Catéchèses S. J-Paul II 7600

Mercredi 7 juin 2000

7600
Lecture:
Gn 1,26-28

1. En cette année jubilaire, notre catéchèse marque une halte sur le thème de la glorification de la Trinité. Après avoir contemplé la gloire des trois personnes divines dans la création, dans l'histoire, dans le mystère du Christ, notre regard se tourne à présent vers l'homme pour y saisir les rayons lumineux de l'action de Dieu.

"Il tient en son pouvoir l'âme de tout vivant et le souffle de toute chair d'homme" (Jb 12,10). Cette déclaration suggestive de Job révèle le lien radical qui unit les êtres humains au "Maître ami de la vie" (Sg 11,26). La créature rationnelle porte inscrite en elle une relation intime avec le Créateur, un lien profond constitué tout d'abord par le don de la vie. Un don qui est accordé par la Trinité elle-même et qui comporte deux dimensions principales, comme nous chercherons à présent à l'illustrer, à la lumière de la Parole de Dieu.


2. La première dimension fondamentale de la vie qui nous est donnée est celle physique et historique, cette "âme" (nefesh) et cet "esprit" (ruah) auxquels Job faisait référence. Le Père entre en scène en tant que source de ce don aux débuts mêmes de la création lorsqu'il proclame avec solennité: "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance... Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa" (Gn 1,26-27). Avec le Catéchisme de l'Eglise catholique, nous pouvons tirer cette conclusion: "L'image divine est présente en chaque homme. Elle resplendit dans la communion des personnes, à la ressemblance de l'union des personnes divines entre elles" (CEC 1702). Dans la même communion d'amour et dans la capacité d'engendrer du couple humain se trouve un reflet du Créateur. L'homme et la femme poursuivent dans le mariage l'oeuvre créatrice de Dieu, ils participent à sa paternité suprême, dans le mystère que Paul nous invite à contempler lorsqu'il s'exclame: "Un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous" (Ep 4,6).

La présence efficace de Dieu, que le chrétien invoque comme Père, se révèle déjà au début de la vie de chaque homme, pour ensuite s'étendre sur tous ses jours. C'est ce qu'atteste une strophe d'une beauté extraordinaire du Psaume 139, qui peut être rendue ainsi, dans la forme la plus proche de l'original: "C'est toi qui m'as formé les reins, qui m'a tissé au ventre de ma mère... Mes os n'étaient point cachés de toi, quand je fus façonné dans le secret, brodé au profond de la terre. Mon embryon (gomí), tes yeux le voyaient; sur ton livre, ils sont tous inscrits les jours qui ont été fixés, et chacun d'eux y figure" (vv. 13. 15-16).

3. Le Fils est également présent aux côtés du Père lorsque nous nous présentons à l'existence, lui qui a assumé notre même chair (cf. Jn Jn 1,14) au point de pouvoir être touché par nos mains et être entendu par nos oreilles, vu et contemplé par nos yeux (cf. 1Jn 1,1). En effet, Paul nous rappelle qu'"il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes" (1Co 8,6). Ensuite, chaque créature vivante est également confiée au souffle de l'Esprit de Dieu, comme le chante le Psalmiste: "Tu envoies ton souffle, ils sont créés" (Ps 104,30). A la lumière du Nouveau Testament il est possible de lire dans ces paroles une anticipation de la Troisième Personne de la Très Sainte Trinité. A la source de notre vie il y a donc une intervention trinitaire d'amour et de bénédiction.


4. Comme je l'ai indiqué, il existe une autre dimension dans la vie qui est offerte à la créature humaine. Nous pouvons l'exprimer à travers trois catégories théologiques néotestamentaires. Il y a tout d'abord la zoé aiônios, c'est-à-dire "la vie éternelle", célébrée par Jean (cf. 3, 15-16; 17, 2-3) et qui doit être comprise comme participation à la "vie divine". Il y a ensuite la kainé ktisis paulinienne, la "nouvelle créature" (cf. 2Co 5,17 Ga 6,15), produite par l'Esprit qui fait irruption dans la condition de créature humaine en la transfigurant et en lui attribuant une "vie nouvelle" (cf. Rm Rm 6,4 Col 3,9-10 Ep 4,22-24). C'est la vie pascale: "De même que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ" (1Co 15,22). Il y a, enfin, la vie de fils de Dieu, l'hyiothesía (cf. Rm Rm 8,15 Ga 4,5), qui exprime notre communion d'amour avec le Père, à la suite du Christ dans la force de l'Esprit Saint: "Et la preuve que vous êtes des fils, c'est que Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils qui crie: Abba, Père! Aussi n'es-tu plus esclave mais fils; fils, et donc héritier de Dieu" (Ga 4,6-7).


5. Cette vie transcendante, infusée en nous par la grâce nous ouvre à l'avenir, au-delà du caractère caduc de notre condition de créatures. C'est ce que Paul affirme dans l'Epître aux Romains, en se référant encore une fois à la Trinité comme source de cette vie pascale: "Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous" (Rm 8,11).

"La vie éternelle est donc la vie même de Dieu ainsi que la vie des fils de Dieu. Le croyant ne peut manquer d'être saisi d'un émerveillement toujours renouvelé et d'une reconnaissance sans limites face à cette vérité surprenante et ineffable qui nous vient de dieu dans le Christ (cf. 1Jn 3,1-2)... C'est ainsi que la vérité chrétienne sur la vie parvient à sa plénitude. La dignité de la vie n'est pas seulement liée à ses origines, au fait qu'elle vient de Dieu, mais aussi à sa fin, à sa destinée qui est d'être en communion avec Dieu pour le connaître et l'aimer. C'est à la lumière de cette vérité que saint Irénée précise et complète son exaltation de l'homme: la "gloire de Dieu" est bien "l'homme vivant", mais "la vie de l'homme est la vision de Dieu"" (Evangelium vitae EV 38 cf. Irénée, Adversus haereses IV, 20, 7).

Nous concluons notre réflexion par la prière d'un sage de l'Ancien Testament au Dieu vivant et ami de la vie: "Tu aimes en effet tout ce qui existe, et tu n'as de dégoût pour rien de ce que tu as fait; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l'aurais pas formé. Et comment une chose aurait-elle subsisté, si tu ne l'avais voulue? Ou comment ce que tu n'aurais pas appelé aurait-il été conservé? Mais tu épargnes tout, parce que tout est à toi, Maître ami de la vie! Car ton esprit incorruptible est en toutes choses" (Sg 11,24-12,1).

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 7 juin 2000, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Groupe de pèlerins du diocèse d'Autun; groupe de Bagnères de Bigorre; de Saint-Martin-Laguepie; de Paris, de Béziers.

De Monaco: Groupe "Padre Pio".

De Suisse: Collège de Bois-Caran, Collonge Bellerive.

Du Canada: Groupe de pèlerins.

De Nouvelle-Calédonie: Groupe de pèlerins de Nouméa.


Chers frères et soeurs,

Notre regard se porte aujourd'hui sur la gloire de la Trinité qui se manifeste dans l'homme. Parce que l'homme a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, un lien profond est établi entre lui et son Créateur. A la source de notre vie, il y a une intervention trinitaire d'amour et de bénédiction.

La dignité de la vie humaine est liée non seulement à ses origines, mais aussi à sa fin, à sa destinée de communion avec Dieu, dans la connaissance et dans l'amour. C'est ce qu'exprimait saint Irénée en affirmant que "la gloire de Dieu" est bien "l'homme vivant", mais que "la vie de l'homme est la vision de Dieu" (cf. Adversus haereses, IV, 20, 7).


Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins venus de Nouvelle-Calédonie et du Canada. Que votre pèlerinage jubilaire vous permette de rendre toujours plus vivante votre foi dans le Christ et d'accueillir généreusement les dons de son Esprit! A tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.

  

Mercredi 14 juin 2000 La gloire de la Trinité dans la vie de l'Eglise

14600
1. Dans son pèlerinage vers la pleine communion d'amour avec Dieu l'Eglise se présente comme "un peuple rassemblé par l'unité du Père, du Fils et de l'Esprit Saint". Cette merveilleuse définition de saint Cyprien (De Orat. Dom.23; cf. LG
LG 4) nous introduit dans le mystère de l'Eglise, rendue communauté de salut par la présence de Dieu Trinité. Comme l'antique Peuple de Dieu, elle est guidée dans son nouvel Exode par la colonne de nuages durant le jour et par la colonne de feu durant la nuit, symboles de la constante présence divine. Dans ce cadre, nous voulons contempler la gloire de la Trinité, qui rend l'Eglise, une sainte, catholique et apostolique.

2. L'Eglise est tout d'abord une. En effet, les baptisés sont mystérieusement unis au Christ et constitués comme son Corps mystique dans la force de l'Esprit Saint. Comme l'affirme le Concile Vatican II, "de ce mystère, le modèle suprême et le principe est dans la trinité des personnes l'unité d'un seul Dieu Père, et Fils, en l'Esprit-Saint" (Unitatis redintegratio UR 2). Même si au cours de l'histoire cette unité a connu l'épreuve douloureuse de nombreuses divisions, sa source trinitaire intarissable pousse l'Eglise à vivre toujours plus profondément cette koinonia ou communion qui resplendissait dans la première communauté de Jérusalem (cf. Ac Ac 2,42 Ac 4,32).

Le dialogue oecuménique tire sa lumière de cette perspective, car tous les chrétiens sont conscients du fondement trinitaire de la communion: "La koinonia est l'oeuvre de Dieu et possède un caractère profondément trinitaire. Dans le baptême, on a le point de départ de l'initiation de la koinonia trinitaire au moyen de la foi, à travers le Christ, dans l'Esprit [...] Et les moyens que l'Esprit a donnés pour soutenir la koinonia sont la Parole, le ministère, les sacrements, les charismes" (Perspectives sur la koinonia, Rapport du III quinquennat 1985-89 du dialogue catholiques-pentecôtistes, n. 31). A ce propos, le Concile rappelle à tous les fidèles que "plus étroite, en effet, sera leur communion avec le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint, plus ils pourront rendre intime et facile la fraternité mutuelle" (UR 7).

3. L'Eglise est également sainte. Dans le langage biblique, avant encore d'être l'expression de la sainteté morale et existentielle du fidèle, le concept de "saint" renvoie à la consécration opérée par Dieu à travers l'élection et la grâce offerte à son peuple. C'est donc la présence divine qui "consacre dans la vérité" la communauté des croyants (cf. Jn Jn 17,17 Jn Jn 17,19).

Et le signe le plus élevé de cette présence est constitué par la liturgie, qui est l'épiphanie de la consécration du Peuple de Dieu. En elle se trouve la présence eucharistique du corps et du sang du Seigneur, mais également "notre eucharistie, c'est-à-dire notre action de grâce, notre louange pour avoir été rachetés par sa mort et rendus participants de la vie immortelle par sa résurrection. Un tel culte, qui s'adresse par conséquent à la Trinité du Père, du Fils et de l'Esprit Saint, accompagne et pénètre avant tout la célébration eucharistique. Mais il doit aussi remplir nos sanctuaires" et la vie de l'Eglise (Dominicae Coenae, n. 3). Et précisément "lorsque  la  charité mutuelle et  la louange unanime de la Très Sainte Trinité nous font communier les uns aux autres, nous répondons à la vocation profonde de l'Eglise, et nous prenons par avance une part déjà savoureuse à la liturgie de la gloire parfaite" (Lumen gentium LG 51).

4. L'Eglise est catholique, envoyée pour annoncer le Christ au monde entier dans l'espérance que tous les chefs des peuples se rassemblent avec le Peuple du Dieu d'Abraham (cf. Ps Ps 47,10 Mt 28,19). Comme l'affirme le Concile Vatican II, "de par sa nature, l'Eglise, durant son pèlerinage sur terre, est missionnaire, puisqu'elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père. Ce dessein découle de "l'amour dans sa source", autrement dit de la charité du Père qui, étant le principe sans principe, de qui le Fils est engendré, de qui le Saint-Esprit procède par le Fils, nous a créés librement dans sa trop grande bonté et miséricorde, et nous a de plus appelés gracieusement à partager avec lui sa vie et sa gloire; qui a répandu sur nous sans compter sa miséricorde et ne cesse de la répandre, en sorte que lui, qui est le créateur de tous les êtres, devienne enfin "tout en tous" (1Co 15,28) en procurant à la fois la gloire et notre bonheur" (Ad gentes AGD 2).

5. L'Eglise, enfin, est apostolique; Selon le mandat du Christ, les apôtres doivent aller et faire des disciples de toutes les nations, les baptisant au nom du Père du Fils et de l'Esprit Saint, leur enseignant à observer tout ce qu'il leur a commandé (cf. Mt Mt 28,19-20). Cette mission s'étend à toute l'Eglise, qui à travers la Parole, rendue vivante, lumineuse et efficace par l'Esprit Saint et les Sacrements, "réalise le dessein de Dieu, que le Christ a servi par obéissance et par amour pour la gloire du Père qui l'a envoyé: que le genre humain tout entier constitue un seul Peuple de Dieu, se rassemble dans le Corps unique du Christ, soit construit en un seul temple du Saint-Esprit" (Ag 7).

L'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique est Peuple de Dieu, corps du Christ et temple de l'Esprit Saint. ces trois images bibliques indiquent de façon lumineuse la dimension trinitaire de l'Eglise. Dans cette dimension se retrouvent tous les disciples du Christ, appelés à la vivre de façon toujours plus profonde et avec une communion toujours plus vivante. L'oecuménisme lui-même trouve dans la référence trinitaire un solide fondement, car l'Esprit "unit les fidèles avec le Christ, médiateur de chaque don de salut, et leur donne - à travers lui - accès au Père, que dans le même Esprit ceux-ci peuvent appeler abba', Père" (Commission conjointe catholiques romains-évangélistes luthériens, Eglise et justification, n. 64). Dans l'Eglise, donc, nous retrouvons une grandiose épiphanie de la gloire trinitaire. Accueillons, alors, l'invitation que saint Ambroise nous adresse: "Lève-toi, toi qui auparavant dormait allongé [...] Lève-toi et viens en courant à l'Eglise: là il y a le Père, là il y a le Fils, là il y a l'Esprit Saint" (In Lucam, VII).
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J’accueille avec plaisir les pèlerins de langue française. Puisse votre pèlerinage à Rome raviver votre foi et renouveler votre engagement de chrétiens ! À tous, j’accorde de grand coeur la Bénédiction apostolique !

A l'issue de l'Audience générale , le Pape Jean-Paul II adressait le salut suivant, en français, aux représentants européens du Dialogue inter-religieux monastique:

Je vous salue cordialement, vous qui êtes les représentants européens du Dialogue inter-religieux monastique; à l'occasion du grand Jubilé, vous avez voulu tenir votre réunion annuelle à Rome, en passant par Subiaco, lieu sanctifié par la mémoire de saint Benoît. Vous êtes venus en pèlerins, rappelant ainsi que toute la vie monastique est un pèlerinage, une constante recherche de Dieu.

Pèlerins de l'infini, vous invitez tout homme à affermir sa vie intérieure pour en faire la demeure de Dieu. Vous croisez aussi sur votre route d'autres chercheurs de l'Absolu, ce qui vous permet d'instaurer avec eux un dialogue respectueux et profond. Que Dieu bénisse vos rencontres et vous donne la force de continuer votre route avec courage!

  A l'issue de l'Audience générale, le Pape Jean-Paul II lançait un appel à l'occasion de la Journée internationale du Réfugié:

Le 16 juin prochain diverses organisations non gouvernementales au service des réfugiés célébreront la Journée internationale du Réfugié; alors que le 20 juin aura lieu la Journée du Réfugié africain annuelle, promue par l'Organisation de l'Unité africaine (OUA).

Dans l'esprit du récent Jubilé des migrants, je désire remercier ceux qui se prodiguent en faveur de ces millions de migrants forcés que sont les réfugiés et les demandeurs d'asile. Aux nations qui doivent encore adopter des lois adéquates pour la protection de ces personnes, j'adresse un profond appel en cette année jubilaire, afin qu'ils veuillent bien y pourvoir avec sollicitude.



Mercredi 21 juin 2000

21600   1. "Jésus, unique Sauveur du monde, pain pour la vie nouvelle": tel est le thème du 47 Congrès eucharistique international qui, ouvert dimanche dernier, se terminera dimanche prochain avec la Statio Orbis sur la place Saint- Pierre.

Le Congrès place l'Eucharistie au centre du grand Jubilé de l'Incarnation et en manifeste toute la profondeur spirituelle, ecclésiale et missionnaire. En effet, c'est de l'Eucharistie que l'Eglise et chaque croyant tirent la force indispensable pour annoncer et témoigner à tous de l'Evangile du salut. La célébration de l'Eucharistie, sacrement de la Pâque du Seigneur, constitue en elle-même un événement missionnaire, qui introduit dans le monde le germe fécond de la vie nouvelle.

Cette caractéristique missionnaire de l'Eucharistie est explicitement rappelée par saint Paul dans l'Epître aux Corinthiens: "Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne" (
1Co 11,26).

2. L'Eglise reprend les paroles de saint Paul dans la doxologie après la consécration. L'Eucharistie est un sacrement "missionnaire", non seulement parce que de celle-ci naît la grâce de la mission, mais également parce qu'elle contient en elle-même le principe et la source éternelle du salut pour tous les hommes. La célébration du Sacrifice eucharistique est donc l'acte missionnaire le plus efficace que la Communauté ecclésiale puisse proposer dans l'histoire du monde.

Chaque Messe se conclut par le mandat missionnaire "allez", qui invite les fidèles à apporter l'annonce du Seigneur ressuscité dans les familles, dans les milieux de travail et de la société, dans le monde entier. C'est précisément pour cela que dans la Lettre Dies Domini j'ai invité les fidèles à imiter l'exemple des disciples d'Emmaüs qui, après avoir reconnu le Christ ressuscité "à la fraction du Pain" (cf. Lc 24,30-32), ressentirent l'exigence d'aller immédiatement partager avec tous leurs frères la joie de la rencontre avec Lui (cf. n. 45). Le "pain rompu" ouvre la vie du chrétien et de toute la communauté au partage et au don de soi pour la vie du monde (cf. Jn Jn 6,51). C'est un caractère propre à l'Eucharistie de réaliser ce lien indissociable entre communion et mission, qui fait de l'Eglise le sacrement de l'unité de tout le genre humain (cf. Lumen gentium LG 1)

3. Aujourd'hui, il est particulièrement nécessaire que, de la célébration de l'Eucharistie, chaque communauté chrétienne tire la conviction intérieure et la force spirituelle pour sortir d'elle-même et s'ouvrir à d'autres communautés plus pauvres et qui ont besoin de soutien dans le domaine de l'évangélisation et de la coopération missionnaire, favorisant l'échange fécond de dons réciproques qui enrichit toute l'Eglise.

Il est également très important de discerner, à partir de l'Eucharistie, les vocations et les ministères missionnaires. A l'exemple de la communauté primitive d'Antioche, réunie "dans la célébration du culte du Seigneur", chaque communauté chrétienne est appelée à écouter l'Esprit et à en accueillir les invitations, en réservant pour la mission universelle les meilleures forces de ses fils, envoyés avec joie dans le monde et accompagnés par la prière et par le soutien spirituel et matériel dont ils ont besoin (cf. Ac Ac 13,1-3).

En outre, l'Eucharistie est une école permanente de charité, de justice et de paix, pour renouveler dans le Christ le monde qui nous entoure. Les croyants tirent de la présence du Ressuscité le courage d'être des agents de solidarité et de renouveau, engagés dans le changement des structures de péché dont les individus, les communautés et, parfois, les peuples entiers, sont les esclaves (cf. Dies Domini, n. 73).

4. Enfin, dans cette réflexion sur la signification et sur le contenu missionnaire de l'Eucharistie ne peut manquer la référence à ces singuliers "missionnaires" et témoins de la foi et de l'amour du Christ que sont les martyrs. Les reliques des martyrs, qui dès l'antiquité sont placées sous l'autel, où l'on célèbre le mémorial de la "victime immolée pour notre réconciliation", constituent un signe clair de la vigueur qui émane du sacrifice du Christ. Cette énergie spirituelle conduit ceux qui se nourrissent du corps du Seigneur à offrir leur propre vie pour Lui et pour leurs frères, à travers le don total de soi, jusqu'à verser leur sang si cela est nécessaire.

Puisse le Congrès eucharistique international, par l'intercession de Marie, Mère du Christ immolé pour nous, raviver chez les croyants la conscience de l'engagement missionnaire qui naît de la participation à l'Eucharistie. Le "corps donné" et le "sang versé" (cf. Lc Lc 22,19-20) constituent le critère supérieur auxquels ils doivent et ils devront toujours se référer en se donnant pour le salut du monde.
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Chers pèlerins de langue française, je vous invite à mettre l'Eucharistie au coeur de votre existence chrétienne pour être, à la suite du Christ, des témoins généreux de l'amour du Père. Je vous bénis tous de grand coeur.



Mercredi 28 juin 2000 La gloire de la Trinité dans la Jérusalem céleste

28600
1. "Tant qu'elle chemine sur cette terre, loin du Seigneur, l'Eglise se considère comme exilée, en sorte qu'elle est en quête des choses d'en haut dont elle garde le goût, tournée là où le Christ se trouve, assis à la droite de Dieu, là où la vie de l'Eglise est cachée avec le Christ en Dieu, attendant l'heure où, avec son Epoux, elle apparaîtra dans la gloire" (Lumen gentium
LG 6). Ces paroles du Concile Vatican II définissent l'itinéraire de l'Eglise qui sait qu'elle n'a pas "ici-bas de cité permanente", mais qu'elle "recherche celle de l'avenir" (He 13,14), la Jérusalem céleste, "la cité du Dieu vivant" (Ibid. 12, 22).

2. Parvenus à ce but final de l'histoire, comme nous l'annonce Paul, nous ne verrons plus "dans un miroir, une énigme, mais alors ce sera face à face [...] mais alors je connaîtrai comme je suis connu" (1Co 13,12). Et Jean nous répète que "lors de cette manifestation (de Dieu) nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est" (1Jn 3,2).

Au-delà de la frontière de l'histoire nous attend donc l'épiphanie lumineuse et pleine de la Trinité. Dans la nouvelle création, Dieu nous fera don de la communion parfaite et intime avec Lui, que le quatrième Evangile appelle "la vie éternelle", source d'une "connaissance" qui dans le langage biblique est précisément communion d'amour: "Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ" (Jn 17,3).

3. La résurrection du Christ inaugure cet horizon de lumière que le Premier Testament chante déjà comme royaume de paix et de joie, dans laquelle "il a fait disparaître la mort à jamais. Le Seigneur Yahvé a essuyé les pleurs sur tous les visages" (Is 25,8). Alors, finalement, "Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s'embrassent" (Ps 85,11). Mais ce sont surtout les dernières pages de la Bible, c'est-à-dire la vision glorieuse de conclusion de l'Apocalypse, qui nous révèlent la cité qui est le but ultime de notre pèlerinage, la Jérusalem céleste.

Nous y rencontrerons tout d'abord le Père, "l'alpha et l'oméga, le principe et la fin" de toute la création (Ap 21,6). Il se manifestera en plénitude comme l'Emmanuel, le Dieu qui demeure avec l'humanité, effaçant les larmes et les deuils et renouvelant toutes les choses (cf. Ap Ap 21,3-5). Mais au centre de cette ville se lèvera également l'Agneau, le Christ, à qui l'Eglise est liée par un lien nuptial. C'est de Lui qu'elle reçoit la lumière de la gloire, avec Lui qu'elle est intimement unie, non plus à travers un temple, mais de façon directe et totale (cf. Ap Ap 21,9 Ap Ap 21,22 Ap Ap 21,23). C'est vers cette ville que nous pousse l'Esprit Saint. C'est lui qui soutient le dialogue d'amour des élus avec le Christ: "L'Esprit et l'Epouse disent: "Viens!"" (Ap 22,17).

4. Notre regard se tourne vers cette pleine manifestation de la gloire de la Trinité, en allant au-delà de la limite de notre condition humaine, au-delà du poids de la misère et de la culpabilité qui envahissent notre existence terrestre. Pour cette rencontre, nous implorons chaque jour la grâce d'une purification permanente, conscients que dans la Jérusalem céleste, "rien de souillé n'y pourra pénétrer, ni ceux qui commettent l'abomination et le mal, mais seulement ceux qui sont inscrits dans le livre de vie de l'Agneau" (Ap 21,27). Comme l'enseigne le Concile Vatican II, la liturgie que nous célébrons au cours de notre vie est presque un "avant goût" de cette lumière, de cette contemplation, de cet amour parfait: "Dans la liturgie terrestre, nous participons par un avant-goût à cette liturgie céleste qui se célèbre dans la sainte cité de Jérusalem à laquelle nous tendons comme des voyageurs, où le Christ siège à la droite de Dieu, comme ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle" (Sacrosanctum concilium SC 8).

C'est pourquoi nous nous adressons dès à présent au Christ pour qu'à travers l'Esprit Saint, il nous aide à nous présenter purs devant le Père. C'est ce que Syméon Métaphraste nous invite à faire dans une prière que la liturgie des Eglises d'Orient propose aux fidèles: "Toi qui, grâce à la descente de l'Esprit as fait de tes disciples saints des vases d'honneur, fais de moi une demeure digne de sa venue. Toi qui dois venir à nouveau juger l'univers en toute justice, permets à moi aussi de me présenter à toi, mon Juge et mon Créateur, avec tous tes saints, pour te louer et te chanter éternellement, avec ton Père éternel et ton Esprit très saint, bon et vivifiant, à présent et pour toujours" (Prière pour la communion).

5. Avec nous également "la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu [...] avec l'espérance d'être elle aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu" (Rm 8,19-21). L'Apocalypse nous annonce "un nouveau ciel et une nouvelle terre", car le ciel et la terre d'avant disparaîtront (cf. Ap Ap 21,1). Et Pierre, dans sa seconde Epître, a recours à des images apocalyptiques traditionnelles pour répéter le même concept: "Les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront. Ce sont de nouveaux cieux et une terre nouvelle que nous attendons selon ta promesse, où la justice habitera" (2P 3,12-13).

Dans l'attente de l'harmonie et de la pleine louange, toute la création doit entonner dès à présent avec l'homme un hymne de joie et d'espérance. Faisons-le, nous aussi, avec les paroles d'un hymne du III siècle, découvert en Egypte: "Que toutes ensemble les merveilleuses créations de Dieu ne se taisent ni le matin ni le soir! Que ne se taisent pas non plus les astres lumineux, ni les hautes montagnes, ni les abîmes des mers, ni les sources des fleuves rapides, tant que nous chantons dans nos hymnes le Père, le Fils et l'Esprit Saint. Que tous les anges des cieux répondent: Amen! Amen! Amen!" (Texte édité par A. Gastoné, dans La Tribune de saint Gervais, septembre-octobre 1922).
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Je souhaite la bienvenue aux personnes de langue française, notamment aux jeunes. Je salue particulièrement les pèlerins venus d'Algérie, avec Mgr Alphonse Georger, Évêque d'Oran. À la veille de la fête des Apôtres Pierre et Paul, que le Seigneur vous donne, à vous aussi, d'être les témoins ardents de son amour ! À tous je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.

A l'issue de l'Audience générale du 28 juin 2000, le Saint-Père lançait un appel en faveur de la paix en Inde et en Indonésie:

La vague de désordres à caractère ethnique et religieux qui, depuis janvier 1999, ébranle l'archipel indonésien des Moluques, ne semble malheureusement pas vouloir cesser. Les agressions armées sanglantes répétées des extrémistes musulmans contre des villages chrétiens provoquent de nombreuses victimes et des destructions sans fin.

Des nouvelles tout aussi préoccupantes parviennent de l'Inde, où l'on a récemment enregistré de multiples agressions contre les communautés chrétiennes et les autres minorités, "les plus graves - ont souligné les évêques - depuis l'indépendance du pays".

Je renouvelle mon appel pressant afin que cessent ces violences atroces. J'ose espérer que ceux qui les commettent ou les fomentent puissent comprendre que l'on ne peut pas tuer et détruire au nom de la religion, ni manipuler celle-ci selon ses propres intérêts. Je demande aux autorités d'agir avec fermeté pour faire en sorte que la situation s'améliore; je demande à tous de renoncer à la haine et d'oeuvrer inlassablement pour le rétablissement de l'harmonie religieuse, dans le respect et dans l'amour réciproque. A vous qui êtes ici présents, j'adresse l'invitation à prier avec foi à ces intentions.



Mercredi 5 juillet 2000

50700
   Lecture:
Lc 15,4-7

1. L'Apôtre Paul, dans l'Epître aux Romains, repropose non sans émerveillement un oracle du livre d'Isaïe (cf. Is 65,1), dans lequel Dieu dit par la bouche du prophète: "J'ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis manifesté à ceux qui ne m'interrogeaient pas" (Rm 10,20). Après avoir contemplé, dans les précédentes catéchèses, la gloire de la Trinité qui se manifeste dans le cosmos et dans l'histoire, nous voulons à présent entreprendre un itinéraire intérieur le long des routes mystérieuses sur lesquelles Dieu va à la rencontre de l'homme, pour le faire participer à sa vie et à sa gloire. En effet, Dieu aime la créature modelée à son image et, comme le pasteur attentif de la parabole que nous venons d'entendre (cf. Lc Lc 15,4-7), il ne se lasse pas de la chercher même lorsque celle-ci se montre indifférente, voire même gênée par la lumière divine, comme la brebis qui s'est éloignée du troupeau et qui s'est perdue dans des lieux inaccessibles et pleins de dangers.


2. Poursuivi par Dieu, l'homme en ressent déjà la présence, il est déjà illuminé par la lumière qui brille derrière lui, il est déjà pris par cette voix qui l'appelle de loin. Ainsi, il commence à chercher lui-même le Dieu qui le cherche: étant recherché, il se met à la recherche; aimé, il se met à aimer. Aujourd'hui, nous commençons à décrire ce lien suggestif entre l'initiative de Dieu et la réponse de l'homme, en découvrant qu'il est une composante fondamentale de l'expérience religieuse. En réalité, l'écho de cette expérience s'entend également dans certaines voix éloignées du christianisme, signe du désir de toute l'humanité de connaître Dieu et d'être l'objet de sa bienveillance. Un ennemi de la nation d'Israël biblique, le roi babylonien Nabuchodonosor, qui en 587-586 avant J.-C., détruisit la ville sainte, Jérusalem, s'adressait lui-même à la divinité en ces termes: "Sans toi, Seigneur, qu'en serait-il du roi que tu aimes et que tu as appelé par son nom? Comment pourrait-il être bon à tes yeux? Tu guides son nom, tu le conduis sur la bonne voie! [...] Par ta grâce, ô Seigneur, à laquelle tu fais participer chacun avec générosité, tu fais en sorte que ta merveilleuse majesté soit miséricordieuse et tu fais en sorte que la crainte à l'égard de ta divinité soit présente dans mon coeur. Donne-moi ce qui est bon pour toi, car tu as modelé ma vie!" (cf. G. Pettinato, Babylone, Milan 1994, p. 182).


3. Nos frères musulmans eux aussi témoignent d'une telle foi en répétant souvent, au cours de leur vie quotidienne, l'invocation qui ouvre le livre du Coran et qui célèbre précisément la voie sur laquelle Dieu, "le Seigneur de la Création, le Clément, le Miséricordieux", guide ceux sur lesquels il répand sa grâce.

C'est surtout la profonde tradition biblique qui pousse le fidèle à s'adresser souvent à Dieu pour obtenir de lui la lumière et la force nécessaires pour accomplir le bien. Le Psalmiste prie ainsi dans le Psaume 119: "Enseigne-moi, Yahvé, la voie de tes volontés, je la veux garder en récompense. Fais-moi comprendre et que je garde ta loi, que je l'observe de tout coeur. Guide-moi au chemin de tes commandements, car j'ai là mon plaisir [...] Libère mes yeux des images de rien, vivifie-moi par ta parole" (vv. Ps Ps 119,33-35 Ps Ps 119,37).


4. Dans l'expérience religieuse universelle, et en particulier dans celle qui est transmise par la Bible, nous trouvons donc la conscience de la primauté de Dieu, qui se met à la recherche de l'homme pour le conduire sur l'horizon de sa lumière et de son mystère. Au commencement, il y a la Parole qui déchire le silence du néant, la "bonne volonté" de Dieu (Lc 2,14) qui n'abandonne jamais la créature à elle-même.

Certes, ce début absolu n'efface pas la nécessité de l'action humaine, il n'élimine pas l'engagement d'une réponse de la part de l'homme, qui est invité à se laisser atteindre par Dieu et à lui ouvrir la porte de sa vie, mais qui possède également la possibilité de se fermer à ces invitations. A ce propos, la parole placée par l'Apocalypse dans la bouche du Christ est merveilleuse: "Voici, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi" (Ap 3,20). Si le Christ ne s'acheminait pas sur les routes du monde, nous resterions solitaires dans notre horizon restreint. Il faut donc lui ouvrir la porte, pour qu'il vienne à notre table, dans une communion de vie et d'amour.


5. L'itinéraire de la rencontre entre Dieu et l'homme se déroulera sous le signe de l'amour. D'une part, l'amour divin trinitaire est prévenant, il nous entoure, nous ouvre constamment la route qui conduit à la maison paternelle. Là, le Père nous attend pour nous donner son baiser, comme dans la parabole évangélique du "fils prodigue", ou mieux du "Père miséricordieux" (cf. Lc Lc 15,11-32). De l'autre, l'amour fraternel nous est demandé comme réponse à l'amour de Dieu: "Bien-aimés, - nous admoneste en effet Jean dans sa première Epître - si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres [...] Dieu est Amour: celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui" (1Jn 4,11 1Jn 4,16). De l'étreinte de l'amour divin et de l'étreinte humaine fleurissent le salut, la vie et la joie éternelle.

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 5 juillet 2000, se trouvaient les groupes suivants auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Groupe du diocèse de Cambrai; pèlerins des diocèses d'Autun et d'Annecy; paroisse Saint-Laurent, de Trimbach; paroisse de Contes; pèlerinage des Servants de Messe du diocèse de Cambrai; Association "Etoile Notre-Dame"; Ecole Saint-François de Sales, de Dijon; groupe de Nice.

De Belgique: Groupe de pèlerins.

De Grèce: Groupe oecuménique de pèlerins.

De Syrie: Pèlerinage de l'archevêché arménien catholique d'Alep.

Du Liban: Pèlerins de l'évêché maronite de Saïda.

Du Canada: Groupe d'Indiens  autochtones de la "Communauté Crie" de l'Ecole Wabannuto Eeyou, de la Baie James (Québec).

De Haïti: Groupe du grand séminaire Notre-Dame, de Port-au-Prince.

Chers Frères et Soeurs,

Par des routes mystérieuses, Dieu vient à la rencontre de l’homme, pour le rendre participant de sa vie divine et de sa gloire ; il le cherche inlassablement, tel le pasteur de la parabole de la brebis perdue. Ainsi, l’homme perçoit déjà la présence du Seigneur et sa lumière ; se laissant saisir par une voix qui l’appelle, il se met alors à chercher Dieu.

Dans l’expérience religieuse, le fidèle est invité à se tourner vers Dieu, mais, en même temps, à s’engager librement et de manière responsable dans l’action. L’itinéraire de la rencontre entre Dieu et l’homme se déroule sous l’égide de l’amour. L’amour trinitaire, prévenant, nous ouvre constamment la route menant à la maison du Père et il nous appelle à l’amour fraternel comme réponse à l’amour de Dieu.     
     


Je salue cordialement les pèlerins francophones, notamment les pèlerins du diocèse de Cambrai, le groupe oecuménique venu de Grèce, le pèlerinage du diocèse arménien catholique d’Alep, des fidèles grec-melkites de Saïda avec Monseigneur Kwaïter, le groupe d’Indiens de la Baie James, au Québec, et les séminaristes de Port-au-Prince, en Haïti, ainsi que les jeunes de Dijon. J’adresse un salut particulier aux pèlerins de Corse, jeunes et adultes, venus avec leur évêque, Mgr Lacrampe. Que tous trouvent dans leur démarche jubilaire la force d’être les témoins de l’Evangile de la paix et de la fraternité. Avec la Bénédiction apostolique !




Catéchèses S. J-Paul II 7600