Catéchèses Benoît XVI 24

24

Mercredi 2 novembre 2005 - La béatitude de l'homme juste

Lecture: Ps 111, 1-6



1. Après avoir célébré hier la fête solennelle de tous les Saints du ciel, nous rappelons aujourd'hui la mémoire de tous les fidèles défunts. La liturgie nous invite à prier pour nos chers disparus, en tournant notre pensée vers le mystère de la mort, héritage commun de tous les hommes.

Eclairés par la foi, nous regardons l'énigme humaine de la mort avec sérénité et espérance. Selon l'Ecriture, en effet, celle-ci est une nouvelle naissance plus qu'une fin, elle est le passage obligatoire à travers lequel ceux qui modèlent leur existence terrestre selon les indications de la Parole de Dieu peuvent atteindre la vie en plénitude.

Le Psaume 111, une composition de type sapientiel, nous présente la figure de ces justes, qui craignent le Seigneur, en reconnaissent la transcendance et adhèrent avec confiance et amour à sa volonté dans l'attente de le rencontrer après la mort.

Une "béatitude" est réservée à ces fidèles: "Heureux l'homme qui craint Yahvé" (v. 1). Le Psalmiste précise immédiatement en quoi consiste cette crainte: elle se manifeste à travers la docilité aux commandements de Dieu. Est proclamé bienheureux celui qui "se plaît fort" à observer ses commandements, trouvant en eux la joie et la paix.

2. La docilité à l'égard de Dieu est, donc, une source d'espérance et d'harmonie intérieure et extérieure. L'observance de la loi morale est source d'une profonde paix de la conscience. Plus encore, selon la vision biblique de la "rétribution", le manteau de la bénédiction divine s'étend même sur le juste, imprimant stabilité et succès à ses oeuvres et à celles de ses descendants: "Sa lignée sera puissante sur la terre, et bénie la race des hommes droits. Opulence et bien-être en sa maison" (vv. 2-3; cf. v. 9). A cette vision optimiste s'opposent cependant les observations amères du juste Job, qui fait l'expérience du mystère de la douleur, se sent injustement puni et soumis à des épreuves apparemment insensées. Job représente de nombreuses personnes justes qui souffrent profondément dans le monde. Il faudra donc lire ce Psaume dans le contexte global de l'Ecriture Sainte, jusqu'à la Croix et à la Résurrection du Seigneur. La Révélation embrasse la réalité de la vie humaine sous tous ses aspects.

La confiance que le Psalmiste veut transmettre et qu'il veut faire ressentir à celui qui a choisi de suivre la voie d'une conduite moralement irréprochable, contre toute alternative d'un succès illusoire obtenu à travers l'injustice et l'immoralité, conserve toutefois toute sa valeur.

3. Le coeur de cette fidélité à la Parole divine consiste en un choix fondamental, celui de la charité envers les pauvres et les indigents: "Bienheureux l'homme qui prend pitié et prête... Il fait largesse, il donne aux pauvres" (vv. 5.9). Le fidèle est donc généreux; respectant la règle biblique, il accorde des prêts à ses frères dans le besoin, sans intérêt (cf. Dt Dt 15,7-11) et sans tomber dans l'infamie de l'usure, qui anéantit la vie des pauvres.

Le juste, en tenant compte de l'avertissement constant des prophètes, se range du côté des laissés-pour-compte, et les soutient par des aides abondantes. "Il fait largesse, il donne aux pauvres", dit-on dans le verset 9, démontrant ainsi une extrême générosité, totalement désintéressée.

4. Le Psaume 111, aux côtés du portrait de l'homme fidèle et charitable, "bon, miséricordieux et juste", présente également à la fin, en un seul verset (cf. v. 10), le profil de l'homme mauvais. Cet individu assiste au succès de la personne juste en brûlant de rage et d'envie. C'est le tourment de celui qui a mauvaise conscience, à la différence de l'homme généreux dont le coeur est "ferme" et "assuré" (vv. 7-8).

Nous tournons notre regard sur le visage serein de l'homme fidèle qui "fait largesse, il donne aux pauvres" et nous nous en remettons, pour notre réflexion de conclusion, aux paroles de Clément d'Alexandrie, le Père de l'Eglise du II siècle, qui a commenté une affirmation difficile du Seigneur. Dans la parabole sur l'administrateur injuste apparaît l'expression selon laquelle nous devons faire le bien avec l'"argent injuste". De là naît la question: l'argent, la richesse, sont-ils eux-mêmes injustes, ou que veut dire le Seigneur? Clément d'Alexandrie explique très bien ce mot dans son homélie: "Quel riche se sauvera?" et dit: Jésus "déclare injuste par nature toute possession que quelqu'un possède pour lui-même comme un bien propre et qu'il ne met pas en commun pour ceux qui en ont besoin; mais il déclare également que, à partir de cette injustice, il est possible d'accomplir une oeuvre juste et salutaire, en donnant le repos à l'un de ces petits qui ont une demeure éternelle auprès du Père (cf. Mt 10,42 Mt 18,10)" (31, 6: Collana di Testi Patristici, CXLVIII, Rome 1999, pp. 56-57).

Et, s'adressant aux lecteurs, Clément avertit: "Tout d'abord, sache qu'il ne t'a pas commandé de te faire prier ni d'attendre d'être supplié, mais il faut que tu cherches toi-même ceux qui sont dignes d'être écoutés, en tant que disciples du Sauveur" (31, 7: ibid, p. 57).

Puis, ayant recours à un autre texte biblique, il commente: "Ce que dit l'Apôtre est donc beau: "Dieu aime qui donne avec joie" (2Co 9,7), celui qui se réjouit de donner et qui ne sème pas chichement, pour ne pas recueillir de la même façon, mais qui partage sans regrets ni distinctions ou douleur; c'est là une authentique manière de faire le bien" (31, 8: ibid.).

En ce jour de la commémoration des défunts, comme je l'ai dit au début de notre rencontre, nous sommes tous appelés à nous confronter à l'énigme de la mort et donc à la question de comment vivre bien, comment trouver le bonheur. A cela, le Psaume répond: heureux l'homme qui donne; heureux l'homme qui n'utilise pas sa vie pour lui-même, mais qui la donne; heureux l'homme qui est miséricordieux, bon et juste; heureux l'homme qui vit dans l'amour de Dieu et du prochain. Ainsi nous vivons bien et ainsi nous ne devons pas avoir peur de la mort, car nous sommes dans le bonheur qui vient de Dieu et qui ne connaît pas de fin.
***


Je salue cordialement les pèlerins francophones présents ce matin, en particulier les Soeurs de Saint-Paul de Chartres et les groupes de jeunes. Puissiez-vous trouver une grande joie à faire la volonté du Seigneur et marcher avec confiance à la rencontre du Christ vainqueur de la mort!


25

Mercredi 9 novembre 2005 - Hymne pascal

Lecture: Ps 135, 1-6

1. Il a été appelé "Le grand Hallel", c'est-à-dire la louange solennelle et grandiose qui, dans le judaïsme, était entonnée durant la liturgie pascale. Nous parlons du Psaume 135, dont nous venons d'écouter la première partie, selon la division proposée par la Liturgie des Vêpres (cf. vv. 1-9).

Arrêtons-nous tout d'abord sur le refrain: "Car éternel est son amour". Au centre de la phrase retentit le mot "amour" qui, en réalité, est une traduction légitime, mais limitée, du terme originel hébreu hesed. En effet, celui-ci appartient au langage caractéristique utilisé par la Bible pour exprimer l'alliance qui existe entre le Seigneur et son peuple. Le terme cherche à définir les attitudes qui s'établissent au sein de cette relation: la fidélité, la loyauté, l'amour et, bien sûr, l'amour de Dieu.

Nous avons ici la représentation synthétique du lien profond et interpersonnel instauré par le Créateur avec sa créature. Au sein de ce rapport, Dieu n'apparaît pas, dans la Bible, comme un Seigneur impassible et implacable, ni comme un être obscur et indéchiffrable, semblable au destin, contre la force mystérieuse duquel il est inutile de lutter. Il se manifeste en revanche comme une personne qui aime ses créatures, qui veille sur elles, les suit sur le chemin de l'histoire et souffre des infidélités que le peuple oppose souvent à son hesed, à son amour miséricordieux et paternel.

2. Le premier signe visible de cette charité divine - dit le Psalmiste - doit être recherché dans la création. Puis l'histoire entrera en scène. Le regard, rempli d'admiration et d'émerveillement, s'arrête tout d'abord sur la création: les cieux, la terre, les eaux, la lune et les étoiles.

Avant encore de découvrir le Dieu qui se révèle dans l'histoire d'un peuple, il y a une révélation cosmique, ouverte à tous, offerte à toute l'humanité par l'unique Créateur, "Dieu des dieux" et "Seigneur des seigneurs" (cf. vv. 2-3).

Comme l'avait chanté le Psaume 18, "les cieux racontent la gloire de Dieu et l'oeuvre de ses mains, le firmament l'annonce; le jour au jour en publie le récit et la nuit à la nuit transmet la connaissance" (vv. 2-3). Il existe donc un message divin, secrètement inscrit dans la création et signe du hesed, de la fidélité amoureuse de Dieu qui donne à ses créatures l'existence et la vie, l'eau et la nourriture, la lumière et le temps.

Il faut avoir le regard limpide pour contempler cette révélation divine, en rappelant l'avertissement du Livre de la Sagesse, qui nous dit que "la grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur" (Sg 13,5 cf. Rm 1,20). La louange de prière naît alors de la contemplation des "merveilles" de Dieu (cf. Ps 135,4) déployées dans la création et se transforme en hymne joyeux de louange et d'action de grâce au Seigneur.

3. Des oeuvres créées on s'élève donc vers la grandeur de Dieu, vers sa miséricorde pleine d'amour. C'est ce que nous enseignent les Pères de l'Eglise, la Tradition chrétienne retentissant constamment à travers leur voix.

Ainsi, saint Basile le Grand, dans l'une des pages initiales de sa première homélie sur l'Hexaméron, dans laquelle il commente le récit de la création selon le premier chapitre de la Genèse, s'arrête pour prendre en considération la sage action de Dieu, et arrive à reconnaître dans la bonté divine le moteur de la création. Voici quelques-unes des expressions tirées d'une longue réflexion du saint Evêque de Césarée de Cappadoce:

""Au commencement Dieu créa le ciel et la terre". Ma parole s'abandonne, écrasée par la merveille de cette pensée" (1, 2, 1: Sur la Genèse [Homélies sur l'Hexaméron], Milan 1990, pp. 9 11). En effet, même si certains, "trompés par l'athéisme qu'ils avaient en eux, imaginèrent l'univers privé de guide et d'ordre, comme en proie au hasard", le saint écrivain en revanche "nous a immédiatement illuminé l'esprit par le nom de Dieu au début du récit, en disant: "Au commencement Dieu créa". Et quelle beauté dans cet ordre!" (1, 2, 4: ibid., p. 11). "Donc, si le monde a un commencement et a été créé, cherche celui qui lui a donné son début et qui en est le Créateur... Moïse te l'a dit à travers son enseignement en imprimant dans nos âmes comme un sceau et un philactère le très saint nom de Dieu, et disant: "Au commencement Dieu créa". La nature bienheureuse, la bonté exempte d'envie, celui qui est l'objet d'amour de la part de tous les êtres raisonnables, la beauté plus que tout autre désirable, le commencement des êtres, la source de la vie, la lumière de l'intellect, la sagesse inaccessible, en somme, "au début, il créa le ciel et la terre"" (1, 2, 6-7: ibid., p. 13).

Je trouve que les paroles de ce Père du IV siècle sont d'une surprenante actualité lorsqu'il dit: "Certains, trompés par l'athéisme qu'ils avaient en eux, imaginèrent l'univers privé de guide et d'ordre, comme en proie au hasard". Combien sont-ils ces "certains" aujourd'hui. Ceux-ci, trompés par l'athéisme, croient qu'il est scientifique de penser que tout est privé de guide et d'ordre, comme en proie au hasard. A travers les Ecritures Saintes, le Seigneur réveille la raison qui dort et nous dit: au commencement était la Parole créatrice. Au commencement, la Parole créatrice - cette Parole qui a tout créé, qui a créé ce projet intelligent qu'est le cosmos - est également amour.

Laissons-nous donc réveiller par cette Parole de Dieu; prions pour qu'elle illumine également notre esprit, afin que nous puissions percevoir le message du créé - inscrit également dans notre coeur - selon lequel le commencement de tout est la sagesse créatrice et cette sagesse est amour, est bonté: "Car éternel est son amour".
* * *


J’accueille avec plaisir les pèlerins de langue française, en particulier les membres de l’Association du Notariat catholique. Puisse votre pèlerinage à Rome être l’occasion de rendre grâce à Dieu pour la grandeur et la beauté des merveilles qu’il nous donne à contempler dans la création et dans les oeuvres des hommes!
26

Mercredi 16 novembre 2005 - Action de grâce pour le salut accompli par Dieu - Lecture: Ps\i 135, 13-14.23-26

1. Notre réflexion revient sur l'hymne de louange du Psaume 135, que la Liturgie des Vêpres propose en deux étapes successives, suivant une distinction spécifique que la composition offre au niveau thématique. En effet, la célébration des oeuvres du Seigneur est définie dans deux domaines, celui de l'espace et celui du temps.

Dans la première partie (cf. vv. 1-9), qui a fait l'objet de notre méditation précédente, la scène était occupée par les actes divins accomplis lors de la création: ils ont donné origine aux merveilles de l'univers. Dans cette partie du Psaume, on proclame ainsi la foi en Dieu créateur, qui se révèle à travers ses créatures cosmiques. A présent, en revanche, le chant joyeux du Psalmiste, appelé par la tradition juive "le grand Hallel", c'est-à-dire la louange la plus haute élevée au Seigneur, nous conduit sur un horizon différent, celui de l'histoire. La première partie traite donc de la création comme reflet de la beauté de Dieu, la seconde partie parle de l'histoire et du bien que Dieu a accompli pour nous au cours du temps. Nous savons que la Révélation biblique proclame de façon répétée que la présence de Dieu sauveur se manifeste de manière particulière dans l'histoire du salut (cf. Dt 26,5-9 Jos 24,1-13).

2. Ainsi, défilent devant l'orant les actions libératrices du Seigneur qui ont leur coeur dans l'événement fondamental de l'exode de l'Egypte. Celui-ci est profondément lié au voyage tourmenté dans le désert du Sinaï, dont la dernière étape est la terre promise, le don divin qu'Israël continue à expérimenter dans toutes les pages de la Bible.

Le célèbre passage à travers la Mer Rouge, "divisée en deux parties", comme déchirée et domptée, telle un monstre vaincu (cf. Ps 135,13), fait naître le peuple libre et appelé à une mission et à un destin glorieux (cf. vv. 14-15; Ex 15, 1-21), dont la relecture chrétienne sera la pleine libération du mal par la grâce baptismale (cf. 1Co 10,1-4). L'itinéraire du désert commence ensuite: le Seigneur y est représenté comme un guerrier qui, poursuivant l'oeuvre de libération commencée lors de la traversée de la Mer Rouge, prend position en défense de son peuple, frappant ses adversaires. Le désert et la mer représentent alors le passage à travers le mal et l'oppression pour recevoir le don de la liberté et de la terre promise (cf. Ps 135,16-20).

3. Dans le final, le Psaume débouche sur ce pays que la Bible exalte de manière enthousiaste comme "un heureux pays, pays de cours d'eau, de sources qui sourdent de l'abîme [...] pays de froment et d'orge, de vigne, de figuiers et de grenadiers, pays d'oliviers, d'huile et de miel, pays où le pain ne te sera pas mesuré et où tu ne manqueras de rien, pays où il y a des pierres de fer et d'où tu extrairas, dans la montagne, le bronze" (Dt 8,7-9).

Cette célébration emphatique, qui va au-delà de la réalité de cette terre, souhaite exalter le don divin, en orientant nos attentes vers le don le plus haut de la vie éternelle avec Dieu. Un don qui permet au peuple d'être libre, un don qui naît - comme on continue à le répéter dans l'antienne qui rythme chaque verset - du hesed du Seigneur, c'est-à-dire de sa "miséricorde", de sa fidélité à l'engagement pris dans l'alliance avec Israël, de son amour qui continue à se révéler à travers le "souvenir" (cf. Ps 135,23). Au temps de l'"humiliation", c'est-à-dire des épreuves et des oppressions successives, Israël découvrira toujours la main salvatrice du Dieu de la liberté et de l'amour. Même au temps de la faim et de la misère, le Seigneur entrera en scène pour offrir la nourriture à l'humanité tout entière, confirmant son identité de créateur (cf. v. 25).

4. Avec le Psaume 135 se rencontrent donc deux modalités de l'unique Révélation divine, la Révélation cosmique (cf. vv. 4-9) et la Révélation historique (cf. vv. 10-25). Le Seigneur est, bien sûr, transcendant en tant que créateur et arbitre de l'être; mais il est également proche de ses créatures, entrant dans l'espace et dans le temps. Il ne reste pas en dehors, dans le ciel lointain. Sa présence parmi nous atteint même son sommet dans l'Incarnation du Christ.

C'est ce que la relecture chrétienne du Psaume proclame de façon claire, comme cela est attesté par les Pères de l'Eglise, qui voient le sommet de l'histoire du salut et le signe suprême de l'amour miséricordieux du Père dans le don du Fils, en tant que sauveur et rédempteur de l'humanité (cf. Jn 3,16).

Ainsi, saint Cyprien, un martyr du III siècle, commençant son traité sur Les oeuvres de charité et l'aumône, contemple avec émerveillement les oeuvres que Dieu a accomplies dans le Christ son Fils en faveur de son peuple, terminant ensuite par une reconnaissance passionnée de sa miséricorde. "Très chers Frères, nombreux et grands sont les bienfaits de Dieu, que la bonté généreuse et abondante de Dieu le Père et du Christ a accomplis et accomplira toujours pour notre salut; en effet, pour nous préserver, pour nous donner une vie nouvelle et pour pouvoir nous racheter, le Père a envoyé son Fils; le Fils, qui avait été envoyé, voulut être appelé également Fils de l'homme, pour nous faire devenir des fils de Dieu: il s'humilia, pour élever le peuple qui auparavant gisait à terre, il fut blessé pour soigner nos blessures, il devint esclave pour nous conduire à la liberté, nous qui étions esclaves. Il accepta de mourir, pour pouvoir offrir l'immortalité aux mortels. Tels sont les nombreux et grands dons de la miséricorde divine (1: Traités: Collection de Textes patristiques, CLXXV, Rome 2004, p. 108).

Avec ces paroles, le saint Docteur de l'Eglise développe le Psaume avec une litanie des bienfaits que Dieu nous a donnés pour nous, ajoutant à ce que le Psalmiste ne connaissait pas encore, mais que déjà il attendait, le véritable don que Dieu nous a fait: le don du Fils, le don de l'Incarnation, dans laquelle Dieu s'est donné à nous, et demeure avec nous dans l'Eucharistie et dans sa Parole, chaque jour, jusqu'à la fin de l'histoire. Notre danger est que la mémoire du mal, des maux subis, soit souvent plus forte que la mémoire du bien. Le Psaume sert à réveiller en nous également la mémoire du bien, de tout le bien que le Seigneur nous a fait, et nous fait, et que nous pouvons voir si notre coeur est attentif: c'est vrai, la miséricorde de Dieu est éternelle, elle est présente jour après jour.
* * *


Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones présents ce matin à cette audience. Que le Christ, qui appelle tous ses disciples à grandir dans la sainteté, vous donne de répondre généreusement à ses appels! À tous, j’accorde bien volontiers la Bénédiction apostolique.



Mercredi 23 novembre 2005: Dieu Sauveur - Lecture: Ep 1, 3.8-10

23115
Ep 1,3 Ep 1,8-10

1. Chaque semaine, la Liturgie des Vêpres propose à l'Eglise en prière l'hymne d'ouverture solennelle de la Lettre aux Ephésiens, le texte qui vient d'être proclamé. Celui-ci appartient au genre des berakot, c'est-à-dire les "bénédictions" qui apparaissent déjà dans l'Ancien Testament et qui auront une diffusion ultérieure dans la tradition juive. Il s'agit donc d'un fil de louange constant qui s'élève vers Dieu, qui dans la foi chrétienne, est célébré comme "Père de notre Seigneur Jésus, le Christ".

C'est pour cette raison que, dans notre louange sous forme d'hymne, la figure du Christ, dans laquelle l'oeuvre de Dieu le Père se révèle et s'accomplit, est centrale. En effet, les trois verbes principaux de ce Cantique long et intense nous conduisent toujours au Fils.

2. Dieu "nous a élus en lui" (Ep 1,4): c'est notre vocation à la sainteté, à la filiation adoptive et donc à la fraternité avec le Christ. Ce don, qui transforme radicalement notre état de créature, nous est offert "par le Christ" (Ep 1,5), une oeuvre qui s'inscrit dans le grand projet salvifique divin, dans cet affectueux "bon plaisir de la volonté" (ibid.) du Père que l'Apôtre contemple avec émotion.

Le deuxième verbe, après celui de l'élection ("nous a choisis"), désigne le don de la grâce: "Sa grâce dont Il nous a gratifiés dans le Bien-aimé" (ibid). En grec, nous avons à deux reprises la même racine charis et echaritosen, pour souligner la gratuité de l'initiative divine qui précède toute réponse humaine. La grâce que le Père nous donne dans le Fils unique est donc la manifestation de son amour qui nous entoure et nous transforme.

3. Et nous voici arrivés au troisième verbe fondamental du Cantique paulinien: celui-ci a toujours pour objet la grâce divine qui a été "prodiguée" en nous (v. 8). Nous sommes donc devant un verbe de plénitude, nous pourrions dire - en nous en tenant à son sens originel - d'excès, de donation sans limites, ni réserves.

Nous parvenons ainsi dans la profondeur infinie et glorieuse du mystère de Dieu, ouvert et révélé par la grâce à celui qui a été appelé par la grâce et par l'amour, cette révélation ne pouvant pas nous parvenir par le seul don de l'intelligence et des capacités humaines. "Ce que l'oeil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. Car c'est à nous que Dieu l'a révélé par l'Esprit; l'Esprit en effet sonde tout, jusqu'aux profondeurs de Dieu" (1Co 2,9-10).

4. Le "mystère de la volonté" divine a un centre qui est destiné à coordonner tout l'être et toute l'histoire en les conduisant à la plénitude voulue par Dieu: c'est le dessein "de ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ" (Ep 1,10). Dans ce "dessein", en grec oikonomia, c'est-à-dire dans ce plan harmonieux de l'architecture de l'être et de l'existence, se dresse le Christ chef du corps de l'Eglise, mais également l'axe qui récapitule en lui "toutes choses, les êtres célestes comme les êtres terrestres". La dispersion et les limites sont surmontées et se dessine alors cette "plénitude" qui est le véritable but du projet que la volonté divine avait pré-établi dès les origines.

Nous nous trouvons donc face à une fresque grandiose de l'histoire de la création et du salut que nous voudrions à présent méditer et approfondir à travers les paroles de saint Irénée, un grand Docteur de l'Eglise du II siècle, qui, dans plusieurs pages magistrales de son Traité Contre les hérésies, avait développé une réflexion articulée précisément sur cette récapitulation accomplie par le Christ.

5. La foi chrétienne, affirme-t-il, reconnaît qu'"il n'y a qu'un seul Dieu le Père et un seul Christ Jésus, notre Seigneur, qui est venu à travers toute l'économie et qui a récapitulé en lui toutes les choses. Parmi toutes les choses se trouve également l'homme, façonné par Dieu. Il a donc également récapitulé l'homme en lui-même, devenant visible, lui qui est invisible, compréhensible, lui qui est incompréhensible et homme, lui qui est Verbe" (3, 16, 6: Già e non ancora, CCCXX, Milan 1979, p. 268).

C'est pourquoi "le Verbe de Dieu devint homme" réellement, pas seulement en apparence, car sinon "son oeuvre n'aurait pas été véritable". En revanche, "il était ce qu'il apparaissait: Dieu qui récapitule en lui son antique créature, qui est l'homme, pour tuer le péché, détruire la mort et vivifier l'homme. Et c'est pour cela que ses oeuvres sont véritables" (3, 18, 7: ibid. , pp. 277-278). Il s'est constitué Chef de l'Eglise pour nous attirer tous à Lui au bon moment. Dans l'esprit de ces paroles de saint Irénée, nous prions: oui, Seigneur, attire-nous à Toi, attire le monde à Toi et donne-nous la paix, Ta paix.
* * *


Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le groupe de prêtres du diocèse de Fréjus-Toulon, accompagnés de leur Évêque, Mgr Dominique Rey, ainsi que le groupe de prêtres marianistes et de frères maristes. Que votre séjour à Rome vous renouvelle dans la joie d’être chrétiens et dans le désir de servir vos frères !


28

Mercredi 30 novembre 2005



Sur les fleuves de Babylone - Lecture: Ps 136, 1-2.4-6

1. En ce premier mercredi de l'Avent, temps liturgique de silence, de veillée et de prière en préparation à Noël, nous méditons sur le Psaume 136, dont le début est devenu célèbre dans sa version latine, Super flumina Babylonis. Le texte évoque la tragédie vécue par le peuple juif lors de la destruction de Jérusalem, qui eut lieu en 586 av. J.-C., et l'exil à Babylone qui en fut la conséquence. Nous nous trouvons face à un chant national de douleur, marqué par une austère nostalgie de ce qui a été perdu.

Cette invocation pleine d'angoisse au Seigneur, afin qu'il libère ses fidèles de l'esclavage de Babylone, exprime bien également les sentiments d'espérance et d'attente du salut avec lesquels nous avons commencé notre chemin de l'Avent.

La première partie du Psaume (cf. vv. 1-4) a pour cadre la terre d'exil, avec ses fleuves et ses canaux, ceux qui irriguaient précisément la plaine babylonienne, lieu où vivaient les déportés juifs. C'est presque l'anticipation symbolique des camps d'extermination vers lesquels le peuple juif - au cours du siècle que nous venons de laisser derrière nous - fut envoyé pour une infâme opération de mort, qui est restée comme une honte indélébile dans l'histoire de l'humanité.

La deuxième partie du Psaume (cf. vv. 5-6) est, en revanche, parcourue par le souvenir plein d'amour pour Sion, la ville perdue mais vivante dans le coeur des exilés.

2. Dans la parole du Psalmiste apparaissent la main, la langue, le palais, la voix, les larmes. La main est indispensable pour le joueur de harpe: mais elle est désormais paralysée (cf. v. 5) par la douleur, également parce que les harpes sont suspendues aux peupliers.

La langue est nécessaire au chanteur, mais à présent, elle est collée au palais (cf. v. 6). En vain les bourreaux babyloniens "demandèrent des cantiques... de la joie" (v. 3). Les "cantiques de Sion" sont des "cantiques de Yahvé" (vv. 3-4), ce ne sont pas des chansons folkloriques pouvant être données en spectacle. Ce n'est que dans la liturgie et dans la liberté d'un peuple qu'elles peuvent s'élever vers le ciel.

3. Dieu, qui est l'arbitre ultime de l'histoire, saura également comprendre et accueillir selon sa justice le cri des victimes, au-delà de la tonalité dure qu'il prend parfois.

Nous souhaitons nous tourner vers saint Augustin pour une méditation supplémentaire sur notre Psaume. Dans celle-ci, le grand Père de l'Eglise introduit une note surprenante et de grande actualité: il sait que parmi les habitants de Babylone, il y a également des personnes qui s'engagent pour la paix et pour le bien de la communauté, bien que ne partageant pas la foi biblique, c'est-à-dire ne connaissant pas l'espérance de la Ville éternelle à laquelle nous aspirons. Ils portent en eux une étincelle de désir de l'inconnu, du plus grand, du transcendant, d'une véritable rédemption. Et il dit qu'également parmi les persécuteurs, parmi les non-croyants, se trouvent des personnes avec cette étincelle, avec une sorte de foi, d'espérance, pour autant que cela leur soit possible dans les circonstances dans lesquelles ils vivent. Avec cette foi, également dans une réalité non connue, ils sont réellement en marche vers la vraie Jérusalem, vers le Christ. Et avec cette ouverture sur l'espérance pour les Babyloniens aussi - comme Augustin les appelle -, pour ceux qui ne connaissent pas le Christ, ni même Dieu, et qui désirent toutefois l'inconnu, l'éternité, il nous avertit nous aussi de ne pas nous fixer simplement sur les choses matérielles de l'instant présent, mais de persévérer sur le chemin vers Dieu. Ce n'est qu'avec cette espérance plus grande que nous pouvons aussi, de la juste manière, transformer ce monde. Saint Augustin le dit avec ces mots: "Si nous sommes des citoyens de Jérusalem... et que nous devons vivre sur cette terre, dans la confusion du monde présent, dans la Babylone actuelle, où nous ne demeurons pas en citoyens mais où nous sommes tenus prisonniers, il faut que nous ne chantions pas seulement ce qui est dit par le Psaume, mais que nous le vivions: ce qui se fait grâce à une aspiration profonde du coeur, désirant pleinement et religieusement la ville éternelle".

Et il ajoute, à propos de la "ville terrestre appelée Babylone": celle-ci "contient des personnes qui, soutenues par l'amour pour elle, s'ingénient à en garantir la paix - la paix temporelle - en ne nourrissant pas dans leur coeur d'autre espérance, plaçant même en cela toute leur joie, sans attendre rien d'autre. Et nous les voyons accomplir tous les efforts pour se rendre utiles à la société terrestre. Or, s'ils oeuvrent avec la conscience pure à ces tâches, Dieu ne permettra pas qu'ils périssent avec Babylone, les ayant prédestinés à être des citoyens de Jérusalem: à condition cependant que, vivant à Babylone, ils n'en imitent pas la superbe, le faste caduc et l'arrogance irritante... Il voit leur asservissement et leur montrera cette autre ville, à laquelle ils doivent vraiment aspirer et adresser tous leurs efforts" (Discours sur les Ps 136,1-2): Nuova Biblioteca Agostiniana, XXVIII, Rome 1977, pp. 397.399).

Et nous prions le Seigneur pour qu'en nous tous se réveille ce désir, cette ouverture vers Dieu, et qu'également ceux qui ne connaissent pas le Christ puissent être touchés par son amour, si bien que tous ensemble nous nous rendions en pèlerinage vers la Ville définitive et que la lumière de cette Ville puisse apparaître aussi à notre époque et dans notre monde.
* * *


Je suis heureux d’accueillir ce matin les pèlerins francophones, particulièrement le groupe d’études de l’Assemblée nationale française et les représentants de la Fédération française de la presse catholique. Que ce temps de l’Avent permette à chacun de se préparer à accueillir le Sauveur qui vient nous libérer, pour nous permettre d’avancer sans crainte vers le Père miséricordieux.

Appel du Pape Benoît XVI

Demain, 1 décembre, aura lieu la Journée mondiale contre le SIDA, une initiative des Nations unies qui entend rappeler l'attention sur le fléau du SIDA, et inviter la Communauté internationale à un engagement renouvelé dans l'oeuvre de prévention et dans l'assistance solidaire envers ceux qui en sont frappés. Les chiffres diffusés à cet égard sont alarmants!

Suivant de près l'exemple du Christ, l'Eglise a toujours considéré le soin des malades comme une partie intégrante de sa mission. J'encourage donc les nombreuses initiatives organisées pour éradiquer cette maladie, en particulier par les communautés ecclésiales, et j'exprime ma proximité aux malades du SIDA et à leurs familles, en invoquant pour eux l'aide et le réconfort du Seigneur.




29

Mercredi 7 décembre 2005



Action de grâce - Lecture: Ps 137, 1-4.8

1. Placé par la tradition juive sous le patronage de David, même s'il est probablement apparu à une époque successive, l'hymne d'action de grâce que nous venons d'entendre s'ouvre par un chant personnel de l'orant. Il élève sa voix dans le cadre de l'assemblée du temple ou, tout au moins, en ayant comme référence le Sanctuaire de Sion, siège de la présence du Seigneur et de sa rencontre avec le peuple des fidèles.

En effet, le Psalmiste confesse qu'il se "prosterne vers ton temple sacré" de Jérusalem (cf. v. 2): là, il chante devant Dieu qui est dans les cieux avec sa cour d'anges, mais qui est également à l'écoute dans l'espace terrestre du temple (cf. v. 1). L'orant est certain que le "nom" du Seigneur, c'est-à-dire sa réalité personnelle vivante et active, et ses vertus de fidélité et de miséricorde, signes de l'alliance avec son peuple, représentent le soutien de toute confiance et de toute espérance (cf. v. 2).

2. Le regard se tourne alors, l'espace d'un instant, vers le passé, au jour de la souffrance: alors, au cri du fidèle angoissé avait répondu la voix divine. Elle avait diffusé le courage dans l'âme troublée (cf. v. 3). L'original en hébreu parle littéralement du Seigneur qui "a troublé la force dans l'âme" du juste opprimé: comme s'il s'agissait de l'irruption d'un vent impétueux qui balaye les hésitations et les peurs, confère une énergie vitale nouvelle et fait fleurir la force et la confiance.

Après ce début apparemment personnel, le Psalmiste étend alors son regard sur le monde et imagine que son témoignage touche l'horizon tout entier: "tous les rois de la terre", dans une sorte d'adhésion universelle s'associent à l'orant juif dans une louange commune en honneur de la grandeur et de la puissance souveraine du Seigneur (cf. vv. 4-6).

3. Le contenu de cette louange commune qui s'élève de tous les peuples laisse déjà entrevoir la future Eglise des païens, la future Eglise universelle. Ce contenu a comme premier thème la "gloire" et les "chemins du Seigneur" (cf. v. 5), c'est-à-dire ses projets de salut et sa révélation. On découvre ainsi que Dieu est certainement "sublime" et transcendant, mais il "voit les humbles" avec affection, tandis qu'il éloigne de son regard le superbe en signe de rejet et de jugement (v. 6).

Comme le proclamait Isaïe, "Car ainsi parle celui qui est haut et élevé, dont la demeure est éternelle, et dont le nom est saint. Je suis haut et saint dans ma demeure, mais je suis avec l'homme contrit et humilié, pour ranimer les esprits humiliés, pour ranimer les coeurs contrits" (Is 57,15). Dieu choisit donc de se ranger en défense des faibles, des victimes, des derniers: cela est porté à la connaissance de tous les rois, afin qu'ils sachent quelle doit être leur option dans le gouvernement des nations. Naturellement, cela est dit non seulement aux rois et à tous les gouvernements, mais à nous tous, car nous aussi, nous devons savoir quel choix faire, quelle est l'option: se ranger du côté des humbles, des derniers, des pauvres et des faibles.

4. Après cette référence, au niveau mondial, aux responsables des nations, non seulement de ce temps, mais de tous les temps, l'orant retourne à la louange personnelle (cf. Ps 137,7-8). Le regard s'étendant vers l'avenir de sa vie, il implore une aide de Dieu également pour les épreuves que l'existence lui réservera encore. Et nous prions tous ainsi, avec cet orant de cette époque.

On parle de façon synthétique de la "fureur de mes ennemis" (v. 7), une sorte de symbole de toutes les hostilités qui peuvent s'élever face au juste au cours de l'histoire. Mais il sait - et avec lui, nous savons - que le Seigneur ne l'abandonnera jamais et étendra sa main pour le secourir et le guider. La fin du Psaume est alors une ultime et passionnée profession de foi en Dieu dont la bonté est éternelle: il "ne délaisse pas l'oeuvre de tes mains", c'est-à-dire sa créature (v. 8). Et nous aussi, devons vivre dans cette confiance, dans cette certitude de la bonté de Dieu.

Nous devons être certains que, aussi lourdes et tumultueuses que soient les épreuves qui nous attendent, nous ne serons jamais abandonnés à nous-mêmes, que les mains du Seigneur ne nous lâcheront pas, ces mains qui nous ont créés et qui à présent nous suivent dans l'itinéraire de notre vie. Comme le confessera saint Paul, "Celui qui a commencé en vous cette oeuvre excellente en poursuivra l'accomplissement" (Ph 1, 6).

5. Nous avons ainsi prié, nous aussi, avec un psaume de louange, d'action de grâce et de confiance. Nous voulons continuer à dérouler ce fil de louange sous forme d'hymne à travers le témoignage d'un chantre chrétien, le grand Ephrém le syrien (IV siècle), auteur de textes d'un extraordinaire parfum poétique et spirituel.

"Aussi grand que soit notre émerveillement face à toi, ô Seigneur, / ta gloire dépasse ce que nos langues peuvent exprimer", chante Ephrém dans un hymne (Hymnes sur la virginité, 7; La harpe de l'Esprit, Rome, 1999, p. 66), et dans un autre: "Gloire à toi, pour lequel toutes les choses sont faciles, /car tu es tout-puissant" (Hymnes sur la Nativité, 11: ibid., p. 48). Et cela représente une ultime raison de notre confiance: Dieu a le pouvoir de la miséricorde, et il utilise son pouvoir pour la miséricorde. Et enfin, une dernière citation: "Gloire à toi de tous ceux qui comprennent la vérité" (Hymnes sur la Foi, 14: ibid., p. 27).
***


Je salue cordialement les pèlerins francophones présents ce matin. Que la Vierge Marie, dont nous fêterons demain l’Immaculée Conception, demeure à vos côtés pour vous faire entrer toujours plus en profondeur dans le mystère de l’Incarnation.



Catéchèses Benoît XVI 24