Catéchèses S. J-Paul II 23797

Mercredi 23 Juillet 1997

23797 Chers Frères et Soeurs

Dès les premiers siècles, le peuple chrétien a invoqué Marie comme reine. Il lui reconnaissait ainsi une dignité plus grande que celle de toute créature et il exaltait son rôle dans la vie de chaque personne et du monde tout entier.

Marie est reine non seulement parce qu'elle est la Mère de Dieu mais aussi parce que elle a coopéré à l'oeuvre de rédemption de l'humanité. Élevée au ciel, associée au pouvoir de son Fils, elle travaille à l'extension du Règne de Dieu, en participant à la diffusion de la grâce divine dans le monde.

Demeurant en dépendance du Christ, Marie possède et exerce sur l'univers une souveraineté que son Fils lui a donnée. Son titre de reine ne se substitue pas à celui de Mère. Sa royauté demeure un corollaire de sa mission maternelle et exprime simplement le pouvoir qui lui a été conféré pour accomplir cette mission. Marie étend ainsi sa sollicitude à toute l'humanité. Dès lors, les chrétiens manifestent leur abandon filial à celle qui est mère dans l'ordre de la grâce.

Du fait de son assomption, Marie vit en pleine communion avec le Christ et avec chacun de nous. Elle nous suit dans notre itinéraire terrestre quotidien et nous soutient de son amour maternel dans les épreuves de la vie. Élevée à la gloire du ciel, elle est totalement consacrée à l'oeuvre du salut pour communiquer à tous les vivants le bonheur qui lui a été donné.
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Je suis heureux d'accueillir les pèlerins de langue française. Je salue particulièrement les jeunes présents ce matin et je leur donne rendez-vous le mois prochain à Paris pour la Journée mondiale de la Jeunesse. Je souhaite que votre séjour à Rome soit l'occasion d'une rencontre joyeuse avec le Christ et d'une découverte renouvelée de l'Église universelle. De grand coeur j'accorde à chacun la Bénédiction apostolique.



Mercredi 30 Juillet 1997


30797 Chers Frères et Soeurs,

Le Concile Vatican II salue la Vierge Marie comme un «membre suréminent et absolument unique de l'Église» (Lumen gentium
LG 53), dont elle est le type et le modèle. Nous savons qu'elle était présente dans la communauté primitive. Mère du Fils unique de Dieu, Marie est la Mère de la communauté qui constitue le Corps mystique du Christ. En raison des privilèges dont elle est comblée par une grâce spéciale du Rédempteur, l'Immaculée soutient tous les chrétiens dans leur lutte contre le péché; elle les encourage à vivre saintement. Vénérée et respectée, la Vierge sainte témoigne du don précieux que constitue dans l'Église la virginité consacrée. Son rapport unique avec l'Esprit Saint l'amène à ouvrir son coeur à tous ceux qui avancent vers l'accomplissement du Royaume de Dieu.

La parole de Jésus sur la Croix, «Femme, voici ton fils» (Jn 19,26), donne à la maternité de Marie une dimension illimitée. Marie partage avec les croyants son attitude d'obéissance filiale et son action de grâce; elle les encourage à reconnaître dans leur vie les signes de la bienveillance divine. Que son exemple encourage les autres membres de l'Église à se confier à l'action du Paraclet et à vivre en constante communion d'amour avec lui!

J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française. En particulier, j'offre mes voeux fervents aux Soeurs de la Charité de Saint-Louis. Et je salue très cordialement le groupe des Caravelles du Mouvement des Guides de France; à l'occasion de leur pèlerinage à Rome, je leur souhaite de grandir dans la foi et de se préparer avec enthousiasme à leur avenir de femmes dans la société et dans l'Église.

À tous, je donne volontiers la Bénédiction apostolique.



Mercredi 6 Août 1997

60897 Chers Frères et Soeurs,

Comme le rappelle le Concile Vatican II, Marie est, pour l'Église, le type et le modèle le plus insigne dans la foi et la charité (cf. Lumen gentium
LG 53). Cette déclaration conciliaire nous invite à reconnaître la Mère de Dieu comme la figure visible de la réalité spirituelle de l'Église. Par sa sainteté immaculée, par sa virginité et par sa maternité, Marie accomplit de manière totale cette réalité spirituelle. La perfection qu'elle a reçue de Dieu doit être lue comme le prélude de la vie divine dans l'Église.

En même temps, la Vierge est un modèle de perfection, qu'il nous appartient de suivre et d'imiter. En ayant les mêmes dispositions de foi et de charité qu'elle, nous affermirons notre relation au Christ et nous vivrons en communion avec Lui. Demandons à Marie de nous aider dans notre marche chrétienne vers la sainteté et d'affermir notre amour du Seigneur et notre espérance en Lui, le Sauveur du monde !
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française présents à cette audience, en particulier les jeunes que je rencontrerai à Paris, à l'occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse. Je salue le groupe d'étudiants des Universités catholiques du Liban, les scouts de Belgique et les grands clercs de France. Que leur séjour à Rome leur permette de vivre en proximité avec le Seigneur ! À tous, je donne la Bénédiction apostolique.


Mercredi 13 Août 1997

13897 Chers Frères et Soeurs,

Le Concile Vatican II nous a montré que le rapport particulier qui associe Marie à l'Église trouve son fondement dans la maternité divine de la Vierge. L'Église devient mère en prenant Marie pour modèle. La naissance du chrétien se présente à nous comme un reflet de la naissance de Jésus. Les chrétiens sont "conçus par l'oeuvre du Saint-Esprit" et leur engendrement, fruit de l'annonce de l'Évangile et du baptême, ressemble à celui du Sauveur. En contemplant Marie, en imitant sa charité, son accueil fidèle de la Parole de Dieu et sa docilité à accomplir la volonté du Père, l'Église exerce une féconde maternité spirituelle.

Mais la maternité de l'Église ne rend pas superflue celle de la Vierge qui continue à exercer son influence sur la vie des chrétiens. Elle contribue à donner à l'Église un visage maternel. À la lumière de la maternité de Marie, la maternité de la communauté ecclésiale se traduit de façon plus concrète et plus personnelle envers tout homme sauvé par le Christ. Se montrant Mère de tous les croyants, Marie suscite entre eux des rapports de fraternité spirituelle authentique et de dialogue incessant.

Les deux mères, l'Église et Marie sont essentielles à la vie chrétienne. L'Église se révèle comme mère à travers la prédication de la Parole de Dieu et l'administration des sacrements. La maternité de Marie s'exprime dans tous les domaines de la diffusion de la grâce. Ce sont deux maternités inséparables, manifestant toutes deux le même amour qui désire se communiquer aux hommes.
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Je suis heureux d'accueillir les pèlerins de langue française présents ce matin. Je salue particulièrement les jeunes, et parmi eux le groupe de la paroisse Saint-Élie au Liban. À tous ceux qui sont en route pour participer à la Journée mondiale de la Jeunesse je donne rendez-vous à Paris la semaine prochaine. Que Dieu bénisse votre marche à la rencontre de vos frères du monde entier ! À chacun j'accorde de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi 20 Août 1997


20897 Chers Frères et Soeurs,

Vierge et Mère, l'Église «conserve une foi intègre, une espérance ferme, une charité sincère» (Lumen gentium
LG 64) et la Vierge Marie est le modèle de la virginité de l'Église. Bien que les hommes et les femmes mariés soient, dans l'Église, plus nombreux que ceux qui ont reçu le don de la virginité, l'Église est vierge en un sens spirituel, car sa foi, son espérance et sa charité sont d'une pureté totale.

La virginité de Marie est également d'ordre physique, car elle a conçu Jésus par l'oeuvre du Saint-Esprit, sans connaître un homme. Vierge dans son corps et dans son coeur, Marie est, pour tous les fidèles et notamment pour ceux qui ont choisi de vivre la vie consacrée, l'exemple le plus élevé de don total de soi au Seigneur.

Marie est le modèle de la chasteté vécue par amour du Christ. Elle aide les chrétiens à découvrir que leur corps est le temple de Dieu; elle incite les jeunes à rechercher un amour authentique; elle permet aux époux de surmonter la tentation du découragement et de vivre dans une fidélité mutuelle. Devant les risques courus par la foi dans le monde contemporain, Marie est le plus sûr des guides sur la voie d'une acceptation intégrale de la Révélation. Par son intercession, elle donne à l'Église de garder la lumière de l'espérance et la flamme de la charité.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française, notamment le groupe conduit par l'Exarchat grec-catholique d'Athènes à qui je souhaite une bonne découverte de Rome. Demain, je prendrai la route de Paris, pour me rendre à la douzième Journée mondiale de la Jeunesse. Je confie ce rassemblement à votre prière et, à chacun d'entre vous, je donne de grand coeur ma Bénédiction apostolique !

  

Mercredi 27 Août 1997

27897 Chers Frères et Soeurs,

Je suis heureux d'évoquer avec vous mon séjour à Paris pour la douzième Journée mondiale de la Jeunesse. Nous avons vécu des moments intenses avec une foule immense de jeunes d'environ cent soixante nations. Leur enthousiasme, dès l'accueil au pied de la Tour Eiffel, et leur sérieux dans la prière et la réflexion m'ont frappé, spécialement au cours de splendides liturgies à Longchamp.

La méditation a été centrée sur l'appel à venir à la suite du Christ et à vivre en sa présence. Les jeunes ont repris les étapes de la célébration du mystère pascal: le lavement des pieds et l'institution de l'Eucharistie, le chemin de la Croix, la veillée baptismale et la Messe dominicale.

Deux événements ont notamment marqué ces journées: à Notre-Dame de Paris, la béatification de Frédéric Ozanam, fondateur des Conférences de Saint-Vincent de Paul, et l'annonce de la proclamation de sainte Thérèse de Lisieux comme docteur de l'Église, reçue avec ferveur par les jeunes.

Gardant de précieux souvenirs de l'accueil qui m'a été réservé, je renouvelle l'expression de ma gratitude aux Autorités de l'État, à l'Archevêque de Paris, le Cardinal Lustiger, ainsi qu'à tout l'épiscopat de France. La mobilisation des différentes communautés diocésaines a permis à de nombreux jeunes, venus des quatre coins du monde, de prendre des contacts fraternels avec leurs camarades français dans les différentes régions du pays. À Paris même, les organisateurs n'ont pas ménagé leur peine: tous leur sont reconnaissants.

L'Église compte sur les jeunes afin de poursuivre la mission confiée par le Seigneur à son Église. Je prie pour que cette grande rencontre de l'espérance porte des fruits parmi les jeunes appelés à rendre témoignage au Christ et à se mettre au service de la paix et de la fraternité humaine.

Je salue cordialement les personnes de langue française présentes ce matin. En particulier, je dis ma sympathie et mes voeux au groupe de pèlerins libanais venant de Lourdes. À tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.




Mercredi 3 Septembre 1997

30997 Chers Frères et Soeurs,

Comme l'affirme la Constitution Lumen gentium, «l'Église, dans la Bienheureuse Vierge Marie, atteint déjà à la perfection», tandis que les fidèles «sont encore tendus dans leur effort pour croître en sainteté par la victoire sur le péché» (
LG 65). En effet, si les fidèles ont besoin d'être baptisés pour recevoir la sainteté, la Vierge Marie a été préservée du péché originel et rachetée par le Christ dès avant sa naissance.

L'Église est sainte, tout en étant composée de pécheurs. Chaque jour, ses membres tendent vers la sainteté en regardant vers Marie, pleine de grâce. Pour la communauté des croyants, la Vierge représente le modèle de la sainteté véritable qui se réalise par l'union au Christ. Comme Marie, l'Église revit le mystère de la Passion de son Seigneur et cherche à lui être totalement configurée. Adhérant avec la Vierge à la parole divine, elle approfondit sa foi et médite en son coeur l'enseignement de son Maître et Seigneur. Marie devient aussi pour l'Église un modèle d'espérance, dans l'attente du Royaume à venir. Elle est enfin un modèle de charité et permet aux chrétiens d'être remplis d'amour fraternel.

Ainsi, l'Église voit dans la Vierge celle qui fut «le modèle de cet amour maternel dont doivent être animés tous ceux qui coopèrent à la mission apostolique de l'Église en vue de régénérer les hommes» (Lumen gentium LG 65).
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française, notamment le groupe venu du Liban, qui est une terre particulièrement chère à mon coeur. À chacun d'entre vous, mes amis, je donne bien volontiers ma Bénédiction apostolique!



Mercredi10 Septembre 1997

10997 Chers Frères et Soeurs,

Comme le disait mon prédécesseur le pape Paul VI, «la Vierge Marie est reconnue comme le meilleur modèle de l'Église dans l'ordre de la foi, de la charité et la parfaite union au Christ» (Marialis cultus, n. 16). Entièrement disponible au projet divin, elle donne aux croyants un modèle parfait d'écoute et de docilité à la Parole de Dieu. Elle fait comprendre que le culte véritable consiste à écouter cette Parole pour l'assimiler et la mettre en pratique.

Marie méditait en son coeur tout ce qu'elle avait vu et entendu (cf. Lc
Lc 2,19). Elle adhérait de toute son âme aux mystères divins. Aujourd'hui, elle pousse les fidèles à être intimement liés au Christ et à coopérer par le don de leur vie au salut du monde. Modèle de prière dans tous les épisodes de sa vie, elle enseigne aussi aux chrétiens la prière de demande. À son école, l'Église apprend à implorer le don de l'Esprit saint.

Enfin, la Vierge est pour l'Église le modèle de la participation au sacrifice du Christ. Au pied de la Croix, elle fut associée au sacrifice de son Fils et elle encourage aujourd'hui encore les chrétiens à offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française, notamment le groupe venu du Cameroun. Je souhaite à chacun d'entre vous une bonne découverte de Rome et, bien volontiers, je vous donne ma Bénédiction apostolique !



Mercredi 17 Septembre 1997

17997 Chers Frères et Soeurs,

Le Concile Vatican II, après avoir salué Marie comme "membre suréminent", "type" et "modèle" de l'Église, déclare que l'Église "l'entoure d'un sentiment de piété filiale, la considérant comme une mère très aimante" (Lumen gentium
LG 53). Si le concile ne retient pas formellement le titre de "Mère de l'Église", il va dans ce sens, à la suite du Pape Benoît XIV et de bien d'autres affirmations du Magistère plus récent.

Ce titre de "Mère de l'Église" exprime bien la relation maternelle de la Vierge avec l'Église, telle qu'elle ressort de certains passages de l'Évangile. Au pied de la Croix, Marie devient Mère de tout disciple. Au Cénacle, sa présence montre son rôle maternel dans la communauté naissante. La doctrine des Pères et des théologiens du Moyen-Âge développe cette pensée.

C'est une conviction profonde des fidèles que Marie n'est pas seulement la Mère de la personne du Christ, mais aussi des fidèles: Mère de la vie et de la grâce, Mère des vivants, elle est à juste titre appelée Mère de l'Église. Le Pape Paul VI a lui-même proclamé ce titre; il a demandé qu'ainsi la Vierge soit encore plus honorée et invoquée par tout le peuple chrétien.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française, notamment les Frères de Saint-Gabriel.

Pour vous tous, chers amis, pour vos proches et vos communautés diocésaines, j'invoque l'intercession de Marie, Mère de l'Église. Et je vous donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi 24 Septembre 1997

24997 Chers Frères et Soeurs,

Le Concile Vatican II a mis en lumière la collaboration de Marie à l'oeuvre du salut de l'humanité, en profonde et constante harmonie avec son divin Fils. Sa maternité spirituelle universelle en découle : associée au Christ dans l'oeuvre de la Rédemption, Marie devient Mère des hommes qui renaissent à une vie nouvelle. La mission maternelle universelle de Marie s'exerce de façon particulière à l'égard de l'Église. Elle guide sa foi vers l'accueil toujours plus profond de la Parole de Dieu, elle soutient son espérance, elle anime sa charité et sa communion fraternelle et elle encourage son dynamisme apostolique.

La maternité spirituelle de Marie, qui a pris toute sa dimension après l'Assomption, se prolonge jusqu'à la fin du monde. Le Père céleste a voulu unir son intercession maternelle à l'intercession sacerdotale du Rédempteur, au bénéfice de ceux qui sont en danger ou dans le besoin.

Les titres suggestifs que le peuple chrétien donne à la Mère du Seigneur aident à mieux comprendre la nature de son intervention dans la vie de l'Église et de chaque fidèle. "Avocate", elle défend et protège ses enfants des dommages causés par leurs fautes. "Auxiliatrice", dans son amour maternel, elle leur vient en aide, surtout quand leur salut éternel est en jeu. "Secourable", elle est proche de ceux qui souffrent ou qui sont dans la détresse. "Médiatrice maternelle", elle présente au Christ nos désirs et nos supplications; elle nous transmet les dons divins, intercédant constamment en notre faveur.
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Je suis heureux d'accueillir les pèlerins de langue française présents à cette audience. Je salue très cordialement les membres du Mouvement international des Intellectuels catholiques, Pax Romana. À l'occasion du cinquantième anniversaire de leur mouvement, je les invite à renouveler leurs engagements d'intellectuels et de professionnels chrétiens pour l'édification d'une société de paix basée sur la justice et la liberté. À tous j'accorde de grand coeur la Bénédiction apostolique.




Mercredi 1 Octobre 1997

11097
Chers Frères et Soeurs,

À la suite de certains Pères de l'Église, le Concile Vatican II a attribué à Marie le titre de Médiatrice; sans faire une théologie particulière de la médiation mariale, car le Christ est le seul Médiateur entre Dieu et les hommes (cf.
1Tm 2,5), le document conciliaire rappelle que la Mère de Dieu "continue à nous obtenir les dons du salut éternel" (Lumen gentium LG 62). De même, il est écrit dans l'encyclique Redemptoris Mater que "la médiation de Marie est étroitement liée à sa maternité" (RMA 38).

Ces textes du Magistère nous invitent à reconnaître le rôle spécifique de la Vierge, notre "Mère dans l'ordre de la grâce" (Lumen gentium LG 61), qui manifeste la grandeur de l'oeuvre de son Fils et qui nous conduit sans cesse à Lui. Marie reçoit tout du Christ, et, de manière particulière, elle coopère donc à la médiation de son Fils, unique source du salut (cf. ibid. , LG LG 62). Se tournant avec confiance vers la Vierge Marie et la priant avec ferveur, l'Église expérimente continuellement l'efficacité de son action de "Mère dans l'ordre de la grâce".
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française présents à cette audience, en particulier ceux qui viennent de Guinée, guidés par Mgr Vincent Coulibary, évêque de Kankan. Je salue aussi les religieuses des monastères catholiques byzantins d'Europe et du Proche-Orient, réunies à Rome à l'occasion du quarantième anniversaire du monastère russe Uspenskij. En ce premier jour du mois d'octobre dédié à Notre-Dame du Rosaire, modèle de vie chrétienne, j'invite tous les fidèles à invoquer l'aide de la Vierge et à se mettre sous sa protection. À tous, je donne la Bénédiction apostolique.



Mercredi 8 Octobre 1997

8107 Chers Frères et Soeurs,

Je rends grâce à Dieu qui m'a permis, après la rencontre avec les jeunes à Paris, de vivre la grande rencontre des familles à Rio de Janeiro, sur la terre du Brésil qui m'est chère. Je suis reconnaissant aux Autorités civiles pour leur accueil, et à l'épiscopat du pays qui est courageusement engagé au service des familles.

Oui, la famille, don et engagement, espérance de l'humanité, est le lieu privilégié de l'épanouissement de l'homme et du développement de la société. Devant des idées et des projets qui lui sont contraires, nous annonçons la vérité et la beauté du dessein de Dieu sur la famille, lieu du vrai bonheur, de l'expérience authentique et complète de l'amour, voie de croissance commune des époux avec leurs enfants. Soutenus par la grâce de Dieu, ils peuvent surmonter les crises et parvenir à une entente toujours plus solide.

À Rio, j'ai pu conclure le Congrès théologique et pastoral qui approfondissait cette question essentielle à l'humanité. Puis, au stade de Maracanã, nous avons assisté à une véritable «symphonie» de la famille, avec les témoignages fondés sur le sacrement du mariage. À la Messe de l'Aterro do Flamengo, les paroles de l'Écriture redisaient la mission de la famille, qui reflète dans le monde l'amour de Dieu, Créateur et Rédempteur de la vie.

La rencontre mondiale de Rio lance un message d'espérance que je désire reprendre ici: qu'il encourage l'Église à avancer sur la voie de la famille! Qu'il attire l'attention de la société sur la cause de la famille, qui est celle même de l'homme!

J'accueille avec plaisir et je salue avec gratitude les pèlerins de l'association des parents de prêtres, de religieux et de religieuses, accompagnés par Mgr Patria. J'offre mes encouragements aux membres de la Fraternité des malades et handicapés du Canton de Fribourg, en communion de prière avec eux. À tous les francophones, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi 15 Octobre 1997

15107 Chers Frères et Soeurs,

Les croyants ont toujours loué la Vierge Marie d'avoir été choisie pour être la Mère de Dieu et d'avoir coopéré à l'oeuvre de la Rédemption. Ils expriment leur amour pour la Mère de l'humanité à qui Jésus a confié saint Jean au pied de la Croix. Dès les débuts du christianisme, on a honoré la Vierge, conformément aux paroles du Magnificat: «Toutes les générations me diront bienheureuse» (
Lc 1,48).

Présente au commencement et à la fin de la vie de son Fils, Marie continue à assister les fidèles qui se réfugient sous sa protection, l'implorant dans tous leurs dangers et leurs besoins, comme le dit la prière du Sub tuum praesidium (cf. Constitution Lumen gentium LG 66). Elle fut représentée à une époque très ancienne dans la catacombe de Priscille et, dès saint Justin, on parle d'elle comme de la Nouvelle Ève. Son culte liturgique se développa encore après que le Concile d'Éphèse l'eut saluée du nom de Theotokos, Mère de Dieu. La fête de Marie Mère de Dieu était célébrée le 15 août à Jérusalem dès le début du Ve siècle.

Le culte marial, qui n'a cessé de se répandre, est destiné à se développer en harmonie avec l'approfondissement du mystère du Christ, pour s'enraciner dans la vie du peuple de Dieu.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française, notamment le groupe des religieuses ursulines, les différents groupes paroissiaux et les jeunes présents à cette audience.

À chacun d'entre vous, mes chers amis, je donne de grand coeur ma Bénédiction apostolique !

  

Mercredi 15 Octobre 1997

15407 Chers Frères et Soeurs,

Le Concile Vatican II a bien précisé la nature du culte rendu par les fidèles à la Vierge Marie. Quand ils l'invoquent comme la "Mère de Dieu", ils contemplent en elle la plus haute dignité conférée à une créature, mais sans la placer au même niveau que les Personnes divines. Dieu est aimé par-dessus tout, alors que le sentiment qui unit les chrétiens à la Vierge est différent, il reporte sur le plan spirituel l'affection des enfants envers leur mère.

Mais il y a continuité entre le culte marial et celui qui est rendu à Dieu. La vénération de la Vierge conduit à l'adoration du Verbe incarné, du Père et de l'Esprit Saint. En effet, les Pères du concile d'Éphèse, en proclamant Marie "Mère de Dieu", ont voulu affermir la foi au Christ, vrai Dieu. D'autre part, on peut rappeler que la présence de Marie à Cana a contribué à manifester la gloire de son Fils et à susciter la foi des disciples (cf. Jn
Jn 2,11).

Le Concile Vatican II rappelle aussi que le culte marial est unique, car Marie reçoit de l'amour divin des dons exceptionnels: sa sainteté immaculée, sa maternité divine, son association à l'oeuvre de la Rédemption. Dans l'action de grâce, les fidèles chantent la louange de Celle qui est devenue Mère de l'Église et Mère de l'humanité; ils ont une confiance filiale en son intercession pour obtenir les biens de la vie terrestre en vue de la béatitude éternelle.
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J'accueille avec plaisir les personnes de langue française présentes ce matin. Dans l'heureux souvenir de la proclamation de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus comme Docteur de l'Église, dimanche dernier, je leur souhaite de progresser dans la vie spirituelle, en s'inspirant du message de cette grande sainte de France.

  

Mercredi 29 Octobre 1997

29107 Chers Frères et Soeurs,

Dans la Constitution Lumen gentium (n. 67), le Concile Vatican II encourage les fidèles à promouvoir le culte de la Vierge Marie, notamment dans la liturgie, et à avoir en grande estime les exercices de piété recommandés par le Magistère, comme le Rosaire et l'Angelus. Ainsi les fidèles peuvent alimenter leur vie de foi et manifester leur dévotion envers la Mère du Sauveur.

Dans le prolongement du deuxième Concile de Nicée, Vatican II a confirmé la légitimité des images sacrées du Christ, de la Vierge et des saints, face à certaines tendances visant à les éliminer des sanctuaires. Les représentations de la Vierge aident le peuple chrétien à invoquer sa présence aimante dans les diverses circonstances de la vie. Rendant concrète et presque visible la tendresse maternelle de Marie, elles sont une invitation à la prier avec confiance et à l'imiter dans l'accueil généreux de la volonté de Dieu.

D'autre part, le Concile engage les théologiens et les prédicateurs à éviter toute exagération comme toute attitude minimaliste dans la façon de considérer la dignité de Marie. Car, en vénérant l'image, on honore la personne de la Mère de Dieu. L'authentique doctrine mariale, dans la fidélité à l'Écriture et à la Tradition, se réfère au Christ : en Marie, tout vient du Christ et est orienté vers Lui. Enfin, les Pères conciliaires mettent en garde contre la vaine crédulité et la prédominance des sentiments. La dévotion mariale authentique pousse à une affection filiale envers la Vierge et suscite la ferme décision d'imiter ses vertus.
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Je suis heureux d'accueillir les pèlerins de langue française. Je salue cordialement les jeunes, venus nombreux ce matin, en particulier le groupe du foyer-séminaire de Mont-de-Marsan. Que votre séjour à Rome vous fasse découvrir toujours plus profondément la personne du Christ et vous aide à en devenir les témoins généreux ! À chacun je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.




Mercredi 5 Novembre 1997

51197 Chers Frères et Soeurs,

Depuis la première invocation connue à Marie, Sub tuum praesidium, le culte marial a vu se développer de nombreuses expressions de piété, le plus souvent encouragées par le Magistère. À partir du quatorzième siècle, la prière de l'Ave Maria est la plus communément utilisée par les fidèles. Elle reprend la salutation de l'archange à l'Annonciation et elle introduit les fidèles dans la contemplation du mystère de l'Incarnation rédemptrice. De ce fait, elle "a donc une orientation nettement christologique" (Paul VI, Marialis cultus, n. 46). Dès les premiers mots, les chrétiens sont invités à la joie et à l'admiration devant la perfection et la beauté de l'âme de la Vierge. Découvrant sa relation profonde avec le Seigneur, ils lui demandent son aide dans le combat contre le péché et jusqu'à l'heure de la mort, à elle qui a été préservée de la faute par un privilège particulier. Le rosaire, dont les Papes ont souvent souhaité une large diffusion, conduit à méditer l'ensemble des mystères de la foi.

De même, la prière de l'Angélus, méditation du mystère de l'Incarnation et rappel de l'événement central de l'histoire de l'humanité, nous invite à prendre Marie comme exemple de disponibilité à la volonté divine. Par leur dévotion mariale quotidienne, les chrétiens reconnaissent le rôle de la Vierge dans l'histoire du salut; ils ont recours à elle pour obtenir de nombreuses grâces, sûrs qu'ils peuvent compter sur sa protection maternelle.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française présents à cette audience. En ce mois de novembre, nous prions pour tous les défunts et nous demandons l'aide de la Vierge, pour faire la volonté de Dieu. À tous, j'accorde de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi 12 Novembre 1997

12117
Chers Frères et Soeurs,

Des chrétiens non catholiques ont découvert la pensée de l'Église sur le rôle particulier de la Vierge dans l'histoire du salut, et l'exemple de vertus et de sainteté qu'elle donne à tous les disciples du Seigneur. Par ailleurs, les études sur les écrits de Luther ont contribué à créer une attention renouvelée des Protestants et des Anglicans sur différents thèmes de la doctrine mariale. Aussi l'Église se réjouit-elle que des non-catholiques honorent Marie, manifestant ainsi sa maternité universelle. Cela ne peut que nous rapprocher et mettre un terme aux divisions qui occasionnent tant de souffrances.

Les Pères du Concile rappelaient que, "parmi nos frères séparés, il n'en manque pas qui rendent à la Mère du Sauveur l'honneur qui lui est dû" (Lumen gentium
LG 69). Les Orientaux ont développé le culte envers Marie, qui est un élément significatif pour la communion entre les catholiques et les orthodoxes. Bien que certaines divergences demeurent, il convient de ne pas oublier notre foi commune en la maternité divine de Marie, en sa virginité perpétuelle, en sa sainteté et en sa maternelle intercession auprès de son Fils.

C'est donc naturellement à Marie que nous confions l'unité des chrétiens, pour que, par sa prière, comme elle a soutenu l'Église naissante, elle continue d'intercéder pour que tous les hommes soient rassemblés dans la paix et la concorde d'un seul peuple, à la gloire de Dieu. Nous lui demandons d'accompagner les croyants, afin qu'ils soient dans le monde des vrais prophètes de l'espérance qui ne déçoit pas.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française présents à cette audience, en particulier les familles de l'Ardèche et les fidèles belges de Liège. Que Marie vous aide à suivre le Christ! À tous, j'accorde la Bénédiction apostolique.



Mercredi 19 Novembre 1997


19117 Chers Frères et Soeurs,

L'An 2000 est proche. Dans Tertio millennio adveniente, j'ai demandé à tous les fidèles de se préparer à «célébrer avec une foi renouvelée et une générosité active le grand événement jubilaire» (n. 59). Non seulement nous changerons de millénaire, mais ce sera surtout l'occasion de prendre une conscience plus vive du dessein divin qui se déploie dans l'histoire. Nous sommes invités à réfléchir sur l'étape ultime, le retour du monde au Père, par le Fils et dans l'Esprit Saint.

Notre regard se tourne vers les deux mille ans qui nous séparent de la naissance du Christ, mais aussi vers les millénaires qui l'ont précédée, jusqu'au commencement où, librement et gratuitement, «Dieu créa le ciel et la terre» (
Gn 1,1). Dieu a donné naissance au temps, qui demeure à chaque instant créé par Lui. Chaque jour est donc un don de l'amour divin.

Dieu est aussi l'auteur de la nouvelle création dans le Christ. Par ses prophètes, il a préparé son peuple à l'accueillir. Depuis deux mille ans, il renouvelle l'homme et l'univers. De son côté, l'avenir de l'homme est dans les mains de Dieu qui est seul à le connaître et qui l'accomplit en faisant appel à l'action humaine. Nous serons donc tournés vers l'avenir avec confiance: le chemin vers le grand Jubilé est un chemin d'espérance.
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J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française, notamment le groupe de Cap-de-la-Madeleine au Québec.

À chacun d'entre vous, mes chers amis, je donne de grand coeur ma Bénédiction apostolique !




Catéchèses S. J-Paul II 23797