Catéchèses S. J-Paul II 40902

Mercredi 4 septembre 2002: Is 2 La nouvelle ville de Dieu, centre de l'humanité tout entière

40902 Lecture: (Is 2,2 Is 2,3 Is 2,4)

1. La Liturgie quotidienne des Laudes, outre les Psaumes, propose toujours un cantique tiré de l'Ancien Testament. On sait en effet qu'à côté du Psautier, véritable livre de prière d'Israël puis de l'Eglise, il existe une sorte de second "Psautier" présent dans les diverses pages historiques, prophétiques et sapientielles de la Bible. Celui-ci aussi est composé d'hymnes, de suppliques, de louanges et d'invocations, souvent d'une grande beauté et d'une forte intensité spirituelle.

Dans notre pèlerinage en esprit à travers les prières de la Liturgie des Laudes, nous avons déjà rencontré beaucoup de ces chants qui constellent les pages bibliques. Aujourd'hui, nous en examinons un véritablement admirable, oeuvre de l'un des plus grands prophètes d'Israël, Isaïe, qui vécut au VIII siècle avant Jésus-Christ. Il est le témoin d'heures difficiles qu'a connues le royaume de Judée, mais il est aussi le chantre de l'espérance messianique dans un langage poétique très élevé.

2. C'est le cas du Cantique que nous venons d'écouter et qui est placé presque en ouverture de son livre, dans les premiers versets du chapitre 2, précédés par un titre rédigé à une époque postérieure, qui dit ceci: "Vision d'Isaïe, fils d'Amoç, au sujet de Juda et de Jérusalem" (Is 2,1). L'hymne est donc conçu comme une vision prophétique, qui décrit un but vers lequel, avec espérance, tend l'histoire d'Israël. Ce n'est pas pour rien que les premières paroles sont les suivantes: "Dans la suite des temps" (Is 2,2), c'est-à-dire dans la plénitude des temps. Il s'agit donc d'une invitation à ne pas être obsédés par un présent qui est à ce point malheureux, mais à savoir deviner sous la surface des événements quotidiens la présence mystérieuse de l'action divine, qui conduit l'histoire vers un horizon tout à fait différent de lumière et de paix.

Cette "vision" aux résonances messianiques sera reprise plus tard au chapitre 60 de ce même livre, dans un cadre plus large, signe d'une méditation approfondie des paroles essentielles et incisives du prophète, précisément celles du Cantique qui vient d'être proclamé. Le prophète Michée (cf Mi 4,1-3) reprendra le même hymne, malgré un final (cf. Mi Mi 4,4-5) différent de celui de l'oracle d'Isaïe (cf. Is Is 2,5).

3. Au centre de la "vision" d'Isaïe se dresse la montagne de Sion, qui dépassera, en idée, toutes les autres montagnes, puisqu'elle est habitée par Dieu et qu'elle est donc le lieu du contact avec le ciel (cf. 1R 8,22-53). De celle-ci, selon l'oracle d'Isaïe 60 1-6, se diffusera une lumière qui déchirera et dissipera les ténèbres, et vers celle-ci se mettront en marche des processions de peuples venus de tous les endroits de la terre.

Ce pouvoir d'attraction de Sion est fondé sur deux réalités qui émanent de la sainte montagne de Jérusalem: la Loi et la Parole du Seigneur. Celles-ci constituent, en vérité, une unique réalité, qui est source de vie, de lumière et de paix, expression du mystère du Seigneur et de sa volonté. Quand les nations arrivent au sommet du mont Sion, où s'élève le temple de Dieu, voilà que s'accomplit ce miracle que l'humanité attend depuis toujours et auquel elle aspire. Les peuples laissent tomber les armes de leurs mains, qui sont ensuite fondues pour être forgées en de pacifiques instruments de travail: les épées sont transformées en socs, les lances en serpes. Ainsi se lève un horizon de paix, de shalôm (cf. Is Is 60,17), comme l'on dit en hébreux, un terme qui est en particulier cher à la théologie messianique. Le rideau tombe finalement et pour toujours sur la guerre et la haine.

4. L'oracle d'Isaïe se conclut par un appel dans la tradition de la spiritualité des chants de pèlerinage à Jérusalem: "Maison de Jacob, allons, marchons à la lumière de Yahvé" (Is 2,5). Israël ne doit pas rester spectateur de cette transformation historique radicale; il ne peut pas se dissocier de l'invitation qui résonne en ouverture sur les lèvres des peuples: "Venez, montons à la montagne de Yahvé" (Is 2,3).

Nous aussi, chrétiens, sommes interpellés par ce cantique d'Isaïe. En le commentant, les Pères de l'Eglise du IV et du V siècle (Basile le Grand, Jean Chrysostome, Théodoret de Cyr, Cyrille d'Alexandrie) voyaient son accomplissement dans la venue du Christ. Ils identifiaient par conséquent avec l'Eglise la "montagne de la maison de Yahvé... établie en tête des montagnes", d'où sortait la Parole du Seigneur et vers laquelle affluaient les peuples païens, dans la nouvelle ère de paix inaugurée par l'Evangile.

5. Déjà, le martyr saint Justin dans sa Première Apologie, écrite vers 153, proclamait l'accomplissement du verset du Cantique qui dit: "de Jérusalem [viendra] la Parole de Yahvé" (cf. Is Is 2,3). Il écrivait: "De Jérusalem vinrent des hommes pour le monde, au nombre de douze; et ceux-ci étaient ignorants; ils ne savaient pas parler, mais grâce à la puissance de Dieu, ils révélèrent à tout le genre humain qu'ils avaient été envoyés par le Christ pour enseigner à tous la Parole de Dieu. Et nous, qui auparavant nous tuions les uns les autres, non seulement nous ne combattons plus les ennemis, mais pour ne pas mentir et ne pas tromper ceux qui nous interrogent, nous mourons volontiers en confessant notre foi dans le Christ" (Première Apologie, 39, 3; in Gli apologeti greci, Rome, 1986, p. 118).

C'est pourquoi, nous, chrétiens, accueillons de manière particulière l'appel du prophète et essayons de jeter les bases de cette civilisation de l'amour et de la paix dans laquelle il n'y ait plus de guerre, ni "de mort, de pleur, de cri et de peine... car l'ancien monde s'en est allé" (Ap 21,4).

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Je suis heureux de saluer les pèlerins de langue française, notamment les Prêtres de Saint-Jacques et leurs familles. Je vous invite tous à oeuvrer pour que se développe la civilisation de l’amour et de la paix, et je vous bénis de grand coeur.



Mercredi 11 septembre 2002 La liberté et la paix naissent de la vérité et de la justice

11092 1. De toutes les parties du monde, d'innombrables personnes tournent aujourd'hui leur pensée vers la ville de New York, où le 11 septembre de l'année dernière, les tours jumelles du World Trade Center se sont écroulées à la suite d'un attentat atroce, emportant dans leur effondrement un grand nombre de nos frères et soeurs innocents.

A un an de distance, nous voulons à nouveau rappeler ces victimes du terrorisme et les confier à la miséricorde de Dieu. Nous désirons dans le même temps renouveler à leurs familles et à leurs proches l'expression de notre proximité spirituelle. Mais nous voulons également interpeller les consciences de ceux qui ont planifié et fait exécuter une dessein aussi barbare et cruel.

A un an du 11 septembre 2001, nous répétons qu'aucune situation d'injustice, aucun sentiment de frustration, aucune philosophie ou religion ne peuvent justifier une telle aberration. Chaque personne humaine a droit au respect de sa vie et de sa dignité, qui sont des biens inviolables. Dieu le dit, le droit international le ratifie, la conscience humaine le proclame, la coexistence civile l'exige.

2. Le terrorisme est et sera toujours une manifestation de férocité inhumaine qui, précisément parce que telle, ne pourra jamais résoudre les conflits entre les êtres humains. L'oppression, la violence armée, la guerre sont des choix qui ne sèment et n'engendrent que la haine et la mort. Seuls la raison et l'amour sont des moyens efficaces pour surmonter et résoudre les différends entre les personnes et les peuples.

Il est toutefois nécessaire et urgent d'accomplir un effort unanime et résolu pour mettre en place de nouvelles initiatives politiques et économiques capables de résoudre les situations scandaleuses d'injustice et d'oppression, qui continuent à affliger tant de membres de la famille humaine, en créant les conditions favorables à l'explosion incontrôlable de la rancoeur. Lorsque les droits fondamentaux sont violés, il est facile de tomber en proie à la tentation de la haine et de la violence. Il faut construire ensemble une culture mondiale de la solidarité, qui redonne aux jeunes l'espérance dans l'avenir.

3. Je voudrais répéter à tous les paroles de la Bible: "Yahvé... vient pour juger la terre; il jugera le monde en justice et les peuples en sa vérité" (
Ps 95,13). Ce n'est que de la vérité et de la justice que peuvent naître la liberté et la paix. Sur ces valeurs, il est possible d'édifier une vie digne de l'homme. En dehors de celles-ci, il n'y a que ruine et destruction.

En ce triste anniversaire, nous élevons notre prière à Dieu afin que l'amour puisse l'emporter sur la haine et, avec l'engagement de toutes les personnes de bonne volonté, que la concorde et la solidarité puissent s'affirmer en chaque lieu de la terre.

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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les séminaristes du diocèse de Moulins, avec Mgr Philippe Barbarin, nouvel archevêque de Lyon.

Soyez tous des artisans de paix, et que Dieu bénisse votre pèlerinage!

La prière du Pape Jean-Paul II


Frères et soeurs, que la mémoire des événements tragiques de l'histoire humaine n'entache pas la bonté et la fidélité de Dieu. Son immuable volonté d'amour et de paix, manifestée dans le Christ mort et ressuscité, est le fondement d'une espérance certaine pour tous les hommes et tous les peuples.

Voici les intentions de prière prononcées successivement en anglais, français, arabe et espagnol:

1. Afin que les victimes de la violence et du terrorisme, et en particulier ceux qui ont été cruellement arrachés à leurs proches il y a un an, puissent être accueillis au banquet de la vie, où il n'y aura plus de larmes, ni deuil ni peur! Nous demandons également que ne manquent pas à ceux qui sont vivants, le réconfort de la foi et le soutien fraternel.

2. Pour l'Eglise, signe et instrument d'unité pour le genre humain, afin que, par la prédication et le témoignage de l'Evangile, elle répande, nourrisse et soutienne l'espérance des hommes de bonne volonté, orientant leurs pas sur les chemins de la justice et de la paix.

3. Pour les croyants de toutes les religions, afin qu'au nom de Dieu, miséricordieux et aimant la paix, ils refusent avec fermeté toute forme de violence et s'engagent à résoudre les conflits à travers un dialogue sincère et patient, respectueux des différentes traditions historiques, culturelles et religieuses.

4. Pour les enfants et les jeunes, qui sont l'espérance du nouveau millénaire, afin que, face à des exemples et des modèles d'authentique dignité humaine, ils soient aidés à construire la civilisation de l'amour et de la paix, dans un monde où l'on défende les droits de tous et où les biens soient distribués avec équité en tous lieux.

Après le chant du "Pater Noster", le Pape a prononcé la prière de conclusion, dont voici le texte:

Père Très Saint, Dieu d'infinie miséricorde, aie pitié des nombreuses injustices qui entachent la conscience du genre humain. Communique au coeur de chaque homme et de chaque femme le souffle puissant de ton Esprit Saint, afin qu'ensemble, jour après jour, ils croissent dans la concorde et forment une grande famille, où tous soient accueillis et reconnus comme tes fils. Nous te le demandons par Jésus-Christ, Fils de la Vierge Immaculée, notre Seigneur, qui vit et règne dans les siècles des siècles.


Mercredi 18 septembre 2002: Ps 95 Dieu, roi et juge de l'univers

18092 Lecture: (Ps 95,1-2 Ps 95,5-6 Ps 95,8-10)a


1. "Dites chez les païens: "Yahvé règne!"". Cette exhortation du Psaume 95 (Ps 95,10), qui vient d'être proclamé, nous donne presque le ton sur lequel se déroule tout l'hymne. En effet, il se situe parmi les psaumes qui sont intitulés les "Psaumes du Seigneur roi", qui comprennent les Psaumes 95-98, en plus du 46 et du 92.

Par le passé, nous avons déjà eu l'occasion d'étudier et de commenter le Psaume 92, et nous savons que ces cantiques sont centrés sur la figure grandiose de Dieu, qui dirige l'univers tout entier et qui gouverne l'histoire de l'humanité.

Le Psaume 95 exalte lui aussi le Créateur des êtres, ainsi que le Sauveur des peuples: grâce à Dieu "le monde est stable, point ne bronchera, sur les peuples il prononce avec droiture" (Ps 95,10). Dans l'original hébreu, le verbe traduit par "juger" signifie, en réalité, "gouverner": nous avons ainsi la certitude que nous ne sommes pas abandonnés aux forces obscures du chaos ou du hasard, mais que nous sommes toujours entre les mains d'un Souverain juste et miséricordieux.

2. Le Psaume commence par une invitation festive à louer Dieu, une invitation qui ouvre immédiatement une perspective universelle: "Chantez à Yahvé, toute la terre!" (Ps 95,1). Les fidèles sont invités à "raconter aux païens sa gloire", pour s'adresser ensuite "à tous les peuples" afin de raconter "ses merveilles" (Ps 95,3). Le Psalmiste interpelle même directement les "familles des peuples" (Ps 95,7), pour inviter à glorifier le Seigneur. Enfin, il demande aux fidèles de dire "chez les païens: "Yahvé règne"" (Ps 95,10), et il précise que le Seigneur vient pour "juger la terre" (Ps 95,10), "les peuples" (Ps 95,13). Cette ouverture à la dimension universelle, de la part d'un petit peuple écrasé entre deux grands empires, est significative. Ce peuple sait que son Seigneur est le Dieu de l'univers et que "[sont] néant, tous les dieux des nations" (Ps 95,5).

Le Psaume est substantiellement composé de deux tableaux. La première partie (cf. Ps Ps 95,1-9) comprend une épiphanie solennelle du Seigneur "dans son sanctuaire" (Ps 95,6), c'est-à-dire dans le temple de Sion. Elle est précédée et suivie par les chants et les rites sacrificiels de l'assemblée des fidèles. Le flux de louanges, face à la majesté divine, s'écoule de façon incessante: "Chantez à Yahvé un chant nouveau... chantez... chantez... bénissez... proclamez son salut... racontez sa gloire... ses merveilles... rapportez à Yahvé gloire et puissance... présentez l'oblation... tremblez devant lui" (Ps 95,1-3 Ps 95,7-9).

Le geste fondamental face au Seigneur roi, qui manifeste sa gloire dans l'histoire du salut, est donc le chant d'adoration, de louange, de bénédiction. Ces attitudes devraient être présentes également au sein de notre liturgie quotidienne et de notre prière personnelle.

3. Au coeur de ce chant choral, nous trouvons une déclaration contre l'idolâtrie. La prière se révèle ainsi comme une voie pour atteindre la pureté de la foi, selon la célèbre affirmation lex orandi, lex credendi: la norme de la véritable prière est également la norme de la foi, elle est une leçon sur la vérité divine. En effet, celle-ci peut précisément être découverte à travers la communion intime avec Dieu, réalisée dans la prière.

Le Psalmiste proclame: "Grand, Yahvé, et louable hautement, redoutable, lui, par-dessus tous les dieux! Néant, tous les dieux des nations. C'est Yahvé qui fit les cieux" (Ps 95,4-5). A travers la liturgie et la prière, la foi est purifiée de toute dégénérescence, les idoles auxquelles on sacrifiait facilement quelque chose de soi-même au cours de la vie quotidienne sont abandonnées, on passe de la peur face à la justice transcendante de Dieu à l'expérience vivante de son amour.

4. Mais nous voilà au deuxième tableau, celui qui s'ouvre par la proclamation de la royauté du Seigneur (cf. Ps Ps 95,10-13). A présent, c'est l'univers qui chante, également à travers ses éléments les plus mystérieux et obscurs, comme la mer, selon l'antique conception biblique: "Joie au ciel! exulte la terre! Que gronde la mer, et sa plénitude! Que jubile la campagne, et tout son fruit, que tous les arbres des forêts crient de joie, à la face de Yahvé, car il vient, car il vient pour juger la terre" (Ps 95,11-13).

Comme le dira saint Paul, la nature, avec l'homme, est "en attente... d'être elle aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu" (Rm 8,19 Rm 8,21).

Arrivés à ce point, nous voudrions faire place à une relecture chrétienne de ce Psaume, effectuée par les Pères de l'Eglise, qui y ont vu une préfiguration de l'Incarnation et de la Crucifixion, signe de la royauté paradoxale du Christ.

5. Ainsi, au début du discours prononcé à Constantinople, à Noël de l'an 379 ou 380, saint Grégoire de Nazianze reprend certaines expressions du Psaume 95: "Le Christ naît, glorifiez-le! Le Christ descend du ciel: allez à sa rencontre! Le Christ est sur la terre: levez-vous! "Chantez à Yahvé, toute la terre" (Ps 95,1), et, pour réunir les deux concepts, "Joie au ciel! exulte la terre!" (Ps 95,11) en raison de celui qui est céleste mais qui est ensuite devenu terrestre" (Homélies sur la nativité, Discours 38, 1, Rome 1983, p. 44).

C'est de cette façon que le mystère de la royauté divine se manifeste dans l'Incarnation. Celui qui règne en "devenant terrestre", règne même précisément dans l'humiliation sur la Croix. Il est significatif que beaucoup d'anciens pères aient lu le verset n. 10 de ce Psaume comme un complément christologique suggestif: "Le Seigneur régna sur le bois".

C'est pourquoi, la Lettre de Barnabé enseignait que "le royaume de Jésus se trouve sur le bois" (VIII, 5: Les Pères apostoliques, Rome 1984, p. 198) et le martyr saint Justin, en citant presque intégralement le Psaume dans sa Première Apologie, concluait en invitant tous les peuples à se réjouir car "le Seigneur régna sur le bois" de la Croix (Les apologistes grecs, Rome 1986, p. 121).

C'est sur ce terrain qu'a fleuri l'hymne du poète chrétien Venance Fortunat, Vexilla regis, dans lequel est exalté le Christ qui règne du haut de la Croix, trône d'amour et non de domination: Regnavit a ligno Deus. En effet, au cours de son existence terrestre, Jésus avait averti: "Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l'esclave de tous. Aussi bien, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude" (Mc 10,43-45).
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Je suis heureux de saluer les pèlerins de langue française présents à cette audience. Soyez des hommes et des femmes de louange, rendant grâce au Seigneur pour tous ses dons ! Je vous bénis de grand coeur.



Mercredi 25 septembre 2002: Ps 84 Notre salut est proche

25092 Ps 84

1. Le Psaume 84 que nous venons de proclamer est un chant joyeux et rempli d'espérance dans l'avenir du salut. Il reflète le moment exaltant du retour d'Israël sur la terre des pères après l'exil babylonien. La vie nationale recommence dans ce foyer bien-aimé, qui avait été éteint et détruit lors de la conquête de Jérusalem par les armées du roi Nabuchodonosor en 586 av. J.-C.

En effet, dans l'original hébreu du Psaume, on entend résonner de façon répétée le verbe shûb, qui indique le retour des déportés, mais qui signifie également un "retour" spirituel, c'est-à-dire la "conversion". La renaissance ne concerne donc pas seulement la nation, mais également la communauté des fidèles, qui avaient ressenti l'exil comme une punition pour les péchés commis et voyaient à présent le retour dans leur patrie et la nouvelle liberté comme une bénédiction divine, due à la conversion qui avait eu lieu.

2. Le Psaume peut être suivi dans son déroulement selon deux étapes fondamentales. La première est rythmée par le thème du "retour", qui comprend toutes les interprétations que nous avons mentionnées.

On célèbre tout d'abord le retour physique d'Israël: "Yahvé..., tu fais revenir les captifs de Jacob" (Ps 84,2); "Fais-nous revenir, Dieu de notre salut... Ne reviendras-tu pas nous vivifier?" (Ps 84,5-7). Il s'agit d'un don précieux de Dieu, qui se soucie de libérer ses fils de l'oppression et qui s'engage pour leur prospérité. "Tu aimes en effet tout ce qui existe... Mais tu épargnes tout, parce que tout est à toi, Maître, ami de la vie" (cf. Sg Sg 11,24-26).

Mais, à côté de ce "retour", qui réunit de façon concrète ceux qui sont dispersés, il y a un autre "retour" plus intérieur et spirituel. Le Psalmiste lui laisse une grande place, en lui attribuant une importance particulière, qui vaut non seulement pour l'antique Israël, mais pour les fidèles de tous les temps.

3. Le Seigneur agit de façon active dans ce "retour", révélant son amour en pardonnant l'iniquité de son peuple, en effaçant tous ses péchés, en retirant son emportement, en mettant fin à sa colère (cf. Ps Ps 84,3-4).

C'est précisément la libération du mal, le pardon des fautes, la purification des péchés qui créent le nouveau Peuple de Dieu. Cela est exprimé à travers une invocation, qui est également entrée dans la liturgie chrétienne: "Fais-nous voir, Yahvé, ton amour, que nous soit donné ton salut" (Ps 84,8).

Mais à ce "retour" de Dieu qui pardonne doit correspondre le "retour", c'est-à-dire la conversion, de l'homme qui se repent. En effet, le Psaume déclare que la paix et le salut sont offerts à "qui revient à lui de tout son coeur" (Ps 84,9). Celui qui se place de façon décidée sur la voie de la sainteté reçoit les dons de la joie, de la liberté et de la paix.

On sait que, souvent, les termes bibliques concernant le péché évoquent le fait de se tromper de route, de manquer l'objectif, de dévier du droit chemin. La conversion est précisément un "retour" sur la voie linéaire qui conduit à la maison du Père, qui nous attend pour nous embrasser, nous pardonner et nous rendre heureux (cf. Lc Lc 15,11-32).

4. Nous arrivons ainsi à la deuxième partie du Psaume (cf. Ps Ps 84,10-14), si chère à la tradition chrétienne. On y décrit un monde nouveau, dans lequel l'amour de Dieu et sa fidélité, comme s'il s'agissait de personnes, s'embrassent; de même, la justice et la paix s'embrassent elles aussi lorsqu'elles se rencontrent. La vérité germe comme lors d'un nouveau printemps et la justice, qui pour la Bible est également salut et sainteté, se présente dans le ciel pour entamer son chemin au milieu de l'humanité.

Toutes les vertus, auparavant chassées de la terre en raison du péché, rentrent à présent dans l'histoire et, en s'entrecroisant, dessinent la carte d'un monde de paix. Miséricorde, vérité, justice et paix deviennent comme les quatre points cardinaux de cette géographie de l'esprit. Isaïe chante lui aussi: "Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s'ouvre et produise le salut, qu'elle fasse germer en même temps la justice. C'est moi, Yahvé, qui ait créé cela" (Is 45,8).

5. Les paroles du Psalmiste, déjà au II siècle avec saint Irénée de Lyon, ont été lues comme une annonce de l'"engendrement du Christ par la Vierge" (Adversus haereses, III, 5, 1). La venue du Christ est, en effet, la source de la miséricorde, l'éclosion de la vérité, la floraison de la justice, la splendeur de la paix.

C'est pourquoi le Psaume, en particulier dans sa partie finale, est relu en liaison avec la nativité par la tradition chrétienne. Voilà comment l'interprète saint Augustin, dans l'un de ses discours pour Noël. Laissons-le conclure notre réflexion. ""La vérité a germé de la terre": le Christ, qui a dit: "Je suis la vérité" (Jn 14,6) est né d'une Vierge. "Et des cieux se penche la justice": celui qui croit en celui qui est né ne se justifie pas lui-même, mais est justifié par Dieu. "La vérité a germé de la terre": car "le Verbe s'est fait chair" (Jn 1,14). "Et des cieux se penche la justice": car "tout don excellent, toute donation parfaite, vient d'en-haut" (Jc 1,17). "La vérité a germé de la terre", c'est-à-dire qu'elle a pris corps de Marie. "Et des cieux se penche la justice": car "Un homme ne peut rien recevoir, si cela ne lui a été donné du ciel" (Jn 3,27)" (Discours, IV/1, Rome 1984, p. 11).

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J’accueille cordialement les pèlerins francophones, en particulier les membres de la section aquitaine de l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale, l’Association «Science-Philosophie-Théologie» de Paris, ainsi que le groupe Saint-Vincent-de-Paul, de Canteleu. Que le Christ Sauveur féconde les efforts de tous les artisans de paix et qu’il les aide à rechercher sans se lasser le Royaume de Dieu et sa justice.



Mercredi 2 octobre 2002: Is 26 Hymne après la victoire

21002 Lecture: (Is 26,1-2 Is 26,4 Is 26,7 Is 26,9)


1. Dans le Livre du prophète Isaïe plusieurs voix convergent, réparties sur une vaste période de temps et toutes attribuées au nom et à l'inspiration de ce grand témoin de la Parole de Dieu, qui vécut au VIII siècle av. J.-C.

A l'intérieur de ce vaste rouleau de prophéties que Jésus déroula lui aussi et lut dans la synagogue de son village, Nazareth (cf. Lc Lc 4,17-19), se trouve une série de chapitres, qui va du 24 au 27, généralement appelée par les chercheurs "la grande apocalypse d'Isaïe". En effet, on rencontrera une autre apocalypse, plus petite, dans les chapitres 34-35. Dans des pages souvent ardentes et riches de symboles, se dessine une puissante description poétique du jugement divin sur l'histoire et l'on exalte l'attente du salut de la part des justes.

2. Souvent, comme ce sera le cas dans l'Apocalypse de Jean, on oppose deux villes antithétiques entre elles: la ville rebelle, incarnée par plusieurs centres historiques de l'époque, et la ville sainte, où se rassemblent les fidèles.

Le Cantique que nous venons d'entendre proclamer, et qui est tiré du chapitre 26 d'Isaïe, est précisément la célébration joyeuse de la ville du salut. Elle se dresse forte et glorieuse, car c'est le Seigneur lui-même qui en a posé les fondations et élevé les murs de défense, la transformant en une demeure sûre et tranquille (cf. Is Is 26,1). Il en ouvre à présent les portes pour accueillir le peuple des justes (cf. Is Is 26,2), qui semblent répéter les paroles du Psalmiste lorsque, devant le temple de Sion, il s'exclame: "Ouvrez-moi les portes de justice, j'entrerai, je rendrai grâce à Yahvé! C'est ici la porte de Yahvé, les justes entreront" (Ps 117,19-20).

3. Celui qui entre dans la ville du salut doit avoir une qualité fondamentale: "l'âme solide... avoir confiance en toi... confier" (cf. Is Is 26,3-4). Il s'agit de la foi en Dieu, une foi solide, basée sur Lui, qui est le "rocher, éternellement" (Is 26,4).

C'est la confiance, déjà exprimée dans la racine d'origine hébraïque de la parole "amen", profession de foi synthétique dans le Seigneur, qui - comme le chantait le roi David - est "ma force, mon roc et ma forteresse, mon libérateur, c'est mon Dieu. Je m'abrite en lui, mon rocher, mon bouclier et ma force de salut, ma citadelle et mon refuge" (Ps 17,2-3 cf. 2S 2S 22,2-3).

Le don que Dieu offre aux fidèles est la paix (cf. Is Is 26,3), le don messianique par excellence, synthèse de la vie dans la justice, la liberté et dans la joie de la communion.

4. Il s'agit d'un don répété avec force, également dans le verset final du Cantique d'Isaïe: "Yahvé, tu nous assures la paix, et même toutes nos oeuvres tu les accomplis pour nous" (Is 26,12). C'est ce verset qui a attiré l'attention des Pères de l'Eglise: dans cette promesse de paix, ils ont entrevu les paroles du Christ qui devaient retentir des siècles plus tard: "Je vous donne ma paix, c'est ma paix que je vous donne" (Jn 14,27).

Dans son Commentaire de l'Evangile de Jean, saint Cyrille d'Alexandrie rappelle que, en donnant la paix, c'est son Esprit lui-même que Jésus donne. Il ne nous laisse donc pas orphelins, mais à travers son Esprit, il reste avec nous. Et saint Cyrille commente: le prophète "implore que nous soit donné l'Esprit divin, grâce auquel nous avons à nouveau été admis dans l'amitié avec Dieu le Père; nous qui, auparavant, étions loin de Lui en raison du péché qui régnait en nous". Le commentaire devient ensuite une prière: "Accorde-nous la paix, ô Seigneur. Alors nous admettrons que nous avons tout, et il nous apparaîtra que rien ne manque à celui qui a reçu la plénitude du Christ. C'est en effet une plénitude de tout bien, que Dieu habite en nous à travers l'Esprit (cf. Col Col 1,19)" (Vol. III, Rome, 1994, p. 165).

5. Jetons un dernier regard au texte d'Isaïe. Il présente une réflexion sur le "sentier du juste" et une déclaration d'adhésion aux justes décisions de Dieu (cf. Is Is 26,8-9). L'image dominante est celle, classique dans la Bible, de la voie, comme l'avait déjà déclaré Osée, un prophète un peu antérieur à Isaïe: "Qui est sage pour comprendre ces choses... Droites sont les voies de Yahvé, les justes y marcheront, mais les infidèles y trébucheront" (Os 14,10).

Dans le Cantique d'Isaïe se trouve une autre composante, qui apparaît très évocatrice, également en raison de l'utilisation liturgique qu'en fait la Liturgie des Laudes. On a, en effet, la mention de l'aube qui est attendue après une nuit passée à la recherche de Dieu: "Mon âme t'a désiré pendant la nuit, oui, au plus profond de moi, mon esprit te cherche" (Is 26,9).

C'est précisément aux portes du jour, lorsque le travail commence et que la vie quotidienne a déjà repris son cours dans les rues de la ville, que le fidèle doit à nouveau s'engager à cheminer "dans les sentiers de tes jugements, Yahvé" (Is 26,8), en espérant en Lui et en sa Parole, unique source de paix.

Sur ses lèvres se présentent alors les paroles du Psalmiste qui, dès l'aurore, professe sa foi: "Dieu, c'est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi... Meilleur que la vie ton amour" (Ps 62,2 Ps 62,4). Son âme ayant repris courage, il peut ainsi affronter la nouvelle journée.

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J’accueille avec joie les pèlerins de langue française, en particulier, les jeunes canadiens du Lycée «Marie de France» de Montréal, ainsi que les élèves de l’école catholique de la rue Blomet de Paris. Je salue particulièrement les ingénieurs du groupe Solvay, réunis à Rome en ces jours, me souvenant de ce que j’ai vécu dans usine du groupe au cours de ma jeunesse. Que le Seigneur rende fructueux votre pèlerinage et fasse grandir en vous l’amour du Seigneur!



Mercredi 9 octobre 2002: Ps 66 Que tous les peuples glorifient le Seigneur

9132 Lecture: (Ps 66,2-4 Ps 66,7-8)

1. La voix de l'antique Psalmiste, qui a élevé un joyeux chant d'action de grâce au Seigneur, vient de retentir. Il s'agit d'un texte bref et important, qui s'ouvre cependant sur un horizon immense, jusqu'à faire participer en esprit tous les peuples de la terre.

Cette ouverture universelle reflète probablement l'esprit prophétique de l'époque qui suivit l'exil babylonien, alors que l'on souhaitait que les étrangers soient eux aussi conduits par Dieu sur le mont saint pour être comblés de joie. Leurs sacrifices et holocaustes auraient été agréables à Dieu, car le temple du Seigneur serait devenue "une maison de prière pour tous les peuples" (Is 56,7).

Egalement dans notre Psaume, le Psaume 66, le choeur universel des nations est invité à s'associer à la louange qu'Israël élève dans le temple de Sion. A deux reprises revient, en effet, cette antienne: "Que les peuples te rendent grâce, ô Dieu, que les peuples te rendent grâce tous" (Ps 66,4 Ps 66,6).

2. Même ceux qui n'appartiennent pas à la communauté choisie par Dieu reçoivent une vocation de Lui: en effet, ils sont appelés à connaître le "chemin" révélé à Israël. Le "chemin" est le plan divin du salut, le royaume de lumière et de paix, à la réalisation duquel les païens sont aussi appelés, invités à écouter la voix de Yahvé (cf. Ps Ps 66,3). De cette écoute obéissante découle la crainte du Seigneur dans "tous les lointains de la terre" (Ps 66,8), une expression qui n'évoque pas tant la peur que le respect plein d'adoration du mystère transcendant et glorieux de Dieu.

3. En ouverture, et en conclusion du Psaume, est exprimé le désir insistant de la bénédiction divine: "Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, faisant luire sur nous sa face... Dieu notre Dieu, nous bénit" (Ps 66,2 Ps 66,7-8).

Il est facile d'entendre dans ces paroles l'écho de la célèbre bénédiction sacerdotale enseignée, au nom de Dieu, par Moïse à Aaron et aux descendants de la tribu sacerdotale: "Que Yahvé te bénisse et te garde! Que Yahvé fasse pour toi rayonner son visage et te fasse grâce! Que Yahvé te découvre sa face et t'apporte la paix!" (Nb 6,24-26).

Selon le Psalmiste, cette bénédiction donnée à Israël sera comme une semence de grâce et de salut qui sera déposée dans la terre du monde entier et de l'histoire, prête à germer et à devenir un arbre touffu.

La pensée se tourne également vers la promesse faite par le Seigneur à Abraham le jour de son élection: "Je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai, je magnifierai ton nom; sois une bénédiction!.. Par toi se béniront tous les clans de la terre" (Gn 12,2-3).

4. Dans la tradition biblique, l'un des effets sensibles de la bénédiction divine est le don de la vie, de la fécondité et de la fertilité.

Dans notre Psaume, on mentionne explicitement cette réalité concrète, précieuse pour l'existence: "La terre a donné son produit" (Ps 66,7). Cette constatation a conduit les chercheurs à relier le Psaume au rite d'action de grâce lors d'une récolte abondante, signe de la faveur divine et témoignage vis-à-vis des autres peuples de la proximité du Seigneur à Israël.

La même phrase a attiré l'attention des Pères de l'Eglise, qui, de l'horizon agricole, sont passés au plan symbolique. Ainsi, Origène a appliqué ce verset à la Vierge Marie et à l'Eucharistie, c'est-à-dire au Christ qui provient de la fleur qui est la Vierge et qui devient ainsi un fruit, de façon à pouvoir être mangé. Dans cette perspective "la terre est la Sainte Vierge Marie, qui vient de notre terre, de notre semence, de cette fange, de cette boue, d'Adam". Cette terre a donné son fruit: ce qu'elle a perdu au paradis, elle l'a retrouvé dans le Fils. "La terre a donné son fruit: elle a tout d'abord produit une fleur... puis cette fleur est devenue un fruit, afin que nous puissions le manger, afin que nous mangions sa chair.

Voulez-vous savoir ce qu'est ce fruit? C'est le Vierge de la Vierge, le Seigneur de la Servante, Dieu de l'homme, le Fils de la Mère, le fruit de la terre" (74 Homélies sur le Livre des Psaumes, Milan 1993, p. 141).

5. Nous concluons par les paroles de saint Augustin qui commente le Psaume. Il identifie le fruit qui a germé sur la terre avec la nouveauté qui se produit dans les hommes grâce à la venue du Christ, une nouveauté de conversion et un fruit de louange à Dieu.

En effet, "la terre est pleine d'épines", explique-t-il. Mais "la main de celui qui déracine s'est approchée, la voix de sa majesté et de sa miséricorde s'est approchée; et la terre a commencé à le louer. Désormais la terre donnera son fruit". Certes, elle ne donnerait pas son fruit "si d'abord elle n'avait pas été irriguée" par la pluie, "si, d'en-haut, n'était pas tout d'abord venue la miséricorde de Dieu". Mais, désormais, nous assistons à un fruit mûr dans l'Eglise, grâce à la prédication des Apôtres: "En envoyant ensuite la pluie à travers ses nuages, c'est-à-dire à travers les Apôtres qui ont annoncé la vérité, "la terre a donné son fruit" plus abondamment, et cette moisson a désormais rempli le monde entier"

(Commentaires sur les Psaumes, II, Rome 1970, p. 551).

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Je salue cordialement les pèlerins de langue française et je les invite à mettre la louange de Dieu au centre de leur prière. Je salue en particulier les membres de l'Equipe nationale de l'Action catholique des Enfants, les pèlerins de Roanne et les Servants de Messe venus du Jura suisse.

Appel pour la paix en Côte d'Ivoire


Du continent africain, déjà durement éprouvé par les catastrophes naturelles et les conflits, continuent de nous parvenir des nouvelles inquiétantes concernant la Côte-d'Ivoire, qui court le risque de voir compromis le bien fondamental de la paix.

Je vous invite à vous unir à ma prière, afin que le Seigneur inspire à tous des intentions de réconciliation et soutienne les efforts de la Communauté internationale, en particulier ceux de l'Unité africaine, visant à favoriser le dialogue. Prions, en chantant le Notre Père en latin.




Catéchèses S. J-Paul II 40902