Catéchèses S. J-Paul II 11282

1er décembre 1982, Le mariage et l’espérance eschatologique

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Texte italien dans l'Osservatore Romano du 2 décembre. Traduction et titre de la DC.



1. Nous avons fait l'analyse de l'Épître aux Éphésiens, et surtout du passage du chapitre
Ep 5,22-33, dans l'optique du caractère sacramentel du mariage. Maintenant, nous allons chercher une nouvelle fois à considérer ce même texte à la lumière des paroles de l'Évangile et des Épîtres de saint Paul aux Corinthiens et aux Romains.

Comme sacrement né du mystère de la Rédemption et, en un certain sens, né à nouveau de l'amour nuptial du Christ et de l'Église, le mariage est une expression efficace de la puissance salvifique de Dieu qui réalise son dessein éternel, même après le péché et malgré la triple concupiscence cachée dans le coeur de chaque être humain, homme et femme. Comme expression sacramentelle de cette puissance salvifique, le mariage est également une exhortation à dominer la concupiscence (comme en parle le Christ dans le Discours sur la Montagne). Les fruits de cette domination sont l'unité et l'indissolubilité du mariage et, en outre, le sens approfondi de la dignité de la femme dans le coeur de homme (comme également de la dignité de l'homme dans le coeur de la femme), soit dans la convivence conjugale, soit dans tout autre cadre des relations mutuelles.

2. La vérité selon laquelle le mariage, comme sacrement de la rédemption, est donné « à l'homme de la concupiscence », comme grâce et en même temps comme éthos, a trouvé une expression particulière également dans l'enseignement de saint Paul, spécialement au chapitre 7 de la première Épître aux Corinthiens. L'Apôtre, confrontant le mariage avec la virginité (c'est-à-dire avec « la continence pour le royaume des cieux ») et se déclarant pour « la supériorité » de la virginité, constate également que « chacun reçoit de Dieu son don particulier, l'un celui-ci, l'autre celui-là » (1Co 7,7). Sur la base du mystère de la Rédemption, au mariage correspond donc un « don » particulier, c 'est-à-dire la grâce. Dans le même contexte, l'Apôtre, donnant des conseils à ses destinataires, recommande le mariage « en raison du péril d'impudicité » (ibid. 1Co 7,2) et, par la suite, il recommande aux époux « que le mari s'acquitte de son devoir envers sa femme, et pareillement la femme envers son mari » (ibid. 1Co 7,3). Et il poursuit : « Mieux vaut se marier que de brûler. » (ibid 1Co 7,9)

3. Ces énoncés pauliniens ont donné naissance à l'opinion que le mariage constitue un remède spécifique à la concupiscence. Toutefois, saint Paul qui enseigne explicitement, comme nous avons pu le constater, qu'au mariage correspond un « don » particulier et que, dans le mystère de la Rédemption, le mariage est donné à l'homme et à la femme comme une grâce, exprime simplement dans ces paroles, à la fois suggestives et paradoxales, la pensée que le mariage est assigné aux époux comme éthos. Dans la phrase de saint Paul : « Mieux vaut se marier que de brûler », le verbe « brûler » signifie le désordre des passions provenant de la concupiscence même de la chair (dans l'Ancien Testament, le Siracide présente la concupiscence de manière analogue : cf. Si 23,17). Le mariage, en revanche, signifie l'ordre éthique, introduit consciemment dans ce cadre. On peut dire que le mariage est un lieu de rencontre de l'éros et de l'éthos et de leur compénétration réciproque dans le « coeur » de l'homme et de la femme et également dans toutes leurs relations mutuelles.

4. Cette vérité — à savoir que le mariage, en tant que sacrement issu du mystère de la Rédemption, est donné à l'homme « historique » à la fois comme grâce et comme éthos — détermine en outre le caractère du mariage : celui d'être un des sacrements de l'Église. Comme sacrement de l'Église, le mariage est indissoluble par nature. Comme sacrement de l'Église, il est aussi parole de l'Esprit qui exhorte l'homme et la femme à modeler toute leur convivence en tirant leur force du mystère de la « rédemption du corps ». De cette manière, ils sont appelés à la chasteté comme état de vie « suivant l'Esprit » qui leur est propre (cf. Rm 8,4-5 Ga 5,25). La rédemption du corps signifie, également dans ce cas, cette « espérance » qui, dans la dimension du mariage. peut être définie comme espérance du quotidien, espérance du temporel. C'est sur la base d'une telle espérance que se trouve dominée la concupiscence de la chair, comme source de la tendance à un assouvissement égoïste et que, dans l'alliance sacramentelle de la masculinité et de la féminité, la « chair » elle-même devient le « substrat » spécifique d'une communion durable et indissoluble des personnes (communio personarum), d'une manière digne des personnes.

5. Ceux qui, comme conjoints, s'unissent selon l'éternel dessein divin de manière à devenir, dans un certain sens, une seule chair, sont également appelés à leur tour, en vertu du sacrement, à une vie « selon l'Esprit » qui corresponde au don reçu dans le sacrement. En vertu de ce « don », ils sont capables, en vivant, comme conjoints, une vie « selon l'Esprit », de redécouvrir la particulière gratification qui leur a été donnée en partage. Autant la « concupiscence » obscurcit l'horizon de la vision intérieure et dépouille les coeurs de la limpidité des désirs et des aspirations, autant la vie « selon l'Esprit » (c'est-à-dire la grâce du mariage) permet à l'homme et à la femme de retrouver la vraie liberté du don, unie à la conscience du sens sponsal du corps dans sa masculinité et féminité.

6. La vie « selon l'Esprit » s'exprime donc également dans l'« union » réciproque (cf. Gn 4,1) par laquelle les époux, devenant « une seule chair », soumettent leur masculinite et féminité à la bénédiction de la procréation : « Adam s'unit à Ève, sa femme, qui conçut et enfanta. et dit : j'ai acquis un homme grâce au Seigneur. » (Gn 4,1)

La vie « selon l'Esprit » s'exprime également ici dans la conscience de la gratification à laquelle correspond la dignité des époux eux-mêmes en qualité de parents ; c'est-à-dire qu'elle s'exprime dans la profonde conscience de la sainteté de la vie (sacrum), à laquelle tous deux donnent origine en participant — comme fondateurs d'une famille — aux forces du mystère de la création. À la lumière de cette espérance qui est liée au mystère de la rédemption du corps (cf. Rm 8,19-23), cette nouvelle vie humaine, l'homme nouveau conçu et né de l'union conjugale de son père et de sa mère, s'ouvre aux « prémices de l'Esprit » (ibid. Rm 8,23) « pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (ibid. Rm 8,21). Et si « toute création jusqu'à ce jour gémit en travail d'enfantement » (ibid. Rm 8,22), une espérance particulière accompagne la femme dans les douleurs de l'accouchement, c'est-à-dire l'espérance de la « révélation des fils de Dieu » (ibid. Rm 8,19), espérance dont tout nouveau-né porte en lui une étincelle en venant au monde.

7. Cette espérance qui, en pénétrant toute la création, est « dans le monde », n'est pas en même temps « du monde », comme l'enseigne saint Paul. Plus encore : elle doit lutter dans le coeur humain avec ce qui est « du monde », avec ce qui est « dans le monde. » « Car tout ce qui est dans le monde — la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la richesse — vient non pas du Père mais du monde. » (1Jn 2,16) Le mariage, comme sacrement primordial et en même temps comme sacrement né de l'amour sponsal du Christ et de l'Église dans le mystère de la rédemption du corps, « vient du Père ». Il n'est pas « du monde » mais « du Père ». Par conséquent, le mariage en tant que sacrement constitue également la base de l'espérance pour la personne, c'est-à-dire pour l'homme et pour la femme, pour les parents et pour les fils, pour les générations humaines. D'une part, en effet « le monde passe avec ses convoitises » et, d'autre part, « celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (ibid. 1Jn 2,17). Au mariage en tant que sacrement est unie l'origine de l'homme dans le monde, et dans le mariage également est inscrit son avenir, non seulement dans sa dimension historique mais également dans sa dimension eschatologique.

8. C'est à ceci que se réfèrent les paroles du Christ faisant appel à la résurrection des corps — paroles rapportées par les trois synoptiques (cf. Mt 22,23-32 Mc 12,18-27 Lc 20,34-39). « À la résurrection, en effet, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme des anges dans le ciel. » C'est ce que disent Matthieu et, de manière semblable, Marc ; et voici Luc : « Les enfants de ce monde prennent femme ou mari ; mais ceux qui auront été jugés dignes d'avoir part à l'autre monde et à la résurrection d'entre les morts ne prennent ni femme ni mari, aussi bien ne peuvent-ils plus mourir car ils sont pareils aux anges, et ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection. » (Lc 20,34-36) Ces textes ont été soumis précédemment à une analyse détaillée.

9. Le Christ affirme que le mariage — sacrement de l'origine de l'homme dans le monde visible temporaire — n appartient pas à la réalisation eschatologique du « monde futur ». Toutefois, l'homme qui est appelé à participer à cet avenir eschatologique grâce à la résurrection du corps est le même être humain, homme et femme, dont l'origine dans le monde visible temporaire est liée au mariage en tant que sacrement primordial du mystère même de la création. Et mieux, tout homme, appelé à participer à la réalité de la future résurrection, porte cette vocation dans le monde du fait que c'est dans le monde visible temporaire qu'il a son origine grâce au mariage de ses parents. Ainsi, donc, les paroles du Christ qui excluent le mariage de la réalité du « monde futur » révèlent en même temps, de façon indirecte, la signification de ce sacrement pour la participation des hommes, fils et filles, à la future résurrection.

10. Le mariage, qui est un sacrement primordial — né à nouveau, en un certain sens, dans l'amour sponsal du Christ et de l'Église —, n'appartient pas à la « rédemption des corps » dans la dimension de l'espérance eschatologique (cf. Rm 8,23). Le mariage lui-même, donné à l'homme comme grâce, comme « don » de Dieu destiné précisément aux époux et en même temps assigné à ceux-ci comme éthos par les paroles du Christ — ce mariage sacramentel s'accomplit et se réalise dans la perspective de l'espérance eschatolo- gique. Il a une signification essentielle pour la « rédemption du corps » dans la dimension de cette espérance. Il provient, en fait, du Père à qui il doit son origine dans le monde. Et si ce « monde passe », et si avec lui passent aussi la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la vie qui viennent « du monde », le mariage en tant que sacrement sert immuablement pour que l'être humain — homme et femme — fasse la volonté du Père. Et « celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1Jn 2,17).

11. En ce sens le mariage contient également, en tant que sacrement, le germe de l'avenir eschatologique de l'homme, c'est-à-dire la perspective de la rédemption du corps dans la dimension de l'espérance eschatologique à laquelle correspondent les paroles du Christ concernant la résurrection : « À la résurrection. on ne prend ni femme ni mari » (Mt 22,30) ; toutefois, même ceux qui « sont pareils aux anges et sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection » (Lc 20,36) doivent leur propre origine dans le monde visible temporaire au mariage et à la procréation de l'homme et de la femme. Comme sacrement de l'« origine » humaine, comme sacrement de la temporalité de l'homme historique, le mariage accomplit un service irremplaçable à l'égard de son avenir extra-temporel, à l'égard de la « rédemption du corps » dans la dimension de l'espérance eschatologique.




Aux pèlerins français et aux experts de la pastorale des Nomades

Chers Frères et Sœurs,

Poursuivant notre lecture de l’épître aux Ephésiens, nous nous aiderons, à présent, de l’évangile et des lettres pauliniennes aux Corinthiens et aux Romains.

Le mariage, présenté comme exhortation à dominer la concupiscence, fait aussi l’objet d’un don particulier, à savoir la grâce. Il est donné à l’homme comme éthos, c’est-à-dire comme valeur morale. En lui, eros et éthos se compénètrent dans le cœur de l’homme. Ce don comporte également un appel à ceux qui s’unissent en une seule chair, à vivre “selon l’Esprit” et à goûter la sainteté de la vie à laquelle les époux participent au titre de procréateurs. Venu du Père, comme sacrement primordial, le sacrement de mariage est cause d’espérance pour les générations humaines, car ainsi l’avenir eschatologique de l’homme y est inscrit, bien qu’il n’appartienne pas, comme tel, à la réalité du monde futur. Ainsi, le mariage, comme sacrement de la temporalité humaine, concerne cependant son avenir extra-temporel et le mystère de la rédemption du corps dans l’espérance eschatologique.

* * *

Je salue avec joie et reconnaissance les “prêtres-aumôniers” des gens du voyage et leurs proches collaborateurs. Je sais que vous êtes à Rome pour une mise en commun de vos expériences particulières, pour une amélioration de vos structures d’apostolat et pour la préparation du prochain congrès international de la pastorale des nomades.

Je vous renouvelle mes encouragements chaleureux. Soyez toujours plus conscients et plus heureux d’avoir été appelés en Eglise à la vocation spéciale qui est la vôtre! Vous êtes le visage et la présence du Christ Rédempteur au milieu de ces dix millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui voyagent sans cesse sur un continent ou un autre, et qui connaissent trop souvent l’épreuve de l’incompréhension et du refoulement, de l’insécurité et de la pauvreté. En collaboration avec la Commission pontificale compétente, et avec vos épiscopats locaux - sans ignorer les autres services d’évangélisation -, continuez de renforcer et de qualifier vos équipes régionales ou nationales! Des laïcs encore plus nombreux pourraient être appelés et formés pour cet immense champ d’apostolat. J’invoque sur vos personnes, sur tous vos collaborateurs et sur tous les gens du voyage une abondante effusion de courage et de charité évangéliques. Et je vous bénis de grand cœur, ainsi que tous les pèlerins de langue française présents à cette audience.



15 décembre 1982, La signification sponsale et rédemptrice de l’amour

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Texte italien dans l'Osservatore Romano du 16 décembre. Traduction et titre de la DC.



1. L'auteur de l'Épître aux Éphésiens parle, comme nous l'avons vu, d'un « grand mystère » uni au sacrement primordial grâce à la continuité du plan salvifique de Dieu. Lui aussi, il se réfère à l' « origine » comme le Christ l'avait fait durant son entretien avec les Pharisiens (cf.
Mt 19,8), en citant les mêmes paroles : « C'est pourquoi l'homme laissera son père et sa mère, s'attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair. » (Gn 2,24) Ce « grand mystère » est surtout le mystère de l'union du Christ avec l'Église que l'apôtre présente comme semblable à l'unité des époux : « Je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église. » (Ep 5,32) Nous nous trouvons dans le cadre de la grande analogie dans laquelle le mariage en tant que sacrement est, d'une part, présupposé et, d'autre part, redécouvert. Il est présupposé comme sacrement de « l'origine » humaine, uni au mystère de la création. Et il est, en revanche, redécouvert comme fruit de l'amour sponsal du Christ et de l'Église, lié au mystère de la Rédemption.

2. L'auteur de l'Épître aux Éphésiens, en s'adressant directement aux époux, les exhorte à régler leurs rapports mutuels sur le modèle de l'union sponsale du Christ et de l'Église. On peut dire que — présupposant le caractère sacramentel du mariage dans sa signification primordiale — il leur ordonne d'apprendre à nouveau ce sacrement d'après l'union sponsale du Christ et de l'Église : « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Église ; il s'est livré pour elle pour la sanctifier. » (Ep 5,25-26) Cette invitation que l'Apôtre adresse aux époux chrétiens se justifie pleinement en ce sens que, grâce au mariage-sacrement, ils participent à l'amour salvifique du Christ qui s'exprime également par son amour sponsal pour l'Église. À la lumière de l'Épître aux Éphésiens — précisément grâce à la participation à cet amour salvifique du Christ — le mariage se trouve confirmé et en même temps renouvelé comme sacrement de « l'origine » humaine, c'est-à-dire comme sacrement dans lequel l'homme et la femme, appelés à devenir « une seule chair », participent à l'amour créateur de Dieu lui-même. Et ils y participent soit du fait que, créés à l'image de Dieu, ils ont été appelés en vertu de cette ressemblance à une union particulière (communio personarum), soit parce que cette union même a été dès le début bénie de la bénédiction de la fécondité (cf. Gn 1,28).

3. Toute cette structure stable et originaire du mariage comme sacrement du mystère de la création — selon le texte classique d'Éphésiens Ep 5,21-33 — se renouvelle dans le mystère de la Rédemption, lorsque ce mystère assume l'aspect de la gratification conjugale de l'Église par le Christ. Cette forme stable et originaire du mariage se renouvelle quand les époux le reçoivent comme sacrement de l'Église, puisant dans la nouvelle profondeur de la gratification de l'homme par Dieu qui s'est révélée et ouverte avec le mystère de la rédemption, quand « le Christ a aimé l'Église et s'est donné lui-même pour elle, pour la sanctifier. » (Ep 5,25-26). Et cette image originaire et stable du mariage comme sacrement se renouvelle quand — profondément conscients de l'authentique profondeur de la « rédemption du corps » — les époux chrétiens s'unissent « dans la crainte du Seigneur » (Ep 5,21).

4. L'image paulinienne du mariage, inscrite dans « le grand mystère » du Christ et de l'Église, rend la dimension rédemptrice de l'amour plus proche de la dimension sponsale. En un certain sens, elle unit ces deux dimensions en une seule. Le Christ est devenu l'époux de l'Église, il a épousé l'Église, il en a fait son Épouse car « il s'est livré pour elle » (Ep 5,25). Par le mariage comme sacrement (comme un des sacrements de l'Église) ces deux dimensions de l'amour, la dimension sponsale et la dimension rédemptrice, pénètrent avec la grâce du sacrement dans la vie des époux. La signification sponsale du corps dans sa masculinité et féminité, qui s'est manifestée dans le mystère de la création avec, comme fond, l'innocence originaire de l'homme, est liée, dans l'image de l'Épître aux Éphésiens, à la signification rédemptrice et se trouve confirmée de cette manière et, en un certain sens, « nouvellement créée ».

5. Ceci est important pour ce qui concerne le mariage, la vocation chrétienne des maris et des femmes. Le texte de l'Épître aux Éphésiens (Ep 5,21-33) s'adresse directement à eux et c'est surtout à eux qu'il parle. Toutefois, cette relation de la signification sponsale du corps avec sa signification « rédemptrice » est également essentielle et vaut aussi pour l'herméneutique de l'homme en général : pour le problème fondamental de la compréhension de cet homme et de l' « auto-compréhension » de son être dans le monde. Il est évident que nous ne pouvons exclure de ce problème l'interrogation sur le sens d' « être corps », sur le sens d'être, en tant que corps, homme et femme. Ces questions ont été posées pour la première fois en rapport avec l'analyse de l' « origine » humaine, dans le contexte du livre de la Genèse. C'est ce contexte lui-même qui, en un certain sens, exigeait qu'elles soient posées. Le texte « classique » de l'Épître aux Éphésiens le demande tout autant. Et si le « grand mystère » de l'union du Christ avec l'Église nous oblige à rattacher la signification sponsale du corps à sa signification rédemptrice, dans cette mise en liaison, les époux trouvent la réponse à l'interrogation sur le sens d' « être corps », et non seulement eux, bien que ce soit principalement à eux que s'adresse ce texte de l'épître de l'Apôtre.

6. L'image paulinienne du « grand mystère » du Christ et de l'Église parle aussi indirectement de « la continence pour le royaume des cieux » dans laquelle les deux dimensions de l'amour, la dimension sponsale et la dimension rédemptrice, s'unissent réciproquement de manière différente de l'amour conjugal et dans des proportions diverses. Cet amour sponsal par lequel le Christ « a aimé l'Église », son Épouse, « et s'est livré pour elle », n'est-il pas également la plus pleine incarnation de l'idéal de « la continence pour le royaume des cieux » (cf. Mt 19,12) ? Tous ceux qui, hommes et femmes, choisissant le même idéal, désirent lier la dimension nuptiale de l'amour à la dimension rédemptrice, suivant le modèle même de Jésus, ne trouvent-ils pas plus de soutien précisément dans cette continence ? Ils désirent confirmer par leur vie que la signification sponsale du corps — de sa masculinité ou de sa féminité — profondément imprimée dans la structure essentielle de la personne humaine, a été ouverte de manière nouvelle, par le Christ et avec l'exemple de sa vie à l'espérance liée à la rédemption du corps. Ainsi donc, la grâce du mystère de la Rédemption fructifie également — et même fructifie de manière toute particulière — avec la vocation à la continence « pour le royaume des cieux ».

7. Le texte de l'Épître aux Éphésiens (Ep 5,22-23) n'en parle pas de manière explicite. Il est adressé aux époux et construit suivant l'image du mariage qui, par analogie, explique l'union du Christ avec l'Église : union dans l'amour rédempteur et en même temps sponsal. N'est-ce pas précisément cet amour qui, en tant qu'expression vive et vivifiante du mystère de la Rédemption, va au-delà du cercle des destinataires de l'épître, circonscrits par l'analogie du mariage ? N'embrasse-t-il pas tout homme et, en un certain sens, toute la création, comme l'indique le texte paulinien sur la « rédemption du corps » dans l'Épître aux Romains (cf. Rm 8,23) ? En ce sens, le « sacramentum magnum » est directement un nouveau sacrement de l'homme dans le Christ et dans l'Église : sacrement « de l'homme et du monde », de même que la création de l'être humain, homme et femme, à l'image de Dieu, fut le sacrement originaire de l'homme et du monde. Dans ce nouveau sacrement de la Rédemption, le mariage est organiquement inscrit, de même qu'il a été inscrit dans le sacrement originaire de la création.

8. L'être humain qui, « depuis l'origine », est homme et femme, doit chercher le sens de son existence et le sens de son humanité en allant jusqu'au mystère de la création à travers le mystère de la Rédemption. Ici se trouve également la réponse essentielle à l'interrogation sur la signification du corps humain, sur la signification de la masculinité et de la féminité de la personne humaine. L'union du Christ avec l'Église nous permet de comprendre de quelle manière la signification sponsale du corps se complète avec sa signification rédemptrice, et ceci dans les diverses voies de la vie et dans les différentes situations, non seulement dans le mariage ou dans la « continence » (c'est-à-dire la virginité ou le célibat), mais aussi, par exemple, dans la souffrance humaine aux milles formes, et mieux encore : dans la naissance et la mort mêmes de l'homme. À travers le « grand mystère » dont parle l'Épître aux Éphésiens, à travers la Nouvelle Alliance du Christ avec l'Église, le mariage est de nouveau inscrit dans ce « sacrement de l'homme » qui embrasse l'univers, dans le sacrement de l'homme et du monde qui, grâce aux forces de la « rédemption du corps », se modèle suivant l'amour sponsal du Christ et de l'Église jusqu'à la mesure de l'accomplissement définitif dans le royaume du Père.

Comme sacrement, le mariage reste une partie vivante et vivifiante de ce processus salvifique.



22 décembre 1982, Le sens de Noël

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Texte italien dans l'Osservatore Romano du 23 décembre. Traduction et titre de la DC.


TRÈS CHERS FRÈRES ET SOEURS !

1. Nous sommes maintenant au point culminant de l'Avent ! En ces jours de grâces, l'Église, par sa liturgie, nous fait réfléchir sur le mystère de la double venue du Christ : sa venue dans l'humilité de notre nature humaine et sa venue à la parousie définitive. C'est pourquoi, la liturgie nous recommande que le Seigneur, qui nous donne de nous préparer avec joie au mystère de sa naissance, nous trouve vigilants dans la prière et remplis d'allégresse dans la louange (cf. Préface de l'Avent, II).

En cette période, nous chrétiens, nous sommes invités à méditer les événements admirables et mystérieux de l'Incarnation du Fils de Dieu qui se fait humble, pauvre, faible et fragile dans la réalite émouvante d'un enfant, enveloppé de langes et déposé dans une mangeoire.

Mais c'est précisement cet enfant qui guide, oriente et marque le comportement, les choix et la vie des personnes qui sont auprès de lui ou qui sont mêlés à l'événement de sa naissance. Il y a la vieille Élisabeth qui a senti naître miraculeusement dans son sein la vie d'un fils attendu depuis des années comme une grâce du Seigneur, Jean-Baptiste, qui sera le précurseur du Messie. Il y a son mari, Zacharie, qui retrouve l'usage de la parole pour chanter les hauts faits de Dieu pour son peuple. Il y a les bergers qui peuvent contempler le Sauveur. Il y a des Mages qui sont depuis des années à la recherche de l'Absolu dans les chiffres des cieux et des astres et qui se prosterneront en adoration devant le Nouveau-Né. Il y a le vieillard Siméon qui a attendu, lui aussi, depuis longtemps le Messie, « lumière des nations et gloire d'Israël » (cf.
Lc 2,32). Il y a Anne, la vénérable prophétesse, qui est remplie de joie à cause de la « rédemption de Jérusalem » (Cf. Lc 2,38). Il y a Joseph, le gardien silencieux, vigilant, attentif, plein de tendresse et paternel et le protecteur de la fragilité de l'enfant. Il y a enfin et surtout Elle, la mère, Marie Très Sainte, qui face à l'ineffable dessein de Dieu, s'est plongée dans sa petitesse en se définissant « la servante » du Seigneur et en s'insérant avec une pleine disponibilité dans le projet divin.

Mais auprès et autour de cet enfant, il n'y a pas malheureusement que des personnes qui l'ont attendu, cherché, aimé et adoré. Il y a aussi la foule indifférente des pèlerins et des habitants de Bethléem, ou encore le roi Hérode, puissant et soupçonneux qui, pour garder son pouvoir, va assassiner de petits innocents et tenter d'éliminer l'hypothétique prétendant au trône.

2. Devant la mangeoire de Bethléem — comme aussi devant la croix sur le Golgotha — l'humanité fait déjà un choix fondamental à l'égard de Jésus, un choix qui, en dernière analyse, est celui que l'homme est appelé à faire sans aucune possibilité de prorogation, jour après jour, par rapport à Dieu, Créateur et Père. Et cela s'accomplit, avant tout et surtout, dans le cadre de la profondeur de la conscience personnelle. Et c'est ici que survient la rencontre entre Dieu et l'homme.

C'est la troisième venue dont parlent les Pères, ou « la venue intermédiaire » analysée théologiquement et ascétiquement par saint Bernard : « Lors de sa première venue, le Verbe a été vu sur terre et il s'est entretenu avec les hommes lorsque, comme il l'affirme lui-même, ils le virent et le haïrent. Lors de sa dernière venue, « tout homme verra la salut de Dieu » et « ils regarderont vers celui qu'ils ont transpercé ». La venue intermédiaire est au contraire cachée, et c'est seulement en elle que les élus le voient à l'intérieur d'eux-mêmes, et leurs âmes en sont sauvées. » (Sermo V, De medio adventu et triplici innovatione, 1 : Opera, Éd. Cisterc., IV, 1966, p. 188.)

Cette venue dans laquelle l'homme, poussé par la grâce, s'insère en imitant les attitudes intérieures de tous ceux qui ont attendu, cherché, cru et aimé Jésus, se trouve vivifiée par la constante méditation et l'assimilation de la Parole de Dieu qui, pour le chrétien demeure le point de référence premier et fondamental pour sa vie spirituelle. Il se trouve fécondé et animé par la prière d'adoration et de louange à Dieu, dont les cantiques du Benedictus de Zacharie, le Nunc dimittis de Siméon et particulièrement le Magnificat de Marie Très Sainte sont des modèles incomparables. Cette venue intérieure se trouve renforcée par la pratique constante des sacrements, en particulier ceux de la réconciliation et de l'Eucharistie qui, en nous purifiant et en nous enrichissant de la grâce du Christ, font de nous des « hommes nouveaux », en harmonie avec l'invitation pressante de Jésus : « Convertissez-vous. » (Cf. Mt 3,2 Mt 4,17 Lc 5,32 Mc 1,15)

Dans cette perspective, chaque jour peut et doit être pour nous chrétiens, une venue. Chaque jour peut et doit être Noël ! En effet, plus nous purifierons nos âmes et plus nous ferons de la place dans notre coeur à l'amour de Dieu, plus le Christ pourra venir et naître en nous. « Élisabeth — écrit saint Ambroise — se trouve remplie de l'Esprit-Saint après avoir conçu. Avant Marie. Vois bien que Marie n'avait pas douté mais qu'elle avait cru au contraire et c'est pourquoi le fruit de sa foi avait suivi. « Bienheureuse, toi qui as cru. » Mais bienheureux vous aussi qui avez entendu et cru. En effet, toute âme qui croit, conçoit et engendre le Verbe de Dieu et en comprend les opérations. Que l'esprit de Marie pour magnifier le Seigneur soit en chacun, que l'esprit de Marie pour exalter Dieu soit en chacun » (Expos. Evang. sec. Lucam 11, 23, 26 ; CCL 14 p. 41, 42).

3. Nous ne pouvons cependant pas transformer et dégrader Noël dans une fête au gaspillage inutile, dans une manifestation marquée par un consumérisme facile. Noël, c'est la fête de l'humilité, de la pauvreté, du dépouillement, de l'abaissement du Fils de Dieu qui vient pour nous donner son amour infini. Elle doit donc être célébrée avec un esprit authentique de partage, de co-participation avec les frères qui ont besoin de notre aide affectueuse. Elle doit être une étape fondamentale pour la méditation sur notre comportement à l'égard de « Dieu qui vient ». Et ce Dieu qui vient, nous pouvons le rencontrer dans un enfant sans défense qui vagit, dans un malade qui sent diminuer de manière inexorable les forces de son corps, dans une personne âgée qui, après avoir travaillé durant toute sa vie, se trouve en fait marginalisée et tolérée dans notre société moderne, fondée sur la productivité et le succès.

Aux vêpres de ce jour, l'Église élève vers le Christ cette prière splendide : « Ô roi des peuples, désiré par eux, pierre angulaire, toi qui fais l'unité des deux peuples, viens et sauve l'homme que tu as formé à partir de la poussière. » Ô Christ, roi des peuples, attendu et désiré durant les siècles par l'humanité blessée et dispersée par le péché, toi qui es la pierre angulaire sur laquelle l'humanité peut se reconstruire elle- même et recevoir un guide définitif et éclairant pour son chemin dans l'Histoire, toi qui as unifié par ton don et ton sacrifice au Père les peuples divisés, viens et sauve l'homme, grand et malheureux, que tu as fait « avec la poussière du sol », et qui porte en lui ton image et ta ressemblance !

C'est par ces souhaits que j'adresse à vous tous qui êtes présents, mes voeux affectueux et cordiaux. Bon Noël ! Avec ma bénédiction apostolique.





29 décembre 1982, Incarnation et Rédemption

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Texte italien, dans l'Osservatore Romano du 30 décembre. Traduction et titre de la DC.


CHERS FRÈRES ET SOEURS !

1. Cette dernière audience générale de l'année est tout entière remplie de la journée sainte de Noël que nous avons célébrée récemment et qui nous porte aussi à réfléchir sur l'imminence, si riche de signification humaine, du passage de l'ancienne à la nouvelle année.

L'histoire de l'homme est en effet illuminée par le mystère du Dieu fait homme, Notre Seigneur Jésus-Christ, et prend une orientation décisive vers le monde du divin. La fête de Noël donne un sens chrétien à la succession des événements et aux sentiments humains, aux projets et aux espérances, et permet de retrouver dans cette rythmique et ce déroulement apparemment mécanique du temps, non seulement les lignes d'orientation du cheminement humain, mais aussi les signes, les preuves et les appels de la Providence et de la bonté divine.

2. Allons-nous vers le meilleur ? Allons-nous vers le pire ? Pour le chrétien, il n'y a pas de doute : la rédemption du Christ, qui commence avec la nuit sainte de Noël, conduit progressivement l'humanité rachetée qui accueille cette rédemption, au triomphe sur le mal et sur la mort.

Certes, au fur et à mesure que l'on va vers Dieu, les épreuves et les difficultés augmentent. Cela vaut pour le chemin de l'Église comme pour celui de chaque chrétien. Les forces hostiles à la vérité et à la justice — comme nous explique tout le livre de l'Apocalypse — augmentent, au cours de l'histoire, leurs trames et leur violence contre celui qui veut suivre la route du Rédempteur. Mais, en définitive, malgré les risques et les défaites partielles, l'histoire va vers le triomphe du bien, vers la victoire finale du Christ.

3. Pour le chrétien, le progrès historique est donc une réalité et une espérance certaines. Mais il n'est pas le simple résultat d'une sorte de processus dialectique qui nous dispenserait d'un engagement personnel pour la justice et la sainteté. Et le fait d'être mis, par la rédemption, dans un courant de grâces divines qui nous porte vers le royaume, n'élimine pas la possibilité peu souhaitable de la part de chacun de se soustraire volontairement à la force bénéfique de cette influence divine.

Dans sa profonde signification, le véritable progrès historique, qui, comme le dit le Concile Vatican II (Gaudium et spes,
GS 39), est une préparation au royaume de Dieu, ne peut être l'effet des efforts humains, soutenus par la force rédemptrice du sang du Christ. En s'incarnant, le Verbe de Dieu a racheté le temps et l'histoire, en les amenant vers le salut de l'homme et sa béatitude dans la vision béatifique et en leur donnant une poussée incessante et progressive, même si elle est contrastée.

4. Nous avons célébré dimanche dernier la fête de la Sainte Famille de Nazareth, modèle de toutes les familles chrétiennes.

Le problème que nous nous sommes posé en termes généraux vaut particulièrement pour la famille : les valeurs de la famille sont-elles en train de tomber ? Les valeurs de la famille sont-elles en train de se raffermir ? Même ici, notre réponse de foi ne peut qu'être une réponse d'espérance et de sain optimisme chrétien qui ne ferment pas les yeux sur la gravité des phénomènes réels de déclin, mais qui savent reconnaître aussi les phénomènes de croissance et qui tirent des difficultés, offertes par certains processus de décadence, l'occasion pour une recherche plus fervente de sainteté et d'un témoignage courageux, même dans ce secteur fondamental de la vie qu'est celui de la famille.

L'année liturgique, avec ses fêtes périodiques, dans le but de nous faire rappeler et de nous faire vivre tantôt l'un, tantôt l'autre des sommets de la pensée et de l'agir chrétiens, est un don inestimable de Dieu, présent dans notre histoire : un don du saint Noël, peut-on dire. Les fêtes liturgiques soutiennent ainsi notre fidélité au message évangélique, en nous permettant en même temps d'en faire fructifier continuellement la virtualité infinie.

La fête de la Sainte Famille est un des principaux points lumineux qui nous sont offerts par la liturgie sur notre chemin terrestre : c'est avec ces points que nous pouvons comprendre la signification eschatologique du temps et comment le Christ, élevé sur la Croix, tire vraiment tout à lui (cf. Jn 12,32).

5. La liturgie, dont nous sommes en train de vivre ces jours-ci quelques moments particulièrement intenses nous éclaire ainsi sur le sens du temps et de l'histoire par lesquels, si surgissait en nous l'impression que le mal est en train d'augmenter et de triompher, ils nous répondent par le mystère de l'incarnation qui nous introduit à celui de la croix. Non, le mal n'augmente pas : ce sont les épreuves qui augmentent. Et puisque Dieu, avec les épreuves nous donne aussi la force de les surmonter (cf. 1Co 10,13), l'abondance du mal qui veut nous frapper et nous séduire, finit par se transformer en une surabondance de bien et de gloire. C'est pour cela que saint Paul a pu dire que « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5,20). Au cours du temps, les attaques contre le royaume de Dieu et contre ceux qui veulent suivre pleinement le Christ augmentent. Mais le don de force qui leur est donné par l'Esprit Saint augmente aussi, de sorte que tout finit à la fin par la victoire pour tous ceux qui sont restés fidèles.

C'est là, chers frères et soeurs, la perspective avec laquelle nous devons nous mettre en route pour affronter et vivre l'année nouvelle qui est devant nous. La vie d'ici-bas n'est pas, par elle-même, un voyage commode et garanti vers le meilleur. Depuis les premières années de notre vie, si nous avons les yeux ouverts, nous nous en apercevons. Le meilleur est certainement une perspective réelle. Mais, pour chacun de nous, cette marche vers le « meilleur » n'est pas dépourvue de risques et de difficultés. Chaque jour, elle est surtout soumise à l'épreuve de notre responsabilité, elle doit être l'objet d'un choix libre.

La lumière de Bethléem, la lumière du Nouveau-Né, nous indiquent la direction vers le meilleur, elles nous parlent de la victoire finale du bien, elles nous encouragent à cheminer avec espérance et sans peur, « sans dévier ni à droite ni à gauche » (GS 23,6).

Remercions la Très Sainte Trinité pour cette lumière. Remercions Marie, la Mère du Seigneur, qui, par son consentement, a permis que cette lumière descende sur terre. Disons merci pour les épreuves passées et soyons prêts à agir virilement, comme de vrais fils de la lumière.

Avec ma bénédiction.



Catéchèses S. J-Paul II 11282