Catena Aurea 13828

vv. 28-32

13828 Jn 18,28-32

S. Aug. (Traité 114 sur S. Jean). L'Évangéliste revient à l'endroit de son récit qu'il avait interrompu pour raconter le reniement de Pierre: «Ils amenèrent donc Jésus de chez Caïphe dans le prétoire». Déjà nous avions vu Jésus envoyé chez Caïphe par Anne, son collègue et son beau-père. Mais puisqu'il est envoyé chez Caïphe, pourquoi l'amener dans le prétoire? Saint Jean veut simplement dire qu'on l'amena dans la maison qu'habitait le gouverneur romain Pilate. - Bède. Le prétoire est ainsi appelé, parce qu'il est la demeure et le siège du préteur; or, les préteurs sont des préfets ou des commandants à qui on donne ce nom, parce qu'ils sont chargés d'intimer aux citoyens les ordres du souverain. - S. Aug. Ou bien donc Caïphe, pour une cause urgente, quitta la maison d'Anne où tous deux s'étaient réunis pour entendre les dépositions contre Jésus, et se dirigea vers le prétoire, en laissant à son beau-père l'interrogatoire de Jésus, ou bien Pilate avait établi le prétoire dans la maison même de Caïphe, parce que cette maison était assez grande pour loger à la fois et séparément Caïphe et le gouverneur romain. - S. Aug. (de l'accord des Evang). C'est à Caïphe, que Jésus était amené tout d'abord, et il n'y arriva cependant qu'en dernier lieu; on l'amenait comme un coupable déjà convaincu, Caïphe, d'ailleurs avait déjà résolu sa mort, il le livre donc sans aucun délai à Pilate pour qu'il le fit exécuter.

«Or, c'était le matin». - S. Chrys. (hom. 82 sur S. Jean). Jésus fut conduit chez Caïphe avant le chant du coq, et le matin chez Pilate. L'Évangéliste nous donne ici une preuve que l'interrogatoire que Caïphe fît subir à Jésus pendant toute la nuit, ne put fournir contre lui aucun sujet d'accusation, et c'est pour cela qu'il le renvoie à Pilate. Mais saint Jean laisse aux autres évangélistes le soin de nous raconter ces détails, et en vient immédiatement à ce qui suivit les événements de la nuit: «Et eux n'entrèrent point dans le prétoire». - S. Aug. C'est-à-dire, dans la partie de la maison occupée par Pilate, en supposant que ce fût la maison de Caïphe. Or, pour quel motif ne voulurent-ils point y entrer? Afin de ne point se souiller et de pouvoir manger la Pâque. - S. Chrys. C'était le jour, en effet, où les Juifs célébraient la Pâque, que Jésus avait célébré un jour auparavant, parce qu'il voulait que sa mort eût lieu le sixième jour où se célébrait l'ancienne Pâque. Ou bien le mot Pâque s'étend ici à toute la fête. - S. Aug. Les jours des azymes étaient commencés, et pendant ces jours on ne pouvait entrer dans la maison d'un païen, sans contracter l'impureté légale. - Alcuin. La Pâque, proprement dite, était le jour où on immolait l'agneau pascal, le soir du quatorzième jour de la lune; les sept jours suivants s'appelaient les jours des azymes pendant lesquels les Juifs ne devaient avoir chez eux aucun pain fermenté. Cependant nous voyons le jour de Pâque compté parmi les jours des azymes dans l'évangile de saint Matthieu, où nous lisons: «Le premier jour des azymes, les disciples s'approchèrent de Jésus, et lui dirent: Où voulez-vous que nous préparions ce qui est nécessaire pour manger la Pâque ?» (Mt 26,17) Le nom de Pâque est aussi donné aux jours des azymes, comme nous le voyons ici: «Afin de pouvoir manger la Pâque». Or, la Pâque ici ne signifie point l'immolation de l'agneau, qui avait lieu le soir du quatorzième jour de la lune, mais la grande solennité qui se célébrait après l'immolation de l'agneau; Notre-Seigneur avait donc célébré la Pâque comme les autres Juifs, le quatorzième jour de la lune, et fut crucifié le quinzième jour, qui était le jour de la grande solennité, et son immolation commença le quatorzième jour de la lune, du moment où on se saisit de lui dans le jardin des Olives.

S. Aug. O aveuglement impie ! Ils craignaient de se souiller en entrant dans le prétoire d'un juge païen et ils ne craignent pas de répandre le sang de leur frère innocent, car ils ne savaient pas que celui qu'ils voulaient faire mourir était le Seigneur et l'auteur de la vie, et il faut attribuer ce crime plutôt à leur ignorance qu'à une volonté réfléchie.

Théophyl. Pilate, quelqu'ait été le mode de procédure qu'il suivait à l'égard de Jésus, en sort avec des sentiments beaucoup plus modérés: «Pilate vint à eux dehors et leur demanda: Quelle accusation portez-vous contre cet homme ?» - Bède. C'était la coutume chez les Juifs quand ils avaient condamné un coupable à mort, de le remettre chargé de chaînes au gouverneur, afin que le gouverneur le voyant en cet état, comprît qu'il était condamné à la peine de mort. - S. Chrys. Cependant bien que Pilate vit Jésus enchaîné et amené devant lui par une foule aussi nombreuse, il ne crut pas que ce fût là une preuve péremptoire ou irrécusable de culpabilité, il les interroge donc: «Quelle accusation leur demande-t-il, portez-vous contre cet homme ?» Il leur fait sentir l'inconvenance qu'ils commettent en s'emparant du pouvoir de juger, et en ne lui laissant que celui d'infliger le châtiment; mais les Juifs refusent d'aborder de front l'accusation, et n'allèguent que de vagues présomptions: «Ils lui répondirent: Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne vous l'aurions pas livré». - S. Aug. Qu'on interroge et qu'ils répondent, ceux qu'il a délivrés des esprits impurs, les malades qu'il a guéris, les lépreux qu'il a purifiés, les sourds à qui il a rendu l'ouïe, les aveugles dont il a ouvert les yeux, les muets dont il a délié la langue, les morts qu'il a ressuscités, et ce qui surpasse tous ces miracles, les insensés à qui il a donné la sagesse, et qu'ils disent si Jésus est un malfaiteur. Mais ceux qui portaient cette accusation étaient ces ingrats dont le Prophète avait fait cette prédiction: «Ils me rendaient le mal pour le bien» (Ps 34,12) - S. Aug. (De l'accord des Evang., 3, 8) Il nous faut examiner si saint Luc n'est pas en contradiction avec saint Jean lorsqu'il raconte que les Juifs formulèrent contre le Sauveur des chefs certains d'accusation: «Et ils commencèrent à l'accuser, en disant: Nous avons trouvé celui-ci pervertissant notre nation, défendant de payer le tribut à César, et disant qu'il est le Christ roi» (Lc 22,2). D'après saint Jean, au contraire, les Juifs paraissent ne vouloir formuler aucune accusation aussi particulière, afin que Pilate s'en rapportant exclusivement à leur parole, cessât de leur demander ce dont ils l'accusaient, et qu'il le regardât comme coupable par cela seul qu'ils avaient cru devoir le livrer entre ses mains. Or nous devons admettre et le récit de saint Jean et celui de saint Luc; car il y eut dans cette circonstance bien des questions et des réponses échangées, chaque évangéliste a fait entrer dans sa narration ce qu'il a jugé plus utile, et saint Jean lui-même a rapporté certaines accusations dirigées contre Jésus, comme nous le verrons en son lieu: «Pilate leur dit donc: Prenez-le vous-même, et jugez-le selon votre loi». - Théophyl. C'est-à-dire, puisque vous voulez qu'il soit jugé selon vos désirs, et qu'à vous entendre, il semble que vous n'ayez jamais rien fait de répréhensible, prenez-le et condamnez-le, quant à moi, je ne consentirai jamais à juger de la sorte. - Alcuin. Ou bien encore il veut leur dire: Vous avez une loi, et vous savez ce qu'elle prononce en pareille circonstance, faites donc selon que vous le croyez juste.

«Les Juifs lui répondirent: Il ne nous est pas permis de mettre à mort personne». - S. Aug. Mais est-ce que la loi ne défend pas d'épargner les malfaiteurs, et surtout les séducteurs qui cherchent à détourner du culte du vrai Dieu, comme était Jésus dans leur pensée? Si donc ils répondent qu'il ne leur est pas permis de mettre personne à mort, c'est, entendons-le bien, à cause de la solennité du jour qu'ils avaient commencé à célébrer. L'excès de votre malice vous a-t-il fait perdre entièrement toute raison que vous vous croyiez purs du sang innocent parce que vous voulez le faire répandre par un autre? - S. Chrys. Ou bien ils répondent qu'ils ne peuvent le mettre à mort, parce que leur pouvoir était singulièrement diminué depuis qu'ils étaient soumis à la domination romaine. Ou bien encore, Pilate leur ayant dit: «Jugez-le suivant votre loi, ils veulent lui prouver que le crime que Jésus a commis n'est pas contre la loi juive, et ils répondent: «Il ne nous est pas permis», c'est-à-dire, il n'a point péché contre notre loi, mais son crime est un crime contre la sûreté publique, puisqu'il s'est dit roi. On peut dire encore qu'ils désiraient faire mourir Jésus du supplice de la croix pour le couvrir d'ignominie par ce genre de mort; or il ne leur était pas permis de crucifier, mais l'exemple d'Etienne qui fut lapidé par eux montre qu'ils pouvaient mettre à mort d'une autre manière. Aussi l'Évangéliste ajoute: «Afin que fût accomplie la parole que Jésus-Christ avait dite, touchant la mort dont il devait mourir», parce qu'il était défendu aux Juifs de crucifier, ou bien l'Évangéliste s'exprime ainsi parce que Jésus devait être mis à mort, non seulement par les Juifs mais par les Gentils. - S. Aug. Nous lisons en effet dans saint Marc que Jésus dit à ses disciples: «Voilà que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux princes des prêtres, aux scribes et aux anciens, ils le condamneront à mort et le livreront aux Gentils» (Mc 10,33). Or Pilate était romain, et les empereurs romains l'avaient établi gouverneur de la Judée. Ce fut donc pour accomplir cette prédiction de Jésus, qu'il serait livré aux Gentils et qu'ils le mettraient à mort, qu'ils ne voulurent point le recevoir des mains de Pilate, et qu'ils lui dirent: «Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort».


vv. 33-38

13833 Jn 18,33-38

S. Chrys. (hom. 83 sur S. Jean). Pilate qui voulait arracher Jésus à la haine des Juifs, ne traîna pas le jugement en longueur: «Etant donc rentré dans le prétoire, il appela Jésus». Il se le fait amener en particulier, parce qu'il entrevoyait dans le Sauveur quelque chose de grand, et il se proposait de tout examiner avec un soin scrupuleux après s'être mis en dehors de l'agitation tumultueuse des Juifs. «Il lui dit donc: Etes-vous roi des Juifs ?» Pilate fait voir ici que les Juifs avaient accusé Jésus de s'être dit roi des Juifs. - S. Chrys. Ou bien Pilate l'avait appris par le bruit public, et comme les Juifs n'avaient formulé contre lui aucune autre accusation, pour ne point prolonger inutilement cet interrogatoire, il lui fait connaître ce qu'ils lui reprochaient le plus habituellement.

«Jésus lui répondit: Dites-vous cela, de vous-même, ou d'autres vous l'ont-ils dit de moi ?» Le Sauveur semble reprocher indirectement à Pilate de juger ici à la légère et sans discernement comme s'il lui disait: Si vous dites cela de vous-même, donnez les preuves de ma rébellion, et si d'autres vous l'ont dit de moi, faites une enquête dans les formes. - S. Aug. (Traité. 115 sur S. Jean). Jésus savait très-bien et ce qu'il demandait à Pilate et la réponse que celui-ci allait lui faire, cependant il veut qu'il lui fasse cette question, non pour se renseigner lui-même, mais pour que cette question fût conservée par écrit et parvînt ainsi à notre connaissance. - S. Chrys. Ce n'est donc point par ignorance qu'il interroge, mais pour faire condamner les Juifs par la bouche même de Pilate: «Pilate reprit: Est-ce que je suis juif ?» - S. Aug. Il se justifie du soupçon qu'il eut parlé ainsi de lui-même, et prouve que ce sont les Juifs qui ont accusé près de lui Jésus de cette prétention: «Votre nation et vos prêtres vous ont livré à moi. En ajoutant: Qu'avez-vous fait ?» il fait assez voir que c'était là le crime dont on l'accusait, et il semble lui dire: Si vous niez que vous ayez aspiré à la royauté, qu'avez-vous fait pour m'être livré? Comme s'il n'était pas étonnant qu'on eût amené devant son tribunal pour être condamné un homme qui se disait roi.

S. Chrys. Le Sauveur cherche à relever les idées de Pilate qui n'était pas absolument mauvais, il veut lui prouver qu'il n'est pas simplement un homme, mais qu'il est en même temps Dieu et le Fils de Dieu; et il éloigne tout soupçon d'avoir aspiré à la royauté (ce qu'avait craint jusqu'à présent Pilate): «Jésus répondit: Mon royaume n'est pas de ce monde», etc. - S. Aug. Voilà ce que le bon maître a voulu nous apprendre, mais il fallait auparavant nous faire connaître la vaine opinion que les hommes, Gentils ou Juifs de qui Pilate l'avait apprise, s'étaient formée de sa royauté. Ils prétendaient qu'il méritait la mort pour avoir cherché à s'emparer injustement de la royauté. Ou bien encore comme ceux qui sont en possession du pouvoir voient ordinairement d'un oeil jaloux ceux qui peuvent leur succéder, les Romains ou les Juifs pouvaient craindre que ce nouveau royaume ne fût opposé à leur domination. Si le Sauveur avait répondu aussitôt à la question de Pilate, il eût paru répondre exclusivement pour les Gentils qui avaient de lui cette opinion; mais après la réponse de Pilate, il répond d'une manière plus opportune et plus utile aux Juifs et aux Gentils, et tel est le sens de sa réponse: Ecoutez, Juifs et Gentils, je ne gêne en rien votre domination en ce monde, que voulez-vous davantage? Venez prendre possession par la foi d'un royaume qui n'est pas de ce monde. En effet, de quoi se compose son royaume? De ceux qui croient en lui. C'est à eux que Jésus dit: «Vous n'êtes pas de ce monde», bien que sa volonté fût qu'ils demeurassent au milieu du monde. Aussi ne dit-il pas: Mon royaume n'est pas dans ce monde, mais: «Mon royaume n'est pas de ce monde» (cf. Jn 8,23). Tout ce qui dans l'homme a été créé de Dieu il est vrai, mais qui a été engendré de la race corrompue d'Adam, est du monde, mais tout ce qui a été ensuite régénéré en Jésus-Christ fait partie de son royaume et n'est plus du monde. «C'est ainsi que Dieu nous a arrachés de la puissance des ténèbres, et nous a transférés dans le royaume de son Fils bien-aimé» (Col 1,13). - S. Chrys. Ou bien encore Notre-Seigneur veut dire que sa royauté n'a pas la même origine que la royauté des princes de la terre, et qu'il tient d'en haut un pouvoir qui n'a rien d'humain, et qui est beaucoup plus grand et plus éclatant. C'est pour cela qu'il ajoute: «Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs combattraient pour que je ne fusse pas livré aux Juifs». Il fait voir ici la faiblesse des royautés de la terre qui tirent leur force de leurs ministres et de leurs serviteurs; mais le royaume dont l'origine est toute céleste se suffit à lui-même, et n'a besoin d'aucun appui. Si telle est donc la puissance de ce royaume, c'est de sa pleine volonté qu'il s'est lui-même livré à ses ennemis.

S. Aug. Après avoir prouvé que son royaume n'était pas de ce monde, Jésus ajoute: «Mais mon royaume n'est pas d'ici». Il ne dit pas: Mon royaume n'est pas ici, car il est vraiment sur la terre jusqu'à la fin du monde; l'ivraie s'y trouve mêlée avec le bon grain jusqu'à la moisson, et cependant il n'est pas de ce monde, parce qu'il est dans ce monde comme dans un lieu d'exil. - Théophyl. Ou bien encore, il ne dit pas: «Mon royaume n'est pas ici», mais «il n'est pas d'ici», parce qu'il règne dans le monde, que sa providence le gouverne, et qu'il y règle tout suivant sa volonté. Toutefois son royaume n'est pas composé d'éléments terrestres, mais son origine est céleste et il existe avant tous les siècles. - S. Chrys. Les hérétiques prennent de là occasion de dire que le Sauveur est étranger à la direction du monde. Mais de ce qu'il déclare que son royaume n'est pas d'ici, il ne s'ensuit nullement que le monde ne soit point gouverné par sa providence; ces paroles signifient donc simplement que son royaume n'est soumis ni aux lois du temps, ni aux imperfections de notre humanité.

«Alors Pilate lui dit: Vous êtes donc roi? Jésus répondit: Vous le dites, je suis roi». Notre-Seigneur ne craignait pas de déclarer qu'il fut roi, mais il répond de manière à ne point nier qu'il soit roi, et à ne point avouer qu'il l'est dans ce sens que son royaume fût de ce monde. En effet, que répond-il à Pilate? «Vous le dites», c'est-à-dire, vous êtes de la terre, et votre langage ne peut être que terrestre. Il ajoute: «Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité». Il ne faut point faire longue la syllabe de ce pronom hoc comme si le sens était: «Je suis né dans cette condition», mais la faire brève de manière qu'elle présente cette signification: «Je suis né pour cela», de même qu'il dit: «C'est pour cela que je suis venu au monde». Il est donc évident que le Sauveur a voulu parler ici de sa naissance temporelle et de sa venue comme homme dans le monde, et non de sa naissance éternelle et sans commencement comme Dieu. - Théophyl. On peut dire encore que le Seigneur interrogé par Pilate s'il était roi lui répondit: «Je suis né pour cela, c'est-à-dire pour être roi, car par cela seul que je suis né d'un roi, j'affirme que je suis roi moi-même. - S. Chrys. (hom. 84 sur S. Jean). Mais s'il est né roi, il n'a donc rien qu'il n'ait reçu. «Je suis venu, poursuit-il, pour rendre témoignage à la vérité», c'est-à-dire pour persuader tous les hommes de la vérité. Considérez ici la grande douceur du Sauveur, tandis qu'on le traitait comme un malfaiteur, il a supporté cet outrage en silence; mais quand on l'interroge sur son royaume, alors il répond à Pilate, il cherche à l'instruire et à élever son esprit vers des idées plus hautes, et veut le convaincre que toute sa conduite a été exemple de subterfuges et d'artifices: «Je suis venu pour rendre témoignage à la vérité».

S. Aug. Lorsque Jésus-Christ rend témoignage, à la vérité, il se rend témoignage à lui-même; car il a dit, en termes exprès: «Je suis la vérité» (Jn 14,6). Mais comme la foi n'est pas le partage de tous, il ajoute: «Quiconque est de la vérité, entend ma voix». Il l'entend avec les oreilles intérieures du coeur, c'est-à-dire il obéit à une voix, ou si vous voulez, il croit en moi. Par ces paroles: «Quiconque est de la vérité», le Sauveur veut faire ressortir l'importance de la grâce, par laquelle il nous appelle selon son décret (Rm 8,28-30) Si nous considérons la nature dans laquelle nous avons été créés, quel est celui qui n'est pas de la vérité, puisque c'est la vérité qui a créé tous les hommes? Mais tous ne reçoivent pas de la vérité la grâce nécessaire pour obéir à la vérité. S'il avait dit: Quiconque entend ma voix est de la vérité, on pourrait croire qu'on est de la vérité, parce qu'on obéit à la vérité; mais il dit, au contraire: «Quiconque est de la vérité, entend ma voix». Il entend, il est vrai; toutefois il n'est pas de la vérité parce qu'il entend sa voix, mais il entend sa voix parce qu'il est de la vérité, et que la vérité lui a donné cette grâce. - S. Chrys. En parlant de la sorte, il attire à lui Pilate, et cherche à lui persuader de prêter l'oreille à ses paroles, et il l'amène, par ce peu de paroles, à lui demander ce que c'est que la vérité: «Pilate lui demanda: Qu'est-ce que la vérité ?» - Théophyl. La vérité avait presque disparu du milieu des hommes, et elle était comme inconnue à tous, à cause de leur incrédulité.


vv. 38-40

13838 Jn 18,38-40

S. Aug. (Traité 115 sur S. Jean). Aussitôt que Pilate eut fait celle question: «Qu'est-ce que la vérité ?» il lui vint à l'esprit (je pense que c'était la coutume parmi les Juifs,) qu'on leur accordât, à la fête de Pâques, la délivrance d'un criminel; il n'attendit donc pas que Jésus lui répondît, pour ne pas perdre de temps, du moment qu'il se fut rappelé la coutume qui lui permettait de le délivrer à la fête de Pâques, ce qui, de toute évidence, était son plus vif désir, comme le prouve la nouvelle démarche qu'il fit: «Et, ayant dit cela, il sortit encore pour aller vers les Juifs», etc. - S. Chrys. Il savait que la réponse à la question qu'il avait faite demandait du temps, et qu'il fallait au plus tôt arracher Jésus à la fureur des Juifs; et c'est pourquoi il sort de nouveau du prétoire pour parler aux Juifs. - Alcuin. Ou peut-être encore il n'attendit pas la réponse, parce qu'il était indigne de l'entendre.

«Et il leur dit: Je ne trouve en lui aucun crime». Il ne leur dit pas: Puisqu'il est coupable et digne de mort, donnez-lui sa grâce à l'occasion de la fête; il proclame d'abord son innocence, puis il les prie, du reste, s'ils ne veulent point le délivrer à cause de son innocence, de le faire en considération de la fête: «C'est la coutume, parmi vous, que je vous accorde, à la fête de Pâques, la délivrance d'un criminel», etc. - Bède. Cette coutume n'était pas prescrite par la loi, elle venait d'une ancienne tradition des Juifs; qui, en souvenir de leur délivrance d'Egypte, délivraient chaque année un criminel à la fête de Pâques. Pilate emploie donc à leur égard le langage de la persuasion: «Voulez-vous que je vous délivre le Roi des Juifs ?» - S. Aug. On ne pouvait arracher de son coeur que Jésus fût le Roi des Juifs, il semble que la vérité elle-même, qu'il avait demandé a connaître, l'eût gravée dans son coeur comme elle le fit écrire sur l'inscription de la croix.

Théophyl. La réponse de Pilate, qui justifie Jésus de toute accusation, est admirable, et c'est en vain que les Juifs cherchent à le travailler, en lui représentant le Sauveur comme ayant désiré la royauté, car le représentant des Romains n'aurait jamais acquitté et mis en liberté un homme qui se serait déclaré roi en face de la puissance des empereurs romains. Lors donc, qu'il leur dit: «Délivrerai-je le Roi des Juifs ?» il proclame publiquement l'innocence de Jésus, et plaisante les Juifs en leur tenant ce langage: «Celui que vous accusez d'avoir voulu se faire roi, j'ordonne de le mettre en liberté, comme complètement innocent du crime dont vous le chargez». - S. Aug. Mais à ces mots, «ils crièrent de nouveau, tous ensemble: Non pas celui-ci, mais Barabbas». Or, Barabbas était un voleur. Nous ne vous faisons pas un reproche, ô Juifs, de mettre en liberté un criminel, à l'occasion de la fête de Pâques ! Mais nous vous faisons un crime d'avoir mis à mort un innocent; et cependant si vous n'agissiez de la sorte, la véritable Pâque n'aurait pas lieu. - Bède. Ils ont sacrifié le Sauveur et demandé la grâce d'un brigand; et, en punition de cet attentat, le démon exerce impunément sur eux des brigandages. - Alcuin. Barabbas signifie le fils de leur maître, c'est-à-dire du diable; car c'est le diable, qui fut le maître de ce voleur dans ses crimes, comme il fut celui des Juifs dans leur trahison.


CHAPITRE XIX


vv. 1-5

13901 Jn 19,1-5

S. Aug. (Traité 116 sur S. Jean). Les Juifs ayant demandé à grands cris qu'à l'occasion de la fête de Pâques, Pilate leur délivrât non pas Jésus, mais Barabbas, «alors, dit l'Évangéliste, Pilate prit Jésus et le fit flageller». Il est vraisemblable que Pilate n'eut en cela d'autre pensée que de rassasier la cruauté des Juifs, par la vue de ce châtiment ignominieux, et de les empêcher de pousser la fureur jusqu'à demander la mort de Jésus. C'est dans le même dessein qu'il permit, ou peut-être même qu'il ordonna aux soldats de sa cohorte de faire ce que rapporte l'Évangéliste. Il raconte, en effet, ce que firent les soldats, mais il ne dit point que ce fut par l'ordre de Pilate: «Et les soldats, ayant tressé une couronne d'épines, la mirent sur sa tête, et le revêtirent d'un manteau d'écarlate. Puis ils venaient, à lui, et disaient: Je vous salue, roi des Juifs». - S. Chrys. Comme pour répondre à ce que Pilate vient de dire, que Jésus était roi des Juifs, ils le revêtent des insignes dérisoires de la royauté. - Bède. Pour diadème, ils lui mettent sur la tête une couronne d'épines, et pour la pourpre dont se servaient autrefois les rois, ils lui jettent sur les épaules un lambeau de pourpre. Le récit de saint Jean n'est point ici en contradiction avec ce que dit saint Matthieu, qu'on jeta sur lui un manteau d'écarlate; car, selon la remarque d'Origène, l'écarlate et la pourpre ont une même origine; les excroissances qui contiennent la cochenille laissent couler, par les incisions qu'on leur fait, des gouttes de sang, qui servent à teindre à la fois la pourpre et l'écarlate. Bien que ce fût par dérision que les soldats traitent ainsi le Sauveur, ils accomplissaient pour nous des actions pleines de mystères. La couronne d'épines signifiait que Jésus se chargeait de nos péchés, que la terre de notre corps produit comme autant d'épines; le manteau de pourpre est la figure de la chair, esclave de ses passions. Notre-Seigneur est encore revêtu de pourpre, lorsqu'il se glorifie des triomphes remportés par les martyrs.

S. Chrys. Ce n'était point pour obéir aux ordres du gouverneur que les soldats en agissaient ainsi, mais pour plaire aux Juifs. Ce n'était point sur son ordre qu'ils étaient venus pendant la nuit se saisir de Jésus, mais ils se portaient à tous les excès pour être agréables aux Juifs, qui leur avaient promis de fortes sommes d'argent. Cependant, au milieu de tant et de si cruels outrages, Jésus garde le silence. Pour vous, ne vous contentez pas d'entendre le récit d'un tel spectacle, mais qu'il soit toujours présent à votre esprit, et imitez le Roi de l'univers et le Seigneur des anges, souffrant avec patience de semblables outrages, et les supportant sans ouvrir la bouche. - S. Aug. C'est ainsi que Jésus-Christ accomplissait ce qu'il avait prédit de lui-même; c'est ainsi qu'il enseignait les martyrs à supporter tout ce que la cruauté des persécuteurs pourrait inventer contre eux; c'est ainsi que le royaume qui n'était pas de ce monde triomphait de ce monde superbe, non pas en livrant des combats sanglants, mais en souffrant avec patience et humilité.

S. Chrys. Pilate, dans l'espérance que la vue de ces sanglants outrages mettrait un terme à la fureur des Juifs, leur présente Jésus couronné d'épines: «Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs: Voici que je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune cause de mort». - S. Aug. Nous avons ici une preuve que ce ne fut pas à l'insu de Pilate que les soldats exercèrent ces actes de cruauté, soit qu'il les ait ordonnés, soit qu'il les ait simplement permis, pour le motif que nous avons indiqué plus haut, afin que ses ennemis pussent boire à longs traits ces sanglants outrages, et éteindre ainsi la soif qu'ils avaient de son sang, «Jésus sortit donc portant une couronne d'épines et un manteau d'écarlate». Il parait, non pas dans l'éclat de la royauté, mais au milieu des opprobres dont il est rassasié. «Et Pilate leur dit: Voilà l'homme»; c'est-à-dire, si vous portez envie au roi, épargnez du moins celui que vous voyez si profondément humilié, et que toute votre envie s'apaise et tombe devant cet excès d'ignominie.


vv. 6-8

13906 Jn 19,6-8

S. Aug. ( Traité 116 sur S. Jean). L'envieuse fureur des Juifs contre Jésus-Christ ne fait que s'enflammer et s'accroître encore davantage: «Les princes des prêtres et leurs satellites ne l'eurent pas plutôt vu, qu'ils crièrent: Crucifiez-le, crucifiez-le». - S. Chrys. (hom. 84 sur S. Jean). Pilate, voyant l'inutilité de ses efforts, leur dit: «Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le». C'est le langage d'un homme qui manifeste son horreur pour une action, et qui semble engager à faire ce qu'il n'a pas voulu accorder; car les Juifs ne lui avaient amené Jésus que pour qu'il fût condamné par le jugement du gouverneur lui-même; or il arriva tout le contraire, c'est-à-dire qu'il est déclaré innocent au tribunal du gouverneur. C'est ce qu'il leur dit en propres termes: «Je ne trouve pas en lui de cause qui mérite la mort». C'est-à-dire qu'il ne cesse de le justifier de toutes les accusations portées contre lui. Il est donc évident que ce n'est que pour satisfaire leur fureur qu'il a livré Jésus à ces premiers et sanglants outrages. Mais rien de tout cela ne fut capable d'émouvoir et de fléchir les Juifs, semblables à des chiens affamés. «Les Juifs lui répondirent: Nous avons une loi, et selon cette loi il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu». - S. Aug. Voici un sujet d'envie plus grande encore. L'usurpation de la puissance royale, par des moyens illicites, n'était rien auprès du cette ambition sacrilège. Cependant Jésus ne s'était arrogé injustement ni l'un ni l'autre de ces titres, il les possède tous les deux en vérité, il est le Fils unique de Dieu, et Dieu l'a établi roi sur Sion, sa montagne sainte (Ps 2), et il lui serait facile de donner actuellement des preuves de cette double puissance, s'il ne préférait montrer que sa patience est d'autant plus grande que sa puissance est plus étendue. - S. Chrys. Pendant qu'il est ainsi l'objet de leurs disputes, il accomplit cette prophétie: «Il n'a pas ouvert la bouche, et dans son humiliation son jugement a été supprimé» (Is 53,7). - S. Aug. (De l'accord des Evang., 2, 8). Cette accusation des Juifs peut se rattacher à celle que rapporte saint Luc: «Nous l'avons trouvé soulevant notre nation» (Lc 23,2), et à laquelle on peut ajouter: «Parce qu'il s'est fait Fils de Dieu».

S. Chrys. Pilate est effrayé de ce nouveau chef d'accusation; il craint que ce qu'il vient d'entendre dire ne soit vrai, et qu'il ne s'expose à commettre une plus grande injustice: «Pilate ayant entendu ces paroles, dit l'Évangéliste, fut encore plus effrayé». - Bède. Pilate est effrayé, non point parce qu'il entend parler de la loi (puisqu'il était païen), mais parce qu'il craint de mettre à mort le Fils de Dieu. - S. Chrys. Les Juifs, au contraire, n'eurent point horreur de ce qu'ils venaient de dire, et ils mettent à mort le Sauveur pour une cause qui aurait dû les faire tomber tous en adoration devant lui.


vv. 9-11

13909 Jn 19,9-11

S. Chrys. (hom. 84 sur S. Jean). Pilate, saisi de crainte, adresse à Jésus une nouvelle question: «Et, étant rentré dans le prétoire, il dit à Jésus: D'où êtes-vous ?» Il ne lui demande plus: Qu'avez-vous fait? Mais Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui avait entendu dire qu'il était né, et qu'il était venu pour rendre témoignage à la vérité, et que son royaume n'était pas de ce monde; son devoir était donc de résister courageusement à ses ennemis, et de le délivrer; mais au contraire il se laisse entraîner par les injustes fureurs des Juifs: Jésus ne lui fait donc aucune réponse, parce que les questions de Pilate n'étaient pas sérieuses. D'ailleurs ses oeuvres lui rendaient un témoignage assez éclatant, et il ne voulait point triompher de ses accusateurs par ses discours et par l'habileté de ses moyens de défense pour montrer qu'il était venu volontairement pour souffrir.

S. Aug. Ce silence de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans plusieurs circonstances, est rapporté par tous les évangélistes. Jésus se tait, en effet, devant le prince des prêtres, devant Hérode et devant Pilate lui-même. Il accomplit ainsi pleinement cette prophétie: «Il est demeuré dans le silence, sans ouvrir la bouche, comme un agneau est muet devant celui qui le tond» (Is 53,7), en ne répondant pas à ceux qui l'interrogent. Il a répondu, sans doute, à plusieurs des questions qui lui étaient faites, cependant la comparaison de l'agneau reste vraie pour les circonstances où il n'a pas voulu répondre; ainsi son silence est une preuve, non de sa culpabilité, mais de son innocence, et il a été devant ses juges, non comme un coupable convaincu de ses crimes, mais comme un innocent, immolé pour les péchés des autres.

S. Chrys. Jésus, continuant de se taire, «Pilate lui dit: Vous ne me parlez pas, ignorez-vous donc que j'ai le pouvoir de vous crucifier et le pouvoir de vous délivrer ?» Voyez comme Pilate est lui-même ici son propre juge. En effet, si tout dépend de vous, pourquoi ne délivrez-vous pas celui en qui vous ne trouvez aucune cause de mort? Après que Pilate eut ainsi prononcé sa propre condamnation, Jésus lui répondit: «Vous n'auriez sur moi aucun pouvoir, s'il ne vous était donné d'en haut». Il lui apprend ainsi que les événements qui le concernent ne suivent pas la marche ordinaire des choses, et ne découlent pas de causes naturelles, mais de raisons secrètes et surnaturelles; ne croyez pas cependant que le Sauveur justifie entièrement pour cela la conduite de Pilate: «C'est pourquoi, ajoute-t-il, celui qui m'a livré à vous est coupable, d'un plus grand péché». Mais, me direz-vous, si ce pouvoir a été donné d'en haut, ni Pilate, ni les Juifs ne sont coupables d'aucun crime? Vaine objection, car ce pouvoir lui a été donné dans ce sens qu'il lui a été accordé, c'est-à-dire que Dieu a permis tout ce qui arrivait, mais Pilate, et les Juifs n'en sont pas pour cela moins coupables.

S. Aug. Notre-Seigneur répond ici à la question qui lui était faite; lors donc qu'il ne répondra pas, ce n'est ni par conscience de sa culpabilité, ni par artifice, mais parce qu'il est semblable à l'agneau, qui se tait devant ceux qui le tondent; et, lorsqu'il croit devoir répondre, c'est pour enseigner, comme pasteur. Recueillons donc ici la leçon que Notre-Seigneur nous donne, et qu'il nous enseigne encore par son Apôtre: «Il n'y a point de puissance qui ne soit de Dieu»; (Rm 13,1) et celui qui, poussé par un noir sentiment d'envie, livre au pouvoir un innocent pour le faire mettre à mort, est plus coupable que le dépositaire du pouvoir lui-même qui condamne cet innocent, parce qu'il craint le pouvoir qui lui est supérieur. En effet, le pouvoir que Dieu avait donné à Pilate était subordonné à celui de César. C'est pour cela que Jésus lui dit: «Vous n'auriez sur moi aucun pouvoir (c'est-à-dire le moindre pouvoir tel que celui que vous avez), si ce pouvoir, quel qu'il soit, ne vous avait été donné d'en haut». Mais comme je connais l'étendue de ce pouvoir (qui ne va pas jusqu'à être complètement indépendant), je déclare que "celui qui m'a livré entre vos mains est coupable d'un plus grand péché». C'est par un sentiment d'envie qu'il m'a livré à votre pouvoir, tandis que c'est par un sentiment de crainte que vous exercez contre moi ce pouvoir. Jamais on ne doit sacrifier à la crainte la vie d'un innocent, mais c'est un bien plus grand crime de la sacrifier à l'envie. Aussi Notre-Seigneur ne dit pas: Celui qui m'a livré entre vos mains est coupable de péché (comme si Pilate lui-même ne l'était pas), mais: il est coupable d'un plus grand péché»; paroles qui devaient faire comprendre à Pilate qu'il était loin d'être exempt de faute. - Théophylacte. «Celui qui m'a livré», c'est-à-dire Judas, ou la foule. Devant cette réponse si claire de Jésus: «Si je ne me livrais moi-même, et si mon Père ne vous l'accordait, vous n'auriez sur moi aucun pouvoir», Pilate fait de plus grands efforts pour délivrer Jésus. «De ce moment, Pilate cherchait à le délivrer». - S. Aug. Lisez ce qui précède, et vous trouverez que déjà il avait cherché les moyens de mettre Jésus en liberté. L'expression: «Depuis lors, de ce moment, de là», signifie: à cause de cela, pour ce motif, c'est-à-dire pour ne pas se rendre coupable de péché, en condamnant à mort un innocent qui était livré entre ses mains.




Catena Aurea 13828