Catéchèses Paul VI 14471

14 avril 1971: « CHRETIEN, SOIS CHRETIEN »

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Chers Fils et Filles,


En ces jours de Pâques une pensée domine notre esprit : elle est suggérée par l’essence du mystère célébré ; elle est suggérée par l’exigence des sacrements de Pâques par l’intermédiaire desquels l’efficacité de la Rédemption nous a été prodiguée ; elle est suggérée par la liturgie avec toutes ses célébrations et ses exhortations ; elle est suggérée enfin par la logique des choses, c’est-à-dire la nécessité de conformer notre conduite à la dignité de notre nature.

Les anciens scolastiques enseignaient que operari seguitur esse ; l’action dérive de l’être. Nous voulons dire que nous qui sommes devenus chrétiens grâce à la foi et au baptême, ou qui sommes redevenus des chrétiens vivants par le sacrement de pénitence, nous devons vivre en chrétiens. Que chacun de nous dise dans le for intérieur de sa propre conscience : « Chrétien, sois chrétien ».


Chrétiens cohérents ?


La formule est très simple et résume toute la règle morale de notre existence. Mais, nous le savons bien, ce n’est pas une règle facile. Qui peut s’accorder à lui-même le brevet d’une parfaite cohérence avec cette obligation fondamentale de réaliser l’idéal chrétien dans notre propre vie ? Nous aurons toujours quelque motif de nous accuser d’être pécheurs et d’implorer la miséricorde divine. Mais malgré cela l’obligation subsiste : il faut être des chrétiens authentiques.

Notre vie vécue ne doit pas démentir le caractère chrétien dont le baptême, sacrement pascal, nous a revêtus. Et pendant la grande cérémonie nocturne du samedi saint qui célèbre déjà le passage du Christ de la mort à la vie nouvelle et qui se reflète dans le sacrement régénérateur du baptême des fidèles, chacun de nous est invité à renouveler publiquement et collectivement les promesses solennelles sur lesquelles se fonde le choix de notre manière de vivre ; nous avons rappelé les engagements principaux de notre style de vie ; nous avons confirmé de nouveau notre libre et absolue volonté : nous voulons vivre en chrétiens, c’est-à-dire en fils de Dieu, dans un entretien affectueux avec le Père ; en frères de Jésus-Christ, comme ses disciples et les participants de sa vie ; en hommes habités par l’Esprit Saint, illuminés, fortifiés et animés par Lui ; en membres vivants du Corps mystique du Christ qui est l’Eglise. Notre vie doit être modelée par notre baptême. Le Concile a confirmé cent fois cette règle fondamentale. Etre baptisés, c’est-à-dire être chrétiens, ce n’est pas un moment qui passe, c’est un état permanent ; ce n’est pas une chose indifférente, c’est une chance incomparable et, Dieu le veuille, décisive pour notre salut. Elle ne concerne pas seulement la classification religieuse dans laquelle nous pouvons être mis, elle concerne notre conception de la vie et l’interprétation et l’exécution de nos devoirs.

Vue ainsi la formule que nous avons dite « Chrétien, sois chrétien » apparaît si grande qu’elle semble difficile, peut-être même impossible à certains.


Chrétiens aujourd’hui ?


Impossible ou difficile par elle-même, et encore plus dans les temps que nous vivons. C’est alors que se présente la troublante question : est-il possible aujourd’hui d’être vraiment chrétien ? Vous devinez déjà notre réponse : oui, c’est possible ! Du haut de cette chaire, quelle autre réponse pourrions-nous donner à la formidable question ? Nous vous parlons de la tombe de l’Apôtre Pierre, du coeur de l’Eglise catholique qui porte avec elle dans le cours de l’histoire et encore aujourd’hui la parole du Christ : « Et moi, je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde » (
Mt 28,20). Oui, fils et frères très chers, il est possible, même maintenant, d’être chrétiens ! et de bons chrétiens, des chrétiens fidèles, des chrétiens forts, disons même des chrétiens saints. Et nous ajoutons: non seulement c’est possible, mais c’est relativement facile.

Comment cela ? Pour deux sortes de motifs ou mieux de forces qui agissent dans notre vie.

La première force est la grâce, c’est-à-dire l’aide qui découle du fait même qu’on est chrétien. Le fait d’être chrétien n’est pas un poids insupportable. Jésus l’a bien dit : « Mon joug est doux et mon fardeau léger » (Mt 11,30). Qu’est-ce que la grâce ? voilà un chapitre de notre doctrine que nous devrions mieux connaître, un chapitre immense. Disons pour le moment que la grâce est une présence sanctifiante et agissante de Dieu dans notre âme. C’est l’Amour surnaturel de Dieu à l’intérieur de nous-mêmes ; c’est le commencement d’une communion de notre vie avec la vie divine (cf. st. thomas, I-II 110,0; et II-II 23,2). Ce qui veut dire que nous disposons d’une énergie spirituelle et morale gratuite et infuse à laquelle nous pouvons toujours puiser quand nous voulons tout ce qu’il faut pour agir et vivre chrétiennement. Nous devons faire davantage attention à ce fait qui nous concerne personnellement et profondément, pour savoir en profiter d’une manière convenable et efficace.


Notre liberté vers Dieu, dans l’amour


L’autre force est notre volonté. L’économie chrétienne, c’est-à-dire l’ordre dans lequel se déroule notre vie religieuse et morale, donne une grande importance à la volonté, c’est-à-dire à l’exercice de notre liberté orientée vers Dieu. Notre loi, la règle et le stimulant de notre conscience chrétienne, c’est avant tout l’amour. Rappelons-nous que le Christ a condensé dans le plus grand précepte qui est celui de l’amour de Dieu et dans celui qui en dérive de l’amour du prochain, la synthèse de la règle morale. Or l’amour est une loi possible, c’est une loi facile, c’est une loi très belle. S’il en est ainsi, vivre chrétiennement n’est pas impossible ni trop difficile. Cela reste certainement un grand programme qui porte en tête le signe héroïque de la croix, le signe du suprême amour (cf. Jn 15,13).

Ajoutons maintenant : vivre en chrétiens n’est pas un anachronisme parce que ces principes, la grâce et notre coeur, ne sont pas des principes vieillis et éteints ; ils sont très actuels et peuvent se mesurer avec les circonstances les plus variées et les plus nouvelles dans lesquelles notre existence arrive à se trouver. Les changements et les nouveautés de notre temps peuvent même constituer un magnifique terrain d’exercice pour la morale chrétienne et offrir à chacun de nous l’occasion de donner à notre vocation chrétienne une réponse originale.

Dans un récent document pastoral, les évêques d’Italie ont donné une excellente leçon sur la manière de « vivre la foi aujourd’hui ». Le document conclut sagement en affirmant que « le processus actuel de transformation qui entoure la vie religieuse de notre temps, s’il est bien considéré et courageusement ; affronté, ne met pas en danger la vraie foi dans le Dieu vivant et peut même la rendre plus pure et plus efficace ».

Nous en faisons notre souhait que nous vous transmettons avec notre Bénédiction Apostolique.


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Parmi les nombreux groupes de langue française, que Nous regrettons de ne pouvoir saluer de façon particulière, Nous adressons un souhait spécial de bienvenue aux participants du «Pèlerinage de l’Hospitalité landaise de Notre-Dame de Lourdes», du diocèse d’Aire et Dax. Que le Seigneur ressuscité, qui a connu nos épreuves et nos limites, hormis le péché, vous réconforte, vous permette de vivre, en union intime avec lui, dans la paix et l’espérance, vous et tous ceux qui vous accompagnent!

Nous encourageons aussi volontiers les membres de la Fédération mondiale de l’adoration nocturne à persévérer dans la prière d’actions de grâces et de supplication aux intentions de toute l’Eglise.

A vous tous, chers Fils et chères Filles, Nous donnons de grand coeur Notre paternelle Bénédiction Apostolique.



21 avril 1971: UNE SEMENCE QUI DOIT SE DEVELOPPER

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Chers Fils et Filles,



Celui qui a compris quelque chose de la vie chrétienne ne peut plus faire abstraction de sa constante aspiration au renouvellement. Ceux qui attribuent à la vie chrétienne un caractère de stabilité, de fidélité, d’immobilisme voient juste, mais ils ne voient pas tout.

Il est certain que la vie chrétienne est ancrée sur des faits et des engagements qui n’admettent pas de changements, comme la régénération baptismale (cf.
1Co 6,11), la foi (cf. 1P 5,9 Ep 6,10-11) l’appartenance à l’Eglise (cf. 1Tm 3,15), l’animation de la charité (cf. Rm 8,35). C’est par sa nature une acquisition permanente et qu’il ne faut jamais compromettre, mais c’est, comme nous le disons, une vie, et par conséquent un principe, une semence qui doit se développer, qui exige une croissance, un perfectionnement et, en raison de notre faiblesse et des conséquences inguérissables du péché originel, qui exige réparation, réfection, renouvellement.

Si nous pensons ensuite que la vie chrétienne n’est pas un concept immobile et abstrait, mais une réalité vécue, plongée dans les événements historiques en continuel changement, on comprend comment elle doit tenir compte des conditions sociales dans lesquelles elle se déroule et doit par conséquent surveiller continuellement le rapport qui l’unit au moment ambiant, c’est-à-dire qu’il doit veiller et voir où il faut « se mettre à jour ».


« Se mettre à jour »


Comme vous le savez, ce critère de la mise à jour a été un des buts qui ont inspiré le Concile, une de ses idées dynamiques, qui agit toujours et qui s’applique principalement aux lois et aux structures de l’Eglise, dans l’intention et dans l’effort pour réanimer dans son intérieur la vraie conscience de son être et de sa mission et pour introduire dans ses traditions soit la permanence qui est due pour garder certaines valeurs inaliénables, soit la réforme qui fera refleurir la continuité des bonnes traditions dans une vitalité nouvelle.

Chacun voit la nécessité, la connaturalité d’un tel processus réformateur dans l’Eglise qui, en tant que société composée d’hommes faibles et pécheurs, doit faire continuellement son autocritique et recommencer sa conversion et, comme porteuse de trésors à jamais inépuisables, doit être toujours tendue dans un travail de féconde dispensation des richesses de ses vérités et de ses charismes. Chacun verra aussi le danger de cette attitude réformatrice de l’Eglise quand elle n’est pas surveillée et est suggérée non par le Saint-Esprit mais par la relation à l’histoire qui passe, à la mode du siècle et à la mentalité éphémère du monde, c’est-à-dire à des valeurs qui ne sont pas appuyées sur des raisons compatibles avec la vérité divine et avec la dignité humaine authentique. Et chacun sait comment une certaine intolérance réformatrice s’adresse aujourd’hui à ce qu’on appelle les structures de l’Eglise, comme s’il était permis à tous de concevoir, d’après leur propre inclination, un nouveau modèle historique, social, spirituel de l’Eglise même. Il faudra veiller (cf. Ep 4,14). Mais nous n’avons pas l’intention de vous parler maintenant de cet hypothétique renouvellement structurel de la communauté ecclésiale.


Renouvellement intérieur


Nous voudrions au contraire faire appel à votre réflexion sur l’aspect positif et dynamique de la morale chrétienne, c’est-à-dire sur son exigence congénitale de renouvellement intérieur, sur le devoir et sur le besoin de modeler notre conscience sur le fait que nous sommes chrétiens. Continuons ainsi un discours qui a déjà été engagé d’autres fois et qui nous semble important. Et pour cela nous devons encore nous référer au dualisme si expressif de la catéchèse apostolique de l’homme ancien et de l’homme nouveau : l’homme nouveau, comme vous savez, c’est le chrétien qui, par le baptême, a été enseveli avec le Christ dans une mort mystique libératrice du péché et s’est élevé avec le Christ ressuscité, à une nouvelle vie surnaturelle (cf. Rm 6,2-11). Et combien de fois revient alors la parole et même la doctrine, et avec elle la vérité et la réalité, de l’Apôtre à propos de la « nouveauté » de la vie chrétienne ! Trois fois, par exemple, il parle de cette nouveauté dans l’épître aux Romains : « nouveauté de vie » (Rm 6,4) avec un sens très dense de régénération surnaturelle et de réforme morale ; « nouveauté d’esprit » (Rm 7,6), pour indiquer l’animation nouvelle de la grâce et la moralité originale du chrétien ; et « nouveauté de mentalité » (Rm 12,2), avec référence à la manière de sentir et de penser qui doit distinguer le fidèle du Christ, tout entier tourné vers l’étude amoureuse de la volonté de Dieu. On pourrait multiplier les citations analogues extraites des épîtres de saint Paul au sujet du mot « se renouveler » (cf. 2Co 4,16 Col 3,10 Ep 4,23).


Suivre la trace du Concile


Ce qui nous porte à réfléchir sur le retour psychologique et ascétique que le chrétien est invité à accomplir régulièrement sur lui-même pour vérifier si sa mentalité est imprégnée de ce principe réformateur : je dois conformer ma manière de penser à l’Evangile et par conséquent à la doctrine qu’en tire l’Eglise maîtresse, et je dois être convaincu que cette ouverture au Christ ne me procure pas seulement l’imposition de préceptes très dignes, mais graves et exigeants, mais elle me donne plutôt la force mystérieuse qui émane de Lui : lumière pour voir, énergie pour agir, confiance pour oser, joie pour goûter la vie rendue conforme et unie à la sienne. La célèbre et amère exclamation du poète païen : « video meliora, proboque ; deteriora sequor », qui confesse l’impuissance radicale de l’homme à observer sans la grâce toute la loi morale (OVIDE, Met., VII, 19), ne sera pas celle du chrétien vivant du Christ.

Réformisme donc et dynamisme moral dans le Christ, intérieur et personnel : c’est là le premier renouvellement que chacun doit chercher, sûr de suivre ainsi la trace du Concile qui est celle de l’actuelle et perpétuelle vraie vie chrétienne.

Que le Seigneur vous aide ainsi ! Avec notre Bénédiction Apostolique.


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Nous sommes très heureux de saluer ici un groupe d’étudiants et d’étudiantes de l’«Ecole de la foi» de Fribourg, avec leurs animateurs, au premier rang desquels se trouve Notre bien-aimé Père Jacques Loew. Cher Fils et Filles, Nous vous encourageons de tout coeur dans cette recherche d’une vie authentiquement évangélique, où la prière et la liturgie vivante, l’accueil de la Bonne Nouvelle du salut, le partage et le soutien mutuels, vous prédisposent à vivre vous-mêmes votre foi dans la joie. Vous saurez ainsi mieux annoncer le mystère du Christ Jésus à ces hommes et à ces femmes de notre temps, en rejoignant leurs préoccupations légitimes, en répondant à la faim de leur esprit et de leur coeur, comme à leur besoin d’une communauté fraternelle nourrie de foi, d’amour et d’espérance.

Nous Nous tournons aussi avec joie vers ce petit groupe de prêtres français choisis par leurs fidèles dans les neuf régions apostoliques de la France. Nous Nous réjouissons avec vous, chers amis, de ce lien vivant qui vous unit à vos confrères et aux laïcs de votre secteur. N’est-ce pas à leur service que vous accomplissez votre ministère, que vous vouez toute votre vie? Ayez à coeur d’être sans cesse les témoins de la présence de Dieu, de l’amour de Notre-Seigneur, du discernement de son Esprit, de l’unité fraternelle qui doit caractériser les fils de l’Eglise.

A chacun de vous, à tous ceux que vous représentez, Nous donnons Notre paternelle et affectueuse Bénédiction Apostolique.


28 avril 1971: POLARISES VERS LE CHRIST EN GLOIRE

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Chers Fils et Filles,



La Pâque récemment célébrée offre un thème fondamental à la réflexion de ceux qui ont compris l’importance déterminante de ce mystère dans notre vie : il réclame une cohérence, un style chrétien dans la conduite, disions-nous ; il impose et suscite un renouvellement dans la mentalité intérieure et dans le comportement extérieur ; et le thème est celui-ci : pourquoi et quelle est l’influence du drame du Christ mort et ressuscité sur la conception de notre existence et sur la moralité de notre vie qui en découle ?


Ensevelis et ressuscites avec le Christ


Parce que le drame du Christ envahit notre destinée; nous vivons ce drame initialement par le baptême et avec tout ce qui le suit : nous avons été mystiquement ensevelis et ressuscites avec Lui (
Rm 6,4). Nous sommes associés au « passage » du Christ de cette vie naturelle au nouvel état mystérieux et surnaturel dans lequel Il est entré, même corporellement. Pâques veut dire en effet passage (cf. Ex 12,11). Et nous sommes destinés en puissance, si nous sommes fidèles et persévérants, à Le rejoindre dans sa nouvelle et ineffable condition d’existence. A présent, comme l’écrit saint Paul : « nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l’attente de l’adoption, c’est-à-dire de la rédemption de notre corps. C’est par mode d’espérance que nous sommes sauvés » (Rm 8,23-24). Un mystère de communion nous relie déjà au Christ (cf. Ep 2,5). Et c’est pour cela que non seulement notre spiritualité mais aussi notre mentalité, notre conception de la vie, notre calcul à propos de notre sort futur sont transférés au-delà du temps, au-delà de l’horizon présent ; nous sommes polarisés vers le Christ ressuscité, dans son état de gloire. Nous devons vivre « eschatologiquement », c’est-à-dire tendus vers la fin dernière, ultra-terrestre. « Nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l’avenir » (He 13,14). C’est encore saint Paul qui nous exhorte : « Du moment donc que vous êtes ressuscites avec le Christ (voici notre célébration pascale) recherchez les choses d’en-haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu (c’est-à-dire associé même comme Homme à sa gloire et à sa puissance). Ayez le goût des choses d’en haut, non de celles de la terre » (Col 3,1-2).


Destinée eschatologique de l’homme


Cette conception de la vie donne une empreinte spirituelle, mentale, pratique au chrétien. C’est sa philosophie. C’est sa sagesse. Elle a une grande importance doctrinale. Pouvons-nous dire, comme certains, que cet enseignement apocalyptique, eschatologique, c’est-à-dire sur l’au-delà, est un pur langage symbolique pour nous faire comprendre la nouveauté de la doctrine évangélique, déjà réalisée et utilisée par le Christ pendant son séjour dans le temps ? ou pouvons-nous croire avec d’autres que c’est seulement dans ce monde eschatologique que se réalise objectivement notre salut ? Deux manières de penser, une de la réalité future, l’autre de la réalité présente à propos de l’économie du salut, qui ne tiennent pas compte de notre doctrine de la foi et qui peuvent produire de fatals déséquilibres dans l’interprétation et dans l’application du christianisme authentique.

Le premier et le plus commun déséquilibre est celui de ne pas penser, et souvent de ne plus croire à notre vie future, à celle qui suit après notre mort corporelle. La vie présente serait la seule dont il nous soit donné de jouir ou de souffrir. La réduction radicale de notre existence actuelle aux limites du temps, comme le sécularisme aujourd’hui à la mode nous habitue à le faire, vient en pratique à nier l’immortalité de l’âme, à insinuer l’indifférence sur notre sort futur, à affirmer l’importance exclusive du temps présent, de l’instant qui passe. On conclut par l’acceptation, si même on l’accepte, de ce qui dans l’Evangile sert immédiatement pour les intérêts terrestres de l’humanité et par laisser enfin le doute et le découragement étouffer la vraie espérance, la « vraie lumière qui éclaire tout homme qui vient en ce monde » (Jn 1,9).


Le Christ juge


On n’écoute plus ce qui est dit sur le paradis et sur l’enfer. Que devient et que peut devenir la scène du monde sans cette référence obligatoire à une justice transcendante et inexorable ? (cf. Mt 25). Et que serons-nous si, au lieu du Christ frère, maître et pasteur de nos jours mortels, celui-ci s’érige comme juge implacable sur le seuil du jour immortel ?

Voici une des règles fondamentales de la vie chrétienne : elle doit être vécue en fonction de sa destinée eschatologique, future et éternelle. Oui, il y a de quoi trembler. C’est encore la voix de l’Apôtre qui nous avertit : « travaillez avec crainte et tremblement à accomplir votre salut » (Ph 2,12). De cette considération sur la gravité et sur la problématique de notre sort final, la moralité ou mieux la sainteté de la vie chrétienne a tiré une très large méditation et des énergies sans égales.

Mais il est bon de conclure par deux considérations : celle de la « puissance de la résurrection du Christ » (Ph 3,10), qui envahit le croyant qui pense au mystère pascal et à son attrait enivrant et salvifique. Et celle de la surélévation, non de la dépréciation, comme beaucoup le supposent, de la vie présente par le fait qu’elle est ordonnée à la vie future : si celle-ci représente la plénitude de notre heureux destin, quelle importance, quelle valeur acquiert notre pèlerinage présent qui y conduit ? Rappelez-vous la parabole des talents (Mt 25,14-30).

Avec notre Bénédiction Apostolique.





5 mai 1971: LE CHRIST LIBERATEUR

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Chers Fils et Filles,


Nous allons maintenant à la recherche des aspects caractéristiques de la vie chrétienne dans laquelle est célébré et pénétré le mystère pascal. Ce point focal de l’oeuvre rédemptrice du Christ nous oblige toujours à refléter l’effet que le mystère pascal, c’est-à-dire le mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur, a dans notre vie. Il s’y répercute, il s’y répète sacramentellement et y produit un renouvellement, une manière d’être, de penser et d’agir qui représente d’une manière exacte notre vie chrétienne même par des connotations spéciales.

Une de celles-là est la liberté. Quelle liberté ?

Le mot liberté est polyvalent. Il acquiert un sens en rapport avec les diverses formes de contrainte auxquelles nous pouvons être soumis.


L’homme est libre


Cependant : nous savons bien que la doctrine chrétienne admet et défend l’existence de la liberté de l’homme contre les partisans d’un déterminisme intérieur invétéré (soit naturel, psychologique ou biologique, soit conséquence de la nature déchue de l’homme) et nous enseigne que l’homme est doué de la faculté de choisir; le rapport entre l’intelligence liée à la vérité et la volonté capable de se déterminer par elle-même n’est pas contraignant. Nous avons le pouvoir de choisir ce que nous voulons faire, nous sommes libres et maîtres, et donc responsables, de nos actes, même si ce choix, c’est-à-dire cette liberté, peut être sujet à diverses influences, tant intérieures qu’extérieures. Nous sommes libres par don de nature. Mais — nous enseigne encore notre doctrine — la nature humaine est déchue, est viciée ; l’influence de l’intelligence éclairante et de la volonté agissante est détraquée, en sorte que justement lorsque nous usons de notre liberté, souvent, très souvent nous nous trompons par défaut de lumière, c’est-à-dire de vérité au sujet du bien à choisir, nous sommes faillibles ; ou bien, par défaut d’énergie, nous ne savons pas accomplir le bien que nous connaissons pourtant, ou encore par défaut de rectitude, c’est-à-dire que nous voulons le vrai bien, mais un bien incomplet et faux, autrement dit nous péchons : hélas ! nous péchons parce que nous sommes libres ! Terrible perversion du don divin de la liberté ! (cf.
Rm 7,15-24).

A ce point de notre analyse très élémentaire se présente la liberté nouvelle qui nous a été procurée par le Christ Rédempteur, et c’est la liberté par rapport au péché et à sa fatale conséquence qui est la mort (cf. Rm 8,2).


Le péché originel


Ici nous devrons rappeler la fameuse doctrine, aujourd’hui tant mise en cause du péché originel, un péché non personnel mais par délit de la faute et de la peine hérité d’Adam par le fait de naître dans sa descendance. Tel est l’enseignement biblique et théologique des conséquences universelles transmises par voie de génération, à cause de la transgression du premier homme « en qui tous ont péché » (cf. Rm 5,12), conséquences qui sont, d’abord, l’inimitié de Dieu : « nous étions par nature, dit saint Paul dans une forte expression, fils de la colère » (Ep 2,3), puis le désordre dans notre équilibre humain (cf. Rm 6,20) et enfin la perte de l’immortalité qui était un privilège conféré à l’homme mortel quand il se trouvait dans l’état d’innocence et élevé à un niveau plus élevé que celui qui lui était naturel, c’est-à-dire l’état surnaturel (cf. DENZ.-SCHON., DS 3705).


Le Christ rédempteur et libérateur


Nous étions esclaves, soumis à un triste sort de séparation de Dieu, d’infirmité morale et de mort. Eh bien ! le Christ nous a libérés de ces maux par le baptême, c’est-à-dire par notre participation au mystère de sa mort et de sa résurrection — le mystère pascal — du péché originel. Il nous a donné la grâce pour nous libérer, c’est-à-dire pour nous préserver et même ensuite pour nous relever du péché personnel et actuel et en plus nous a fait la promesse de vaincre un jour la mort par la résurrection. Vérités connues par un chrétien, mais vérités profondes, dramatiques, assez importantes, et heureuses, que nous n’avons jamais suffisamment méditées et qui nous obligent à reconnaître dans le Christ notre souverain libérateur (cf. prat, Saint Paul, 1, 252 et suiv.).

Mais l’oeuvre libératrice du Christ ne s’arrête pas là. Elle s’étend, dans le cadre de la vie présente et de l’histoire de l’homme à une autre libération, et c’est la libération de la loi, De quelle loi ?

Cette demande exigerait aussi de longues réponses ? Mais ici nous ne pouvons les aborder que dans de très brèves allusions. Nous nous contenterons pour le moment de dure que le Christ nous a libérés de la loi mosaïque, de l’Ancien Testament. Ce sujet trouve un développement très large et répété dans les écrits du Nouveau Testament, au point que nous sommes habitués à appeler ces deux phases des rapports religieux de l’homme avec Dieu : l’ancienne loi et la loi nouvelle.

Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que dans le Christ a été accomplie et achevée l’économie religieuse instaurée par la première libération du Peuple élu de l’esclavage des pharaons et par la promulgation de la loi du Sinaï (dans laquelle sont unies la loi naturelle et la loi positive) ; cette loi qui était bonne mais insuffisante : c’était un commandement, un enseignement, mais pas une force suffisante, pas un nouveau principe d’animation, surnaturel, pour vivre dans la vraie justice de Dieu.

Il fallait un autre système pour rendre l’homme bon, juste et reconnaissant envers Dieu ; il fallait la loi de la grâce, la loi de l’Esprit, laquelle nous a justement été obtenue et conférée par le Christ mort et ressuscité pour nous (cf. Rm 4,25) ; voilà la libération qui nous est venue par le mystère pascal.

On pourrait multiplier ici les citations scripturaires. « Où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2Co 3,17), Cette liberté se rapporte à l’exonération des observances hébraïque et pharisaïque (cf. Ga 2,4 Ga 4,31 Ga 5,13). Elle se rapporte au progrès de la vie morale : depuis le respect des règles extérieures et formelles à celui des règles intérieures et personnelles. Rappelons-nous le discours fondamental de l’enseignement évangélique : « N’allez pas croire que Je sois venu abolir la loi ou les prophètes, a dit Jésus : je ne suis pas venu abolir mais accomplir... Vous avez entendu ce qui a été dit aux ancêtres, Il le répète... Eh bien ! moi Je vous dis... » (Mt 5,17 et suiv.). Elle se rapporte à la concentration de nos devoirs dans ce sommet : l’amour de Dieu et du prochain (Mt 22,37 et suiv.). Elle se rapporte à vivre la charité, vertu, qui dérive de l’Esprit Saint (Rm 5,5), se manifeste dans l’amour du prochain (cf. Jn 13,35 1Co 13,4 et suiv. ; 1Jn 2 1Jn 4,20 etc.) et subsiste pour la vie éternelle (1Co 13,13). Elle se rapporte au code de la vie chrétienne qui consiste dans l’imitation du Christ, modèle de la vie ascétique et parfaite et dans le fait de vivre du Christ (Ga 2,20 Ph 1,21), principe de la vie mystique, consommation initiale de notre fusion éternelle dans la vie divine : libération suprême.


Libres serviteurs de Dieu


Mais faisons attention. Justement à cause de cette exigence suprême de la loi de l’Esprit, le mot « liberté » pourrait nous donner l’illusion que nous n’avons plus aucune obligation, ni envers nous-mêmes, ni envers les autres, ni envers la vie en commun ordonnée dans la communauté ecclésiale : oui, nous devons nous sentir libres, comme portés par le flot de l’Esprit ; mais saint Pierre (1P 2,16) nous avertit, sans nous faire de la liberté un prétexte pour couvrir la malice ; nous sommes toujours les serviteurs de Dieu. Le chrétien est plus que jamais lié à la volonté de Dieu, au respect des lois naturelles et civiles, à l’obéissance à ceux qui ont dans l’Eglise une fonction hiérarchique et pastorale, justement parce qu’il est chrétien. Et cette expérience de l’harmonie entre la bienheureuse liberté qui nous a été obtenue par le Christ et la joie de la fidélité à l’ordre voulu par Lui est parmi les plus belles, les plus authentiques, les plus précieuses de notre élection chrétienne.

Qu’il en soit ainsi pour nous.

Avec notre Bénédiction Apostolique.


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Chers amis,

vous savez avec quel souci Nous Nous intéressons a l’aménagement de meilleures conditions de vie en chacun de vos pays. Et Nous sommes heureux de penser que vous pourrez mettre au service de vos compatriotes les compétences techniques acquises ici et si nécessaires au développement économique: vous aurez a coeur de le faire avec le souci des progrès social, moral et spirituel qui doivent aller de pair, au bénéfice et avec la participation de toutes les catégories sociales. Puissiez-vous contribuer généreusement a ce grand projet que Nous ne cessons de recommander au Dieu Tout- Puissant. Nous prions aussi pour que le coude-à-coude fraternel vécu au cours de ce Stage favorise pour sa part le rapprochement des peuples que Nous appelons de nos voeux fervents. Et Nous vous bénissons.




12 mai 1971: DES CORPS RESSUSCITES

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Chers Fils et Filles,



Le mystère pascal que nous avons célébré récemment est extrêmement important pour la conception de notre vie et pour notre comportement moral qui doit en être la conséquence. Le caractère religieux de notre moralité en résulte évidemment. Si la règle fondamentale de la vie chrétienne est celle que proclame saint Paul : « L’homme juste vit de la foi » (
Rm 1,17), cette règle trouve sa pleine et caractéristique application là où la foi a son point focal, c’est-à-dire dans le Christ et dans sa résurrection (Rm 10,9). Voici comment l’Eglise nous a mis sur les lèvres la prière qui exprime cette manière logique d’unir l’éthique et la religion : « O Dieu... accorde à tes serviteurs de manifester toujours dans leur vie le mystère de la Résurrection qu’ils ont reçu par la foi » (Collecte du Mardi de Pâques ; cf. guéranger, Le temps pascal, 1, 33). Ce principe moral-religieux ne doit jamais être oublié : nous ne pouvons pas bâtir l’homme bon, l’homme vrai, le chrétien en somme, sans compléter les principes de l’honnêteté naturelle par les doctrines de la foi surnaturelle.


Imitation du Christ


La célébration du mystère pascal ne nous a pas seulement remis en mémoire le fait de la mort et de la résurrection du Christ, comme à des spectateurs, à des témoins, mais il nous a fait participer d’une certaine manière, encore incomplète, mais pour le moment réelle, vitale et profonde, au grand événement rédempteur qui s’est reflété sacramentellement et même reproduit en nous qui sommes morts et ressuscites mystiquement avec Lui.

Relisons notre nouvelle vocation : « Du moment donc que vous êtes ressuscites avec le Christ, recherchez les choses d’en-haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu. Songez aux choses d’en haut, non à celles de la terre. Car vous êtes morts et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu... Mortifiez donc vos membres terrestres, c’est-à-dire la fornication, l’impureté, la passion coupable, les mauvais désirs, etc. » (Col 3,1-5). C’est là notre destinée, à cause de laquelle nous nous appelons chrétiens, histoire déjà accomplie en partie et en partie à achever; la transformation, opérée par la grâce, comporte sa propre loi morale. La participation au mystère du Christ exige et facilite l’imitation du Christ.


Le message de la Résurrection


Concentrons notre attention sur l’aspect caractéristique du Christ ressuscité : la vivante réalité de son corps. Son vrai corps, né de la sainte Vierge (cf. Ga 4,4) a repris vie ; ou mieux une nouvelle forme de vie ; « nuova creatura », comme dit l’Apôtre (2Co 5,17) ; non un corps sujet aux lois biologiques et animales, mais un corps incorruptible, immortel, glorieux, soutenu et dirigé par des lois spirituelles supérieures (cf. 1Co 15,42-44). Les apparitions de Jésus ressuscité nous le manifestent. Cette transformation, cette transfiguration, cette élévation dans la gloire (cf. 1Tm 3,16) du corps humain du Seigneur, ne nous dit-elle rien au sujet de cette assimilation commencée de notre vie à la sienne ?

Il est clair que la vie corporelle du Christ, même avant la résurrection, était très sainte, immaculée dans l’équilibre originel de toutes les facultés et de toutes les passions humaines (cf. st. thomas, III 15,4) ; celles-ci étaient parfaites, non corrompues comme dans notre nature déchue, fille d’Adam (cf. st. thomas, I 95,2 ad 2 ; I 97,2 ; I-II 25,0). Mais il est clair aussi que le corps du Christ, grâce à la résurrection, fut envahi d’une manière nouvelle par son âme et par l’Esprit-Saint (1P 3,18), dont il fut conçu et par qui il était conduit (cf. Mt 4,1). Répétons alors : qu’est-ce que nous offre et qu’est-ce que nous enseigne cette divine allotropie (modification), cette nouvelle condition du corps du Seigneur revenu à la vie ?


Une nouvelle pureté


L’Eglise et ses enfants fidèles le savent: la résurrection du Seigneur répercutée en nous par la célébration du mystère pascal, nous offre, nous enseigne et nous demande une nouvelle conception, une nouvelle élévation, une nouvelle sanctification de ce qui est notre corps. En d’autres termes : une nouvelle pureté.

Oui, la Pâque doit être pour nous un nouveau sens de la dignité de cette chair qui est nôtre, si sensible et si fragile. Elle est l’oeuvre de Dieu. Elle est le temple de l’Esprit-Saint (1Co 5,19). La mentalité courante voit toujours dans la règle chrétienne une dépréciation du corps humain, comme s’il n’était pas autre chose que la source des tentations et des péchés, de la faim, des douleurs, des maladies et enfin de la mort. Et c’est vrai, mais cette disposition d’esprit ne voit qu’un aspect de la réalité corporelle de l’homme, de laquelle naît précisément un dualisme dans notre psychologie compliquée, un dualisme dangereux et souvent coupable. Personne comme saint Paul, le héraut de la liberté du chrétien (cf. Ga 4,31) n’a insisté sur ce point dramatique de la vie de l’homme : « la chair convoite contre l’esprit et l’esprit contre la chair » (Ga 5,17 et suiv. ; cf. Rm 8,1 etc.). Nous sommes, au dedans de nous-mêmes, possédés par une tentation permanente. Nous avons continuellement besoin de nous reporter à la conscience de notre dignité d’êtres élevés à la conversation et à la communion avec Dieu, besoin donc de la maîtrise de l’homme spirituel sur l’homme animal (1Co 2,14). Nous avons toujours besoin d’implorer du Père qu’il nous préserve de la tentation et qu’il nous donne la force et la joie de notre transfiguration chrétienne.


Notre corps racheté


Nous devons ancrer dans le Christ ressuscité notre purification physique et spirituelle, notre moralité intransigeante mais humaine : d’esprit, de coeur, d’habitudes. Notre corps aussi est racheté et rendu en Lui digne du plus grand respect et des soins les plus attentifs.

Prenons garde à l’agressivité des mauvaises moeurs qui nous entourent, qui voudraient nous persuader qu’il n’y a aucun mal dans la licence qui aujourd’hui envahit tout : les vêtements, les livres, les spectacles, l’éducation, les coutumes. Et réfléchissons toujours à notre vocation chrétienne qui soumettant la chair à l’esprit, prépare même pour nos membres corporels caducs, souffrants et mortels le sort le meilleur, celui d’être au service de notre vie temporelle et d’être ensuite destinés à la plénitude de la vie céleste.

C’est ce que nous enseigne le mystère pascal.

Avec notre Bénédiction Apostolique.


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Nous Nous tournons maintenant vers les représentants de l’Institut des Frères Maristes des Ecoles, réunis pour une importante «Conférence générale». Nous savons, chers Fils, votre place importante dans l’Eglise, comme religieux, et la tâche éducative que vous assumez en vos multiples écoles, comme auprès de vos anciens élèves. Profitez de cette rencontre fraternelle pour de féconds échanges, resserrez la communion qui vous unit. Sachez faire oeuvre de discernement aussi, en puisant, dans l’Evangile et dans la fidélité à la vocation de votre Institut, la lumière et la force nécessaires pour guider les jeunes vers la mission humaine et chrétienne qui les attend. Le Concile a tracé en ce domaine des voies qui n’ont pas été encore suffisamment exploitées et qui demeurent les plus sûrs garants de votre apostolat d’Eglise.

A vous, à tous ceux qui vous sont confiés, Nous donnons de grand coeur Notre paternelle Bénédiction Apostolique.




Catéchèses Paul VI 14471