents courants de pensée religieux ou philosophiques qui les marquent;
- une prise de conscience des besoins du peuple de Dieu dans le domaine de l'éducation de la foi et du témoignage chrétien;
- une ouverture de l'intelligence et de la conscience des futurs prêtres aux besoins de la mission de toute l'Eglise, en sa dimension universelle AGD 39.
* L'organisation de l'enseignement prendra en compte l'expérience pastorale de l'Eglise et celle des candidats pour leur apprendre à lire les réalités du monde contemporain à la lumière de l'histoire du salut et à découvrir les appels du peuple de Dieu ainsi que les richesses de sa vie.
On veillera à réserver aux études proprement dites l'espace qui leur convient, tout en les enracinant dans une expérience apostolique et pastorale commençante. En effet, la qualité du ministère presbytéral à venir dépend pour une bonne part d'études bien conduites.
* C'est sur ces bases que peut s'édifier une "théologie pastorale" qui, elle aussi, fera l'objet d'un enseignement adapté aux étapes et aux besoins de la formation Par. 142.2 (cf. la Ratio Studiorum).
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132.3 - La formation aux divers ministères
* Dans bien des cas et sous de multiples formes, les instituts de formation collaborent à la formation de diacres permanents et de laïcs appelés à assumer diverses missions au sein de l'Eglise locale, de religieux se préparant à l'ordination ou déjà ordonnés et de religieuses ayant déjà ou non une expérience apostolique.
* Cette collaboration est bénéfique. Cependant, en raison de la nature du ministère presbytéral, la formation des futurs prêtres doit garder sa visée propre, y compris au niveau des études.
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132.4 - La formation permanente
* Les années de préparation au ministère presbytéral doivent assurer aux futurs prêtres diocésains une formation intellectuelle qui soit solide et dont les méthodes leur permettent d'"apprendre à apprendre".
* Les études éveilleront donc en eux le goût et le désir d'une recherche constante; elles les inciteront à s'engager dans le travail intellectuel et la réflexion pastorale à travers la formation continue. Cet effort est d'autant plus nécessaire que les situations du monde et de l'Eglise connaissent une constante transformation.
* Il est souhaitable qu'une concertation s'établisse entre les instances de formation permanente et les équipes animatrices des séminaires.
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133- La formation universitaire
133.1 - Sa finalité dans l'ensemble de la formation presbytérale
* La formation en Faculté permet de préparer certains candidats à participer efficacement à cette responsabilité qui est celle de l'Eglise de promouvoir en permanence la qualité intellectuelle de son témoignage de foi. Elle concerne les séminaristes qui présentent les aptitudes requises aux études supérieures et en acceptent les exigences.
* On veillera, dans le cadre du séminaire universitaire animé par une équipe compétente, à ce que la spécificité de la préparation au ministère presbytéral soit bien assurée. On mettra notamment en oeuvre une initiation pastorale qui, pour sa part, nourrira et finalisera les études supérieures en vue du ministère.
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133.2 - Les études
* Le cursus des études de chaque Faculté est organisé en fonction des finalités propres de l'enseignement universitaire, définies par la constitution Sapientia christiana. Les programmes doivent être approuvés par la Congrégation pour l'Education Catholique.
* En amont de toute spécialisation, on aura soin d'assurer aux candidats une formation philosophique et théologique de base.
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14- LA FORMATION PASTORALE
Former des hommes apostoliques, pasteurs de leur peuple
La formation pastorale est essentielle pour préparer à l'exercice du ministère presbytéral. Il convient d'en bien comprendre les fondements et les objectifs (Par. 141), avant d'en indiquer le contenu Par. (142).
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141- Ses fondements et ses objectifs
141.1 - La formation proprement pastorale se situe dans l'ensemble de la formation, dont la finalité est elle-même tout entière pastorale, puisqu'elle vise à configurer au Christ Maître, Prêtre et Pasteur en vue de participer à sa mission de salut OT 4 PDV 57. Il est cependant nécessaire de mettre en oeuvre une formation théologique et pratique plus spécifiquement pastorale. Celle-ci contribuera fortement, pour sa part, au discernement de la vocation au ministère de prêtre diocésain.
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141.2 - L'initiation à la charité pastorale oriente de l'intérieur toute la formation pastorale, comme elle inspire les autres aspects de la formation. Il importe, en effet, de se former à une manière d'être sans laquelle tout savoir et tout savoir-faire, au demeurant indispensables, n'acquerront pas leur dimension pastorale évangélique: "Il s'agit d'une formation destinée non seulement à assurer une compétence pastorale scientifique et une habileté pratique, mais aussi et surtout à garantir la croissance d'une manière d'être en communion avec les sentiments et les comportements mêmes du Christ Bon Pasteur: 'Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus' Ph 2,5 PDV 57.
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141.3 - Pour l'exercice futur des responsabilités presbytérales dans le cadre d'un diocèse, la formation spécifiquement pastorale aura les objectifs suivants, sans préjudice du temps nécessaire pour les études dont la part demeure essentielle pour la formation:
* Initier les séminaristes à l'esprit et aux tâches du ministère sacerdotal, en y participant à leur mesure, et en révisant leur action par une réflexion régulière au séminaire et, le moment venu, par l'enseignement de théologie pastorale.
* Contribuer au double discernement: d'une part l'Eglise, sous la responsabilité du supérieur et de l'équipe animatrice du séminaire, apprécie la capacité du candidat à assumer la vie et le ministère du prêtre; d'autre part, le candidat vérifie si son intention de devenir prêtre se confirme à mesure qu'il s'ouvre davantage aux réalités du ministère.
* Aider le séminariste, notamment par les insertions, à mesurer ses dynamismes et ses faiblesses. Si celles-ci n'obligent pas à renoncer à l'ordination, elles doivent être assumées en toute clarté par le candidat dans sa libre réponse à l'appel de Dieu.
* Apprendre à connaître le diocèse (les orientations diocésaines et les documents qui les explicitent) et à entrer progressivement dans le presbyterium, au sein d'une équipe pastorale diversifiée (prêtres, diacres, laïcs, religieux); s'initier ainsi à la vie et à la mission de l'Eglise dans sa réalité particulière. Par là, les candidats vérifieront aussi leur capacité à travailler avec d'autres et se formeront au sens des responsabilités.
* Se laisser enseigner par la sagesse pastorale de l'Eglise transmise notamment à travers l'expérience et la bonté de prêtres au rayonnement pastoral reconnu.
* Apprendre à intégrer l'expérience de vie apostolique et pastorale dans la vie spirituelle, afin que celle-ci devienne le lieu d'unification de l'ensemble de la vie du futur prêtre, dans le discernement à la lumière de l'Evangile et de la foi de l'Eglise.
* Apprendre à réfléchir théologiquement sur les situations pastorales, et s'ouvrir ainsi à un type de travail intellectuel qui devra se poursuivre tout au long du ministère presbytéral futur.
* S'initier aux modalités pratiques des différentes techniques et savoir-faire pastoraux.
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142- Ses contenus
La formation pastorale comporte une présence adaptée et diversifiée, ponctuelle et régulière, sur le terrain, au sein de communautés chrétiennes ou en lien avec elles lorsque, parfois, l'"insertion" se réalise dans des activités professionnelles ou sociales. Cette formation comporte aussi, en étroite relation avec ces insertions, une réflexion régulière sur les pratiques ainsi qu'un enseignement de théologie pastorale.
Il ne s'agit pas d'initier à toutes les pratiques présentes ou à venir du ministère. On veillera plutôt, tant par le choix d'insertions pastorales significatives que par la manière de les réfléchir, à ouvrir les séminaristes à une réflexion qui doit se poursuivre tout au long du ministère au moyen, notamment, de la formation permanente.
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142.1 - Les activités apostoliques et les insertions pastorales
* Pendant le premier cycle, une activité dite "apostolique" consiste en un contact régulier, à des temps déterminés, avec une autre communauté chrétienne que celle du séminaire, et en une participation à l'effort apostolique de cette communauté par une responsabilité précise et limitée.
Cette activité, exercée par un laïc qui se prépare à être prêtre, doit permettre l'affermissement du sens missionnaire des candidats ainsi qu'une première prise de conscience des responsabilités ministérielles exercées en collaboration avec les autres membres du peuple de Dieu. Il est bon qu'elle puisse se vivre en familiarité avec un ou des prêtres afin de favoriser une identification concrète du ministère et de la vie apostolique.
* Au cours du second cycle, l'insertion "pastorale" consiste en une initiation au ministère presbytéral proprement dit. Celle-ci n'exclut pas la possibilité de services apostoliques qui, accomplis au second cycle, peuvent être nécessaires. Pour l'insertion, les séminaristes sont accueillis périodiquement dans une équipe pastorale. Ils participent, de façon adaptée à leur progression vers l'ordination, à la vie et au travail des prêtres. L'exercice des ministères institués, puis l'exercice du diaconat, orientent le choix et les modalités de l'insertion. De ce point de vue, l'année diaconale présente un caractère propre auquel les formateurs seront attentifs sans négliger la part d'étude qui demeure encore nécessaire.
L 'insertion pastorale doit permettre, pour sa part, d'assurer un passage simplement amorcé pendant les services apostoliques du premier cycle: le passage de la condition chrétienne commune à la responsabilité presbytérale et à l'attitude pastorale qu'elle implique.
Les modalités de l'insertion pastorale (lieux d'accueil, temps de présence et contenu) sont déterminées, en concertation, par le supérieur (ou son délégué) au sein de l'équipe animatrice et les responsables diocésains respectifs, compte tenu de l'expérience antérieure des séminaristes, de leur future incardination et des exigences communes de la formation.
La présence en insertion comportera notamment un rythme et un volume horaire raisonnables, qui devront s'harmoniser avec les exigences des études proprement dites, de la vie communautaire et de la vie spirituelle. Selon les séminaristes, l'insertion pastorale, nécessaire pour tous, pourra occuper un volume de temps plus ou moins important.
La période des vacances sera mise à profit pour que les candidats découvrent certaines réalités pastorales, particulièrement dans leur diocèse. Certains candidats peuvent trouver profit pour leur formation et leur futur ministère de découvrir une autre culture, d'apprendre une autre langue, ou de connaître la vie de l'Eglise dans une autre mentalité. Tout en veillant au repos nécessaire, on prévoira des temps de participation à des responsabilités apostoliques ou pastorales. On prendra aussi les moyens d'une évaluation de ces diverses expériences.
* Les formateurs seront attentifs à proposer des activités et des insertions en milieu non ecclésial, qui permettent aux candidats un contact avec d'autres réalités. C'est une aide précieuse pour ouvrir le futur prêtre à l'altérité et l'engager sans peur dans une relation vraie sans laquelle aucune pastorale n'est possible.
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142.2 - La réflexion sur les pratiques et l'enseignement portant sur la pastorale
* Une relecture régulière permet aux différents responsables (l'équipe du lieu d'insertion, le délégué diocésain, un membre de l'équipe animatrice) d'apprécier avec chaque séminariste les enjeux pastoraux de sa présence, d'établir le lien entre son activité pastorale et ses études philosophiques et théologiques, d'évaluer sa progression, de préciser les objectifs visés et de mettre au point les moyens utilisés. Une réflexion entre les séminaristes est également assurée au séminaire. Elle permet de comprendre et d'approfondir les enjeux humains, ecclésiaux et théologiques des responsabilités qu'ils assument dans les communautés auxquelles ils sont envoyés.
* Ces "reprises" ponctuelles doivent être prolongées, surtout pendant l'année diaconale, par un enseignement plus systématique de théologie pastorale, attentif aux réalités diocésaines. Pour sa part, cet enseignement permettra aux séminaristes de comprendre comment tous les aspects de la formation concourent à leur formation pastorale selon leur vocation propre qui est de "communier à la charité pastorale de Jésus-Christ, Bon Pasteur" PDV 57. Cet enseignement constituera un lieu d'approfondissement de l'expérience vécue en insertion; il leur permettra de faire le lien avec les autres disciplines et aspects de leur vie.
* Une formation aux éléments d'un savoir-faire pastoral ("technique" de célébration, homilétique, pédagogie catéchétique, dialogue pastoral et accompagnement, dynamique de groupe et animation d'un groupe pastoral, communication, administration-gestion) sera assurée à des moments opportuns de l'itinéraire (cf. la Ratio Studiorum).
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142.3 - La formation continue des prêtres
* L'ultime formation aux différents actes du ministère sacerdotal ne peut se faire que par le prêtre lui-même. Aussi l'équipe animatrice sera-t-elle attentive à rendre sensible le futur prêtre au besoin et à la nécessité de continuer à se former après l'ordination. La formation spécifiquement pastorale donnée durant le séminaire ne doit pas chercher à en épuiser le contenu mais plutôt à éveiller le candidat aux réalités pastorales dont il n'aura une véritable expérience qu'en exerçant le ministère presbytéral. La formation continue ne doit pas être dissociée de la formation sacerdotale en vue de l'ordination et du ministère presbytéral.
* De même que l'étude de la théologie est intrinsèquement liée à la formation pastorale, de même l'étude dans le cadre de la formation continue peut contribuer efficacement à la formation pastorale. L'équipe animatrice aura le soin de sensibiliser le futur prêtre aux thèmes qu'il pourrait approfondir durant ses premières années de formation.
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CHAPITRE II
1983 Documents postconciliaires 5119