Catéchèses S. J-Paul II 22110

Mercredi 22 novembre 2000

22110
Lecture:
Ep 4,1-6

1. La foi, l'espérance et la charité sont comme trois étoiles qui brillent dans le ciel de notre vie spirituelle pour nous guider vers Dieu. Elles sont, par excellence, les vertus "théologales": elles nous mettent en communion avec Dieu et nous conduisent à Lui. Elles composent un tryptique dont le sommet est la charité, l'agape, chantée de façon remarquable par Paul dans un hymne de la première Epître aux Corinthiens: "Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d'entre elles, c'est la charité" (1Co 13,13).

Dans la mesure où elles animent les disciples du Christ, les trois vertus théologales les poussent à l'unité, selon l'indication des paroles pauliniennes que nous avons écoutées en ouverture: "Il n'y a qu'un Corps [...] un seul Seigneur, une seule foi [...], un seul Dieu et Père" (Ep 4,4-6). En continuant à réfléchir sur la perspective oecuménique abordée dans la précédente catéchèse, nous voulons aujourd'hui approfondir le rôle des vertus théologales sur le chemin qui conduit à la pleine communion avec Dieu Trinité et avec nos frères.


2. Dans le passage mentionné de l'Epître aux Ephésiens, l'Apôtre Paul exalte tout d'abord l'unité de la foi. Cette unité a sa source dans la Parole de Dieu, que toute les Eglises et Communautés ecclésiales considèrent comme une lumière pour leur propres pas sur le chemin de leur histoire (cf. Ps Ps 119,105). Ensemble, les Eglises et Communautés ecclésiales professent la foi en "un seul Seigneur", Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, et en "un seul Dieu et Père de tous" (Ep 4,5 Ep 4,6). Cette unité fondamentale, en même temps que celle constituée par l'unique baptême, ressort clairement des multiples documents du dialogue oecuménique, même lorsque demeurent, sur un point ou sur un autre, des motifs de réserve. C'est ainsi que l'on lit, par exemple, dans un document du Conseil oecuménique des Eglises: "Les chrétiens croient que l'unique "vrai Dieu", qui s'est fait connaître à Israël, s'est révélé de façon suprême en "celui qu'il a envoyé", Jésus-Christ (Jn 17,3); qu'en Christ, Dieu a réconcilié le monde avec lui (2Co 5,19) et que, à travers son Esprit Saint, Dieu apporte une vie nouvelle et éternelle à tous ceux qui, à travers le Christ, se remettent à lui" (CEC, Confesser une seule foi, 1992, n. 6).

Toutes ensemble, les Eglises et Communautés ecclésiales font référence aux antiques Symboles de la foi et aux définitions des premiers Conciles oecuméniques. Cependant, demeurent certaines divergences doctrinales qu'il faut surmonter, afin que le chemin de l'unité de la foi parvienne à la plénitude indiquée par la promesse du Christ: "Elles écouteront ma voix; et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur" (Jn 10,16).


3. Paul, dans le texte de l'Epître aux Ephésiens que nous avons choisi comme emblème de notre rencontre, parle également d'une seule espérance à laquelle nous avons été appelés (cf. Ep Ep 4,4). Il s'agit d'une espérance qui s'exprime dans l'engagement commun, à travers la prière et une cohérence de vie active, pour l'avènement du Royaume de Dieu. Au sein de ce vaste horizon, le mouvement oecuménique s'est orienté vers des buts fondamentaux qui se mêlent entre eux, comme objectifs d'une unique espérance: l'unité de l'Eglise, l'évangélisation du monde, la libération et la paix dans la communauté humaine. Le chemin oecuménique a également tiré profit du dialogue avec les espérances terrestres et humanistes de notre temps, et également avec l'espérance cachée, apparemment vaincue, des "sans espérance". Face à ces multiples expressions de l'espérance de notre époque, les chrétiens, bien que connaissant des tensions entre eux et éprouvés par la division, ont été poussés à découvrir et à témoigner "une raison commune d'espérance" (CEC, Commission "Faith and Order" Sharing in One Hope, Bangalore 1978), en reconnaissant dans le Christ le fondement indestructible. Un poète français a écrit: "Espérer est une chose difficile... se désespérer est ce qui est facile et c'est la grande tentation" (Charles Péguy, Le portique des mystères de la seconde vertu, éd. de la Pléiade, p. 538). Mais, pour nous chrétiens, demeure toujours valable l'exhortation de saint Pierre à rendre raison de l'espérance qui est en nous (cf. 1P 3,15).


4. Au sommet des trois vertus théologales se trouve l'amour, que Paul compare presque à un lien en or qui rassemble en parfaite harmonie toute la communauté chrétienne: "Et puis, par dessus tout, la charité, en laquelle se noue la perfection" (Col 3,14). Le Christ, dans la prière solennelle pour l'unité des disciples, en révèle le substrat théologique profond: "Que l'amour dont tu m'as aimé (ô Père) soit en eux et moi en eux" (Jn 17,26). C'est précisément cet amour, accueilli et cultivé, qui compose en un unique corps l'Eglise, comme nous l'indique encore Paul: "Mais, vivant selon la vérité et dans la charité, nous grandirons de toutes manières vers Celui qui est la Tête, le Christ, dont le corps tout entier reçoit concorde et cohésion par toutes sortes de jointures qui le nourrissent et l'actionnent selon le rôle de chaque partie, opérant ainsi sa croissance et se construisant lui-même, dans la charité" (Ep 4,15-16).


5. L'objectif de la charité et, dans le même temps, sa source intarissable, est l'Eucharistie, communion avec le corps et le sang du Seigneur, anticipation de l'intimité parfaite avec Dieu. Malheureusement, comme je l'ai rappelé dans les précédentes catéchèses, dans les relations entre les chrétiens divisés, "à cause des divergences dans la foi, il n'est pas encore possible de concélébrer la même liturgie eucharistique. Nous aussi, nous avons le désir ardent de célébrer ensemble l'unique Eucharistie du Seigneur, et ce désir devient déjà une louange commune et même une imploration. Ensemble, nous nous tournons vers le Père et nous le faisons toujours plus "d'un seul coeur"" (Ut unum sint UUS 45). Le Concile nous a rappelé que "ce projet sacré, la réconciliation de tous les chrétiens dans l'unité d'une seule et unique Eglise du Christ, dépasse les forces et les capacités humaines". Nous devons donc placer toute notre espérance "dans la prière du Christ pour l'Eglise, dans l'amour du Père à notre égard, et dans la puissance du Saint Esprit" (Unitatis redintegratio UR 24).

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 22 novembre 2000, se trouvaient les groupes suivants auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De divers pays: Groupe de Soeurs de l'Union internationale des Supérieures générales.

De France: Pèlerins du diocèse de Nantes, avec Mgr Georges Soubrier; pèlerins du diocèse de Tours; paroisses de Hillecourt, de Ludre, de Richard Mesnil; groupes d'Armentières; d'Aix-en-Provence; Société internationale de recherche et d'étude du Rachis.

Chers Frères et Soeurs,

Sur le chemin qui conduit à la communion avec Dieu et avec nos frères, trois étoiles brillent dans le ciel de notre vie spirituelle : la foi, l’espérance et la charité. Ces vertus théologales poussent les chrétiens vers l’unité tant désirée : “Un seul corps, [...] un seul Seigneur, un seul Dieu et Père de tous” (Ep 4,4-6).

Les Eglises et Communautés ecclésiales professent la foi au Christ, vrai Dieu et vrai homme, se référant aux symboles antiques et aux définitions des premiers Conciles, comme cela apparaît dans les documents oecuméniques. Bien qu’il demeure des divergences doctrinales à dépasser, les chrétiens sont appelés à rendre compte de l’espérance qui est en eux. Animés par la charité “en laquelle se noue la perfection” (Col 3,14), les fidèles du Christ aspirent à l’unité pour laquelle Jésus a prié. C’est dans l’Eucharistie que se trouve la source de la charité : nous ne pouvons pas encore la célébrer ensemble, mais nous plaçons notre espérance “dans la prière du Christ pour l’Eglise, dans l’amour du Père envers nous, dans la puissance du Saint-Esprit” (Unitatis Redintegratio, UR 24).

Je salue cordialement les francophones présents à cette audience. Je suis heureux d’accueillir les pèlerins du diocèse de Nantes, avec leur Evêque, Mgr Soubrier, ainsi que des membres de l’Eglise syro-catholique venus à Rome célébrer leur jubilé. Mon salut rejoint également les membres de la Société internationale de Recherche et d’Etude du Rachis. Que votre pèlerinage soit une occasion de vivre davantage en communion avec le Christ et son Eglise ! Je vous bénis tous de grand coeur.



Mercredi 29 Novembre 2000

29110 Lecture: Ap 7,4 Ap 7,9-10

1. La fresque grandiose de l'Apocalypse, qui vient d'être évoquée, nous présente non seulement le peuple d'Israël, représenté de façon symbolique par les douze tribus, mais également la foule immense des peuples de toute terre et culture, entièrement enveloppés dans la robe blanche de l'éternité lumineuse et bienheureuse. C'est à partir de de cette évocation suggestive que je parlerai du dialogue inter-religieux, un thème devenu très actuel à notre époque.

Tous les justes de la terre élèvent leur louange à Dieu, étant parvenus à l'objectif de la gloire, après avoir parcouru la route escarpée et difficile de l'existence terrestre. Ils sont passés "à travers la grande épreuve" et ont obtenu la purification à travers le sang de l'Agneau, "qui a été répandu pour une multitude en rémission des péchés" (Mt 26,28). Tous participent donc à la même source de salut que Dieu a répandu sur l'humanité. En effet, "Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui" (Jn 3,17).


2. Le salut est offert à toutes les nations, comme l'atteste déjà l'alliance avec Noé (cf. Gn Gn 9,8-17), qui témoigne de l'universalité de la manifestation divine et de la réponse humaine dans la foi (cf. Catéchisme de l'Eglise catholique CEC 58). Ensuite, en Abraham, "toutes les familles de la terre pourront se dire bénies" (cf. Gn Gn 12,3). Celles-ci sont en marche vers la ville sainte, pour jouir de cette paix qui changera le visage du monde, lorsque l'on brisera les épées pour en faire des socs de charrue et les lances pour en faire des serpes (cf. Is Is 2,2-5).

On peut lire avec émotion ces paroles chez Isaïe: "L'Egypte servira [le Seigneur] avec Assur [...] - Yahvé Sabaot les bénira: "Béni mon peuple l'Egypte, et Assur l'oeuvre de mes mains, et Israël mon héritage"" (Is 19,23 Is 19,25). "Les princes des peuples s'unissent - chante le Psalmiste -: c'est le Peuple du Dieu d'Abraham. A Dieu sont les pavois de la terre, au plus haut il est monté" (Ps 47,10). Le prophète Malachie sent même s'élever de tout l'horizon de l'humanité comme un souffle d'adoration et de louange vers Dieu: "Mais, du lever au couchant, mon Nom est grand chez les nations, et en tout lieu un sacrifice d'encens est présenté à mon Nom ainsi qu'une offrande pure. Car grand est mon Nom chez les nations! dit Yahvé Sabaot" (Ml 1,11). En effet, le prophète lui-même se demande: "N'avons-nous pas tous un Père unique? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés?" (Ml 2,10).


3. Une certaine forme de foi apparaît donc dans l'invocation à Dieu, même lorsque son visage est "inconnu" (cf. Ac Ac 17,32). Toute l'humanité tend vers l'adoration authentique de Dieu et la communion fraternelle des hommes, sous l'action de "l'Esprit de vérité opérant au-delà des frontières visibles du Corps mystique" (Redemptor hominis RH 6).

Saint Irénée rappelle à ce propos que les alliances établies par Dieu avec l'humanité sont au nombre de quatre: en Adam, en Noé, en Moïse et en Jésus-Christ (cf. Adversus haereses, 3,11,8). Les trois premières tendent de façon idéale vers la plénitude du Christ, elles rythment le dialogue de Dieu avec ses créatures, une rencontre de révélation et d'amour, d'illumination et de grâce que le Fils rassemble en unité, scelle dans la vérité, conduit à la perfection.


4. Sous cette lumière, la foi de tous les peuples débouche sur l'espérance. Celle-ci n'est pas encore illuminée par la plénitude de la révélation, qui la met en rapport avec les promesses divines et en fait une vertu "théologale". Toutefois, les livres sacrés des religions ouvrent à l'espérance dans la mesure où ils ouvrent un horizon de communion divine, où ils définissent pour l'histoire un but de purification et de salut, où ils promeuvent la recherche de la vérité et défendent les valeurs de la vie, de la sainteté et de la justice, de la paix et de la liberté. Avec cette aspiration profonde, qui résiste également face aux contradictions humaines, l'expérience religieuse ouvre les hommes au don divin de la charité et à ses exigences.

C'est dans ce cadre que se situe le dialogue inter-religieux auquel le Concile Vatican II nous a encouragés (cf. Nostra aetate NAE 2). Ce dialogue se manifeste dans l'engagement commun de tous les croyants pour la justice, la solidarité et la paix. Il s'exprime dans les relations culturelles, qui jettent une semence d'idéal et de transcendance dans les terres souvent arides de la politique, de l'économie, de la vie sociale. Il trouve un moment adapté dans le dialogue religieux, dans lequel les chrétiens apportent le témoignage intact de la foi dans le Christ, unique Sauveur du monde. En raison de cette même foi, ils sont conscients que le chemin vers la plénitude de la vérité (cf. Jn Jn 16,13) requiert l'humilité de l'écoute pour saisir et valoriser chaque rayon de lumière, qui est toujours le fruit de l'Esprit du Christ, d'où qu'il vienne.


5. "La mission de l'Eglise consiste à faire croître le Royaume de notre Seigneur et de son Christ dont elle est la servante. Une partie de ce rôle consiste à reconnaître que la réalité originelle de ce Royaume peut également se trouver au-delà des frontières de l'Eglise, par exemple dans le coeur des fidèles d'autres traditions religieuses, dans la mesure où ils vivent des valeurs évangéliques et demeurent ouverts à l'action de l'Esprit" (Conseil pontifical pour le Dialogue inter-religieux et Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, Dialogue et annonce, n. 35). Cela vaut en particulier - comme nous l'a indiqué le Concile Vatican II dans la déclaration Nostra aetate - pour les religions monothéistes du judaïsme et de l'islam. C'est dans cet esprit que, dans la Bulle d'indiction de l'année jubilaire, j'ai formé le voeu suivant: "Puisse le Jubilé favoriser un nouveau pas en avant dans le dialogue réciproque jusqu'à ce qu'un jour, tous ensemble - juifs, chrétiens et musulmans - nous échangions à Jérusalem le baiser de paix" (Incarnationis mysterium, n. 2). Je rends grâce au Seigneur de m'avoir donné, au cours de mon récent pèlerinage dans les Lieux Saints, la joie de ce salut, promesse de relations empreintes d'une paix toujours plus profonde et universelle.

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 29 novembre 2000, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De différents pays: Groupe de Religieuses de l'Union romaine de l'Ordre de Sainte-Ursule.

De France: Pèlerinage du diocèse de Versailles, avec Mgr Jean-Charles Thomas.

Chers Frères et Soeurs,

Parvenus dans la gloire du ciel, tous les justes de la terre feront monter leur louange à Dieu. Purifiés par le sang du Christ, "versé pour la multitude en rémission des péchés" (Mt 26,28), ils auront part à la source du salut offert par Dieu à toutes les nations. Cette évocation suggestive du livre de l'Apocalypse invite à considérer le dialogue inter-religieux, auquel le Concile Vatican II nous as encouragés. Toute l'humanité tend vers l'adoration authentique de Dieu et vers la communion fraternelle entre les hommes. Dans cette perspective, tous les peuples sont invités à vivre la charité et ses exigences. Le dialogue inter-religieux s'exprime par l'engagement commun de tous les croyants pour la justice, la solidarité et la paix, dans toutes les sphères de la société. "Puisse le Jubilé favoriser un nouveau pas en avant dans le dialogue réciproque jusqu'à ce qu'un jour, tous ensemble - juifs, chrétiens et musulmans - nous échangions à Jérusalem le baiser de paix" (Incarnationis mysterium, n. 2) !

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, notamment les fidèles du diocèse de Versailles avec leur évêque, Mgr Thomas, et le groupe de religieuses de l'Union romaine de l'Ordre de Sainte-Ursule. Que votre pèlerinage jubilaire ravive votre foi et fasse de vous des témoins du Christ ressuscité et des artisans de paix au milieu de vos frères ! A tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi 6 décembre 2000

61200
  Lecture: Mt 13,31-3


1. En cette année du grand Jubilé, le thème de fond de nos catéchèses est la gloire de la Trinité, telle qu'elle nous a été révélée dans l'histoire du Salut. Nous avons réfléchi sur l'Eucharistie, célébration la plus élevée du Christ présent sous les humbles signes du pain et du vin. Nous voulons à présent consacrer plusieurs catéchèses à l'engagement qui nous est demandé, afin que la gloire de la Trinité resplendisse pleinement dans le monde.

Et notre réflexion commence à partir de l'Evangile de Marc, dans lequel nous lisons: "Jésus vint en Galilée, proclamant l'Evangile de Dieu et disant: "Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche: repentez-vous et croyez à l'Evangile"" (Mc 1,14-15). Telles sont les premières paroles que Jésus prononce devant la foule: elles contiennent le coeur de son Evangile d'espérance et de salut, l'annonce du Royaume de Dieu. A partir de ce moment, comme le rapportent les évangélistes, "Il parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute langueur parmi le peuple" (Mt 4,23 cf. Lc Lc 8,1). Les apôtres marchent dans son sillage, ainsi que Paul, l'Apôtre des nations, appelé à "annoncer le Royaume de Dieu" parmi les nations jusqu'à la capitale de l'empire romain (cf. Ac Ac 20,25 Ac 28,23 Ac 28,31).


2. Avec l'Evangile du Royaume, le Christ se relie aux Saintes Ecritures qui, à travers l'image royale, célèbrent la domination de Dieu sur le cosmos et sur l'histoire. C'est ainsi que nous lisons dans les Psaumes: "Dites chez les païens: "Yahvé règne". Le monde est stable, point ne bronchera. Sur les peuples il prononce avec droiture" (Ps 96,10). Le Royaume est, donc, l'action efficace mais mystérieuse que Dieu accomplit dans l'univers et dans l'enchevêtrement de l'histoire humaine. Il réussit à vaincre l'opposition du mal par la patience, et non par la force et le bruit.

C'est pourquoi le Royaume est comparé par Jésus au grain de moutarde, la plus petite de toutes les semences, cependant destinée à devenir un arbre touffu (cf. Mt Mt 13,31-32), ou à la graine qu'un homme a déposée dans la terre: "nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment" (Mc 4,27). Le Royaume est grâce, amour de Dieu pour le monde, source de sérénité et de confiance pour nous: "Sois sans crainte petit troupeau - dit Jésus -, car votre Père s'est complu à vous donner le Royaume" (Lc 12,32). Les craintes, les inquiétudes, les cauchemars disparaissent, car le Royaume de Dieu est parmi nous dans la personne du Christ (cf. Lc Lc 17,21).


3. Toutefois, l'homme n'est pas un témoin inactif de l'entrée de Dieu dans l'histoire. Jésus nous invite à "chercher" attentivement "le Royaume de Dieu et sa justice" et à faire de cette recherche notre souci principal (Mt 6,33). A ceux qui "pensaient que le Royaume de Dieu allait apparaître à l'instant même" (Lc 19,11), il prescrivit une attitude active au lieu d'une attitude passive, en leur racontant la parabole des dix mines à faire fructifier (cf. Lc Lc 19, 12, 27). Pour sa part, l'Apôtre Paul déclare que "le règne de Dieu n'est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint" (Rm 14,17) et il invite de façon pressante les fidèles à mettre leurs membres au service de la justice en vue de la sanctification (cf. Rm Rm 6,13 Rm Rm 6,19).

La personne humaine est donc appelée à coopérer avec ses mains, son esprit et son coeur à l'avènement du Royaume de Dieu dans le monde. Cela est en particulier vrai pour ceux qui sont appelés à l'apostolat, et qui sont, comme le dit Paul, "coopérateurs du Royaume de Dieu" (cf. Col Col 4,11), mais cela est également vrai de toute personne humaine.


4. Dans le Royaume entrent les personnes qui ont choisi la voie des béatitudes évangéliques, en vivant comme "des pauvres en esprit", en étant détachées des biens matériels, pour relever les derniers de la terre de la poussière de leur humiliation. "Dieu n'a-t-il pas choisi les pauvres selon le monde - se demande Jacques dans son Epître - comme riches dans la foi et héritiers du Royaume qu'il a promis à ceux qu'il aime?" (Jc 2,5). Dans le Royaume entrent ceux qui supportent avec amour les souffrances de la vie: "Il nous faut passer par bien des tribulations pour entrer dans le Royaume de Dieu" (Ac 14,22 cf. 2Th 1,4-5), où Dieu lui-même "essuiera toute larme de leurs yeux: de mort, il n'y en aura plus; de pleur, de cri et de peine, il n'y en aura plus" (Ap 21,4). Dans le Royaume entrent ceux qui ont le coeur pur et qui choisissent la voie de la justice, c'est-à-dire de l'adhésion à la volonté de Dieu, comme nous exhorte saint Paul: "Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas du Royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas! Ni impudiques, ni idolâtres, ni adultères, ni cupides, pas plus qu'ivrognes, insulteurs ou rapaces, n'hériteront du Royaume de Dieu" (1Co 6,9-10 cf. 1Co 15,50 Ep 5,5).


5. Tous les justes de la terre, même ceux qui ignorent le Christ et son Eglise et qui, sous l'influence de la grâce, cherchent Dieu d'un coeur sincère (cf. Lumen gentium LG 16), sont donc appelés à édifier le Royaume de Dieu, en collaborant avec le Seigneur qui en est le premier et le plus important artisan. C'est pourquoi nous devons nous remettre entre ses mains, à sa Parole, à sa direction, comme des enfants manquant d'expérience qui ne trouvent la sécurité que dans leur Père: "Quiconque n'accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant - a dit Jésus - n'y entrera pas" (Lc 18,17).

Dans cet état d'esprit, nous devons faire nôtre l'invocation suivante: "Que ton Règne vienne!". Une invocation qui, au cours de l'histoire de l'humanité, s'est élevée de nombreuses fois au ciel comme un grand souffle d'espérance: "Vegna vêr noi la pace del tuo regno", s'exclame Dante dans sa paraphrase du Notre Père (Purgatoire XI, 7). Une invocation qui oriente le regard vers le retour du Christ et qui alimente le désir de la venue finale du Royaume de Dieu. Ce désir ne détourne cependant pas l'Eglise de sa mission dans ce monde, au contraire, il l'engage davantage (cf. Catéchisme de l'Eglise catholique CEC 2818), dans l'attente de pouvoir franchir le seuil du Royaume, dont l'Eglise est le germe et le début (cf. Lumen gentium LG 5), lorsque celui-ci parviendra dans le monde en plénitude. Alors, nous assure Pierre dans sa deuxième Epître, "c'est ainsi que vous sera largement accordée par surcroît l'entrée dans le Royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ" (2P 1,11).

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Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 6 décembre 2000, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en français:

De France: Groupe de pèlerins.

De Belgique: Groupe de pèlerins.

De Syrie: Groupe de pèlerins arméniens.

Chers Frères et Soeurs,

Avec le temps de l’Avent, nous sommes appelés de manière renouvelée à "chercher d’abord le Royaume de Dieu et sa justice" ( Mt Mt 6,33) ; il est une présence humble et discrète, que Jésus lui-même compare à la graine de moutarde, la plus petite de toutes les semences du potager (cf. Mt Mt 13,31), une présence cachée, comme le levain enfoui dans la pâte (cf. Mt Mt 13,33), une présence mystérieusement agissante, pour le bien de tous les hommes, car "il en est du Règne de Dieu comme d’un homme qui jette le grain dans son champ : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment" (Mc 4,26-27).

Le Règne de Dieu, dont nous appelons la venue chaque jour dans la prière du Seigneur, nous ne devons pas l’attendre passivement. Nous devons le chercher avec toute l’énergie de notre désir, en accueillant avec confiance - à la manière d’un enfant (cf. Lc Lc 18,17) - la Parole de Dieu, en vivant les Béatitudes et en nous mettant tous les jours au service de la justice et de la paix, pour préparer vraiment les chemins du Seigneur (cf Is 40,3).

Je salue cordialement les francophones présents à cette audience, en particulier les pèlerins français, les pèlerins belges de Bruxelles et les pèlerins arméniens venus de Syrie. Que votre pèlerinage jubilaire vous tourne vers le Royaume qui vient, qu’il fasse de vous de bons ouvriers de l’Evangile du salut ! À tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Mercredi 13 décembre 2000: La valeur de l'engagement dans les réalités temporelles

13120 (Lecture: Gn 1,26-28)

1. L'Apôtre Paul affirme que "notre cité se trouve dans les cieux" (Ph 3,20), mais il n'en conclut pas que nous pouvons attendre passivement l'entrée dans la cité; au contraire, il nous exhorte à nous engager activement. "Ne nous lassons pas de faire le bien - écrit-il - ; en son temps viendra la récolte, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, tant que nous en avons l'occasion, pratiquons le bien à l'égard de tous et surtout de nos frères dans la foi" (Ga 6,9-10).

La révélation biblique et la plus grande sagesse philosophique soulignent de façon unanime que, d'un côté, l'humanité est tendue vers l'infini et l'éternité et, de l'autre, qu'elle est solidement plantée sur la terre, au milieu des coordonnées du temps et de l'espace. Il existe un objectif transcendant à atteindre, mais à travers un parcours qui se développe sur la terre et dans l'histoire. Les paroles de la Genèse sont lumineuses: la créature humaine est liée à la poussière de la terre, dans le même temps elle possède un "souffle" qui l'unit directement à Dieu (cf. Gn Gn 2,7).

2. C'est encore la Genèse qui affirme que l'homme, sorti des mains divines, fut "établi dans le jardin de l'Eden pour le cultiver et le garder" (Gn 2,15). Les deux verbes du texte original hébraïque sont ceux utilisés ailleurs pour indiquer également le fait de "servir" Dieu et d'"observer" sa parole, c'est-à-dire l'engagement d'Israël à l'égard de l'alliance avec le Seigneur. Cette analogie semble suggérer qu'une alliance primordiale unit le Créateur à Adam et à chaque créature humaine, une alliance qui s'accomplit dans l'engagement d'emplir la terre, en soumettant et en dominant les poissons de la mer et les oiseaux du ciel et chaque être qui rampe sur la terre (cf. Gn Gn 1,28 Ps 8,7-9).

Malheureusement, l'homme accomplit souvent cette mission qui lui est confiée par Dieu non comme un artisan sage, mais comme un tyran despotique. A la fin, il se retrouve dans un monde ruiné et hostile, dans une société éclatée et déchirée, comme nous l'enseigne encore la Genèse dans la grande fresque du troisième chapitre, où elle décrit la rupture de l'harmonie de l'homme avec son semblable, avec la terre et avec le Créateur lui-même. C'est le fruit du péché originel, c'est-à-dire de la rébellion qui eut lieu dès le début contre le projet que Dieu avait confié à l'humanité.

3. Nous devons donc, avec la grâce du Christ Rédempteur, faire à nouveau nôtre le dessein de paix et de développement, de justice et de solidarité, de transformation  et  de  valorisation des réalités terrestres et temporelles, obscurci dans les premières pages de la Bible. Nous devons poursuivre la grande aventure de l'humanité dans le domaine de la science et de la technique, en explorant les secrets de la nature. Il faut développer - à travers l'économie, le commerce et la vie sociale - le bien-être, la connaissance, la victoire sur la misère et sur toute forme d'humiliation de la dignité humaine.

L'oeuvre créatrice est, dans un certain sens, déléguée par Dieu à l'homme, afin qu'elle soit poursuivie dans les extraordinaires entreprises de la science et de la technique, ainsi que dans l'engagement des travailleurs, des chercheurs, des personnes qui, grâce à leur esprit et à leurs mains, cherchent à "cultiver et à conserver" la terre et à rendre plus solidaires les hommes et les femmes entre eux. Dieu n'est pas absent de sa création, il a même "couronné de gloire et de beauté l'homme", en le rendant presque, à travers son autonomie et sa liberté, son représentant dans le monde et dans l'histoire (cf. Ps Ps 8,6-7).

4. Comme le dit le Psalmiste, au matin "l'homme sort pour son ouvrage, faire son travail jusqu'au soir" (Ps 104,23). Dans ses paraboles, le Christ valorise lui aussi cette oeuvre de l'homme et de la femme dans les champs et sur la mer, dans les maisons et dans les assemblées, dans les tribunaux et sur les marchés. Il l'assume pour illustrer de façon symbolique le mystère du Royaume de Dieu et de sa réalisation progressive, tout en étant conscient que ce travail est parfois rendu vain par le mal et par le péché, par l'égoïsme et par l'injustice. La présence mystérieuse du Royaume dans l'histoire soutient et vivifie l'engagement du chrétien dans ses tâches terrestres.

Engagés dans cette oeuvre et dans cette lutte, les chrétiens sont appelés à collaborer avec le Créateur pour réaliser sur la terre une "maison de l'homme" plus conforme à sa dignité et au dessein divin, une maison dans laquelle "amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent" (Ps 85,11).

5. Sous cette lumière, je voudrais reproposer à votre méditation les pages que le Concile Vatican II a consacrées, dans la Constitution pastorale Gaudium et spes (cf. cc. III et IV), à "l'activité humaine dans l'univers" et au "rôle de l'Eglise dans le monde de ce temps". "Pour les croyants - enseigne le Concile - une chose est certaine: considérée en elle-même, l'activité humaine, individuelle et collective, ce gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s'acharnent à améliorer leurs conditions de vie, correspond au dessein de Dieu" (GS 34).

La complexité de la société moderne rend toujours plus difficile l'engagement d'animer les structures politiques, culturelles, économiques et technologiques qui sont souvent sans âme. Dans ce contexte difficile et prometteur, l'Eglise est appelée à reconnaître  l'autonomie des réalités terrestres (cf. GS, GS 36), mais également à proclamer de façon efficace "la priorité de l'éthique sur la technique, le primat de la personne sur les choses, la supériorité de l'esprit sur la matière" (Congrégation pour l'Education catholique, En ces dernières décennies, 30 décembre 1988, n. 44). Ce n'est qu'ainsi que s'accomplira l'annonce de Paul: "La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu [...] avec l'espérance d'être elle aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu" (Rm 8,19-21).
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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, notamment le groupe de fidèles du diocèse de Carcassonne, et les religieuses de la Congrégation de Saint-Thomas de Villeneuve. Que votre pèlerinage jubilaire à Rome, en ce temps de l’Avent, ravive votre foi et ouvre votre coeur à l’espérance, pour accueillir l’Emmanuel, le Prince de la Paix! À tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.

                  

Mercredi 20 décembre 2000

20120 1. "O clef de David, qui ouvre les portes du Royaume des cieux: viens, et libère celui qui gît dans les ténèbres du mal".

C'est avec cette invocation que la liturgie nous invite à prier aujourd'hui, en tournant le regard vers Celui qui naît pour racheter l'humanité. Nous sommes désormais proches de Noël et l'imploration du peuple en attente devient plus intense: "Viens, Seigneur Jésus", viens libérer "celui qui gît dans les ténèbres du mal"!

Nous nous apprêtons à commémorer l'événement qui se trouve au coeur de l'histoire du salut: l'incarnation du Fils de Dieu, venu habiter parmi nous pour racheter chaque créature humaine, à travers sa mort sur la Croix. Dans le mystère de Noël, le mystère pascal est déjà présent; dans la nuit de Bethléem, nous entrevoyons déjà la veillée de Pâques. La lumière qui illumine la grotte nous renvoie à la splendeur du Christ ressuscité qui vainc les ténèbres du sépulcre.

De plus, il s'agit cette année d'un Noël spécial, le Noël des deux mille ans du Christ: un "anniversaire" important, que nous avons célébré avec l'Année jubilaire, en méditant sur l'événement extraordinaire du Verbe éternel fait homme pour notre salut. Nous nous disposons à revivre avec une foi renouvelée les imminentes festivités de Noël, pour en accueillir en plénitude le message spirituel.

2. A Noël, notre pensée se tourne naturellement vers Bethléem: "Et toi - dit le prophète Michée - (Bethléem), Ephrata, le moindre des clans de Juda, c'est de toi que me naîtra celui qui doit régner sur Israël" (5, 1). A ces paroles font écho celles de l'évangéliste Matthieu. Aux Rois Mages, qui veulent savoir du roi Hérode "Où est le roi des Juifs qui vient de naître?" (
Mt 2,2), les prêtres suprêmes et les scribes du peuple communiquent ce qu'avait écrit l'antique prophète sur Bethléem: "De toi sortira un chef qui sera pasteur de mon peuple Israël" (Mt 2,6).

L'Eglise d'Orient prie ainsi lors de l'office de l'órthros lors de la solennité de Noël: "Bethléem, prépare-toi; chante, ville de Sion; exulte, désert qui as attiré la joie: l'étoile avance pour indiquer le Christ qui va naître à Bethléem; une grotte accueille celui que rien ne peut absolument contenir, et une mangeoire est préparée pour recevoir la vie éternelle" (stichirá idiómela, Anthologion).

3. Au  cours  de  ces  journées, Bethléem devient le lieu vers lequel sont tournés les yeux de tous  les croyants. La représentation de la crèche, que la tradition populaire a diffusée dans chaque lieu de la terre, nous aide à mieux réfléchir sur le message qui, de Bethléem, continue à rayonner pour l'humanité tout entière. Dans une misérable grotte, nous contemplons Dieu qui, par amour, se fait enfant. Il donne à celui qui l'accueille la joie, la réconciliation et la paix aux peuples.

Le grand Jubilé, que nous célébrons, nous invite à ouvrir notre coeur à Celui qui ouvre pour nous "les portes du Royaume des Cieux".

Nous préparer à le recevoir comporte, avant toute autre chose, une attitude de prière intense et confiante. Lui faire place dans notre coeur exige un sérieux engagement à se convertir à son amour.

C'est Lui qui nous libère des ténèbres du mal et qui nous demande d'offrir notre contribution concrète, afin que se réalise son dessein de salut. Le prophète Isaïe le décrit avec des images suggestives: "Jusqu'à ce que [...] le désert devienne un verger /un verger qui fait penser à une forêt. / Dans le désert s'établira le droit / et la justice habitera le verger. / Le fruit de la justice sera la paix / et l'effet de la justice repos et sécurité à jamais" (Is 32,15-17).

C'est ce don que nous devons implorer avec une prière confiante, ce projet que nous sommes appelés à faire nôtre avec une sollicitude constante! Dans le message envoyé aux croyants et aux hommes de bonne volonté pour la prochaine Journée mondiale de la Paix, j'ai souligné que: "Sur le chemin vers une meilleure entente entre les peuples, les défis que le monde doit affronter sont encore nombreux" (n. 18) et c'est pourquoi j'ai rappelé que "tous doivent sentir le devoir moral de procéder sans tarder à des choix concrets pour promouvoir la cause de la paix et la compréhension entre les hommes" (Ibid.).

Puisse Noël raviver en chacun la volonté de devenir un constructeur actif et courageux de la civilisation de l'Amour. Ce n'est que grâce à l'apport de tous que la prophétie de Michée et l'annonce qui a retenti lors de la nuit de Bethléem produiront leurs fruits et qu'il sera possible de vivre en plénitude le Noël chrétien.

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Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience. Je suis heureux d’accueillir le pèlerinage de la Conférence épiscopale du Bénin, les jeunes et les professeurs du premier cycle du séminaire d’Ars accompagnés de leur évêque, Mgr Bagnard. Que votre pèlerinage soit une occasion de vivre toujours davantage en communion avec le Christ et son Église ! Je vous bénis tous de grand coeur.





Catéchèses S. J-Paul II 22110