Catéchèses Benoît XVI 16610

Mercredi 16 juin 2010 - Saint Thomas d'Aquin (2)

16610
Chers frères et soeurs,

Je voudrais aujourd'hui continuer la présentation de saint Thomas d'Aquin, un théologien d'une telle valeur que l'étude de sa pensée a été explicitement recommandée par le Concile Vatican II dans deux documents, le décret Optatam totius, sur la formation au sacerdoce, et la déclaration Gravissimum educationis, qui traite de l'éducation chrétienne. Du reste, déjà en 1880, le Pape Léon XIII, son grand amateur et promoteur des études thomistes, voulut déclarer saint Thomas Patron des écoles et des universités catholiques.

La principale raison de cette estime réside non seulement dans le contenu de son enseignement, mais aussi dans la méthode qu'il a adoptée, notamment sa nouvelle synthèse et distinction entre philosophie et théologie. Les Pères de l'Eglise se trouvaient confrontés à diverses philosophies de type platonicien, dans lesquelles était présentée une vision complète du monde et de la vie, y compris la question de Dieu et de la religion. En se confrontant avec ces philosophies, eux-mêmes avaient élaboré une vision complète de la réalité, en partant de la foi et en utilisant des éléments du platonisme, pour répondre aux questions essentielles des hommes. Cette vision, basée sur la révélation biblique et élaborée avec un platonisme corrigé à la lumière de la foi, ils l’appelaient «notre philosophie». Le terme de «philosophie» n'était donc pas l'expression d'un système purement rationnel et, en tant que tel, distinct de la foi, mais indiquait une vision d'ensemble de la réalité, construite à la lumière de la foi, mais faite sienne et pensée par la raison; une vision qui, bien sûr, allait au-delà des capacités propres de la raison, mais qui, en tant que telle, était aussi satisfaisante pour celle-ci. Pour saint Thomas, la rencontre avec la philosophie pré-chrétienne d'Aristote (mort vers 322 av. J.-C.) ouvrait une perspective nouvelle. La philosophie aristotélicienne était, évidemment, une philosophie élaborée sans connaissance de l’Ancien et du Nouveau Testament, une explication du monde sans révélation, par la raison seule. Et cette rationalité conséquente était convaincante. Ainsi, l'ancienne formule de «notre philosophie» des Pères ne fonctionnait plus. La relation entre philosophie et théologie, entre foi et raison, était à repenser. Il existait une «philosophie» complète et convaincante en elle-même, une rationalité précédant la foi, et puis la «théologie», une pensée avec la foi et dans la foi. La question pressante était celle-ci: le monde de la rationalité, la philosophie pensée sans le Christ, et le monde de la foi sont-ils compatibles? Ou bien s'excluent-ils? Il ne manquait pas d'éléments qui affirmaient l'incompatibilité entre les deux mondes, mais saint Thomas était fermement convaincu de leur compatibilité — et même que la philosophie élaborée sans la connaissance du Christ attendait en quelque sorte la lumière de Jésus pour être complète. Telle a été la grande «surprise» de saint Thomas, qui a déterminé son parcours de penseur. Montrer cette indépendance entre la philosophie et la théologie et, dans le même temps, leur relation réciproque a été la mission historique du grand maître. Et on comprend ainsi que, au XIXe siècle, alors que l'on déclarait avec force l'incompatibilité entre la raison moderne et la foi, le Pape Léon XIII indiqua saint Thomas comme guide dans le dialogue entre l'une et l'autre. Dans son travail théologique, saint Thomas suppose et concrétise cette relation. La foi consolide, intègre et illumine le patrimoine de vérité que la raison humaine acquiert. La confiance que saint Thomas accorde à ces deux instruments de la connaissance — la foi et la raison — peut être reconduite à la conviction que toutes deux proviennent de l'unique source de toute vérité, le Logos divin, qui est à l'oeuvre aussi bien dans le domaine de la création que dans celui de la rédemption.

En plus de l'accord entre la raison et la foi, il faut reconnaître, d'autre part, que celles-ci font appel à des processus de connaissance différents. La raison accueille une vérité en vertu de son évidence intrinsèque, médiate ou immédiate; la foi, en revanche, accepte une vérité sur la base de l'autorité de la Parole de Dieu qui est révélée. Saint Thomas écrit au début de sa Summa Theologiae: «L'ordre des sciences est double; certaines procèdent de principes connus à travers la lumière naturelle de la raison, comme les mathématiques, la géométrie et équivalents; d'autres procèdent de principes connus à travers une science supérieure, c'est-à-dire la science de Dieu et des saints» (
I 1,2).

Cette distinction assure l'autonomie autant des sciences humaines que des sciences théologiques. Celle-ci n'équivaut pas toutefois à une séparation, mais implique plutôt une collaboration réciproque et bénéfique. La foi, en effet, protège la raison de toute tentation de manquer de confiance envers ses propres capacités, elle l'encourage à s'ouvrir à des horizons toujours plus vastes, elle garde vivante en elle la recherche des fondements et, quand la raison elle-même s'applique à la sphère surnaturelle du rapport entre Dieu et l'homme, elle enrichit son travail. Selon saint Thomas, par exemple, la raison humaine peut sans aucun doute parvenir à l’affirmation de l'existence d'un Dieu unique, mais seule la foi, qui accueille la Révélation divine, est en mesure de puiser au mystère de l'Amour du Dieu Un et Trine.

Par ailleurs, ce n'est pas seulement la foi qui aide la raison. La raison elle aussi, avec ses moyens, peut faire quelque chose d'important pour la foi, en lui rendant un triple service que saint Thomas résume dans le préambule de son commentaire au De Trinitate de Boèce: «Démontrer les fondements de la foi; expliquer à travers des similitudes les vérités de la foi; repousser les objections qui sont soulevées contre la foi» (q. 2, a. 2). Toute l'histoire de la théologie est, au fond, l'exercice de cet engagement de l'intelligence, qui montre l'intelligibilité de la foi, son articulation et son harmonie interne, son caractère raisonnable, sa capacité à promouvoir le bien de l'homme. La justesse des raisonnements théologiques et leur signification réelle de connaissance se basent sur la valeur du langage théologique, qui est, selon saint Thomas, principalement un langage analogique. La distance entre Dieu, le Créateur, et l'être de ses créatures est infinie; la dissimilitude est toujours plus grande que la similitude (cf. DS 806). Malgré tout, dans toute la différence entre le Créateur et la créature, il existe une analogie entre l'être créé et l'être du Créateur, qui nous permet de parler avec des paroles humaines sur Dieu.

Saint Thomas a fondé la doctrine de l'analogie, outre que sur des thèmes spécifiquement philosophiques, également sur le fait qu'à travers la Révélation, Dieu lui-même nous a parlé et nous a donc autorisés à parler de Lui. Je considère qu'il est important de rappeler cette doctrine. En effet, celle-ci nous aide à surmonter certaines objections de l'athéisme contemporain, qui nie que le langage religieux soit pourvu d'une signification objective, et soutient au contraire qu'il a uniquement une valeur subjective ou simplement émotive. Cette objection découle du fait que la pensée positiviste est convaincue que l'homme ne connaît pas l'être, mais uniquement les fonctions qui peuvent être expérimentées par la réalité. Avec saint Thomas et avec la grande tradition philosophique, nous sommes convaincus qu'en réalité, l'homme ne connaît pas seulement les fonctions, objet des sciences naturelles, mais connaît quelque chose de l'être lui-même, par exemple, il connaît la personne, le Toi de l'autre, et non seulement l'aspect physique et biologique de son être.

A la lumière de cet enseignement de saint Thomas, la théologie affirme que, bien que limité, le langage religieux est doté de sens — car nous touchons l'être — comme une flèche qui se dirige vers la réalité qu'elle signifie. Cet accord fondamental entre raison humaine et foi chrétienne est présent dans un autre principe fondamental de la pensée de saint Thomas d'Aquin: la Grâce divine n'efface pas, mais suppose et perfectionne la nature humaine. En effet, cette dernière, même après le péché, n'est pas complètement corrompue, mais blessée et affaiblie. La grâce, diffusée par Dieu et communiquée à travers le Mystère du Verbe incarné, est un don absolument gratuit avec lequel la nature est guérie, renforcée et aidée à poursuivre le désir inné dans le coeur de chaque homme et de chaque femme: le bonheur. Toutes les facultés de l'être humain sont purifiées, transformées et élevées dans la Grâce divine.

Une application importante de cette relation entre la nature et la Grâce se retrouve dans la théologie morale de saint Thomas d'Aquin, qui apparaît d'une grande actualité. Au centre de son enseignement dans ce domaine, il place la loi nouvelle, qui est la loi de l'Esprit Saint. Avec un regard profondément évangélique, il insiste sur le fait que cette loi est la Grâce de l'Esprit Saint donnée à tous ceux qui croient dans le Christ. A cette Grâce s'unit l'enseignement écrit et oral des vérités doctrinales et morales, transmises par l'Eglise. Saint Thomas, en soulignant le rôle fondamental, dans la vie morale, de l'action de l'Esprit Saint, de la Grâce, dont jaillissent les vertus théologales et morales, fait comprendre que chaque chrétien peut atteindre les autres perspectives du «Sermon sur la montagne» s’il vit un rapport authentique de foi dans le Christ, s'il s'ouvre à l'action de son Saint Esprit. Mais — ajoute saint Thomas d'Aquin — «même si la grâce est plus efficace que la nature, la nature est plus essentielle pour l'homme» (Summa Theologiae I 29,3), c'est pourquoi, dans la perspective morale chrétienne, il existe une place pour la raison, qui est capable de discerner la loi morale naturelle. La raison peut la reconnaître en considérant ce qu'il est bon de faire et ce qu'il est bon d'éviter pour atteindre le bonheur qui tient au coeur de chacun, et qui impose également une responsabilité envers les autres, et donc, la recherche du bien commun. En d'autres termes, les vertus de l'homme, théologales et morales, sont enracinées dans la nature humaine. La Grâce divine accompagne, soutient et pousse l'engagement éthique, mais, en soi, selon saint Thomas, tous les hommes, croyants et non croyants, sont appelés à reconnaître les exigences de la nature humaine exprimées dans la loi naturelle et à s'inspirer d'elle dans la formulation des lois positives, c'est-à-dire de celles émanant des autorités civiles et politiques pour réglementer la coexistence humaine.

Lorsque la loi naturelle et la responsabilité qu'elle implique sont niées, on ouvre de façon dramatique la voie au relativisme éthique sur le plan individuel et au totalitarisme de l'Etat sur le plan politique. La défense des droits universels de l'homme et l'affirmation de la valeur absolue de la dignité de la personne présupposent un fondement. Ce fondement n'est-il pas la loi naturelle, avec les valeurs non négociables qu'elle indique? Le vénérable Jean-Paul II écrivait dans son encyclique Evangelium vitae des paroles qui demeurent d'une grande actualité: «Pour l'avenir de la société et pour le développement d'une saine démocratie, il est donc urgent de redécouvrir l'existence de valeurs humaines et morales essentielles et originelles, qui découlent de la vérité même de l'être humain et qui expriment et protègent la dignité de la personne: ce sont donc des valeurs qu'aucune personne, aucune majorité ni aucun Etat ne pourront jamais créer, modifier ou abolir, mais que l'on est tenu de reconnaître, respecter et promouvoir» (n. EV 71).

En conclusion, Thomas nous propose un concept de la raison humaine ample et confiant: ample, car il ne se limite pas aux espaces de la soi-disant raison empirique-scientifique, mais il est ouvert à tout l'être et donc également aux questions fondamentales et auxquelles on ne peut renoncer de la vie humaine; et confiant, car la raison humaine, surtout si elle accueille les inspirations de la foi chrétienne, est promotrice d'une civilisation qui reconnaît la dignité de la personne, le caractère intangible de ses droits et le caractère coercitif de ses devoirs. Il n'est pas surprenant que la doctrine sur la dignité de la personne, fondamentale pour la reconnaissance du caractère inviolable de l'homme, se soit développée dans des domaines de pensée qui ont recueilli l'héritage de saint Thomas d'Aquin, qui avait une conception très élevée de la créature humaine. Il la définit, à travers son langage rigoureusement philosophique, comme «ce qui se trouve de plus parfait dans toute la nature, c'est-à-dire un sujet subsistant dans une nature rationnelle» (Summa Theologiae I 29,3).

La profondeur de la pensée de saint Thomas d'Aquin découle — ne l'oublions jamais — de sa foi vivante et de sa piété fervente, qu'il exprimait dans des prières inspirées, comme celle où il demande à Dieu: «Accorde-moi, je t'en prie, une volonté qui te recherche, une sagesse qui te trouve, une vie qui te plaît, une persévérance qui t'attend avec patience et une confiance qui parvienne à la fin à te posséder».
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Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins de langue française, venus particulièrement de France et de Belgique. Que votre pèlerinage à Rome soit pour vous l'occasion de découvrir toujours plus profondément le visage du Seigneur. Que Dieu vous bénisse!



Salle Paul VI

Mercredi 23 juin 2010 - Saint Thomas d'Aquin (3)

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Chers frères et soeurs,

Je voudrais aujourd’hui compléter, par une troisième partie, mes catéchèses sur saint Thomas d’Aquin. Même à 700 ans de sa mort nous pouvons beaucoup apprendre de lui. C’est ce que rappelait également mon prédécesseur, le Pape Paul VI, qui, dans un discours prononcé à Fossanova le 14 septembre 1974, à l’occasion du septième centenaire de la mort de saint Thomas, se demandait: «Maître Thomas, quelle leçon peux-tu nous donner?». Et il répondit ainsi: «La confiance dans la vérité de la pensée religieuse catholique, telle qu’il la défendit, l’exposa, l’ouvrit à la capacité cognitive de l’esprit humain» (Insegnamenti di Paolo VI, XII [1974], pp. 833-834). Et, le même jour, à Aquin, se référant toujours à saint Thomas, il affirmait: «Tous, nous qui sommes des fils fidèles de l'Eglise, nous pouvons et nous devons, au moins dans une certaine mesure, être ses disciples!» (ibid., p. 836).

Mettons-nous donc nous aussi à l’école de saint Thomas et de son chef-d’oeuvre, la Summa Theologiae. Celle-ci, bien qu’étant inachevée, est une oeuvre monumentale: elle contient 512 questions et 2669 articles. Il s’agit d’un raisonnement serré, dans lequel l’application de l’intelligence humaine aux mystères de la foi procède avec clarté et profondeur, mêlant des questions et des réponses, dans lesquelles saint Thomas approfondit l’enseignement qui vient de l'Ecriture Sainte et des Pères de l'Eglise, en particulier saint Augustin. Dans cette réflexion, dans la rencontre de vraies questions de son époque, qui sont aussi et souvent des questions de notre temps, saint Thomas, utilisant également la méthode et la pensée des philosophes antiques, en particulier Aristote, arrive à des formulations précises, lucides et pertinentes des vérités de la foi, où la vérité est don de la foi, où elle resplendit et nous devient accessible, ainsi qu’à notre réflexion. Cependant, cet effort de l’esprit humain — rappelle saint Thomas à travers sa vie elle-même — est toujours éclairé par la prière, par la lumière qui vient d’En-haut. Seul celui qui vit avec Dieu et avec ses mystères pour comprendre ce qu’ils disent.

Dans la Summa de théologie, saint Thomas part du fait qu’il existe trois différentes façons de l'être et de l’essence de Dieu: Dieu existe en lui-même, il est le principe et la fin de toute chose, c’est pourquoi toutes les créatures procèdent et dépendent de Lui; ensuite, Dieu est présent à travers sa Grâce dans la vie et dans l’activité du chrétien, des saints; enfin, Dieu est présent d’une manière toute particulière en la Personne du Christ et dans les Sacrements, qui naissent de son oeuvre rédemptrice. Mais la structure de cette oeuvre monumentale (cf. Jean-Pierre Torrell, La «Summa» di San Tommaso, Milan 2003, PP 29-75), une recherche de la plénitude de Dieu avec un «regard théologique» (cf. Summa Theologiae
I 1,7), est articulée en trois parties, et est illustrée par le Doctor Communis lui-même — saint Thomas — avec ces mots: «Le but principal de la sainte doctrine est celui de faire connaître Dieu, et pas seulement en lui-même, mais également en tant que principe et fin des choses, et spécialement de la créature raisonnable. Dans l’intention d’exposer cette doctrine, nous traiterons en premier de Dieu; en deuxième du mouvement de la créature vers Dieu; et en troisième du Christ, qui, en tant qu’homme, est pour nous le chemin pour monter vers Dieu» (ibid., I 2,0). C’est un cercle: Dieu en lui-même, qui sort de lui-même et nous prend par la main, afin qu’avec le Christ nous retournions à Dieu, nous soyons unis à Dieu, et Dieu sera tout en tous.

La première partie de la Summa Theologiae enquête donc sur Dieu en lui-même, sur le mystère de la Trinité et sur l’activité créatrice de Dieu. Dans cette partie, nous trouvons également une profonde réflexion sur la réalité authentique de l’être humain en tant que sorti des mains créatrices de Dieu, fruit de son amour. D’une part nous sommes un être créé, dépendant, nous ne venons pas de nous-mêmes, mais de l’autre, nous avons une véritable autonomie, ainsi nous ne sommes pas seulement quelque chose d’apparent — comme disent certains philosophes platoniciens — mais une réalité voulue par Dieu comme telle, et qui possède une valeur en elle-même.

Dans la deuxième partie, saint Thomas considère l’homme, animé par la grâce, dans son aspiration à connaître et à aimer Dieu pour être heureux dans le temps et pour l’éternité. L’auteur présente tout d’abord les principes théologiques de l’action morale, en étudiant comment, dans le libre choix de l’homme d’accomplir des actes bons, s’intègrent la raison, la volonté et les passions, auxquelles s’ajoute la force que donne la Grâce de Dieu à travers les vertus et les dons de l’Esprit Saint, ainsi que l’aide qui est offerte également par la loi morale. Ainsi, l'être humain est un être dynamique qui se cherche lui-même, qui aspire à être lui-même et cherche, de cette manière, à accomplir des actes qui l’édifient, qui le font devenir vraiment homme; et celui qui pénètre dans la loi morale, pénètre dans la grâce, dans sa propre raison, sa volonté et ses passions. Sur ce fondement, saint Thomas trace la physionomie de l’homme qui vit selon l’Esprit et qui devient, ainsi, une icône de Dieu. Saint Thomas s’arrête ici pour étudier les trois vertus théologales — la foi, l’espérance et la charité —, suivies de l’examen approfondi de plus de cinquante vertus morales, organisées autour des quatre vertus cardinales: la prudence, la justice, la tempérance et la force. Il termine ensuite par une réflexion sur les différentes vocations dans l'Eglise.

Dans la troisième partie de la Summa, saint Thomas étudie le Mystère du Christ — le chemin et la vérité — au moyen duquel nous pouvons rejoindre Dieu le Père. Dans cette section, il écrit des pages presque uniques sur le Mystère de l’Incarnation et de la Passion de Jésus, en ajoutant ensuite une vaste réflexion sur les sept Sacrements, car en eux le Verbe divin incarné étend les bénéfices de l’Incarnation pour notre salut, pour notre chemin de foi vers Dieu et la vie éternelle et demeure presque présent matériellement avec la réalité de la création et nous touche ainsi au plus profond de nous-mêmes.

En parlant des Sacrements, saint Thomas s’arrête de manière particulière sur le Mystère de l’Eucharistie, pour lequel il eut une très grande dévotion, au point que, selon ses antiques biographes, il avait l’habitude d’approcher son visage du Tabernacle comme pour sentir battre le Coeur divin et humain de Jésus. Dans l’une de ses oeuvres de commentaire de l'Ecriture, saint Thomas nous aide à comprendre l’excellence du Sacrement de l’Eucharistie, lorsqu’il écrit: «L’Eucharistie étant le Sacrement de la Passion de notre Seigneur, elle contient Jésus Christ qui souffrit pour nous. Et donc, tout ce qui est l’effet de la Passion de notre Seigneur, est également l’effet de ce sacrement, n’étant autre que l’application en nous de la Passion du Seigneur» (In Ioannem, c.6, lect. 6, n. 963). Nous comprenons bien pourquoi saint Thomas et d’autres saints ont célébré la Messe en versant des larmes de compassion pour le Seigneur, qui s’offre en sacrifice pour nous, des larmes de joie et de gratitude.

Chers frères et soeurs, à l'école des saints, tombons amoureux de ce Sacrement! Participons à la Messe avec recueillement, pour en obtenir des fruits spirituels, nourrissons-nous du Corps et du Sang du Seigneur, pour être sans cesse nourris par la Grâce divine! Entretenons-nous volontiers et fréquemment, familièrement, avec le Très Saint Sacrement!

Ce que saint Thomas a illustré avec une grande rigueur scientifique dans ses oeuvres théologiques majeures, comme justement la Summa Theologiae, et également la Summa contra Gentiles a été exposé dans sa prédication, adressée aux étudiants et aux fidèles. En 1273, un an avant sa mort, pendant toute la période du Carême, il tint des prédications dans l'église San Domenico Maggiore à Naples. Le contenu de ces sermons a été recueilli et conservé: ce sont les Opuscules, où il explique le Symbole des Apôtres, interprète la prière du Notre Père, illustre le Décalogue et commente l'Ave Maria. Le contenu des prédications du Doctor Angelicus correspond presque tout entier à la structure du Catéchisme de l'Eglise catholique. En effet, dans la catéchèse et dans la prédication, à une époque comme la nôtre d'engagement renouvelé pour l'évangélisation, ces arguments fondamentaux ne devraient jamais faire défaut: ce que nous croyons, et voici le Symbole de la foi; ce que nous prions, et voici le Notre Père et l'Ave Maria; et ce que nous vivons comme nous l'enseigne la Révélation biblique, et voici la loi de l'amour de Dieu et du prochain et les Dix Commandements comme explication de ce mandat de l’amour.

Je voudrais proposer quelques exemples du contenu, simple, essentiel et convaincant, de l'enseignement de saint Thomas. Dans son Opuscule sur le Symbole des Apôtres, il explique la valeur de la foi. Par l'intermédiaire de celle-ci, dit-il, l'âme s'unit à Dieu, et il se produit comme un bourgeon de vie éternelle; la vie reçoit une orientation sûre, et nous dépassons avec aisance les tentations. A qui objecte que la foi est une stupidité, parce qu’elle fait croire en quelque chose qui n'appartient pas à l'expérience des sens, saint Thomas offre une réponse très articulée, et il rappelle que cela est un doute inconsistant, parce que l'intelligence humaine est limitée et ne peut pas tout connaître. Ce n'est que dans le cas où nous pourrions connaître parfaitement toutes les choses visibles et invisibles, que ce serait alors une authentique sottise d'accepter des vérités par pure foi. Par ailleurs, il est impossible de vivre, observe saint Thomas, sans se fier à l'expérience des autres, là où la connaissance personnelle n'arrive pas. Il est donc raisonnable de prêter foi à Dieu qui se révèle et au témoignage des Apôtres: ils étaient un petit nombre, simples et pauvres, bouleversés par la Crucifixion de leur Maître; pourtant beaucoup de personnes sages, nobles et riches se sont converties en peu de temps à l'écoute de leur prédication. Il s'agit, en effet, d'un phénomène historiquement prodigieux, auquel on peut difficilement donner une autre réponse raisonnable, sinon celle de la rencontre des Apôtres avec le Christ ressuscité.

En commentant l'article du Symbole sur l'Incarnation du Verbe divin, saint Thomas fait certaines considérations. Il affirme que la foi chrétienne, si l'on considère le mystère de l'Incarnation, se trouve renforcée; l'espérance s'élève plus confiante, à la pensée que le Fils de Dieu est venu parmi nous, comme l'un de nous pour communiquer aux hommes sa divinité; la charité est ravivée, parce qu'il n'y a pas de signe plus évident de l'amour de Dieu pour nous, que de voir le Créateur de l'univers se faire lui-même créature, un de nous. Enfin, si l'on considère le mystère de l'Incarnation de Dieu, nous sentons s'enflammer notre désir de rejoindre le Christ dans la gloire. Pour faire une comparaison simple mais efficace, saint Thomas observe: «Si le frère d'un roi était loin, il brûlerait certainement de pouvoir vivre à ses côtés. Eh bien, le Christ est notre frère: nous devons donc désirer sa compagnie, devenir un seul coeur avec lui» (Opuscoli teologico-spirituali, Rome 1976, p. 64).

En présentant la prière du Notre Père, saint Thomas montre qu'elle est en soit parfaite, ayant les cinq caractéristiques qu'une oraison bien faite devrait posséder: l'abandon confiant et tranquille; un contenu convenable, car — observe saint Thomas — «il est très difficile de savoir exactement ce qu'il est opportun de demander ou non, du moment que nous sommes en difficulté face à la sélection des désirs» (Ibid., p. 120); et puis l'ordre approprié des requêtes, la ferveur de la charité et la sincérité de l'humilité.

Saint Thomas a été, comme tous les saints, un grand dévot de la Vierge. Il l'a appelée d'un nom formidable: Triclinium totius Trinitatis, triclinium, c'est-à-dire lieu où la Trinité trouve son repos, parce qu'en raison de l'Incarnation, en aucune créature comme en elle, les trois Personnes divines habitent et éprouvent délice et joie à vivre dans son âme pleine de Grâce. Par son intercession nous pouvons obtenir tous les secours.

Avec une prière qui est traditionnellement attribuée à saint Thomas et qui, quoi qu'il en soit, reflète les éléments de sa profonde dévotion mariale, nous disons nous aussi: «O bienheureuse et très douce Vierge Marie, Mère de Dieu..., je confie à ton coeur miséricordieux toute ma vie... Obtiens-moi, ô ma très douce Dame, la véritable charité, avec laquelle je puisse aimer de tout mon coeur ton très saint Fils et toi, après lui, par dessus toute chose, et mon prochain en Dieu et pour Dieu».
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Je salue les pèlerins francophones, particulièrement les jeunes collégiens et les Vietnamiens présents. Puissions-nous suivre avec générosité le chemin que saint Thomas d’Aquin nous indique ! Que la Vierge Marie vous accompagne ! Bon pèlerinage à tous !




Place Saint-Pierre

Mercredi 30 juin 2010 - Saint Giuseppe Cafasso

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Chers frères et soeurs,

Nous avons depuis peu conclu l’Année sacerdotale: un temps de grâce, qui a apporté et qui portera des fruits précieux à l’Eglise; une opportunité pour rappeler dans la prière tous ceux qui ont répondu à cette vocation particulière. Le saint curé d’Ars, ainsi que d’autres figures de saints prêtres, véritables lumières dans l’histoire de l’Eglise, nous ont accompagnés sur ce chemin, comme modèles et intercesseurs. Aujourd’hui, comme je l’ai annoncé mercredi dernier, je voudrais en rappeler une autre, qui se distingue du groupe des «saints sociaux» dans la ville de Turin du XIXe siècle: il s’agit de saint Giuseppe Cafasso.

Il me semble approprié de rappeler son souvenir, car il y a précisément une semaine était célébré le 150e anniversaire de sa mort, survenue dans le chef-lieu piémontais le 23 juin 1860, à l’âge de 49 ans. En outre, il me plaît de rappeler que le Pape Pie XI, le 1er novembre 1924, approuvant les miracles pour la canonisation de saint Jean Marie Vianney, et publiant le décret d’autorisation pour la béatification de Giuseppe Cafasso, rapprocha ces deux figures de prêtres à travers les paroles suivantes: «C’est avec une disposition particulière et bénéfique de la Bonté Divine que nous avons assisté à cette apparition, sur l’horizon de l’Eglise catholique, de nouveaux astres, le curé d’Ars, et le vénérable serviteur de Dieu, Giuseppe Cafasso. Ce sont précisément ces deux figures belles, chères et providentiellement opportunes, qui devaient se présenter à nous aujourd’hui; la figure du curé d’Ars, petite et humble, pauvre et simple, mais non moins glorieuse, et l’autre, belle, grande, complexe et riche figure de prêtre, maître et formateur de prêtres, le vénérable Giuseppe Cafasso». Il s’agit de circonstances qui nous offrent une occasion de connaître le message, vivant et actuel, qui ressort de la vie de ce saint. Il ne fut pas curé comme le curé d’Ars, mais il fut surtout formateur de curés et de prêtres diocésains, et même de prêtres saints, parmi lesquels saint Jean Bosco. Il ne fonda pas, comme les autres saints prêtres du XIXe siècle piémontais, des instituts religieux, car sa «fondation» fut l’«école de vie et de sainteté sacerdotale» qu’il réalisa, à travers l’exemple et l’enseignement, dans l’«internat ecclésiastique de saint François d’Assise» à Turin.

Giuseppe Cafasso naît à Castelnuovo d’Asti, le même village que saint Jean Bosco, le 15 janvier 1811. C’est le troisième de quatre enfants. La dernière, sa soeur Marianne, sera la mère du bienheureux Giuseppe Allamano, fondateur des branches masculines et féminines des missionnaires de la Consolata. Il naît dans le Piémont du XIXe siècle, caractérisé par de graves problèmes sociaux, mais également par de nombreux saints qui s’engageaient à y porter remède. Ils étaient liés entre eux par un amour total pour le Christ et par une profonde charité envers les plus pauvres: la grâce du Seigneur sait diffuser et multiplier les semences de sainteté! Giuseppe Cafasso accomplit ses études secondaires et deux ans de philosophie au Collège de Chieri, et, en 1830, il passa au séminaire de théologie où, en 1833, il fut ordonné prêtre. Quatre mois plus tard, il fit son entrée dans le lieu qui restera pour lui l’«étape» unique et fondamentale de sa vie sacerdotale: l’«internat ecclésiastique Saint François d’Assise» à Turin. Entré pour se perfectionner dans le domaine de la pastorale, il y mit à profit ses dons de directeur spirituel et son grand esprit de charité. L’internat, en effet, n’était pas seulement une école de théologie morale, où les jeunes prêtres, provenant surtout de la campagne, apprenaient à confesser et à prêcher, mais il s’agissait également d’une véritable école de vie sacerdotale, où les prêtres se formaient à la spiritualité de saint Ignace de Loyola et à la théologie morale et pastorale du grand évêque saint Alphonse Marie de’ Liguori. Le type de prêtres que Giuseppe Cafasso rencontra à l’internat et que lui-même contribua à renforcer — surtout comme recteur — était celui du véritable pasteur avec une riche vie intérieure et un profond zèle dans le soin pastoral: fidèle à la prière, engagé dans la prédication, dans la catéchèse, dévoué à la célébration de l’Eucharistie et au ministère de la Confession, selon le modèle incarné par saint Charles Borromée, par saint François de Sales et promu par le Concile de Trente. Une heureuse expression de saint Jean Bosco résume le sens du travail éducatif dans cette communauté: «A l’internat, on apprenait à être prêtres».

Saint Giuseppe Cafasso tenta de réaliser ce modèle dans la formation des jeunes prêtres, afin que, à leur tour, ils deviennent des formateurs d'autres prêtres, religieux et laïcs, selon une chaîne spéciale et efficace. De sa chaire de théologie morale, il éduquait à être de bons confesseurs et directeurs spirituels, préoccupés par le vrai bien spirituel de la personne, animés par un grand équilibre pour faire sentir la miséricorde de Dieu et, dans le même temps, un sens aigu et vif du péché. Les vertus principales de Giuseppe Cafasso comme professeur étaient au nombre de trois, comme le rappelle saint Jean Bosco: le calme, la sagesse et la prudence. Selon lui la vérification de l'enseignement transmis se faisait par le ministère de la confession, à laquelle il consacrait lui-même de nombreuses heures pas jour; accouraient à lui des évêques, des prêtres, des religieux, des laïcs éminents et des gens simples: il savait offrir à tous le temps nécessaire. Il fut, par la suite, le sage conseiller spirituel d'un grand nombre d'entre eux, qui devinrent des saints et fondateurs d'instituts religieux. Son enseignement n’était jamais abstrait, uniquement basé sur les livres que l’on utilisait à cette époque, mais il naissait de l’expérience vivante de la miséricorde de Dieu et de la profonde connaissance de l’âme humaine acquise au cours des longues heures passées au confessionnal et consacrées à la direction spirituelle: il proposait en effet une véritable école de vie sacerdotale.

Son secret était simple: être un homme de Dieu; faire, dans les petites actions quotidiennes, «ce qui peut conduire à la plus grande gloire de Dieu et au bénéfice des âmes». Il aimait de manière totale le Seigneur, il était animé par une foi bien enracinée, soutenu par une prière profonde et prolongée, il vivait une sincère charité à l'égard de tous. Il connaissait la théologie morale, mais il connaissait tout autant les situations et le coeur des gens, dont il prenait en charge le bien, comme le bon pasteur. Ceux qui avaient la grâce d'être proches de lui en étaient transformés en autant de bons pasteurs et en confesseurs de grande valeur. Il indiquait avec clarté à tous les prêtres la sainteté à atteindre précisément dans le ministère pastoral. Le bienheureux père Clemente Marchisio, fondateur des Filles de Saint-Joseph, affirmait: «J'entrai à l’internat en étant un grand gamin et une tête en l'air, sans savoir ce que voulait dire être prêtre, et j'en ressortit tout à fait différent, pleinement conscient de la dignité du prêtre». Combien de prêtres forma-t-il au Pensionnat et suivit-il ensuite spirituellement! Parmi ces derniers — comme je l'ai déjà dit — ressort saint Jean Bosco, dont il fut le directeur spirituel pendant 25 ans, de 1835 à 1860: d'abord comme enfant de choeur, puis comme prêtre et enfin comme fondateur. Tous les choix fondamentaux de la vie de saint Jean Bosco eurent comme conseiller et guide saint Giuseppe Cafasso, mais de manière bien précise: Giuseppe Cafasso ne tenta jamais de former en don Bosco un disciple «à son image et ressemblance» et don Bosco ne copia pas Giuseppe Cafasso: il l'imita assurément dans les vertus humaines et sacerdotales — le définissant un «modèle de vie sacerdotale» —, mais en suivant ses propres inclinations personnelles et sa vocation particulière; un signe de la sagesse du maître spirituel et de l'intelligence du disciple: le premier ne s'imposa pas au second, mais le respecta dans sa personnalité et il l'aida à lire quelle était la volonté de Dieu pour lui. Chers amis, c'est là un enseignement précieux pour tous ceux qui sont engagés dans la formation et l'éducation des jeunes générations et c'est aussi un fort rappel de l'importance d'avoir un guide spirituel dans sa propre vie, qui aide à comprendre ce que Dieu attend de nous. Avec simplicité et profondeur, notre saint affirmait: «Toute la sainteté, la perfection et le profit d'une personne consiste à faire parfaitement la volonté de Dieu (…). Nous serions heureux si nous parvenions à verser ainsi notre coeur dans celui de Dieu, unir à ce point nos désirs, notre volonté à la sienne au point de former un seul coeur et une seule volonté: vouloir ce que Dieu veut, le vouloir de la manière, dans les délais, dans les circonstances qu'Il veut et vouloir tout cela pour aucune autre raison que parce que Dieu le veut».

Mais un autre élément caractérise le ministère de notre saint: l’attention pour les derniers, en particulier les détenus, qui à Turin au XIXe siècle vivaient dans des lieux inhumains et déshumanisants. Même dans ce service délicat, exercé pendant plus de vingt ans, il fut toujours un bon pasteur, compréhensif et plein de compassion: des qualités perçues par les détenus, qui finissaient par être conquis par cet amour sincère, dont l’origine était Dieu lui-même. La simple présence de Giuseppe Cafasso faisait du bien: il rassérénait, il touchait les coeurs endurcis par les événements de la vie et surtout il illuminait et ébranlait les consciences indifférentes. Pendant les premiers temps de son ministère parmi les détenus, il avait souvent recours aux grandes prédications qui arrivaient à toucher presque toute la population des prisons. Au fil du temps, il privilégia la catéchèse individuelle, faite pendant les entretiens et lors des rencontres personnelles: respectueux de la situation de chacun, il affrontait les grands thèmes de la vie chrétienne, en parlant de la confiance en Dieu, de l’adhésion à sa volonté, de l’utilité de la prière et des sacrements, dont le point d’arrivée est la confession, la rencontre avec Dieu qui s’est fait pour nous miséricorde infinie. Les condamnés à mort furent l’objet de soins humains et spirituels très particuliers. Il accompagna au supplice, après les avoir confessés et leur avoir administré l’Eucharistie, 57 condamnés à mort. Il les accompagnait avec un profond amour jusqu’au dernier souffle de leur existence terrestre.

Il mourut le 23 juin 1860, après une vie entièrement offerte au Seigneur et consumée pour son prochain. Mon prédécesseur, le vénérable serviteur de Dieu le Pape Pie XII, le proclama patron des prisons italiennes le 9 avril 1948 et, avec l’exhortation apostolique Menti nostrae du 23 septembre 1950, il le proposa comme modèle aux prêtres engagés dans la confession et dans la direction spirituelle.

Chers frères et soeurs, que saint Giuseppe Cafasso soit un rappel pour tous à intensifier le chemin vers la perfection de la vie chrétienne, la sainteté; il doit, en particulier, rappeler aux prêtres l’importance de consacrer du temps au sacrement de la réconciliation et à la direction spirituelle, et rappeler à tous l’attention que nous devons avoir envers ceux qui en ont le plus besoin. Que nous aide l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, dont saint Giuseppe Cafasso était un grand dévot et qu’il appelait «notre chère Mère, notre réconfort, notre espérance».
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Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, particulièrement ceux qui sont venus accompagner les nouveaux Archevêques métropolitains à qui j’ai eu la joie de remettre le pallium. Je salue cordialement Monseigneur Albert Le Gatt, Archevêque de Saint-Boniface, Monseigneur Samuel Kleda, Archevêque de Douala, Monseigneur Joseph Atanga, Archevêque de Bertoua, Monseigneur André-Joseph Léonard, Archevêque de Malines-Bruxelles, Monseigneur Désiré Tsarahazana Archevêque de Toamasina et Monseigneur Pierre Nguyen Van Nhon, Archevêque de Hanoï. Je vous donne avec affection, ainsi qu’à tous les prêtres et aux fidèles de vos archidiocèses la Bénédiction Apostolique, en gage de paix et de joie dans le Seigneur!





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Salle Paul VI

Mercredi 7 juillet 2010 - Jean Duns Scot


Catéchèses Benoît XVI 16610