Catéchèses Benoît XVI 8079

Mercredi 8 juillet 2009 - Caritas in veritate

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Chers frères et soeurs!

Ma nouvelle encyclique Caritas in veritate, qui a été présentée officiellement hier, s'inspire, dans sa vision fondamentale, d'un passage de la lettre de saint Paul aux Ephésiens, où l'apôtre parle de l'agir selon la vérité dans l'amour: "Au contraire - nous venons de l'entendre -, en vivant dans la vérité de l'amour, nous grandirons dans le Christ pour nous élever en tout jusqu'à lui, car il est la Tête" (
Ep 4,15). L'amour dans la vérité est donc la principale force dynamique pour le développement véritable de chaque personne et de l'humanité tout entière. C'est pourquoi, toute la doctrine sociale de l'Eglise tourne autour du principe "caritas in veritate". Ce n'est qu'avec l'amour, illuminé par la raison et par la foi, qu'il est possible d'atteindre des objectifs de développement dotés de valeur humaine et humanisante. L'amour dans la vérité "est un principe sur lequel se fonde la doctrine sociale de l'Eglise, un principe qui prend une forme opératoire par des critères d'orientation de l'action morale" (n. ). L'encyclique rappelle dès l'introduction deux critères fondamentaux: la justice et le bien commun. La justice est une partie intégrante de cet amour "par des actes et en vérité" (1Jn 3,18), auquel l'apôtre Jean exhorte (cf. n. ). Et "aimer quelqu'un c'est vouloir son bien et mettre tout en oeuvre pour cela. A côté du bien individuel, il y a un bien lié à la vie en société... On aime d'autant plus efficacement le prochain que l'on travaille davantage" en faveur du bien commun. Il existe donc deux critères d'action, la justice et le bien commun; grâce à ce dernier la charité acquiert une dimension sociale. Tout chrétien - dit l'encyclique - est appelé à vivre cette charité, et elle ajoute: "C'est là la voie institutionnelle... de la charité" (cf. n. ).

Comme d'autres documents du Magistère, cette encyclique poursuit et approfondit aussi l'analyse et la réflexion de l'Eglise sur des thématiques sociales d'intérêt vital pour l'humanité de notre siècle. Elle se rattache de manière particulière à ce qu'écrivit Paul VI, il y a plus de quarante ans, dans Populorum progressio, pierre milliaire de l'enseignement social de l'Eglise, dans laquelle le grand Pape trace quelques orientations décisives, et toujours actuelles, pour le développement intégral de l'homme et du monde moderne. La situation mondiale, comme le révèle amplement l'actualité des derniers mois, continue à présenter des problèmes importants et le "scandale" d'inégalités éclatantes, qui demeurent malgré les engagements pris dans le passé. D'une part, on enregistre des signes de graves déséquilibres sociaux et économiques; de l'autre, on invoque de plusieurs côtés des réformes qui ne peuvent plus être renvoyées pour combler l'écart dans le développement des peuples. Le phénomène de la mondialisation peut, dans ce but, constituer une réelle opportunité, mais pour cela il est important de mettre la main à un profond renouveau moral et culturel et à un discernement responsable à propos des choix à faire pour le bien commun. Un avenir meilleur pour tous est possible, si on le fonde sur la redécouverte des valeurs éthiques fondamentales. Un nouveau programme économique qui redessine le développement de manière mondiale, en se basant sur le fondement éthique de la responsabilité devant Dieu et l'être humain comme créature de Dieu, est donc nécessaire.

L'encyclique ne cherche certes pas à offrir des solutions techniques aux vastes problématiques sociales du monde actuel - cela n'est pas du ressort du Magistère de l'Eglise (cf. n. ). Elle rappelle cependant les grands principes qui se révèlent indispensables pour construire le développement humain des prochaines années. Parmi ceux-ci, en premier lieu, se trouve l'attention à la vie de l'homme, considérée comme le centre de tout véritable progrès; le respect du droit à la liberté religieuse, toujours étroitement lié au développement de l'homme; le rejet d'une vision prométhéenne de l'être humain, qui le considère comme l'artisan absolu de son propre destin. Une confiance illimitée dans les potentialités de la technologie se révélerait à la fin illusoire. Nous avons besoin d'hommes droits, sincèrement attentifs au bien commun, aussi bien dans la politique que dans l'économie. En particulier, si l'on considère les urgences mondiales, il est urgent de rappeler l'attention de l'opinion publique sur le drame de la faim et de la sécurité alimentaire, qui touche une partie considérable de l'humanité. Un drame de telles proportions interpelle notre conscience: il faut l'affronter avec décision, en éliminant les causes structurelles qui le provoquent et en promouvant le développement agricole des pays les plus pauvres. Je suis certain que cette voie solidaire du développement des pays les plus pauvres aidera certainement à élaborer un projet de résolution de la crise mondiale en cours. Le rôle et le pouvoir politique des Etats doit sans aucun doute être attentivement réévalué, à une époque où existent de fait des limitations à leur souveraineté à cause du nouveau contexte économique, commercial et financier international. Et d'autre part, la participation responsable des citoyens à la politique nationale et internationale ne doit pas manquer, également grâce à un engagement renouvelé des associations de travailleurs, appelés à instaurer de nouvelles synergies au niveau local et international. Dans ce domaine, un rôle de premier plan est également joué par les moyens de communication sociale pour le renforcement du dialogue entre les cultures et les différentes traditions.

Si l'on veut donc programmer un développement libéré des dysfonctionnements et des déséquilibres largement présents aujourd'hui, une sérieuse réflexion s'impose de la part de tous sur le sens même de l'économie ainsi que sur ses finalités. C'est ce qu'exige l'état de santé écologique de la planète; c'est ce que demande la crise culturelle et morale de l'homme, qui ressort avec évidence dans toutes les parties de la planète. L'économie a besoin de l'éthique pour fonctionner correctement; elle a besoin de retrouver la contribution importante du principe de gratuité et de la "logique du don" dans l'économie de marché, où la règle ne peut être le seul profit. Mais cela n'est possible que grâce à l'engagement de tous, économistes et responsables politiques, producteurs et consommateurs, et présuppose une formation des consciences qui donne force aux critères moraux dans l'élaboration des projets politiques et économiques. Nombreux sont ceux qui, à juste titre, rappellent que les droits présupposent des devoirs correspondants, sans lesquels les droits risquent de devenir arbitraires. On répète de plus en plus que l'humanité tout entière doit adopter un mode de vie différent, dans lequel les devoirs de chacun envers l'environnement sont liés à ceux envers la personne considérée en soi et en relation avec les autres. L'humanité est une seule famille et le dialogue fécond entre foi et raison ne peut que l'enrichir, en rendant plus efficace l'oeuvre de la charité dans le domaine social, et constituant le cadre approprié pour encourager la collaboration entre croyants et non-croyants, dans la perspective commune d'oeuvrer pour la justice et la paix dans le monde. Comme critère d'orientation en vue de cette interaction fraternelle, j'indique dans l'encyclique les principes de subsidiarité et de solidarité, étroitement liés entre eux. Enfin, j'ai signalé, face aux problématiques si vastes et profondes du monde d'aujourd'hui, la nécessité d'une autorité politique mondiale régie par le droit, qui respecte les principes mentionnés de subsidiarité et de solidarité et qui soit fermement orientée vers la réalisation du bien commun, dans le respect des grandes traditions morales et religieuses de l'humanité.

L'Evangile nous rappelle que l'homme ne vit pas seulement de pain: les biens matériels seuls ne suffisent pas à satisfaire la soif profonde de son coeur. L'horizon de l'homme est indubitablement plus élevé et plus vaste; c'est pourquoi chaque programme de développement doit avoir présente, à côté de la croissance matérielle, la croissance spirituelle de la personne humaine, qui est précisément dotée d'une âme et d'un corps. Tel est le développement intégral, auquel fait constamment référence la doctrine sociale de l'Eglise, un développement qui trouve son critère d'orientation dans la force de propulsion de l'"amour dans la vérité". Chers frères et soeurs, prions afin que cette Encyclique puisse aider l'humanité à se sentir une unique famille engagée à réaliser un monde de justice et de paix. Prions afin que les croyants, qui travaillent dans le domaine de l'économie et de la politique, comprennent combien leur témoignage évangélique cohérent est important pour le service qu'ils rendent à la société. En particulier, je vous invite à prier pour les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 qui se rencontrent ces jours-ci à L'Aquila. Que de cet important sommet mondial puissent naître des décisions et des orientations utiles au véritable progrès de tous les peuples, en particulier des plus pauvres. Nous confions cette intention à l'intercession maternelle de Marie, Mère de l'Eglise et de l'humanité.
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Je suis heureux de saluer les francophones présents, en particulier les pèlerins des diocèses de Djougou au Bénin, d'Obala au Cameroun, et les étudiants belges et français. Que Dieu vous bénisse!



Mercredi 5 août 2009 - Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars

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Chers frères et soeurs,

Dans la catéchèse d'aujourd'hui, je voudrais reparcourir brièvement l'existence du saint curé d'Ars en soulignant certains traits de celle-ci, qui peuvent servir d'exemple aux prêtres de notre époque, assurément différente de celle où il vécut, mais marquée, sous de nombreux aspects, par les mêmes défis humains et spirituels fondamentaux. C'est précisément hier que l'on fêtait les cent cinquante ans de sa naissance au ciel: il était en effet deux heures du matin le 4 août 1859, lorsque saint Jean Baptiste Marie Vianney, au terme de son existence terrestre, alla à la rencontre du Père céleste pour recevoir en héritage le royaume préparé depuis la création du monde pour ceux qui suivent fidèlement ses enseignements (cf.
Mt 25,34). Quelle grande fête il dut y avoir au Paradis pour l'arrivée d'un pasteur si zélé! Quel accueil doit lui avoir réservé la multitude des fils réconciliés avec le Père, grâce à son oeuvre de curé et de confesseur! J'ai voulu saisir l'occasion de cet anniversaire pour proclamer l'Année sacerdotale qui, comme on le sait, a pour thème: Fidélité du Christ, fidélité du prêtre. C'est de la sainteté que dépend la crédibilité du témoignage et, en définitive, l'efficacité même de la mission de chaque prêtre.

Jean-Marie Vianney naquit dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d'humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l'époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l'enfance et de l'adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu'à l'âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par coeur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l'on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles. Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l'ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l'aide de sages prêtres, qui ne s'arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l'horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier. Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l'âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d'échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l'autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.

Le saint curé d'Ars manifesta toujours une très haute considération du don reçu. Il affirmait: "Oh! Quelle grande chose que le sacerdoce! On ne le comprendra bien qu'une fois au Ciel.. si on le comprenait sur la terre, on mourrait, non d'effroi mais d'amour!" (Abbé Monnin, Esprit du Curé d'Ars, p. 113). En outre, dans son enfance, il avait confié à sa mère: "Si j'étais prêtre, je voudrais conquérir beaucoup d'âmes" (Abbé Monnin, Procès de l'ordinaire, p. 1064). Et il en fut ainsi. Dans le service pastoral, aussi simple qu'extraordinairement fécond, ce curé anonyme d'un village isolé du sud de la France parvint si bien à s'identifier à son ministère, qu'il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis (cf. Jn 10,11). A l'exemple du Bon Pasteur, il a donné la vie au cours des décennies de son service sacerdotal. Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la Messe, s'arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal.

Au centre de toute sa vie, il y avait donc l'Eucharistie, qu'il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l'accomplissement logique et naturel de l'apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ: "Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus" (cf. Jn 20,23). Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable. En passant "d'un même mouvement intérieur, de l'autel au confessionnal", où il passait une grande partie de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le conseil persuasif, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique (cf. Lettre aux prêtres pour l'Année sacerdotale).

Les méthodes pastorales de saint Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu adaptées aux conditions sociales et culturelles actuelles. Comment en effet un prêtre d'aujourd'hui pourrait-il l'imiter, dans un monde qui a tant changé? S'il est vrai que les temps changent et que de nombreux charismes sont typiques de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder, ce qui a rendu saint le curé d'Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l'avait appelé; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le coeur des personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s'appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu'il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. Il fut "amoureux" du Christ, et le vrai secret de son succès pastoral a été l'amour qu'il nourrissait pour le Mystère eucharistique, annoncé, célébré et vécu, qui est devenu amour pour le troupeau du Christ, les chrétiens et pour toutes les personnes qui cherchent Dieu. Son témoignage nous rappelle, chers frères et soeurs, que pour chaque baptisé, et plus encore pour le prêtre, l'Eucharistie "n'est pas simplement un événement avec deux protagonistes, un dialogue entre Dieu et moi. La Communion eucharistique tend à une transformation totale de notre propre vie. Elle ouvre avec force le moi tout entier de l'homme et crée un nouveau nous" (Joseph Ratzinger, La Communion dans l'Eglise).

Alors, loin de réduire la figure de saint Jean-Marie Vianney à un exemple, même admirable, de la spiritualité dévotionnelle du XIXe siècle, il est nécessaire au contraire de saisir la force prophétique qui distingue sa personnalité humaine et sacerdotale d'une très grande actualité. Dans la France post-révolutionnaire qui faisait l'expérience d'une sorte de "dictature du rationalisme" visant à effacer la présence même des prêtres et de l'Eglise dans la société, il vécut, d'abord - pendant sa jeunesse - une clandestinité héroïque en parcourant des kilomètres dans la nuit pour participer à la Messe. Puis - comme prêtre - il se distingua par une créativité pastorale singulière et féconde, en mesure de montrer que le rationalisme, qui régnait alors sans partage, était en réalité loin de satisfaire les authentiques besoins de l'homme et qui, en définitive, n'était pas vivable.

Chers frères et soeurs, à 150 ans de la mort du saint curé d'Ars, les défis de la société d'aujourd'hui ne sont pas moins difficiles, ils sont même devenus peut-être plus complexes. Si à l'époque régnait la "dictature du rationalisme", à l'époque actuelle, on note dans de nombreux milieux, une sorte de "dictature du relativisme". Elles apparaissent toutes deux comme des réponses inadaptées au juste besoin de l'homme d'utiliser pleinement sa propre raison comme élément distinctif et constitutif de son identité. Le rationalisme fut inadapté parce qu'il ne tint pas compte des limites humaines et prétendit élever la seule raison comme mesure de toute chose, en la transformant en déesse; le relativisme contemporain mortifie la raison, parce que, de fait, il en vient à affirmer que l'être humain ne peut rien connaître avec certitude au-delà du domaine scientifique positif. Mais aujourd'hui, comme alors, l'homme "assoiffé de signification et d'accomplissement" va à la recherche constante de réponses exhaustives aux questions de fond qu'il ne cesse de se poser.

Les Pères du Concile oecuménique Vatican II avaient bien présents à l'esprit cette "soif de vérité" qui brûle dans le coeur de tout homme, lorsqu'ils affirmèrent que c'est aux prêtres, "comme éducateurs de la foi", qu'il revient de former "une authentique communauté chrétienne" capable de "frayer la route à tous les hommes vers le Christ" et d'exercer "une véritable maternité" à leur égard, en indiquant ou en facilitant à celui qui ne croit pas "un chemin vers le Christ et son Eglise" et "pour réveiller les fidèles, les nourrir, leur donner des forces pour le combat spirituel" (cf. Presbyterorum ordinis PO 6). L'enseignement que continue de nous transmettre le saint curé d'Ars à cet égard est que, à la base de cet engagement pastoral, le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le Christ, qu'il faut cultiver et accroître jour après jour. C'est seulement s'il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu'il pourra toucher les coeurs des personnes et les ouvrir à l'amour miséricordieux du Seigneur. C'est seulement ainsi, par conséquent, qu'il pourra transmettre enthousiasme et vitalité spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie. Prions pour que, par l'intercession de saint Jean-Marie Vianney, Dieu fasse don à son Eglise de saints prêtres, et pour que croisse chez les fidèles le désir de soutenir et d'aider leur ministère. Confions ces intentions à Marie, que nous invoquons précisément aujourd'hui comme Vierge des Neiges.
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Je suis heureux d'accueillir les pèlerins de langue française présents ce matin. Je salue particulièrement les jeunes de la paroisse Sainte-Rose de Lima, du Robert, à La Martinique. Alors que nous célébrons en ces jours le cent cinquantième anniversaire de la mort de Saint Jean-Marie Vianney, je vous invite à prier pour que son témoignage soit pour les prêtres d'aujourd'hui un enseignement qui les encourage à vivre leur ministère avec foi et générosité. Que par l'intercession du Curé d'Ars le Seigneur donne à son Eglise de saints prêtres qui trouveront chez les fidèles soutien et collaboration dans leur mission d'annoncer l'Evangile. Que Dieu vous bénisse!



Mercredi 12 août 2009 - Marie, mère de tous les prêtres

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Chers frères et soeurs,

La célébration de la solennité de l'Assomption de la Vierge Marie, samedi prochain, est imminente, et nous nous trouvons dans le cadre de l'Année sacerdotale; c'est pourquoi je voudrais parler du lien entre la Vierge et le sacerdoce. Il s'agit d'un lien profondément enraciné dans le mystère de l'Incarnation. Lorsque Dieu décida de se faire homme dans son Fils, il avait besoin du "oui" libre de l'une de ses créatures. Dieu n'agit pas contre notre liberté. Et une chose véritablement extraordinaire a lieu: Dieu devient dépendant de la liberté, du "oui" de l'une de ses créatures; il attend ce "oui". Saint Bernard de Clairvaux, dans l'une de ses homélies, a expliqué de façon dramatique ce moment décisif de l'histoire universelle, où le ciel, la terre et Dieu lui-même attendent ce que dira cette créature.

Le "oui" de Marie est donc la porte à travers laquelle Dieu a pu entrer dans le monde, se faire homme. Ainsi, Marie participe réellement et profondément au mystère de l'incarnation, de notre salut. Et l'incarnation, le fait que le Fils s'est fait homme, était dès le début finalisée au don de soi; au don de soi avec beaucoup d'amour dans la Croix, pour se faire pain pour la vie du monde. Ainsi, sacrifice, sacerdoce et Incarnation vont de pair et Marie est au centre de ce mystère.

Allons à présent à la Croix. Avant de mourir, Jésus voit sa Mère au pied de la Croix; et il voit le fils bien-aimé et ce fils bien-aimé est certainement une personne, un individu très important, mais il est davantage: c'est un exemple, une préfiguration de tous les disciples bien-aimés, de toutes les personnes appelées par le Seigneur à être "le disciple qu'il aimait" et par conséquent, de façon particulière, également des prêtres. Jésus dit à Marie: "Mère, voici ton fils" (
Jn 19,26). Il s'agit d'une sorte de testament: il confie sa Mère au soin du fils, du disciple. Mais il dit également au disciple: "Voici ta mère" (Jn 19,27). L'Evangile nous dit qu'à partir de ce moment, saint Jean, le fils bien-aimé, accueillit la mère, Marie, "chez lui". C'est ce que dit la traduction française; mais le texte grec est beaucoup plus profond, beaucoup plus riche. Nous pourrions le traduire de la façon suivante: il prit Marie dans l'intimité de sa vie, de son être, "eis tà ìdia", dans la profondeur de son être. Prendre avec soi Marie, signifie l'introduire dans le dynamisme de son existence tout entière - il ne s'agit pas d'une chose extérieure - et dans tout ce qui constitue l'horizon de son apostolat. Il me semble que l'on comprend donc que le rapport particulier de maternité existant entre Marie et les prêtres constitue la source primaire, le motif fondamental de la prédilection qu'elle nourrit pour chacun d'eux. Marie les aime en effet pour deux raisons: car ils sont davantage semblables à Jésus, amour suprême de son coeur et parce qu'eux aussi, comme Elle, sont engagés dans la mission de proclamer, témoigner et apporter le Christ au monde. En vertu de son identification et conformation sacramentelle à Jésus, Fils de Dieu et Fils de Marie, chaque prêtre peut et doit se sentir véritablement le fils bien-aimé de cette très noble et très humble Mère.

Le Concile Vatican II invite les prêtres à voir en Marie le modèle parfait de leur existence, en l'invoquant comme "Mère du Grand prêtre éternel, Reine des Apôtres, soutien des prêtres dans leur ministère". Et elle a droit - poursuit le Concile - "à la dévotion filiale des prêtres, à leur vénération et à leur amour" (cf. Presbyterorum ordinis PO 18). Le saint curé d'Ars, vers lequel notre pensée se tourne de façon particulière en cette année, aimait répéter: "Jésus Christ, après nous avoir donné tout ce qu'il pouvait nous donner, veut encore faire de nous les héritiers de ce qu'il a de plus précieux, c'est-à-dire sa Sainte Mère" (B. Nodet, La pensée et l'âme du curé d'Ars). Cela vaut pour tout chrétien, pour nous tous, mais en particulier pour les prêtres. Chers frères et soeurs, prions afin que Marie rende tous les prêtres, face à tous les problèmes du monde d'aujourd'hui, conformes à l'image de son Fils Jésus, dispensateurs du trésor inestimable de son amour de bon Pasteur. Marie, Mère des prêtres, prie pour nous!

Appel et prière du Pape pour les victimes du typhon en Asie

Ma pensée se tourne vers les nombreuses populations qui, au cours des jours derniers, ont été frappées par la violence d'un typhon aux Philippines, à Taïwan, dans certaines provinces du sud-est de la République populaire de Chine et au Japon, un pays qui a été frappé également par un violent tremblement de terre. Je désire manifester ma proximité spirituelle à tous ceux qui se trouvent dans des situations de graves difficultés et j'invite chacun à prier pour eux et pour tous ceux qui ont perdu la vie. Je forme le voeu que ne manquent pas le soutien de la solidarité et l'aide des secours matériels.



Mercredi 19 août 2009 - Saint Jean Eudes

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Chers frères et soeurs!

C'est aujourd'hui la mémoire liturgique de saint Jean Eudes, apôtre inlassable de la dévotion aux Sacrés Coeurs de Jésus et Marie, qui vécut en France à la fin du XVIIe siècle, un siècle marqué par des courants religieux opposés et également par de graves problèmes politiques. C'est l'époque de la guerre de Trente ans, qui a non seulement dévasté une grande partie du centre de l'Europe, mais qui a également dévasté les âmes. Pendant que se diffusait le mépris pour la foi chrétienne de la part de certains courants de pensée alors dominants, l'Esprit Saint suscitait un renouveau spirituel plein de ferveur, avec des personnalités de grande envergure comme de Bérulle, saint Vincent de Paul, saint Louis Marie Grignon de Montfort et saint Jean Eudes. Cette grande "école française" de sainteté porta parmi ses fruits également saint Jean-Marie Vianney. Par un mystérieux dessein de la providence, mon vénéré prédécesseur Pie XI proclama saints ensemble, le 31 mai 1925, Jean Eudes et le curé d'Ars, offrant à l'Eglise et au monde entier deux exemples extraordinaires de sainteté sacerdotale.

Dans le contexte de l'Année sacerdotale, j'ai à coeur de m'arrêter pour souligner le zèle apostolique de saint Jean Eudes, particulièrement tourné vers la formation du clergé diocésain. Les saints sont la véritable interprétation de l'Ecriture Sainte. Les saints ont éprouvé, dans l'expérience de leur vie, la vérité de l'Evangile; ainsi, ils nous introduisent dans la connaissance et la compréhension de l'Evangile. En 1563, le Concile de Trente avait promulgué des normes pour l'érection des séminaires diocésains et pour la formation des prêtres, dans la mesure où le Concile était tout à fait conscient que toute la crise de la réforme était également conditionnée par une formation insuffisante des prêtres, qui n'étaient pas préparés pour le sacerdoce de manière juste, intellectuellement et spirituellement, dans leur coeur et dans leur âme. Nous étions en 1563; mais comme l'application et la réalisation des normes tardaient aussi bien en Allemagne qu'en France, saint Jean Eudes comprit les conséquences de ce retard. Animé par la conscience lucide du grave besoin d'aide spirituelle, dont les âmes étaient victimes également en raison du manque de préparation d'une grande partie du clergé, le saint, qui était un curé, institua une Congrégation consacrée de manière spécifique à la formation des prêtres. Il fonda son premier séminaire dans la ville universitaire de Caen, une expérience extrêmement appréciée, qui se diffusa très vite dans d'autres diocèses. Le chemin de sainteté, qu'il parcourut et qu'il proposa à ses disciples, avait pour fondement une solide confiance dans l'amour que Dieu a révélé à l'humanité dans le Coeur sacerdotal du Christ et dans le Coeur maternel de Marie. A cette époque de cruauté, de perte d'intériorité, il s'adressa au coeur, pour dire au coeur une parole des Psaumes très bien interprétée par saint Augustin. Il voulait attirer à nouveau au coeur les personnes, les hommes et surtout les futurs prêtres, en montrant le coeur sacerdotal du Christ et le coeur maternel de Marie. Chaque prêtre doit être témoin et apôtre de cet amour du coeur du Christ et de Marie. Et nous arrivons ainsi à notre époque.

Aujourd'hui aussi, on ressent le besoin que les prêtres témoignent de l'infinie miséricorde de Dieu à travers une vie entièrement "conquise" par le Christ, et apprennent cela dès les années de leur préparation dans les séminaires. Le Pape Jean-Paul II, après le synode de 1990, a publié l'Exhortation apostolique Pastores dabo vobis dans laquelle il reprend et met à jour les règles du Concile de Trente et souligne en particulier la nécessaire continuité entre le moment initial et celui permanent de la formation; pour lui, pour nous, cela est un véritable point de départ pour une authentique réforme de la vie et de l'apostolat des prêtres, et c'est également le point central afin que la "nouvelle évangélisation" ne soit pas simplement un slogan attrayant, mais se traduise dans la réalité. Les fondements établis dans la formation au séminaire, constituent l'"humus spirituale" irremplaçable, dans lequel on peut "apprendre le Christ" en se laissant progressivement configurer à Lui, unique prêtre suprême et bon pasteur. Le temps du séminaire doit donc être considéré comme la réalisation du moment où le Seigneur Jésus, après avoir appelé les apôtres et avant de les envoyer prêcher, leur demande de rester avec Lui (cf.
Mc 3,14). Lorsque saint Marc raconte la vocation des douze apôtres, il nous dit que Jésus avait un double objectif: le premier était qu'ils soient avec Lui, le second qu'ils soient envoyés pour prêcher. Mais, allant toujours avec Lui, ils annoncent réellement le Christ et apportent la réalité de l'Evangile au monde.

Au cours de cette Année sacerdotale, je vous invite à prier, chers frères et soeurs, pour les prêtres et pour tous ceux qui se préparent à recevoir le don extraordinaire du sacerdoce ministériel. Pour conclure, j'adresse à tous l'exhortation de saint Jean Eudes qui dit ceci aux prêtres: "Donnez-vous à Jésus, pour entrer dans l'immensité de son grand Coeur, qui contient le Coeur de sa Sainte Mère et de tous les saints, et pour vous perdre dans cet abîme d'amour, de charité, de miséricorde, d'humilité, de pureté, de patience, de soumission et de sainteté" (Le Coeur admirable, III, 2).

Dans cet esprit, chantons à présent le Notre Père en latin.
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Je suis heureux de vous saluer, chers amis de langue française, en ce jour où l'Eglise fait mémoire de saint Jean Eudes, qui fut un modèle de sainteté sacerdotale. Le chemin de sainteté qu'il suivit et qu'il proposa à ses disciples avait comme fondement une solide confiance en l'amour que Dieu a révélé à l'humanité dans le coeur sacerdotal du Christ et dans le coeur maternel de Marie. Je vous invite à prier pour que les prêtres d'aujourd'hui, à l'exemple de saint Jean Eudes, soient aussi des témoins ardents de cet amour à travers leur vie et leur ministère, afin que le Peuple de Dieu tout entier puisse en bénéficier. Avec ma Bénédiction apostolique!


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Mercredi 26 août 2009 - Sauvegarder l'environnement c'est protéger la création



Chers frères et soeurs!

Nous nous approchons désormais de la fin du mois d'août, qui pour de nombreuses personnes, signifie la fin des vacances d'été. Alors que l'on retourne aux activités quotidiennes, comment ne pas rendre grâce à Dieu pour le don précieux de la création, dont il est possible de jouir, et pas seulement pendant la période des vacances! Les différents phénomènes de dégradation de l'environnement et les catastrophes naturelles, que la presse rapporte malheureusement souvent, nous rappellent l'urgence du respect dû à la nature, en retrouvant et en valorisant, dans la vie de chaque jour, un rapport correct avec l'environnement. Une nouvelle sensibilité envers ces thèmes, qui suscitent à juste titre la préoccupation des autorités et de l'opinion publique, se développe actuellement, se manifestant à travers la multiplication des rencontres également au niveau international.

La terre est un don précieux du Créateur, qui en a établi l'organisation intrinsèque, nous donnant ainsi les orientations auxquelles nous conformer en tant qu'administrateurs de sa création. C'est précisément à partir de cette conscience que l'Eglise considère les questions liées au thème de l'environnement et à sa sauvegarde comme intimement liées au thème du développement humain intégral. J'ai fait référence à plusieurs reprises à ces questions dans ma dernière encyclique Caritas in veritate, en rappelant "l'urgente nécessité morale d'une solidarité renouvelée" (n. 49), non seulement dans les rapports entre les pays, mais également entre les hommes, car l'environnement naturel est donné par Dieu à tous, et son usage comporte notre responsabilité personnelle à l'égard de toute l'humanité, en particulier les pauvres et les générations futures (cf. ibid., n. 48). Consciente de la responsabilité commune envers la création (cf. ibid., n. 51), l'Eglise n'est pas seulement engagée à promouvoir la défense de la terre, de l'eau et de l'air, données par le Créateur à tous, mais elle se prodigue surtout pour protéger l'homme contre la destruction de lui-même. En effet, "quand "l'écologie humaine" est respectée dans la société, l'écologie proprement dite en tire aussi avantage" (ibid.). N'est-il pas vrai que l'usage inconsidéré de la création commence lorsque Dieu est marginalisé ou lorsque l'on en nie l'existence même? Si la relation de la créature humaine avec le Créateur disparaît, la matière est réduite à la possession égoïste, l'homme en devient l'"ultime instance" et le but de l'existence se réduit à une course effrénée à posséder le plus possible.

La création, matière structurée de manière intelligente par Dieu, est donc confiée à la responsabilité de l'homme, qui est en mesure de l'interpréter et de la remodeler activement, sans s'en considérer le maître absolu. L'homme est plutôt appelé à exercer un gouvernement responsable pour la conserver, la mettre à profit et la cultiver, en trouvant les ressources nécessaires pour une existence digne pour tous. Avec l'aide de la nature elle-même et avec l'engagement de son travail et de sa créativité, l'humanité est vraiment en mesure de remplir le grave devoir de remettre aux nouvelles générations une terre qu'elles aussi, à leur tour, elles pourront habiter dignement et cultiver encore (cf. Caritas in veritate, n. 50). Pour que cela se réalise, le développement "de l'alliance entre l'être humain et l'environnement, qui doit être le miroir de l'amour créateur de Dieu" est indispensable (Message pour la Journée mondiale de la paix 2008, 7; cf. n. 50 du 11 décembre 2007), en reconnaissant que nous provenons tous de Dieu et que nous sommes tous en marche vers lui. Comme il est alors important que la communauté internationale et chaque gouvernement sachent donner les justes indications à leurs citoyens pour s'opposer de manière efficace aux modalités d'utilisation de l'environnement qui lui sont nuisibles! Les coûts économiques et sociaux, dérivant de l'utilisation des ressources environnementales communes, reconnus de manière transparente, doivent être assumés par ceux qui en bénéficient, et non par d'autres populations ou par les générations futures. La protection de l'environnement, la sauvegarde des ressources et du climat exigent que les responsables internationaux agissent conjointement dans le respect de la loi et de la solidarité, en particulier à l'égard des régions les plus défavorisées de la terre (cf. Caritas in veritate, n. 50). Ensemble, nous pouvons construire un développement humain intégral au bénéfice des peuples, présents et à venir, un développement inspiré par les valeurs de la charité dans la vérité. Pour que cela se produise, il est indispensable de transformer le modèle de développement mondial actuel en une prise de responsabilité plus grande et partagée à l'égard de la création: non seulement les situations d'urgence liées à l'environnement le demandent, mais également le scandale de la faim et de la misère.
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Je suis heureux de vous accueillir ce matin, chers amis francophones. Je salue particulièrement les pèlerins venus du Burkina Faso, de Belgique et de France. A la fin de cette période de vacances d'été, je vous invite à rendre grâce à Dieu pour le don inestimable qu'il nous fait de la création. La protection de l'environnement, la sauvegarde des ressources de la terre et du climat sont confiées à notre responsabilité. Pour y répondre, puissions-nous construire ensemble un développement humain intégral, inspiré des valeurs de charité et de vérité, au bénéfice des peuples d'aujourd'hui et de demain! Que Dieu vous bénisse!

Appel du Pape en vue du sommet des Nations unies

Je souhaite apporter mon soutien aux responsables des gouvernements et des agences internationales qui se réuniront bientôt au sein des Nations unies pour discuter de la question urgente du changement climatique.

La Terre est en effet un don précieux du Créateur qui, en établissant son ordre intrinsèque, nous a donné des orientations pour nous aider à administrer sa création. Précisément dans ce contexte, l'Eglise considère que les questions concernant l'environnement et sa protection sont étroitement liées au développement humain intégral. Dans ma récente encyclique, Caritas in veritate, j'ai évoqué de telles questions en rappelant "l'urgente nécessité morale d'une solidarité renouvelée" (n. 49), non seulement entre les pays, mais également entre les personnes, car Dieu a donné l'environnement naturel à chacun, c'est pourquoi l'usage que nous en faisons comporte une responsabilité personnelle envers l'humanité en général, en particulier envers les pauvres et les générations futures (n. 48).

Il est donc important que la Communauté internationale et chaque gouvernement envoient des messages adaptés à leurs citoyens et réussissent à lutter contre les façons nuisibles d'exploiter l'environnement! Les coûts économiques et sociaux entraînés par l'utilisation des ressources communes doivent être reconnus de façon transparente et assumés par ceux qui les occasionnent, et non par les générations futures. La protection de l'environnement, et la sauvegarde des ressources et du climat, oblige tous les responsables à agir de façon concertée, en respectant le droit et en promouvant la solidarité avec les régions les plus faibles du monde (cf. n. 50). Ensemble, nous pouvons édifier un développement humain intégral au bénéfice de tous les peuples, présents et à venir, un développement inspiré par les valeurs de la charité dans la vérité. Dans ce but, il est essentiel que le modèle actuel de développement mondial soit transformé à travers une acceptation plus large et commune des responsabilités à l'égard de la création: c'est ce qu'exigent non seulement les questions liées à l'environnement, mais également le scandale de la faim et de la pauvreté humaine.

Avec ces sentiments, je désire encourager tous les participants au sommet des Nations unies à entreprendre leurs débats de façon constructive et avec un courage généreux. En effet, nous sommes tous appelés à exercer de façon responsable l'administration de la création, à utiliser les ressources de façon à ce que chaque personne et communauté puisse vivre avec dignité et à développer "l'alliance entre l'être humain et l'environnement, qui doit être le miroir de l'amour créateur de Dieu" (Message pour la Journée mondiale de la paix 2008, n. 7, cf. orlf n. 50 du 11 décembre 2007)! Merci.





Catéchèses Benoît XVI 8079