Catéchèses Benoît XVI 30512

APPEL


Les événements qui ont eu lieu ces derniers jours, concernant la Curie et mes collaborateurs, ont suscité de la tristesse dans mon coeur, mais je n’ai jamais perdu la ferme certitude que, malgré la faiblesse de l’homme, les difficultés et les épreuves, l’Eglise est guidée par l’Esprit Saint et le Seigneur ne lui fera jamais manquer son aide pour la soutenir sur son chemin. Toutefois, se sont multipliées les insinuations, amplifiées par certains moyens de communication, totalement gratuites et qui sont allées bien au-delà des faits, offrant une image du Saint-Siège qui ne correspond pas à la réalité. Je désire donc renouveler ma confiance et mon encouragement à mes plus proches collaborateurs et à tous ceux qui, chaque jour, avec fidélité, esprit de sacrifice et dans le silence, m’aident dans l’accomplissement de mon Ministère.





Place Saint-Pierre

Mercredi 6 juin 2012: Visite pastorale à l'Archidiocèse de Milan, VIIe Rencontre mondiale des Familles

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Chers frères et soeurs,

« La famille, le travail et la fête », tel était le thème de la septième Rencontre mondiale des familles, qui s’est déroulée ces jours derniers à Milan. Je garde encore dans les yeux et dans le coeur les images et les émotions de cet événement inoubliable et merveilleux, qui a transformé Milan en une ville des familles : des familles venues du monde entier, unies par la joie de croire en Jésus Christ. Je suis profondément reconnaissant envers Dieu qui m’a permis de vivre ce rendez-vous « avec » les familles et « pour » la famille. J’ai trouvé, chez ceux qui m’ont écouté pendant ces journées, une sincère disponibilité à accueillir et à témoigner de « l’Évangile de la famille ». Oui, parce qu’il n’y a pas d’avenir pour l’humanité sans la famille ; les jeunes, en particulier, pour apprendre les valeurs qui donnent un sens à l’existence, ont besoin de naître et de grandir dans cette communauté de vie et d’amour que Dieu lui-même a voulue pour l’homme et pour la femme.

La rencontre avec les nombreuses familles venues des divers continents m’a fourni l’heureuse occasion de visiter pour la première fois, comme Successeur de Pierre, l’archidiocèse de Milan. J’ai été accueilli très chaleureusement — et j’en suis profondément reconnaissant —, par le cardinal Angelo Scola, les prêtres et tous les fidèles, ainsi que par le maire et les autres autorités. J’ai pu ainsi expérimenter de près la foi de la population ambrosienne, riche d’histoire, de culture, d’humanité et de charité active. Sur la place de la cathédrale, symbole et coeur de la ville, s’est tenu le premier rendez-vous de cette intense visite pastorale de trois jours. Je ne peux oublier le chaleureux accueil de la foule des Milanais et des participants à la VIIe Rencontre mondiale des familles, qui m’a ensuite accompagné tout au long du parcours de ma visite, les rues emplies de monde. Une affluence de familles en fête, qui se sont unies avec des sentiments de participation profonde, à la pensée affectueuse et solidaire que j’ai voulu tout de suite adresser à ceux qui ont besoin d’aide et de réconfort, et qui sont affligés par de multiples préoccupations, en particulier les familles les plus touchées par la crise économique et les chères populations victimes du tremblement de terre. Lors de cette première rencontre avec la ville, j’ai surtout voulu parler au coeur des fidèles ambrosiens, les exhortant à vivre leur foi dans leur réalité personnelle et communautaire, privée et publique, afin de favoriser un authentique « bien être » à partir de la famille, qu’il faut redécouvrir comme patrimoine principal de l’humanité. Du haut de la cathédrale, la statue de la Vierge, les bras grands ouverts, semblait accueillir avec une tendresse maternelle toutes les familles de Milan et du monde entier !

Milan m’a ensuite réservé une noble et singulière salutation dans un des lieux les plus suggestifs et significatifs de la ville, le théâtre de La Scala, où ont été écrites des pages importantes de l’histoire du pays, sous l’impulsion de grandes valeurs spirituelles et d’idéaux. Dans ce temple de la musique, les notes de la Neuvième symphonie de Ludwig van Beethoven ont donné voix à cette recherche d’universalité et de fraternité, que l’Eglise réaffirme inlassablement, en annonçant l’Évangile. À la fin du concert, que j’ai dédié aux nombreux frères et soeurs éprouvés par le tremblement de terre, j’ai fait allusion justement au contraste qui oppose cet idéal aux drames de l’histoire, et au besoin d’un Dieu qui soit proche et qui partage avec nous nos souffrances. J’ai souligné qu’en Jésus de Nazareth, Dieu se fait proche et porte avec nous notre souffrance. À l’issue de cet intense moment artistique et spirituel, j’ai voulu faire référence à la famille du troisième millénaire, en rappelant que c’est dans la famille que l’on fait l’expérience pour la première fois que la personne humaine n’est pas créée pour vivre repliée sur elle-même, mais en relation avec les autres ; et c’est dans la famille que commence à naître dans les coeurs la lumière de la paix afin qu’elle illumine notre monde.

Le lendemain, dans la cathédrale remplie de prêtres, de religieux et de religieuses, et de séminaristes, en présence de nombreux cardinaux et évêques venus à Milan en provenance de divers pays du monde, j’ai célébré l’office de tierce selon la liturgie ambrosienne. Dans ce contexte, j’ai voulu insister sur la valeur du célibat et de la virginité consacrée, si chère au grand saint Ambroise. Célibat et virginité dans l’Église sont un signe lumineux de l’amour pour Dieu et pour nos frères, qui part d’une relation toujours plus intime avec le Christ dans la prière et qui s’exprime dans le don total de soi.

Le rendez-vous qui a suivi, au stade « Meazza », a été un moment de grand enthousiasme et je me suis senti entouré par une multitude joyeuse de garçons et de filles qui ont reçu le sacrement de la confirmation cette année, ou qui s’y préparent. La préparation soignée de la manifestation, avec des textes et des prières significatifs, comme d’ailleurs les chorégraphies, ont rendu cette rencontre encore plus stimulante. J’ai adressé à ces jeunes de Milan un appel à dire un « oui » libre et conscient à l’Évangile de Jésus, en accueillant les dons de l’Esprit Saint qui permettent de se construire en tant que chrétiens, de vivre l’Évangile et d’être des membres actifs dans leur communauté. Je les ai encouragés à s’engager, en particulier dans leurs études et dans le service généreux à leur prochain.

La rencontre avec les représentants des autorités institutionnelles, des entrepreneurs et des travailleurs, du monde de la culture et de l’éducation de la société milanaise et lombarde, m’a permis de souligner combien il est important que la législation et l’oeuvre des institutions publiques soient au service de la personne et la protègent, dans ses multiples aspects, à commencer par le droit à la vie — jamais, en effet, on ne peut consentir à la suppression délibérée de celle-ci — et par la reconnaissance de l’identité propre de la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme.

Après ce dernier rendez-vous consacré à la réalité diocésaine et citadine, je me suis rendu dans le grand Parc Nord, sur le territoire de Bresso, où j’ai pris part à l’émouvante Fête des témoignages intitulée « One world, family, love ». J’ai eu la joie d’y rencontrer des milliers de personnes, un arc-en-ciel de familles italiennes et du monde entier, rassemblées depuis le début de l’après-midi dans une chaleureuse ambiance de fête authentiquement familiale. En répondant aux questions de certaines familles, questions nées de leur propre vie et de leurs expériences, j’ai voulu donner un signe du dialogue ouvert qui existe entre les familles et l’Église, entre le monde et l’Église. J’ai été très touché par les témoignages émouvants d’époux et d’enfants de divers continents, sur les thèmes brûlants de notre temps : la crise économique, la difficulté à concilier le temps de travail et la vie de famille, la multiplication des séparations et des divorces, tout comme les questions existentielles qui touchent les adultes, les jeunes et les enfants. Je voudrais rappeler ici ce que j’ai répété en défense de la vie de famille, menacée par une sorte de « prépondérance » des engagements de travail : le dimanche est le jour du Seigneur et de l’homme, un jour où chacun doit pouvoir être libre, libre pour sa famille et libre pour Dieu. En défendant le dimanche, nous défendons la liberté de l’homme !

La messe du dimanche 3 juin, qui a conclu la VIIe Rencontre mondiale des familles, a vu la participation d’une immense assemblée en prière, qui a entièrement rempli l’espace de l’aéroport de Bresso, devenu presque une grande cathédrale à ciel ouvert grâce, entre autres, à la reproduction des magnifiques vitraux polychromes de la cathédrale qui se détachaient au-dessus du podium. Devant cette myriade de fidèles, venant de diverses nations et participant profondément à la liturgie très soignée, j’ai lancé un appel à édifier des communautés ecclésiales qui soient toujours plus une famille, capable de refléter la beauté de la Sainte Trinité et d’évangéliser non seulement par la parole, mais aussi par le rayonnement, par la force de l’amour vécu, parce que l’amour est l’unique force qui puisse transformer le monde. J’ai souligné, en outre, l’importance de la «triade»: famille, travail et fête. Ce sont trois dons de Dieu, trois dimensions de notre existence qui doivent trouver un équilibre harmonieux pour construire une société à visage humain.

J’éprouve une profonde gratitude pour ces magnifiques journées milanaises. Je remercie le cardinal Ennio Antonelli et le Conseil pontifical pour la famille, toutes les autorités, pour leur présence et leur collaboration à cet événement ; merci aussi au président du Conseil des ministres de la République italienne d’avoir participé à la messe de dimanche. Et je redis un « merci » cordial aux différentes institutions qui ont généreusement coopéré avec le Saint-Siège et avec l’archidiocèse de Milan pour l’organisation de cette rencontre, qui a eu un grand succès pastoral et ecclésial, ainsi qu’un large écho dans le monde entier. En effet, ce rendez-vous a attiré à Milan plus d’un million de personnes qui, pendant plusieurs jours, ont envahi pacifiquement les rues, témoignant de la beauté de la famille, espérance pour l’humanité.

La Rencontre mondiale de Milan s’est révélée être une « épiphanie » éloquente de la famille, qui est apparue dans la variété de ses expressions, mais aussi dans l’unicité de son identité substantielle : celle d’une communion d’amour, fondée sur le mariage et appelée à être sanctuaire de la vie, petite Eglise, cellule de la société. De Milan, un message d’espérance a été lancé au monde entier, nourri d’expériences vécues: même si cela exige des efforts, il est possible de vivre un amour fidèle, « pour toujours », ouvert à la vie, et de le vivre joyeusement ; il est possible de participer, comme famille, à la mission de l’Église et à la construction de la société. Qu’avec l’aide de Dieu et la protection spéciale de la Très Sainte Vierge Marie, Reine de la famille, l’expérience de Milan porte des fruits abondants sur le chemin de l’Église, et qu’elle soit le signe d’une attention accrue à la cause de la famille, qui est la cause même de l’homme et de la civilisation. Merci.

Je salue les pèlerins francophones, particulièrement le groupe de la Province ecclésiastique de Montpellier avec ses pasteurs, les jeunes de Jeunesse-Lumière, et les collégiens de Bussy-Saint-Georges. Que chacune de vos familles soit toujours un lieu de communion, de pardon et de joie ! Bon pèlerinage à tous!





Salle Paul VI

Mercredi 13 juin 2012

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Chers frères et soeurs,

La rencontre quotidienne avec le Seigneur et la fréquentation des sacrements permettent d’ouvrir notre esprit et notre coeur à sa présence, à ses paroles, à son action. La prière n’est pas seulement le souffle de l’âme, mais, pour le dire de façon imagée, elle est aussi l’oasis de paix où nous pouvons puiser l’eau qui irrigue notre vie spirituelle et transforme notre existence. Et Dieu nous attire vers lui, nous fait escalader le mont de la sainteté, afin que nous soyons toujours plus proches de Lui, en nous offrant le long du chemin des lumières et des consolations. Telle est l’expérience personnelle à laquelle saint Paul fait référence dans le chapitre 12 de la Seconde Lettre aux Corinthiens, sur laquelle je souhaite m’arrêter aujourd’hui. Face à ceux qui contestaient la légitimité de son apostolat, il ne fait pas tant la liste des communautés qu’il a fondées, des kilomètres qu’il a parcourus ; il ne se limite pas à rappeler les difficultés et les oppositions qu’il a affrontées pour annoncer l’Évangile, mais il indique son rapport avec le Seigneur, un rapport si intense qu’il se caractérise aussi par des moments d’extase, de contemplation profonde (cf.
2Co 12,1) ; ainsi ne se vante-t-il pas de ce qu’il a fait, de sa force, de ses activités et de ses succès, mais il se vante de l’action qu’a fait Dieu en lui et à travers lui. Avec une grande pudeur, il raconte, en effet, le moment où il vécut l’expérience particulière d’être enlevé jusqu’au ciel de Dieu. Il rappelle que, quatorze ans avant l’envoi de sa Lettre, il « a été enlevé — ce sont ses mots — jusqu’au troisième ciel » (v. 2). Avec le langage et les manières de qui raconte ce qui ne peut pas être raconté, saint Paul parle même de cet événement à la troisième personne ; il affirme qu’un homme fut enlevé jusqu’au « jardin » de Dieu, au paradis. La contemplation est si profonde et si intense que l’Apôtre ne se rappelle même plus les contenus de la révélation reçue, mais il se rappelle bien la date et les circonstances où le Seigneur l’a emporté de manière si totale, l’a attiré à lui, comme il l’avait fait sur la route de Damas au moment de sa conversion (cf. Ph 3,12).

Saint Paul poursuit en disant que justement pour ne pas s’enorgueillir de la grandeur des révélations reçues, il porte en lui une « écharde » (2Co 12,7), une souffrance, et il supplie avec force le Ressuscité d’être libéré de l’envoyé du Malin, de cette écharde douloureuse dans sa chair. Par trois fois — raconte-t-il — il a prié avec insistance le Seigneur d’éloigner cette épreuve. Et c’est dans cette situation que, dans la contemplation profonde de Dieu, au cours de laquelle il a « entendu des paroles inexprimables, qu’on n’a pas le droit de redire » (v. 4), il reçoit une réponse à sa supplique. Le Ressuscité lui adresse une parole claire et rassurante : « Ma grâce te suffit; car la puissance se déploie dans la faiblesse » (v. 9).

Le commentaire de Paul à ces mots peut surprendre, mais il révèle comment il a compris ce que signifie être véritablement apôtre de l’Évangile. Il s’exclame en effet ainsi : « Je n’hésiterai donc pas à mettre mon orgueil dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ habite en moi. C’est pourquoi j’accepte de grand coeur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (vv. 9b-10), c’est-à-dire qu’il ne se vante pas de ses actions, mais de l’activité du Christ qui agit précisément dans sa faiblesse. Arrêtons-nous encore un moment sur ce fait qui a eu lieu pendant les années où saint Paul vécut en silence et en contemplation, avant de commencer à parcourir l’Occident pour annoncer le Christ, parce que cette attitude de profonde humilité et de confiance face à la manifestation de Dieu est fondamentale également pour notre prière et pour notre vie, pour notre relation à Dieu et à nos faiblesses.

Avant tout, de quelles faiblesses parle l’Apôtre ? Qu’est-ce que cette « écharde » dans la chair ? Nous ne le savons pas et il ne le dit pas, mais son attitude fait comprendre que chaque difficulté à la suite du Christ et dans le témoignage de son Evangile peut être surmontée en s’ouvrant avec confiance à l’action du Seigneur. Saint Paul est bien conscient d’être un « serviteur quelconque » (Lc 17,10) — ce n’est pas lui qui a fait de grandes choses, c’est le Seigneur — un « vase d’argile » (2Co 4,7), dans lequel Dieu place la richesse et la puissance de sa Grâce. En ce moment d’intense prière contemplative, saint Paul comprend clairement comment affronter et vivre chaque événement, en particulier la souffrance, la difficulté, la persécution : au moment où l’on ressent sa propre faiblesse, se manifeste la puissance de Dieu, qui n’abandonne pas, ne laisse pas seuls, mais devient soutien et force. Certes, Paul aurait préféré être libéré de cette « écharde », de cette souffrance ; mais Dieu dit : « Non, cela est nécessaire pour toi. Tu auras assez de grâce pour résister et pour faire ce qui doit être fait ». Cela vaut également pour nous. Le Seigneur ne nous libère pas des maux, mais nous aide à mûrir dans les souffrances, dans les difficultés, dans les persécutions. La foi nous dit donc que, si nous demeurons en Dieu, « même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, s’il y a tant de difficultés, l’homme intérieur se renouvelle, mûrit de jour en jour précisément dans les épreuves » (cf. v. 16). L’apôtre communique aux chrétiens de Corinthe et également à nous que « nos épreuves du moment présent sont légères par rapport au poids extraordinaire de gloire éternelle qu’elles nous préparent » (v. 17). En réalité, humainement parlant, le poids des difficultés n’était pas léger, il était très lourd ; mais par rapport à l’amour de Dieu, à la grandeur du fait d’être aimé de Dieu, il apparaît léger, en sachant que le volume de la gloire sera démesuré. Donc, dans la mesure où notre union avec le Seigneur croît et où notre prière se fait intense, nous aussi nous allons à l’essentiel et nous comprenons que ce n’est pas la puissance de nos moyens, de nos vertus, de nos capacités qui réalise le Royaume de Dieu, mais que c’est Dieu qui opère des merveilles précisément à travers notre faiblesse, notre inaptitude à la tâche. Nous devons donc avoir l’humilité de ne pas nous reposer sur nos seules forces, mais de travailler, avec l’aide du Seigneur, dans la vigne du Seigneur, en nous confiant à Lui comme de fragiles « vases d’argile ».

Saint Paul rapporte deux révélations qui ont radicalement changé sa vie. La première — nous le savons — est la question bouleversante sur la route de Damas : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » (Ac 9,4), une question qui l’a conduit à découvrir et à rencontrer Dieu vivant et présent, et à entendre son appel à être apôtre de l’Évangile. La deuxième sont les paroles que le Seigneur lui a adressées dans l’expérience de prière contemplative sur laquelle nous réfléchissons : « Ma grâce te suffit : ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse ». Seule la foi, la confiance dans l’action de Dieu, dans la bonté de Dieu qui ne nous abandonne pas, est la garantie de ne pas travailler en vain. Ainsi, la Grâce du Seigneur a été la force qui a accompagné saint Paul dans ses efforts immenses pour diffuser l’Évangile et son coeur est entré dans le coeur du Christ, en devenant capable de conduire les autres vers Celui qui est mort et est ressuscité pour nous.

Dans la prière, nous ouvrons donc notre âme au Seigneur afin qu’Il vienne habiter notre faiblesse, en la transformant en force pour l’Évangile. Et le verbe grec avec lequel Paul décrit cette demeure du Seigneur dans son humanité fragile est riche de signification : il utilise le terme episkenoo, que nous pourrions traduire par « planter sa tente ». Le Seigneur continue de planter sa tente parmi nous, au milieu de nous : c’est le Mystère de l’Incarnation. Le même Verbe divin, qui est venu demeurer dans notre humanité, veut habiter en nous, planter sa tente en nous, pour illuminer et transformer notre vie et le monde.

L’intense contemplation de Dieu expérimentée par saint Paul rappelle celle des disciples sur le mont Tabor, quand, voyant Jésus se transfigurer et resplendir de lumière, Pierre lui dit : « Rabbi, il est heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes: une pour toi, une pour Moïse et une pour Eli » (Mc 9,5). « De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur » ajoute saint Marc (v. 6). Contempler le Seigneur est, dans le même temps, fascinant et terrible, fascinant parce qu’Il nous attire à lui et ravit notre coeur vers le haut, le portant à sa hauteur où nous faisons l’expérience de la paix, de la beauté de son amour ; terrible parce qu’il met à nu notre faiblesse humaine, notre inaptitude, la difficulté de vaincre le Malin qui menace notre vie, cette écharde plantée également dans notre chair. Dans la prière, dans la contemplation quotidienne du Seigneur, nous recevons la force de l’amour de Dieu et nous sentons que les paroles de saint Paul aux chrétiens de Rome sont vraies, quand il a écrit : « J’en ai la certitude: ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur » (Rm 8,38-39).

Dans un monde où nous risquons de nous fier uniquement à l’efficacité et à la puissance des moyens humains, dans ce monde nous sommes appelés à redécouvrir et à témoigner de la puissance de Dieu qui se communique dans la prière, avec laquelle nous grandissons chaque jour en configurant notre vie à celle du Christ, qui — comme l’affirme Paul — « a été crucifié à cause de sa faiblesse, mais il est vivant à cause de la puissance de Dieu. Et nous, nous sommes faibles en union avec lui. Mais nous serons bien vivants avec lui à cause de la puissance de Dieu à votre égard » (2Co 13,4).

Chers amis, au siècle dernier, Albert Schweitzer, théologien protestant et prix Nobel pour la paix, affirmait que « Paul est un mystique et rien d’autre qu’un mystique », c’est-à-dire un homme vraiment amoureux du Christ et uni à Lui au point de pouvoir dire : le Christ vit en moi. La mystique de saint Paul ne se fonde pas seulement sur les événements exceptionnels qu’il a vécus, mais également sur le rapport quotidien et intense avec le Seigneur qui l’a toujours soutenu par sa grâce. La mystique ne l’a pas éloigné de la réalité, au contraire elle lui a donné la force de vivre chaque jour pour le Christ et de construire l’Eglise jusqu’à la fin du monde de ce temps. L’union avec Dieu n’éloigne pas du monde, mais nous donne la force de rester réellement dans le monde, de faire ce qu’il faut faire dans le monde. Dans notre vie de prière, nous pouvons donc aussi peut-être avoir des moments d’intensité particulière, au cours desquels nous sentons plus vivante la présence du Seigneur, mais la constance, la fidélité du rapport avec Dieu est importante, en particulier dans les situations d’aridité, de difficulté, de souffrance, d’absence apparente de Dieu. Ce n’est que si nous sommes saisis par l’amour du Christ que nous serons en mesure d’affronter chaque adversité comme Paul, convaincus que nous pouvons tout en Celui qui nous donne la force (cf. Ph 4,13). Donc, plus nous accordons de place à la prière, plus nous verrons que notre vie se transformera et sera animée par la force concrète de l’amour de Dieu. C’est ce qui eut lieu, par exemple, pour la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, qui dans la contemplation de Jésus et précisément aussi lors des périodes de longue aridité trouvait la raison ultime et la force incroyable pour le reconnaître chez les pauvres et les exclus, malgré sa figure fragile. La contemplation du Christ dans notre vie ne nous éloigne pas — comme je l’ai déjà dit — de la réalité, mais elle nous fait participer encore davantage aux événements humains, car le Seigneur, en nous attirant à lui dans la prière, nous permet de nous faire présents et proches de chaque frère dans son amour. Merci.
* * *


J’adresse à présent ma pensée affectueuse, mon salut et ma bénédiction à l’Eglise qui est en Irlande, où se déroule à Dublin, en présence du cardinal Marc Ouellet, mon légat, le 50e Congrès eucharistique international sur le thème : « L’Eucharistie : communion avec le Christ et entre nous ». De nombreux évêques, prêtres, personnes consacrées et fidèles laïcs provenant des divers continents prennent part à cet important événement ecclésial.

Il s’agit d’une occasion précieuse pour réaffirmer le caractère central de l’Eucharistie dans la vie de l’Église. Jésus, réellement présent dans le sacrement de l’autel à travers le sacrifice suprême d’amour de la Croix se donne à nous, devient notre nourriture pour nous assimiler à Lui, pour nous faire entrer en communion avec Lui. Et à travers cette communion, nous sommes unis également entre nous, nous devenons un en Lui, membres les uns des autres.

Je voudrais vous inviter à vous unir spirituellement aux chrétiens d’Irlande et du monde, en priant pour les travaux du congrès, afin que l’eucharistie soit toujours le coeur battant de la vie de toute l’Église.
* * *


Je salue les pèlerins francophones, en particulier les militaires venus de France, ainsi que les étudiants de l’Institut européen de Nice, les collégiens venus de Suisse, et les lycéens. Ouvrons notre coeur à l’amour du Seigneur pour qu’il transfigure notre vie et que nous puissions conduire les autres vers Lui. Bon séjour à tous !





Salle Paul VI

Mercredi 20 juin 2012

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Chers frères et soeurs,

Notre prière est très souvent une demande d’aide dans les moments de nécessité. Et cela est aussi normal pour l’homme, car nous avons besoin d’aide, nous avons besoin des autres, nous avons besoin de Dieu. Ainsi, pour nous, il est normal de demander quelque chose de Dieu, de rechercher son aide; et nous devons garder à l’esprit que la prière que le Seigneur nous a enseignée, le « Notre Père », est une prière de requête, et avec cette prière, le Seigneur nous enseigne les priorités de notre prière, il assainit et purifie nos désirs et ainsi, il assainit et purifie notre coeur. S’il est donc normal en soi que dans la prière, nous demandions quelque chose, il ne devrait pas en être exclusivement ainsi. Il y a également un motif d’action de grâce, et si nous sommes quelque peu attentifs, nous voyons que nous recevons de Dieu beaucoup de bonnes choses : il est si bon avec nous qu’il convient, qu’il est nécessaire de rendre grâces. Et cela doit également toujours être une prière de louange : si notre coeur est ouvert, nous voyons en dépit de tous les problèmes également la beauté de sa création, la bonté qui se manifeste dans sa création. Nous devons donc non seulement demander, mais également louer et rendre grâces: ce n’est qu’ainsi que notre prière est complète.

Dans ses Lettres, saint Paul non seulement parle de la prière, mais rapporte des prières qui sont certainement également de requête, mais aussi des prières de louange et de bénédiction pour ce que Dieu a fait et continue de réaliser dans l’histoire de l’humanité.

Je voudrais aujourd’hui m’arrêter sur le premier chapitre de la Lettre aux Ephésiens, qui commence précisément par une prière, qui est un hymne de bénédiction, une expression d’action de grâce, de joie. Saint Paul bénit Dieu, Père de notre Seigneur Jésus Christ car en Lui, il nous a fait « connaître le mystère de sa volonté » (
Ep 1,9). Il existe réellement un motif de rendre grâce si Dieu nous fait connaître ce qui est caché: sa volonté avec nous et pour nous ; « le mystère de sa volonté ». « Mysterion », « Mystère » : un terme qui revient souvent dans l’Écriture Sainte et dans la liturgie. Je ne voudrais pas à présent entrer dans le domaine de la philologie, mais dans le langage commun, il indique ce qui ne peut se connaître, une réalité que nous ne pouvons pas comprendre avec notre propre intelligence. L’hymne qui ouvre la Lettre aux Éphésiens nous conduit par la main vers une signification plus profonde de ce terme et de la réalité qu’il nous indique. Pour les croyants, le « mystère » n’est pas tant l’inconnu, que la volonté miséricordieuse de Dieu, son dessein d’amour qui en Jésus Christ s’est révélé pleinement et nous offre la possibilité de « comprendre, avec tous les saints, ce qu'est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur, [de connaître] l'amour du Christ » (Ep 3,18-19). Le « mystère inconnu » de Dieu est révélé et il s’agit de Dieu qui nous aime, et il nous aime depuis le début, depuis l’éternité.

Arrêtons-nous ensuite un peu sur cette prière solennelle et profonde. « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ » (Ep 1,3). Saint Paul utilise le terme « euloghein », qui est généralement la traduction du terme hébreu « barak » : il s’agit de louer, glorifier, rendre grâce à Dieu le Père comme la source des biens du salut, comme Celui qui « nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ ».

L’Apôtre rend grâce et loue, mais il réfléchit aussi sur les raisons qui poussent l’homme à cette louange, à cette action de grâce, en présentant les éléments fondamentaux du plan divin et ses étapes. Avant tout, nous devons bénir Dieu le Père parce que — ainsi écrit saint Paul — Il « nous a choisis avant la création du monde, pour que nous soyons, dans l’amour, saints et irréprochables sous son regard » (Ep 1,4). Ce qui nous rend saints et immaculés, c’est la charité. Dieu nous a appelés à la vie, à la sainteté. Et ce choix précède même la création du monde. Depuis toujours, nous sommes dans son dessein, dans sa pensée. Avec le prophète Jérémie nous pouvons affirmer nous aussi qu’avant de nous former dans le ventre de notre mère Il nous connaissait déjà (cf. Jr 1,5) ; en nous connaissant, il nous a aimés. La vocation à la sainteté, c’est-à-dire à la communion avec Dieu appartient au dessein éternel de ce Dieu, un dessein qui s’étend dans l’histoire et comprend tous les hommes et les femmes du monde, parce c’est un appel universel. Dieu n’exclut personne, son projet est uniquement d’amour. Saint Chrysostome affirme : « Dieu lui-même nous a faits saints, mais nous sommes appelés à rester saints. Est saint celui qui vit dans la foi » (Homélies sur la Lettre aux Ephésiens, 1, 1, 4).

Saint Paul poursuit : Dieu nous a prédestinés, nous a élus à être « pour lui des fils par Jésus Christ », à être incorporés dans son Fils unique. L’apôtre souligne la gratuité de ce merveilleux dessein de Dieu sur l’humanité. Dieu nous choisit non pas parce que nous sommes bons, mais parce que Lui est bon. Et l’Antiquité avait à propos de la bonté une expression: bonum est diffusivum sui ; le bien se communique, cela appartient à l’essence même du bien de se communiquer, de s’étendre. Et ainsi, puisque Dieu est bonté, il est communication de bonté, il veut communiquer; il crée parce qu’il veut nous communiquer sa bonté et nous rendre bons et saints.

Au centre de la prière de bénédiction, l’Apôtre illustre la manière dont se réalise le plan de salut du Père dans le Christ, dans son Fils bien-aimé. Il écrit : « [il] nous obtient par son sang la rédemption, le pardon de nos fautes. Elle est inépuisable, la grâce » (Ep 1,7). Le sacrifice de la croix du Christ est l’événement unique et impossible à répéter par lequel le Père a montré de manière lumineuse son amour pour nous, non seulement par des mots, mais de façon concrète. Dieu est si concret, et son amour est si concret qu’il entre dans l’histoire, il se fait homme pour sentir ce qu’est vivre dans ce monde créé, et il accepte le chemin de souffrance de la passion, subissant aussi la mort. L’amour de Dieu est si concret, qu’il participe non seulement à notre être, mais à notre souffrance et notre mort. Le Sacrifice de la croix fait que nous devenons «propriété de Dieu», parce que le sang du Christ nous a rachetés de la faute, il nous lave du mal, il nous soustrait à l’esclavage du péché et de la mort. Saint Paul invite à considérer combien est profond l’amour de Dieu qui transforme l’histoire, qui a transformé sa propre vie de persécuteur des chrétiens en apôtre inlassable de l’Evangile. A nouveau résonnent les paroles rassurantes de la Lettre aux Romains : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ?... J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur. » (Rm 8,31-32 Rm 8,38-39) Cette certitude — Dieu est pour nous, et aucune créature ne peut nous séparer de Lui, parce son amour est plus fort — nous devons l’inscrire dans notre être, dans notre conscience de chrétiens.

Enfin, la bénédiction divine se termine par la mention de l’Esprit Saint qui a été répandu dans nos coeurs; le Paraclet que nous avons reçu comme avance promise : « C'est la première avance — dit Paul — qu'il nous a faite sur l'héritage dont nous prendrons possession au jour de la délivrance finale, à la louange de sa gloire. » (Ep 1,14) La rédemption n’est pas encore conclue — nous le sentons —, mais elle connaîtra son plein accomplissement quand ceux que Dieu s’est acquis seront totalement sauvés. Nous sommes encore sur le chemin de la rédemption, dont la réalité essentielle est donnée avec la mort et la résurrection de Jésus. Nous sommes en chemin vers la rédemption définitive, vers la pleine libération des fils de Dieu. Et l’Esprit Saint est la certitude que Dieu mènera à bien son dessein de salut, quand il saisira « ce qui est au ciel et ce qui est sur la terre, en réunissant tout sous un seul chef, le Christ » (Ep 1,10). Saint Jean Chrysostome commente ce point : « Dieu nous a élus pour la foi et il a imprimé en nous le sceau pour l’héritage de la gloire future. » (Homélie sur la Lettre aux Éphésiens 2, 11-14). Nous devons accepter que le chemin de la rédemption soit également notre chemin, car Dieu veut des créatures libres, qui disent librement oui ; mais c’est surtout et tout d’abord un chemin à Lui. Nous sommes entre ses mains et à présent nous sommes libres d’aller sur la route qu’Il a ouverte. Nous allons sur cette route de la rédemption, avec le Christ et nous sentons que la rédemption se réalise.

La vision que nous présente saint Paul dans cette grande prière de bénédiction nous a conduits à contempler l’action des trois Personnes de la Très Sainte Trinité : le Père, qui nous a choisis avant la création du monde, qui nous a imaginés et créés ; le Fils qui nous a rachetés à travers son sang et l’Esprit Saint, avance de notre rédemption et de la gloire future. Dans la prière constante, dans la relation quotidienne avec Dieu, nous apprenons nous aussi, comme saint Paul, à voir de manière toujours plus claire les signes de ce dessein et de cette action : dans la beauté du Créateur qui apparaît dans ses créatures (cf. Ep 3,9), comme le chante saint François d’Assise : « Loué sois-tu mon Seigneur, avec toutes tes créatures. » (ff 263) Il est important d’être attentifs précisément maintenant, également pendant la période des vacances, à la beauté de la création et de voir transparaître dans cette beauté le visage de Dieu. Dans leur vie, les saints montrent de manière lumineuse ce que peut faire la puissance de Dieu dans la faiblesse de l’homme. Et il peut le faire également avec nous. Dans toute l’histoire du salut, dans laquelle Dieu s’est fait proche de nous et attend avec patience notre moment, comprend nos infidélités, encourage notre engagement et nous guide.

Dans la prière nous apprenons à voir les signes de ce dessein miséricordieux sur le chemin de l’Église. Ainsi, nous grandissons dans l’amour de Dieu, en ouvrant la porte afin que la Très Sainte Trinité vienne habiter en nous, illumine, réchauffe et guide notre existence. « Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui » (Jn 14,23), dit Jésus en promettant aux disciples le don de l’Esprit Saint, qui enseignera toute chose. Saint Irénée a dit une fois que dans l’Incarnation, l’Esprit Saint s’est habitué à être dans l’homme. Dans la prière nous devons nous habituer à être avec Dieu. Cela est très important, que nous apprenions à être avec Dieu, et ainsi nous voyons comme il est beau d’être avec Lui, qui est la rédemption.

Chers amis, quand la prière nourrit notre vie spirituelle nous devenons capables de conserver ce que saint Paul appelle « le mystère de la foi » dans une conscience pure (cf. 1Tm 3,9). La prière comme manière de « s’habituer » à être avec Dieu, engendre des hommes et des femmes animés non par l’égoïsme, par le désir de posséder, par la soif de pouvoir, mais par la gratuité, par le désir d’aimer, par la soif de servir, c’est-à-dire animés par Dieu; et ce n’est qu’ainsi qu’on peut apporter la lumière dans l’obscurité du monde.

Je voudrais conclure cette Catéchèse par l’épilogue de la Lettre aux Romains. Avec saint Paul, nous aussi nous rendons gloire à Dieu parce qu’il nous a tout dit de lui en Jésus Christ et il nous a donné le Consolateur, l’Esprit de vérité. Saint Paul écrit à la fin de la Lettre aux Romains : « Gloire à Dieu, qui a le pouvoir de vous rendre forts conformément à l'Évangile que je proclame en annonçant Jésus Christ. Oui, voilà le mystère qui est maintenant révélé : il était resté dans le silence depuis toujours, mais aujourd'hui il est manifesté. Par ordre du Dieu éternel, et grâce aux écrits des prophètes, ce mystère est porté à la connaissance de toutes les nations pour les amener à l'obéissance de la foi. Gloire à Dieu, le seul sage, par Jésus Christ et pour les siècles des siècles. Amen. » Merci.
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Je suis avec une profonde préoccupation les nouvelles qui nous parviennent du Nigeria, où se poursuivent les attentats terroristes visant en particulier les fidèles chrétiens. Tandis que j’élève ma prière pour les victimes et pour tous ceux qui souffrent, je lance un appel aux responsables des violences, afin que cesse immédiatement l’effusion de sang de tant d’innocents. Je souhaite, en outre, la pleine collaboration de toutes les composantes sociales du Nigeria, afin que l’on ne suive pas la voie de la vengeance, mais que tous les citoyens coopèrent à l’édification d’une société pacifique et réconciliée, dans laquelle le droit de professer librement sa foi soit pleinement préservé.

Je salue les pèlerins francophones, en particulier le groupe de l’École de la Croix de Paris. Que la prière nous aide à contempler le grand mystère d’amour de Dieu à l’oeuvre dans l’histoire de l’humanité et dans notre vie personnelle. Bon pèlerinage à tous !





Salle Paul VI

Mercredi 27 juin 2012


Catéchèses Benoît XVI 30512