Catéchèses Benoît XVI 21111


APPEL

Les 3 et 4 novembre prochains, demain et après-demain, les chefs d'État et de gouvernement du G20se réuniront à Cannes, pour examiner les problématiques principales liées à l'économie mondiale. Je souhaite que la rencontre aide à surmonter les difficultés qui font obstacle au niveau mondial à la promotion d'un développement authentiquement humain et intégral.





Place Saint-Pierre

Mercredi 9 novembre 2011: Psaume 119 (118)

9111
Ps 119


Chers frères et soeurs,

Dans les catéchèses passées, nous avons médité sur certains Psaumes qui sont des exemples des genres typiques de la prière : lamentation, confiance, louange. Dans la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais m’arrêter sur le Psaume 119 selon la tradition hébraïque, 118 selon la tradition gréco-latine : un Psaume très particulier, unique en son genre. Il l’est tout d’abord en raison de sa longueur : il est en effet composé de 176 versets divisés en 22 strophes de huit versets chacune. Il a ensuite la particularité d’être un « acrostiche alphabétique » : c’est-à-dire qu’il est construit selon l’alphabet hébraïque, qui est composé de 22 lettres. Chaque strophe correspond à une lettre de cet alphabet, et c’est avec cette lettre que commence la première parole des huit versets de la strophe. Il s’agit d’une construction littéraire originale et très difficile, dans laquelle l’auteur du Psaume a dû déployer toute sa bravoure.

Mais ce qui pour nous est le plus important est la thématique centrale de ce Psaume : il s’agit en effet d’un chant imposant et solennel sur la Torah du Seigneur, c’est-à-dire sur sa Loi, un terme qui, dans son acception la plus ample et complète, doit être compris comme enseignement, instruction, directive de vie. La Torah est révélation, elle est Parole de Dieu qui interpelle l’homme et en provoque la réponse d’obéissance confiante et d’amour généreux. Et ce Psaume est entièrement parcouru par l’amour pour la Parole de Dieu, célébrant sa beauté, sa force salvifique, sa capacité de donner la joie et la vie. Parce que la Loi divine n’est pas un lourd joug d’esclavage, mais un don de grâce qui rend libres et conduit au bonheur : « Je trouve en tes volontés mes délices, je n'oublie pas ta parole », affirme le psalmiste (v. 16), et ensuite : « Guide-moi au chemin de tes commandements, car j'ai là mon plaisir » (v. 35), et encore : « Que j'aime ta loi ! tout le jour, je la médite » (v. 97). La Loi du Seigneur, sa Parole, est le centre de la vie de l’orant. Dans celle-ci, il trouve le réconfort, il en fait l’objet de sa méditation, il la conserve dans son coeur : « Dans mon coeur j'ai conservé tes promesses pour ne point faillir envers toi » (v. 11), tel est le secret du bonheur du psalmiste ; et il ajoute ensuite encore : « Les superbes m'engluent de mensonge, moi de tout coeur je garde tes préceptes » (v. 69).

La fidélité du psalmiste naît de l’écoute de la Parole, qu’il faut conserver dans son coeur, en la méditant et en l’aimant, précisément comme Marie, qui « conservait, en les méditant dans son coeur » les paroles qui lui avaient été adressées et les événements merveilleux dans lesquels Dieu se révélait, demandant son assentiment de foi (cf. Lc 2,19 Lc 2,51). Et si notre Psaume commence les premiers versets en proclamant « heureux » « ceux qui marchent dans la loi du Seigneur » (v. 1b) « gardant son témoignage » (v. 2a), c’est encore la Vierge Marie qui porte à son accomplissement la figure parfaite du croyant décrite par le psalmiste. En effet, c’est Elle la véritable « bienheureuse », proclamée telle par Elisabeth, car elle « a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! » (Lc 1,45), et c’est à Elle et à sa foi que Jésus lui-même rend témoignage quand, à la femme qui s’était écriée : « Heureuses les entrailles qui t'ont porté », il répond : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l'observent ! » (Lc 11,27-28). Marie est assurément bienheureuse car elle a porté le Sauveur en son sein, mais surtout parce qu’elle a accueilli l’annonce de Dieu, parce qu’elle a été une gardienne attentive et pleine d’amour de sa Parole.

Le psaume 119 se développe donc entièrement autour de cette Parole de vie et de béatitude. Si son thème central est la « Parole » et la « Loi » du Seigneur, à côté de ces termes reviennent dans presque tous les versets des synonymes tels que « préceptes », « volontés », « commandements », « témoignage », « promesses », « jugements ». Puis de nombreux verbes se rapportant à eux, comme observer, garder, comprendre, connaître, aimer, méditer, vivre. Tout l’alphabet défile à travers les 22 strophes de ce Psaume, et également tout le vocabulaire du rapport confiant du croyant avec Dieu. Nous y trouvons la louange, l’action de grâce, la confiance, mais également la supplique et la lamentation, mais toujours animées par la certitude de la grâce divine et de la puissance de la Parole de Dieu. Les versets les plus marqués par la douleur et par le sens d’obscurité demeurent eux aussi ouverts à l’espérance et sont empreints de foi. « Mon âme est collée à la poussière, vivifie-moi selon ta parole » (v. 25), prie le psalmiste avec confiance ; « Rendu pareil à une outre qu'on enfume, je n'oublie pas tes volontés » (v. 83), est le cri du croyant. Même si elle est mise à l’épreuve, sa fidélité trouve sa force dans la Parole du Seigneur : « Que je riposte à l'insulte par la parole, car je compte sur ta parole » (v. 42), affirme-t-il avec fermeté ; et même face à la perspective angoissante de la mort, les commandements du Seigneur sont son point de référence et son espérance de victoire : « On viendrait à bout de moi sur terre, sans que je laisse tes préceptes » (v. 87).

La loi divine, objet de l’amour passionné du psalmiste et de tout croyant, est source de vie. Le désir de la comprendre, de l’observer, d’orienter vers elle tout son être est la caractéristique de l’homme juste et fidèle au Seigneur, qui « murmure sa loi jour et nuit » comme le récite le Psaume 1 (v. 2) : la loi de Dieu est une loi qu’il faut garder « sur le coeur », comme le dit le célèbre texte du Shema dans le Deutéronome : « Ecoute, Israël... Que ces paroles que je te dicte aujourd'hui restent dans ton coeur ! Tu les répéteras à tes fils, tu les leur diras aussi bien assis dans ta maison que marchant sur la route, couché aussi bien que debout » (6, 4.6-7).

Centre de l’existence, la Loi de Dieu exige l’écoute du coeur, une écoute faite d’obéissance non servile, mais filiale, confiante, consciente. L’écoute de la Parole est une rencontre personnelle avec le Seigneur de la vie, une rencontre qui doit se traduire en choix concrets et devenir un chemin et une sequela. Lorsqu’on lui demande ce qu’il faut faire pour avoir la vie éternelle, Jésus indique la voie de l’observation de la Loi, mais en indiquant comment faire pour la porter à sa plénitude : « Une seule chose te manque : va, ce que tu as, vends-le et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis, viens, suis-moi » (Mc 10,21 et par.). L’accomplissement de la Loi est de suivre Jésus, d’aller sur le chemin de Jésus, en compagnie de Jésus.

Le Psaume 119 nous conduit donc à la rencontre avec le Seigneur et nous oriente vers l’Evangile. Il comporte un verset sur lequel je voudrais à présent m’arrêter ; c’est le v. 57: « Le Seigneur est ma part ; j’ai décidé d’observer tes paroles ». Dans d’autres psaumes également, l’orant affirme que le Seigneur est sa « part », son héritage : « Seigneur, ma part d'héritage et ma coupe », récite le Psaume 16 (v. 5a), « roc de mon coeur, ma part, Dieu à jamais », telle est la proclamation du fidèle dans le psaume 73 (v. 26) et encore, dans le Psaume 142, le psalmiste crie au Seigneur : « Toi, mon abri, ma part dans la terre des vivants » (v. 6b).

Ce terme de « part » évoque l’événement de la répartition de la terre promise entre les tribus d’Israël, lorsqu’aux Lévites ne fut assignée aucune portion du territoire, parce que leur « part » était le Seigneur lui-même. Deux textes du Pentateuque sont explicites à cet égard, et utilisent le terme en question : « Le Seigneur dit à Aaron : “Tu n'auras point d'héritage dans leur pays, il n'y aura pas de part pour toi au milieu d'eux. C'est moi qui serai ta part et ton héritage au milieu des Israélites” », déclare le Livre des Nombres (18, 20), et le Deutéronome répète : « Aussi n'y eut-il pas pour Lévi de part ni d'héritage avec ses frères : c'est le Seigneur qui est son héritage comme le Seigneur ton Dieu le lui a dit » (Dt 10,9 cf. Dt Dt 18,2 Jos 13,33 Ez 44,28).

Les prêtres, qui appartiennent à la tribu de Lévi, ne peuvent pas être propriétaires de terres dans le pays que Dieu donnait en héritage à son peuple en réalisant la promesse faite à Abraham (cf. Gn 12,1-7). La possession de la terre, élément fondamental de stabilité et de possibilité de survie, était un signe de bénédiction, parce qu’elle impliquait la possibilité de construire une maison, d’y faire grandir des enfants, de cultiver les champs et de vivre des fruits de la terre. Or les Lévites, médiateurs du sacré et de la bénédiction divine, ne peuvent pas posséder, comme les autres Israélites, ce signe extérieur de la bénédiction et cette source de subsistance. Entièrement donnés au Seigneur, ils doivent vivre uniquement de Lui, abandonnés à son amour providentiel et à la générosité des frères, sans avoir droit à l’héritage parce que Dieu est leur part d’héritage, Dieu est leur terre, qui les fait vivre en plénitude.

Et à présent, l’orant du Psaume 119 applique à lui-même cette réalité : « Le Seigneur est ma part ». Son amour pour Dieu et pour sa Parole le conduit au choix radical d’avoir le Seigneur comme unique bien, ainsi que de conserver ses paroles comme un don précieux, plus précieux que tout héritage, et que toute possession terrestre. Notre verset peut, en effet, être traduit de deux façons et pourrait être rendu également de la manière suivante : « Ma part, Seigneur, je l’ai dit, c’est d’observer tes paroles ». Les deux traductions ne sont pas contradictoires, mais se complètent même l’une l’autre : le psalmiste affirme que le Seigneur est sa part mais qu’observer, conserver les paroles aussi est son héritage, comme il le dira ensuite au v. 111 : « Tes exigences resteront mon héritage, la joie de mon coeur ». Là est le bonheur du psalmiste : à lui, comme aux Lévites, a été donnée comme part d’héritage la Parole de Dieu.

Très chers frères et soeurs, ces versets sont d’une grande importance aujourd’hui aussi pour nous tous. Tout d’abord pour les prêtres, appelés à vivre uniquement du Seigneur et de sa Parole, sans autre sécurité, en L’ayant comme unique bien et seule source de vraie vie. Dans cette lumière, on comprend le libre choix du célibat pour le Royaume des cieux à redécouvrir dans sa beauté et sa force. Mais ces versets sont importants aussi pour tous les fidèles, peuple de Dieu appartenant à Lui seul, « royaume de prêtres » pour le Seigneur (cf. 1P 2,9 Ap 1,6 Ap 5,10), appelés à la radicalité de l’Evangile, témoins de la vie portée par le Christ, nouveau et définitif « Souverain prêtre » qui s’est offert en sacrifice pour le salut du monde (cf. He 2,17 He 4,14-16 He 5,5-10 He 9, 11sqq). Le Seigneur et sa Parole : ce sont notre « terre », où vivre dans la communion et dans la joie.

Laissons donc le Seigneur placer dans notre coeur cet amour pour sa Parole, et nous donner d’avoir toujours au centre de notre existence Lui et sa sainte volonté. Demandons que notre prière et toute notre vie soient éclairées par la Parole de Dieu, lampe pour nos pas et lumière pour notre chemin, comme le dit le Psaume 119 (cf. v. 105), afin que notre voyage soit sûr, dans la terre des hommes. Et que Marie, qui a accueilli et engendré la Parole, soit pour nous un guide et un réconfort, étoile polaire qui indique la voix du bonheur.

Alors, nous pourrons nous aussi jouir dans notre prière, comme l’orant du Psaume 16, des dons inattendus du Seigneur et de l’héritage immérité qui est notre sort:

Seigneur, ma part et ma coupe...
La part qui me revient fait mes délices;
j’ai même le plus bel héritage! (Ps 16,5 Ps 16,6).
* * *



APPEL À LA SOLIDARITÉ

En cette période, diverses parties du monde, à partir de l’Amérique latine — en particulier centrale — jusqu’au sud-est asiatique, ont été frappées par des inondations et des glissements de terrain qui ont provoqué de nombreux morts, blessés, et sans-abris. Une fois de plus, je désire manifester ma proximité à l’égard de tous ceux qui souffrent à cause de ces catastrophes naturelles, tandis que j’invite à prier pour les victimes et leurs familles et à faire preuve de solidarité, afin que les institutions et les hommes de bonne volonté collaborent, dans un esprit généreux, en vue de porter secours aux milliers de personnes éprouvées par ces calamités.



Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, particulièrement l’Hospitalité Bordelaise Notre Dame de Lourdes, les Frères de Saint-Jean ainsi que les pèlerins venus de France et du Canada. Que le Seigneur mette dans vos coeurs l’amour de sa Parole pour qu’elle soit la lampe de vos pas et la lumière de votre route ! Bon séjour à tous !





Place Saint-Pierre

Mercredi 16 novembre 2011: Psaume 110 (109)

16111
Ps 110


Chers frères et soeurs,

Je voudrais aujourd’hui terminer mes catéchèses sur la prière du Psautier en méditant l’un des plus célèbres «Psaumes royaux», un Psaume que Jésus lui-même a cité et que les auteurs du Nouveau Testament ont amplement repris et lu en référence au Messie, au Christ. Il s’agit du Psaume 110 selon la tradition juive, 109 selon la numérotation gréco-latine; un Psaume très apprécié par l’Eglise antique et par les croyants de toutes les époques. Cette prière était peut-être initialement reliée à l’intronisation d’un roi davidique; toutefois son sens va au-delà de la contingence spécifique du fait historique en s’ouvrant à des dimensions plus amples et en devenant ainsi la célébration du Messie victorieux, glorifié à la droite de Dieu.

Le Psaume commence par une déclaration solennelle:

Oracle du Seigneur à mon seigneur: «Siège à ma droite, et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône» (v. 1).

Dieu lui-même intronise le roi dans la gloire, en le faisant asseoir à sa droite, un signe de très grand honneur et de privilège absolu. Le roi est admis de cette manière à participer à la seigneurie divine, dont il est le médiateur auprès du peuple. Cette seigneurie du roi se concrétise aussi dans la victoire sur les adversaires, qui sont mis à ses pieds par Dieu lui-même; la victoire sur les ennemis est celle du Seigneur, mais il y fait participer le roi et son triomphe devient le témoignage et le signe du pouvoir divin.

La glorification royale exprimée dans ce début du Psaume a été interprétée par le Nouveau Testament comme une prophétie messianique; c’est pourquoi le verset est l’un de ceux les plus utilisés par les auteurs néotestamentaires, ou sous forme de citation explicite ou comme allusion. Jésus lui-même a mentionné ce verset à propos du Messie pour montrer que le Messie est plus que David, il est le Seigneur de David (cf. Mt 22,41-45 Mc 12,35-37 Lc 20,41-44). Et Pierre le reprend dans son discours à Pentecôte, en annonçant que dans la résurrection du Christ se réalise cette intronisation du roi et que désormais le Christ est à la droite du Père, il participe à la Seigneurie de Dieu sur le monde (cf. Actes Ac 2,29-35). C’est le Christ, en effet, le Seigneur intronisé, le Fils de l’homme assis à la droite de Dieu qui vient sur les nuages du ciel, comme Jésus se définit lui-même au cours du procès devant le Sanhédrin (cf. Mt 26,63-64 Mc 14,61-62 cf. aussi Lc Mc 22,66-69). C’est Lui le vrai roi qui, par la résurrection, est entré dans la gloire à la droite du Père (cf. Rm 8,34 Ep 2,5 Col 3,1 He 8,1 He 12,2), fait supérieur aux anges, assis dans les cieux au-dessus de toute puissance et avec tous ses adversaires à ses pieds; jusqu’à ce que la dernière ennemie, la mort, soit par lui définitivement battue (cf. 1Co 15,24-26 Ep 1,20-23 He 1,3-4 He 1,13 He 2,5-8 He 10,12-13 He 1 Pt He 3,22). Et l’on comprend immédiatement que ce roi qui est à la droite de Dieu et participe de sa Seigneurie, n’est pas l’un de ces hommes successeurs de David, mais uniquement le nouveau David, le Fils de Dieu qui a vaincu la mort et participe réellement à la gloire de Dieu. C’est notre roi, qui nous donne aussi la vie éternelle.

Entre le roi célébré par notre Psaume et Dieu existe donc une relation indissoluble; ils gouvernent tous deux ensemble un unique gouvernement au point que le Psalmiste peut affirmer que c’est Dieu lui-même qui tend le sceptre du souverain en lui donnant la mission de dominer sur ses adversaires, comme on peut le lire dans le deuxième verset:

De Sion, le Seigneur te présente le sceptre de ta force: «Domine jusqu’au coeur de l’ennemi»

L’exercice du pouvoir est une charge que le roi reçoit directement du Seigneur, une responsabilité qui doit vivre dans la dépendance et dans l’obéissance, en devenant ainsi le signe, au sein du peuple, de la présence puissante et providentielle de Dieu. La domination sur les ennemis, la gloire et la victoire sont des dons reçus, qui font du souverain un médiateur du triomphe divin sur le mal. Il domine sur les ennemis en les transformant, il les vainc par son amour.

C’est pourquoi, dans le verset suivant, est célébrée la grandeur du roi. Le verset 3, en réalité, présente certaines difficultés d’interprétation. Dans le texte original hébreu, il est fait référence à la convocation de l’armée à laquelle répond généreusement le peuple en se serrant autour de son souverain le jour de son couronnement. La traduction grecque des Septante, qui remonte au IIIe-IIe siècles avant Jésus Christ, fait en revanche référence à la filiation divine du roi, à sa naissance ou l’engendrement par le Seigneur, et tel est le choix interprétatif de toute la tradition de l’Eglise, si bien que le verset dit ceci:

Le jour où paraît ta puissance, tu es prince, éblouissant de sainteté: «Comme la rosée qui naît de l’aurore, je t’ai engendré»

Cet oracle divin sur le roi affirmerait donc une génération divine imprégnée de splendeur et de mystère, une origine secrète et insondable, liée à la beauté mystérieuse de l’aurore et à la merveille de la rosée qui, dans la lumière du premier matin, brille sur les champs et les rend féconds. Ainsi se dessine, liée de manière indissoluble à la réalité céleste, la figure du roi qui vient réellement de Dieu, du Messie qui apporte au peuple la vie divine et qui est le médiateur de la sainteté et du salut. Ici aussi nous voyons que tout cela n’est pas réalisé par la figure d’un roi de la race de David, mais par le Seigneur Jésus Christ, qui vient réellement de Dieu; Il est la lumière qui apporte la vie divine au monde.

C’est avec cette image suggestive et énigmatique que se termine la première strophe du Psaume, qui est suivie par un autre oracle, qui ouvre une nouvelle perspective, dans la ligne d’une dimension sacerdotale liée à la royauté. Le verset 4 dit:

Le Seigneur l'a juré dans un serment irrévocable: «Tu es prêtre à jamais selon l'ordre du roi Melchisédech».

Melchisédech était le prêtre roi de Salem qui avait béni Abraham et offert le pain et le vin après la campagne militaire victorieuse conduite par le patriarche pour sauver son neveu Lot des mains ennemies qui l’avaient capturé (cf. Gn 14). Dans la figure de Melchisédech, le pouvoir royal et sacerdotal convergent et sont à présent proclamés par le Seigneur dans une déclaration qui promet l’éternité: le roi célébré par le Psaume sera prêtre à jamais, médiateur de la présence divine parmi son peuple, par l’intermédiaire de la bénédiction qui vient de Dieu et qui, dans l’action liturgique, se rencontre dans la réponse bénissante de l’homme.

La Lettre aux Hébreux fait explicitement référence à ce verset (cf. 5, 5-6.10; 6, 19-20) et centre tout le chapitre 7 sur celui-ci, élaborant sa réflexion sur le sacerdoce du Christ. Jésus, ainsi nous dit la Lettre aux Hébreux à la lumière du Psaume 110 (109), Jésus est le prêtre véritable et définitif, qui mène à leur accomplissement les caractéristiques du sacerdoce de Melchisédech, les rendant parfaites.

Melchisédech, comme le dit la Lettre aux Hébreux, était «sans père, sans mère, sans généalogie» (7, 3a), n’étant donc pas prêtre selon les règles dynastiques du sacerdoce lévitique. C’est pourquoi, il «reste prêtre pour toujours» (7, 3c), une préfiguration du Christ, prêtre suprême parfait qui «ne l'est pas devenu selon la règle d'une prescription charnelle, mais bien selon la puissance d'une vie impérissable» (7, 16). Dans le Seigneur Jésus ressuscité et monté au ciel, où il est assis à la droite du Père, se réalise la prophétie de notre Psaume et le sacerdoce de Melchisédech est mené à son accomplissement, car il devient absolu et éternel, il est devenu une réalité qui ne connaît pas de déclin (cf. 7, 24). Et l’offrande du pain et du vin, accomplie par Melchisédech à l’époque d’Abraham, trouve sa réalisation dans le geste eucharistique de Jésus, qui dans le pain et le vin s’offre lui-même et, ayant vaincu la mort, conduit tous les croyants à la vie. Prêtre éternel, «saint, innocent, immaculé» (7, 26), il peut , comme le dit encore la Lettre aux Hébreux «sauver de façon définitive ceux qui par lui s'avancent vers Dieu, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur» (7, 25).

Après cet oracle divin du verset 4, avec son serment solennel, la scène du Psaume change et le poète, s’adressant directement au roi, proclame: «A ta droite se tient le Seigneur» (v. 5a). Si dans le verset 1 c’était le roi qui s’asseyait à la droite de Dieu, en signe de prestige suprême et d’honneur, c’est à présent le Seigneur qui se situe à la droite du souverain pour le protéger de son bouclier dans la bataille et le sauver de tout danger. Le roi est en sécurité, Dieu est son défenseur et ensemble ils combattent et vainquent tout mal.

C’est ainsi que s’ouvrent les versets finaux du Psaume avec la vision du souverain triomphant qui, soutenu par le Seigneur, ayant reçu de Lui pouvoir et gloire (cf. v. 2), s’oppose aux ennemis en mettant en déroute les adversaires et en jugeant les nations. La scène est décrite avec des teintes fortes, pour signifier le caractère dramatique du combat et la plénitude de la victoire royale. Le souverain, protégé par le Seigneur, abat chaque obstacle et procède avec assurance vers la victoire. Il nous dit: oui, dans le monde il y a beaucoup de mal, il y a une bataille permanente entre le bien et le mal, et il semble que le mal soit le plus fort. Non, le Seigneur est le plus fort, notre véritable roi et prêtre le Christ, car il combat avec toute la force de Dieu et, malgré toutes les choses qui nous font douter de l’issue positive de l’histoire, le Christ l’emporte et le bien l’emporte, l’amour l’emporte et non la haine.

C’est ici que s’insère l’image suggestive par laquelle se conclut notre Psaume, qui est également une parole énigmatique.

Au torrent il s'abreuve en chemin, c'est pourquoi il redresse la tête (v. 7).

Au beau milieu de la description de la bataille, se détache la figure du roi qui, dans un moment de trêve et de repos, étanche sa soif à un torrent d’eau, y trouvant un rafraîchissement et une nouvelle vigueur, de façon à pouvoir reprendre son chemin triomphant, la tête haute, en signe de victoire définitive. Il est évident que cette parole énigmatique était un défi pour les Pères de l’Eglise en raison des diverses interprétations qu’on pouvait lui donner. Ainsi, par exemple, saint Augustin dit: ce torrent est l’être humain, l’humanité et le Christ a bu à ce torrent en se faisant homme et ainsi, en entrant dans l’humanité de l’être humain, il a soulevé la tête et est à présent le chef du Corps mystique, il est notre chef, il est le vainqueur définitif (cf. Enarratio in Psalmum, CIX, 20: PL 36, 1462).

Chers amis, en suivant la ligne d’interprétation du Nouveau Testament, la tradition de l’Eglise a tenu en grande considération ce Psaume comme l’un des textes messianiques les plus significatifs. Et, de façon éminente, les Pères y ont fait constamment référence sur un plan christologique: le roi chanté par le psalmiste est, en définitive, le Christ, le Messie qui instaure le Royaume de Dieu et qui vainc les puissances du monde, c’est le Verbe engendré par le Père avant toute créature, avant l’aurore, le Fils incarné mort et ressuscité et assis dans les cieux, le prêtre éternel qui, dans le mystère du pain et du vin, donne la rémission des péchés et la réconciliation avec Dieu, le roi qui soulève la tête en triomphant sur la mort avec sa résurrection. Il suffirait de rappeler un autre passage du commentaire de saint Augustin sur ce psaume, où il écrit: «Que le Fils unique de Dieu viendrait chez les hommes, qu’il prendrait notre chair, qu’il deviendrait homme par cette chair qu’il aurait prise, qu’il mourrait, qu’il ressusciterait, qu’il monterait au ciel pour s’asseoir à la droite de son Père, accomplissant ainsi ses promesses à l’égard des Gentils... Voilà ce qu’il fallait prophétiser, ce qu’il fallait annoncer, l’avènement qu’on devait prêcher, afin qu’il ne causât aux hommes ni frayeur ni surprise, mais qu’il fût attendu avec foi. Parmi ces promesses, il faut compter notre Psaume, qui annonce Jésus Christ Notre Seigneur d’une manière claire et évidente; en sorte qu’il est indubitable pour nous que ce Psaume est une prophétie du Christ» (cf. Enarratio in Psalmum, CIX, 3: PL 36, 1447).

L’événement pascal du Christ devient ainsi la réalité vers laquelle le Psaume nous invite à tourner le regard, tourner le regard vers le Christ pour vivre dans le service et dans le don de soi, sur un chemin d’obéissance et d’amour accompli «jusqu’à la fin» (cf. Jn 13,1 et 19, 30). En priant avec ce Psaume, nous demandons donc au Seigneur de pouvoir avancer nous aussi sur ses voies, à la suite du Christ, le roi Messie, disposés à gravir avec Lui la montagne de la croix, pour parvenir avec Lui dans la gloire, et le contempler assis à la droite du Père, roi victorieux et prêtre miséricordieux qui donne le pardon et le salut à tous les hommes. Et nous aussi, devenus par la grâce de Dieu «la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte» (cf. 1P 2,9), nous pourrons puiser avec joie aux sources du salut (cf. Is Is 12,3) et proclamer au monde entier les merveilles de Celui qui nous a «appelés des ténèbres à son admirable lumière» (1P 2,9).

Chers amis, dans ces dernières catéchèses, j’ai voulu vous présenter certains Psaumes, prières précieuses que nous trouvons dans la Bible et qui reflètent les diverses situations de la vie et les divers états d’âme que nous pouvons avoir à l’égard de Dieu. Je voudrais alors renouveler à tous l’invitation à prier avec les Psaumes, en nous habituant pourquoi pas à utiliser la Liturgie des Heures de l’Eglise, les laudes le matin, les vêpres le soir, les complies avant de nous endormir. Notre relation avec Dieu ne pourra qu’être enrichie sur notre chemin quotidien vers Lui et réalisé avec une plus grande foi et confiance. Merci.
* * *


Chers pèlerins francophones présents ce matin, je vous invite à prier davantage les Psaumes. Ils reflètent les situations concrètes de notre vie et de notre relation à Dieu, et ils nourrissent notre prière et celle de l’Église dans la Liturgie des Heures, facilitant notre marche à la suite du Christ. Après demain, je vais visiter le continent africain. Ne l’oubliez pas dans votre prière et dans votre générosité ! Que Dieu vous bénisse !







Salle Paul VI

Mercredi 23 novembre 2011: Voyage apostolique au Bénin

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Chers frères et soeurs,

Je garde encore profondément en moi les fortes impressions suscitées par mon récent voyage apostolique au Bénin, sur lequel je désire aujourd’hui m’arrêter. De mon âme s’élève spontanément une action de grâce au Seigneur : dans sa providence, Il a voulu que je retourne en Afrique pour la deuxième fois comme Successeur de Pierre, à l’occasion du 150ème anniversaire du début de l’évangélisation du Bénin et pour signer et remettre officiellement aux communautés ecclésiales africaines l’exhortation apostolique post-synodale Africae munus. Dans cet important document, après avoir réfléchi sur les analyses et les propositions nées de la deuxième assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques, qui s’est déroulée au Vatican en octobre 2009, j’ai voulu offrir certaines orientations pour l’action pastorale sur le grand continent africain. Dans le même temps, j’ai voulu rendre hommage et prier sur la tombe d’un illustre fils du Bénin et de l’Afrique, et un grand homme d’Eglise, l’inoubliable cardinal Bernardin Gantin, dont la vénérée mémoire est plus que jamais vivante dans son pays, qui le considère comme un Père de la patrie, et sur le continent tout entier.

Je désire aujourd’hui réitérer mon plus vif remerciement à ceux qui ont contribué à la réalisation de mon pèlerinage. Avant tout, je suis très reconnaissant à Monsieur le président de la République, qui m’a offert avec une grande courtoisie son salut cordial, ainsi que celui de tout le pays; à l’archevêque de Cotonou et aux autres vénérés frères dans l’épiscopat, qui m’ont accueilli avec affection. Je remercie, en outre, les prêtres, les religieux et les religieuses, les diacres, les catéchistes et les innombrables frères et soeurs, qui avec tant de foi et de chaleur, m’ont accompagné au cours de ces jours de grâce. Nous avons vécu ensemble une expérience émouvante de foi et de rencontre renouvelée avec Jésus Christ vivant, dans le cadre du 150e anniversaire de l’évangélisation du Bénin.

J’ai déposé les fruits de la deuxième assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques aux pieds de la Sainte Vierge, particulièrement vénérée au Bénin dans la basilique de l’Immaculée Conception de Ouidah. Sur le modèle de Marie, l’Eglise qui est en Afrique a accueilli la Bonne Nouvelle de l’Evangile, en faisant naître de nombreux peuples à la foi. A présent, les communautés chrétiennes d’Afrique — comme le soulignent tant le thème du synode que la devise de mon voyage apostolique — sont appelées à se renouveler dans la foi pour être toujours plus au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. Elles sont invitées à se réconcilier en leur sein pour devenir des instruments joyeux de la miséricorde divine, en apportant chacune leurs richesses spirituelles et matérielles à l’engagement commun.

Cet esprit de réconciliation est indispensable, naturellement, également sur le plan civil et exige une ouverture à l’espérance qui doit animer la vie socio-politique et économique du continent, comme j’ai pu le souligner dans la rencontre avec les institutions politiques, le corps diplomatique et les représentants des religions. En cette circonstance, j’ai voulu placer l’accent précisément sur l’espérance qui doit animer le chemin du Continent, en soulignant l’ardent désir de liberté et de justice qui, en particulier au cours de ces derniers mois, anime le coeur de nombreux peuples africains. J’ai ensuite souligné la nécessité d’édifier une société dans laquelle les relations entre les différentes ethnies et religions sont caractérisées par le dialogue et par l’harmonie. J’ai invité tous à être de véritables semeurs d’espérance dans chaque réalité et chaque milieu.

Les chrétiens sont par définition des hommes d’espérance, qui ne peuvent se désintéresser de leurs frères et soeurs: j’ai rappelé cette vérité également à l’immense foule rassemblée lors de la célébration eucharistique dominicale dans le Stade de l’Amitié de Cotonou. Cette Messe du dimanche a été un extraordinaire temps de prière et de fête auquel ont pris part des milliers de fidèles du Bénin et d’autres pays africains, des plus âgés aux plus jeunes: un témoignage merveilleux de la façon dont la foi peut unir les générations et sait répondre aux défis de chaque étape de la vie.

Au cours de cette émouvante et solennelle célébration, j’ai remis aux présidents des Conférences épiscopales d’Afrique l’exhortation apostolique post-synodale Africae munus — que j’avais signée la veille à Ouidah — destinée aux évêques, aux religieux et aux religieuses, aux catéchistes et aux laïcs du continent africain tout entier. En leur confiant les fruits de la deuxième assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques, je leur ai demandé de les méditer attentivement et de les vivre en plénitude, pour répondre de façon efficace à la mission évangélisatrice exigeante de l’Eglise en pèlerinage dans l’Afrique du troisième millénaire. Dans ce texte important, chaque fidèle trouvera les lignes fondamentales qui guideront et encourageront le chemin de l’Eglise en Afrique, appelée à être toujours plus le «sel de la terre» et la «lumière du monde» (
Mt 5,13-14).

J’ai adressé à tous l’appel à être d’inlassables constructeurs de communion, de paix et de solidarité, pour coopérer ainsi à la réalisation du plan de salut de Dieu pour l’humanité. Les Africains ont répondu avec l’enthousiasme qui est le leur à l’invitation du Pape, et sur leurs visages, dans leur foi ardente, dans leur adhésion sincère à l’Evangile de la vie, j’ai reconnu encore une fois des signes réconfortants d’espérance pour le grand continent africain.

J’ai touché du doigt ces signes également lors de la rencontre avec les enfants et avec le monde de la souffrance. Dans l’église paroissiale Sainte-Rita, j’ai vraiment goûté la joie de vivre, l’allégresse et l’enthousiasme des nouvelles générations qui constituent l’avenir de l’Afrique. A la foule des enfants en fête, l’une des nombreuses ressources et richesses du continent, j’ai indiqué la figure de saint Kizito, un garçon ougandais, tué parce qu’il voulait vivre selon l’Evangile, et j’ai exhorté chacun à témoigner de Jésus aux autres enfants de leur âge. La visite au foyer «Paix et Joie», géré par les missionnaires de la charité de Mère Teresa, m’a fait vivre un moment de grande émotion en rencontrant les enfants abandonnés et malades et m’a permis de voir concrètement comment l’amour et la solidarité savent rendre présentes dans la faiblesse la force et l’affection du Christ ressuscité.

La joie et l’ardeur apostolique que j’ai trouvées chez les prêtres, les religieux, les religieuses, les séminaristes et les laïcs, venus en grand nombre, constitue un signe d’espérance certaine pour l’avenir de l’Eglise qui est au Bénin. Je les ai tous exhortés à une foi authentique et vivante et à une vie chrétienne caractérisée par la pratique des vertus, et j’ai encouragé chacun à vivre sa mission respective dans l’Eglise dans la fidélité aux enseignements du Magistère, en communion entre eux et avec les pasteurs, en indiquant tout particulièrement aux prêtres la voie de la sainteté, dans la conscience que le ministère n’est pas une simple fonction sociale, mais que c’est apporter Dieu à l’homme et l’homme à Dieu.

Un moment intense de communion a été la rencontre avec l’épiscopat du Bénin, pour réfléchir en particulier sur l’origine de l’annonce évangélique dans leur pays, grâce aux missionnaires qui ont généreusement donné leur vie, parfois de manière héroïque, afin que l’amour de Dieu fût annoncé à tous. Aux évêques, j’ai adressé l’invitation à mettre en oeuvre des initiatives pastorales opportunes pour susciter dans les familles, dans les paroisses, dans les communautés et dans les mouvements ecclésiaux, une constante redécouverte de la Sainte Ecriture, source de renouveau spirituel et occasion d’approfondissement de la foi. Dans cette approche renouvelée de la Parole de Dieu et dans la redécouverte de leur Baptême, les fidèles laïcs trouveront la force pour témoigner leur foi dans le Christ et dans son Evangile dans leur vie quotidienne. Dans cette phase cruciale pour tout le continent, l’Eglise qui est en Afrique, avec son engagement au service de l’Evangile, avec le témoignage courageux de solidarité concrète, peut jouer un rôle de premier plan dans une nouvelle saison d’espérance. En Afrique, j’ai vu une fraîcheur du «oui» à la vie, une fraîcheur du sentiment religieux et de l’espérance, une perception de la réalité dans sa totalité avec Dieu et non réduite à un positivisme qui, à la fin, éteint l’espérance. Tout cela dit que sur ce continent existe une réserve de vie et de vitalité pour l’avenir, sur laquelle nous pouvons compter, sur laquelle l’Eglise peut compter.

Mon voyage a constitué un grand appel à l’Afrique, pour qu’elle oriente son effort en vue d’annoncer l’Evangile à ceux qui ne le connaissent pas encore. Il s’agit d’un engagement renouvelé pour l’évangélisation, à laquelle chaque baptisé est appelé, en promouvant la réconciliation, la justice et la paix.

A Marie, Mère de l’Eglise et Notre Dame d’Afrique, je confie ceux que j’ai eu l’occasion de rencontrer lors de cet inoubliable voyage apostolique. Je lui demande de veiller sur l’Eglise qui est en Afrique. Que l’intercession maternelle de Marie «dont le coeur est toujours orienté vers la volonté de Dieu, soutienne tout effort de conversion, qu’elle consolide toute initiative de réconciliation, et affermisse tout effort en faveur de la paix dans un monde qui a faim et soif de justice» (Africae munus, n. 175). Merci.


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Je salue les pèlerins francophones, particulièrement la Fraternité des Béninois à Rome, l’Association ‘Saint Benoît patron de l’Europe’ et le groupe du Carmel de Marie Vierge Missionnaire de Teyssières. Laissez-vous habiter par la joie que donne la foi au Christ pour témoigner de l’espérance partout où vous êtes ! Avec ma bénédiction !





Salle Paul VI

Mercredi 30 novembre 2011


Catéchèses Benoît XVI 21111