Catéchèses Benoît XVI 8807

Mercredi 8 août 2007 - Saint Grégoire de Nazianze

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Chers frères et soeurs!

Mercredi dernier, j'ai parlé d'un grand maître de la foi, le Père de l'Eglise saint Basile. Aujourd'hui, je voudrais parler de son ami Grégoire de Nazianze, lui aussi, comme Basile, originaire de Cappadoce. Illustre théologien, orateur et défenseur de la foi chrétienne au IV siècle, il fut célèbre pour son éloquence et avait également, en tant que poète, une âme raffinée et sensible.

Grégoire naquit au sein d'une noble famille. Sa mère le consacra à Dieu dès sa naissance qui eut lieu autour de l'an 330. Après une première éducation familiale, il fréquenta les écoles les plus célèbres de son temps: il fut d'abord à Césarée de Cappadoce, où il se lia d'amitié avec Basile, futur Evêque de cette ville, puis il séjourna dans d'autres métropoles du monde antique, comme Alexandrie d'Egypte et surtout Athènes, où il rencontra de nouveau Basile (cf. Oratio 43, 14-24:
SC 384,146-180). En réévoquant son amitié avec lui, Grégoire écrira plus tard: "Alors, non seulement je me sentais empli de vénération pour mon grand Basile, pour ses moeurs sérieuses et la maturité et la sagesse de ses écrits, mais j'en encourageais également d'autres, qui ne le connaissaient pas encore, à en faire autant... Nous étions guidés par le même désir de savoir... Telle était notre compétition: non pas qui était le premier, mais qui permettait à l'autre de l'être. On aurait dit que nous avions une unique âme et un seul corps" (Oratio 43, 16.20: SC 384,154-156 SC 384,164). Ce sont des paroles qui sont un peu l'autoportrait de cette noble âme. Mais l'on peut également imaginer que cet homme, qui était fortement projeté au-delà des valeurs terrestres, a beaucoup souffert pour les choses de ce monde.

De retour chez lui, Grégoire reçut le Baptême et s'orienta vers la vie monastique: la solitude, la méditation philosophique et spirituelle le fascinaient: "Rien ne me semble plus grand que cela: faire taire ses sens, sortir de la chair du monde, se recueillir en soi, ne plus s'occuper des choses humaines, sinon celles strictement nécessaires; parler avec soi-même et avec Dieu, conduire une vie qui transcende les choses visibles; porter dans l'âme des images divines toujours pures, sans y mêler les formes terrestres et erronées, être véritablement le reflet immaculé de Dieu et des choses divines, et le devenir toujours plus, en puisant la lumière à la lumière...; jouir, dans l'espérance présente, du bien à venir et converser avec les anges; avoir déjà quitté la terre, tout en restant sur terre, transporté vers le haut par l'esprit" (Oratio, 2, 7: SC 247,96).

Comme il le confie dans son autobiographie (cf. Carmina [historica] 2, 1, 11 de vita sua 340-349: PG 37, 1053), il reçut l'ordination sacerdotale avec une certaine réticence, car il savait qu'il aurait dû faire ensuite le Pasteur, s'occuper des autres, de leurs affaires, et donc ne plus se recueillir ainsi dans la pure méditation: toutefois, il accepta ensuite cette vocation, et accomplit le ministère pastoral en pleine obéissance acceptant, comme cela lui arrivait souvent dans la vie, d'être porté par la Providence là où il ne voulait pas aller. (cf. Jn 21,18). En 371, son ami Basile, Evêque de Césarée, contre la volonté de Grégoire lui-même, voulut le consacrer Evêque de Sasimes, une petite ville ayant une importance stratégique en Cappadoce. Toutefois, en raison de diverses difficultés, il n'en prit jamais possession et demeura en revanche dans la ville de Nazianze.

Vers 379, Grégoire fut appelé à Constantinople, la capitale, pour guider la petite communauté catholique fidèle au Concile de Nicée et à la foi trinitaire. La majorité adhérait au contraire à l'arianisme, qui était "politiquement correct" et considéré comme politiquement utile par les empereurs. Ainsi, il se trouva dans une situation de minorité, entouré d'hostilité. Dans la petite église de l'Anastasis, il prononça cinq Discours théologiques (Orationes 27-31: SC 250,70-87) précisément pour défendre et rendre également intelligible la foi trinitaire. Il s'agit de discours demeurés célèbres en raison de la sûreté de la doctrine, de l'habilité du raisonnement, qui fait réellement comprendre qu'il s'agit bien de la logique divine. Et la splendeur de la forme également les rend aujourd'hui fascinants. Grégoire reçut, en raison de ces discours, l'appellation de "théologien". Ainsi, il fut appelé par l'Eglise orthodoxe le "théologien". Et cela parce que pour lui, la théologie n'est pas une réflexion purement humaine, et encore moins le fruit uniquement de spéculations complexes, mais parce qu'elle découle d'une vie de prière et de sainteté, d'un dialogue assidu avec Dieu. Et précisément ainsi, elle fait apparaître à notre raison la réalité de Dieu, le mystère trinitaire. Dans le silence de la contemplation, mêlé de stupeur face aux merveilles du mystère révélé, l'âme accueille la beauté et la gloire divine.

Alors qu'il participait au second Concile oecuménique de 381, Grégoire fut élu Evêque de Constantinople et assura la présidence du Concile. Mais très vite, une forte opposition se déchaîna contre lui, jusqu'à devenir insoutenable. Pour une âme aussi sensible, ces inimitiés étaient insupportables. Il se répétait ce que Grégoire avait déjà dénoncé auparavant à travers des paroles implorantes: "Nous avons divisé le Christ, nous qui aimions tant Dieu et le Christ! Nous nous sommes mentis les uns aux autres à cause de la Vérité, nous avons nourri des sentiments de haine à cause de l'Amour, nous nous sommes divisés les uns les autres!" (Oratio 6, 3: SC 405,128). On en arriva ainsi, dans un climat de tension, à sa démission. Dans la cathédrale bondée, Grégoire prononça un discours d'adieu d'un grand effet et d'une grande dignité (cf. Oratio 42: SC 384,48-114). Il concluait son intervention implorante par ces paroles: "Adieu, grande ville aimée du Christ... Mes fils, je vous en supplie, conservez le dépôt [de la foi] qui vous a été confié (cf. 1Tm 6,20), souvenez-vous de mes souffrances (cf. Col 4,18). Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous" (cf. Oratio 42, 27: SC 384,112-114).

Il retourna à Nazianze et, pendant deux ans environ, il se consacra au soin pastoral de cette communauté chrétienne. Puis, il se retira définitivement dans la solitude, dans la proche Arianze, sa terre natale, où il consacra à l'étude et à la vie ascétique. Au cours de cette période, il composa la plus grande partie de son oeuvre poétique, surtout autobiographique: le De vita sua, une relecture en vers de son chemin humain et spirituel, le chemin exemplaire d'un chrétien qui souffre, d'un homme d'une grande intériorité dans un monde chargé de conflits. C'est un homme qui nous fait ressentir le primat de Dieu, et qui nous parle donc également à nous, à notre monde: sans Dieu, l'homme perd sa grandeur, sans Dieu, le véritable humanisme n'existe pas. Ecoutons donc cette voix et cherchons à connaître nous aussi le visage de Dieu. Dans l'une de ses poésies, il avait écrit, en s'adressant à Dieu: "Sois clément, Toi, l'Au-Delà de tous" (Carmina [dogmatica] 1, 1, 29: PG 37, 508). Et, en 390, Dieu accueillait dans ses bras ce fidèle serviteur qui, avec une intelligence aiguë, l'avait défendu dans ses écrits et qui, avec tant d'amour, l'avait chanté dans ses poésies.
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J’accueille avec plaisir les pèlerins francophones, particulièrement les membres du pèlerinage organisé par les Chanoines réguliers de Saint-Augustin, le groupe de Mende ainsi que les pèlerins venus d’Égypte. Que le Seigneur vous aide à grandir dans une connaissance authentique de sa personne pour que vous puissiez en vivre et en témoigner parmi vos frères! Avec ma Bénédiction apostolique.




Mercredi 12 septembre 2007 - Le pèlerinage en Autriche

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Chers frères et soeurs,

Je souhaite aujourd'hui m'arrêter pour réfléchir sur la visite pastorale que j'ai eu la joie d'accomplir ces jours derniers en Autriche, un pays qui m'est particulièrement familier, que ce soit en raison de sa proximité avec ma terre natale ou des nombreux contacts que j'ai toujours eus avec lui. Le motif spécifique de cette visite était le 850 anniversaire du Sanctuaire de Mariazell, le plus important d'Autriche, également aimé des fidèles hongrois et particulièrement fréquenté par les pèlerins d'autres nations limitrophes. Il s'est donc tout d'abord agi d'un pèlerinage, qui a eu comme devise "Regarder vers le Christ": aller à la rencontre de Marie qui nous montre Jésus. Je remercie de tout coeur le Cardinal Schönborn, Archevêque de Vienne, et tout l'épiscopat du pays pour le grand engagement avec lequel ils ont préparé et suivi ma visite. Je remercie le gouvernement autrichien et toutes les Autorités civiles et militaires qui ont prêté leur collaboration compétente; en particulier, je remercie le Président fédéral de la cordialité avec laquelle il m'a accueilli et accompagné au cours des divers moments de la visite. La première étape a été auprès de la Mariensäule, colonne historique sur laquelle est placée la statue de la Vierge Immaculée: c'est là que j'ai rencontré des milliers de jeunes et que j'ai commencé mon pèlerinage. Je n'ai pas manqué, ensuite, de me rendre sur la Judenplatz pour rendre hommage au monument commémorant la Shoah.

En tenant compte de l'histoire de l'Autriche et de ses relations étroites avec le Saint-Siège, ainsi que de l'importance de Vienne dans la politique internationale, le programme de mon voyage pastoral a prévu les rencontres avec le Président de la République et avec le Corps diplomatique. Il s'agit d'occasions précieuses, au cours desquelles le Successeur de Pierre a la possibilité d'exhorter les Responsables des nations à toujours soutenir la cause de la paix et du développement économique et social authentique. En considérant en particulier l'Europe, j'ai renouvelé mon encouragement à poursuivre le processus actuel d'unification sur la base de valeurs inspirées par le patrimoine chrétien commun. Du reste, Mariazell est l'un des symboles de la rencontre des peuples européens autour de la foi chrétienne. Comment oublier que l'Europe est porteuse d'une tradition de pensée qui conserve le lien entre foi, raison et sentiment? D'illustres philosophes, même indépendamment de la foi, ont reconnu le rôle central joué par le christianisme pour préserver la conscience moderne des dérives nihilistes ou fondamentalistes. La rencontre avec les Autorités politiques et diplomatiques à Vienne a donc été plus que jamais propice pour inscrire mon voyage apostolique dans le contexte actuel du continent européen.

J'ai accompli le véritable pèlerinage dans la journée du samedi 8 septembre, fête de la Nativité de Marie, à laquelle est dédié le Sanctuaire de Mariazell. Celui-ci eut origine en 1157, lorsqu'un moine bénédictin de la proche Abbaye de Saint Lambrecht, envoyé prêcher en ce lieu, fit l'expérience du secours prodigieux de Marie, dont il portait avec lui une petite statue de bois. La cellule (Zell) où le moine déposa la statuette devint ensuite le but de pèlerinages et, après deux siècles, fut édifié un important sanctuaire, où l'on vénère encore aujourd'hui la Vierge des Grâces, appelée Magna Mater Austriae. Cela a été pour moi une grande joie de revenir en tant que Successeur de Pierre dans ce lieu saint et si cher aux peuples de l'Europe centrale et orientale. J'ai admiré en ce lieu le courage exemplaire de milliers et de milliers de pèlerins qui, malgré la pluie et le froid, ont voulu être présents à cette célébration durant laquelle je leur ai illustré le thème central de ma visite "Regarder vers le Christ", un thème que les Evêques d'Autriche avaient savamment approfondi au cours de l'itinéraire de préparation qui a duré neuf mois. Mais ce n'est qu'en parvenant au Sanctuaire que nous avons pleinement compris le sens de cette devise: regarder vers Jésus. Face à nous se trouvaient la statue de la Vierge qui, d'une main, indique l'enfant Jésus et, en haut, au-dessus de l'autel de la Basilique, le Crucifix. Notre pèlerinage a atteint là son objectif: nous avons contemplé le visage de Dieu dans cet Enfant dans les bras de sa Mère et dans cet Homme aux bras ouverts. Regarder Jésus avec les yeux de Marie signifie rencontrer Dieu Amour, qui pour nous s'est fait homme et est mort sur la croix.

Au terme de la Messe à Mariazell, j'ai conféré le "mandat" aux membres des Conseils pastoraux paroissiaux, qui ont été depuis peu renouvelés dans toute l'Autriche. Un geste ecclésial éloquent, à travers lequel j'ai placé sous la protection de Marie le grand "réseau" des paroisses au service de la communion et de la mission. Au sanctuaire, j'ai ensuite vécu des moments de joyeuse fraternité avec les Evêques du pays et la Communauté bénédictine. J'ai rencontré les prêtres, les religieux, les diacres et les séminaristes, et j'ai célébré les Vêpres avec eux. Spirituellement unis à Marie, nous avons loué le Seigneur pour l'humble dévouement de tant d'hommes et de femmes qui se confient à sa miséricorde et se consacrent au service de Dieu. Ces personnes, malgré leurs limites humaines, et même précisément dans la simplicité et dans l'humilité de leur humanité, s'efforcent d'offrir à tous un reflet de la bonté et de la beauté de Dieu, en suivant Jésus sur la voie de la pauvreté, de la chasteté et de l'obéissance, trois voeux qui doivent être bien compris dans leur authentique signification christologique, non individualiste, mais relationnelle et ecclésiale.

Dans la matinée du dimanche, j'ai ensuite célébré la solennelle Eucharistie dans la Cathédrale Saint-Etienne à Vienne. Dans l'homélie, j'ai voulu approfondir de manière particulière la signification et la valeur du Dimanche, pour apporter un soutien au mouvement "Alliance en défense du Dimanche libre". Des personnes et des groupes non chrétiens adhèrent également à ce mouvement. En tant que croyants, naturellement, nous avons des motivations profondes pour vivre le Jour du Seigneur, tel que l'Eglise nous l'a enseigné. "Sine dominico non possumus!": sans le Seigneur et sans son Jour, nous ne pouvons pas vivre, déclarèrent les martyrs d'Abitène (actuelle Tunisie), en l'an 304. Nous aussi, chrétiens du XXI siècle, nous ne pouvons pas vivre sans le Dimanche: un jour qui donne un sens au travail et au repos, qui actualise la signification de la création et de la rédemption, qui exprime la valeur de la liberté et du service au prochain... Le dimanche est tout cela: bien plus qu'un précepte! Si les populations d'antique civilisation chrétienne abandonnent cette signification et laissent le dimanche se réduire à un week-end ou à une occasion pour des intérêts matériels et commerciaux, cela veut dire qu'ils ont décidé de renoncer à leur propre culture.

Non loin de Vienne se trouve l'Abbaye de Heiligenkreuz, de la Sainte-Croix, et cela a été une joie pour moi de visiter cette florissante communauté de moines cisterciens, qui existe sans interruption depuis 874 ans! Jouxtant l'Abbaye se trouve l'Ecole supérieure de philosophie et de théologie, qui depuis peu, a acquis le titre de "pontificale". En m'adressant en particulier aux moines, j'ai rappelé le grand enseignement de saint Benoît à propos de l'Office divin, soulignant la valeur de la prière comme service de louange et d'adoration dû à Dieu pour son infinie beauté et bonté. Rien ne doit être placé avant ce service sacré - dit la Règle bénédictine (43, 3) -, de façon à ce que toute la vie, avec ses temps de travail et de repos, soit récapitulée dans la liturgie et orientée vers Dieu. L'étude de la théologie elle-même ne peut pas être séparée de la vie spirituelle et de la prière, comme le soutint avec force précisément saint Bernard de Clairvaux, père de l'Ordre cistercien. La présence de l'Académie de théologie à côté de l'Abbaye témoigne de ce lien entre foi et raison, entre coeur et esprit.

La dernière rencontre de mon voyage a été celle avec le monde du volontariat. J'ai ainsi voulu manifester mon appréciation aux nombreuses personnes, d'âges divers, qui s'engagent gratuitement au service du prochain, que ce soit dans la communauté ecclésiale ou bien civile. Le volontariat n'est pas seulement une "action": il est tout d'abord une façon d'être, qui part du coeur, d'une attitude de gratitude envers la vie, et qui pousse à "restituer" et à partager avec son prochain les dons reçus. Dans cette perspective, j'ai voulu encourager à nouveau la culture du volontariat. L'action des volontaires ne doit pas être vue comme une intervention "bouche-trous" à l'égard de l'Etat et des institutions publiques, mais plutôt comme une présence complémentaire et toujours nécessaire pour garder une attention vigilante à l'égard des derniers et promouvoir un style personnalisé dans les interventions. Il n'y a donc personne qui ne puisse être volontaire: même la personne la plus indigente et démunie a assurément quelque chose à partager avec les autres, en offrant sa contribution pour édifier la civilisation de l'amour.

En conclusion, je renouvelle mon action de grâce au Seigneur pour cette visite-pèlerinage en Autriche. L'objectif central a été encore une fois un Sanctuaire marial, autour duquel on a pu vivre une forte expérience ecclésiale, comme cela s'était produit une semaine auparavant à Lorette avec les jeunes italiens. En outre, à Vienne et à Mariazell est apparue en particulier la réalité vivante, fidèle et variée de l'Eglise catholique présente en si grand nombre lors des rendez-vous prévus. Il s'est agi d'une présence joyeuse et active, d'une Eglise qui, comme Marie, est toujours appelée à "regarder vers le Christ" pour pouvoir le montrer et l'offrir à tous; une Eglise maîtresse et témoin d'un "oui" généreux à la vie dans chacune de ses dimensions; une Eglise qui actualise sa tradition bimillénaire au service d'un avenir de paix et de véritable progrès social pour la famille humaine tout entière.
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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les Soeurs de Saint Paul de Chartres venues fortifier leur espérance en célébrant leur 46e chapitre général, ainsi que les séminaristes du diocèse de Moulins, accompagnés par leur Évêque, Monseigneur Pascal Roland. Que la Vierge Marie vous conduise tous à son Fils et qu’elle vous apprenne toujours à témoigner de lui !


Mercredi 19 septembre 2007 - Saint Jean Chrysostome

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Chers frères et soeurs!

On célèbre cette année le seizième centenaire de la mort de saint Jean Chrysostome (407-2007). Jean d'Antioche, appelé Chrysostome, c'est-à-dire "Bouche d'or" en raison de son éloquence, peut se dire encore vivant aujourd'hui, également en raison de ses oeuvres. Un copiste anonyme écrivit que celles-ci "traversent le monde entier comme des éclairs foudroyants". Ses écrits nous permettent également, ainsi qu'aux fidèles de son temps, qui furent à plusieurs reprises privés de sa présence en raison de ses exils, de vivre avec ses livres, malgré son absence. C'est ce qu'il suggérait lui-même dans l'une de ses lettres (cf. A Olympiade, Lettre 8, 45).

Né autour de 349 à Antioche de Syrie (aujourd'hui Antakya, au sud de la Turquie), il y exerça son ministère pastoral pendant environ onze ans, jusqu'en 397, puis, ayant été nommé Evêque de Constantinople, il exerça le ministère épiscopal dans la capitale de l'Empire avant ses deux exils, qui se suivirent à brève distance l'un de l'autre, entre 403 et 407. Nous nous limitons aujourd'hui à prendre en considération les années de Chrysostome vécues à Antioche.

Orphelin de père en bas âge, il vécut avec sa mère, Antusa, qui lui transmit une extrême sensibilité humaine et une profonde foi chrétienne. Après avoir terminé ses études élémentaires et supérieures, couronnées par des cours de philosophie et de rhétorique, il eut pour maître Libanios, un païen, le plus célèbre rhéteur de son temps. A son école, Jean devint le plus grand orateur de l'antiquité grecque tardive. Baptisé en 368 et formé à la vie ecclésiastique par l'Evêque Melezio, il fut institué lecteur par celui-ci en 371. Ce fait marqua l'entrée officielle de Chrysostome dans le cursus ecclésiastique. De 367 à 372, il fréquenta l'Asceterio, une sorte de séminaire d'Antioche, avec un groupe de jeunes, dont certains devinrent ensuite Evêques, sous la direction du célèbre exégète Diodore de Tarse, qui initia Jean à l'exégèse historico-littérale, caractéristique de la tradition antiochienne.

Il se retira ensuite pendant quatre ans parmi les ermites du proche mont Silpio. Il poursuivit cette retraite par deux autres années encore, vécues en totale solitude dans une grotte sous la direction d'un "ancien". Au cours de cette période, il se consacra totalement à méditer "les lois du Christ", les Evangiles et en particulier les Lettres de Paul. Etant tombé malade, il se trouva dans l'impossibilité de se soigner tout seul, et il dut donc revenir dans la communauté chrétienne d'Antioche (cf. Palladius, Vie 5). Le Seigneur - explique le biographe - intervint à un juste moment avec cette infirmité, pour permettre à Jean de suivre sa véritable vocation. En effet, il écrira lui-même que, placé dans l'alternative de choisir entre les vicissitudes du gouvernement de l'Eglise et la tranquillité de la vie monastique, il aurait préféré mille fois le service pastoral (cf. Sur le sacerdoce, 6, 7): c'est précisément à cela que Chrysostome se sentait appelé. Et ici s'accomplit le tournant décisif de l'histoire de sa vocation: pasteur d'âme à plein temps! L'intimité avec la Parole de Dieu, cultivée au cours des années de son ermitage, avait fait mûrir en lui l'urgence irrésistible de prêcher l'Evangile, de donner aux autres ce qu'il avait reçu au cours des années de méditation. L'idéal missionnaire le lança ainsi, âme de feu, dans le service pastoral.

Entre 378 et 379 il revint en ville. Devenu diacre en 381 et prêtre en 386, il devint un célèbre prédicateur dans les églises de sa ville. Il prononça des homélies contre les ariens, suivies de celles pour commémorer les martyrs antiochiens, ainsi que d'autres sur les festivités liturgiques principales: il s'agit d'un grand enseignement de la foi dans le Christ, également à la lumière de ses saints. 387 fut l'"année héroïque" de Jean, celle de la "révolte des statues". Le peuple abattit les statues impériales, en signe de protestation contre l'augmentation des impôts. Au cours de ces journées de Carême et d'angoisse en raison des punitions dont l'empereur menaçait, il prononça ses 22 vibrantes Homélies sur les statues, finalisées à la pénitence et à la conversion. Suivit ensuite la période sereine du ministère pastoral (387-397).

Chrysostome s'inscrit parmi les Pères les plus prolifiques: de lui, nous sont parvenus 17 traités, plus de 700 homélies authentiques, les commentaires à Matthieu et à Paul (Lettres aux Romains, aux Corinthiens, aux Ephésiens et aux Hébreux), et 241 lettres. Ce ne fut pas un théologien spéculatif. Il transmit cependant la doctrine traditionnelle et sûre de l'Eglise, à une époque de controverses théologiques suscitées en particulier par l'arianisme, c'est-à-dire par la négation de la divinité du Christ. Il est donc un témoin digne de foi du développement dogmatique atteint par l'Eglise aux IV-V siècles. Sa théologie est typiquement pastorale, avec la constante préoccupation de la cohérence entre la pensée exprimée par la parole et le vécu existentiel. Tel est, en particulier, le fil conducteur des splendides catéchèses, avec lesquelles il préparait les catéchumènes à recevoir le Baptême. Proche de la mort, il écrivit que la valeur de l'homme se trouve dans la "connaissance exacte de la véritable doctrine et dans la rectitude de vie" (Lettre de l'exil). Les deux choses, connaissance de la vérité et rectitude de vie, vont de pair: la connaissance doit se traduire en vie. Chacune de ses interventions visa à développer chez les fidèles l'exercice de l'intelligence, pour comprendre et traduire en pratique les exigences morales et spirituelles de la foi.

Jean Chrysostome se soucia d'accompagner par ses écrits le développement intégral de la personne, dans les dimensions physique, intellectuelle et religieuse. Les diverses phases de la croissance sont comparées à tout autant de mers d'un immense océan! "La première de ces mers est l'enfance" (Homélie 81, 5 sur l'Evangile de Matthieu). En effet, "précisément au cours de ce premier âge se manifestent les inclinations au vice et à la vertu". C'est pourquoi la loi de Dieu doit être dès le début imprimée dans l'âme "comme sur une tablette de cire" (Homélie 3,1 sur l'Evangile de Jean): de fait, c'est l'âge le plus important. Nous devons nous rappeler qu'il est fondamental qu'en cette première phase de la vie, entrent réellement dans l'homme les grandes orientations qui donnent sa juste perspective à l'existence. Chrysostome recommande donc: "Dès l'âge le plus tendre fortifiez les enfants avec des armes spirituelles, et enseignez-leur à marquer le front avec la main" (Homélie 12, 7 sur la première Lettre aux Corinthiens). Viennent ensuite l'adolescence et la jeunesse: "A l'enfance suit la mer de l'adolescence, où les vents soufflent avec violence..., car en nous croît... la concupiscence" (Homélie 81, 5 sur l'Evangile de Matthieu). Arrivent enfin les fiançailles et le mariage: "A la jeunesse succède l'âge de la personne mûre, où se présentent les engagements de la famille: le temps est venu de chercher une femme" (ibid.). Il rappelle les objectifs du mariage, en les enrichissant - avec un rappel à la vertu de la tempérance - d'un riche tissu de relations personnalisées. Les époux bien préparés barrent ainsi la route au divorce: tout se déroule avec joie et l'on peut éduquer les enfants à la vertu. Lorsque naît ensuite le premier enfant, celui-ci est "comme un pont; les trois deviennent une seule chair, car l'enfant réunit les deux parties" (Homélie 12, 5 sur la Lettre aux Colossiens), et les trois constituent "une famille, petite Eglise" (Homélie 20, 6 sur la Lettre aux Ephésiens).

La prédication de Chrysostome se déroulait habituellement au cours de la liturgie, "lieu" où la communauté se construit à travers la parole et l'Eucharistie. L'assemblée réunie là exprime l'unique Eglise (Homélie 8, 7 sur la Lettre aux Romains), la même parole est adressée en tout lieu à tous (Homélie 24, 2 sur la première Lettre aux Corinthiens), et la communion eucharistique devient le signe efficace de l'unité (Homélie 32, 7 sur l'Evangile de Matthieu). Son projet pastoral était inséré dans la vie de l'Eglise, dans laquelle les fidèles laïcs assument avec le Baptême la charge sacerdotale, royale et prophétique. Il dit au fidèle laïc: "A toi aussi le Baptême fait de toi un roi, un prêtre et un prophète" (Homélie 3, 5 sur la deuxième Lettre aux Corinthiens). C'est de là que naît le devoir fondamental de la mission, car chacun est dans une certaine mesure responsable du salut des autres: "Tel est le principe de notre vie sociale... ne pas s'intéresser seulement à nous!" (Homélie 9, 2 sur la Genèse). Le tout se déroulait entre deux pôles: la grande Eglise et la "petite Eglise", la famille, en relation réciproque.

Chers frères et soeurs, comme vous pouvez le voir, cette leçon de Chrysostome sur la présence authentiquement chrétienne des fidèles laïcs dans la famille et dans la société, demeure encore aujourd'hui plus que jamais actuelle. Prions le Seigneur, afin qu'il nous rende dociles aux enseignements de ce grand Maître de la foi.
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Je salue cordialement les pèlerins francophones présents ce matin, notamment les pèlerins sénégalais, guidés par Mgr Ndiaye, Évêque de Kaolack, les membres de l’Association des Vieilles Maisons françaises, le groupe des Missionnaires d’Afrique et les pèlerins de Côte d’Ivoire et du Canada. Je vous souhaite à tous un heureux pèlerinage, source d’approfondissement de votre foi et de renouvellement pour votre vie.




Mercredi 26 septembre 2007 - Saint Jean Chrysostome (2)

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Chers frères et soeurs!

Nous poursuivons aujourd'hui notre réflexion sur saint Jean Chrysostome. Après la période passée à Antioche, il fut nommé en 397, Evêque de Constantinople, la capitale de l'Empire romain d'Orient. Dès le début, Jean projeta la réforme de son Eglise: l'austérité du palais épiscopal devait constituer un exemple pour tous - clergé, veuves, moines, personnes de la cour et riches. Malheureusement, un grand nombre d'entre eux, concernés par ses jugements, s'éloignèrent de lui. Plein d'attention à l'égard des pauvres, Jean fut également appelé l'"Aumônier". En effet, en administrateur attentif, il avait réussi à créer des institutions caritatives très appréciées. Son esprit d'entreprise dans les divers domaines fit de lui pour certains un dangereux rival. Toutefois, comme un véritable pasteur, il traitait chacun de manière cordiale et paternelle. En particulier, il avait toujours des accents tendres pour la femme et des attentions spéciales pour le mariage et la famille. Il invitait les fidèles à participer à la vie liturgique, qu'il rendit splendide et attrayante grâce à une créativité de génie.

Malgré son bon coeur, il ne connut pas une vie tranquille. Pasteur de la capitale de l'Empire, il se trouva souvent concerné par des questions et des intrigues politiques, en raison de ses relations permanentes avec les autorités et les institutions civiles. De même, sur le plan ecclésiastique, ayant déposé en Asie en 401 six Evêques illégitimement élus, il fut accusé d'avoir franchi les limites de sa juridiction, et devint ainsi la cible d'accusations faciles. Un autre prétexte contre lui fut la présence de plusieurs moines égyptiens, excommuniés par le patriarche Théophile d'Alexandrie et qui s'étaient réfugiés à Constantinople. Une vive polémique naquit ensuite en raison des critiques faites par Jean Chrysostome à l'égard de l'impératrice Eudoxie et de ses courtisanes, qui réagirent en jetant sur lui le discrédit et des insultes. On arriva ainsi à sa déposition, lors du synode organisé par le Patriarche Théophile lui-même en 403, avec pour conséquence une condamnation à un premier bref exil. Après son retour, l'hostilité suscitée contre lui par la protestation contre les fêtes en l'honneur de l'impératrice - que l'Evêque considérait païennes, luxueuses -, et l'expulsion des prêtres chargés des Baptêmes lors de la Veillée pascale de 404 marquèrent le début de la persécution des fidèles de Chrysostome, qu'on appelait les "Johannites".

Jean dénonça alors les faits, par écrit, à l'Evêque de Rome, Innocent I. Mais il était désormais trop tard. En l'an 406, il dut à nouveau partir en exil, cette fois à Cucuse, en Arménie. Le Pape était convaincu de son innocence, mais n'avait pas le pouvoir de l'aider. Un Concile, voulu par Rome pour parvenir à une pacification entre les deux parties de l'Empire et entre leurs Eglises, ne put avoir lieu. Le voyage épuisant de Cucuse vers Pytius, un objectif qu'il n'atteignit jamais, devait empêcher les visites des fidèles et briser la résistance de l'exilé qui était épuisé: sa condamnation à l'exil fut une véritable condamnation à mort! Les nombreuses lettres de son exil, dans lesquelles Jean manifeste ses préoccupations pastorales avec des accents de participation et de douleur pour les persécutions contre les siens, sont émouvantes. La marche vers la mort s'arrêta à Comana dans le Pont. C'est là que Jean, moribond, fut conduit dans la chapelle du martyre saint Basilisque, où il rendit son esprit à Dieu et fut enseveli, martyr à côté d'un martyr (Pallade, Vie 119). C'était le 14 septembre 407, fête de l'Exaltation de la sainte Croix. La réhabilitation eut lieu en 438 avec Théodose II. Les reliques du saint Evêque, déposées dans l'église des Apôtres, à Constantinople, furent ensuite transportées à Rome en 1204, dans la Basilique constantinienne primitive, et elles reposent à présent dans la chapelle du Choeur des Chanoines de la Basilique Saint-Pierre. Le 24 août 2004, une partie importante de celles-ci fut donnée par le Pape Jean-Paul II au Patriarche Bartholomaios I de Constantinople. La mémoire liturgique du saint est célébrée le 13 septembre. Le bienheureux Jean XXIII le proclama patron du Concile Vatican II.

On dit de Jean Chrysostome que, lorsqu'il fut assis sur le trône de la nouvelle Rome, c'est-à-dire de Constantinople, Dieu fit voir en lui un deuxième Paul, un docteur de l'Univers. En réalité, chez Chrysostome, il existe une unité substantielle entre la pensée et l'action, à Antioche comme à Constantinople. Seuls le rôle et les situations changent. En méditant sur les huit oeuvres accomplies par Dieu dans la séquence des six jours dans le commentaire de la Genèse, Chrysostome veut reconduire les fidèles de la création au Créateur: "C'est un grand bien", dit-il, "de connaître ce qu'est la créature et ce qu'est le Créateur". Il nous montre la beauté de la création et la transparence de Dieu dans sa création, qui devient ainsi presque comme une "échelle" pour monter vers Dieu, pour le connaître. Mais à ce premier passage s'en ajoute un deuxième: ce Dieu créateur est également le Dieu de la condescendance (synkatabasis). Nous sommes faibles dans notre démarche de "monter", nos yeux sont faibles. Et ainsi, Dieu devient le Dieu de la condescendance, qui envoie à l'homme déchu et étranger une lettre, l'Ecriture Sainte, si bien que la Création et l'Ecriture se complètent. Dans la lumière de l'Ecriture, de la Lettre que Dieu nous a donnée, nous pouvons déchiffrer la création. Dieu est appelé "père tendre" (philostorgios) (ibid.), médecin des âmes (Homélie 40, 3 sur la Genèse), mère (ibid.) et ami affectueux (Sur la providence 8, 11-12). Mais, à ce deuxième passage - tout d'abord la Création comme "échelle" vers Dieu, et ensuite la condescendance de Dieu à travers une lettre qu'il nous a donnée, l'Ecriture Sainte - s'ajoute un troisième passage. Dieu ne nous transmet pas seulement une lettre: en définitive, il descend lui-même, il s'incarne, il devient réellement "Dieu avec nous", notre frère jusqu'à la mort sur la Croix. Et à ces trois passages - Dieu est visible dans la création, Dieu nous donne une lettre, Dieu descend et devient l'un de nous - s'ajoute à la fin un quatrième passage. A l'intérieur de la vie et de l'action du chrétien, le principe vital et dynamique de l'Esprit (Pneuma), qui transforme les réalités du monde. Dieu entre dans notre existence elle-même à travers l'Esprit Saint et il nous transforme de l'intérieur de notre coeur.

C'est dans ce cadre que Jean, précisément à Constantinople, dans le commentaire continu des Actes des Apôtres, propose le modèle de l'Eglise primitive (
Ac 4,32-37), comme modèle pour la société, en développant une "utopie" sociale (presque une "cité idéale"). En effet, il s'agissait de donner une âme et un visage chrétien à la ville. En d'autres termes, Chrysostome a compris qu'il n'est pas suffisant de faire l'aumône, d'aider les pauvres ponctuellement, mais il est nécessaire de créer une nouvelle structure, un nouveau modèle de société; un modèle fondé sur la perspective du Nouveau Testament. C'est la nouvelle société qui se révèle dans l'Eglise naissante. Jean Chrysostome devient donc réellement ainsi l'un des grands Pères de la Doctrine sociale de l'Eglise: la vieille idée de la "polis" grecque doit être remplacée par une nouvelle idée de cité inspirée par la foi chrétienne. Chrysostome soutenait avec Paul (cf. 1Co 8,11) le primat de chaque chrétien, de la personne en tant que telle, également de l'esclave ou du pauvre. Son projet corrige ainsi la vision grecque traditionnelle de la "polis", de la cité, dans laquelle de larges couches de la population étaient exclues des droits de citoyen, alors que dans la cité chrétienne, tous sont frères et soeurs avec des droits égaux. Le primat de la personne est également la conséquence du fait que c'est réellement à partir d'elle que l'on construit la cité, alors que dans la "polis" grecque, la patrie était au-dessus de l'individu, qui était totalement subordonné à la cité dans son ensemble. Ainsi, Chrysostome définit la vision d'une société construite par la conscience chrétienne et il nous dit que notre "polis" est une autre, "notre patrie est dans les cieux" (Ph 3,20) et, même sur cette terre, cette patrie nous rend tous égaux, frères et soeurs, et nous oblige à la solidarité.

Au terme de sa vie, dans son exil aux frontières de l'Arménie, "le lieu le plus reculé du monde", Jean, se rapportant à sa première prédication de 386, reprit le thème qui lui était cher du dessein que Dieu poursuit à l'égard de l'humanité: c'est un dessein "indicible et incompréhensible", mais certainement guidé par Lui avec amour (cf. Sur la Providence 2, 6). Telle est notre certitude. Même si nous ne pouvons pas déchiffrer les détails de l'histoire personnelle et collective, nous savons que le dessein de Dieu est toujours inspiré par son amour. Ainsi, malgré ses souffrances, Chrysostome réaffirmait la découverte que Dieu aime chacun de nous avec un amour infini, et désire donc le salut de tous. Pour sa part, le saint Evêque coopéra généreusement à ce salut, sans ménager ses forces, toute sa vie. En effet, il considérait comme le but ultime de son existence cette gloire de Dieu, que - désormais mourant - il laissa comme dernier testament: "Gloire à Dieu pour tout!" (Pallade, Vie 11).
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Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience, en particulier Mgr Guy Thomazeau, Archevêque de Montpellier avec des pèlerins de Béziers, le groupe de Frères Maristes en année de formation permanente, les jeunes de Tours et les pèlerins de La Réunion. Puisse votre séjour à Rome vous donner l’occasion de découvrir davantage le Seigneur, qui nous aime et qui veut nous sauver.




Catéchèses Benoît XVI 8807