III Pars (Drioux 1852) 1402

ARTICLE II — LA CIRCONCISION A-T-ELLE ÉTÉ CONVENABLEMENT ÉTABLIE (2;?

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1 Il semble que la circoncision n'ait pas été convenablement établie. Car, comme nous l'avons dit (art. préc.), il y avait dans la circoncision une profession de loi. Or, personne n'a jamais pu être délivré du péché du premier homme que par la foi en la passion du Christ, d'après ces paroles (
Rm 3,25) : Celui que Dieu a destiné pour être la victime de propitiation par la foi qu'on aurait en son sang. La circoncision eût donc dû être établie immédiatement après le péché du premier homme et non dans le temps d'Abraham.

2 Dans la circoncision l'homme faisait profession d'observer la loi ancienne, comme dans le baptême il fait profession d'observer la nouvelle. D'où l'Apôtre dit (Ga 5,3) : Je déclare à tout homme qui se fait circoncire, qu'il s'engage à observer la loi. Or, on n'a pas commencé à observer la loi du temps d'Abraham, mais plutôt du temps de Moïse. C'est donc à tort que la circoncision a été établie du temps d'Abraham.

(2) Cet ARTICLE et le suivant ont pour objet de rendre sensible la sagesse que Dieu a mise dans toutes ses oeuvres (Sg 11) : Omnia in pondere, numero et mensurd disposuisti.
(I) D'ailleurs rien n'empêche d'admettre que la même chose a été figurée de différentes manières sous la toi ancienne.

3 La circoncision a été une figure et une préparation du baptême. Or, on confère le baptême à tous les peuples d'après ces paroles (Mt 28 Mt 19) : Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant, etc. La circoncision n'a donc pas dû être établie pour être observée seulement par le peuple juif, mais par tous les peuples.

4 La circoncision charnelle doit répondre à la circoncision spirituelle, comme la figure à l'objet, figuré. Or, la circoncision spirituelle, qui est produite parle Christ, convient indifféremment aux deux sexes; parce qu'en Jésus- Christ il n'y a ni homme ni femme, comme le dit saint Paul (Ga 3). C'est donc à tort que l'on a établi la circoncision, qui ne convient qu'aux hommes.

20 Mais c'est le contraire. Car, comme on le voit (Gn 17), la circoncision a été établie par Dieu dont les oeuvres sont parfaites.


CONCLUSION. — Puisque Abraham a reçu le premier la promesse du Christ qui devait naitre et qu'il s'est séparé le premier de la société des infidèles, il est convenable que la circoncision ait été établie en lui.

21 Il faut répondre que, comme nous l'avons dit (art. préc.), la circoncision était une préparation au baptême en ce qu'elle était une profession de la foi du Christ que nous professons aussi dans ce sacrement. Or, parmi les anciens patriarches, Abraham est le premier qui ait reçu la promesse de l'avènement du Christ, puisqu'il lui a été dit (Gn 22,18) : Toutes les nations de la terre seront bénies en votre race. Il est aussi le premier qui se soit séparé delà société des infidèles, d'après l'ordre de Dieu qui lui a dit (Gn 12,1) : Sortez de votre terre et de votre famille. C'est pourquoi il est convenable que la circoncision ait été établie dans ce patriarche.

31 Il faut répondre au premier argument, qu'immédiatement après le péché du premier homme, par suite de la science d'Adam qui avait été pleinement instruit des choses divines, la foi et la raison naturelle étaient encore si puissantes dans l'homme qu'il n'avait pas besoin qu'on lui déterminât des signes particuliers de foi et de salut; mais chacun exprimait sa loi à sa manière par les signes qui lui convenaient. Du temps d'Abraham la foi était affaibli, un grand nombre se laissant déjà aller à l'idolâtrie. La raison naturelle avait été aussi «obscurcie par l'accroissement de la concupiscence charnelle jusqu'au point de pécher contre nature. C'est pourquoi il a été convenable d'établir alors, et non auparavant, la circoncision pour professer la foi et pour diminuer la concupiscence de la chair.

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Il faut répondre au second, que la loi n'a dû être observée que quand le peuple a été réuni ; parce que la loi a pour but le bien public, comme nous l'avons dit (la2r, quest. xc, art. 2). Or, le peuple des fidèles devait être uni par un signe sensible; ce qui est nécessaire pour que les hommes soient unis dans une religion quelconque, comme le dit saint Augustin (Cont. Faust. lib. xix, cap. II). C'est pour cette raison qu'il a fallu que la circoncision lise établie avant qu'on ne promulguât la loi. Quant aux patriarches qui ont vécu avant la loi, ils ont instruit leurs familles des choses divines sous forme d'avertissement paternel. D'où le Seigneur dit à d'Abraham (Gn 18,19) : Je sais qu'il ordonnera à ses enfants et à toute sa maison après lui de garder la voie du Seigneur.

33 Il faut répondre au troisième, que le baptême contient en lui la perfection du salut à laquelle Dieu appelle tous les hommes, d'après la pensée de saint Paul qui dit (1Tm 2,3): que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. C'est pourquoi le baptême est offert à tous les peuples. Mais la circoncision ne contenait pas la perfection du salut; elle la figurait seulement comme une chose qui devait être accomplie par le Christ qui devait naître des Juifs. C'est pour ce motif qu'elle n'a été donnée qu'à ce peuple.

34 Il faut répondre au quatrième, que la circoncision a été établie comme le signe de la foi d'Abraham qui a cru qu'il serait le père du Christ qui lui a été promis. C'est pourquoi il était convenable qu'elle ne se rapportât qu'aux hommes. C'est aussi du père et non de la mère que vient le péché originel contre lequel la circoncision a été spécialement établie, comme nous l'avons dit (1* 2", quest. lxxxi, art. in corp. et ad 2). Mais le baptême contient la vertu du Christ qui est la cause universelle du salut de tous les hommes et de la rémission de tous les péchés.



ARTICLE III. — le h ite De la circoncision a-t-il été convenable ?

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1 Il  semble que le rite de la circoncision n'ait pas été convenable. Car la circoncision, comme nous l'avons dit (art. 1 et 2 préc.), est une profession de foi. Or, la foi existe dans la puissance qui perçoit, dont les opérations se manifestent surtout dans la tête. Le signe de la circoncision eût donc dû être placé sur la tête plutôt que sur le membre de la génération.

2
Pour l'usage des sacrements nous employons les choses dont on se sert le plus communément, comme l'eau qui sert à laver et le pain à se nourrir. Or, pour couper on se sert plus communément d'un couteau de fer que d'un couteau de pierre. On n'eût donc pas dû faire la circoncision avec un couteau de pierre.

3
Comme le baptême est établi pour remédier au péché originel, de même aussi la circoncision, ainsi que le dit Bède (Ilom. circumc.). Or, le baptême n'est pas différé jusqu'au huitième jour, dans la crainte que les enfants ne soient exposés au péril d'être damnés, à cause du péché originel, s'ils venaient à mourir n'étant pas encore baptisés. Cependant quelquefois on baptise aussi après le huitième jour. On n'eût donc pas dû déterminer pour la circoncision le huitième jour, mais on devait quelquefois prévenir ce délai, comme on devait aussi quelquefois attendre plus tard.

20
Mais c'est le contraire. Sur ces paroles (Rom. iv) : Et signum accepit circumcisionis, la glose dit (ord.) : que le rite de la circoncision est déterminé d'une manière convenable.


CONCLUSION. — La circoncision étant un signe de la foi établi par Dieu, son rite a été prescrit dans la loi d'une manière convenable.

21
Il faut répondre que, comme nous l'avons dit (art. préc.), la circoncision est un signe de la foi établi par Dieu, dont la sagesse est infinie. Or, il appartient à la sagesse de déterminer les signes qui conviennent. C'est pourquoi on doit reconnaître que le rite de la circoncision a été convenable.

31
Il faut répondre au premier argument, que c'était avec raison que la circoncision se pratiquait sur le membre de la génération : 1° parce qu'elle était le signe de la foi par laquelle Abraham a cru que le Christ naîtrait de sa race; 2° parce qu'elle était un remède au péché originel, qui se transmet par l'acte de la génération; 3° parce qu'elle avait pour but d'affaiblir la concupiscence de la chair, qui subsiste surtout dans cet organe à cause de l'abondance de la délectation charnelle.

(I) Saint Justin, dans son dialogue avec Tryphon, dit que la première circoncision a été faite avec un couteau de fer, et que les juifs de son temps se servaient généralement de cet instrument.

32
II faut répondre au second, que le couteau de pierre n'était pas nécessaire à la circoncision. Aussi on ne trouve pas que cet instrument ait été déterminé parmi précepte divin. Généralement, les Juifs ne se servaient pas de cet instrument pour circoncire (1), comme ils ne s'en servent pas non plus- maintenant. Cependant on parle de circoncisions fameuses qui ont été faites avec un couteau de pierre. Ainsi il est dit (Ex 4,25) : Que Sephora prit aussitôt une pierre très-tranchante et circoncit la chair de son fils. Le Seigneur dit à Josué (Jos 5,2) : Faites-vous des couteaux de pierre, et circoncisez- une seconde fois les enfants d'Israël. Ce qui figurait que la circoncision spirituelle devait être produite par le Christ, dont il est dit (1Co 10 1Co 4) : La pierre était le Christ.

33 Il faut répondre au troisième, que le huitième jour était fixé pour la circoncision ; soit pour une raison mystique, parce que dans le huitième âge, qui sera l'âge de la résurrection, la circoncision spirituelle sera consommée par le Christ (comme dans le huitième jour), alors qu'il délivrera les élus, non-seulement de leur faute, mais encore de toutes leurs peines: soit à cause de la tendresse du corps de l'enfant avant le huitième jour. C'est pour cette raison que la loi donne ce précepte au sujet des autres animaux (Lv 12,27) : Lorsqu'un veau, un agneau et un chevreau seront nés, ils seront sept jours à téter leur mère; mais le huitième jour et les suivants ils pourront être offerts au Seigneur. Le huitième jour elle était de nécessité de précepte, de telle sorte que si on le dépassait on péchait, quand même c'eût été le jour du sabbat, d'après ces paroles (Jn 7,23) : On circoncit un homme le jour du sabbat, pour ne pas violer la loi de Moïse. Mais ce terme n'était pas nécessaire pour le sacrement. Car si quelques uns n'étaient pas circoncis le huitième jour, ils pouvaient l'être ensuite. — d'autres disent que dans le cas d'un danger de mort imminent on pouvait devancer le huitième jour. Mais ce sentiment ne peut être appuyé ni sur l'autorité de l'Ecriture, ni sur la coutume des Juifs. — Il vaut donc mieux dire, comme le remarque Un gues de Saint-Victor (lib. i De sacram, part, xii, cap. 2), qu'aucune nécessité ne faisait devancer le huitième jour (1). C'est pourquoi, à l'occasion de ces paroles de Salomon (Pr 4) : J'étais aux yeux de ma mère comme un fils unique, la glose dit (ord.) qu'il ne parle pas de l'autre enfant de Bersabée, parce qu'étant mort avant le huitième jour il ne reçut pas de nom, et par conséquent ne fut pas circoncis.



ARTICLE iv. — la circoncision conférait-elle la grâce sanctifiante (2) ?

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1 Il semble que la circoncision ne conférait pas la grâce sanctifiante. Car saint Paul dit (Gai. ii, 21) : Si la justice s'acquiert par la loi, c'est donc en vain que Jésus-Christ est mori, c'est-à-dire sans motif. Or, la circoncision était une sorte d'obligation que l'on contractait de remplir la loi, d'après ces paroles du même apôtre (
Ga 5,3) : Je déclare à tout homme qui se fait circoncire, qu'il est tenu d'observer toute la loi. Si donc la justice est produite par la circoncision, c'est en vain, c'est-à-dire sans cause que le Christ est mort. Comme cela répugne, il s'ensuit que la circoncision ne produisait pas la grâce sanctifiante qui délivre du péché.

2 Avant l'établissement de la circoncision, la foi seule suffisait pour être justifié. Car saint Grégoire dit ( i/o r. lib. iv, cap. 2) : Que l'eau du baptême fait parmi nous ce qu'a fait la foi seule chez les anciens pour les petits enfants. Or, la vertu de la foi n'a pas été affaiblie par là même que la circoncision a été prescrite. La foi seule justifiait donc les petits enfants et non la circoncision.

3
Il est dit (Jos 5,5) : Que le peuple qui est né dans le désert a été qua-

(1) Ainsi le huitième jour était de nécessité de précepte.
(2) A l'égard des enfants, la circoncision conférait la grâce ex opere operato passive; mais quand il s'agit des adultes, la question est beau- coiip plus controversée. Un grand nombre de théologiens prétendent qu'elle ne conférait la gfàee que ex opere operantis

r ante ans sans recevoir la circoncision. Si donc la circoncision effaçait h péché originel, il semble que tous ceux qui sont morts dans le désert, les enfants aussi bien que les adultes, auraient été damnés. On peut faire 1; même objection au sujet des enfants qui mouraient avant le huitième j ou de la circoncision, que l'on ne devait pas devancer, comme nous l’avons dit (art. préc. ad 3).

4 Il n'y a que le péché qui empêche d'entrer dans le royaume céleste Or, ceux qui ont été circoncis avant la passion étaient empêchés d'y entrer La circoncision ne justifiait donc pas les hommes du péché.

5
Le péché originel n'est pas remis sans le péché actuel. parce que c'est une impiété que de n'attendre de Dieu qu'un demi-pardon, corn m le dit saint Augustin (alius auctor, in lib. De vera et falsâ poenit. cap. 9) Or, on ne lit nulle part que la circoncision remette le péché actuel. Elle n remettait donc pas non plus le péché originel..

20
Mais c'est le contraire. Saint Augustin écrit au comte Valère contre Julien (Denupt. et concupisc. lib. n, cap. 11) : Depuis que la circoncision été établie parmi le peuple de Dieu, elle a été le sceau de la justice d la foi, et elle servait à effacer dans les enfants la tache originelle et

l'ancien péché; comme le baptême, depuis qu'il est établi, sert à la régénération de l'homme.


CONCLUSION. — Quoique la grâce ait été conférée dans la circoncision ou un dans le baptême, par rapport à tous ses effets, cependant le baptême la produit d'un autre manière; car dans la circoncision la grâce vient de la foi et non de la vertu d la circoncision elle-même, au lieu que dans le baptême on l'obtient par la force d sacrement.

21
Il faut répondre que tout le monde reconnaît communément que la circoncision remettait le péché originel (1). Mais il y en a qui ont prétend qu'elle ne conférait pas la grâce, et qu'elle effaçait seulement le péclii C'est ce que suppose le Maître des sentences (I. dist. iv Sent, et Rom. Rm 4,1 glossá ord. sup. illud : Signum accepit). Mais il ne peut en être ainsi, parc que la faute n'est remise que par la grâce, d*«q)rôs ces paroles (Rom. ni, 2i) / o us avez été justifiés gratuitement par la grâce, etc. — C'est pour que d'autres ont pensé que la circoncision conférait la grâce, quant aux effet qui éloignent la faute, mais non quant aux effets positifs, dans la craint d'être forcés de dire que la grâce que la circoncision conférait suffisait pour accomplir les préceptes de la loi. et que par conséquent l'avènement du Chris a été superflu. Mais on ne peut non plus soutenir cette hypothèse 1° Parce que la circoncision donnait aux enfants la faculté de parvenir la gloire dans le temps convenable; ce qui est le dernier effet positif de 1 grâce. 2° Parce que selon l'ordre de la cause formelle les effets positifs sort naturellement antérieurs aux effets privatifs, quoique, selon l'ordre de 1 cause matérielle, ce soit le contraire. Car la forme n'exclut la privation qu'en informant le sujet.—C'est pour cela que d'autres ont pensé que 1 circoncision conférait la grâce, quant à son effet positif, qui consiste rendre digne delà vie éternelle, mais non quant à tous ses effets, parc qu'elle ne suffisait pas pour comprimer le loyer de la concupiscence, i pour accomplir les préceptes de la loi. C'est le sentiment que j'ai suivi autrefois (IV. dist. i, quest. n, art. í, quest. iii). Mais en considérant la chose avec soin, on voit que ce sentiment n'est pas fondé, parce que la moindre grâce peut résister à toute concupiscence, quelle qu'elle soit, et éviter ton les péchés mortels qu'on commet en transgressant les préceptes de la loi. Car la moindre charité aime plus Dieu que la cupidité n'aime des monceaux d'or et d'argent. — Par conséquent, il faut dire que dans la circoncision la grâce était conférée par rapport à tous ses effets, mais d'une autre manière que dans le baptême. Car dans le baptême elle est conférée d'après la vertu que ce sacrement possède, selon qu'il est l'instrument de la passion du Christ, qui est maintenant parfaite, au lieu que dans la circoncision elle était conférée, non en vertu de la circoncision elle-même, mais en vertu de la foi en la passion du Christ, dont la circoncision était le signe; de telle sorte que celui qui recevait la circoncision professait qu'il recevait cette foi ; l'adulte le professait pour lui-même, et un autre le professait pour les enfants. C'est ce qui fait dire à saint Paul (Rm 4,11) : qu’ Abraham reçut la marque de la circoncision, comme le sceau de la justice qui venait de la foi qu'il avait eue, c'est-à-dire que la justice venait de la foi qui était signifiée, et non de la circoncision qui la signifiait. Et parce que le baptême opère instrumentalement en vertu de la passion du Christ, tandis qu'il n'en est pas de même de la circoncision, il s'ensuit que le baptême imprime un caractère qui incorpore l'homme au Christ, et qu'il confère une grâce plus abondante que la circoncision. Car l'effet de ce qui est présent est supérieur à celui que produit son espérance.

I ('.'est, ii la vérité, le sentiment le plus suivi ; cependant Bellarmin , Vasquez, Lherminicr, Noël Alexaudre, Tournély et quelques autre sont d'une opinion différente.

31 Il faut répondre au premier argument, que ce raisonnement serait concluant, si la justice avait été produite par la circoncision autrement que par la foi dans la passion du Christ.

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II faut répondre au second, que comme avant l'établissement de la circoncision, la foi seule dans le Christ à venir justifiait les enfants, aussi bien que les adultes, il en a été de même après que la circoncision a été établie. Mais auparavant on n'exigeait pas un signe particulier qui fût une manifestation de cette foi, parce que les fidèles ne s'étaient pas encore séparés des infidèles pour s'unir entre eux et offrir un culte au seul vrai Dieu. Cependant il est probable que les parents qui avaient la foi adressaient à Dieu quelques prières pour leurs enfants, surtout quand ils étaient en danger de mort, ou bien qu'ils les bénissaient (ce qui était en quelque sorte le sceau de la foi), comme les adultes offraient pour eux-mêmes des prières et des sacrifices.

(2) Le Talmud et plusieurs rabbins ont aussi fait cette remarque.
(I) Estius et plusieurs autres commentateur pensent que la négligence qu'ils mettaient à observer ce précepte était coupable.

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Il faut répondre au troisième, que le peuple dans le désert était excusable de ne pas se conformer au précepte de la circoncision, soit parce qu'il ne savait pas en quel temps il devait décamper, soit parce que comme le dit saint Jean Damascène , il n'était pas nécessaire qu'il eût un signe pour le distinguer, puisqu'il habitait dans un lieu où il était séparé des autres nations. Cependant, comme le remarque saint Augustin (Lib. Quaest. in Jos. quaest. vi), ils étaient coupables de désobéissance, ceux qui négligeaient de le faire par mépris (1). Néanmoins il semble qu'aucun d'eux ne soit mort incirconcis dans le désert, parce que, comme le dit le Psalmiste (Ps 104) : Il n'y avait personne d'infirme dans leurs tribus ; mais il paraît qu'il n'est mort dans le désert que ceux qui avaient été circoncis en Egypte (2). Si cependant il v en a qui sont morts sans être circoncis, on doit penser d'eux ce que l'on pense de ceux qui mouraient avant l'établissement de la circoncision. On doit aussi penser de même des enfants qui mouraient avant le huitième jour sous la loi.

34 Il faut répondre au quatrième, que la circoncision effaçait le péché originel quant à la personne, mais il restait un obstade du côté de la nature entière qui ne permettait pas d'entrer dans le royaume céleste; cet obstade a été enlevé par la passion du Christ. C'est pour cela que le baptême n'introduisait pas non plus dans le ciel avant la passion du Christ. La circoncision v aurait aussi introduit, si on l'eût pratiquée après la passion du Christ.

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Il faut répondre au cinquième, que les adultes, quand ils étaient circoncis, obtenaient la rémission non-seulement du péché originel, mais encore des péchés actuels; toutefois il ne s'ensuit pas qu'ils aient été délivrés de toute la peine due à leur péché, comme dans le baptême où l'on reçoit une grâce plus abondante.




QUESTION 71: DES PRÉPARATIFS ET DES CÉRÉMONIES DU RAPTÊME.

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Nous devons nous occuper maintenant des préparatifs et des cérémonies du baptême. — A cet égard quatre questions se présentent : lu Le catéchisme doit-il précéder le baptême? — 2" L'exorcisme doit-il le précéder?— 3° Les choses que l'on fait dans le catéchisme et l'exorcisme produisent-elles quelque effet ou sont-elles seulement des signes? — 4° Faut-il que ceux qui doivent être baptisés soient catéchisés ou exorcisés par des prêtres ?



ARTICLE i. — LE CATÉCHISME DOIT-IL PRÉCÉDER LE BAPTÊME (1)?

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1 Il  semble que le catéchisme ne doive pas précéder le baptême. Car le baptême régénère les hommes à la vie spirituelle. Or, l'homme reçoit la vie avant l'enseignement. Il n'est donc pas nécessaire que l'homme (soit catéchisé, c'est-à-dire instruit avant d'être baptisé.

2
On baptise non-seulement les adultes, mais encore les enfants qui ne sont pas capables d'être instruits, parce qu'ils n'ont pas l'usage de raison. Il  est donc ridicule de les catéchiser.

3
Dans le catéchisme, celui qui est catéchisé confesse sa foi. Or, les enfants ne peuvent pas confesser leur foi par eux-mêmes, et un autre ne peut pas la confesser pour eux; soit parce que personne ne peut obliger un autre à une chose, soit parce qu'on ne peut savoir si les enfants, quand ils seront parvenus à l'âge de raison, donneront à la foi leur assentiment. Le catéchisme ne doit donc pas précéder le baptême.

20
Mais c'est le contraire. Raban Maur dit (De instit. der. lib. i, cap. 25) : On doit catéchiser avant de baptiser, afin qu'étant d'abord catéchumène, l'homme reçoive les premiers éléments de la foi.



CONCLUSION, —Le baptême étant un sacrement de foi et l'instruction étant nécessaire pour qu'on ait fa foi, c'est avec raison que le catéchisme précède le baptême. Il faut répondre que, comme nous l'avons dit (quest. préc. art. 1), le baptême est le sacrement de la foi chrétienne, puisqu'il est une profession de cette foi. Or, pour qu'on reçoive la foi il est nécessaire qu'on en soit instruit, d'après ces paroles (
Rm 10,14) : Comment croiront-ils en lui, s'ils n'ont point entendu sa parole? Et comment l'entendront-ils si personne ne la leur prêche? C'est pourquoi il est convenable que le catéchisme précède le baptême. Aussi le Seigneur, donnant à ses disciples le précepte de baptiser, le fait-il précéder de celui d'enseigner, en disant (Mt 28 Mt 19) : Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant, etc. Il faut répondre au premier argument, que la vie de la grâce dans laquelle on est régénéré par le baptême présuppose la vie de la nature raisonnable par laquelle l'homme peut participer à l'enseignement.

(I) Quand il s'agit de baptiser des adultes, il faut avant tout qu'on les instruise des principales vérités de la foi. Oportet, dit le pape saint Martin, ut qui baptizandi sunt symbolum discant. C'est pour ce motif qu'on donnait à ceux qui aspiraient ii recevoir le baptême le nom de catéchumènes.

32 Il faut répondre au second, que, comme l'Eglise notre mère, ainsi que nous l'avons dit (quest. lxix, art. G ad 3), prête aux enfants qui doivent être baptisés les pieds des autres pour marcher, le coeur des autres pour croire; de même elle leur prête aussi les oreilles des autres pour entendre, et l'entendement des autres pour être instruits par eux. C'est pourquoi on doit les catéchiser pour la même raison qui veut qu'on les baptise.

33
Il faut répondre au troisième, que celui qui répond pour l'enfant qu'on baptise : Je crois, ne prédit pas que l'enfant croira, quand il sera parvenu à l'âge de raison ; autrement il dirait : il croira, mais il professe la foi de l'Eglise dans la personne de l'enfant auquel elle est communiquée par la vertu du sacrement qui lui est conféré et à laquelle il s'oblige par un autre. Car il ne répugne pas que l'on s'oblige pour un autre à l'égard de ce qui est nécessaire au salut. Ainsi, en répondant pour l'enfant, le parrain promet de faire tous ses efforts pour que l'enfant croie ; ce qui ne suffirait cependant pas dans les adultes qui ont l'usage de raison.



ARTICLE II. — l'exorcisme doit-il précéder le baptême (1)?

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1 Il semble que l'exorcisme ne doive pas précéder le baptême. Car l'exorcisme a pour but de guérir les éncrgumènes, c'est-à-dire les possédés. Or, tous ceux qui doivent être baptisés ne sont pas dans cet étal. L'exorcisme ne doit donc pas précéder le baptême.

2
Tant que l'homme est soumis  au péché le diable a puissance sur lui, parce que, comme le dit l'Evangile (Jn 8,31) : Celui qui commet le péché en est l'esclave. Or, le péché est effacé par le baptême. Les hommes ne doivent donc pas être exorcisés avant de recevoir ce sacrement.

3 L'eau bénite n'est faite que pour arrêter la puissance des démons. Il  ne fallait donc pas pour cela employer d'autres remèdes par le moyen des exorcismes.

20
Mais c'est le contraire. L<? pape Célêstin dit (Epist, ii, can. 9, et hab. cap. 53 De consecrat, dist. iv, et Lib. de ecdes. dogm. cap. 31) : Que ceux qui se présentent au sacrement de la régénération, enfants ou adultes, n'approchent pas de la source de vie avant que les dercs n'aient chassé d'eux l'esprit immonde par les exorcismes et d'autres cérémonies.



CONCLUSION. — C'est avec raison qu'avant le baptême oti chasse les démons par des exorcismes, dans la crainte qu'ils n'empêchent le salut de l'homme.

21
Il faut répondre que celui qui veut faire quelque chose avec sagesse écarte d'abord ce qui fait obstade à son oeuvre. D'où le prophète dit (Jr 4,3) : Préparez-vous avec soin une terre nouvelle, et ne semez pas sur des épines. Mais le diable est l'ennemi du salut de l'homme que le baptême produit, et il a sur lui de la puissance par là même qu'il est soumis au péché originel ou au péché actuel. C'est pourquoi il est convenable qu'avant le baptême on chasse les démons par des exorcismes dans la Crainte qu'ils ne mettent des entraves au salut de l'homme : et c'est cette expulsion que signifie le souffle du ministre (2) sur l'enfant. — La bénédiction avec l'imposition de la main lui ferme le chemin une fois qu'il est banni, de manière qu'il ne puisse plus revenir. Le sel (1) qu'on met dans la bouche à celui qui est baptisé et la salive qu'on lui applique aux narines et aux oreilles indiquent, par rapport aux oreilles qu'il reçoit l'enseignement de la foi, par rapport aux narines qu'il l'approuve, et par rapporté la bouche qu'il la confesse. L'onction de l'huile (2) signifie l'aptitude qu'a l'homme de combattre les démons.

(i) Cet ARTICLE est une réfutation île l'impiété des calvinistes, qui tournent en dérision les exorcismes et les adjurations que l'on fait sur les enfants quand on les baptise. Les exorcismes sont très-anciens. Car saint .lustiu en parle dans son Dialogue avec Tryphon ; Tertullien, De praes- cript. cap. -il j saint Cyprien, Ep. ii ; saint Cyrille, Catéch. 1 ; saint Ambroise, De sacr. lib. I, ea]). 3.
(2) Sur l'exsuftlation, voyez saint Ambroise, De iis qui initiantur, cap. I ; saint Augustin, De peccat, orig. cap. íO, et Lib. cont. Jul. cap. 5.

31 Il faut répondre au premier argument, qu'on appelle énergumènes ceux qui souffrent intérieurement de l'opération intrinsèque du démon; et quoique tous ceux qui se présentent au baptême ne soient pas tourmentés par lui corporellement, cependant tous ceux qui n'ont pas reçu ce sacrement sont soumis à sa puissance, du moins à cause de la peine méritée par le péché originel.

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Il faut répondre au second, que le baptême en effaçant le péché délivre l'homme de la puissance du démon relativement à ce qui l'empêche d'arriver à la gloire; au lieu que les exorcismes bannissent cette puissance, selon qu'elle empêche l'homme de recevoir ce sacrement.

33
Il faut répondre au troisième, qu'on se sert de l'eau bénite contre les attaques des démons qui viennent du dehors; au lieu que l'exorcisme se ait contre les attaques des démons qui viennent du dedans. C'est pourquoi on appelle énergumènes, c'est-à-dire travaillés au dedans, ceux qu'on exorcise. — Ou bien il faut dire que comme pour remédier au péché on se sert en second lieu de la pénitence, parce que le baptême ne se renouvelle pas; de même pour remédier aux attaques det) démons on se sert en second lieu de l'eau bénite, parce que les exorcismes du baptême ne se recommencent pas.



 ARTICLE III — les choses que l'on fait dans l'exorcisme produisent-elles quelque effet?

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1 II semble que les choses que Ton fait dans l'exorcisme ne produisent pas d'effet, mais qu'elles ont seulement une signification. Car si un enfant meurt après les exorcismes, avant d'avoir reçu le baptême, il n'est pas sauvé. Or, l'effet que produisent les choses qu'on fait A dans les sacrements ont pour but de faire arriver l'homme à son but. D'où il est dit (
Mt 28 Mt 16) : Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé. Les choses que l'on lait dans l'exorcisme ne l'ont donc rien, mais elles sont seulement significatives.

2 On requiert seulement pour un sacrement de la loi nouvelle qu'il soit signe et cause, comme nous l'avons dit (quest. lx, art. 1, et quest. lxii, art. I). Si donc les choses que l'on fait dans l'exorcisme produisent quelque effet, il semble qu’elles soient autant de sacrements particuliers.

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Comme l'exorcisme se rapporte au baptême, de même si l'exorcisme produit quelque effet, cet effet se rapporte à l'effet du baptême. Or, la disposition précède nécessairement la forme parfaite, parce que la forme n'est reçue que dans une matière qui a été disposée. Il s'ensuivrait donc que personne ne pourrait obtenir l'effet du baptême, s'il n'était auparavant exorcisé ; ce qui est évidemment faux. Les choses que l'on fait dans l'exorcisme ne produisent donc pas d'effet.

Comme il y a des choses que l'on fait dans l'exorcisme avant le baptême, de même il y en a aussi que l'on fait après. C'est ainsi que le prêtre fait l'onction du chrême sur le sommet de la tête de celui qui est baptisé. Or, les choses que l'on fait après le baptême ne paraissent pas produire d'effet ; parce qu'alors l'effet du baptême serait imparfait. les choses que l'on fait dans l'exorcisme avant le baptême ne produisent donc rien.

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Mais c'est le contraire Saint Augustin dit (Lib. i de symb. cap. 1) : On souffle sur les petits enfants et on les exorcise pour chasser d'eux la puissance ennemie du démon qui a trompé l'homme. Or, l'Eglise ne fait rien en vain. Par conséquent toutes ces cérémonies ont pour but de chasser la puissance des démons.

(1) Sur le sol, voyez Origcne, Hom. vi sup. Ezech. Conc. Carthag. iii, can. o ; Isid. Lib. ii offic. eau. 20; saint Augustin, Confcss. lib. i, cap. 11.
(2) Sur l'huile voyez saint Clément, Recogniti Sumus, lib. iii; saint Chrysostomo, Hom. vi in cap. n ad Coloss. saint Cyrille, Catech. ii, et saint Anibroisc, De sac. lib. i, cap. 2, et lib. n, cap. 7-



CONCLUSION. — Les choses que l'on fait dans les exorcismes, non-seulement signifient, niais encore elles produisent quelque chose; car elles repoussent la puissance du démon et ouvrent les sens pour percevoir les mystères du salut.

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Il faut répondre que quelques auteurs ont dit que les choses que l'on fait dans l'exorcisme ne produisent aucun effet, mais qu'elles sont seulement des signes. Or, il est évident (pie cette opinion est fausse, parce que l'Eglise se sert dans les exorcismes d'expressions impératives pour chasser la puissance du démon, comme quand elle dit: Diable maudit, sors de Ini, etc. C'est pourquoi il faut dire que ces exorcismes produisent un effet, mais d'une autre manière que le baptême. En effet, par le baptême l'homme reçoit la grâce pour obtenir la pleine rémission de ses fautes; au lieu que les choses que l'on fait dans l'exorcisme éloignent deux sortes d'obstades qui pourraient empêcher de percevoir la grâce du salut. L'un de ces obstades est extrinsèque, selon que les démons font leurs efforts pour empêcher le salut de l'homme. Cet obstade est éloigné par le souffle du ministre qui chasse la puissance du démon^ comme on le voit d'après le passage de saint Augustin (loc. sup. cit.), de manière qu'il n'empêche pas de recevoir le sacrement. Mais la puissance du démon reste dans l'homme quant à la tâche du péché et quant à la peine qu'il mérite, jusqu'à ce que le péché soit effacé par le baptême. C'est ce qui fait dire à saint Cyprien (lib. iv, epist. 7 ) : Sachez que la malice du diable peut subsister jusqu'à ce que l'eau du salut arrive, mais que dans le baptême il perd toute sa perversité. L'autre empêchement est intrinsèque. Il résulte de ce que l'homme pat- suite de la souillure du péché originel a les sens fermés pour percevoir les mystères du salut. D'où Raban Maur dit (De instit. deric. lib. i, cap. 27) : que par la salive symbolique et le tact du prêtre la sagesse et la vertu divine opère le salut du catéchumène ; qu'on lui ouvre les narines afin qu'il perçoive la bonne odeur de la connaissance de Dieu ; qu'on lui ouvre les oreilles afin qu'il entende les préceptes divins ; qu'on lui ouvre les sens au fond du coeur afin qu'il réponde (1).

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Il faut répondre au premier argument, que les choses que l'on fait dans l'exorcisme n'effacent pas la faute pour laquelle l’homme est puni après sa mort, mais elles enlèvent seulement les obstades qui empêchent d'en recevoir la rémission par le sacrement. Par conséquent, après la mort, l'exorcisme est sans puissance sans le baptême. Cependant Prépositives (2) dit que les enfants exorcisés, s'ils meurent avant le baptême, tombent dans des ténèbres moins épaisses ; mais ce sentiment ne paraît pas exact, parce que ces ténèbres sont la privation de la vision divine et que cette privation n'est susceptible ni de plus, ni de moins.

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Il faut répondre au second, qu'il est de l'essence du sacrement qu'il produise son effet principal qui est la grâce qui remet la faute ou qui supplée à ce qui manque à l'homme : ce que ne produisent pas les choses que l'on fait dans l'exorcisme; mais elles ne font qu'enlever ce qui fait obstade au sacrement. C'est pourquoi elles ne sont pas des sacrements, mais des sacramentaux.

f I) Sur les cérémonies du baptême et leur signification, voyez le catéchisme du concile de Trente.

(2) Prépositives est un théologien qui avait aussi composé une Somme théologique. Elle est restée manuscrite dans la bibliothèque impériale. Voyez ce qu'en dit Ellies Dupin dans sa liibliohè- que des auteurs ecclésiastiques du xiii" siède.

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Il faut répondre au troisième, que la disposition qui suffît pour recevoir la grâce baptismale c'est la foi et l'intention ; soit la foi et l'intention propre de celui qui est baptisé, s'il s'agit d'un adulte; soit, la foi et l'intention de l'Eglise elle-même, s'il s'agit d'un enfant. Les choses que l'on fait dans l'exorcisme ont pour but d'éloigner les obstades. C'est pourquoi le baptême peut avoir son effet sans cela. Cependant on ne doit les omettre que dans le cas de nécessité; et du moment que je danger a cessé, on doit les suppléer pour conserver l'uniformité dans le baptême. Et ce n'est pas en vain qu'on les supplée après le baptême ; parce que, comme l'effet du baptême est empêché, avant qu'on ne reçoive le sacrement; de même il peut être empêché après qu'on l'a reçu.

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Il faut répondre au quatrième, que parmi les choses que l'on fait à l'égard de celui qui est baptisé après le baptême, il y en a qui ne sont pas seulement significatives, mais qui produisent un effet. Ainsi l'onction que l'on fait sur le sommet delà tête opère la conservation de la grâce baptismale ; il y en a aussi qui sont de simples signes et qui ne produisent rien : tel est le vêtement blanc qu'on lui donne pour signifier le renouvellement de la vie.




III Pars (Drioux 1852) 1402