Bible chrétienne Pentat. 5300

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III. LE TESTAMENT DE MOÏSE

Dt 27-34
Ces derniers chapitres du Deutéronome concluent bien les deux premiers discours, exhortant Israël à entrer dans l'Alliance, puisqu'ils annoncent et préparent l'avenir: le premier renouvellement de l'Alliance du Sinaï, une fois arrivés en Terre Promise, à Sichem (ch. 27), avec les Bénédictions et Malédictions (ch. 28-30), la succession de Moïse confiée à Josué et aux prêtres (ch. 31), les deux Cantiques laissés aux douze tribus comme ultime recommandation et bénédiction (ch. 32-33) avant la mort du Prophète sur le Mont Nébo (ch. 34).

Dt 27,4-7 — Cf Ex 20,24*, et aussi, plus généralement sur l'autel: Gn 8,20-22* et Gn 28,18*.

Dt 27,7Tu te réjouiras en présence de Yahvé ton Dieu: Exhortation fréquente dans le Dt. Cf. précédemment Dt 12,7 Dt 26,11. La liturgie est fête, puisqu'elle est union à Dieu. Le fruit de l'Esprit, c'est charité, joie, paix... (Ga 5,22). Et si cette liturgie est sacrificielle et pénitentielle elle invite plus encore à la joie, pour cette réunion, cette réconciliation avec Dieu. Cf. Ne 8,9-10: « Ce jour est consacré à Yahvé votre Dieu: ne soyez pas dans la désolation et dans les larmes ». Car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la Loi. Les lévites leur dirent: « Allez, mangez des viandes grasses et buvez des liqueurs douces, et envoyez des parts à ceux qui n'ont rien de préparé... La joie de Yahvé sera votre force » (Cf. le beau commentaire que donne D. Barsotti, dans Thrènes-Esdras, p. 255-257).

Dt 27,8En beaux caractères : Dhorme traduit : « bien clairement ». bj : « Grave-les bien ». En hébreu, il y a 'Tob' = bon ou beau. L'écriture est calligraphie — attribuée indistinctement à Moïse ou à Dieu lui-même (Cf Ex 24,4-7*).

Dt 27,12-26 // Jos 24 — C'est, solennisé, dramatisé, la reprise de l'engagement mutuel entre Dieu et son Peuple, déjà conclu au Sinaï (Ex 24). Il se renouvelle jusque dans l'Église de la Nouvelle Alliance, durant la Nuit pascale, quand chacun réassume les promesses de son baptême. Pareillement, lors de la profession monastique, chacune des bénédictions demandées est scandée par un Amen de toute la communauté: La grandeur des rites vient de leur permanence à travers les âges.

Bénédictions et malédictions sanctionnent toujours cette Alliance, si bien qu'elles se voient reprises et développées au ch. 28. Nous les avions déjà données en // à celles qui concluent le grand Livre de la Loi (Lv 26).

Dt 29,1 // Jn 12,37 Jn 14,26 — Correspondance exacte de l'Ancien et du Nouveau Testament. Plus encore que Moïse, le Christ a multiplié les miracles. Et il fut en butte à la contradiction, non moins que Moïse. C'est qu'à la manifestation du surnaturel, doit correspondre une surélévation de l'esprit par l'Esprit divin, pour que nous soyons à bonne longueur d'ondes, et puissions recevoir ce qui dépasserait toute intelligence seulement humaine. Il y a corrélation entre objet et sujet. C'est pourquoi toute initiation au mystère exige une progression morale concomitante. Et par conséquent aussi, la lecture de la Bible n'est pas seulement affaire de science, mais d'écoute et de coeur (cf. Dt 6,4: « Écoute, Israël... »), autrement dit: de foi.

Dt 29,9-14 et // — Ce qui frappe en effet dans cet engagement à l'Alliance, c'est que tout en étant bien d'aujourd'hui (v. 9), il est ouvert sans limites de lieu ni de temps, même à « quiconque n'est pas ici avec nous

aujourd'hui » (v. 14). Universalisme qu'accomplira la Nouvelle Alliance, notamment par le mystère précurseur de l'Ascension du Christ (// Ps 47), mais toujours dans le prolongement du Sinaï et même des Promesses faites par Dieu « à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob » (Dt 29,13) : Il n'y a qu'une seule alliance, toujours renouvelée.

Dt 29,17-27 // He 12 — Autre énoncé des Malédictions. Nous détachons en tête les v. 14-15 d'He 12, afin de mieux souligner la citation de Dt 29,17, qui est textuelle suivant la version de la Septante. Mais nous gardons plutôt, pour Dt 29,17 lui-même, la version hébraïque, afin que l'on puisse profiter de la complémentarité entre les deux formulations.

Le contexte d'He 12 éclaire le sens des malheurs dont le Pentateuque nous menace en cas d'infidélité: c'est une 'Paidéia' divine. Le mot revient jusqu'à 5 fois. Or on fausse tout en traduisant:’correction'. Sans doute, celle-ci n'est pas exclue de la ' Paidéia’ des Grecs, ni de toute pédagogie digne de ce nom. Mais ce n'est qu'un aspect d'une éducation positive et complète. Le châtiment n'y joue qu'un rôle si possible préventif et dissuasif — et c'est le cas de toutes ces malédictions, données par manière d'avertissement, de même encore que la révélation bouleversante d'un enfer éternel est faite pour nous inciter à ne pas nous mettre dans le cas d'y aller. Et si, par malheur, on n'en tenait pas compte, les catastrophes ainsi déclenchées par notre faute seraient, bien davantage qu'un simple châtiment, une épreuve susceptible de nous amener à nous corriger. Evitons l'erreur fatale de présenter Dieu comme un garde-chiourme. Ce que la Bible nous révèle de sa pédagogie, c'est bien plutôt une éducation par l'amour (Os 11 Dt 7) à une vie « digne de Dieu ». L'Alliance* est cet amour, mis au principe de cette éducation, mais qui la rend d'autant plus exigeante et rigoureuse (He 12,10-11).

Dt 29,28 // — L'Ancien Testament est déjà révélation, mais multiple et partielle (He 1,1). Déjà il nous apprend que faire. Le Verbe incarné, Lui, est révélation totale (He 1,2). En un sens, Il nous a fait connaître tout ce qu'il a appris du Père(Jn 15,15). Mais il a dû ne parler aux foules qu'en paraboles * (Mt 13,34-35), suivant la prophétie du Ps 78,2 : « J'ouvre la bouche en paraboles / J'énonce les mystères des âges antiques ». Or, ce long psaume rappelle précisément les événements de l'Exode. C'est dire qu'eux aussi, eux d'abord, sont à comprendre comme une parabole* destinée à nous servir d'exemple (). Ce n'est que dans la gloire du Christ ayant gagné tous nos coeurs que tout s'éclairera dans son Retour, sa Parousie. Et notamment les fruits de la longue ' Paidéia' du Dieu de notre Alliance se manifesteront alors pleinement, évidemment.

Dt 30,1-10 // Ne 1,8-11 — Preuve par neuf que les Malédictions ont une valeur pédagogique positive: à chaque fois l'on prévoit une rémission, dès que l'infidèle se convertira et reviendra à l'Alliance. Les Prophètes le rappellent sans cesse. Israël en tirera parti, lors du Retour d'Exil (// Ne 1,8-11 et tout le ch. 9). Sur tout ce processus spirituel, cf. Lv 26*.

Dt 30,6-7 // Rm 2,28-29 — Sur la circoncision, cf. Gn 17,10-12* et Ex 4,24*.

Dt 30,11-14 // Rm 10,2-10 — L'argument de Rm 10,5-10 est simple: « Le Messie étant venu et ressuscité, il suffit de croire en Lui pour être sauvé ». Mais saint Paul, se référant à Dt 30, est si elliptique que, pour être compréhensible, une traduction doit tenir compte aussi de ce qui reste sous-entendu. On le fait souvent par des notes additionnelles. Il nous paraît plus conforme à la pensée même du texte d'y inclure, entre crochets, ces explications. De son propre aveu, elles ont aidé le P. Fontaine « à comprendre saint Paul ». Ce n'est pas un mince compliment à nos yeux.

Théodoret de Cyr: Question 38 sur Dt (pg 80,441): Point n'est besoin d'ailes ni de navire pour apprendre ce que tu dois faire: « La parole est près de toi, dans ta bouche, dans ton coeur, dans tes mains ». Par la bouche, il signifie la méditation des paroles divines, par le coeur la promptitude de l'âme, par les mains l'exécution des commandements. Cf. B. de Géradon: Le coeur, la langue, les mains (dans la bible), ddb. 1974.

Dt 30,15-20 et // — Conclusion solennelle tant du Dt (et du Pentateuque tout entier) que du Sermon sur la Montagne, donc de la Loi ancienne et nouvelle. C'est le thème des 2 Voies, qui ouvre le Psautier (Ps 1) et affleure à maintes reprises dans les autres livres sapientiaux (p. ex. Pr 4,18-19 Pr 12,28 Si 15,17) comme dans le N.T. (notamment en Mt 7,13-14 et Mt 7,24-27). On retrouve les 2 Voies (ou les 2 esprits) au principe de la plus ancienne catéchèse morale du Christianisme, dans la Didachè et le Pseudo-Barnabe. Le Pasteur d'Hermas, Clément d'Alexandrie et Origène le reprendront à leur tour. D. Barsotti lui consacre un chapitre au début de son livre, malheureusement inédit en traduction française, sur La doctrine de l'amour chez les Pères de l'Église: c'est dire que le choix ainsi proposé est bien celui de l'Alliance ou de l'Amour, si bien que l'on croit sentir ce thème sous-jacent aussi dans les déclarations sur le Double Commandement, en Mt 19,16-28 et Mt 22,34-40.

Dt 30,19 // Ga 6,8 — Le 'm' avec accusatif que nous traduisons: dans pourrait aussi se traduire .pour: « Celui qui sème pour la chair récoltera de sa chair... Celui qui sème pour l'esprit...

La succession de moïse (Dt 31).

Dt 31,1-8 et // — Josué, de par sa fidélité, est l'un des seuls survivants aux quarante années de Désert qui ait vu le passage de la Mer Rouge (Nb 14,38). Ainsi la continuité est-elle assurée. Mais le chef d'Israël est surtout le signe sensible — le 'sacrement' — du Dieu qui, en réalité, conduit son Peuple. Et dans le N.T. mieux encore.

// Ac 20,17 Ac 20,25 Ac 20,28 La suite de ces adieux de saint Paul aux Anciens d'Éphèse se trouve à 1Tm.

Dt 31,9-13 Dt 31,25-27 Ne 8 — Au retour de l'Exil, la proclamation de la Loi prendra aux yeux de tous, valeur d'un renouvellement de l'Alliance. Mais on a d'autres exemples de cette lecture, en Jos 8,32-35 et 2R 23,1-3,

Dt 31,28-30 — Annonce du cantique prophétique du ch. 32.

// Ac 20,29 — Suite de/ Tk.

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LE CANTIQUE DE MOÏSE

Dt 32.

Dt 32,1 // 1S 1,2 — RUPERT DE DEUTZ : Op. cit. In Dt il, 7 (PL 167,962-63): «cieux, écoutez! »: C'est comme s'il disait: Vous, cieux qui demeurez, et toi, terre qui resteras, écoutez et soyez témoins! Et quand ce peuple aura quitté les voies de Dieu, vous exécuterez les malédictions annoncées, et vous deviendrez pour eux un ciel d'airain et une terre de fer.

Mais si l'on scrute pour pénétrer jusqu'au fond de la vérité, Moïse convoque plutôt ces cieux dont il est écrit « Les cieux racontent la gloire de Dieu » (Ps 18) et cette terre qui « nous donnera son fruit » (Ps 85), ce ciel et cette terre auxquels s'adresse un autre prophète: « cieux, envoyez votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste! Que la terre s'ouvre et germe le Sauveur! » (Is 45).

Ciel et terre sont associés dans l'histoire de notre Salut, et grâce au Christ, qui est à la fois Dieu et homme, donc du ciel et de la terre, ce qui nous arrive sur terre s'inscrit aussi dans les cieux. Le Christ l'assure notamment de ce qui en est l'acte capital : la rémission des péchés (Mt 18,18 Jn 20,23). Afin que « la volonté du Père s'accomplisse sur la terre comme au ciel ».

Dt 32,2-3 // Ps 45,2 et 72,6 — Les parallèles tirés de deux psaumes éminemment messianiques expliquent comment cette 'Parole' inspirée de Moïse « proclame » et, en un sens prophétique, annonce déjà, non seulement l'à-venir du Peuple de Dieu — Infidélité, Exil, Retour — mais aussi « le Nom de Dieu >» que révélera pleinement son « Verbe béni », quand il viendra lui aussi « comme une ondée pénétrante ».

Dt 32,4-14 — Nos sous-titres marquent les articulations de ce long cantique. Après l'introduction, prenant à témoins ciel et terre, dans une perspective messianique ouvrant par conséquent sur le N.T., commence la double confession de la fidélité de Dieu et de l'infidélité de son peuple, des bontés de Dieu et de l'ingratitude des hommes. Cette dernière étant d'autant plus grande que Dieu nous a tout donné. C'est pourquoi la prise de conscience de notre péché naît surtout du souvenir des bienfaits reçus de Dieu (v. 7 ss.). Les grandes confessions de la Bible sont du même modèle: Ne 9; Ba 1,15 à 3,8; Dn 3,26-45. Cf. PC m, p.358 et c.j. nesmy: Pratique de la Confession, ddb 1962, p. 128-134.

Dt 32,8 // Ac 17,26-28 — Si le Cantique vise directement la vocation d'Israël, les autres nations rentrent aussi dans le Plan divin — et malheureusement témoignent aussi de l'ingratitude humaine...

Suivant le nombre des fils de Dieu (c'est-à-dire des anges): Version des lxx. Le tm a seulement: « suivant le nombre des fils d'Israël ». Dans la perspective universaliste de ce verset, la Septante est plus logique, en accord avec ce que Daniel nous révèle des Anges protecteurs des nations (Dn 10).

Dt 32,9 — L'expression: Israël, héritage de Dieu, se trouve au Dt 4,20 et 9,26-29 / 0i. Elle revient fréquemment dans la Bible, par exemple; Ex 34,9 Ps 28,9 Ps 68,10 Ps 74,2 Is 19,25 63,17, etc. Réciproquement, Israël se réjouit en Dieu comme de « sa part d'héritage » (Ps 16,6; cf. Nb 18,20 etc.). Jérémie Jr 10,16 joint les deux: « La part de Jacob, c'est l'auteur de toute chose, / Celui dont Israël est le sceptre et l'héritage , Yahvé Sabaoth, c'est son nom ».

C'est dans la ligne de l'Alliance ou mieux encore du 'Testament'. Aussi est-ce encore plus véritable pour nous, désormais: Nous sommes « le peuple que le Christ s'est acquis en propre » ( 1P 2,9 Tt 2,14); et il nous a donné dans le Saint-Esprit les arrhes de notre héritage divin (Ep 1,13-14).

Dt 32,10-14 et // — Après les bienfaits de la création et de l'élection, voilà le souvenir de l'Exode, puis l'annonce de l'entrée toute proche en Terre Promise. Le Deutéronome, les Prophètes, les Psaumes et la liturgie chrétienne y reviendront constamment (cf. les lectures de la Vigile pascale).

Dans l'évocation idéalisée du désert (// Jr 2,2), l'idolâtrie du Veau d'Or et les murmures s'estompent (Dt 32,12), en un tableau idyllique (Cf. la différence de ton entre le rappel du miracle des cailles et de l'eau du Rocher dans les Ps 78,19-31 et 105,40-41). Mais plus ce passé est exalté, plus la suite du Cantique de Moïse pourra stigmatiser les infidélités à-venir, qui s'aggraveront d'être des ingratitudes.

Dt 32,15-22 — La misère n'est pas favorable à la religion. Mais nous découvrons aujourd'hui que l'aisance matérielle généralisée rend peut-être encore plus oublieux de Dieu, dans la prétention à se suffire (// Os 13,6). En réalité, on ne fait que changer de maître: entre Dieu, qui libère, et l'Argent, qui asservit, il n'y a pas de terrain neutre où l'homme puisse accomplir sa destinée tout seul (// Mt 6,24). C'est un aspect des « Deux Voies » (cf. Dt 30,15-20*).

Dt 32,19-21 et // — Sur la 'jalousie' de Dieu, cf. Nb 25,11*. Le // de Rm 10-11 nous révèle que le verset 21 du Dt prophétise le renversement messianique, grâce auquel les païens aussi ont pu entrer dans l'Alliance avec Dieu, en Jésus-Christ. La 'jalousie', la 'vengeance' de Dieu, loin de tarir ses bienfaits, lui permettent de les étendre au contraire à l'universalité des hommes! Bien sûr, Israël n'en est pas exclu, s'il 'revient' à son Dieu (// Rm 11,15): la foi des Juifs au service du Christ pourrait transformer et vivifier le monde.

Dt 32,23-26 et // — Ce sont les fléaux classiques de la famine, de la peste, des bêtes et de la guerre, dont nous retrouvons la menace, depuis les Plaies d'Egypte, non seulement chez les Prophètes (/), mais jusque dans l'Apocalypse (ch. 6). Cf. vtb. « Calamité ». Effet naturel de la dépravation des croyances et des moeurs, ils n'en sont pas moins pour Dieu des flèches, avec lesquelles Dieu tente d'atteindre ce coeur que nous lui avions fermé (Dt 32,23 et 42 // Ez 5,16 Jb 6,4 et Ps 45,6/ Ul).

En Jb 6,4: Shaddaï est, on le sait, un nom de Dieu: Le Puissant. Esprit traduit ' Ruah’, qui signifie aussi : souffle. Dhorme a choisi : esprit.

// Ez 5,16Le bâton du pain: Les deux bâtons qui soutiennent la vie de l'homme sur terre sont l'eau et le pain, dont, au désert, Israël aurait dû apprendre qu'il faut les attendre de Dieu, et de la fidélité à son service: Dt 8 et Ps 81,14-17 / Tv.

Dt 32,27-33 et // — Les nations païennes, instruments de la conduite providentielle de l'histoire, auraient bien tort de s'attribuer orgueilleusement leur succès. Encore moins pourrions-nous, chrétiens greffés sur l'Alliance ancienne renouvelée dans le Christ, regarder de notre haut Israël, déchu mais non pas définitivement déshérité, comme saint Paul nous le rappelle vertement dans le long développement de Rm 11,11-32 dont nous avons cité au moins les deux versets capitaux (/ Ua). Si nous ne sommes pas fidèles jusqu'à la Parousie (// Ap 14,19-20), ne nous seront pas épargnés les malheurs qui ont frappé tant les contemporains du Christ (// Lc 19,42-44) que les Juifs de l'Ancienne Alliance (// Ps 44,11-13 Is 50,1 cf. 2R 17,7-23).

Dt 32,33-38 et // — Dans le N.T. comme dans l’A.T.Dieu affirme hautement que le jugement et la 'vengeance' (cf. Dt 32,39-43*) lui appartiennent, et que c'est son secret (Dt 32,34 // Ap 5,1). Il appartient au Christ seul d'en briser les sceaux (Ap 6) car, en Lui, « le Mystère qui n'avait pas été communiqué aux hommes des temps passés se trouve révélé: à savoir l'admission des païens au même héritage que le Peuple de Dieu, dans le Christ Jésus, par le moyen de l'Évangile » (Ep 3,5-6). La perspective est cependant ici eschatologique plutôt que messianique (comme le souligne le // de Qo 12,5).

Aux v. 37-38 du Dt revient le reproche (déjà formulé aux v. 17-18) de polythéisme et des repas sacrificiels, qui sont « communion avec les démons » (1Co 10,20/ 7».

Dt 32,39-43 et // — Comme toujours, la menace de malédiction laisse place à une possibilité de Salut, et par là-même, cette menace prend valeur pédagogique, pour nous amener à la conversion.

Je blesse et je guéris: cette conduite providentielle, salvatrice, vaut non seulement d'Israël, mais de l'Egypte, type des nations païennes appelées elles aussi à la conversion (// Is 19,22). C'est d'ailleurs participer au mystère pascal de mort et de résurrection, tant il est vrai que le Salut vient de Dieu (Dt 32,134 et de son Christ (// Ac 4,12 Jn 10,28-30).

Le glaive, et la vengeance (v. 41-43): Cette finale apocalyptique pourrait paraître bien sanguinaire. Et l'on ne saurait cacher que le Livre, si consolant, d'Isaïe, ou le Ps 110, par excellence messianique, se termine pareillement sur la vision de cet amoncellement de cadavres, promis à l'Enfer.

Mais le Prophète lui-même (// Is 49,2) et plus explicitement le N.T. (// Ap 19,15-16 He 4,12), précisent que ce glaive est une image du pouvoir discriminateur de la Parole de Dieu, donc du Christ, son Verbe incarné, « signe de contradiction » (Lc 2,34): Salut pour ceux qui se rallient à Lui, des quatre coins de la Terre (Is 11,12), et perte seulement pour ceux qui s'y refuseront. Si bien qu'en définitive, tout ne dépend que de nous: Quiconque croira, sera sauvé (cf. saint Paul, passim); qui pratiquera la charité, se trouvera du bon côté au Jugement (Mt 25). Ce n'est pas Dieu qui condamne, mais nous-mêmes qui pouvons nous condamner. Quant à la 'vengeance' divine, elle est « pour la Vérité, la Douceur, la Justice » (/ Ps 45,5), et notamment pour « venger le sang de ses serviteurs » (Dt 32,43 // Ap 19,2). Si bien que dans cette 'Vengeance', la Justice étant ainsi rétablie, triomphe la Fidélité et la Miséricorde (// Rm 15,7-9). C'était déjà la conclusion du développement de cette même Épître aux Romains sur le salut conjugué des Juifs et des païens (11,29-32).

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Les bénédictions de moïse

Dt 33).


(Dt 33,1-2 // Ps 68,8-9 Ha 3,3-4 — Le parallélisme de ces théophanies comme irruption salvatrice de Dieu est aussi remarquable que leur force littéraire est saisissante

Des rayons partent de ses mains (Ha 3,4): N'ayant pas de mot propre, l'hébreu dit littéralement: des 'cornes' partent de ses mains. La Vulgate a donc traduit: « Cornua in manibus ejus ». Les Pères, donnant à ce mot de 'cornes’ le sens de la force dont elles sont d'ordinaire le symbole dans la Bible, ont vu en Ha 3,4, l'annonce des bras de la Croix, d'où le Christ « étend sa puissance » (Ps 110,2) pour « attirer tout à Lui » (Jn 12,32). Exemple d'une conclusion juste à partir d'une lecture trop littérale de l'Écriture.

Dt 33,3-4 // Jn 1,17 — Avant de bénir les tribus de Jacob, verset remarquablement universaliste. Car si la Loi de Moïse est, dans sa stricte littéralité, pour l'Ancienne Alliance avec le seul Israël, « la grâce et la vérité de Jésus-Christ » éclaire tout homme qui veut bien le recevoir (Jn 1,4 Jn 1,9).

Dt 33,5 // Ps 122,3-4 — Avant la bénédiction de chaque tribu, leur unité autour du Temple, de l'Alliance, dans la même foi au Dieu unique. Comme plus tard, de toutes les nations se composera l'Église « catholique ».

Dt 33,6-25 — Comparer cette bénédiction des tribus à celle de Jacob (Gn 49). Ni l'ordre, ni le détail, ni même parfois l'orientation de ces oracles ne se recouvrent complètement. Peut-être parce qu'il ne faut pas y chercher des « prophéties » précises sur l'à-venir. Par contre, leur sens général est dans l'ensemble assez convergent, et ce sont les mêmes tribus qui se détachent: en première ligne, messianique: Juda, et sacerdotale: Lévi; avec faveur spéciale pour les deux enfants de Rachel: Joseph et Benjamin. Car la Bénédiction* reste surtout comme un héritage à transmettre, jusqu'à ce qu'elle soit accomplie et renouvelée en l'Alliance définitive, appelée par les Prophètes (// Jr 31,31), et même déjà, en une certaine mesure, par ces bénédictions de Jacob ou de Moïse.

Dt 33,6 — C'est pour Ruben que la bénédiction de Moïse diverge le plus, et répare en quelque sorte la disgrâce prononcée par Jacob (Gn 49,3-4) :

théodoret de cyr: Question 44 sur Dt (pg 80,449): Moïse bénit d'abord Ruben, et l'absout de la malédiction paternelle: sa charité pour son frère rachète le crime commis envers son père. En tant que Législateur, Moïse avait les pouvoirs pour changer la malédiction en bénédiction. Le père — Jacob — avait dit en quelque sorte: Ne multiplie pas ta descendance; mais ici, on souhaite à Ruben une descendance nombreuse.

Dt 33,7 // Si 45,25-26Juda: Rupert de Deutz: Op. cit. in >?ii,12(PL 167,983-84): En Juda, roi et prince de notre confession, c'est notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, qui est béni, dans le même esprit et le même sentiment avec lesquels le prophète priait ainsi: « Que Dieu t'écoute, au jour de la tribulation » (Ps 20). La « voix de Juda », c est la voix de celui qui est né de Juda. De sa voix il pria le Père, afin de pénétrer dans son peuple, c'est-à-dire en nous, les fils de la grâce évangélique. Nous l'avons entendu, principalement quand sur le point de souffrir sa Passion il a dit: « Père, l'heure vient, glorifie ton Fils; et ensuite: J'ai manifesté ton Nom aux hommes...Je ne te prie pas seulement pour ceux-là, mais aussi pour ceux qui croiront par leur parole. ... ». Cette voix du Christ, Fils de Dieu, né de Juda selon la chair, c'est la voix de Juda priant pour entrer dans son peuple, son peuple qui est Un par l'Esprit Saint... Ecoute, Seigneur, la voix de Juda, c'est-à-dire écoute ton Christ qui naîtra de Juda, ressuscite-le d'entre les morts, exalte-le comme prince et Sauveur, pour qu'il nous donne la rémission des péchés. — Mais, n'est-il pas infirme? incapable de s'aider lui-même? Comment! «Ses bras combattront pour lui, et il a un secours contre ses adversaires ». Ceci n'est pas la prière d'un pusillanime, mais plutôt d'un vaillant qui s'élance, impatient du désir de combattre. Car il est Dieu, et il sera Dieu et Homme. Parce qu'il est Dieu, ses bras combattront pour lui: il est en son pouvoir de dénouer les chaînes des enfers, incapables de le retenir; et parce qu'il est Homme, il aura un secours contre ses adversaires, c'est-à-dire il fera toutes choses avec le secours de la Divinité, qui habite en lui corporellement.

Dt 33,8-9 et // La mention de Massa et Mériba comme motif de la bénédiction est surprenante, car ni Moïse ni Aaron ne se sont tirés sans reproche de l'épreuve (Cf Nb 20,9-12 / Jv). Aussi Rupert, profitant de la traduction de la Vulgate, préfère évoquer ici le zèle de Pinhas (Nb 25 * ) :

Rupert de Deutz: Op. cit in Dt il 13 (PL 167,984-85): À Lévi, il dit: « Ta perfection et ta doctrine sont pour ton homme saint que tu as éprouvé, etc.. » En Lévi est bénie la dignité sacerdotale de Pinhas, qui était alors présent. Lors de l'initiation à Beelphégor il saisit un poignard, entra dans l'alcôve derrière l'Israélite, poignarda le couple, homme et femme, et mit fin à la plaie qui frappait les fils d'Israël. Le Seigneur dit en effet à Moïse : « Pinhas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron le Prêtre, a détourné des fils d'Israël ma colère... Je lui donne la paix de mon Alliance, et ce sera pour lui et pour sa descendance une Alliance de sacerdoce à perpétuité » (Nb 25). Le Seigneur dit encore dans Malachie (ch. 2) : « J'ai fait avec Lévi une Alliance de vie et de paix ». L'homme saint, éprouvé dans la tentation, c'est Pinhas, de la tribu de Lévi.

En quoi consiste sa perfection? — Il dit à père et mère: «Je ne vous connais pas » ; et à ses frères: «Je les ignore ». Cette perfection fut celle de Lévi selon la chair, quand il dit: « Que chacun prenne son glaive, et qu'il tue son ami et son frère » (Ex 32,26-29)... mais le Maître de la Loi a dit: « Je suis venu jeter sur la terre un glaive ... Qui aime son père et sa mère plus que moi n'est pas digne de moi » (Mt 10). Ceux qui prennent ce glaive-là, oui, ils gardent ta parole, ils observent ton Alliance, ton droit, Jacob, et ta Loi, Israël.

Si en effet, c'est le Peuple de Dieu tout entier qui est « sacerdotal » (1P 2,9), la loi de séparation s'étend donc à tous, chacun suivant sa vocation particulière toutefois (// Mt 10,34).

Dt 33,9 — théodoret de cyr: Question 44 sur , Ces mots décrivent la perfection du prêtre; car il doit mépriser tout ce qui concerne la vie terrestre et s'occuper de son divin ministère. C'est pourquoi Dieu n'a pas donné d'héritage à Aaron et à sa descendance; mais ils reçoivent de tout le peuple les prémices et les dîmes. Par exemple, Aaron ne fut pas autorisé à ensevelir ses fils (Lv 10).

Dt 33,10-11 // He 7,23-25 — L'Épître aux Hébreux tout entière nous apprend à voir se profiler dans le sacerdoce de l'Ancienne Alliance, celui de notre unique Grand Prêtre, Jésus-Christ notre Sauveur.

Dt 33,12 — théodoret: Question 45 sur , Pourquoi place-t-il Benjamin au quatrième rang, alors qu'il est le dernier? La tribu de Benjamin était comme la métropole, parce que là s'élevait le Temple. Sa place est donc à côté de la tribu sacerdotale. Et telle est sa bénédiction : toute proche du temple, cette tribu jouissait perpétuellement de la protection divine. Le sujet de: « il repose entre ses épaules » est Dieu même, qui ayant ordonné de construire le temple à Jérusalem y apparaissait de préférence.

Rupert de Deutz: Op. cit. in Dt 11,14 (PL 167,986-87): Benjamin doit reconnaître qu'il est aimé du Seigneur, car les âmes des autres tribus deviennent la proie des veaux de Samarie — ou des prêtres de ces veaux; mais lui, « il habite en sécurité ». Alors que les autres adorent « ce qu'ils ne connaissent pas », Benjamin, avec Juda et Lévi, adore ce qu'il connaît (référence à la parole du Christ à la femme de Samarie, Jn 4,22). « Il réside en lui comme en un lit nuptial ». En lui, c'est-à-dire dans son culte, dans sa Loi, comme en une couche nuptiale où l'âme s'unit à Dieu, son Epoux légitime. « Entre ses épaules », c'est-à-dire entre les deux puissantes tribus, la tribu royale et la tribu sacerdotale, il réside, pour que l'erreur ne brise pas ses forces.

Mais regardons encore plus haut: n'oublions pas Paul, de la tribu de Benjamin. Moïse, le plus grand des prophètes, à qui fut donné de savoir d'avance tout ce qu'on pouvait prévoir d'heureux pour chaque tribu, n'a pu ignorer cet illustre rejeton de la tribu de Benjamin, ni dédaigner de le célébrer dans son oracle. Donc Benjamin, qui de persécuteur devint le plus ardent ami du Seigneur, résidera en lui comme en un lit nuptial, reposera entre ses épaules, c'est-à-dire entre les deux Testaments, et sera glorifié par une multitude de révélations.

Dieu réside entre ses épaules: bj et tob traduisent: « entre ses coteaux »,cequi est plus clair, mais hypothétique et matérialisant. Gardons le mystère et la beauté de ce Dieu « entre les épaules ». En français on dit bien: « avoir la tête entre les deux épaules » — et notre tête, c'est le Christ !

// 2 Th 2Th 2,13 — Nous avons donné en // aux bénédictions de Jacob les principaux textes où réapparaissait le destin des Douze Tribus, et notamment pour Benjamin, la féconde conversion de saint Paul (/ Hj). Aussi préférons-nous cette fois des rapprochements permettant de retrouver jusque dans le N.T. l'accomplissement amplifié des Bénédictions de l'Ancienne Alliance. Ici, « Benjamin favori du Seigneur » annonce la grâce chrétienne, et d'abord de Marie, « pleine de grâces » : « Frères aimés du Seigneur, choisis... » : c'est la séquence habituelle: « Dilecti, electi, sancti ». Et de fait, s'y trouve aussi la consécration de l'Esprit et la participation à la gloire du Christ : c'est bien « se reposer auprès de Dieu », intérieurement unis au Christ qui nous place avec Lui à la Droite du Père (Ep 2,6).

Dt 33,13-16 et // — Joseph: C'est la bénédiction la plus parallèle à celle de Jacob (Gn 49,22-26). On y retrouve: abondance de la terre, du ciel et des eaux, montagnes antiques, et naziréat*.

Montagnes antiques, collines primitives: a surtout, en Dt comme en Gn, une valeur superlative, dans le même sens que la prophétie du Ps 72,16 (messianique): « Et sur terre on verra des moissons d'abondance / ondulant au sommet des montagnes. / Son fruit grandira plus que le Liban ». Mais dans Habaquq (// ), l'expression voisine de « montagnes éternelles, collines antiques », désigne les nations (v. 6 b), que Dieu subjuguera pour son Messie (v. 13). Si l'on admet aussi que « collines primitives » évoque l'ancienneté de cette humanité encore en attente d'un Sauveur, on n'est pas tellement loin de la traduction de la Vulgate, prolongeant les Bénédictions sur la descendance de Joseph « donec veniet desiderium collium oeternorum*, jusqu'à ce que vienne le désir — ou mieux, l'objet du désir, donc le désiré — des collines éternelles » (Gn 49,26). Le Ps 82,8 formule bien les significations diverses et convergentes que l'image des « montagnes antiques » fait lever dans l'esprit: « Toi, Seigneur, tu es l'héritier de toutes les nations ».

On dira que Joseph n'est précisément pas l'ancêtre du Christ, qui descend de Juda. Mais le // 1 Ch 5, 1 / Up explique déjà les complexités de l'élection, fruit de l'amour. Certes, la généalogie du Christ passe par Juda, et Tamar (Gn 38).

Mais le Messie est aussi l'héritier du sacerdoce de Lévi et mieux encore de Melchisédech. Quant à Joseph, par sa passion et son élévation, c'est le type même du Sauveur en son Mystère pascal (Gn 37-41*). Si bien que tout en étant presque le petit dernier, Joseph obtient une sorte de « droit d'aînesse » (1 Ch 1Ch 5,2) qui se marque dans l'abondance des bénédictions de Jacob, puis de Moïse, et mieux encore dans son titre d'Élu (Gn 49,26 fet ).

Élu: traduit ici 'Nazir', qui se trouve, sous la forme de'nazôraios', inscrit sur la Croix du Christ, comme nous l'avons expliqué à Gn 49,26*. Tout converge donc pour désigner le Christ, dans les bénédictions de Juda, Lévi ou Joseph :

Rupert de Deutz: Op. cit. in Dt il, 15 (PL 167,987-88): Le même qui est béni en Juda est béni en Joseph : c'est le Christ. Car dans tout le cours de sa vie, Joseph préfigure le Christ, Fils de Dieu... Pour couronner la bénédiction, Moïse dit: « Que la bénédiction de Celui qui apparut dans le buisson vienne sur la tête de Joseph, sur le front du Nazaréen parmi ses frères ». Cela revient à dire: cette bénédiction qui fut préfigurée quand l'auteur de toute bénédiction apparut dans le buisson pour libérer son peuple et le tirer d'Egypte, que cette bénédiction s'accomplisse sur la tête du Christ Fils de Dieu, Nazaréen parmi ses frères, c'est-à-dire saint entre tous, et au-dessus de tous les saints. Qu'elle vienne sur sa tête au jour de sa conception, qu'elle vienne sur son front le jour de son baptême: que vienne sur son front et sur sa tête tout ce fleuve de grâce et de bénédiction qui n'est autre que la grâce septiforme de l'Esprit (Mt 3,16-17).

Dt 33,17 — Joseph est aussi le seul dont chacun des deux fils ait hérité de la Bénédiction d'Abraham et de Jacob, à titre personnel (Gn 48), en un ordre inversant une fois de plus le droit d'aînesse. Et Moïse confirme ce renversement: Éphraïm vient d'abord, et ensuite seulement l'aîné, Manassé. Toujours le choix et la préséance viennent du libre amour (cf. Gn Gn 25-27 // Ml 1,2 et Rm 9,10-16*). De même, dans le N.T., aux Douze Apôtres, y compris Matthias élu en remplacement de Juda, viendra s'ajouter après coup saint Paul, « comme un avorton » (); mais il n'en deviendra pas moins 'l'Apôtre', comme par excellence. L'explication en est donnée dans la parabole des Ouvriers de la onzième heure (Mt 20).

Dt 33,18-25 et // — Pour les autres tribus, il est surtout question d'élargissement, en population, territoires et ressources. D'où les // d'Isaïe, annonçant les temps messianiques avec des images semblables. Pour Gad, la bravoure annoncée par Moïse (v. 20-21) se trouve réalisée sous Josué, puis David (// ). Mais, comme en procession (/ Ps 68,25-28), les tribus montent vers Jérusalem, qui se profile à travers le verset 25, si on l'éclairé avec le // du Ps 147,12-13.

Dt 33,26-29 et // — Conclusion hymnique, qui reprend avec enthousiasme le thème de l'élection, déjà développé en Dt 4,32-40 et 7. Les Psaumes en // font écho. Jr Jr 23,5 y révèle une prophétie des temps messianiques. Le rapprochement avait déjà été fait, bien entendu :

Rupert de Deutz: Op. cit. in Dt II, 21 (PL 167,996-97): Quand le Christ sera remonté aux cieux, quand il aura pris possession de son règne, quand il siégera à la droite du Père et tendra vers la terre ses bras éternels, alors Israël, qui à visage découvert contemplera la gloire du Seigneur parce que le voile aura été enlevé, habitera en sécurité, et seul, ainsi que l'atteste un autre prophète: « Voici que des jours viennent, dit le Seigneur, et je susciterai à David un germe juste: le Roi régnera. Il sera Le Sage, il fera sur la terre justice et droit. En ces jours-là, Juda sera sauvé, et Israël habitera en sécurité ». Quel est ce roi qui régnera, sinon celui qui est monté aux cieux? Et comment fera-t-il justice et droit sur terre, sinon par ses bras éternels, par les charismes de l'Esprit Saint qui convaincra le monde par droit et justice? Non seulement « il habitera », mais il habite déjà en sécurité, ce vrai Israël, car il a un puissant Avocat auprès du Père, le Grand Prêtre qui a pénétré les cieux, Jésus-Christ, et il confesse hautement son Seigneur.


Bible chrétienne Pentat. 5300