Catéchèses Benoît XVI 28109

Mercredi 28 octobre 2009 - Théologie monastique et théologie scolastique

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Chers frères et soeurs,

Aujourd'hui, je m'arrête sur une page intéressante de l'histoire, relative à l'essor de la théologie latine au XIIe siècle, qui a eu lieu grâce à une succession providentielle de coïncidences. Dans les pays d'Europe occidentale régnait alors une paix relative, qui assurait à la société développement économique et renforcement des structures politiques, et favorisait une activité culturelle dynamique, notamment grâce aux contacts avec l'Orient. Au sein de l'Eglise, se percevaient les bienfaits de la vaste action connue comme « réforme grégorienne » qui, vigoureusement promue au siècle précédent, avait apporté une plus grande pureté évangélique dans la vie de la communauté ecclésiale, en particulier chez le clergé, et avait restitué à l'Eglise et à la papauté une authentique liberté d'action. En outre, se diffusait un vaste renouveau spirituel, soutenu par le développement important de la vie consacrée: de nouveaux Ordres religieux naissaient et s'étendaient, tandis que ceux déjà existants connaissaient une reprise prometteuse.

La théologie refleurit également, en acquérant une plus grande conscience de sa nature: elle affina sa méthode, affronta de nouveaux problèmes, avança dans la contemplation des mystères de Dieu, produisit des oeuvres fondamentales, inspira des initiatives importantes de la culture, de l'art à la littérature, et prépara les chefs-d'oeuvre du siècle suivant, le siècle de Thomas d'Aquin et de Bonaventure de Bagnoregio. Cette fervente activité théologique s'accomplit dans deux milieux: les monastères et les écoles de la ville, les scholae, certaines desquelles donnèrent bientôt naissance aux Universités, qui constituent l'une des « inventions » propres au Moyen âge chrétien. C'est précisément à partir de ces deux milieux, les monastères et les scholae, que l'on peut parler de deux modèles différents de théologie: la « théologie monastique », et la « théologie scolastique ». Les représentants de la théologie monastique étaient des moines, en général des abbés, dotés de sagesse et de ferveur évangélique, consacrés essentiellement à susciter et à nourrir le désir amoureux de Dieu. Les représentants de la théologie scolastique étaient des hommes cultivés, passionnés par la recherche; des magistri désireux de montrer la sagesse et le bien-fondé des mystères de Dieu et de l'homme, auxquels ils croyaient grâce à la foi, certes, mais qu'ils comprenaient également par la raison. La finalité différente explique la différence de leur méthode et de leur façon de faire de la théologie.

Dans les monastères du XIIe siècle, la méthode théologique était liée principalement à l'explication des Ecritures Saintes, de la sacra pagina, pour nous exprimer comme les auteurs de cette période; on pratiquait en particulier la théologie biblique. C'est-à-dire que les moines écoutaient et lisaient tous avec dévotion les Ecritures Saintes, et l'une de leurs occupations principales consistait dans la lectio divina, c'est-à-dire dans la lecture priée de la Bible. Pour eux, la simple lecture du Texte sacré ne suffisait pas à en percevoir le sens profond, l'unité intérieure et le message transcendant. Il fallait donc pratiquer une « lecture spirituelle », conduite dans la docilité à l'Esprit Saint. A l'école des Pères, la Bible était ainsi interprétée de façon allégorique, pour découvrir dans chaque page de l'Ancien comme du Nouveau Testament, ce qu'elle dit du Christ et de son oeuvre de salut.

Le synode des évêques de l'année dernière sur la « Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l'Eglise » a rappelé l'importance de l'approche spirituelle des Saintes Ecritures. Dans ce but, il est utile de tirer profit de la théologie monastique, une exégèse biblique ininterrompue, tout comme des oeuvres composées par ses représentants, de précieux commentaires ascétiques des livres de la Bible. La théologie monastique unissait donc à la préparation littéraire la préparation spirituelle. C'est-à-dire qu'elle était consciente qu'une lecture purement théorique et profane ne suffit pas: pour entrer dans le coeur de l'Ecriture Sainte, il faut la lire dans l'esprit dans lequel elle a été écrite et créée. La préparation littéraire était nécessaire pour connaître la signification exacte des mots et faciliter la compréhension du texte, en affinant la sensibilité grammaticale et philologique. Le chercheur bénédictin du siècle dernier, Jean Leclercq, a ainsi intitulé l'essai avec lequel il présente les caractéristiques de la théologie monastique: L'amour des lettres et le désir de Dieu. En effet, le désir de connaître et d'aimer Dieu, qui vient à notre rencontre à travers sa Parole à accueillir, à méditer et à pratiquer, conduit à chercher à approfondir les textes bibliques dans toutes leurs dimensions. Il existe aussi une autre aptitude sur laquelle insistent ceux qui pratiquent la théologie monastique, c'est-à-dire une profonde attitude de prière, qui doit précéder, accompagner et compléter l'étude de l'Ecriture Sainte. Etant donné que, en dernière analyse, la théologie monastique est l'écoute de la Parole de Dieu, on ne peut que purifier son coeur pour l'accueillir et, surtout, on ne peut que brûler de ferveur pour rencontrer le Seigneur. La théologie devient donc méditation, prière, chant de louange et elle incite à une conversion sincère. De nombreux représentants de la théologie monastique sont parvenus, par cette voie, aux plus hauts sommets de l'expérience mystique, et ils constituent pour nous aussi une invitation à nourrir notre existence de la Parole de Dieu, par exemple, à travers une écoute plus attentive des lectures de l'Evangile, en particulier pendant la Messe dominicale. Il est en outre important de réserver chaque jour un certain temps à la méditation de la Bible, pour que la Parole de Dieu soit la lampe qui illumine notre chemin quotidien sur la terre.

La théologie scolastique, en revanche ? comme nous le disions ?, était prêchée dans les scholae, nées à côtés des grandes cathédrales de l'époque, pour la préparation du clergé, ou autour d'un maître de théologie et de ses disciples, pour former des professionnels de la culture, à une époque où le savoir était toujours plus apprécié. Dans la méthode des scolastiques, la quaestio était centrale, c'est-à-dire le problème qui se pose au lecteur en affrontant les paroles de l'Ecriture et de la Tradition. Devant le problème que posent ces textes faisant autorités, on soulevait des questions et le débat naissait entre le maître et les étudiants. Dans ce débat apparaissent, d'une part, les arguments de l'autorité et, de l'autre, ceux de la raison et le débat se développe dans le sens de trouver, à la fin, une synthèse entre autorité et raison, pour parvenir à une compréhension plus profonde de la Parole de Dieu. A cet égard, saint Bonaventure dit que la théologie est « per additionem » (cf. Commentaria in quatuor libros sententiarum, I, proem. q. 1, concl.), c'est-à-dire que la théologie ajoute la dimension de la raison à la Parole de Dieu et crée ainsi une foi plus profonde, plus personnelle et donc aussi plus concrète dans la vie de l'homme. Dans ce sens, on trouvait différentes solutions et on formait des conclusions qui commençaient à construire un système de théologie. L'organisation des quaestiones conduisait à la compilation de synthèses toujours plus longues, c'est-à-dire que l'on composait les différentes quaestiones avec les réponses qui étaient apparues, en créant ainsi une synthèse, les summae, qui étaient, en réalité, de longs traités de théologie dogmatique nés de la confrontation de la raison humaine avec la Parole de Dieu. La théologie scolastique visait à présenter l'unité et l'harmonie de la Révélation chrétienne avec une méthode, appelée précisément « scolastique », de l'école, qui fait confiance à la raison humaine: la grammaire et la philologie sont au service du savoir théologique, mais plus encore la logique, c'est-à-dire la discipline qui étudie le « fonctionnement » du raisonnement humain, de manière qu'apparaisse avec évidence la vérité d'une proposition. Aujourd'hui encore, en lisant les summae scolastiques on est frappé par l'ordre, la clarté, l'enchaînement logique des arguments, et par la profondeur de certaines intuitions. A travers le langage technique, à chaque mot est attribuée une signification précise et, entre croire et comprendre, en vient à s'établir un mouvement réciproque de clarification.

Chers frères et soeurs, en faisant écho à l'invitation de la Première Lettre de Pierre, la théologie scolastique nous encourage à être toujours prêts à répondre à quiconque nous demande raison de l'espérance qui est en nous (cf. 3, 15). A entendre les questions comme nôtres et être ainsi capables également d'apporter une réponse. Elle nous rappelle qu'entre foi et raison existe une amitié naturelle, fondée dans l'ordre même de la création. Le Serviteur de Dieu Jean-Paul II, dans l'incipit de l'encyclique Fides et ratio écrit: « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité ». La foi est ouverte à l'effort de compréhension de la part de la raison, la raison, à son tour, reconnaît que la foi ne l'opprime pas, mais la soutient au contraire vers des horizons plus amples et élevés. Ici s'inscrit la leçon éternelle de la théologie monastique. Foi et raison, dans un dialogue réciproque, vibrent de joie lorsqu'elles sont toutes deux animées par la recherche de l'union intime avec Dieu. Lorsque l'amour vivifie la dimension orante de la théologie, la connaissance, acquise par la raison, s'élargit. La vérité est recherchée avec humilité, accueillie avec émerveillement et gratitude: en un mot, la connaissance croît uniquement si elle aime la vérité. L'amour devient intelligence et la théologie authentique sagesse du coeur, qui oriente et soutient la foi et la vie des croyants. Nous prions donc pour que le chemin de la connaissance et de l'approfondissement des Mystères de Dieu soit toujours éclairé par l'amour divin.
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Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, en particulier ceux du diocèse de Lyon, accompagnés par leur archevêque, le cardinal Philippe Barbarin, ainsi que ceux du diocèse de Valence, avec leur évêque, Mgr Jean-Christophe Lagleize et le séminaire d'Issy-les-Moulineaux. Que l'effort de chacun pour approfondir les mystères de la foi soit toujours illuminé par l'amour de Dieu! Bon pèlerinage à tous!



Mercredi 4 novembre 2009 - Confrontation de deux modèles théologiques: Bernard et Abélard

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Chers frères et soeurs,

Dans la dernière catéchèse, j'ai présenté les caractéristiques principales de la théologie monastique et de la théologie scolastique du xii siècle, que nous pourrions appeler, d'une certaine manière, respectivement "théologie du coeur" et "théologie de la raison". Entre les représentants de chacun de ces courants théologiques s'est développé un vaste débat, parfois animé, représenté symboliquement par la controverse entre saint Bernard de Clairvaux et Abélard.

Pour comprendre cette confrontation entre les deux grands maîtres, il est bon de rappeler que la théologie est la recherche d'une compréhension rationnelle, dans la mesure du possible, des mystères de la Révélation chrétienne, auxquels on croit dans la foi: fides quaerens intellectum - la foi cherche l'intelligibilité - pour reprendre une définition traditionnelle, concise et efficace. Or, tandis que saint Bernard, typique représentant de la théologie monastique, met l'accent sur la première partie de la définition, c'est-à-dire sur la fides - la foi, Abélard, qui est un scolastique, insiste sur la deuxième partie, c'est-à-dire sur l'intellectus, sur la compréhension au moyen de la raison. Pour Bernard, la foi elle-même est dotée d'une intime certitude, fondée sur le témoignage de l'Ecriture et sur l'enseignement des Pères de l'Eglise. En outre, la foi est renforcée par le témoignage des saints et par l'inspiration de l'Esprit Saint dans l'âme des croyants. Dans les cas de doute et d'ambiguïté, la foi est protégée et illuminée par l'exercice du Magistère ecclésial. Ainsi, Bernard a des difficultés à être d'accord avec Abélard, et plus généralement avec ceux qui soumettaient les vérités de la foi à l'examen critique de la raison; un examen qui comportait, à son avis, un grave danger, c'est-à-dire l'intellectualisme, la relativisation de la vérité, la remise en question des vérités mêmes de la foi. Dans cette façon de procéder, Bernard voyait un élan audacieux poussé jusqu'à l'absence de scrupules, fruit de l'orgueil de l'intelligence humaine, qui prétend "capturer" le mystère de Dieu. Dans l'une de ses lettres, empli de douleur, il écrit: "L'esprit humain s'empare de tout, et ne laisse plus rien à la foi. Il affronte ce qui est au-dessus de lui, il scrute ce qui lui est supérieur, fait irruption dans le monde de Dieu, altère les mystères de la foi, au lieu de les illuminer; il n'ouvre pas ce qui est fermé et scellé, mais le déracine, et ce qu'il considère impossible à parcourir par lui-même, il le considère comme nul et refuse d'y croire" (Epistola CLXXXVIII, 1; PL 182, I, 353).

Pour Bernard, la théologie a un unique but: celui de promouvoir l'expérience vivante et intime de Dieu. La théologie est alors une aide pour aimer toujours plus et toujours mieux le Seigneur, comme le dit le titre du traité sur le Devoir d'aimer Dieu (De diligendo Deo). Sur ce chemin, il existe différentes étapes, que Bernard décrit de façon approfondie, jusqu'au bout, lorsque l'âme du croyant s'enivre aux sommets de l'amour. L'âme humaine peut atteindre déjà sur terre cette union mystique avec le Verbe divin, union que le Doctor Mellifluus décrit comme des "noces spirituelles". Le Verbe divin la visite, élimine ses dernières résistances, l'illumine, l'enflamme et la transforme. Dans une telle union mystique, elle jouit d'une grande sérénité et douceur, et chante à son Epoux un hymne de joie. Comme je l'ai rappelé dans la catéchèse consacrée à la vie et à la doctrine de saint Bernard, la théologie pour lui ne peut que se nourrir de la prière contemplative, en d'autres termes de l'union affective du coeur et de l'esprit avec Dieu.

Abélard, qui est par ailleurs précisément celui qui a introduit le terme de "théologie" au sens où nous l'entendons aujourd'hui, se place en revanche dans une perspective différente. Né en Bretagne, en France, ce célèbre maître du xii siècle était doué d'une intelligence très vive et l'étude était sa vocation. Il s'occupa d'abord de philosophie, puis appliqua les résultats obtenus dans cette discipline à la théologie, dont il fut un maître dans la ville la plus cultivée de l'époque, Paris, et par la suite dans les monastères où il vécut. C'était un brillant orateur: ses leçons étaient suivies par de véritables foules d'étudiants. Un esprit religieux, mais une personnalité inquiète, son existence fut riche de coups de théâtre: il contesta ses maîtres, eut un enfant d'une femme cultivée et intelligente, Eloïse. Il entra souvent en polémique avec ses collègues théologiens, il subit aussi des condamnations ecclésiastiques, bien qu'il mourût en pleine communion avec l'Eglise, à l'autorité de laquelle il se soumit avec un esprit de foi. C'est précisément saint Bernard qui contribua à la condamnation de certaines doctrines d'Abélard lors du synode provincial de Sens en 1140, et qui sollicita également l'intervention du Pape Innocent II. L'abbé de Clairvaux contestait, comme nous l'avons rappelé, la méthode trop intellectualiste d'Abélard, qui, à ses yeux, réduisait la foi à une simple opinion détachée de la vérité révélée. Les craintes de Bernard n'étaient pas infondées et elles étaient partagées, du reste, également par d'autres grands penseurs de l'époque. En effet, un recours excessif à la philosophie rendit dangereusement fragile la doctrine trinitaire d'Abélard, et par conséquent, son idée de Dieu. Dans le domaine moral, son enseignement n'était pas dépourvu d'ambiguïtés: il insistait pour considérer l'intention du sujet comme l'unique source pour décrire la bonté ou la méchanceté des actes moraux, en négligeant ainsi la signification et la valeur morale objectives des actions: un subjectivisme dangereux. C'est là - nous le savons bien - un aspect très actuel pour notre époque, où la culture apparaît souvent marquée par une tendance croissante au relativisme éthique: seul le moi décide ce qui serait bon pour moi, en ce moment. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas non plus oublier les grands mérites d'Abélard, qui eut de nombreux disciples et contribua de manière décisive au développement de la théologie scolastique, destinée à s'exprimer de manière plus mûre et féconde au siècle suivant. Pas plus qu'il ne faut sous-évaluer certaines de ses intuitions, comme par exemple lorsqu'il affirmait que, dans les traditions religieuses non chrétiennes, il y a déjà une préparation à l'accueil du Christ, Verbe divin.

Que pouvons-nous apprendre, aujourd'hui, de la confrontation, aux tons souvent enflammés, entre Bernard et Abélard, et, en général, entre la théologie monastique et la théologie scolastique? Je crois tout d'abord que cette confrontation montre l'utilité et la nécessité d'une saine discussion théologique dans l'Eglise, surtout lorsque les questions débattues n'ont pas été définies par le Magistère, qui reste, cependant, un point de référence inéluctable. Saint Bernard, mais également Abélard lui-même, en reconnurent toujours sans hésitation l'autorité. En outre, les condamnations que ce dernier subit nous rappellent que dans le domaine théologique doit exister un équilibre entre ce que nous pouvons appeler les principes architectoniques qui nous sont donnés par la Révélation et qui conservent donc toujours l'importance prioritaire, et les principes interprétatifs suggérés par la philosophie, c'est-à-dire par la raison, et qui ont une fonction importante mais uniquement instrumentale. Quand cet équilibre entre l'architecture et les instruments d'interprétation fait défaut, la réflexion théologique risque d'être entachée par des erreurs, et c'est alors au Magistère que revient l'exercice de ce service nécessaire à la vérité, qui lui est propre. En outre, il faut souligner que, parmi les motivations qui poussèrent Bernard à "se ranger" contre Abélard et à solliciter l'intervention du Magistère, il y eut également la préoccupation de sauvegarder les croyants simples et humbles, qui doivent être défendus lorsqu'ils risquent d'être confondus ou égarés par des opinions trop personnelles et par des argumentations théologiques anticonformistes, qui pourraient mettre leur foi en péril.

Je voudrais enfin rappeler que la confrontation théologique entre Bernard et Abélard se conclut par une pleine réconciliation entre les deux hommes, grâce à la médiation d'un ami commun, l'abbé de Cluny, Pierre le Vénérable, dont j'ai parlé dans l'une des catéchèses précédentes. Abélard montra de l'humilité en reconnaissant ses erreurs, Bernard fit preuve d'une grande bienveillance. Chez tous les deux prévalut ce qui doit vraiment tenir à coeur lorsque naît une controverse théologique, c'est-à-dire sauvegarder la foi de l'Eglise et faire triompher la vérité dans la charité. Que ce soit aujourd'hui aussi l'attitude avec laquelle on se confronte avec l'Eglise, en ayant toujours comme objectif la recherche de la vérité.
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Je suis heureux de saluer les pèlerins de langue française, venant notamment de France, de Suisse et de Belgique. Que votre pèlerinage à Rome soit une occasion pour approfondir votre foi afin de donner une place centrale à la personne du Christ dans votre vie. Avec ma Bénédiction apostolique!




Mercredi 11 novembre 2009 - La réforme clunisienne

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Chers frères et soeurs,

Ce matin je voudrais vous parler d'un mouvement monastique qui eut une grande importance au cours des siècles du Moyen-âge, et dont j'ai déjà fait mention lors de précédentes catéchèses. Il s'agit de l'Ordre de Cluny, qui, au début du XII siècle, moment de sa plus grande expansion, comptait presque 1200 monastères: un nombre vraiment impressionnant! A Cluny, il y a précisément 1100 ans, en 910, fut fondé un monastère placé sous la direction de l'abbé Bernon, à la suite de la donation de Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine. A cette époque, le monachisme occidental, qui avait fleuri quelques siècles auparavant avec saint Benoît, avait subi une profonde décadence pour différentes raisons: les conditions politiques et sociales instables dues aux invasions incessantes et aux massacres de peuples non intégrés dans le tissu européen, la pauvreté diffuse et surtout la dépendance des abbayes des seigneurs locaux, qui contrôlaient tout ce qui appartenait aux territoires de leur compétence. Dans ce contexte, Cluny représente l'âme d'un profond renouveau de la vie monastique, pour la reconduire à son inspiration d'origine.

A Cluny fut rétablie l'observance de la Règle de saint Benoît, avec quelques adaptations déjà introduites par d'autres réformateurs. On voulut surtout garantir le rôle central que doit occuper la liturgie dans la vie chrétienne. Les moines clunisiens se consacraient avec amour et un grand soin à la célébration des Heures liturgiques, aux chants des Psaumes, à des processions aussi pieuses que solennelles et, surtout, à la célébration de la Messe. Ils promurent la musique sacrée; ils voulurent que l'architecture et l'art puissent contribuer à la beauté et à la solennité des rites; ils enrichirent le calendrier liturgique de célébrations spéciales comme, par exemple, au début de novembre, la Commémoration des fidèles défunts, que nous venons nous aussi de célébrer depuis peu; ils développèrent le culte de la Vierge Marie. Une grande importance fut réservée à la liturgie, car les moines de Cluny étaient convaincus que celle-ci était une participation à la liturgie du Ciel. Et les moines sentaient de leur responsabilité d'intercéder auprès de l'autel de Dieu pour les vivants et pour les morts, étant donné que de très nombreux fidèles leur demandaient avec insistance d'être rappelés dans la prière. Du reste, c'est précisément dans ce but que Guillaume le Pieux avait voulu la naissance de l'abbaye de Cluny. Dans l'antique document qui en atteste la fondation, nous lisons: "J'établis avec ce don qu'à Cluny soit construit un monastère de réguliers en l'honneur des saints apôtres Pierre et Paul et qu'en ce lieu se recueillent des moines qui vivent selon la Règle de saint Benoît [...] et que ce lieu, un véritable asile de prière avec des voeux et des suppliques, soit fréquenté; et que l'on recherche et que l'on souhaite intensément la vie céleste avec chaque désir et une ardeur intime, et que de manière assidue des prières, des invocations et des supplications soient adressées au Seigneur". Pour conserver et nourrir ce climat de prière, la règle clunisienne accentua l'importance du silence, les moines se soumettant volontiers à sa discipline, convaincus que la pureté des vertus, à laquelle ils aspiraient, demandait un recueillement profond et constant. On ne s'étonne pas que très vite une réputation de sainteté entourât le monastère de Cluny, et que de nombreuses autres communautés monastiques décidèrent de suivre ses habitudes. De nombreux princes et Papes demandèrent aux abbés de Cluny de diffuser leur réforme, si bien qu'en peu de temps s'étendit une trame serrée de monastères liés à Cluny, que ce soit par de véritables liens juridiques ou par une sorte d'affiliation charismatique. C'est ainsi que se dessinait une Europe de l'esprit dans les différentes régions de la France, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Hongrie.

Le succès de Cluny fut assuré avant tout par la haute spiritualité que l'on y cultivait, mais aussi par certaines autres conditions qui en favorisèrent le développement. A la différence de ce qui était advenu jusqu'à présent, le monastère de Cluny et les communautés qui dépendaient de lui furent reconnues comme exemptes de la juridiction des évêques locaux, et soumises directement à celle du Pontife Romain. Cela signifiait un lien particulier avec le siège de Pierre et, précisément grâce à la protection et à l'encouragement des Papes, les idéaux de pureté et de fidélité, que la réforme clunisienne entendait poursuivre, purent se répandre rapidement. En outre, les abbés étaient élus sans aucune ingérence de la part des autorités civiles, à la différence de ce qui advenait dans d'autres lieux. Des personnes vraiment dignes se succédèrent à la tête de Cluny et des nombreuses communautés monastiques qui en dépendaient: l'abbé Odon de Cluny, dont j'ai parlé dans une catéchèse il y a deux mois, et d'autres grandes personnalités, comme Aymard, Mayeul, Odilon et surtout Hugues le Grand, qui accomplirent leur service pendant de longues périodes, en assurant une stabilité à la réforme entreprise et à sa diffusion. Non seulement Odon, mais aussi Mayeul, Odilon et Hugues sont vénérés comme saints.

La réforme clunisienne eut des effets positifs non seulement dans la purification et dans le réveil de la vie monastique, mais aussi dans la vie de l'Eglise universelle. En effet, l'aspiration à la perfection évangélique représentait un encouragement à combattre deux graves maux qui affligeaient l'Eglise de cette époque: la simonie, c'est-à-dire l'achat de charges pastorales contre une somme d'argent, et l'immoralité du clergé séculier. Les abbés de Cluny avec leur autorité spirituelle, les moines clunisiens qui devinrent évêques, certains même Papes, furent des acteurs de premier plan de cette importante action de renouveau spirituel. Et les fruits ne manquèrent pas: le célibat des prêtres fut de nouveau estimé et pratiqué, et dans l'attribution des charges ecclésiastiques furent adoptées des procédures plus transparentes.

Les monastères inspirés par la réforme clunisienne apportèrent également des bénéfices significatifs à la société. A une époque où les institutions ecclésiastiques s'occupaient des indigents, la charité fut prêchée avec zèle. Dans tous les monastères, l'aumônier était tenu d'accueillir les voyageurs et les pèlerins dans le besoin, les prêtres et les religieux en voyage, et surtout les pauvres qui venaient demander de la nourriture et un toit pour quelques jours. Deux autres institutions ne furent pas moins importantes, propres à la civilisation médiévale, promues par Cluny: ce que l'on appelle la "trêve de Dieu" et la "paix de Dieu". A une époque fortement marquée par la violence et par l'esprit de vengeance, avec les "trêves de Dieu" étaient assurées de longues périodes sans actions belliqueuses, à l'occasion de fêtes religieuses déterminées et certains jours de la semaine. Avec la "paix de Dieu" on demandait, sous peine d'une condamnation canonique, de respecter les personnes sans défense et les lieux sacrés.

Dans la conscience des peuples de l'Europe grandissait ainsi ce processus de longue gestation, qui allait conduire à reconnaître, de manière toujours plus claire, deux éléments fondamentaux pour la construction de la société, à savoir la valeur de la personne humaine et le bien primaire de la paix. En outre, comme ce fut le cas pour d'autres fondations monastiques, les monastères clunisiens disposaient de vastes propriétés qui, exploitées avec diligence, contribuèrent au développement de l'économie. A côté du travail manuel, ne manquèrent pas certaines activités culturelles typiques du monachisme médiéval comme les écoles pour les enfants, la constitution de bibliothèques, les scriptoria pour la transcription des livres.

De cette manière, il y a mille ans, lorsque connaissait son plein développement la formation de l'identité européenne, l'expérience clunisienne, diffusée dans de vastes régions du continent européen, a apporté sa contribution importante et précieuse. Elle a rappelé le primat des biens de l'esprit; elle a tenu en éveil la tension vers les choses de Dieu; elle a inspiré et favorisé des initiatives et des institutions pour la promotion des valeurs humaines; elle a éduqué à un esprit de paix. Chers frères et soeurs, prions pour que tous ceux qui ont à coeur un authentique humanisme et l'avenir de l'Europe sachent redécouvrir, apprécier et défendre le riche patrimoine culturel et religieux de ces siècles.
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Je suis heureux d’accueillir ce matin les pèlerins francophones. Que la recherche de la contemplation du mystère de Dieu qui anima les moines de Cluny soit aussi pour vous aujourd’hui un stimulant sur votre chemin vers Dieu et vers vos frères. Que Dieu vous bénisse !

APPEL


Six mois se sont écoulés depuis la fin du conflit qui a ensanglanté le Sri Lanka. On note avec satisfaction les efforts des autorités qui, au cours de ces semaines, facilitent le retour chez elles des personnes déplacées à cause de la guerre. J'encourage vivement une accélération de cet engagement et je demande à tous les citoyens de se prodiguer pour une pacification rapide, dans le plein respect des droits humains, et pour une juste résolution politique des défis qui attendent encore le pays. Je souhaite, enfin, que la Communauté internationale oeuvre en faveur des nécessités humanitaires et économiques du Sri Lanka et j'élève ma prière à la Sainte Vierge de Madhu, afin qu'elle continue de veiller sur cette terre bien-aimée.



Mercredi 18 novembre 2009 - Les cathédrales romanes et gothiques, l'arrière-plan théologique

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lChers frères et soeurs!

Dans les catéchèses des dernières semaines, j'ai présenté plusieurs aspects de la théologie médiévale. Mais la foi chrétienne, profondément enracinée chez les hommes et les femmes de ces siècles, ne donna pas seulement origine à des chefs-d'oeuvre de littérature théologique de la pensée et de la foi. Celle-ci inspira également l'une des créations artistiques les plus élevées de la civilisation universelle: les cathédrales, véritable gloire du Moyen-âge chrétien. En effet, pendant environ trois siècles, à partir du début du XI siècle, on assista en Europe à une ferveur artistique extraordinaire. Un ancien chroniqueur décrit ainsi l'enthousiasme et le zèle de cette époque: "Il se produisit que, partout dans le monde, mais spécialement en Italie et dans les Gaules, on commença à reconstruire les églises, bien qu'un grand nombre, qui étaient encore en bonnes conditions, n'avaient pas besoin d'une telle restauration. C'était comme une compétition entre un peuple et l'autre; on aurait cru que le monde, se débarrassant des vieux haillons, voulait revêtir partout le vêtement blanc de nouvelles églises. En somme, presque toutes les églises cathédrales, un grand nombre d'églises monastiques, et même les oratoires de villages, furent alors restaurés par les fidèles" (Rodolphe le Glabre, Historiarum 3, 4).

Divers facteurs contribuèrent à cette renaissance de l'architecture religieuse. Tout d'abord, les conditions historiques plus favorables, telles qu'une plus grande sécurité politique, accompagnée par une croissance constante de la population et par le développement progressif des villes, des échanges et de la richesse. En outre, les architectes trouvaient des solutions techniques toujours plus élaborées pour augmenter les dimensions des édifices, en assurant dans le même temps leur solidité et un aspect majestueux. Ce fut cependant principalement grâce à l'ardeur et au zèle spirituel du monachisme en pleine expansion que furent élevées des églises abbatiales, où la liturgie pouvait être célébrée avec dignité et solennité, et où les fidèles pouvaient s'arrêter en prière, attirés par la vénération des reliques des saints, buts de pèlerinages incessants. C'est ainsi que naquirent les églises et les cathédrales romanes, caractérisées par le développement longitudinal, en longueur, des nefs pour accueillir de nombreux fidèles; des églises très solides, avec des murs épais, des voûtes en pierre et des lignes simples et essentielles. Une nouveauté est constituée par l'introduction des sculptures. Les églises romanes étant le lieu de la prière monastique et du culte des fidèles, les sculpteurs, plus que se préoccuper de la perfection technique, soignèrent en particulier la finalité éducative. Etant donné qu'il fallait susciter dans les âmes des impressions fortes, des sentiments qui puissent inciter à fuir le vice, le mal et à pratiquer la vertu, le bien, le thème récurrent était la représentation du Christ comme juge universel, entouré des personnages de l'Apocalypse. Ce sont en général les portails des églises romanes qui offrent cette représentation, pour souligner que le Christ est la Porte qui conduit au Ciel. Les fidèles, en franchissant le seuil de l'édifice sacré, entrent dans un temps et dans un espace différents de ceux de la vie ordinaire. Outre le portail de l'église, les croyants en Christ, souverain, juste et miséricordieux, pouvaient dans l'intention des artistes goûter une anticipation de la béatitude éternelle dans la célébration de la liturgie et dans les actes de piété effectués à l'intérieur de l'édifice sacré.

Au XII et au XIII siècle, à partir du nord de la France, se diffusa un autre type d'architecture dans la construction des édifices sacrés, l'architecture gothique, avec deux caractéristiques nouvelles par rapport au roman, c'est-à-dire l'élan vertical et la luminosité. Les cathédrales gothiques montraient une synthèse de foi et d'art harmonieusement exprimée à travers le langage universel et fascinant de la beauté, qui aujourd'hui encore suscite l'émerveillement. Grâce à l'introduction des voûtes sur croisée d'ogives, qui reposaient sur de robustes pilastres, il fut possible d'élever considérablement la hauteur. L'élan vers le haut voulait inciter à la prière et était dans le même temps une prière. La cathédrale gothique entendait traduire ainsi, dans ses lignes architecturales, l'aspiration des âmes vers Dieu. En outre, avec les nouvelles solutions techniques adoptées, les murs du périmètre pouvaient être percés et embellis par des vitraux polychromes. En d'autres termes, les fenêtres devenaient de grandes images lumineuses, parfaitement adaptées pour instruire le peuple dans la foi. Dans celles-ci - scène par scène - étaient racontés la vie d'un saint, une parabole, ou d'autres événements bibliques. Des vitraux peints, une cascade de lumière se déversait sur les fidèles pour leur raconter l'histoire du salut et les entraîner dans cette histoire.

Une autre caractéristique des cathédrales gothiques est constituée par le fait qu'à leur construction et à leur décoration, de manière différente mais en choeur, participait toute la communauté chrétienne et civile; les humbles et les puissants, les analphabètes et les savants participaient, car dans cette maison commune, tous les croyants étaient instruits dans la foi. La sculpture gothique a fait des cathédrales une "Bible de pierre", en représentant les épisodes de l'Evangile et en illustrant les contenus de l'année liturgique, de la Nativité à la Glorification du Seigneur. En outre, au cours de ces siècles se diffusait toujours davantage la perception de l'humanité du Seigneur, et les souffrances de sa Passion étaient représentées de manière réaliste: le Christ souffrant (Christus patiens) devint une image aimée de tous, et en mesure d'inspirer la piété et le repentir pour les péchés. Les personnages de l'Ancien Testament ne manquaient pas, dont l'histoire devint ainsi familière aux fidèles qui fréquentaient les cathédrales comme partie de l'unique et commune histoire du salut. Avec ses visages empreints de beauté, de douceur, d'intelligence, la sculpture gothique du xiii siècle révèle une piété heureuse et sereine, qui se plaît à diffuser une dévotion sincère et filiale envers la Mère de Dieu, parfois vue comme une jeune femme, souriante et maternelle, et principalement représentée comme la souveraine du ciel et de la terre, puissante et miséricordieuse. Les fidèles qui remplissaient les cathédrales gothiques aimaient y trouver également des expressions artistiques rappelant les saints, modèles de vie chrétienne et intercesseurs auprès de Dieu. Et les manifestations "laïques" de l'existence ne manquèrent pas; voilà alors apparaître, ici et là, des représentations des travaux des champs, des sciences et des arts. Tout était orienté et offert à Dieu dans le lieu où l'on célébrait la liturgie. Nous pouvons mieux comprendre le sens qui était attribué à une cathédrale gothique, en considérant le texte de l'inscription gravée sur le portail central de Saint-Denis, à Paris: "Passant, toi qui veux louer la beauté de ces portes, ne te laisse éblouir ni par l'or, ni par la magnificence, mais plutôt par le dur labeur. Ici brille une oeuvre célèbre, mais veuille le ciel que cette oeuvre célèbre qui brille fasse resplendir les esprits, afin qu'avec les vérités lumineuses ils s'acheminent vers la véritable lumière, dont le Christ est la véritable porte".

Chers frères et soeurs, j'ai plaisir à souligner à présent deux éléments de l'art roman et gothique également utiles pour nous. Le premier: on ne peut pas comprendre les chefs-d'oeuvre artistiques nés en Europe dans les siècles passés si l'on ne tient pas compte de l'âme religieuse qui les a inspirés. Un artiste, qui a toujours témoigné de la rencontre entre esthétique et foi, Marc Chagall, a écrit que "pendant des siècles les peintres ont trempé leur pinceau dans cet alphabet coloré qu'était la Bible". Quand la foi, de manière particulière célébrée dans la liturgie, rencontre l'art, il se crée une harmonie profonde, car tous les deux peuvent et veulent parler de Dieu, en rendant visible l'Invisible. Je voudrais partager cela lors de la rencontre avec les artistes du 21 novembre, en leur renouvelant cette proposition d'amitié entre la spiritualité chrétienne et l'art, souhaitée par mes vénérés prédécesseurs, en particulier par les serviteurs de Dieu Paul vi et Jean-Paul ii. Le deuxième élément: la force du style roman et la splendeur des cathédrales gothiques nous rappellent que la via pulchritudinis, la voie de la beauté, est un parcours privilégié et fascinant pour s'approcher du Mystère de Dieu. Qu'est la beauté, que les écrivains, les poètes, les musiciens, les artistes contemplent et traduisent dans leur langage, sinon le reflet de la splendeur du Verbe éternel fait chair? Saint Augustin affirme: "Interroge la beauté de la terre, interroge la beauté de la mer, interroge la beauté de l'air diffus et léger. Interroge la beauté du ciel, interroge l'ordre des étoiles, interroge le soleil, qui avec sa splendeur éclaire le jour; interroge la lune, qui avec sa clarté modère les ténèbres de la nuit. Interroge les bêtes sauvages qui nagent dans l'eau, qui marchent sur la terre, qui volent dans l'air: des âmes qui se cachent, des corps qui se montrent; visible celui qui se fait guider, invisible celui qui guide. Interroge-les! Tous répondront: Regarde-nous: nous sommes beaux! Leur beauté les fait connaître. Cette beauté changeante... qui l'a créée, sinon la Beauté immuable?" (Sermo ccxli, 2: PL 38, 1134).

Chers frères et soeurs, que le Seigneur nous aide à redécouvrir la voie de la beauté comme l'un des itinéraires, peut-être le plus attirant et fascinant, pour parvenir à rencontrer et à aimer Dieu.
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C’est avec plaisir que je vous accueille ce matin chers pèlerins de langue française. Je salue particulièrement les membres de la Conférence des Évêques latins dans les Régions arabes. Que la beauté de la création et des oeuvres d’art, si nombreuses à Rome, vous aide tous à rencontrer et à aimer Dieu ! Avec ma Bénédiction Apostolique !

Appel afin que soient multipliés les efforts pour répondre aux problèmes dramatiques de l'enfance dans le monde

Après-demain aura lieu aux Nations unies la Journée mondiale de prière et d'action pour les enfants, à l'occasion du 20 anniversaire de l'adoption de la Convention sur les droits de l'enfant. Ma pensée va à tous les enfants du monde, en particulier à ceux qui vivent dans des conditions difficiles et souffrent à cause de la violence, des abus, des maladies, de la guerre ou de la faim.

Je vous invite à vous unir à ma prière et, dans le même temps, je fais appel à la Communauté internationale afin que se multiplient les efforts pour offrir une réponse adaptée aux problèmes dramatiques de l'enfance. Que ne manque pas l'engagement généreux de tous afin que soient reconnus les droits des enfants et que soit toujours davantage respectée leur dignité.




Catéchèses Benoît XVI 28109