Premières Catéchèses S. J-Paul II 1978-79


AUDIENCES GÉNÉRALES DU MERCREDI









25 octobre 1978 LA VERTU DE PRUDENCE

25108 Devant l'afflux des pèlerins à Rome, le pape Jean Paul II pour sa première audience mercredi 25 octobre, a dû les accueillir en deux groupes. Le premier, constitué par plus de 6000 germanophones, était réuni dans la basilique Saint-Pierre, le second qui groupait les autres expressions linguistiques se retrouvait dans la salle des audiences, dite « salle Nervi ». Autour du Saint-Père, se trouvaient quelques cardinaux et beaucoup d'évêques. Parmi ceux-ci, il faut noter la présence des évêques du Québec avec, à leur tête, le cardinal Maurice Roy. Étaient présents également, Mgr Margéot, évêque de Port-Louis à l'île Maurice et Mgr Coty, évêque de Daloa en Côte-d'Ivoire.



Lorsque le mercredi 27 septembre le Saint-Père Jean Paul Ier a parlé aux participants à l'audience générale, personne ne pouvait imaginer que c'était pour la dernière fois. Sa mort — après 33 jours de pontificat — a surpris et plongé le monde entier dans un deuil profond. Lui, qui a suscité dans l'Eglise une si grande joie et fait naître dans le coeur des hommes tant d'espérance, il a, en si peu de temps, consumé et porté à sa fin sa mission. Sa mort vérifie la parole de l'Évangile si souvent répétée :             « ... tenez-vous prêts car c'est à l'heure que vous ne pensez pas que le Fils viendra » (
Mt 24,26). Jean Paul Ier veillait toujours. L'appel du Seigneur ne l'a pas surpris. Il l'a suivi avec une joie anxieuse, la même que celle avec laquelle il avait, le 26 août, accepté son élection à la chaire de Saint Pierre.

Aujourd'hui se présente à vous, pour la première fois, Jean Paul II. A quatre semaines de distance de cette audience générale, il désire vous saluer et parler avec vous. Il désire donner suite aux thèmes déjà abordés par Jean Paul Ier. Rappelons-nous qu'il a parlé des trois Vertus théologales': foi, espérance et charité. Il a terminé avec la charité. Celle-ci, qui a constitué son dernier enseignement, est, ici sur terre, la vertu la plus grande comme l'enseigne Saint Paul (1Co 13,13). Elle est celle qui traverse le seuil de la vie et de la mort. Parce que, lorsque finit le temps de la foi et de l'espérance, l'Amour continue. Jean Paul Ier est déjà passé par le temps de la foi, de l'espérance et de la charité qui s'est exprimée si magnifiquement sur cette terre et dont la plénitude ne se révèle que dans l'éternité.

Nous devons aujourd'hui parler d'une autre vertu, car, d'après les notes laissées par le défunt Pontife, j'ai appris qu'il avait l'intention de parler non seulement des trois vertus théologales, la foi, l'espérance et la charité, mais aussi des quatre vertus dites cardinales. Jean Paul Ier voulait parler des « 7 lampes » de la vie chrétienne, comme les appelait le pape Jean XXIII.

Eh bien, aujourd'hui je veux continuer ce schéma que le Pape disparu s'était préparé, et parler brièvement de la vertu de prudence. Les anciens ont déjà parlé abondamment de cette vertu. Aussi leur devons-nous beaucoup de reconnaissance, de gratitude. Dans une certaine dimension ils nous ont enseigné que la valeur de l'homme doit être mesurée avec le mètre du bien moral qu'il a réalisé dans sa vie. C'est précisément cela qui assure la première place à la vertu de prudence. L'homme prudent qui se prodigue en faveur de tout ce qui est vraiment bon, s'efforce de mesurer chaque chose, chaque situation et toute son oeuvre selon le mètre du bien moral. Prudent, ce n'est donc pas celui qui — comme on l'entend souvent — sait s'arranger dans la vie, sait en tirer le plus grand profit ; mais celui qui sait construire toute sa vie selon la voix de la conscience droite et selon les impératifs de la justice morale.

Ainsi, la prudence constitue la clé pour la réalisation de la tâché fondamentale que chacun de nous a reçue de Dieu. Cette tâche est la perfection de l'homme lui-même. Dieu nous a donné l'humanité à chacun de nous. Il est nécessaire que nous répondions à cette tâche en la programmant en conséquence.

Mais le chrétien a le droit et le devoir de considérer la vertu de prudence également à un autre point de vue. Elle est comme une image ressemblant à la Providence de Dieu lui-même à la dimension de l'homme consacré. Car l'homme — nous le savons d'après la Genèse — a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Et Dieu réalise son plan dans l'histoire de la création et surtout dans l'histoire de l'humanité. Le but de ce dessein est, comme l'enseigne Saint Thomas, le bien ultime de l'univers. Le dessein même devient simplement, dans l'histoire de l'humanité, le dessein du salut, le dessein qui nous embrasse tous. Au point central de sa réalisation se trouve Jésus en qui s'est exprimé l'éternel amour et la sollicitude de Dieu lui-même, le Père, pour le salut de l'homme. Et en même temps ceci est la pleine expression de la Divine Providence.

Eh bien, l'homme qui est l'image de Dieu doit être en quelque sorte — comme de nouveau l'enseigne Saint Thomas — la providence. Mais à la mesure de sa vie. Il peut participer à cette grande démarche de toutes les créatures vers le but qui est le bien de la création. Il doit — s'exprimant encore plus dans le langage de la foi — participer au divin dessein de salut. Il doit marcher vers le salut et aider autrui à se sauver. Aidant les autres, il se sauve lui-même.

Je prie pour que, sous cette lumière, qui m'écoute pense maintenant à sa propre vie. Suis-je prudent ? Est-ce que je vis de manière conséquente et responsable ? Le programme que je réalise sert-il au bien commun ? Sert-il au salut que veulent pour nous le Christ et l'Eglise ? Si aujourd'hui m'écoutent un étudiant ou une étudiante, un fils ou une fille, qu'ils considèrent à cette lumière leurs propres tâches scolaires, leurs lectures, leurs intérêts, leurs passe-temps, le milieu de leurs amis et amies. Si m'écoutent un père et une mère de famille, qu'ils pensent un peu à leurs devoirs conjugaux, à leurs devoirs de parents: Si m'écoute un ministre ou un homme d'Etat, qu'il envisage le rayon de ses devoirs et de ses responsabilités. Cherche-t-il le vrai bien de l'humanité ? Ou seulement des intérêts particuliers et partisans ? Si m'écoute un journaliste, un chroniqueur, un homme qui exerce une influence sur l'opinion publique, qu'il réfléchisse sur la valeur et sur les fins de cette influence.

Moi aussi qui vous parle, moi qui suis Pape, que dois-je faire pour agir avec prudence ? Me viennent à l'esprit les lettres d'Albino Luciani, à l'époque Patriarche de Venise, à Saint Bernard. Dans sa réponse au Cardinal Luciani, l'Abbé de Clairvaux — Docteur de l'Eglise — rappelle avec de vigoureux accents, que celui qui gouverne doit être « prudent ». Que doit faire alors le nouveau Pape pour agir prudemment ? Certes, il doit faire beaucoup en ce sens. Il doit toujours apprendre et toujours réfléchir au sujet de tels problèmes. Mais en plus de cela, que peut-il faire ? Il doit prier et mettre tout en oeuvre pour avoir ce don de l'Esprit Saint qui s'appelle le don du conseil. Et que tous ceux qui désirent que le nouveau Pape fasse le Pasteur prudent de l'Eglise, implorent pour lui le don du conseil. Et que pour eux-mêmes ils demandent également ce don, par l'intercession particulière de la Mère du Bon Conseil. Car il est si désirable que tous les hommes se comportent prudemment et qu'agissent avec une authentique prudence tous ceux qui détiennent le pouvoir. Afin que l'Eglise — prudemment, et se fortifiant avec les dons de l'Esprit Saint et, en particulier, avec le don du conseil — participe efficacement à cette grande marche vers le bien de tous et afin qu'elle montre à tous la voie du salut éternel.







8 novembre 1978 SANS JUSTICE, IL N'Y A PAS D'AMOUR

8118 Chers Frères et Soeurs,



1. Durant ces premières audiences où j'ai le bonheur de vous rencontrer, vous qui y êtes venus de Rome, d'Italie et de tant d'autres pays, je désire, comme je l'ai déjà dit le 25 octobre dernier, poursuivre le développement des thèmes fixés par Jean Paul Ier, mon Prédécesseur. Il voulait parler non seulement des trois vertus théologales : la foi, l'espérance et la charité, mais aussi des quatre vertus cardinales : la prudence, la justice, la force et la tempérance. Il voyait en elles, toutes ensemble, comme sept lampes de la vie chrétienne. Dieu l'ayant appelé à l'éternité, il ne put parler que des trois principales : la foi, l'espérance et la charité qui éclairent la vie tout entière du chrétien. En vous rencontrant pour réfléchir, dans l'esprit qui l'animait,'en traitant des vertus cardinales, son indigne Successeur veut, dans un certain sens, allumer les autres lampes près de sa tombe.



2. Aujourd'hui il m'échoit de parler de la justice. Qu'elle fasse le sujet de la première catéchèse du mois de novembre semble excellent. En effet, ce mois nous incite à fixer le regard sur la vie de tout homme et, en même temps, sur la vie de toute l'humanité, dans la perspective de la justice finale. Nous sommes tous convaincus, de quelque manière, que dans ce monde transitoire il n'est pas possible de réaliser la pleine mesure de la justice. Peut-être cette affirmation si souvent entendue : « 11 n'y a pas de justice en ce monde » est-elle le fruit d'un simplisme facile. Mais elle contient également un principe profondément vrai. De certaine manière, la justice est plus grande que l'homme, que la dimension de sa vie terrestre, que les possibilités d'établir en cette vie des rapports pleinement justes entre les hommes, les milieux, les sociétés et les groupes sociaux, les nations, et ainsi de suite. Chaque homme vit et meurt avec un certain sentiment de justice inassouvie, car le monde n'est pas en mesure de satisfaire à fond un être créé à l'image de Dieu, ni dans la profondeur de son être, ni dans les aspects variés de sa vie humaine. Et ainsi, grâce à cette faim de justice, l'homme s'ouvre à Dieu qui « est la justice même ». Dans le discours sur la montagne, Jésus l'a exprimé de manière très claire et concise, disant :                 « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés » (
Mt 5,6).



3. Gardant devant nous ce sens évangélique de la justice, nous devons en même temps considérer celle-ci comme dimension fondamentale de la vie humaine sur la terre : vie de l'homme, de la société, de l'humanité. C'est sa dimension éthique. La justice est un principe fondamental de l'existence et de la coexistence des hommes et également de celle des communautés humaines, des sociétés et des peuples. En outre, la justice est un principe de l'existence de l'Eglise, en tant que Peuple de Dieu, et un principe de coexistence de l'Eglise et des différentes structures sociales, de l'Etat en particulier, ainsi que des organisations internationales. Sur ce terrain, vaste et divers, l'homme et l'humanité cherchent continuellement justice : c'est un processus incessant, et c'est une tâche de suprême importance.

Selon les diverses relations et les divers aspects, la justice a obtenu, au long des siècles, les définitions les plus appropriées. D'où le concept de la justice : communicative, distributive, légale et sociale. Tout ceci indique la signification fondamentale que la justice a pour l'ordre moral parmi les hommes, dans les relations nationales et internationales. On peut dire que le sens même de l'existence de l'homme sur la terre est lié à la justice. Définir correctement « combien il est dû » par tous à chacun, et en même temps par chacun à tous, « ce qui est dû » (debitum) par l'homme à l'homme dans les divers systèmes et relations — définir et surtout réaliser ! — est une grande chose par laquelle tout -homme vit et grâce à laquelle sa vie a un sens.

Aussi, durant les siècles de l'existence humaine sur la terre, un effort incessant et une lutte continuelle s'accomplissent perpétuellement pour ordonner avec justice l'ensemble de la vie sociale sous ses différents aspects. Il faut considérer avec respect les multiples programmes et l'activité, parfois réformatrice, des diverses tendances, des différents systèmes. Il faut, en même temps, être conscient qu'ici il ne s'agit pas des systèmes, mais avant tout de la justice et de l'homme. Il faut, non pas que l'homme soit pour le système, mais que le système soit pour l'homme. C'est pourquoi il faut se défendre du raidissement du système. Je pense aux systèmes sociaux, économiques, politiques, culturels qui doivent être sensibles à l'homme, à son bien intégral, qui doivent avoir la capacité de se réformer eux-mêmes, de réformer leurs propres structures selon ce qu'exigé la pleine vérité sur l'homme. C'est de ce point de vue qu'il faut juger le grand effort de notre époque qui tend à définir et à consolider « les droits de l'homme » dans la vie de l'humanité actuelle, des peuples et des Etats.

L'Eglise de notre époque maintient un dialogue continuel sur le grand front du monde contemporain, comme le démontrent les nombreuses encycliques des papes et la doctrine du concile Vatican II. Le pape présent devra certainement revenir plus d'une fois sur ce thème. Il importe, dans le bref exposé d'aujourd'hui de se limiter à signaler ce domaine vaste et varié !



4. Il est donc nécessaire que chacun de nous puisse vivre dans un contexte de justice, et plus encore que chacun de nous soit juste et agisse justement à l'égard de ceux qui sont proches ou lointains, de la communauté, de la société à laquelle il appartient... et à l'égard de Dieu.

La justice concerne de nombreux domaines et a de nombreuses formes. D y a également une forme de justice qui regarde ce que l'homme « doit » à Dieu. Déjà ceci est en soi un vaste thème principal. Je ne le développerai pas maintenant, bien que je ne puisse m'empêcher de le signaler.

Entre-temps, penchons-nous sur les hommes. Le Christ nous a laissé le commandement de l'amour du prochain. Dans ce commandement tout ce qui concerne la justice se trouve également inclus. L'amour « surpasse » la justice, mais, en même temps, il trouve dans la justice sa vérification. Le père et la mère eux-mêmes, aimant leur propre enfant, doivent être justes avec lui. Si la justice vacille, l'amour court un péril.

Etre juste signifie donner à chacun ce qui lui est dû. Ceci concerne les biens temporels, de nature matérielle. Le meilleur exemple que l'on puisse donner ici est celui de la rétribution du travail ou ce qu'on appelle le droit aux fruits de son propre travail ou de sa propre terre. Mais en outre, à l'homme reviennent également le bon nom, le respect, la considération, la réputation qu'il a mérités. Mieux nous connaissons l'homme, mieux il nous révèle sa personnalité, son caractère, son intelligence et son coeur. Et nous nous rendons d'autant mieux compte — et nous devons le prendre en considération — du critère qui permet de le « mesurer » et de ce que veut dire être juste avec lui.

Il est donc nécessaire d'approfondir continuellement la connaissance de la justice. Elle n'est pas une science théorique. Elle est une vertu, une faculté de l'esprit humain, de la volonté humaine, et également du coeur. En outre il faut prier pour être juste, pour savoir être juste.

Nous ne saurions oublier ce qu'a dit Nôtre-Seigneur : « ...de la mesure dont vous mesurerez, on usera pour vous » (Mt 7,2).

Homme juste, homme de «juste mesure».

Puissions-nous l'être tous !

Puissions-nous tous tendre constamment à k devenir !

A tous, ma bénédiction.







15 novembre 1978 LA VERTU DE FORCE

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Très chers Frères et Soeurs,



Parlant de la Loggia de la Basilique Saint-Pierre, le lendemain de son élection, le Pape Jean Paul Ier a rappelé, entre autres, que durant le Conclave, quand tout indiquait déjà que c'était probablement lui qui allait être choisi, les Cardinaux, ses voisins, lui murmurèrent à l'oreille : « Courage ! » II est probable qu'à ce moment cette parole lui fut nécessaire et qu'elle se soit imprimée dans son coeur, étant donné qu'il la rappela dès le lendemain. Veuille me pardonner Jean Paul Ier si je me sers maintenant de cette confidence. Je crois que c'est proprement elle qui peut, de la meilleure manière, nous introduire, nous tous ici présents, dans le thème que j'entends développer. En effet, je désire parler aujourd'hui de la troisième vertu cardinale, c'est-à-dire de la force. C'est précisément à cette vertu que nous nous référons quand nous voulons exhorter quelqu'un à avoir du courage, comme l'a fait le Cardinal voisin de Jean Paul Ier au Conclave quand il lui a dit : « Courage ! ».

Qui tenons-nous pour un homme fort, un homme courageux ? Ce terme évoque habituellement le soldat qui, en temps de guerre, défend sa patrie au péril de sa santé et même de sa vie. Nous nous rendons compte, toutefois, que même en temps de paix nous avons besoin de force. C'est pour cette raison que nous nourrissons une grande estime pour les personnes qui se distinguent par ce que l'on appelle « courage civique ». Un témoignage de force nous est offert par celui qui risque sa propre vie pour sauver quelqu'un en train de se noyer, ou par l'homme qui prête son aide dans les calamités naturelles comme un incendie, une inondation etc. Et Saint Charles, mon Patron, s'est certainement distingué par cette vertu quand, durant la peste de Milan, il accomplissait son ministère pastoral parmi les habitants de cette ville. Et nous pensons également, avec admiration, à ces hommes qui escaladent les sommets de l'Everest ou au cosmonautes, à ceux, par exemple, qui furent les premiers à mettre le pied sur la lune.

Comme il résulte de tout ceci, les manifestations de la force sont nombreuses. Quelques-unes d'entre elles sont largement connues et jouissent d'une certaine célébrité. D'autres sont plutôt ignorées, bien qu'elles exigent une vertu encore plus grande. Comme nous l'avons dit au début, la force est, en effet, une vertu, une vertu cardinale. Permettez-moi d'attirer votre attention sur des cas généralement peu connus mais qui témoignent en eux-mêmes d'une grande vertu, héroïque parfois. Je pense, par exemple, à une femme, mère d'une famille déjà nombreuse, à qui l'on conseille de divers côtés de supprimer une nouvelle vie conçue dans son sein, en se soumettant à « l'intervention » d'interruption de la maternité ; et elle répond avec fermeté : « non ! ». Elle sait toutes les difficultés que ce « non » entraîne avec soi, difficultés pour elle-même, pour son mari, pour la famille, et pourtant elle répond « non ». La nouvelle vie humaine conçue en elle est une valeur trop grande, trop « sacrée » pour qu'elle puisse céder à de semblables pressions.

Un autre exemple : un homme auquel on promet la liberté et, également, une carrière facile à condition de renier certains principes ou d'approuver quelque chose qui heurte son honnêteté envers autrui. Et lui aussi répond « non ! » même devant des menaces, d'une part et des avantages de l'autre. Voilà un homme courageux !

Nombreuses, très nombreuses sont les manifestations de force dont les journaux ne disent rien ou que l'on connaît à peine. Seule la conscience humaine les connaît... et Dieu le sait !

Je désire rendre hommage à tous ces courageux inconnus. A tous ceux qui ont le courage de dire « non » ou « oui » quoi qu'il en coûte. Aux nommes qui offrent un remarquable témoignage de dignité humaine et de profonde humanité. Et, précisément parce qu'ils sont ignorés, ils méritent un hommage et une reconnaissance particuliers.

Selon la doctrine de Saint Thomas, la vertu de force se rencontre chez l'homme — qui est prêt « aggredi pericula » c'est-à-dire à affronter le danger ; — qui est prêt « sustinere mala », c'est-à-dire à supporter les adversités pour une cause juste, pour la vérité, pour la justice etc.

La vertu de force impose toujours de surmonter la faiblesse humaine et surtout la peur. En effet, l'homme* par nature, craint spontanément le danger, les ennuis, les souffrances. C'est pourquoi, les hommes courageux il faut les chercher non seulement sur les champs de bataille mais aussi dans les salles d'un hôpital ou sur un lit de douleur. On pouvait souvent rencontrer de tels hommes dans les camps de concentration ou dans les centres de déportation. Ils étaient certainement d'authentiques héros.

La peur ôte souvent le courage civique aux hommes qui vivent dans un climat de menaces, d'oppression ou de persécution. Ont alors une particulière valeur humaine, ceux qui sont capables de franchir le mur de la peur afin de rendre témoignage à la vérité et à la justice. Pour parvenir à une telle force l'homme doit, d'une certaine manière « dépasser » ses propres limites et se « surmonter » lui-même, avec le risque d'être mal vu, le risque de s'exposer à des conséquences désagréables, à des injures, des dégradations, des pertes matérielles, peut-être même à la prison ou aux persécutions. Pour atteindre une telle force, l'homme doit être soutenu par un grand amour pour la vérité et pour le bien auquel il se consacre. La vertu de force va de pair avec la capacité de se sacrifier. Cette vertu avait déjà pris dans l'antiquité un aspect bien défini. Avec le Christ elle a pris une forme évangélique, chrétienne. L'Evangile s'adresse aux hommes faibles, pauvres, humbles et doux, artisans de la paix, miséricordieux et il s'y trouve en même temps, un constant appel à la force. Il répète souvent « N'ayez pas peur » (
Mt 14,27). Il enseigne à l'homme que, pour une cause juste, pour la vérité, pour la justice, il faut savoir « donner sa vie » (Jn 15,13).

Je désire encore me référer ici à un autre exemple qui remonte à 400 ans, mais reste toujours vivant et actuel. Il s'agit de la figure de Saint Stanislas Kostka, patron des jeunes, dont la tombe se trouve en l'église Saint-André au Quirinal, à Rome. C'est ici en effet qu'à l'âge de 18 ans se termine la vie de ce Saint, par nature très sensible et tendre, mais aussi très courageux. La force le mena, lui qui provenait d'une famille noble, à choisir d'être pauvre, à l'exemple du Christ, et à se mettre exclusivement à son service. Bien que sa décision rencontrât une ferme opposition dans son milieu, il réussit avec grand amour mais aussi avec grande fermeté, à réaliser son projet, synthétisé dans la devise : « Ad majora natus sum » (Je suis né pour des choses plus grandes). Il gagna le noviciat des Jésuites, parcourant à pied la route de Vienne à Rome et cherchant à échapper à ses poursuivants qui voulaient par la force détourner cet « obstiné » de ses intentions.

Je sais qu'en novembre de nombreux jeunes de tout Rome, et spécialement des étudiants rendent visite à la tombe de saint Stanislas en l'église Saint-André. Je suis avec eux, parce que notre génération a besoin, elle aussi, d'hommes qui sachent répéter avec une sainte « obstination » : « Ad majora natus sum ». Nous avons besoin d'hommes forts !

Nous avons besoin de force pour être des hommes. En effet seul est vraiment prudent l'homme qui possède la vertu de force ; de même que l'homme véritablement juste est seulement celui qui a cette vertu.

Prions pour ce don de l'Esprit Saint qui s'appelle « le don de force ». Quand font défaut à l'homme les forces pour se surmonter lui même, en vue de valeurs supérieures, comme la vérité, la justice, la vocation, la fidélité matrimoniale, il est nécessaire que ce « don de là-haut » fasse de chacun de nous un homme fort et, au moment opportun, nous dise, au plus intime de nous-mêmes : « courage ! ».





22 novembre 1978 LA VERTU DE TEMPERANCE

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1. Au cours des audiences de mon ministère pontifical j'ai cherché à exécuter le « testament » de mon bien-aimé prédécesseur Jean Paul Ier. Comme on le sait, il n'a pas laissé de testament écrit, parce que la mort, inattendue, l'a frappé à l'improviste ; mais il a laissé quelques notes d'où résulte son intention de parler, lors de ses premières rencontres du mercredi, des principes fondamentaux de la vie chrétienne, c'est-à-dire des trois vertus théologales — et ceci, il a eu le temps de le faire — puis des quatre venus cardinales, ce que réalise à présent son indigne Successeur. Aujourd'hui je parlerai de la quatrième vertu cardinale, la tempérance, dont c'est le tour, accomplissant ainsi, d'une certaine manière, le programme de Jean Paul Ier, un programme que nous pouvons presque considérer comme le testament du défunt Pontife.



2. Quand nous parlons des vertus — non seulement de ces vertus cardinales, mais de toutes et de chacune d'elles — nous devons avoir toujours sous les yeux l'homme réel, l'homme concret. La vertu n'est pas quelque chose d'abstrait, détaché de la vie ; au contraire elle a de profondes              « racines » dans la vie même, elle en jaillit et elle la forme. La vertu a une incidence sur la vie de l'homme, sur ses actions et sur son comportement. Il s'ensuit que dans ces réflexions nous parlons moins de la vertu que de l'homme qui vit et agit « vertueusement » ; nous parlons de l'homme prudent, juste, courageux et, enfin, aujourd'hui, précisément, nous parlons de l'homme                    « tempérant » (ou bien « sobre »).

Ajoutons sans tarder que tous ces attributs, ou plutôt ces attitudes de l'homme provenant des diverses vertus cardinales, se rattachent l'une à l'autre. On ne saurait donc être vraiment prudent, ni authentiquement juste, ni réellement fort, si l'on ne possède en même temps la vertu de tempérance. On peut dire que cette vertu conditionne indirectement toutes les autres, mais il faut dire également que toutes les autres vertus sont indispensables pour que l'homme soit « tempérant » (ou « sobre »).



3. Le terme même, « tempérance », semble se référer d'une certaine manière à ce qui est « à l'extérieur de l'homme ». En effet nous disons qu'est tempérant celui qui n'abuse pas des aliments, des boissons, des plaisirs, qui ne boit pas immodérément de l'alcool, qui ne se prive pas de sa conscience en faisant usage de stupéfiants etc. Cette référence qui a des éléments extérieurs à l'homme a cependant sa base au-dedans de l'homme. C'est comme si, en chacun de nous, il existait un « ego supérieur » et un    « ego inférieur ». Dans l’« ego inférieur » s'expriment notre « corps » et tout ce qui lui appartient : ses besoins, ses désirs, ses passions de nature principalement sensuelle. La vertu de tempérance garantit à tout homme la domination de IV ego supérieur » sur l’ego inférieur ». Est-ce là une humiliation de notre corps ? Ou bien un amoindrissement ? Au contraire, cette domination valorise le corps. La vertu de tempérance fait que notre corps et nos sens trouvent la place exacte qui leur revient dans notre être humain.

L'homme tempérant est celui qui a la maîtrise de soi-même. Celui chez qui les passions ne l'emportent pas sur la raison, sur la volonté, et même sur le « coeur ». L'homme qui sait se dominer ! S'il en est ainsi, nous pouvons nous rendre compte de la valeur fondamentale et radicale de la tempérance. Elle est même directement indispensable pour que l'homme « soit » pleinement homme. Il suffit de regarder quelqu'un qui, entraîné par ses passions, en devient la « victime », renonçant de lui-même à user de sa raison (par exemple un alcoolique, un drogué), pour constater clairement qu’être homme » signifie respecter sa propre dignité et donc, entre autres, se laisser guider par la vertu de tempérance.



4. Cette vertu est également appelée « sobriété ». Et il est juste qu'il en soit ainsi ! En effet, pour pouvoir dominer nos passions, la concupiscence de la chair, les explosions de la sensualité (par exemple, dans les relations avec l'autre sexe) etc., nous devons éviter de dépasser les justes limites à l'égard de nous-mêmes et de notre « ego inférieur ». Si nous ne respectons pas ces justes limites nous ne serons pas en mesure de nous dominer. Ceci ne signifie pas que l'homme vertueux, sobre, ne puisse être « spontané », ne puisse jouir, ne puisse pleurer, ne puisse exprimer ses propres sentiments ; cela ne veut pas dire qu'il doive devenir insensible, « indifférent » comme s'il était de glace ou de pierre. Non, en aucune manière ! Il suffit de regarder Jésus pour s'en convaincre. On n'a jamais identifié la morale catholique avec la morale stoïque. Au contraire, considérant toute la richesse de l'affectivité et de l'émotivité dont l'homme est doté — du reste, chacun de façon diverse : l'homme d'une manière, la femme d'une autre en vertu de leur sensibilité propre — il faut reconnaître que l'homme ne saurait arriver à cette spontanéité mûrie si ce n'est grâce à un travail sur lui-même et à une particulière « vigilance » sur tout son comportement. En fait, c'est en cela que consiste la vertu de « tempérance », de « sobriété ».



5. Je pense que cette vertu exige de chacun de nous une humilité spécifique au sujet des dons que Dieu a placés dans notre nature humaine. Je dirais : « l'humilité du corps » et celle « du coeur ». Cette humilité est une condition nécessaire pour « l'harmonie » intérieure de l'homme ; pour la beauté « intérieure » de l'homme. Que chacun y réfléchisse bien, et en particulier les jeunes, et encore plus les jeunes, à l'âge où l'on tient tant à être beau ou belle pour plaire aux autres ! Rappelons que l'homme doit surtout être beau intérieurement ! Sans cette beauté, tous les efforts tendus vers le corps, ne feront, ni de lui ni d'elle, une personne vraiment belle.

Du reste, n'est-ce pas précisément le corps qui doit subir des atteintes sensibles, et même parfois, très graves à la santé, quand à l'homme fait défaut la vertu de tempérance, de sobriété ? A ce propos, auraient beaucoup à dire les statistiques et les rapports cliniques de tous les hôpitaux du monde. En ont également une grande expérience les médecins des centres de consultation auxquels s'adressent des époux, des fiancés et des jeunes. Il est vrai qu'on ne saurait juger la vertu en se basant exclusivement sur le critère de la santé psycho-physique, mais il existe d'innombrables preuves que le manque de vertu, de tempérance, de sobriété nuit à la santé.



6. Il me faut conclure ici, tout en étant convaincu que le sujet est interrompu plutôt qu'épuisé. Peut-être l'occasion se présentera-t-elle un jour d'y revenir.

Pour le moment cela suffit.

De cette manière j'ai essayé, autant que possible, d'exécuter le testament de Jean Paul Ier.

Je lui demande de prier pour moi quand je devrai passer à d'autres thèmes au cours des audiences du mercredi.




29 novembre 1978 QUI EST-CE QUI VIENT ? ET POUR QUI ?

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1. Bien que le temps liturgique de l'Avent commence seulement dimanche prochain, je désire parler dès aujourd'hui de ce cycle.

Nous sommes désormais habitués à ce terme de l’« Avent », nous savons ce qu'il signifie ; mais c'est peut-être parce qu'il nous est familier que nous ne parvenons pas à comprendre tout ce que ce concept contient de richesse.

« Avent » signifie « venue ».

Il faut donc se demander : « qui est-ce qui vient ? » et « pour qui vient-il ? ».

Nous trouvons aussitôt la réponse à cette demande. Même les bambins savent que c'est Jésus qui vient, pour eux et pour tous les hommes. Il vient une nuit à Bethléem, naît dans une grotte qui servait d'étable pour le bétail.

Cela, les enfants le savent, et le savent également les adultes qui prennent part à la joie des enfants et semblent, la nuit de Noël, redevenir, eux aussi, des enfants. Toutefois, nombreuses sont les demandes que l'on se fait. L'homme a le droit, et même le devoir, d'interroger pour savoir. Il y a également ceux qui doutent et qui, bien qu'ils participent à la joie de Noël, semblent étrangers à la vérité que celle-ci contient.

C'est précisément pour cela que nous avons le temps de l'Avent, de manière à pouvoir de nouveau, chaque année, pénétrer cette vérité essentielle du christianisme.



2. La vérité du christianisme correspond à deux réalités fondamentales que nous ne devons jamais perdre de vue. Elles sont toutes deux étroitement liées entre elles. Et c'est proprement ce lien, si intime qu'une réalité semble expliquer l'autre, qui est la note caractéristique du christianisme. La première réalité s'appelle « Dieu », la seconde « l'homme ». Le christianisme jaillit d'une particulière relation réciproque entre Dieu et l'homme. Ces derniers temps — spécialement durant le Concile Vatican II — on a longuement discuté la question de savoir si cette relation est théocentrique ou anthropocentrique. On n'obtiendra jamais de réponse satisfaisante à cette demande si l'on continue à considérer séparément les deux termes de la question. En effet, le christianisme est anthropocentrique précisément parce qu'il est pleinement théocentrique ; et simultanément, il est théocentrique grâce à son particulier anthropocentrisme.

Mais c'est proprement le mystère de l'Incarnation qui explique, de lui-même, cette relation.

C'est pour cette raison que le christianisme n'est pas seulement une « religion d'avent », mais l'Avent même. Le christianisme vit le mystère de la venue réelle de Dieu vers l'homme et cette réalité fait palpiter et battre constamment son coeur. Elle est simplement la vie même du christianisme. Il s'agit d'une réalité profonde et simple en même temps, très accessible à l'intelligence et à la sensibilité de tout homme et principalement de celui qui, à l'occasion de la nuit de Noël, sait redevenir un enfant. Ce n'est pas en vain que Jésus a dit un jour : « Si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux (
Mt 18,3).



3. Pour comprendre à fond cette double réalité qui fait aujourd'hui palpiter et battre le christianisme, il est bon de remonter aux débuts mêmes de la Révélation, ou mieux, quasi aux premiers temps de la pensée humaine.

Au « début » de la pensée humaine peuvent se trouver des conceptions diverses ; la pensée de chaque individu a une histoire propre dans sa vie, dès son enfance. Toutefois, en parlant de « début * nous n'entendons pas faire l'historique de la pensée. Nous voulons, au contraire, constater qu'à la base même de la pensée, c'est-à-dire à ses sources, se trouvent le concept de « Dieu » et le concept de IV homme ». Parfois ceux-ci sont recouverts par une couche de nombreux autres concepts variés (en particulier dans l'actuelle civilisation matérialiste et, également, technocratique) — mais cela ne veut pas dire que ces concepts n'existent pas ou qu'ils ne sont pas à la base de notre pensée.

Même le système athée le plus élaboré n'a de sens que s'il connaît l'idée de « Théos », c'est-à-dire Dieu. A ce propos, la Constitution pastorale de Vatican II nous enseigne que de nombreuses formes d'athéisme découlent de l'absence d'un rapport adéquat avec ce concept de Dieu. Elles sont donc, ou tout au moins peuvent être, la négation de quelque chose ou plutôt de quelqu'un d'autre qui ne correspond pas au vrai Dieu.



4. L'Avent — comme temps liturgique de l'année ecclésiale — nous fait remonter aux débuts de la Révélation. Et c'est à ces débuts, précisément, que nous trouvons aussitôt le lien fondamental de ces deux réalités : Dieu et l'homme.

Prenant en main le premier livre de la Sainte Ecriture, c'est-à-dire la Genèse, nous lisons les premiers mots : « Beresit bara ! — Au commencement créa... ». Suit alors le nom de Dieu qui, dans la Bible, se dit « Elohim ». Au commencement créa... et celui qui créa, c'est Dieu. Ces trois mots : « Beresit bara Elohim » constituent quasi le seuil de la Révélation. Au début du livre de la Genèse Dieu est défini seulement par le nom d'« Elohim » ; d'autres parties de ce livre adoptent également le nom de « Jahve ». Plus clairement encore parle de Lui le verbe « créa ». De fait, ce verbe révèle Dieu, qui est Dieu. Il exprime sa substance, moins en soi que par rapport au monde, c'est-à-dire à l'ensemble des créatures sujettes aux lois du temps et de l'espace. Le complément circonstanciel « au commencement » indique Dieu comme Celui qui existe avant ce commencement, qui n'est limité ni par le temps ni par l'espace et qui « crée », c'est-à-dire qui « donne origine » à tout ce qui n'est pas Dieu, c'est-à-dire qui constitue le monde visible et invisible (suivant la Genèse, le ciel et la terre). Dans ce contexte le verbe « créa » dit avant tout de Dieu que Lui-même existe, qu'il EST, que Lui, il est la plénitude de l'être, que cette plénitude se manifeste comme Toute-Puissance et que cette Toute-Puissance est en même temps sagesse et Amour. Tout cela c'est ce que la première phrase de la Sainte Ecriture nous dit de Dieu. De cette manière, si nous nous référons aux débuts de la Révélation, en notre intellect se forme le concept de Dieu.

Il serait intéressant d'examiner les rapports existants entre le concept de Dieu tel que nous le trouvons aux débuts de la Révélation et celui que nous trouvons à la base de la pensée humaine (même dans le cas de la négation de Dieu, c'est-à-dire de l'athéisme). Toutefois nous n'entendons pas développer ce thème aujourd'hui.



5. Par contre, nous voulons constater qu'aux débuts de la Révélation — dans le même livre de la Genèse — et ce, déjà au premier chapitre, nous trouvons la vérité fondamentale au sujet de l'homme que Dieu (Elohim) créa à « son image et à sa ressemblance ». Nous y lisons, en effet : « Dieu dit : faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance » (Gn 1,26) et, plus loin, « Dieu créa l'homme à son image ; à l'image de Dieu le créa » (Gn 1,27).

Nous reviendrons mercredi prochain sur ce problème de l'homme. Mais déjà aujourd'hui, nous devons signaler cette relation particulière entre Dieu et son image, c'est-à-dire l'homme.

Cette relation nous éclaire sur les bases mêmes du christianisme.

Elle nous permet également de donner une réponse fondamentale à deux demandes : la première, que signifie « l'Avent » ? La seconde : pourquoi précisément l'« Avent » fait-il partie de la substance même du christianisme ?

Ces demandes, je les soumets à vos réflexions. Nous y reviendrons lors de notre prochaine méditation et plus d'une fois. La réalité de l'A vent est pleine de la vérité la plus profonde sur l'homme et sur Dieu.








Premières Catéchèses S. J-Paul II 1978-79