Augustin miroir Ecriture - CHAPITRE 28. PRÉCEPTES TIRÉS DE L'ÉVANGILE SELON SAINT JEAN.

CHAPITRE 28. PRÉCEPTES TIRÉS DE L'ÉVANGILE SELON SAINT JEAN.


Jn 5,44: «Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez la gloire l'un de l'autre, et ne recherchez point la gloire qui vient de Dieu seul?»
Plus loin, Jn 8,11 «Et Jésus lui dit: Ni moi je ne te condamnerai pas: Va, et ne pèche plus.» Un peu après, Jn 8,31: «Pour vous, si vous demeurez dans ma parole, vous serez vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres.» Un peu plus bas, 34: «En vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché.» Ailleurs, 51: «En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un. garde ma parole, il ne verra jamais la mort.»
Plus loin, Jn 12,25: «Celui qui aime son âme la perdra, et celui qui hait son âme en ce monde la conserve pour la vie éternelle. Si quelqu'un me sert, qu'il me suive, et où je suis, là sera aussi mon serviteur.. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera.» Ailleurs, Jn 12,45: «Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu.»
Ailleurs, Jn 13,13: «Vous m'appelez vous-mêmes Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi votre Maître et votre Seigneur, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné l'exemple, afin que comme je vous ai fait, vous fassiez ainsi vous-même.» Un peu plus bas, Jn 13,34: «Je vous donne un commandement nouveau; c'est que vous vous aimiez les uns les autres; mais quo vous vous aimiez les uns les autres comme je, vous ai aimés. C'est en cela que tous reconnaîtrons que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres.»
Plus loin, Jn 14,15: «Si vous m'aimez, gardez mes commandements.» Un peu plus bas, Jn 14,21: «Celui qui a mes commandements et les garde, c'est celui-là qui m'aime. Or celui qui m'aime sera aimé de mon Père, et moi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui.» Trois versets plus bas, Jn 14,23: «Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure en lui. Celui qui ne m'aime point, ne garde point mes paroles.» Plus loin, Jn 15,4: «Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut porter de fruit par lui-même, s'il ne demeure uni à la vigne; ainsi ni vous non plus, si vous ne demeurez en moi. Moi, je suis la vigne, vous les sarments; celui qui demeure en moi, et moi en lui, portera beaucoup de fruits, parce que sans moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il sera jeté dehors comme le sarment; il sèchera et on le ramassera, et on le jettera au feu et il brûlera. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous de manderez tout ce que vous voudrez, et il vous sera fait. C'est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruits, et que vous deveniez rues disciples. Comme mon l'ère m'a aimé, moi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi-même j'ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. Voici mon commandement, c'est que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. Personne n'a un plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis.» Et un peu après, Jn 14,17: «Ce que je vous commande, c'est que vous vous aimiez les uns les autres.»
Tels sont les passages des Evangiles que j'ai cru devoir insérer dans ce recueil. On a pu remarquer que les trois Evangélistes, saint Matthieu, saint Marc et saint Luc nous ont tracé un plus grand nombre de règles de vie: c'est qu'ils ont surtout mis en relief la vie active. Saint Jean s'est attaché davantage à la vie contemplative; aussi son Evangile, supérieur aux autres par l'élévation des idées, nous offre beaucoup moins de préceptes moraux.
Nous passons au livre intitulé les Actes des Apôtres et nos citations y seront en très-petit nombre. C'est en effet l'histoire de l'établissement de notre foi, où l'auteur s'est attaché à rapporter les faits plutôt que les préceptes.




CHAPITRE XXIX. PRÉCEPTES TIRÉS DES ACTES DES APOTRES.


Ac 15,19. Saint Jacques dans son discours dit ceci: «C'est pourquoi, moi je juge qu'on ne doit pas inquiéter ceux d'entre les Gentils qui se convertissent à Dieu, mais leur écrire qu'ils s'abstiennent des souillures des idoles, de la fornication, des animaux étouffés et du sang.» Un peu après, 28: «Il a semblé bon à l'Esprit-Saint et à nous de ne vous imposer aucun autre fardeau que ces choses-ci, qui sont nécessaires; savoir, que vous vous absteniez de ce qui a été sacrifié aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de la fornication: en vous en abstenant, vous agirez bien. Adieu.»
Bien plus loin l'Apôtre saint Paul, parlant aux chefs de l'Église qu'il avait rassemblés, leur, dit, Ac 20,28: «Veillez sur vous et sur tout le troupeau sur lequel Dieu vous a établis évêques pour gouverner l'Église, qu'il a acquise par son sang.» Plus loin il leur dit encore, 33: «Je n'ai convoité ni l'or, ni l'argent, ni le vêtement de personne, comme vous le savez, parce qu'à l'égard des choses dont moi et ceux qui sont avec moi avions besoin, ces mains y ont pourvu. Je vous ai montré en tout que c'est en travaillant ainsi qu'il faut soutenir les faibles, et se souvenir de la parole du Seigneur Jésus; car c'est lui-même qui a dit: Il est plus heureux de donner que de recevoir.»
Ailleurs, lorsque saint Jacques et ceux qui étaient avec lui parlaient à l'Apôtre saint Paul ils lui dirent, Ac 21,20: «Tu vois, mon frère, combien de milliers de Juifs ont cru; cependant tous sont zélés pour la Loi. Or ils ont ouï dire de toi que tu enseignes aux Juifs qui sont parmi les Gentils d'abandonner Moïse, disant qu'ils ne doivent pas circoncire leurs fils, ni marcher selon les coutumes. Que faire donc? Certainement la multitude devra s'assembler; car ils apprendront que tu es arrivé. Fais donc ce que nous te disons. Nous avons ici quatre hommes qui sont liés par un voeu; prends-les avec toi, purifie-toi avec eux, et paie pour eux, afin qu'ils se rasent la tête, et tous sauront que ce qu'ils ont entendu dire de toi est faux; mais que toi aussi, tu marches observant la Loi. Quant à ceux d'entre les Gentils, qui ont cru, nous avons écrit qu'ils devaient s'abstenir de tout ce qui a été immolé aux idoles, dû sang, des animaux étouffés et de la fornication.»
Voilà, croyons-nous, assez de préceptes moraux tirés des Actes des Apôtres. Nous y voyons que, des obligations de la Loi ancienne touchant la mortification des sens, les Apôtres n'ont voulu imposer aux Gentils convertis à la foi que ces trois points: l'abstinence des viandes immolées aux idoles, du sang et de la fornication. Ce qui a fait croire à quelques-uns -qu'il n'y a que trois péchés qui soient mortels: l'idolâtrie, l'homicide et la fornication, entendant aussi, par ce dernier mot, l'adultère et tout acte charnel commis avec une autre qu'avec sa femme; comme si, outre ces trois péchés, il n'y avait plus d'autre faute mortelle, pour exclure du royaume de Dieu, comme s'il y avait erreur ou inutilité dans ces paroles: «Ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les rapaces, ne possèderont le royaume de Dieu (1).» Mais n'entrons point dans cette discussion, afin d'arriver aux Epîtres des Apôtres, et d'examiner ce qui peut convenir à cet ouvrage.

1 1Co 6,10.

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CHAPITRE XXX. PRÉCEPTES TIRÉS DE L'ÉPÎTRE AUX ROMAINS.


Rm 1,16 «Je ne rougis point de l'Évangile; parce qu'il est la vertu de Dieu pour sauver tout croyant, le Juif d'abord et puis le Gentil. La justice de Dieu, en effet, y est révélée par la foi et pour la foi, ainsi qu'il est écrit: Le juste vit de la foi; puisqu'on y découvre la colère de Dieu éclatant du ciel contre toute l'impiété et l'injustice de ces hommes qui retiennent la vérité dans l'injustice; car ce qui est connu de Dieu est manifeste en eux, Dieu le leur a manifesté. En effet ses perfections invisibles rendues compréhensibles depuis la création du monde par les choses qui ont été faites, sont devenues visibles aussi bien que sa puissance éternelle et sa divinité; de sorte qu'ils sont inexcusables; parce qu'ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, ou ne lui ont pas rendu grâces; mais ils se sont perdus dans leurs pensées, et leur coeur insensé a été obscurci. Ainsi en disant qu'ils étaient sages, ils sont devenus insensés; ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une image représentant un homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. Aussi Dieu les 'a livrés aux désirs de leurs coeurs, à l'impureté; en sorte qu'ils ont déshonoré leur propre corps en eux-mêmes; eux qui ont transformé la vérité de Dieu en mensonge, adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni dans tous les siècles. Amen. C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions d'ignominie. Car leurs femmes ont changé l'usage naturel, en l'usage contre nature. Et pareillement les hommes, ayant abandonné l'usage naturel de la femme, ont brûlé de désirs l'un pour l'autre, l'homme commettant l'infamie avec l'homme, et recevant ainsi en eux-mêmes la récompense qui était due à leurs égarements. Et comme ils n'ont pas montré qu'ils avaient la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à un sens réprouvé, de sorte qu'ils ont fait des choses qui ne conviennent pas; remplis de toute iniquité, de malice, de fornication, d'avarice, de méchanceté; pleins d'envie, de meurtre, de l'esprit de contention, de fraude, de malignité; délateurs, détracteurs, haïs de Dieu, violents, orgueilleux, arrogants, inventeurs de toutes sortes de mal, désobéissants à leurs parents, insensés, dissolus, sans affection, sans fidélité, sans miséricorde; qui, ayant connu la justice de Dieu, n'ont pas compris que ceux qui font ces choses sont dignes de mort; et non-seulement ceux qui les font, mais quiconque aussi approuve ceux qui les font.»
Rm 2,1 «C'est pourquoi, ô homme qui que tu sois, tu es inexcusable de juger. Car en jugeant autrui tu te condamnes toi-même, puisque tu fais ce que tu condamnes. Nous savons en effet que Dieu juge selon la vérité ceux qui font ces choses. Penses-tu donc, ô homme qui juges ceux qui font ces choses et qui les fais toi-même, que tu échapperas au jugement de Dieu? Est-ce que tu méprises les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longaminité? Ignores-tu que la bonté de Dieu t'invite à la pénitence? Cependant, par ta dureté et ton coeur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses oeuvres; à ceux qui, par la persévérance dans les bonnes oeuvres, cherchent la gloire, l'honneur et l'immortalité: la vie éternelle; mais à ceux qui ont l'esprit de contention, quine se rendent pas à la vérité, et qui acquiescent à l'iniquité, ce sera la colère et l'indignation. Tribulation et angoisse à l'âme de tout homme qui fait le mal, du Juif d'abord et puis du Gentil. Mais gloire, honneur et paix à quiconque fait le bien, au Juif d'abord, et ensuite au Gentil.» Un peu plus loin, Rm 2,13: «Car ce ne sont pas ceux qui écoutent la Loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont les observateurs de la Loi qui sont justes.» Quelques lignés plus loin, 21: «Toi donc qui instruis les autres, tu ne t'instruis pas toi-même; toi qui prêches de ne point dérober, tu dérobes; toi qui dis qu'il ne faut pas être adultère, tu es adultère; toi qui as en horreur les idoles, tu commets le sacrilège; toi qui te glorifies dans la Loi, tu déshonores Dieu par la violation de la Loi. Car, à cause de vous le nom de Dieu est blasphémé parmi les Nations, ainsi qu'il est écrit.»
Plus loin, Rm 5,1: «Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur, par qui aussi nous avons accès (81) par la foi à cette grâce en laquelle nous sommes établis, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire des enfants de Dieu. Mais outre cela, nous nous glorifions encore dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience; la patience, l'épreuve, et l'épreuve l'espérance: or l'espérance ne confond point, parce que la charité de Dieu est répandue en nos coeurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné.»
Ailleurs, Rm 6,12: «Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel, pour ne plus obéir à ses convoitises. Et n'abandonnez point vos membres au péché, comme des instruments d'iniquité; mais offrez-vous à Dieu, comme devenus vivants, de morts que vous étiez, et vos membres à Dieu, comme des instruments de justice.» Un peu plus bas, 19: «Je parle humainement, à cause de la faiblesse de votre chair. Comme donc vous avez fait servir vos membres à l'impureté, et à l'iniquité pour l'iniquité, ainsi maintenant faites servir vos membres à la justice, pour votre sanctification.»
En un autre endroit, Rm 8,12: «Ainsi, mes frères, nous ne sommes point redevables à la chair pour vivre selon la chair. Car si c'est selon la chair que vous vivez, vous mourrez; mais si par l'Esprit vous mortifiez les oeuvres de la chair, vous vivrez; attendu que tous ceux qui sont con duits par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.» Quelques lignes plus bas, Rm 8,17 «Nous sommes aussi héritiers de Jésus-Christ, pourvu cependant que nous souffrions avec lui, afin d'être glorifiés avec lui.» Un peu plus loin, Rm 8,25 «Si nous espérons ce que nous ne voyons pas encore, nous l'attendons parla patience.» Quelques versets plus bas, 28: «Nous savons que tout coopère au bien pour ceux qui aiment Dieu. Un peu après, Rm 8,35 «Qui donc nous séparera de l'amour du Christ? Est-ce l'angoisse? est-ce la persécution? est-ce la faim?est-ce la nudité? est-ce le péril? est-ce le glaive? Selon qu'il est écrit: A cause de vous nous sommes mis à mort tout le jour, on nous regarde comme des brebis conduites à la boucherie. Mais en tout cela nous triomphons par Celui qui nous a aimés. Car je suis certain que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les choses présentes, ni les choses futures, ni la violence, ni ce qu'il y a de plus élevé, ni ce qu'il y a de plus profond, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu, qui est en Jésus-Christ Notre-Seigneur.»
Et ailleurs, Rm 10,10 «Car on croit de coeur pour la justice, et on confesse de bouche pour le salut. En effet l'Ecriture dit: Quiconque croit en lui ne sera point confondu; attendu qu'il n'y a point de distinction de Juif et de Gentil, parce que c'est le même Seigneur de tous, riche pour tous ceux qui l'invoquent; car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.»
Et en un autre endroit, 11,20: «Pour toi, demeure ferme par la foi: ne cherche pas à t'élever, mais crains. Car si Dieu n'a pas épargné les rameaux naturels, il pourra bien ne pas t'épargner toi-même. Vois donc la bonté et la sévérité de Dieu: sa sévérité envers ceux qui sont tombés, et sa bonté envers toi, si toutefois tu demeures ferme dans cette bonté.»
Plus loin, Rm 12,1 «Je vous conjure donc, mes frères, par la miséricorde de Dieu d'offrir vos corps en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu, pour que votre culte soit raisonnable. Et ne vous conformez point à ce siècle, mais réformez-vous par le renouvellement de votre esprit, afin que vous reconnaissiez combien la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite. Car je dis, en vertu de la grâce qui m'a été donnée, à tous ceux qui sont parmi vous, de ne pas;être sages plus qu'il ne faut, mais de l'êtré avec modération, et selon la mesure de la foi que Dieu a départie à chacun. Car comme dans un seul corps, nous avons beaucoup de membres, et que tous les membres n'ont point la même fonction: ainsi, quoique beaucoup, nous sommes un seul corps en Jésus Christ étant tous en particulier les membres les uns des autres. C'est pourquoi, comme nous avons des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée; que celui qui a reçu le don de prophétie, en use selon l'analogie de la foi; que celui qui est appelé au ministère, s'y applique; que celui qui a reçu le don d'enseigner, enseigne; que celui qui a le don d'exhorter, exhorte; que celui qui fait l'aumône, la tasse avec simplicité; que celui qui préside, soit attentif; que celui qui exerce les oeuvres de miséricorde, les exerce avec joie, avec une charité sans déguisement, ayant le mal en horreur, vous attachant au bien, vous aimant mutuellement d'un amour fraternel, vous honorant les uns les autres avec prévenance; empressés au devoir, fervents d'esprit, servant le Seigneur, vous réjouissant par l'espérance, patients dans la tribulation, persévérants dans la prière; dans les besoins des saints, partageant avec eux, (82) aimant à donner l'hospitalité. Bénissez ceux qui vous persécutent; bénissez, et ne maudissez point. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent; vous unissant tous dans les mêmes sentiments; n'aspirant point à ce qui est élevé, mais vous inclinant vers ce qu'il y a de plus humble. Ne soyez point sages à vos propres yeux; ne rendant à personne le mal pour le mal; ayant soin de faire le bien, non-seulement devant Dieu, mais devant tous les hommes. S'il se peut, et autant qu'il est en vous, ayant la paix avec tous les hommes. Ne vous défendez point vous-mêmes, mes bien-aimés, mais laissez passer la colère, car il est écrit: A moi il appartient de me venger; c'est moi qui ferai la rétribution, dit le Seigneur. Au contraire si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire: car en faisant cela, tu amasseras des charbons de feu sur sa tète. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien.»
Rm 13,1: «Que toute âme soit soumise aux puissances supérieures, car il n'y a point de puissance qui ne vienne de Dieu, et celles qui sont, ont été établies de Dieu. C'est pourquoi celle qui résiste à la puissance résiste à l'ordre de Dieu; or ceux qui résistent attirent sur eux-mêmes la condamnation. Car les princes ne sont pas à craindre pour les oeuvres bonnes, mais pour les mauvaises. Veux-tu donc ne pas craindre la puissance? fais le bien, et elle te louera: car elle est le ministre de Dieu pour le bien. Que si tu fais le mal, crains; car ce n'est pas sans motif qu'elle porte le glaive, puisqu'elle est le ministre de Dieu dans sa colère contre celui qui fait le mal. Il est donc nécessaire de vous y soumettre, non-seulement par crainte de la colère, mais encore par conscience. C'est aussi pour cela que vous payez le tribut. Car les princes sont les ministres de Dieu, le servant en cela même. Rendez donc à tous ce qui leur est dû, à qui le tribut, le tribut; à qui l'impôt, l'impôt; à qui la crainte, la crainte; à qui l'honneur, l'honneur. Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer mutuellement; car qui aime le prochain a accompli la Loi. En effet: Tu ne commettras point d'adultère, Tu ne tueras point, Tu ne déroberas point, Tu ne porteras point de faux témoignage, Tu ne convoiteras point; et s'il est quelqu'autre commandement, tout se résume dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L'amour du prochain n'opère pas le mal.
L'amour est donc la plénitude de la Loi. De plus, nous savons, par le temps, qu'il est déjà l'heure de sortir de notre sommeil;-car notre salut est maintenant plus près que lorsque nous avons embrassé la foi. La nuit est déjà fort avancée, et le jour approche. Rejetons donc les oeuvres des ténèbres, et revêtons-nous des armes de la lumière; comme durant le jour marchons honnêtement non dans les excès de table et les ivrogneries, non dans les dissolutions et les impudicités, non dans l'esprit de contention et d'en vie; mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne cherchez pas à contenter la chair dans ses convoitises.»
Rm 14,1 «Accueillez celui qui est faible dans la foi, sans disputer sur les opinions. Car l'un croit qu'il peut manger de tout, et l'antre, qui est faible dans la foi, ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange point, et que celui qui ne mange point ne condamne pas celui qui mange; car Dieu l'a accueilli. Qui es-tu, toi qui juges le serviteur d'autrui? C'est pour son maître qu'il demeure ferme, ou qu'il tombe; mais il demeurera ferme, parce que Dieu est puissant pour l'affermir. L'un fait différence entre un jour et un autre; un autre les juge tous pareils; que chacun abonde en son sens. Celui qui distingue les jours, les distingue en vue du Seigneur. Celui qui mange, mange en vue du Seigneur, car il rend grâces à Dieu. Et celui quine mange point, c'est en vue du Seigneur qu'il ne mange point, et il rend grâces à Dieu; car aucun de nous ne vit pour soi, et nul ne meurt pour soi. Mais, soit que nous vivions, nous vivons pour le Seigneur; soit que nous mourions, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. Car c'est pour cela que le Christ est mort, et qu'il est ressuscité, afin de dominer et sur les morts et sur les vivants. Toi donc, pourquoi juges-tu ton frère? ou pourquoi méprises-tu ton frère? Car nous paraîtrons tous devant le tribunal de Dieu. Il est écrit, en effet: Je vis, moi, dit le Seigneur; tout genou fléchira devant moi, et toute langue confessera Dieu. Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres; mais songez plutôt à ne pas mettre devant votre frère une pierre d'achoppement ou de scandale. Je sais, et j'ai cette foi dans le Seigneur Jésus, que rien n'est impur de soi-même, et qu'une chose n'est impure que pour celui qui (83) l'estime impure. Mais si, à cause de ce que tu manges, ton frère est contristé, dès lors tu ne marches pas selon la charité. Ne perds pas, à cause de ce que tu manges, celui pour qui le Christ est mort. Qu'on ne blasphème donc point le bien dont nous jouissons. Car le royaume de Dieu n'est ni le manger ni le boire, mais il est justice, paix et joie dans l'Esprit-Saint. Or, celui qui en ces choses sert ainsi le Christ, plait à Dieu et est approuvé des hommes. C'est pourquoi recherchons ce qui tient À la paix, et observons à l'égard les uns des autres ce qui contribue à l'édification. Ne va pas, pour le manger, détruire l'oeuvre de Dieu. A la vérité, tout est pur, mais c'est mal à l'homme de manger avec scandale. Il est bon de ne point manger de chair, de ne point boire de vin, et de ne rien faire de ce qui choque, scandalise ou affaiblit ton frère. As-tu la foi? aie-la en toi-même devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même en ce qu'il approuve. Mais celui qui fait une distinction et qui mange, est condamné, par ce qu'il n'est pas de bonne foi. Or, tout ce qui ne se fait pas de bonne foi est péché.»
Rm 15,1: «Nous devons donc, nous qui sommes plus forts, supporter les faiblesses des infirmes et ne pas nous complaire en nous-mêmes. Que chacun de nous ait de la complaisance pour son prochain en ce qui est bien pour l'édification. Car le Christ ne s'est point complu en lui-même, mais, comme il est écrit: Les outrages de ceux qui vous outrageaient sont tombés sur moi. Car tout ce qui est écrit, a été écrit pour notre instruction, afin que par la patience et la consolation des Ecritures nous ayons l'espérance. Que le Dieu de patience et de consolation vous donne donc d'être unis de sentiment les uns aux autres selon Jésus-Christ, afin que d'un même coeur et d'une même bouche vous rendiez gloire à Dieu et au Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C'est pourquoi soutenez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a soutenus pour la gloire de Dieu.» Et plus loin, Rm 15,26: «La Macédoine et l'Achaïe ont trouvé bon de faire quelques collectes en faveur des pauvres, des saints qui sont à Jérusalem. Or il leur a plu ainsi, parce qu'ils leur sont redevables. Car si les Gentils sont entrés en partage dé leurs biens spirituels, ils doivent aussi leur faire part de leurs biens temporels.» Après quelques versets, Rm 15,30: «Je vous conjure donc, mes frères, par Notre-Seigneur Jésus-Christ et parla charité du Saint-Esprit, de m'aider par les prières que vous ferez à Dieu pour moi.»
Un peu plus loin, Rm 16,17: «Mais je vous prie, mes frères, d'observer ceux qui sèment des dissensions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise, et détournez-vous d'eux. Car de tels hommes ne servent point le Christ Notre-Seigneur, mais leur ventre; et par de douces paroles et des flatteries, ils séduisent les âmes simples. Je me réjouis donc pour vous; mais je désire que vous soyez sages dans le bien et simples dans le mal.»




CHAPITRE XXXI. PRÉCEPTES TIRÉS DE LA PREMIÉRE ÉPITRE AUX CORINTHIENS.


1Co 1,10: «Je vous conjure donc, mes frères parle nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de n'avoir tous qu'un même langage et de ne pas souffrir de schismes parmi vous; mais d'être tous affermis dans le même esprit et dans les mêmes sentiments. Car j'ai été averti, mes frères, par ceux de la maison de Chloé, qu'il y a des contestations parmi vous. Or je parle ainsi, parce que chacun de; vous dit: Moi, je suis à Paul, et moi à Apollon, et moi à Céphas, et moi au Christ. Le Christ est-il divisé? Est-ce, Paul qui a été crucifié pour vous?ou est-ce au nom de Panique vous avez été baptisés?» Un peu plus bas, 1Co 1,30: «Et c'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ,que Dieu a fait notre sagesse, notre justice, notre sanctification et notre rédemption; afin, comme il est écrit, que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur.»
Ailleurs, 1Co 3,3: «Puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et un esprit de contention, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme? En effet, puisque l'un dit: Moi je suis à Paul, et un autre: moi à Apollon; n'êtes-vous pas des hommes?» Et un peu après, 16: «Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si donc quelqu'un profane le temple de Dieu, Dieu le perdra. Car le temple de D'eu est saint, et vous êtes ce temple. Que personne ne s'abuse: Si (84) quelqu'un d'entre vous paraît sage selon ce siècle, qu'il devienne insensé pour être sage; attendu que la sagesse de ce siècle est folie devant Dieu.
Après quelques versets, 1Co 4,5 «C'est pourquoi ne jugez pas avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui éclairera ce qui est caché dans les ténèbres, et manifestera les pensées secrètes des coeurs; et alors chacun recevra de Dieu sa louange. Au reste, mes frères, j'ai personnifié ces choses en moi et en Apollon à cause de vous, afin que vous appreniez par notre exemple, à ne pas, contrairement à ce que. je vous ai écrit, vous enfler d'orgueil l'un contre Vautre pour autrui. Car qui te discerne? ou qu'as-tu que tu n'aies reçu? Que si tu l'as reçu, pourquoi feu glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu?» Un peu après, 11: «Jusqu'à cette heure nous souffrons et la faim et la soif; nous sommes nus, déchirés à coups de poing, et nous n'avons pas de demeure stable. Nous nous fatiguons, travaillant de nos mains; on nous maudit, et nous bénissons; on nous persécute, et nous le supportons; on nous blasphème, et nous prions; nous sommes devenus jusqu'à présent comme les ordures du monde,et les balayures rejetées de tous. Ce n'est point pour vous donner de la confusion que j'écris ceci, mais je vous avertis comme mes fils très-chers.
Un peu plus loin, 1Co 5,1: «Il n'est bruit que d'une fornication commise parmi vous, d'une fornication telle qu'il n'en existe pas chez les Gentils mêmes; jusque là que quelqu'un a la femme de son père. Et vous êtes gonflés d'orgueil! et vous n'êtes pas plutôt dans les pleurs pour faire ôter du milieu de vous celui qui a commis cette action. Pour moi, absent de corps, il est vrai, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, que celui qui a commis un tel attentat, vous et mon esprit étant réunis au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, soit par la puissance du Seigneur Jésus livré à Satan pour la mort de sa chair, afin que son esprit soit sauvé au jour de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C'est bien à tort que vous vous glorifiez. Ne savez vous pas qu'un peu de levain corrompt toute la pâte? Purifiez-vous donc du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, comme vous êtes des azymes. Car notre Agneau pascal, le Christ, a été immolé. C'est pourquoi mangeons la Pâque, non avec un vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des azymes de sincérité et de vérité. Je vous ai écrit dans la lettre: N'ayez point de commerce avec des fornicateurs; ce qui ne s'entend pas des fornicateurs de ce monde, non plus que des avares, des rapaces, des idolâtres: autrement vous devriez sortir de ce monde. Mais je vous ai écrit de ne point avoir de commerce avec celui qui portant le nom de frère, est fornicateur, ou avare, ou idolâtre, ou médisant, ou ivrogne, ou rapace, et même de ne pas manger avec un tel homme. En effet, m'appartient-il de juger ceux qui sont dehors? Et ceux qui sont dedans, n'est-ce pas vous qui les jugez? Car ceux qui sont dehors, Dieu les jugera avec les méchants d'au milieu de vous.»
1Co 6,1: «Quelqu'un de vous, ayant avec un autre un différend, ose l'appeler en jugement devant les infidèles, et non devant les saints! Ne savez-vous pas que les saints jugeront ce monde? Or, si le monde doit être jugé par vous, êtes-vous indignes de juger les moindres choses? Ne savez-vous pas que nous jugerons les Anges? Combien plus les choses du siècle? Si donc vous avez des différends touchant les choses du siècle, établissez pour les,juger, ceux qui tiennent le dernier rang dans l'Eglise. Je le dis pour votre honte: N'y a-t-il donc parmi vous aucun sage qui puisse être jugé entre ses frères? Mais un frère plaide contre son frère, et cela devant les infidèles? C'est déjà certainement pour vous une faute que vous ayez des procès entre vous. Pourquoi ne supportez-vous pas plutôt la fraude? Mais vous-mêmes vous lésez, vous fraudez, et cela à l'égard de vos frères. Ne savez-vous pas que les injustes ne posséderont pas le royaume de Dieu? Ne vous abusez point: ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les voleurs, ni les.adultères, ni les efféminés, ni les abominables, ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les rapaces ne posséderont le royaume de Dieu.» Un peu après, 15: «Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres du Christ? Enlevant donc les membres du Christ, en ferai-je des membres de prostituée? A Dieu ne plaise! Ne savez-vous pas que celui qui s'unit à une prostituée devient un même corps avec elle? Car, est-il dit, il seront deux en une seule chair. Mais celui qui s'unit au Seigneur est un seul esprit avec lui. Fuyez la fornication. Tout péché, quel qu'il soit, que fait l'homme est hors de son corps; mais celui qui commet la fornication pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que vos membres sont le temple de l'Esprit-Saint, qui (85) est en vous, que vous avez reçu de Dieu et qu'ainsi vous n'êtes plus à vous-mêmes? Car vous avez été achetés à haut prix. Glorifiez et portez Dieu dans votre corps.»
1Co 7,1 «Quant aux choses dont vous m'avez écrit, il est avantageux à l'homme de ne toucher aucune femme. Mais à cause de la fornication, que chaque homme ait sa femme, et chaque femme son mari. Que le mari rende à la femme ce qu'il lui doit, et pareillement la femme à son mari. La femme n'a point puissance sur son corps, c'est le mari. De même le mari n'a point puissance sur son corps, c'est la femme. Ne vous refusez point l'un à l'autre ce devoir, si ce n'est de concert, pour un temps, afin de vaquer à la prière; et revenez ensuite comme vous étiez: de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Or, je dis ceci par condescendance, et non par commandement. Car je voudrais que tous les hommes fussent comme moi; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, l'un d'une manière, 'l'autre de l'autre. Mais je dis à ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves qu'il leur est avantageux de rester ainsi comme moi-même. S'ils ne peuvent se contenir, qu'ils se marient, car il vaut mieux se marier que de brûler. Pour ceux qui sont mariés, ce n'est pas moi, mais le Seigneur qui commande que la femme ne se sépare point de son mari. Si elle en est séparée, qu'elle demeure sans se marier, ou qu'elle se réconcilie avec son mari. Que le mari de même ne quitte point sa femme. Mais aux autres je dis, moi, et non le Seigneur: Si l'un de nos frères a une femme infidèle, et quelle consente à.demeurer avec lui, qu'il ne se sépare point d'elle. Et si une femme a un mari infidèle et qu'il consente à demeurer avec elle, quelle ne se sépare point de son mari. Car le mari infidèle est sanctifié par la femme fidèle, et le femme infidèle est sanctifiée par le mari fidèle; autrement vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints. Que si l'infidèle se sépare, qu'il se sépare, car notre frère ou notre soeur n'est plus asservie en ce cas; mais Dieu nous a appelés à la paix. Eh! que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari? ou que sais-tu, homme, situ sauveras ta femme? Seulement que chacun marche selon ce que le Seigneur lui a départi, et comme Dieu l'a appelé; et c'est ce que j'enseigne dans toutes les Eglises. Un circoncis a-t-il été appelé? Qu' il ne se donne point pour incirconcis. Est-ce un incirconcis qui a été appelé? Qu'il ne, se fasse point circoncire. La circoncision n'est rien, et l'incirconcision n'est rien; mais l'observation des commandements de Dieu est tout. Que chacun persévère dans la vocation où il était quand il a été appelé. As-tu été appelé étant esclave? ne t'en inquiète pas; et même si tu peux devenir libre, profites en plutôt. Car celui qui a été appelé au Seigneur, lorsqu'il était esclave, devient affranchi du Seigneur; de même celui qui a été appelé étant libre, devient esclave du Christ. Vous avez été achetés chèrement; ne vous faites point esclaves des hommes. Que chaque frère persévère devant Dieu dans l'état où il était, lorsqu'il a été appelé.
Quant aux vierges, je n'ai pas reçu de commandement du Seigneur, mais; je donnerai un conseil, comme ayant obtenu de,la miséricorde du Seigneur d'être fidèle. J'estime donc à cause de la nécessité pressante, qu'il est avantageux à l'homme d'être ainsi. Es-tu lié à une femme? ne cherche pas à te délier. N'as-tu point de femme? n'en cherche point. Cependant, si tu prends;une femme, tu ne pèches pas; et si une vierge se marie, elle ne pèche pas. Toutefois ces personnes auront les tribulations de la chair. Pour moi, je vous pardonne. Voici donc, mes frères, ce que je vous dis: Le temps est court, il faut que ceux-mêmes qui ont des femmes soient comme n'en ayant pas, et ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, et ceux qui usent de ce monde, comme s'ils n'en usaient pas; car elle passe vite, la figure de ce monde. Je voudrais que vous fussiez exempts de soucis. Celui qui est sans femme met sa sollicitude dans les choses du Seigneur, comment il plaira au Seigneur. Au contraire celui qui est avec une femme met sa sollicitude dans les choses du monde, comment il plaira à sa femme, et il se trouve ainsi partagé. De même la femme non-mariée et la vierge pensent aux choses qui sont du Seigneur, afin d'être saintes de corps et d'esprit; mais celle qui est mariée pense aux choses du monde; comment elle plaira à son mari. Or, je vous parle ainsi pour votre avantage, non pour vous tendre un piège, mais parce que c'est une chose bienséante, et qui vous donnera un moyen de prier le Seigneur sans empêchement. Si quelqu'un donc pense que ce lui soit un déshonneur que sa fille déjà plus qu'adulte reste vierge, et qu'il doit la marier qu'il fasse ce qu'il voudra, il ne pêchera point (86) si elle se marie. Mais celui qui, sans nécessité, et étant pleinement maître de sa volonté, juge en son coeur de conserver sa fille vierge, fait bien. Ainsi celui qui marie sa fille vierge, fait bien et celui qui ne la marie pas, l'ait mieux. La femme est liée à la loi aussi longtemps que vit son mari; que si son mari s'endort, elle est affranchie; qu'elle se marie à qui elle voudra, mais seulement selon le Seigneur. Cependant elle sera plus heureuse si, selon mon conseil, elle demeure comme elle est: or je pense que j'ai, moi aussi, l'Esprit du Seigneur.»
1Co 8,1: Quant à ce qu'on offre en sacrifice aux idoles, nous savons que nous avons tous une science suffisante. La science enfle, mais la charité édifie. Si quelqu'un se persuade savoir quelque chose, il ne sait pas encore comment il doit savoir. Mais si quelqu'un aime Dieu,celui-là est connu de lui. A l'égard des viandes immolées aux idoles, nous savons qu'une idole n'est rien dans le monde.» Un peu plus loin, 7: «Mais cette science n'est pas en tous. Car même jusqu'à cette heure, quelques-uns, dans la persuasion de la réalité de l'idole, mangent des viandes comme ayant été offertes à l'idole ainsi leur conscience qui est faible s'en trouve souillée. Ce ne sont point les aliments qui nous recommandent devant Dieu; car si nous ne mangeons pas, nous n'aurons rien de moins; et si nous mangeons, rien de plus. Mais prenez garde que cette liberté que vous avez ne soit aux faibles une occasion de chute; car si quelqu'un voit celui qui a la science assis à table dans un temple d'idoles, sa conscience, qui est faible, ne le portera-t-elle pas à manger des viandes sacrifiées? Ainsi par ta science périra ton frère encore faible, pour qui.le Christ est mort. Or, péchant de la sorte contre vos frères, et blessant leur conscience faible, vous péchez contre le Christ. C'est pourquoi, si ce que je mange scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de chair, afin de ne pas scandaliser mon frère.»
Un peu après, 1Co 9,3: «N'avons-nous pas le pouvoir de manger et de boire? N'avons-nous pas le pouvoir de mener partout avec nous une femme de nos soeurs, de même que les autres Apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas? Ou moi seul et Barnabé n'avons-nous pas le pouvoir de le faire? Qui jamais fait la guerre à ses frais? Qui plante une vigne et ne mange pas de son fruit? Qui paît un troupeau et ne mange point du lait du troupeau? N'est-ce que selon l'homme que je dis ces choses? La Loi même ne les dit-elle pas? Car il est écrit dans la Loi de Moïse: Tu ne lieras pas la bouche au boeuf qui foule les grains. Est-ce que Dieu a souci des boeufs? N'est-ce pas plutôt pour nous qu'il dit cela? Car c'est pour nous qu'il a été écrit: Que celui qui laboure doit labourer dans l'espérance de recueillir, et celui qui bat le grain dans l'espérance d'y avoir part. Si nous avons semé en vous des Liens spirituels, est-ce une grande chose que nous moissonnions de vos biens temporels? Si d'autres usent de ce pouvoir à votre égard, pourquoi pas plutôt nous-mêmes? Cependant nous n'avons pas usé de ce pouvoir; au contraire nous souffrons tout pour ne pas mettre obstacle à l'Évangile . du Christ. Ne savez-vous pas que les ministres du temple mangent de ce qui est offert dans le temple, et que ceux qui servent à l'autel ont part à l'autel? Ainsi le Seigneur lui-même a prescrit à ceux qui annoncent l'Évangile de vivre de l'Évangile. Pour moi, je n'ai usé d'aucun de ces droits. Je n'écris donc pas ceci pour qu'on en use ainsi envers moi, car j'aimerais mieux mourir que de laisser quelqu'un m'enlever cette gloire. Car si j'évangélise, la gloire n'en est pas à moi; ce m'est une nécessité, et malheur à moi, si je n'évangélise! Si je le fais de bon coeur, j'en. aurai la récompense; mais si je ne le fais qu'à regret, je dispense seulement ce qui m'a été confié. Quelle est donc ma récompense? C'est que, prêchant l'Evangile, je prêche gratuitement cet Evangile du Christ, pour ne pas abuser de mon pouvoir dans l'Évangile: Aussi lorsque j'étais libre à l'égard de tous, je me suis fait l'esclave de tous, pour en gagner un plus grand nombre. Je me suis fait comme Juif avec les Juifs pour gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la Loi, comme si j'eusse été sous la Loi, quoique je ne fusse plus assujetti à la Loi, mais soumis à la grâce, pour gagner ceux qui étaient sous la Loi; avec ceux qui étaient sans loi, comme si j'eusse été sans loi, quoique je ne fusse pas sans la Loi de Dieu, mais que je fusse sous la Loi du Christ, afin de gagner ceux qui étaient sans loi. Je me suis rendu faible avec les faibles, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, pour les gagner tous. Ainsi je fais toutes choses pour l'Evangile, afin d'y avoir part. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice courent tous, mais qu'un seul remporte le prix? Courez donc de telle sorte que vous le remportiez. Tous ceux qui combattent (87) dans l'arène s'abstiennent de toutes choses: eux pour recevoir une couronne corruptible; nous, une incorruptible. Pour moi je cours aussi, mais non comme au hasard; je combats, mais non comme frappant l'air; mais je châtie mon corps et le réduis en servitude, de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé.»
1Co 10,1 «Car je ne veux pas que vous ignoriez, mes frères, que nos pères ont tous été sous la nuée.» Après quelques versets, 1Co 10,5 «Cependant la plupart d'entre eux ne furent pas agréables à Dieu; car ils succombèrent dans le désert. Or toutes ces choses ont été des figures de ce qui nous regarde, afin que nous ne convoitions pas les choses mauvaises, comme eux les convoitèrent, et que vous ne deveniez point idolâtres, comme quelques-uns d'eux, selon qu'il est écrit: Le peuple s'est assis pour manger et pourboire, et s'est levé pour se divertir. Ne commettons pas la fornication, comme quelques-uns d'entr'eux la commirent, et il en tomba vingt-trois mille en un seul jour. Ne tentons point le Christ, comme quelques-uns d'entr'eux le tentèrent, et ils périrent par les serpents. Et ne murmurez point, comme quelques-uns d'eux murmurèrent, et ils périrent par l'exterminateur.,Or toutes ces choses leur arrivaient en figure, et elles ont été écrites pour nous être un avertissement, à nous pour qui est venue (afin des temps. Que celui donc qui se croit ferme prenne garde de tomber. Qu' il ne vous survienne que des tentations qui tiennent à l'humanité. Or Dieu est fidèle, et il ne souffrira pas que vous soyez tentés par dessus vos forces; mais il vous fera tirer profit de la tentation même, afin que vous puissiez persévérer. C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez le culte des idoles.» Un peu plus loin, 1Co 10,20 «Mais ce qu'immolent les gentils, ils l'immolent aux démons, et non à Dieu. Or je désire que vous n'ayez aucune société avec les démons vous ne pouvez boire le calice du Seigneur et le calice des démons. Vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons. Voulons-nous provoquer le Seigneur? Sommes-nous plus forts que lui? Tout m'est permis, mais tout ne m'est pas avantageux. Tout m'est permis, mais tout n'édifie pas. Que personne ne cherche son propre avantage, mais celui des autres. Mangez tout ce qui se vend à la boucherie, ne faisant aucune question par conscience.» Un peu plus bas, 1Co 10,28: «Mais si quelqu'un dit: Ceci a été immolé aux idoles, n'en mangez point, à cause de celui qui vous a avertis, et par conscience. Or je dis la conscience, non la tienne, mais celle d'autrui. Car, pourquoi ma liberté serait-elle condamnée par la conscience d'un autre? Si je mange avec actions de grâces, pourquoi me laisserai je maudire pour une chose dont je rends grâces? Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou que vous fassiez quelqu'autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne soyez une occasion de scandale ni pour les Juifs, ni pour les Gentils, ni pour l'Eglise de Dieu; comme moi-même je complais à tous en toutes- choses, ne cherchant pas ce qui m'est avantageux, mais ce qui l'est au grand nombre, afin qu'ils soient sauvés.»
1Co 11,1: «Soyez mes imitateurs, comme moi je le suis du Christ.» Quelques lignes plus bas, 1Co 11,4 «Tout homme qui prie ou prophétise la tête couverte déshonore sa tête, et toute femme qui prie ou prophétise la tète découverte déshonore sa tête.» Un peu plus loin, 1Co 11,17 «Voici ce que je vous fais observer maintenant sans l'approuver, c'est que vos assemblées se font, non point à votre avantage, mais à votre préjudice. Premièrement j'entends dire que, quand vous vous assemblez dans l'Eglise, il y a des scissions parmi vous, et je le crois en partie. Car il faut qu'il y ait même. des hérésies, afin qu'on découvre ceux d'entre vous qui sont éprouvés. Lors donc que vous vous réunissez, ce n'est plus manger la cène du Seigneur. Car chacun anticipe le temps de prendre son repas. Et ainsi l'un souffre de la faim et l'autre regorge. N'avez-vous pas des maisons pour y manger et boire? ou méprisez-vous l'Eglise de Dieu, et voulez-vous faire honte à ceux qui n'ont rien? Que vous dirai-je? Vous en louerai-je?: non, je ne vous en loue point.» Après quelques autres versets, 21: «C'est pourquoi quiconque mangera le pain et boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable du corps et du sang du Seigneur. Que l'homme s'éprouve donc lui-même, et qu'il mange ainsi de ce pain et boive de ce calice. Car quiconque en mange et en boit indignement, mange et boit son jugement, ne discernant point le corps du Seigneur. Car c'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de languissants, et que beaucoup s'endorment. Que si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions certainement pas jugés. Et lorsque nous sommes jugés, c'est par le Seigneur que nous sommes repris, afin que nous ne soyons pas condamnés avec ce monde. C'est pourquoi, mes frères, quand (88) vous vous assemblez pour manger, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu'un a faim, qu'il mange dans sa maison, afin que vous ne vous assembliez pas, pour votre condamnation. Quant aux autres choses, lorsque je serai venu, je les réglerai.»
Ailleurs, 1Co 12,24«Dieu a réglé le corps de manière à accorder plus d'honneur à la partie qui n'en avait pas eu elle-même; afin qu'il n'y ait point de sciss;on dans le corps, mais que tous les membres aient les mêmes soins les uns pour les autres. Aussi, dès qu'un membre souffre, tous les autres souffrent avec lui; ou si un membre est glorifié, tous les autres se réjouissent avec lui. Or vous êtes le corps du Christ, et les membres d'un membre. Ainsi Dieu a établi, dans l'Église, premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite des miracles, puis la grâce de guérir, le don de gouverner, celui d'assister les malades, les langues diverses, et l'interprétation des discours. Tous sont-ils apôtres? tous sont-ils prophètes? tous sont-ils docteurs? tous opèrent-ils des miracles? tous ont-ils la grâce de guérir? tous parlent-ils diverses langues? tous interprètent-ils? Aspirez aux dons meilleurs; et je vais vous montrer une voie plus excellente encore.»
1Co 13,1: «Quand je parlerais les langues des hommes et des Anges, si je n'ai pas la charité, je suis comme un airain sonnant ou une cymbale retentissante. Et quand j'aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères et toute la science; quand j'aurais toute la foi, au point de transporter des montagnes, si je n'ai point la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tout mon bien pour la nourriture des pauvres, et que je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai point la charité, cela ne me sert de rien. La charité est patiente, elle est douce; la charité n'est point envieuse: elle n'agit pas insolemment, elle ne s'enfle point; elle n'est point ambitieuse, ne cherche point son propre intérêt; elle ne s'irrite point, elle ne pense pas le mal; elle ne se réjouit point de l'iniquité, mais elle met sa joie dans la vérité; elle souffre tout, elle croit tout, elle endure tout. La charité ne finira jamais.» Après quelques versets, 1Co 13,13 «Maintenant demeurent la foi, l'espérance la charité, toutes les trois; mais la plus grande de toutes est la charité.»
1Co 14,1 Recherchez avec ardeur la charité.» Plus loin, 12: «Ainsi vous-mêmes, puisque vous désirez si ardemment les dons spirituels, faites que pour l'édification de l'Église vous en abondiez.» Plus loin encore, 1Co 14,20: «Mes frères, ne devenez pas enfants par l'intelligence, mais soyez petits enfants pour la malice, et hommes faits pour l'intelligence.» Ailleurs, 1Co 14,26 «Que faut-il donc, mes frères? Quand vous vous assemblez, l'un a-t-il le chant, un autre l'enseignement, un autre la révélation, un autre les langues, un autre l'interprétation? Que tout se fasse pour l'édification.» Quelques versets plus bas, 1Co 14,34 «Que les femmes se taisent dans l'Église, car il ne leur est pas permis de parler; mais elles doivent être soumises, comme la Loi elle-même ledit. Si elles veulent s'instruire de quelque chose,!qu'elles interrogent leurs maris dans leur maison. Car il est honteux à une femme de parler dans l'Église. Est-ce de vous qu'est sortie la parole de Dieu? est-ce à vous seuls qu'elle est parvenue?»
Un peu plus loin, 1Co 15,33 «Ne vous laissez point séduire, les mauvais entretiens corrompent les bonnes moeurs. Justes, veillez, et ne péchez point. Car quelques-uns sont dans l'ignorance de Dieu; je vous le dis pour votre honte.» Un peu après, 1Co 15,58 «C'est pourquoi, mes frères bien-aimés, soyez fermes et inébranlables, vous appliquant toujours de plus en plus à l'oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas vain dans le Seigneur.»
1Co 16,1: «Quant aux aumônes que l'on recueille;pour les saints, faites, vous aussi, comme je l'ai réglé pour les Eglises de Galatie. Qu'au premier jour de la semaine chacun de vous mette à part chez lui, et serre ce qui lui plaira afin que ce ne soit pas quand je viendrai que les collectes se fassent. Lorsque je serai présent, j'enverrai ceux quq vous aurez désignés par vos lettres, porter vos charités à Jérusalem. Que si la chose mérite que j'y aille moi-même, ils viendront avec moi. Or je viendrai vers vous, lorsque j'aurai traversé la Macédoine, car je passerai parla Macédoine. Peut-être m'arrêterai-je chez vous,. et y passerai-je même l'hiver, afin que vous me conduisiez partout où j'irai, car ce n'est pas seulement en passant que je veux vous voir cette fois; j'espère demeurer quelque temps avec vous, si le Seigneur le permet. Je demeurerai à Ephèse jusqu'à la Pentecôte; car il y aune grande porte qui m'est visiblement ouverte, et un grand nombre d'adversaires. Si Timothée va chez vous, veillez à ce qu'il y soit sans crainte.» Un peu après, 1Co 16,13: «Veillez, demeurez fermes dans la foi, agissez courageusement, et fortifiez-vous. Que toutes vos oeuvres se fassent en esprit de charité.»





Augustin miroir Ecriture - CHAPITRE 28. PRÉCEPTES TIRÉS DE L'ÉVANGILE SELON SAINT JEAN.