Catéchèses S. J-Paul II 25701

Mercredi 25 juillet 2001: Tb 13 Dieu punit et sauve

25701 Lecture: Tb 13,2-6 Tb 13,7 Tb 13,9-10a

1. "Pour moi, j'exalte Dieu et mon âme se réjouit dans le Roi du Ciel" (Tb 13,7). Celui qui prononce ces paroles, dans le Cantique qui vient d'être proclamé, est le vieux Tobit, dont l'Ancien Testament trace une brève histoire édifiante, dans le Livre qui porte le nom de son fils Tobie.

Pour comprendre pleinement le sens de cet hymne, il faut garder à l'esprit les pages du récit qui le précèdent. L'histoire se déroule parmi les israélites exilés à Ninive. C'est eux que l'auteur saint, qui écrit de nombreux siècles plus tard, prend comme exemples pour les indiquer aux frères et soeurs de même foi dispersés au sein d'un peuple étranger et tenté d'abandonner les traditions des Pères. La description de Tobit et de sa famille est ainsi offerte comme un programme de vie. Il est l'homme qui, malgré tout, reste fidèle aux règles de la loi, et en particulier à la pratique de l'aumône. Le malheur s'abat sur lui avec la venue de la pauvreté et de la cécité, mais sa foi ne lui fait pas défaut. La réponse de Dieu ne tarde pas à arriver, à travers l'ange Raphaël, qui guide le jeune Tobie dans un voyage risqué, en le conduisant vers un mariage heureux et, enfin, en guérissant son père Tobit de la cécité.

Le message est clair: celui qui fait le bien, en particulier en ouvrant son coeur aux besoins du prochain, est apprécié du Seigneur et, même s'il connaît l'épreuve, il fera finalement l'expérience de sa bonté.

2. C'est sur cet arrière-plan que les paroles de notre cantique prennent toute leur importance. Elles invitent à regarder vers le haut, vers "Dieu qui vit pour l'éternité", vers son royaume qui "dure pour les siècles des siècles". De ce regard porté sur Dieu se développe un petit dessein de théologie de l'histoire, dans lequel l'Auteur saint cherche à répondre à l'interrogation que le Peuple de Dieu dispersé et éprouvé se pose: pourquoi Dieu nous traite-t-il ainsi? La réponse fait à la fois appel à la justice et à la miséricorde divine: "S'il vous châtie pour vos iniquités, il aura pitié de vous tous" (v. 5). Le châtiment apparaît ainsi comme une sorte de pédagogie divine, dans laquelle le dernier mot revient toutefois toujours à la miséricorde: "Car tour à tour il châtie et il pardonne, il fait descendre aux profondeurs des enfers et il retire de la grande Perdition" (v. 2).

On peut donc se fier de manière absolue à Dieu, qui n'abandonne jamais sa créature. Au contraire, les paroles de l'hymne conduisent à une perspective qui attribue une signification salvifique à la situation de souffrance elle-même, en faisant de l'exil une occasion pour témoigner des oeuvres de Dieu: "Célébrez-le en face des nations, vous, enfants d'Israël! Car s'il vous a dispersés parmi elles, c'est là qu'il vous a montré sa grandeur" (vv. 3-4).

3. De cette invitation à lire l'exil dans une perspective providentielle, notre méditation peut s'étendre à la considération du sens mystérieusement positif que prend la condition de la souffrance lorsqu'elle est vécue dans l'abandon au dessein de Dieu. Dans l'Ancien Testament, divers passages traitent déjà ce thème. Il suffit de penser à l'histoire rapportée par le Livre de la Genèse sur Joseph vendu par ses frères (cf. Gn Gn 37,2-36) et destiné à être plus tard leur sauveur.

Et comment oublier le Livre de Job? Dans ce cas, c'est un homme innocent qui souffre et qui ne réussit pas à s'expliquer son drame, si ce n'est en se remettant à la grandeur et à la sagesse de Dieu (cf. Jb Jb 42,1-6).

Pour nous, qui effectuons une lecture chrétienne de ces passages de l'Ancien Testament, le point de référence ne peut être que la Croix du Christ, dans laquelle le mystère de la douleur du monde trouve une réponse profonde.

4. Aux pécheurs qui ont été châtiés de leurs iniquités (cf. v. 5), le Cantique de Tobie lance un appel à la conversion et ouvre la perspective merveilleuse d'une conversion "réciproque" de Dieu et de l'homme: "Si vous revenez à lui, du fond du coeur et de toute votre âme, pour agir dans la vérité devant lui, alors il reviendra vers vous et ne vous cachera plus sa face" (v. 6). L'utilisation de la même parole - "conversion" - pour la créature et pour Dieu, bien qu'ayant une signification différente, est très éloquente.

Si l'Auteur du Cantique pense peut-être aux bénéfices qui accompagnent le "retour" de Dieu, c'est-à-dire sa ferveur renouvelée envers le peuple, nous devons surtout penser, à la lumière du mystère du Christ, au don qui consiste en Dieu lui-même. L'homme a besoin de Lui, avant même de ses dons. Le péché est une tragédie, non pas tant parce qu'il provoque les châtiments de Dieu, que parce qu'il l'éloigne de notre coeur.

5. C'est donc vers le visage de Dieu, considéré comme Père, que le Cantique dirige notre regard, en nous invitant à le louer et à le remercier: "C'est Lui notre Dieu et c'est lui notre Père" (v. 4). On ressent ici le sens de la "filiation" particulière dont Israël fait l'expérience comme don d'alliance et qui prépare le mystère de l'incarnation du Fils de Dieu. En Jésus resplendira alors ce visage du Père et sa miséricorde sans limite sera révélée.

Il suffirait de penser à la parabole du Père miséricordieux rapportée par l'évangéliste Luc. A la conversion du fils prodigue ne correspond pas seulement le pardon du Père, mais un baiser d'une infinie tendresse, accompagné de la joie et de la fête: "Tandis qu'il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de pitié; il courut se jeter à son cou et l'embrassa tendrement" (Lc 15,20). Les expressions de notre Cantique se situent dans la ligne de cette image évangélique émouvante. Elle suscite le besoin de louer et de rendre grâce à Dieu: "Regardez donc comme il vous a traités, rendez-lui grâce à haute voix. Bénissez le Seigneur de justice, et exaltez le Roi des siècles" (v. 6).

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 25 juillet 2001, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Choristes et amis de la Chorale paroissiale Sainte-Croix, de Bouzonville; Servants d'autel de Metz; Patronage du Sacré-Coeur, de Saint-Etienne.

Du Canada: Jeunes couples de l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, de Montréal; Jeunes de "L'Arche de Dieu", d'Ottawa.

Chers frères et soeurs,

Le Message du Livre de Tobie est clair: celui qui fait le bien, surtout en ouvrant son coeur aux besoins du prochain, est apprécié du Seigneur et, même s'il connaît l'épreuve, il fera finalement l'expérience de sa bonté.

C'est dans cette perspective que le Cantique de Tobie doit être compris. Les punitions divines sont une sorte de pédagogie, où le dernier mot revient toujours à la miséricorde. On peut donc se fier de manière absolue à Dieu qui n'abandonne jamais sa créature. La souffrance prend un sens mystérieusement positif lorsqu'elle est vécue dans l'abandon au dessein de Dieu.

Le Cantique de Tobie appelle les pécheurs à la conversion et il ouvre une merveilleuse perspective de conversion "réciproque" de Dieu et de l'homme. "Si vous revenez vers lui de coeur et d'âme, alors il reviendra vers vous, et plus jamais ne vous cachera sa face". A la lumière du mystère du Christ, nous pouvons comprendre que c'est d'abord de Dieu même que l'homme a besoin. C'est donc vers le visage de Dieu, considéré comme Père, que le cantique de Tobie dirige notre regard, nous invitant à le louer et à le remercier.

J'accueille cordialement les personnes de langue française. Je salue particulièrement les jeunes couples de l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, de Montréal, ainsi que les jeunes de France et du Canada présents ce matin. Que votre pèlerinage à Rome vous aide à rendre toujours plus intime votre rencontre avec le Christ, pour en témoigner généreusement parmi vos frères. A tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.

        


Mercredi 1er août 2001 Les jeunes doivent porter la flamme de l'Evangile à ceux qui attendent la vraie "lumière du monde"

10801 Chers frères et soeurs!
Chers jeunes!


1. La Place Saint-Pierre est aujourd'hui la place de la jeunesse. Voici presque un an, au coeur du grand Jubilé de l'An 2000, les jeunes provenant du monde entier ont trouvé ici un accueil chaleureux pour la célébration de la Journée mondiale de la Jeunesse. Aujourd'hui, cette Place, qui accueille la millième Audience générale depuis que la Divine Providence m'a appelé à être le Successeur de l'Apôtre Pierre, s'ouvre aux milliers de jeunes garçons et filles, venus de toute l'Europe, en pèlerinage au tombeau du Prince des Apôtres.

Chers servants d'autel! Hier, vous avez traversé en une longue procession la Place Saint-Pierre pour vous approcher de l'autel de la Confession de la Basilique. Vous avez ainsi en quelque sorte poursuivi le chemin commencé par les jeunes du monde à l'occasion de l'Année Sainte. La devise de votre pèlerinage dans la Ville éternelle: "Vers le monde nouveau" est le signe de votre volonté de vivre pleinement la vocation chrétienne.

2. Je vous salue avec affection, chers jeunes, et je suis heureux que cette rencontre ait pu se réaliser. Je remercie en particulier l'Evêque auxiliaire, Mgr Martin Gächter, Président du Coetus Internationalis Ministrantium qui m'a adressé en votre nom des paroles cordiales.

Je m'adresse avec une joie particulière aux servants d'autel des pays de langue allemande, qui constituent le groupe le plus nombreux. Qu'il est beau que tant de jeunes chrétiens soient venus d'Allemagne!

Votre engagement auprès de l'autel n'est pas seulement un devoir, mais un grand honneur, un authentique service saint. A propos de ce service, je désire vous soumettre quelques réflexions.

L'habit du servant d'autel est un habit particulier. Il rappelle celui que chacun porte quand il est accueilli en Jésus-Christ au sein de la communauté. Je me réfère à l'habit baptismal, dont saint Paul explique la signification profonde: "Vous tous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ" (
Ga 3,27).

Même si vous, chers servants d'autel, n'entrez plus dans l'habit baptismal, vous avez revêtu celui de servants d'autel. Oui, le baptême est le point de départ de votre "authentique service liturgique", qui vous place aux côtés des Evêques, des prêtres et des diacres (cf. Sacrosanctum Concilium SC 29).

3. Le servant d'autel occupe une place privilégiée dans les célébrations liturgiques. Qui sert la Messe se présente à une communauté. Il sent, de près, que Jésus-Christ est présent et agissant dans tout acte liturgique. Jésus est présent quand la communauté se réunit pour prier et rendre gloire à Dieu. Jésus est présent dans la Parole des Saintes Ecritures. Jésus est présent surtout dans l'Eucharistie sous le double signe du pain et du vin. Il agit à travers le prêtre qui, in persona Christi, célèbre la Messe et administre les Sacrements.

Dès lors, au cours de la liturgie, vous êtes beaucoup plus que de simples "assistants du curé". Vous êtes surtout des serviteurs de Jésus-Christ, de l'éternel Grand-Prêtre. Ainsi, vous, servants d'autel, êtes appelés en particulier à être de jeunes amis de Jésus. Engagez-vous à approfondir et à cultiver cette amitié avec Lui. En Jésus, vous découvrirez un véritable ami pour la vie.

4. Souvent, le servant d'autel tient un cierge dans la main. Comment ne pas penser à ce que dit Jésus dans le Discours de la Montagne: "Vous êtes la lumière du monde" (Mt 5,14). Votre service ne peut se limiter à l'intérieur d'une église. Il doit rayonner dans la vie de tous les jours: à l'école, dans vos familles et dans les différents milieux sociaux. Parce que celui qui veut servir Jésus-Christ à l'intérieur d'une église doit être partout son témoin.

Chers jeunes! Vos contemporains attendent la vraie "lumière du monde" (cf. Jn Jn 1,9). Ne tenez pas votre cierge seulement à l'intérieur de l'église, mais portez le flambeau de l'Evangile à tous ceux qui sont dans les ténèbres et vivent un moment difficile de leur existence.

5. J'ai parlé de l'amitié avec Jésus. Comme je serais content si de cette amitié naissait quelque chose de plus! Comme il serait beau que certains d'entre vous puissent découvrir la vocation sacerdotale! Jésus-Christ a un besoin urgent de jeunes qui se mettent à sa disposition avec générosité et sans réserve. En outre, le Seigneur ne pourrait-il pas appeler l'une ou l'autre d'entre vous, jeunes filles, à embrasser la vie consacrée pour servir l'Eglise et vos frères? Et pour ceux qui voudront se marier aussi, le service de l'autel enseigne qu'une union authentique doit toujours inclure la disponibilité au service réciproque et gratuit.

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 1er août 2001, se trouvait le groupe suivant auquel le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Association sportive des Sourds d'Istres.

Chers frères et soeurs,
Chers jeunes,

La Place Saint-Pierre, qui accueille aujourd'hui la millième Audience générale depuis le début de mon Pontificat, s'ouvre à des jeunes servants d'autel venus de toute l'Europe. Baptisés, serviteurs de Jésus-Christ, vous expérimentez que Celui-ci est présent et agissant en toute action liturgique, spécialement dans la célébration de l'Eucharistie. Vous rappelez aussi que celui qui veut servir le Christ à l'intérieur de l'Eglise doit porter la flamme de l'Evangile à ceux qui attendent la vraie "lumière du monde". Répondez généreusement à l'appel du Christ, pour le suivre sur le chemin du sacerdoce, de la vie consacrée ou du mariage!

Je salue cordialement tous les pèlerins de langue française présents à cette audience, en particulier l’Association sportive des Sourds d’Istres. Que ce temps de vacances vous permettre d’approfondir l’amitié avec Jésus, pour qu’il soit en vérité la source de votre engagement de chrétiens. A tous, j’accorde bien volontiers la Bénédiction apostolique!




Mercredi 8 août 2001: Ps 32 Hymne à la Providence de Dieu

8801 Lecture: Ps 32,1-4 Ps 32,8-9 Ps 32,20-22

1. Divisé en 22 versets, autant que les lettres de l'alphabet hébraïque, le Psaume 32 est un chant de louange au Seigneur de l'univers et de l'histoire. Un frisson de joie le parcourt dès les premiers accents: "Criez de joie, les justes, pour Yahvé, aux coeurs droits convient la louange. Rendez grâce à Yahvé sur la harpe, jouez-lui sur la lyre à dix cordes; chantez-lui un cantique nouveau, de tout votre art accompagnez l'acclamation!" (vv. 1-3). Cette acclamation (tern'ah) est donc accompagnée par la musique et est l'expression d'une voix intérieure de foi et d'espérance, de bonheur et de confiance. Le cantique est "nouveau", non seulement parce qu'il renouvelle la certitude de la présence divine au sein du créé et des événements humains, mais également parce qu'il anticipe la louange parfaite qui s'élèvera le jour du salut définitif, lorsque le Royaume de Dieu sera parvenu à sa réalisation glorieuse.

C'est précisément l'accomplissement final dans le Christ que vise saint Basile, qui explique ainsi ce passage: "Habituellement, on appelle "nouveau" ce qui est inusité ou ce qui est né depuis peu. Si tu penses à la façon merveilleuse et supérieure à toute imagination de l'incarnation du Seigneur, tu chantes nécessairement un chant nouveau et insolite. Et si tu parcours avec l'esprit la régénération et le renouveau de toute l'humanité, vieillie par le péché, et que tu annonces les mystères de la résurrection, alors, là aussi, tu chantes un cantique nouveau et insolite" (Homélie sur le Psaume 32, 2: ). En résumé, selon saint Basile, l'invitation du psalmiste, qui dit: "Chantez-lui un cantique nouveau", pour les croyants dans le Christ, signifie: "Honorez Dieu non pas selon la coutume antique de la "lettre", mais dans la nouveauté de l'"esprit". En effet, celui qui ne conçoit pas la Loi de façon extérieure, mais qui en reconnaît l'"esprit", celui-ci chante un "cantique nouveau"" (ibid.).

2. L'hymne, dans son corps central, est articulé en trois parties qui se composent comme une trilogie de louanges. Dans la première (cf. vv. 6-9), on célèbre la Parole créatrice de Dieu.

L'architecture admirable de l'univers, semblable à un temple cosmique, est née et s'est épanouie non pas à travers une lutte entre dieux, comme le suggéraient certaines cosmogonies de l'ancien Proche-Orient, mais uniquement sur la base de la parole divine efficace. Précisément comme l'enseigne la première page de la Genèse (cf. Gn Gn 1): "Dieu dit... Et tout fut". Le Psalmiste répète, en effet: "Il parle et cela est, il commande et cela existe" (Ps 32,9).

La personne en prière réserve une importance particulière au contrôle des eaux marines, parce que dans la Bible, celles-ci sont le signe du chaos et du mal. Même avec ses limites, le monde est pourtant conservé dans son être par le Créateur qui, comme le rappelle le Livre de Job, commande à la mer de s'arrêter sur la plage: "Tu n'iras pas plus loin, ici se brisera l'orgueil de tes flots" (Jb 38,11).

3. Le Seigneur est également le souverain de l'histoire humaine, comme il est affirmé dans la seconde partie du Psaume 32, dans les versets 10 à 15. A travers une vigoureuse antithèse, s'opposent les projets des puissances terrestres et le dessein admirable que Dieu trace dans l'histoire. Les programmes humains, lorsqu'ils veulent être alternatifs, introduisent l'injustice, le mal, la violence, s'élevant contre le projet divin de justice et de salut. Et en dépit des succès transitoires et apparents, ils se réduisent à de simples machinations, vouées à la dissolution et à l'échec. Dans le Livre biblique des Proverbes, on déclare en synthèse: "Nombreux sont les projets au coeur de l'homme, mais le dessein de Yahvé lui, reste ferme" (Pr 19,21). De même, le Psalmiste nous rappelle que Dieu, depuis le ciel, sa demeure transcendante, suit tous les itinéraires de l'humanité, même ceux qui sont déments et absurdes, et perçoit tous les secrets du coeur humain.

"Où que tu ailles, quoi que tu fasses, que ce soit dans les ténèbres ou à la lumière du jour, l'oeil de Dieu te regarde" commente saint Basile (Homélie sur le Psaume 32, 8 ). Heureux sera le peuple qui, en accueillant la révélation divine, en suivra les orientations de vie, en avançant sur ses sentiers sur le chemin de l'histoire. Il ne reste finalement qu'une seule chose: "Le plan de Yahvé subsiste à jamais, les pensées de son coeur d'âge en âge" (Ps 32,11).

4. La troisième et dernière partie du Psaume (cf. vv. 16-22) reprend à partir de deux nouveaux points de vue le thème de la suprématie unique de Dieu sur les événements humains. Avant tout, de la part des puissants, invités à ne pas se faire d'illusions sur la force militaire des armées et de la cavalerie. De la part des fidèles ensuite, souvent opprimés, affamés et sur le seuil de la mort: ceux-ci sont invités à espérer dans le Seigneur qui ne les laissera pas précipiter dans l'abîme de la destruction. C'est ainsi que se révèle la fonction "catéchétique" de ce Psaume. Celui-ci se transforme en un appel à la foi en un Dieu qui n'est pas indifférent à l'arrogance des puissants, et qui est proche de la faiblesse de l'humanité, en la soulageant et en la soutenant si elle a confiance, si elle se repose sur lui, si elle élève vers lui sa prière et sa louange.

L'humilité de ceux qui servent Dieu - explique encore saint Basile - montre qu'ils espèrent dans sa miséricorde. En effet, celui qui n'a pas confiance dans ses propres grandes entreprises, ni ne s'attend à être justifié par ses oeuvres, a comme unique espérance de salut la miséricorde de Dieu" (Homélie sur le Psaume 32, 10, ).

5. Le Psaume se termine par une antienne qui est entrée dans le final du célèbre hymne du Te Deum: "Sur nous soit ton amour, Yahvé, comme notre espoir est en toi" (v. 22). La grâce divine et l'expérience humaine se rencontrent et s'embrassent. Plus encore, la fidélité amoureuse de Dieu (selon la valeur du terme hébraïque original utilisé ici, hésed), semblable à un manteau, nous enveloppe, nous réchauffe et nous protège, nous offrant la sérénité et donnant un fondement solide à notre foi et à notre espérance.

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Parmi les fidèles qui assistaient à l'Audience générale du 8 août 2001, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Groupe du Mouvement Foi et Prière; Foyer rural de Mortagne-sur-Gironde.

De Côte-d'Ivoire: Groupe de pèlerins.


Dans le Psaume 32, les justes sont invités à entonner dans la joie un cantique nouveau, acclamant le Seigneur de l'univers et de l'histoire. Ils anticipent ainsi la louange parfaite qui retentira au jour du salut définitif, lorsque le Règne de Dieu sera parvenu à sa réalisation glorieuse dans le Christ. Par sa parole efficace, Dieu crée tout ce qui existe dans le cosmos. Souverain maître de l'histoire humaine, le Seigneur veille sur ceux qui le craignent. Il les invite à se détourner de l'injustice, du mal et de la violence, pour accueillir son projet de justice et de salut. Puisse l'humanité faire l'expérience de la fidélité créatrice de Dieu dans la contemplation du Christ, en qui la grâce divine et l'espérance humaine se rencontrent et s'embrassent! "Que ton amour, Seigneur, soit pour nous, comme notre espoir est en toi" (Ps 32,22)!

J’accueille avec joie les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes du Mouvement Foi et Prière, venus de Bretagne, et le groupe Visite à Marie, d’Abidjan. Que la proximité de la fête de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie vous encourage à suivre Notre-Dame, notre Mère et notre modèle de vie chrétienne ! A tous, j’accorde bien volontiers la Bénédiction apostolique.




Mercredi 22 août 2001: Ps 35 La malice du pécheur, la bonté du Seigneur

27801 Lecture: Ps 35,2-3 Ps 35,6-7 Ps 35,8-11

1. Chaque fois que commence une journée de travail et de relations humaines, il existe deux attitudes fondamentales que chaque homme peut adopter: choisir le bien, ou alors céder au mal. Le Psaume 35, que nous venons d'écouter, présente précisément ces deux profils antithétiques. D'une part, il y a celui qui, depuis sa "couche", de laquelle il va se lever, trame des projets iniques; de l'autre, il y a, en revanche, celui qui cherche la lumière de Dieu, "source de vie" (cf. v. 10). A l'abîme de la malice de l'impie s'oppose l'abîme de la bonté de Dieu, source vive qui désaltère et lumière qui illumine le fidèle.

Il existe donc deux types d'hommes décrits par la prière du psaume qui vient d'être proclamée, et que la Liturgie des heures nous propose pour les Laudes du mercredi de la première Semaine.


2. Le premier portrait que le Psalmiste nous présente est celui du pécheur (cf. vv. 2-5). Au fond de lui - comme le dit l'original hébreu - se trouve "l'oracle du péché" (v. 2). L'expression est forte. Elle fait penser à une parole satanique qui, en contraste avec la parole divine, retentit dans le coeur et dans le langage de l'impie.

Le mal paraît enraciné en lui comme sa réalité intime, si bien qu'il se manifeste à travers ses paroles et ses actes (cf. vv. 3-4). Il passe ses journées à choisir "la voie qui n'est pas bonne", du matin tôt, alors qu'il est encore "sur sa couche" (v. 5), jusqu'au soir quand il va s'endormir. Ce choix constant du pécheur dérive d'une option qui concerne toute son existence et qui conduit à la mort.


3. Mais le Psalmiste est tout tendu vers le second portrait, dans lequel il désire se refléter: celui de l'homme qui cherche le visage du Seigneur (cf. vv. 6-13). Il élève un véritable chant à l'amour divin (cf. vv. 6-11), auquel il fait suivre, à la fin, une invocation suppliante pour être libéré de la sombre fascination du mal et enveloppé pour toujours par la lumière de la grâce.

Dans ce chant est égrenée une véritable litanie de termes qui célèbrent les caractéristiques du Dieu d'amour: grâce, fidélité, justice, salut, ombre protectrice, abondance, délice, vie, lumière. Il faut en particulier souligner quatre de ces traits divins, exprimés par des termes hébreux qui possèdent une valeur plus intense que celle qui ressort des traductions dans les langues modernes.


4. Il y a tout d'abord le terme hésed, "grâce", qui est à la fois fidélité, amour, loyauté, tendresse. Il s'agit de l'un des termes fondamentaux pour exalter l'alliance entre le Seigneur et son peuple. Il est significatif qu'il retentisse 127 fois dans le Psautier, plus de la moitié de toutes les fois où cette parole revient dans le reste de l'Ancien Testament. Il y a ensuite la 'emunáh, qui dérive de la même racine que l'amen, la parole de la foi, et qui signifie stabilité, sécurité, fidélité inébranlable. Le terme qui suit est la sedaqáh, la "justice", qui possède une signification avant tout salvifique: c'est l'attitude sainte et providentielle de Dieu qui, à travers son intervention dans l'histoire, libère son fidèle du mal et de l'injustice. Puis il y a enfin la mishpát, le "jugement", avec lequel Dieu gouverne ses créatures, se penchant sur les pauvres et sur les opprimés et pliant les arrogants et les tyrans.

Quatre paroles théologiques, que l'orant répète dans sa profession de foi, alors qu'il avance sur les routes du monde, certain d'avoir à ses côtés un Dieu aimant, fidèle, juste et sauveur.


5. Aux divers titres avec lesquels il exalte Dieu, le Psalmiste ajoute deux images suggestives. D'une part, l'abondance de nourriture: celle-ci fait tout d'abord penser au banquet sacré, qui était célébré dans le temple de Sion avec la chair des victimes des sacrifices. Il y a également la source et le torrent, dont les eaux désaltèrent non seulement la gorge sèche, mais également l'âme (cf. vv. 9-10; Ps 41,2-3 Ps 62,2-6). Le Seigneur rassasie et désaltère l'orant, il le fait participer à la plénitude de sa vie immortelle.

L'autre image est évoquée par le symbole de la lumière: "Par ta lumière nous voyons la lumière" (v. 10). Il s'agit d'une luminosité qui rayonne presque en "cascade" et qui est un signe de la révélation de Dieu à son fidèle. C'est ce qui était arrivé à Moïse sur le Sinaï (cf. Ex Ex 34,29-30) et c'est ce qui arrive aux chrétiens dans la mesure où, "le visage découvert, nous réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image" (2Co 3,18).

Dans le langage des Psaumes, "voir la lumière du visage de Dieu" signifie concrètement rencontrer le Seigneur dans le temple, où l'on célèbre la prière liturgique et où l'on écoute la parole divine. Le chrétien fait lui aussi cette expérience lorsqu'il chante les louanges du Seigneur au début de la journée, avant de s'acheminer sur les routes de la vie quotidienne qui ne sont pas toujours droites.

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du mercredi 22 août 2001, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Paroisse de Grazac; groupe de pèlerins de Besançon.

De Belgique: Groupe de pèlerins.

Chers Frères et Soeurs,

Le psaume 35 nous met en présence des deux attitudes fondamentales que l’homme assume chaque jour: choisir le bien ou céder au mal. En faisant le portrait de l’homme pécheur qui choisit les mauvais chemins du matin jusqu’au soir, le psaume dénonce la profondeur du mal qui paraît enraciné en lui comme sa réalité intime qui va le conduire à la mort.

Mais le psalmiste est tout tendu vers le second portrait, celui de l’homme qui cherche le visage du Seigneur et qui fait monter un véritable chant à l’amour de Dieu, exaltant sa grâce, sa fidélité, son salut et sa justice. A ces titres par lesquels Dieu est glorifié, deux images viennent s’ajouter: d’une part, l’abondance de nourriture, qui fait penser au banquet célébré dans le Temple, et le torrent, dont les eaux désaltèrent non seulement la gorge sèche mais l’âme assoiffée. L’autre image évoque la lumière de la gloire du Seigneur, celle du visage de Dieu, qui rayonne sur le croyant, quand il vient à sa rencontre dans le Temple, où l’on célèbre la prière liturgique et où l’on écoute sa Parole.

C’est l’expérience que fait aussi le chrétien quand, avant de prendre la route de chaque jour, il commence par chanter les louanges du Seigneur.

                             

Je suis heureux de saluer les pèlerins de langue française présents à cette audience. Que votre pèlerinage à Rome vous renouvelle dans l’amour du Seigneur et que la Vierge Marie Reine veille sur chacun de vous! A tous, je donne volontiers la Bénédiction apostolique.




Mercredi 29 août 2001: Jdt 16 Le Seigneur, Créateur du monde, protège son peuple

29801 Lecture: Jdt 16,1-2 Jdt 16,13-15

1. Le Cantique de louange qui vient d'être proclamé (Jdt 16,1-17) est attribué à Judith, une héroïne qui devint la fierté de toutes les femmes d'Israël, car c'est à elle qu'il revint d'exprimer la puissance libératrice de Dieu à un moment dramatique de la vie de son peuple. La liturgie des laudes ne nous fait réciter que certains versets de son cantique. Ils nous invitent à faire la fête, en chantant  à gorge déployée, en jouant du tambourin et des cymbales, pour louer le Seigneur "briseur de guerre" (v. 2).

Cette dernière expression, qui définit le véritable visage de Dieu amant de la paix, nous introduit dans le contexte dans lequel l'hymne est né. Il s'agit d'une victoire remportée par les Israélites de manière tout à fait surprenante, grâce à l'oeuvre de Dieu qui intervient pour les soustraire à la perspective d'une défaite imminente et totale.


2. L'Auteur sacré reconstruit cet événement à une distance de plusieurs siècles pour offrir à ses frères et à ses soeurs dans la foi, tentés par le découragement dans une situation difficile, un exemple qui puisse les réconforter. Il revient ainsi à ce qui était arrivé à Israël quand Nabuchodonosor, irrité par la résistance de ce peuple face à ses visées expansionnistes et à ses prétentions idolâtres, avait envoyé le général Holopherne avec la mission précise de le soumettre et de l'anéantir. Personne ne devait lui résister, lui qui revendiquait les honneurs dus à Dieu. Son général, qui en partageait la présomption, s'était moqué de l'avertissement, qui lui était pourtant parvenu, de ne pas attaquer Israël, car cela aurait été comme attaquer Dieu lui-même.

Au fond, l'auteur sacré désire précisément répéter ce principe pour confirmer dans la fidélité au Dieu de l'alliance les croyants de son époque: il faut avoir confiance en Dieu. Le véritable ennemi qu'Israël doit craindre n'est pas les puissants de cette terre, mais l'infidélité au Seigneur. C'est cette dernière qui le prive de la protection de Dieu et le rend vulnérable. En revanche, lorsqu'il est fidèle, le peuple peut compter sur la force même de Dieu, "admirable dans sa force, invincible" (v. 13).


3. Ce principe est merveilleusement illustré par toute l'histoire de Judith. La scène est celle d'une terre d'Israël désormais envahie par les ennemis. Le caractère dramatique de ce moment apparaît dans le cantique: "Assur descendit des montagnes du septentrion, il vint avec les myriades de son armée. Leur multitude obstruait les torrents, leurs chevaux couvraient les collines" (v. 3). L'arrogance éphémère de l'ennemi est soulignée avec sarcasme: "Ils parlaient d'embraser mon pays, de passer mes adolescents au fil de l'épée, de jeter à terre mes nourrissons, de livrer au butin mes enfants et mes jeunes filles au rapt" (v. 4).

La situation décrite dans les paroles de Judith est semblable à d'autres situations vécues par Israël, où le salut était arrivé alors qu'il semblait ne plus y avoir d'issue. Cela n'avait-il pas également été le cas lors de la fuite de l'Exode, du passage prodigieux de la mer Rouge? A présent, également, le siège effectué par une armée nombreuse et puissante ôte toute espérance. Mais tout cela ne fait que souligner la puissance de Dieu qui se manifeste comme le protecteur invisible de son peuple.


4. L'oeuvre de Dieu apparaît d'autant plus lumineuse qu'il n'a pas recours à un guerrier ou à une armée. Comme autrefois, à l'époque de Deborah, où il avait éliminé le général cananéen Sisera au moyen de Yaël, une femme (Jg 4,17-21), il se sert à présent à nouveau d'une femme sans défense pour venir en aide à son peuple en difficulté. Forte de sa foi, Judith s'aventure dans le campement ennemi, subjugue le général par sa beauté et le supprime de façon humiliante. Le cantique souligne profondément ce fait: "Car leur héros n'est pas tombé devant des jeunes gens, ce ne sont pas des fils de titans qui l'ont frappé, ni de fiers géants qui l'ont attaqué, mais c'est Judith, fille de Merari, qui l'a désarmé par la beauté de son visage" (Jdt 16,5-6).

La figure de Judith deviendra ensuite l'archétype qui permettra non seulement à la tradition juive, mais également à la tradition chrétienne, de souligner la prédilection de Dieu pour ce qui est considérée comme fragile et faible, mais qui, précisément pour cette raison, est choisi pour manifester la puissance divine. Elle est également une figure exemplaire servant à exprimer la vocation et la mission de la femme, appelée comme l'homme, selon ses qualités spécifiques, à jouer un rôle significatif dans le dessein de Dieu. Certaines expressions du livre de Judith passeront, plus ou moins intégralement, dans la tradition chrétienne, qui verra dans l'héroïne juive l'une des préfigurations de Marie. N'est-ce pas un écho des paroles de Judith que l'on entend quand, dans le Magnificat, Marie chante: "Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles" (Lc 1,52)? On comprend donc comment la tradition liturgique, familière aux chrétiens d'Orient comme d'Occident, aime attribuer à la Mère de Jésus des expressions se référant à Judith, comme les suivantes: "Tu es la gloire de Jérusalem! Tu es le suprême orgueil d'Israël! Tu es le grand honneur de notre race!" (Jdt 15,9).


5. En partant de l'expérience de la victoire, le cantique de Judith se conclut par une invitation à élever à Dieu un cantique nouveau, en le reconnaissant "grand et glorieux". Dans le même temps on avertit toutes les créatures de rester soumises à Celui qui, par sa parole, a fait chaque chose et qui, par son esprit, les a modelées. Qui peut résister à la voix de Dieu? Judith le rappelle avec une profonde emphase: face au Créateur et Seigneur de l'histoire, les montagnes crouleront, les rochers fondront comme la cire (cf. Jdt Jdt 16,15). Ce sont des métaphores efficaces pour rappeler que rien ne peut être comparé à la puissance de Dieu. Toutefois, ce cantique de victoire ne désire pas effrayer, mais consoler. En effet, Dieu utilise sa puissance invincible pour soutenir celui qui lui est fidèle: "A ceux qui te craignent tu seras encore propice" (Ibid.).

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 29 août 2001, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Pèlerins français du Service interdiocésain des jeunes Equipes liturgiques (servants d'autel); paroisse Saint-André, de Reims; paroisse Saint-Etienne, de Mulhouse; Union des pèlerins de Lourdes, Stiring-Wendel; groupe de pèlerins de Nancy et de Lyon.

De Grèce: Groupe de pèlerins d'Athènes.

Chers Frères et Soeurs,

Judith, une femme juive, loue dans son cantique la puissance libératrice de Dieu, au moment où le roi de Babylone voulait être honoré par le peuple d’Israël comme l’unique Seigneur. Judith remporte une victoire inattendue sur l’armée de l’envahisseur; elle indique ainsi aux croyants de tous les temps que le véritable ennemi que le peuple de l’Alliance doit craindre, ce ne sont pas les puissants de cette terre, mais l’infidélité au Seigneur. La figure de Judith va d’ailleurs devenir un exemple non seulement pour la tradition juive, mais aussi pour les chrétiens: Dieu se sert de ce qui est considéré comme fragile et comme faible pour manifester sa force. La tradition chrétienne reconnaît en Judith une des préfigurations de la Vierge Marie. Qu’elle aide les croyants à accueillir la puissance libératrice de Dieu, lui qui brise les guerres et qui donne sa force invincible à ceux qui lui sont fidèles!
J’accueille avec joie les pèlerins francophones, en particulier le pèlerinage oecuménique d’Athènes. Que votre démarche de foi, qui fait suite à mon récent voyage en Grèce, produise des fruits d’unité et de réconciliation, au service de la pleine communion entre tous les disciples du Christ ! Je salue aussi les pèlerins français du Service interdiocésain des jeunes Equipes liturgiques, souhaitant que leur disponibilité à servir le Christ dans la liturgie les pousse à porter l’Evangile au monde entier. A tous, j’accorde volontiers la Bénédiction apostolique.





Catéchèses S. J-Paul II 25701