Catéchèses Benoît XVI 27612

Mercredi 27 juin 2012

27612

Chers frères et soeurs,

Notre prière est faite, comme nous l’avons vu lors des mercredis passés, de silences et de mots, de chants et de gestes qui font participer la personne tout entière : de la bouche à l’esprit, du coeur au corps entier. C’est une caractéristique que nous retrouvons dans la prière juive, en particulier dans les Psaumes. Je voudrais aujourd’hui parler de l’un des chants ou hymnes les plus anciens de la tradition chrétienne, que saint Paul nous présente dans ce qui est, d’une certaine manière, son testament spirituel : la Lettre aux Philippiens. En effet, il s’agit d’une Lettre que l’Apôtre dicte alors qu’il est en prison, peut-être à Rome. Il sent sa mort prochaine, car il affirme que sa vie sera offerte en sacrifice (cf.
Ph 2,17).

Malgré cette situation de grave danger pour son intégrité physique, saint Paul, dans tout ce texte, exprime la joie d’être un disciple du Christ, de pouvoir aller à sa rencontre, au point de voir la mort non comme une perte, mais comme un gain. Dans le dernier chapitre de la Lettre, il y a une invitation pressante à la joie, caractéristique fondamentale de la condition du chrétien et de la prière. Saint Paul écrit : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur; laissez-moi vous le redire: soyez dans la joie » (Ph 4,4). Mais comment peut-on se réjouir face à une condamnation à mort désormais imminente ? D’où, ou plutôt de qui, saint Paul tire-t-il la sérénité, la force, le courage d’aller à la rencontre du martyre et de l’effusion de sang ?

Nous trouvons la réponse au coeur de la Lettre aux Philippiens, dans ce que la tradition chrétienne appelle carmen Christo, le chant au Christ, ou plus communément « hymne christologique » ; un chant dans lequel toute l’attention est centrée sur les « sentiments » du Christ, c’est-à-dire sur sa façon de penser et sur son attitude concrète et vécue. Cette prière commence par une exhortation : « Ayez entre vous les dispositions que l’on doit avoir dans le Christ Jésus » (Ph 2,5). Ces sentiments sont présentés dans les versets qui suivent: l’amour, la générosité, l’humilité, l’obéissance à Dieu, le don de soi. Il s’agit non seulement et pas simplement de suivre l’exemple de Jésus, comme quelque chose de moral, mais de faire participer toute l’existence à sa manière de penser et d’agir. La prière doit conduire à une connaissance et à une union dans l’amour toujours plus profondes avec le Seigneur, pour pouvoir penser, agir et aimer comme Lui, en Lui et pour Lui. Exercer cela, apprendre les sentiments de Jésus, représente la voie de la vie chrétienne.

Je voudrais à présent m’arrêter brièvement sur plusieurs éléments de ce chant riche, qui résume tout l’itinéraire divin et humain du Fils de Dieu et qui englobe toute l’histoire humaine : du fait d’être dans la condition de Dieu, à l’incarnation, à la mort en croix et à l’exaltation dans la gloire du Père est également implicite le comportement d’Adam, de l’homme depuis le début. Cet hymne au Christ part de son être « en morphe tou Theou », dit le texte grec, c’est-à-dire d’être « sous la forme de Dieu », ou mieux dans la condition de Dieu. Jésus, vrai Dieu et vrai homme, ne vit pas son « être comme Dieu » pour triompher ou pour imposer sa suprématie, il ne le considère pas une possession, un privilège, un trésor à garder jalousement. Au contraire, « il se dépouilla », il se vida lui-même en assumant, dit le texte grec, la « morphe doulos », la « forme d’esclave », la réalité humaine marquée par la souffrance, par la pauvreté, par la mort; il s’est pleinement assimilé aux hommes, en dehors du péché, de manière à se comporter comme un serviteur complètement dévoué au service des autres. À cet égard, Eusèbe de Césarée — ive siècle — affirme : « Il a pris sur lui la fatigue des membres qui souffrent. Il a faites siennes nos humbles maladies. Il a souffert et pâti pour notre cause : et cela en conformité avec son grand amour pour l’humanité » (La démonstration évangélique, 10, 1, 22). Saint Paul poursuit en traçant le cadre historique dans lequel s’est réalisé cet abaissement de Jésus : « il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir » (Ph 2,8). Le Fils de Dieu est devenu vraiment homme et il a accompli un chemin dans la complète obéissance et fidélité à la volonté du Père, jusqu’au sacrifice suprême de sa propre vie. Plus encore, l’apôtre spécifie « jusqu’à mourir et à mourir sur une croix ». Sur la croix Jésus Christ a atteint le plus haut degré de l’humiliation, car la crucifixion était la peine réservée aux esclaves et non aux personnes libres : « mors turpissima crucis », écrit Cicéron (cf. In Verrem, v, 64, 16).

Dans la Croix du Christ l’homme est racheté et l’expérience d’Adam est renversée : Adam, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, prétendit être comme Dieu par ses propres forces, se mettre à la place de Dieu, et il perdit ainsi la dignité originelle qui lui avait été donnée. Jésus, en revanche, était « dans la condition de Dieu », mais il s’est abaissé, il s’est plongé dans la condition humaine, dans la fidélité totale au Père, pour racheter l’Adam qui est en nous et redonner à l’homme la dignité qu’il avait perdue. Les Pères soulignent qu’Il s’est fait obéissant, en restituant à la nature humaine, à travers son humanité et son obéissance, ce qui avait été perdu par la désobéissance d’Adam.

Dans la prière, dans la relation avec Dieu, nous ouvrons notre esprit, notre coeur, notre volonté à l’action de l’Esprit Saint pour entrer dans cette même dynamique de vie, comme l’affirme saint Cyrille d’Alexandrie, dont nous célébrons aujourd’hui la fête : « L’oeuvre de l’Esprit cherche à nous transformer par l’intermédiaire de la grâce dans la copie parfaite de son humiliation » (Lettres Festales 10, 4). La logique humaine, en revanche, recherche souvent la réalisation de soi-même dans le pouvoir, dans la domination, dans des moyens puissants. L’homme continue à vouloir construire avec ses propres forces la tour de Babel pour atteindre par lui-même la hauteur de Dieu, pour être comme Dieu. L’Incarnation et la Croix nous rappellent que la pleine réalisation se trouve dans la conformation de notre volonté humaine à celle du Père, dans le fait de se vider de notre égoïsme, pour nous remplir de l’amour, de la charité de Dieu et ainsi devenir vraiment capables d’aimer les autres. L’homme ne se trouve pas lui-même en restant enfermé en lui-même, en s’affirmant lui-même. L’homme ne se retrouve qu’en sortant de lui-même; ce n’est qu’en sortant de nous-mêmes que nous nous retrouvons. Et si Adam voulait imiter Dieu, cela n’est pas un mal en soi, mais il s’est trompé sur l’idée de Dieu. Dieu n’est pas un être qui veut uniquement la grandeur. Dieu est amour qui se donne déjà dans la Trinité, puis dans la création. Et imiter Dieu veut dire sortir de soi-même, se donner dans l’amour.

Dans la seconde partie de cet « hymne christologique » de la Lettre aux Philippiens, le sujet change ; ce n’est plus le Christ, mais Dieu le Père. Saint Paul souligne que c’est justement par l’obéissance à la volonté du Père que « Dieu l’a élevé au-dessus de tout; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms » (Ph 2,9). Celui qui s’est profondément abaissé en prenant la condition d’esclave, est exalté, élevé au-dessus de toute chose par le Père, qui lui donne le nom de « Kyrios », « Seigneur », la suprême dignité et seigneurie. Face à ce nom nouveau, en effet, qui est le nom même de Dieu dans l’Ancien Testament, « qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : “Jésus Christ est le Seigneur”, pour la gloire de Dieu le Père » (vv. 10-11). Le Jésus qui est exalté est celui de la Dernière Cène, qui dépose ses vêtements, se ceint d’une serviette, se penche pour laver les pieds des Apôtres et leur demande: « Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres » (Jn 13,12-14). C’est de cela qu’il est important de toujours nous souvenir dans notre prière et dans notre vie : « l’ascension à Dieu advient précisément dans la descente de l’humble service, dans la descente de l’amour, qui est l’essence de Dieu et donc la force vraiment purificatrice, qui rend l’homme capable de percevoir et de voir Dieu » (Jésus de Nazareth, 2007).

L’hymne de la Lettre aux Philippiens nous offre ici deux indications importantes pour notre prière. La première est l’invocation « Seigneur » adressée à Jésus Christ, assis à la droite du Père : il est l’unique Seigneur de notre vie, au milieu de tant de « dominateurs » qui veulent l’orienter et la guider. C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir une échelle de valeurs où le primat revient à Dieu, pour affirmer avec saint Paul : « Je considère tout cela comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur » (Ph 3,8). La rencontre avec le Ressuscité lui a fait comprendre qu’il est l’unique trésor pour lequel il vaille la peine de consacrer sa propre existence.

La deuxième indication est la prostration, « tous les genoux se plient » sur la terre comme aux cieux, ce qui rappelle une expression du Prophète Isaïe, où il indique l’adoration que toutes les créatures doivent à Dieu (cf. 45, 23). La génuflexion devant le Très Saint Sacrement, ou le fait de se mettre à genoux dans la prière, expriment justement l’attitude d’adoration devant Dieu, également avec le corps. D’où l’importance d’accomplir ce geste non par habitude et en hâte, mais avec une profonde conscience. Lorsque nous nous agenouillons devant le Seigneur, nous confessons notre foi en Lui, nous reconnaissons qu’il est l’unique Seigneur de notre vie.

Chers frères et soeurs, dans notre prière, fixons notre regard sur le Crucifié, arrêtons-nous plus souvent en adoration devant l’Eucharistie, pour faire entrer notre vie dans l’amour de Dieu, qui s’est abaissé avec humilité pour nous élever jusqu’à Lui. Au début de la catéchèse, nous nous sommes demandé comment saint Paul pouvait se réjouir face au risque imminent du martyre et de son effusion de sang. Cela n’est possible que parce que l’Apôtre n’a jamais éloigné son regard du Christ jusqu’à se configurer à lui dans la mort, « dans l’espoir de parvenir à ressusciter d’entre les morts » (Ph 3,11). Comme saint François devant le crucifix, disons nous aussi: Très Haut, Dieu de gloire, illumine les ténèbres de mon coeur, donne-moi une foi droite, une espérance certaine, sens et discernement pour accomplir ta vraie et sainte volonté. Amen (cf. Prière devant le crucifix : FF [276]).
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Je salue les pèlerins francophones, en particulier les groupes venus de Syros en Grèce, et de Haïti, les élèves de la Maison d’Éducation de la Légion d’Honneur, et les jeunes de Carcassonne et de Dijon. Que le Christ soit l’unique trésor et Seigneur de notre vie ! Soyons toujours joyeux en Lui ! Bon pèlerinage à tous !





Castel Gandolfo

Mercredi 1er août 2012

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Chers frères et soeurs!

Nous célébrons aujourd’hui la mémoire liturgique de saint Alphonse Marie de’ Liguori, évêque et docteur de l’Eglise, fondateur de la Congrégation du Très Saint Rédempteur, les Rédemptoristes, patron des chercheurs en théologie morale et des confesseurs. Saint Alphonse est l’un des saints les plus populaires du XVIIIe siècle, en vertu de son style simple et immédiat et de sa doctrine sur le sacrement de la Pénitence: à une période de grand rigorisme, fruit de l’influence janséniste, il recommandait aux confesseurs d’administrer ce Sacrement en manifestant le baiser glorieux de Dieu le Père qui dans sa miséricorde infinie ne se lasse jamais d’accueillir le fils repenti. L’anniversaire d’aujourd’hui nous offre l’occasion de nous arrêter sur les enseignements de saint Alphonse sur la prière, plus que jamais précieux et riches de souffle spirituel. Son traité Le Grand Moyen de la Prière, qu’il considérait comme le plus utile de tous ses écrits, remonte à l’année 1759. En effet, il décrit la prière comme «le moyen indispensable et sûr d’obtenir le salut éternel et toutes les grâces dont nous avons besoin» (Introduction). Dans cette phrase est résumée la façon propre à saint Alphonse de concevoir la prière.

Avant tout, en disant qu’il s’agit d’un moyen, il nous rappelle l’objectif à atteindre: Dieu a créé par amour, pour pouvoir nous donner la vie en plénitude; mais cet objectif, cette vie en plénitude, à cause du péché s’est, pour ainsi dire, éloignée — nous le savons tous — et seule la grâce de Dieu peut la rendre accessible. Pour expliquer cette vérité fondamentale et faire comprendre de façon certaine combien le risque est réel pour l’homme de «se perdre», saint Alphonse avait forgé une célèbre maxime, très élémentaire, qui affirme: «Celui qui prie se sauve certainement, celui qui ne prie pas se damne certainement!». Pour commenter cette phrase lapidaire, il ajoutait: «Sans la prière, il est très difficile et même impossible, de faire son salut... mais, par la prière, ce salut devient assuré et très facile» (II, Conclusions). Il dit encore: «Si nous ne prions pas, nous sommes inexcusables, parce que la grâce de la prière est accordée à chacun... si nous ne faisons pas notre salut, ce sera entièrement de notre faute, et pour la seule raison que nous n’aurons pas prié!» (ibid.) En disant donc que la prière est un moyen nécessaire, saint Alphonse voulait faire comprendre que dans toutes les situations de la vie, on ne peut se passer de prier, en particulier dans les moments d’épreuve et de difficultés. Nous devons toujours frapper avec confiance à la porte du Seigneur, en sachant qu’en tout Il prend soin de ses fils, de nous. C’est pourquoi nous sommes invités à ne pas craindre d’avoir recours à Lui et de lui présenter avec confiance nos requêtes, dans la certitude d’obtenir ce dont nous avons besoin.

Chers amis, telle est la question centrale: qu’est-ce qui est véritablement nécessaire dans ma vie? Je réponds avec saint Alphonse: «La santé et toutes les grâces que celle-ci exige» (ibid); naturellement, il entend non seulement la santé du corps, mais surtout aussi celle de l’âme, que Jésus nous donne. Plus que toute autre chose, nous avons besoin de sa présence libératrice qui rend notre existence véritablement et pleinement humaine, et donc riche de joie. Et ce n’est qu’à travers la prière que nous pouvons l’accueillir, ainsi que sa Grâce, qui, nous illuminant en chaque occasion, nous fait discerner le véritable bien et, en nous fortifiant, rend également efficace notre volonté, c’est-à-dire la rend capable de réaliser le bien connu. Souvent, nous reconnaissons le bien, mais nous ne sommes pas capables de le faire. Avec la prière, nous pouvons y parvenir. Le disciple du Seigneur sait qu’il est exposé à la tentation et ne manque pas de demander de l’aide à Dieu dans la prière, pour la vaincre.

Saint Alphonse rapporte l’exemple de saint Philippe Néri — très intéressant — qui «dès son réveil, disait à Dieu: “Seigneur, protégez bien Philippe aujourd’hui; sinon, Philippe va vous trahir”» (III, 3). Quel grand réaliste! Il demande à Dieu de garder sa main posée sur lui. Nous aussi, conscients de notre faiblesse, nous devons demander l’aide de Dieu avec humilité, en ayant confiance dans la richesse de sa miséricorde. Dans un autre passage, saint Alphonse dit: «Nous sommes dépourvus de tout mais, si nous prions, nous ne sommes plus pauvres. Si nous sommes pauvres, Dieu est riche» (II, 4). Et, sur les traces de saint Augustin, il invite chaque chrétien à ne pas avoir peur d’obtenir de Dieu, à travers les prières, cette force qu’il n’a pas, et qui lui est nécessaire, pour faire le bien, dans la certitude que le Seigneur ne refuse pas son aide à celui qui le prie avec humilité (cf. III, 3). Chers amis, saint Alphonse nous rappelle que la relation avec Dieu est essentielle dans notre vie. Sans la relation avec Dieu, manque la relation fondamentale et la relation avec Dieu se réalise en parlant avec Dieu, dans la prière personnelle quotidienne et à travers la participation aux sacrements, et ainsi, cette relation peut croître en nous, et peut aussi croître en nous la présence divine qui oriente notre chemin, l’illumine et le rend sûr et serein, même au milieu des difficultés et des dangers. Merci.
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Chers pèlerins de langue française, je suis heureux de vous accueillir ce matin! En cette période de congés pour beaucoup d’entre vous, je vous invite à prendre le temps de prier personnellement chaque jour, car la relation avec Dieu est essentielle dans notre vie. N’ayez pas peur de demander au Seigneur la force qui vous manque et qui est nécessaire pour faire le bien, dans la certitude qu’il ne refuse jamais son aide à celui qui le prie avec humilité. Que saint Alphonse de Liguori, dont nous célébrons la fête aujourd’hui, vous aide à marcher avec confiance sur ce chemin! Bon pèlerinage et bon temps de repos à tous!





Castel Gandolfo

Mercredi 8 août 2012

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Chers frères et soeurs,

Aujourd’hui, l’Eglise célèbre la mémoire de saint Dominique de Guzmán, prêtre et fondateur de l’Ordre des frères prêcheurs, appelés dominicains. Dans une précédente catéchèse, j’ai déjà illustré cette éminente figure et la contribution fondamentale qu’elle a apportée au renouveau de l’Eglise de son temps. Je voudrais aujourd’hui mettre en lumière un aspect essentiel de sa spiritualité: sa vie de prière. Saint Dominique fut un homme de prière. Amoureux de Dieu, il n’eut d’autre aspiration que le salut des âmes, en particulier de celles qui étaient tombées dans les filets des hérésies de son temps; à l’imitation du Christ, il incarna radicalement les trois conseils évangéliques, en unissant à la proclamation de la Parole le témoignage d’une vie pauvre; sous la direction de l’Esprit Saint, il progressa sur la voie de la perfection chrétienne. A chaque instant, la prière fut la force qui renouvela et rendit toujours plus fécondes ses oeuvres apostoliques.

Le bienheureux Jourdain de Saxe (mort
EN 1237), son successeur à la tête de l’Ordre, écrivit ce qui suit: «Pendant la journée, personne ne se montrait plus sociable que lui... Inversement, la nuit personne n’était plus assidu que lui à veiller en prière. Il consacrait la journée à son prochain, mais il donnait la nuit à Dieu» (P. Filippini, San Domenico visto dai suoi contemporanei, Bologne 1982, pag. 133). Chez saint Dominique, nous pouvons voir un exemple d’intégration harmonieuse entre contemplation des mystères divins et activité apostolique. Selon le témoignage des personnes les plus proches de lui, «il parlait toujours avec Dieu ou de Dieu». Cette observation montre sa communion profonde avec le Seigneur et, dans le même temps, son engagement constant pour conduire les autres à cette communion avec Dieu. Il n’a pas laissé d’écrits sur la prière, mais la tradition dominicaine a recueilli et transmis son expérience vivante dans une oeuvre intitulée: Les neuf manières de prier de saint Dominique. Ce livre a été rédigé entre 1260 et 1288 par un frère dominicain; il nous aide à comprendre quelque chose de la vie intérieure du saint et nous aide nous aussi, avec toutes nos différences, à apprendre quelque chose sur la manière de prier.

Les manières de prier selon saint Dominique sont donc neuf et chacune de ces neuf manières de prier, qu’il accomplissait toujours devant Jésus crucifié, exprime une attitude corporelle et une attitude spirituelle qui, intimement compénétrées, favorisent le recueillement et la ferveur. Les sept premières manières suivent une ligne ascendante, comme les pas d’un chemin, vers la communion intime avec Dieu, avec la Trinité: saint Dominique prie debout en s’inclinant pour exprimer l’humilité, étendu par terre pour demander pardon pour ses péchés, à genoux en faisant pénitence pour participer aux souffrances du Seigneur, avec les bras ouverts en fixant le Crucifix pour contempler l’Amour suprême, le regard tourné vers le ciel, se sentant attiré dans le monde de Dieu. Il y a donc trois positions: debout, à genoux, étendu par terre; mais toujours avec le regard tourné vers le Seigneur crucifié. Les deux dernières manières, en revanche, sur lesquelles je voudrais m’arrêter brièvement, correspondent à deux pratiques de piété habituellement vécues par le saint. Tout d’abord la méditation personnelle, dans laquelle la prière acquiert une dimension encore plus intime, fervente et rassérénante. Au terme de la récitation de la liturgie des heures, et après la célébration de la Messe, saint Dominique prolongeait son colloque avec Dieu, sans se donner de limite de temps. Tranquillement assis, il se recueillait en lui-même, dans une attitude d’écoute, en lisant un livre ou en fixant le Crucifix. Il vivait si intensément ces moments de relation avec Dieu, que même extérieurement on pouvait percevoir ses réactions de joie ou de tristesse. Il a donc assimilé en lui, en méditant, les réalités de la foi. Les témoins racontent que, parfois, il entrait dans une sorte d’extase en ayant le visage transfiguré, mais immédiatement après, il reprenait humblement ses activités quotidiennes rechargé par la force qui vient d’En-haut. Il y avait ensuite la prière au cours de ses voyages entre un couvent et l’autre; il récitait les laudes, l’heure du milieu du jour, les vêpres avec ses compagnons et, traversant les vallées ou les collines, il contemplait la beauté de la création. De son coeur jaillissait alors un chant de louange et d’action de grâces à Dieu pour ses nombreux dons, en particulier pour la plus grande merveille: la rédemption opérée par le Christ.

Chers amis, saint Dominique nous rappelle qu’à l’origine du témoignage de la foi, que chaque chrétien doit apporter en famille, au travail, dans son engagement social, et également dans les moments de détente, se trouve la prière, le contact personnel avec Dieu; ce n’est que ce rapport réel avec Dieu qui nous donne la force pour vivre intensément chaque événement, en particulier les moments les plus difficiles. Ce saint nous rappelle également l’importance des attitudes extérieures pendant notre prière. S’agenouiller, être debout devant le Seigneur, fixer le regard sur le Crucifié, s’arrêter et se recueillir en silence, ne sont pas des choses secondaires, mais nous aident à nous placer intérieurement, avec toute notre personne, en relation avec Dieu. Je voudrais rappeler encore une fois la nécessité pour notre vie spirituelle de trouver quotidiennement des moments pour prier avec tranquillité; nous devons prendre ce temps, en particulier pendant les vacances, avoir un peu de temps pour parler avec Dieu. Cela sera également une manière d’aider ceux qui sont proches de nous à entrer dans le rayon lumineux de la présence de Dieu, qui apporte la paix et l’amour dont nous avons tous besoin. Merci.
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Je salue avec joie les pèlerins de langue française, particulièrement ceux venus de Russ et de Mayenne ! Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de Saint Dominique de Guzman, prêtre et fondateur de l’Ordre des prêcheurs, appelés Dominicains. À son école, nous pouvons être des amoureux de Dieu, des imitateurs du Christ, des hommes et des femmes de prière, sève nourricière de nos actions et de notre témoignage. En ce temps de vacances, laissons-nous guider davantage par l’Esprit-Saint pour approfondir notre communion avec Dieu et avec les autres. Bon séjour et bon repos à tous!





Castel Gandolfo

Mercredi 22 août 2012

22812

Chers frères et soeurs,

c’est aujourd’hui la mémoire liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie invoquée sous le titre de «Reine». C’est une fête d’institution récente, même si l’origine et la dévotion en sont anciennes: elle fut établie en effet par le vénérable Pie XII, en 1954, au terme de l’Année mariale, et sa date fut fixée au 31 mai (cf. Lett. enc. Ad caeli Reginam, 11 octobris 1954: AAS 46 [1954], 625-640). En cette circonstance, le Pape déclara que Marie est Reine plus que toute autre créature par l’élévation de son âme et par l’excellence des dons reçus. Elle ne cesse d’offrir tous les trésors de son amour et des attentions à l’humanité (cf. Discours en honneur de Marie Reine, 1er novembre 1954). A présent, après la réforme post-conciliaire du calendrier liturgique, elle a été placée huit jours après la solennité de l’Assomption pour souligner le lien étroit entre la royauté de Marie et sa glorification corps et âme à côté de son Fils. Dans la Constitution sur l’Eglise du Concile Vatican II nous lisons: «Marie fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils» (Lumen gentium
LG 59).

Telle est l’origine de la fête d’aujourd’hui: Marie est Reine parce qu’elle est associée de façon unique à son Fils, tant sur le chemin terrestre, que dans la gloire du Ciel. Le grand saint de Syrie, Ephrem le Syrien, affirme, à propos de la royauté de Marie, qu’elle découle de sa maternité: Elle est Mère du Seigneur, du Roi des rois (cf. Is Is 9,1-6) et elle nous indique Jésus comme notre vie, notre salut et notre espérance. Le serviteur de Dieu Paul VI rappelait dans son exhortation apostolique Marialis Cultus: «Dans la Vierge, tout se rapporte au Christ et tout dépend de lui: c’est pour lui que Dieu le Père, de toute éternité, l’a choisie comme Mère toute sainte et l’a parée de dons de l’Esprit à nul autre consentis» (n. 25).

Mais demandons-nous à présent: que veut dire Marie Reine? Est-ce seulement un titre uni aux autres, la couronne, un ornement parmi d’autres? Qu’est-ce que cela veut dire? Qu’est-ce que cette royauté? Comme on l’a déjà dit, c’est une conséquence du fait qu’elle est unie au Fils, qu’elle est au Ciel, c’est-à-dire en communion avec Dieu; elle participe à la responsabilité de Dieu pour le monde et à l’amour de Dieu pour le monde. Il y a une idée vulgaire, commune, de roi ou reine: ce serait une personne ayant du pouvoir, de la richesse. Mais ce n’est pas le type de royauté de Jésus et de Marie. Pensons au Seigneur: la royauté et le fait d’être roi pour le Christ est mêlé d’humilité, de service, d’amour: c’est surtout servir, aider, aimer. Rappelons-nous que Jésus a été proclamé roi sur la croix avec cette inscription écrite par Pilate: «roi des juifs» (cf. Mc 15,26). A ce moment-là sur la croix, il est montré qu’Il est roi; et comment est-il roi? En souffrant avec nous, pour nous, en aimant jusqu’au bout, et ainsi, il gouverne et crée la vérité, l’amour, la justice. Ou pensons aussi à cet autre moment: lors de la Dernière Cène il se penche pour laver les pieds des siens. Donc la royauté de Jésus n’a rien à voir avec celle des puissants de la terre. C’est un roi qui sert ses serviteurs; ainsi l’a-t-il démontré pendant toute sa vie. Et il en est de même pour Marie: elle est reine dans le service à Dieu à l’humanité, elle est reine de l’amour qui vit le don de soi à Dieu pour entrer dans le dessein du salut de l’homme. A l’ange elle répond: Me voici, je suis la servante du Seigneur (cf. Lc 1,38), et dans le Magnificat, elle chante: Dieu a vu l’humilité de sa servante (cf. Lc 1,48). Elle nous aide. Elle est reine précisément en nous aimant, en nous aidant dans chacun de nos besoins; elle est notre soeur, humble servante.

Et ainsi, nous sommes déjà parvenus à ce point: comment Marie exerce-t-elle cette royauté de service et d’amour? En veillant sur nous, ses fils: les fils qui s’adressent à Elle dans la prière, pour la remercier ou pour lui demander sa protection maternelle et son aide céleste, peut-être après avoir égaré la route, opprimés par la douleur ou par l’angoisse à cause des tristes et durs événements de la vie. Dans la sérénité ou dans l’obscurité de l’existence, nous nous adressons à Marie, en nous confiant à son intercession constante, afin qu’elle puisse nous obtenir de son Fils toutes les grâces et miséricordes nécessaires dans notre pèlerinage le long des chemins du monde. Nous nous adressons avec confiance à Celui qui gouverne le monde et a en main les destins de l’univers, au moyen de la Vierge Marie. Depuis des siècles, elle est invoquée comme céleste Reine des cieux; huit fois, après la prière du saint Rosaire, elle est implorée dans les litanies de Lorette comme Reine des anges, des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des vierges, de tous les saints et des familles. Le rythme de ces antiques invocations et prières quotidiennes, comme le Salve Regina, nous aident à comprendre que la Sainte Vierge, comme notre Mère auprès de son Fils Jésus dans la gloire du Ciel, est toujours avec nous, dans le déroulement quotidien de notre vie.

Le titre de Reine est donc un titre de confiance, de joie, d’amour. Et nous savons que celle qui a en partie en mains les destinées du monde est bonne, nous aime et nous aide dans nos difficultés.

Chers amis, la dévotion à la Vierge est un élément important de la vie spirituelle. Dans notre prière, nous ne manquons pas de nous adresser à Elle avec confiance. Marie ne manquera pas d’intercéder pour nous auprès de son Fils. En tournant notre regard vers Elle, imitons sa foi, sa pleine disponibilité au projet d’amour de Dieu, son accueil généreux de Jésus. Apprenons à vivre de Marie. Marie est la Reine du ciel proche de Dieu, mais elle est également la mère proche de chacun de nous, qui nous aime et écoute notre voix. Merci pour votre attention.

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Chers pèlerins de langue française, en ce jour où la liturgie fait mémoire de la Vierge Marie, invoquée sous son titre de Reine, je vous invite à faire de la dévotion envers elle un élément important de votre vie spirituelle. Adressez-vous à elle avec confiance! Imitez sa foi et sa générosité pour accueillir Jésus dans votre vie! Elle est la Reine du ciel, proche de Dieu, mais elle est aussi la mère qui est proche de chacun et de chacune de nous, qui nous aime et qui nous écoute. À tous, et particulièrement aux servants d’autels et au groupe de prière Padre Pio, venus de Nancy, je souhaite un bon séjour et une bonne fin de vacances!





Castel Gandolfo

Mercredi 29 août 2012

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Chers frères et soeurs,

En ce dernier mercredi du mois d’août, est célébrée la mémoire liturgique du martyre de saint Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus. Dans le calendrier romain, il s’agit de l’unique saint dont on célèbre tant la naissance, le 24 juin, que la mort survenue par le martyre. La fête d’aujourd’hui remonte à la dédicace d’une crypte de Sébaste, en Samarie, dans laquelle, dès le milieu du ive siècle, on vénérait sa tête. Le culte s’étendit ensuite à Jérusalem, dans les Églises d’Orient, sous le titre de Décollation de saint Jean-Baptiste. Dans le Martyrologe romain, il est fait référence à une deuxième découverte de la précieuse relique, transportée, pour l’occasion, dans l’église Saint-Sylvestre au campo Marzio, à Rome.

Ces petites références historiques nous aident à comprendre combien la vénération de saint Jean-Baptiste est ancienne et profonde. Les Évangiles mettent très bien en évidence son rôle en référence à Jésus. En particulier, saint Luc raconte sa naissance, sa vie dans le désert, sa prédication, et saint Marc nous parle de sa mort dramatique dans l’Évangile d’aujourd’hui. Jean-Baptiste commence sa prédication sous le règne de l’empereur Tibère, en 27-28 après Jésus Christ, et la claire invitation qu’il adresse à la foule venue l’écouter est celle de préparer le chemin pour accueillir le Seigneur, de rendre droits les sentiers tortueux de sa vie à travers une conversion radicale du coeur (cf.
Lc 3,4). Mais Jean-Baptiste ne se limite pas à prêcher la pénitence, la conversion, mais, en reconnaissant Jésus comme « l’Agneau de Dieu » venu ôter le péché du monde (Jn 1,29), il a l’humilité profonde de montrer en Jésus le véritable Envoyé de Dieu, se mettant de côté afin que le Christ puisse grandir, être accueilli et suivi. Comme dernier acte, Jean-Baptiste témoigne par le sang de sa fidélité aux commandements de Dieu, sans céder ni faire marche arrière, en accomplissant jusqu’au bout sa mission. Saint Bède, moine du ixe siècle, dit dans ses homélies : « Saint Jean donna sa vie pour [le Christ], même si l’on ne lui ordonna pas de renier Jésus Christ, on lui ordonna uniquement de taire la vérité » (cf. Hom. 23 : ccl 122, 354). Et il ne taisait pas la vérité et ainsi, il mourut pour le Christ qui est la Vérité. Précisément pour l’amour de la vérité, il ne fit pas de compromis et n’eut pas peur d’adresser des paroles fortes à ceux qui avaient égaré la voie de Dieu.

Nous voyons cette grande figure, cette force dans la passion, dans la résistance contre les puissants. Nous nous demandons : d’où naît cette vie, cette intériorité si forte, si droite, si cohérente, consacrée de façon si totale à Dieu et à préparer la voie pour Jésus ? La réponse est simple : de la relation avec Dieu, de la prière, qui est le fil conducteur de toute son existence. Jean est le don divin longuement invoqué par ses parents, Zacharie et Elisabeth (cf. Lc 1,13) ; un don grand, humainement impensable, car tous deux avaient un certain âge et Élisabeth était stérile (cf. Lc 1,7) ; mais rien n’est impossible à Dieu (cf. Lc 1,36). L’annonce de cette naissance a lieu précisément dans le lieu de la prière, au temple de Jérusalem, elle a même lieu lorsque Zacharie reçoit le grand privilège d’entrer dans le lieu le plus sacré du temple pour faire l’offrande de l’encens au Seigneur (cf. Lc 1,8-20). La naissance de Jean-Baptiste est marquée elle aussi par la prière : le chant de joie, de louange et d’action de grâce que Zacharie élève au Seigneur et que nous récitons chaque matin dans les Laudes, le Benedictus, exalte l’action de Dieu dans l’histoire et indique de façon prophétique la mission du fils Jean : précéder le Fils de Dieu qui s’est fait chair pour lui préparer les routes (cf. Lc 1,67-79). L’existence tout entière du Précurseur de Jésus est nourrie par la relation avec Dieu, en particulier la période passée dans des régions désertes (cf. Lc 1,80) ; les régions désertes qui sont le lieu de la tentation, mais également le lieu où l’homme sent sa pauvreté car privé d’appuis et de sécurités matérielles, et comprend que l’unique point de référence solide demeure Dieu lui-même. Mais Jean-Baptiste n’est pas seulement un homme de prière, du contact permanent avec Dieu, mais également un guide pour cette relation. L’évangéliste Luc, en rapportant la prière que Jésus enseigne aux disciples, le « Notre Père », souligne que la demande est formulée par les disciples à travers ces paroles : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean l’a appris à ses disciples » (cf. Lc 11,1).

Chers frères et soeurs, célébrer le martyre de saint Jean-Baptiste nous rappelle également à nous, chrétiens de notre temps, qu’aucun compromis n’est possible avec l’amour du Christ, avec sa Parole, avec sa Vérité. La Vérité est Vérité, il n’existe pas de compromis. La vie chrétienne exige, pour ainsi dire, le « martyre » de la fidélité quotidienne à l’Évangile, c’est-à-dire le courage de laisser le Christ grandir en nous et de le laisser orienter notre pensée et nos actions. Mais cela ne peut avoir lieu dans notre vie que si notre relation avec Dieu est solide. La prière n’est pas du temps perdu, elle ne vole pas de place aux activités, même apostoliques, mais elle est exactement le contraire : ce n’est que si nous sommes capables d’avoir une vie de prière fidèle, constante, confiante que Dieu lui-même nous donnera la capacité et la force de vivre de façon heureuse et sereine, de surmonter les difficultés et de témoigner de Lui avec courage. Que saint Jean-Baptiste intercède pour nous, afin que nous sachions toujours conserver le primat de Dieu dans notre vie. Merci.
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Chers francophones, l’Église nous invite aujourd’hui à faire mémoire du martyre de saint Jean-Baptiste. Son exemple nous invite à ne pas faire de compromis dans notre vie avec l’amour du Christ, avec sa Parole et avec sa Vérité. Nous devons avoir le courage de laisser grandir Dieu en nous afin qu’il puisse orienter nos pensées et nos actions. Seule une vie de prière fidèle, constante et confiante nous en rendra capables ! Bon pèlerinage à vous tous !

C’est avec affection que je vous salue chers servants d’autel venus de France pour leur pèlerinage national à Rome, ainsi que Mgr Breton, les autres Évêques présents et les accompagnateurs de ce groupe important. Chers jeunes, le service que vous accomplissez fidèlement vous permet d’être particulièrement proches du Christ-Jésus dans l’Eucharistie. Vous avez l’énorme privilège d’être près de l’autel, près du Seigneur. Ayez conscience de l’importance de ce service pour l’Église et pour vous-même. Que ce soit pour vous l’occasion de faire grandir une amitié, une relation personnelle avec Jésus. N’ayez pas peur de transmettre avec enthousiasme autour de vous la joie que vous recevez de sa présence ! Que votre vie tout entière resplendisse du bonheur de cette proximité avec le Seigneur Jésus ! Et si un jour vous entendez son appel à le suivre sur le chemin du sacerdoce ou de la vie religieuse, répondez-lui avec générosité ! À tous je souhaite un bon pèlerinage aux tombeaux des Apôtres Pierre et Paul !





Salle Paul VI

Mercredi 5 septembre 2012: La prière dans l'Apocalypse


Catéchèses Benoît XVI 27612