Catéchèses Paul VI 19571

19 mai 1971: QUE TE RESTE-T-IL DE JESUS ?

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Chers Fils et Filles,



Le fait de la résurrection de Jésus est si grand en lui-même, si important pour nous, que, de même que l’Eglise prolonge pendant quelques semaines sa méditation sur Lui et reconnaît dans l’événement de la passion et de la mort du Seigneur et de la reprise de sa nouvelle vie corporelle le mystère par excellence, le mystère pascal, ainsi nous, chrétiens renouvelés et émerveillés par sa récente célébration, nous nous arrêtons encore une fois sur la réflexion qu’il nous impose comme à des hommes vivants et mortels de notre temps, pour nous demander quel est le rapport entre le Christ ressuscité et nous, quelle est sa présence, ou bien son absence, en ce qui nous concerne. En somme, qu’est-ce qui nous reste de Lui après avoir trouvé, comme les saintes femmes en ce matin de Pâques, son tombeau vide, et après avoir su et cru par ses diverses apparitions « non à tout le peuple, mais aux témoins que Dieu avait choisis d’avance » (
Ac 10,41) ?

La question n’est pas une vaine curiosité, ni un simple doute d’exégèse ; c’est une demande essentielle pour notre foi et pour notre vie religieuse. Elle nous presse, chacun personnellement : que te reste-t-il de Jésus ? Un souvenir historique fané ? Un pur concept idéalisé ? Sa seule Parole lointaine, même si elle est toujours vive ? L’association de ses fidèles, qui se traduit dans une tradition, historique et sociale appelée l’Eglise ? Mais Lui, Lui ressuscité, où est-il ? Ne nous reste-t-il qu’à attendre son retour spectaculaire, annoncé d’avance par Lui, lorsqu’il viendra «dans la gloire de Dieu, sur les nuées du ciel » ? (cf. Mc 14,62). Ou bien, même maintenant, même pour chacun de nous, est-Il encore présent, et comment ? Les dernières paroles de Jésus ressuscité, rapportées dans l’Evangile de saint Matthieu, nous attestent une réalité merveilleuse, mais elle est aussi mystérieuse. Au moment de disparaître de la vue de ses disciples et de la scène sensible de ce monde, Lui, le ressuscité, Il a dit et prophétisé : « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde (Mt 28,20). Ainsi donc encore aujourd’hui, Il est présent, mais comment, mais où ?


Le Christ présent, mais où ?


Nous nous sommes demandés d’autres fois quel genre de présence, quelle forme d’actualité a le Christ au milieu de nous, et comment nous pouvons Le chercher et Le trouver au delà et en deçà de ce double diaphragme qui sépare les hommes entre eux : l’espace et le temps. Et toujours nous nous demandons et nous nous confirmons dans la foi que l’abîme insondable et impénétrable de la mort est surmontable ; il est surmonté par le contact qui subsiste et que nous conservons avec le Christ et avec tous ceux qui, dans le royaume eschatologique, c’est-à-dire au delà de la tombe ; sont dans sa paix.

Et c’est là une pensée que Jésus lui-même avait profondément présente dans ces discours de la dernière Cène, après l’institution du sacrement de sa pérennité dans notre histoire et de son ubiquité dans notre situation terrestre, l’Eucharistie. Ce sont les discours d’adieu, le testament de Jésus qui sait que sa mort est imminente et qui fait allusion aux conséquences qu’elle aura dans les âmes des siens, qui sont plus que des disciples, des amis (Jn 15,14), comme en cette veille de la séparation naturelle d’avec eux « Je m’en vais, Je m’en vais... ». Que de fois Jésus a répété pendant cette nuit ces paroles d’adieu (cf. Jn 13,33 Jn 13,36 Jn 14,3 Jn 14,5 Jn 14,12 Jn 14,28 Jn 16,5 Jn 16,7 Jn 16,11 Jn 16,16 Jn 16,17 Jn 16,28, etc.). Et que de fois Jésus a fait allusion à sa permanence, à son retour même pendant la vie temporelle de ses fidèles : « Je ne vous laisserai pas orphelins. Je reviendrai vers vous » (Jn 14,18 Jn 14,21 Jn 14,23 Jn 14,28, etc.). Et combien Il insiste sur une recommandation, une exigence en cette heure extrême de séparation : « Demeurez en moi, demeurez dans mon amour... » (cf. Jn 15,4 Jn 15,5 Jn 15,6 Jn 15,7 Jn 15,9 Jn 15,10). L’amour est révélé comme le lien le plus parfait de la communion, le complément de la foi. « Hoc est enim credere in Christum, diligere Christum », remarque saint Augustin, c’est en effet croire au Christ que d’aimer le Christ (ST. augustin, Enarr. in Ps. 130 PL 37,1704 cf. Ga 5,6). Et puis c’est l’annonce toute nouvelle : l’envoi de l’Esprit, du Paraclet, l’instauration d’une présence nouvelle, surnaturelle de Dieu dans l’âme de ceux qui ont cru dans le Christ et l’ont aimé (cf. Jn 14,19-23 Jn 15,26 Jn 16,13-15).


Dans l’écoute silencieuse


Certainement, pour saisir le sens et même la vertu agissante de ces ineffables promesses du Christ au moment de sa mort temporelle, il faut être initiés à sa silencieuse écoute, à sa conversation. Elle est timide, impropre, audacieuse de notre part et pourtant capable de faire naître des paroles du Christ comme celles-ci lorsqu’il fut interrompu par Thomas : « Je suis la voie, la vérité et la vie ; nul ne va au Père que par moi » (Jn 14,6) ; ou celle-ci, à l’interruption de Philippe : « Qui me voit, voit aussi le Père » (Jn 14,9). Mais alors les auditeurs fidèles et heureux ne manqueront pas; les âmes privilégiées de ces entretiens transcendants ne manqueront jamais dans l’Eglise du Christ.


Les sacrements, présence du Christ ressuscité


Mais nous tous, en tant que nous sommes chrétiens, nous pouvons savoir et croire que cette communion intime, perpétuelle, multiple avec le Christ comme Dieu et comme Homme, découle du mystère pascal, découle du fait de la résurrection du Christ, grâce à laquelle aussi le bienheureux Corps du Seigneur peut se rendre réellement présent parmi nous dans la célébration de l’Eucharistie, multiplié matériellement dans le signe sacramentel, mais toujours intentionnellement unique dans la Réalité signifiée (cf. st. thomas, III 73,2 ; billot, De Eccl. Sacramentis, I p. 323; De la taille, Mysterium Fidei, p. 132). Et ce que nous disons de la présence réelle du Christ dans le sacrement d’Eucharistie, nous pouvons le dire de sa grâce qui nous est communiquée par les autres sacrements (cf. ciappi, De Sacr., p. 98, sd 3), toujours en raison de la Passion et de la Résurrection du Christ, c’est-à-dire du mystère pascal, comme nous le rappelle bien le Concile.


La force de l’Esprit


« Par sa résurrection il a été constitué Seigneur, Lui, le Christ, auquel a été donné tout pouvoir au ciel et sur la terre (cf. Ac 2,36 Mt 28,18), il agit désormais dans le coeur des hommes par la puissance de son Esprit ; il n’y suscite pas seulement le désir du siècle à venir, mais par là même anime aussi, purifie et fortifie ces aspirations généreuses qui poussent la famille humaine à améliorer ses conditions de vie et à soumettre à cette fin la terre entière » (Gaudium et Spes, GS 38).

Voilà la raison de notre joie pascale et pourquoi nous devons toujours en avoir l’Alléluia sur les lèvres et dans le coeur.

Avec notre Bénédiction Apostolique.


***


Et maintenant, Nous Nous tournons avec joie vers les pèlerins des Equipes du Rosaire groupés autour des Pères Kopf et Eyquem et de Madame Couvreur. Vous représentez, chers Fils et Filles, un mouvement de spiritualité et d’action apostolique qui a rapidement pris son essor dans de nombreux villages et cités de France et au-delà. Nous Nous en rejouissons vivement. Petits groupes de prière missionnaire en plein monde, fraternels et accueillants, vous suscitez, avec l’authentique simplicité de l’Evangile, la mise en commun de vos soucis et aspirations. Et ensemble, vous cherchez, dans un climat de prière mariale, à approfondir ou à retrouver votre foi, à découvrir le merveilleux plan de salut de notre Dieu, et, bien sûr, ce qu’il attend de vous. Le Rosaire devient ainsi pour vous un véritable aliment de la foi. Comment rejoindre, mieux qu’avec Marie, notre très sainte Mère, les attitudes fondamentales de l’âme chrétienne: la reconnaissance et la disponibilité filiales envers Dieu, la patience et l’espérance dans les épreuves, le service joyeux du prochain, la communion élargie dans l’Eglise, l’espérance de la Vie éternelle? Sans cet enracinement dans la prière, notre pensée chrétienne se dissoudrait dans des idéologies stériles, notre vie chrétienne s’étiolerait dans une activité purement humaine. La lumière et l’amour puisés dans la méditation des mystères du Rosaire vous permettent au contraire de mieux participer a la mission de l’Eglise. N’est-ce pas «avec Marie, Mère de Jésus» (Ac 1,14) que les Apôtres eux-mêmes ont attendu l’Esprit Saint qui devait les confirmer dans leur mission, et pousser Pierre h venir jusqu’à Rome témoigner de son attachement au Christ? De tout coeur, Nous vous exhortons a demeurer, avec Marie, «inébranlables dans l’espérance apportée par l’Evangile» (Col 1,23). Nous vous bénissons au nom du Seigneur.




26 mai 1971: L’EGLISE DE L’ESPRIT

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Chers Fils et Filles,



Un des enseignements les plus importants, les plus caractéristiques, les plus féconds que le second Concile du Vatican ait laissé à l’Eglise est celui du mystère de l’Eglise qui consiste dans l’animation par laquelle elle vit comme Corps mystique du Christ ; et cette animation provient de l’effusion de l’Esprit-Saint, l’Esprit du Christ.

On le savait, peut-on dire, depuis toujours, depuis la Pentecôte, par la doctrine des Pères (citons pour l’Eglise d’Orient saint Athanase, saint Basile, saint Grégoire de Nysse ; et saint Hilaire, saint Ambroise, saint Léon-le-Grand pour l’Eglise d’Occident), par des documents pontificaux récents (de Léon XIII, de Pie XII), et par des études théologiques remarquables (comme celles de Jean Adam Mohler, du cardinal Journet, du Père Congar...) ; mais la catéchèse ordinaire était plutôt orientée à considérer l’Eglise dans son aspect visible et social, revendiqué pour l’Eglise spécialement par le Concile de Trente contre certaines hérésies de la Réforme.

Sans nier cet aspect et même en l’élevant à la considération d’un signe et d’un instrument de salut (cf. Lumen Gentium,
LG 1 LG 48 Sacrosanctum Concilium, SC 26 Gaudium et Spes, GS 5 et GS 45), le récent Concile a fixé l’attention sur l’aspect spirituel, mystérieux, divin de l’Eglise, sur la « pneumatologie » de l’Eglise.


Connaître le Saint-Esprit


Si nous voulons être des disciples fidèles du magistère conciliaire, nous devons accroître notre connaissance doctrinale sur le Saint-Esprit. Il y a une vaste littérature nouvelle sur ce magnifique et très fécond sujet (nous citerons à l’usage des spécialistes et pour l’orientation des fidèles l’article sur le Saint-Esprit, dans le Dictionnaire du Concile oecuménique Vatican II, du Professeur T. Federici, Unione editoriale, 1969 ; le volume L’Eglise enseignée par l’Esprit-Saint, Mélanges..., Duculot 1970 ; G. Philips, L’Eglise, I p. 87, Desclée 1968, etc.).

Cette littérature ne s’étend pas tant sur les recherches théologiques concernant le Saint-Esprit que sur les relations que la troisième Personne de la Sainte Trinité a avec l’Eglise et avec les âmes en particulier. Ainsi nous sont rappelés les titres qui qualifient les opérations du Saint-Esprit envers l’humanité rachetée et à racheter par le mérite du Christ : Il est par excellence le Saint et le sanctificateur ; Il est le Paraclet, ou notre défenseur et notre consolateur ; Il est le vivifiant ; Il est le libérateur ; Il est l’Amour ; Il est l’Espoir de Dieu, l’Esprit du Christ, la Grâce incréée qui habite en nous comme source de la grâce créée et de la « virtus » des sacrements ; Il est l’Esprit de Vérité et d’Unité, c’est-à-dire le principe de la communion et donc le ferment de l’oecuménisme, la joie de la possession de Dieu ; Il est celui qui donne les sept dons et les charismes, qui féconde l’apostolat, qui soutient les martyrs, l’inspirateur intérieur des maîtres extérieurs ; Il est la voix première du magistère et l’autorité supérieure de la Hiérarchie ; Il est enfin la source de notre spiritualité : fons vivus, ignis, caritas et spiritalis unctio.


Attendre l’Esprit, comme Marie et les Apôtres


Pourquoi vous parlons-nous aujourd’hui de cet immense et ineffable sujet ? Nous vous en parlons parce que nous sommes dans la fameuse « neuvaine » préparatoire à la fête de la Pentecôte ; il faut donc s’arrêter sur les dispositions des âmes pour mieux célébrer cette fête centrale de notre culte catholique, metropolim festorum comme l’appelle saint Jean Chrysostome (PG 50,463), et n’être pas indignes de recevoir le Don par excellence qui est justement le Saint-Esprit, le don effet et signe de l’amour (Sr. thomas, I 38,2). Comment reçoit-on ce Don qui est Dieu lui-même dans l’acte de se communiquer ? La préparation la meilleure nous est indiquée par cette attente que les Apôtres avec Marie et les disciples passèrent dans le Cénacle, attendant l’accomplissement de la dernière promesse du Christ, faite avant l’Ascension ; qu’ils attendent, leur dit-Il, d’être baptisés dans l’Esprit-Saint sous peu de jours (cf. Ac 1,5). Et ils attendirent: avec confiance dans la parole du Seigneur, réunis ensemble dans le recueillement et la prière. Il faut avoir les âmes ouvertes, c’est-à-dire purifiées par la pénitence (cf. Ac 2,38) et par la foi ; pénétrées par le sens du temps, de l’heure de Dieu, c’est-à-dire dans le silence et en même temps en communion de charité avec les frères, ayant avec soi Marie, la bienheureuse Mère de Jésus. La dévotion à Notre-Dame commence ici, peut-on dire, lorsqu’est prêt à naître le Corps mystique de son divin Fils, dont elle a engendré le Corps physique. Une triple vision est offerte à notre spiritualité : le Saint-Esprit, Notre-Dame, l’Eglise.

Ne les séparez pas. C’est une synthèse d’une merveilleuse complémentarité, prévue par le dessein divin, que le Saint-Esprit soit au sommet de votre culte, du culte intérieur spécialement ; un culte qui s’exprimera principalement par une attention vigilante, anxieuse à le posséder, à le garder — dulcis hospes animae ; en termes de catéchisme et réalistes : faites attention à être toujours, toujours dans la grâce de Dieu (cf. 1Co 11,28 dante, Purg. 2,39). Et ne suivez pas ceux qui, sous le prétexte d’écarter des anxiétés inutiles et des scrupules fastidieux de la conscience, vous persuaderaient qu’il n’est pas besoin de remettre l’âme dans la grâce de Dieu avant de se présenter à la table eucharistique ou pour vivre en honnêtes chrétiens !

Ensuite, que ne s’attiédisse pas votre dévotion à Marie, qui a eu le privilège de porter le Christ au monde et d’être la Mère spirituelle de l’Eglise au Cénacle !

Et enfin, ne séparez pas l’Esprit de la Hiérarchie, de l’équipe institutionnelle de l’Eglise, comme s’il s’agissait de deux expressions antagonistes du christianisme, où l’une, l’Esprit, pourrait être suivie par nous sans le ministère de l’autre, l’Eglise, instrument qualifié de vérité et de grâce ; l’Esprit, oui, « souffle où il veut » (Jn 3,8) ; mais nous, nous ne pouvons pas présumer qu’il vienne à nous lorsque nous sommes volontairement séparés de ce qui est fixé par le Christ pour nous le communiquer. Qui n’adhère pas au corps du Christ, répéterons-nous avec saint Augustin, sort de la sphère animée par l’Esprit du Christ (cf. In Evang. Joh. 27,6 PL 35,1618).






3 juin L’EGLISE, LIEU DE L’ESPRIT DE DIEU

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Chers Fils et Filles,


Nous avons célébré la Pentecôte, c’est-à-dire la fête de l’effusion du Saint-Esprit dans le monde d’une manière nouvelle et plus pleine : intention divine évidente d’éclairer les hommes dans un dessein particulier qui est celui de former une communion, une communauté, l’Eglise, le corps mystique du Christ.

Il vient tout de suite à l’esprit une question : toute l’humanité est-elle envahie par cette effusion ou simplement une partie ? C’est-à-dire : est-ce un plan divin universel ou particulier ? Tous les hommes y sont-ils associés indistinctement ou seulement quelques-uns ? Cette interrogation sous-entend une question personnelle : sommes-nous compris, nous, dans ce dessein providentiel ou en sommes-nous exclus ? Est-ce un don gratuit ou conditionnel?


L’Esprit-Saint pour moi ?


Ce sont des questions théologiques très élevées, mais qui nous touchent de près et d’une manière pratique. Elles concernent l’économie du salut, elles concernent la conception du christianisme, elles concernent notre destin particulier et personnel. Nous ferons bien d’y consacrer notre réflexion qui, ici et en ce moment, se bornera à quelques phrases de réponse. Telle celle-ci : il nous a été manifesté une intention divine de salut pour tous, universel, catholique : « Dieu... veut que tous les hommes soient sauvés » (
1Tm 2,4 Ga 3,28 Rm 10,12). Le Christ accomplit une oeuvre de rédemption pour toute l’humanité ; et l’Esprit du Christ est envoyé pour « renouveler la face de la terre » (Ps 103,30). Mais l’application de cette grâce rédemptrice, par elle-même cosmique, universelle, est subordonnée à certaines conditions dont l’étude, c’est clair, est très importante : comment pouvons-nous obtenir ce salut du Père par l’action du Christ dans l’Esprit-Saint ?

Une première réponse nous plonge dans le mystère de la liberté divine : « L’Esprit souffle où il veut » (Jn 3,8) ; Dieu sauve qui Il veut (Rm 9,18). C’est le célèbre et impénétrable mystère de la prédestination (Rm 8,29 Ep 1,5 Ep 1,11 1Co 2,7) qui a donné tant de mal à l’esprit des théologiens catholiques (voir st. augustin, De corr. et gr., 8,17 ; PL 44, 925, et st. thomas, I 23,0-24) et non catholiques et a tant de fois occupé le magistère de l’Eglise (cf. Concile de Trente, denz.-schôn., DS 1540 [805], etc.) : toute notre chance nous est accordée gratuitement par Dieu, sans pour cela que l’exercice de notre liberté soit inutile ni qu’il y ait pour nous une prédestination fatale au mal et à la damnation.


Parole et accueil


Mais il y a d’autres conditions qu’au contraire nous pouvons connaître et même utiliser. La première est la diffusion du plan rédempteur et par conséquent de l’Esprit-Saint par l’annonce, le témoignage, la prédication, l’apostolat, l’activité missionnaire, d’une part et, d’autre part, grâce à l’audition, l’instruction, l’acceptation, la foi. Le plan divin se déroule comme un grand dialogue (cf. Rm 10,14), comme un drame de la Parole de Dieu dans la rencontre de l’effort du ministère apostolique et du libre jeu de l’accueil, de la négligence, du refus de l’homme auquel le ministère s’adresse. L’homme peut-il entrer de lui-même dans le rayon lumineux de la grâce ? Ne suffit-il pas du Livre, c’est-à-dire de l’Ecriture Sainte pour le mettre en contact avec l’action salvatrice de l’Esprit du Christ ?


Dans l’Eglise


Dieu peut tout faire, mais l’économie historico-sociale établie par le Seigneur considère l’Eglise comme une condition vitale : l’Eglise maîtresse de vie, l’Eglise qualifiée dans une fonction spéciale de gardienne, d’enseignante, d’interprète de l’Ecriture Sainte, dont la Parole peut être obscure, incertaine et même fausse si elle n’est pas énoncée par des lèvres qui ont le charisme de l’incarner historiquement et logiquement dans l’authentique Vérité qui n’a qu’une seule interprétation.

Paroles difficiles que celles-là ? Nous ne le croyons pas. Vous comprenez bien comment elles se reflètent sur les doctrines et sur les événements qui agitent notre temps et vous en avez peut-être vous-mêmes l’expérience. Le fait religieux, qu’on le veuille ou non, agit sur l’histoire présente du monde dans un sens positif ou négatif ; il se traduit en idéologies qui deviennent des courants, des méthodes pédagogiques, des drames politiques. L’homme moderne, peut-être sans toujours s’en rendre compte, s’oriente en se référant pratiquement au pôle extrême des philosophies humaines et des estimations morales, pôle qui est toujours la religion ; religion rendue vaine ou mythe ou gémissement vers le « Dieu inconnu », ou bien la religion voie, vérité et vie qui est celle du Christ, lumière et force et joie du Saint-Esprit dont l’Eglise est l’humble mais indispensable lampadaire et le sanctuaire limité mais toujours ouvert.

Heureux êtes-vous, fils et frères très chers, si vous comprenez ces simples mais sublimes choses. Vous partagerez ainsi la passion de l’Eglise en cette heure dramatique (cf. 2Co 7,5) dans laquelle naissent dans son sein même d’invraisemblables tribulations (qui ne les voit, qui n’en souffre ?) ; mais aussi vous participerez, et c’est cela qui a le plus de valeur, à son vrai et moderne renouvellement et à sa joie spirituelle intérieure inépuisable (2Co 7,4).

Avec notre Bénédiction Apostolique.





9 juin 1971: FETER L’EUCHARISTIE

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Chers Fils et Filles,



Demain c’est la « Fête-Dieu », la fête consacrée à l’Eucharistie. Chaque fois que la Sainte Messe est célébrée, on rappelle, on renouvelle, on honore le Sacrement de la présence et du sacrifice du Christ sous les signes du pain et du vin et dans l’acte de son immolation rédemptrice. Et c’est là un mystère si grand, si évident dans les symboles qui le représentent et si caché dans la réalité qui y est contenue, et si pleinement nôtre, — nourriture pour notre faim de vie, viatique pour notre pèlerinage dans le temps, amitié toujours disponible, centre et principe d’union ecclésiale, merveille religieuse incomparable et inépuisable —, qu’à un moment donné de l’histoire de l’Eglise, le XIII° siècle, et en un pays célèbre par l’intensité de sa vie religieuse, la Flandre, que se développa le culte de l’Eucharistie en dehors de la Messe, sur la dévote initiative de la bienheureuse Ida de Louvain, de la bienheureuse Julienne de Liège, tout spécialement, et d’autres saintes femmes émules de celles de l’Evangile qui accoururent les premières au sépulcre, le trouvèrent vide, connurent ainsi et firent connaître la résurrection du Seigneur.

Le Pape Urbain IV, ancien archidiacre de Liège, institua la fête après le miracle de Bolsène par la Bulle Transiturus (1264), restée célèbre et confirmée plus tard par Clément V, premier Pape d’Avignon (1312). C’est la fête du « Corpus Christi » que nous célébrons maintenant par le magnifique office composé par saint Thomas d’Aquin.

Nous ne devons pas nous étonner du fait de l’institution tardive de cette fête par rapport à celles des premiers siècles, et de la diffusion du culte du sacrement de l’Eucharistie : c’est un témoignage de la conscience progressive que l’Eglise prend des trésors de vérité et de grâce qu’elle porte en elle et de l’amour croissant avec lequel elle répond au grand et mystérieux don divin. Toujours l’Eglise a eu foi en la présence du Christ dans les espèces sacramentelles, même au delà et en dehors du sacrifice eucharistique (cf. l’envoi des sancta ou du fermentum de la messe pontificale aux titres presbytéraux, ou d’une messe précédente à la messe suivante; la conservation de l’Eucharistie pour les malades, etc. Cf. Innoc., PL 20, 556 ; duchesne, Origines..., p. 196 ; denz.-schôn.,
DS 835-452, etc.). Et c’est une des preuves que, dans la liturgie de l’Eglise, le contenu prévaut sur le rite, la res sur le sacramentum ; et nous, par conséquent, nous devons honorer l’Eucharistie pour la Réalité qu’elle nous offre plus encore que pour les formes historiques et rituelles avec lesquelles on la célèbre.

La Présence réelle

La piété eucharistique a une étendue plus grande que celle du bref moment de la célébration de la Cène sacrificielle du Seigneur. Le Seigneur reste dans les espèces sacramentelles, et cette permanence non seulement justifie mais exige un culte qui lui soit propre : spécialement l’adoration, la sainte communion en dehors de la messe si elle n’a pas été possible pendant celle-ci, la procession solennelle, — et c’est le rite particulier de la fête de demain (cf. faber).

Ceci étant, nous arrêterons aujourd’hui notre attention sur un comportement spirituel de vigile : la préparation.

L’accès à l’Eucharistie demande une préparation. Il suffit de penser à ce qu’est la sainte communion à laquelle nous sommes invités d’une manière si pressante par l’Eglise et par le caractère particulier de ce sacrement. Toujours l’avertissement de la présence de Dieu inspire à l’homme plus de crainte que d’attrait (cf. Lc 5,8) ; mais l’Eucharistie, sous les aspects de la nourriture et de la boisson, exerce tout de suite l’attrait plutôt que la crainte ; c’est par la forme la plus familière, la plus invitante qu’elle se présente, et comme si elle nous appelait : « Venez tous à moi... » (cf. Mt 11,28 Imitation de J. C., IV, 1).

Mais cette rencontre ineffable de notre âme avec le Christ vivant et vrai ne peut se produire sans un profond respect, sans un effort de compréhension, sans un hommage à la volonté même de Dieu qui nous attend et nous invite. Qu’est-ce que le Seigneur veut de nous quand nous nous approchons de la sainte Eucharistie ?

Oh ! ici les maîtres de la dévotion ont dit tant de très belles choses... Choisissons-en trois que nous ne devrions jamais oublier.


« Mysterium fidei »

La première est la foi. C’est du « mystère de la foi » par excellence que nous osons nous approcher ; nous ne devrons jamais oublier la foi, c’est-à-dire la force agissante de la parole de Dieu, avec le témoignage de l’Eglise, alors que nous entrons dans cette sphère des réalités que la parole de Dieu, du Christ, nous révèle présentes et agissantes. Disons avec l’humble personnage de l’Evangile : « Je crois, Seigneur, mais viens en aide à mon incrédulité » (Mc 9,23). Quelles analyses psychologiques, quelles effusions spirituelles nous offrent de telles paroles : Et c’est ce que le Christ demande à ceux qui Le cherchent, Lui, comme aliment de vie éternelle. Il enseigne : « L’oeuvre de Dieu (que vous devez faire), c’est que vous croyiez en Celui qu’il a envoyé » (Jn 6,29).


Celui qui mange et boit indignement

Et puis, il faut un examen de conscience. Saint Paul, justement lorsqu’il développe aux Corinthiens la catéchèse sur l’Eucharistie, dit gravement : « Quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun donc s’examine soi-même avant de manger ce pain et de boire à ce calice, car celui qui mange et boit indignement mange et boit sa propre condamnation, s’il n’y discerne pas le Corps du Seigneur » (1Co 11,27-29). Il faut avoir l’âme pure, il faut avoir retrouvé la grâce par la pénitence, le sacrement de la réhabilitation avant de s’approcher du baiser du Christ. Aujourd’hui il en est qui essayent de dispenser les fidèles de cette condition indispensable ; mais sont-ils « fidèles » ceux qui s’en dispensent ?


Laisse là ton offrande...

Et finalement une troisième préparation, prescrite elle aussi par le Christ. Il nous déclare dans le Sermon sur la montagne : « Quand tu présentes ton offrande à l’autel, si là tu te souviens d’un grief que ton frère a contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis reviens, et alors présente ton offrande » (Mt 5,24). C’est dire que l’on ne peut aspirer à la communion avec Dieu, avec le Christ si l’on n’est pas en communion avec ses frères. Il faut une préparation de charité fraternelle si nous voulons jouir du sacrement de la charité et de l’unité qu’est l’Eucharistie. Là aussi, quelle leçon ! Quelle transformation des coeurs exige notre fréquentation de la sainte communion! Quelle fécondité pratique et sociale peut et doit engendrer notre piété religieuse! la paix, le pardon, la concorde, l’amour fraternel, la bonté ! quelle atmosphère doit entourer l’acte surhumain de la communion avec le Christ ! Choses connues, oui ; mais quelles choses ! Nous vous répéterons, pour conclure, les paroles de Jésus : « Sachant cela, heureux serez-vous si vous le mettez en pratique » (Jn 13,17).

Que chacun y pense.

Il s’agit de notre préparation à la Fête-Dieu.

Que ce soit valable pour tous, avec notre Bénédiction Apostolique.






16 juin 1971 VIVRE DE LA FOI

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Chers Fils et Filles,



Nous ferons bien de revoir continuellement le plan directeur de notre vie. Nous disons « nous », tournant notre pensée vers ceux qui veulent appartenir à la suite du Christ et qui aujourd’hui se montrent exigeants à propos de l’authenticité de la profession chrétienne.


La contestation


Une série d’influences exerce sur nous une force souvent déterminante : la tradition, par exemple, l’habitude, la coutume, l’histoire, et c’est là une des influences que la génération présente supporte le moins. Nous sommes avides de nouveauté, d’originalité, d’indépendance par rapport à ce qui précède. Les jeunes spécialement, s’ils ont toujours essayé de s’affranchir de la sujétion aux anciens et aux vieux, sont aujourd’hui plus que jamais rétifs, réfractaires, rebelles à la tradition ; ils sont contestataires, ils veulent leur propre liberté, ils veulent se déterminer eux-mêmes, même si cette attitude les porte à se priver d’héritages précieux ; ceux de l’expérience, de la sagesse et parfois du vrai progrès. Et ils cherchent de nouveaux critères et de nouvelles formes de vie.


La mode


Mais la tradition n’est pas seule à influer sur la vie ; il y a aussi l’actualité, l’ambiance, la mode, le monde extérieur. Cette influence est très forte et tend à réduire les hommes à un type commun, à une démocratie dépersonnalisée. Les jeunes se laissent faire assez facilement par le pouvoir anonyme du modèle ambiant, de la majorité prédominante, du type imposé par des facteurs extérieurs qui agissent aujourd’hui avec un extrême sans-gêne et une efficacité prépondérante bien que souvent indiscernable. Pensez aux moyens de communication sociale : la presse, la radio, la télévision, le cinéma, le théâtre, la littérature (ce qu’on appelle les « best sellers ») ; pensez aux phénomènes collectifs de l’école, du sport, des courants sociaux, de la politique... L’homme n’est plus une personne ; c’est un individu plus ou moins conscient ; c’est un numéro anonyme dans le troupeau tramant de la multitude. On apprécie justement dans ce phénomène quantitatif un fait qualitatif de première valeur, et c’est la société qui s’assemble d’une manière unitaire, la communauté, l’humanité tournée vers des caractères universels et concordants. Mais la question reste pour le chrétien avide de se modeler selon le vrai, le souverain et l’unique archétype de l’humanité qui est le Christ. Est-ce que l’homme moderne, entouré et écrasé par l’organisation dominante et agressive du monde présent peut défendre, conserver et promouvoir sa propre personnalité, authentiquement fidèle au modèle évangélique et divin ?

Chacun comprend combien il est difficile de répondre à semblable demande, spécialement sur le plan pratique.


L’autorité


Une autre influence à laquelle aujourd’hui tous cherchent à se soustraire avec une simultanéité qui sent le mimétisme, c’est celle de l’autorité. Jadis elle était considérée avec un immense respect, même avec gratitude. Il est fréquent dans l’histoire et dans la pratique humaine que celui qui commande soit considéré comme bienfaiteur (cf.
Lc 22,25). Et tel est bien le supérieur qui fait de l’exercice de l’autorité un service et non pas un motif de prestige égoïste. Mais le fait est qu’aujourd’hui, même si elle est rendue plus indispensable à cause de la complexité sociale, l’autorité est considérée comme l’ennemie de la liberté personnelle et collective. La fonction même est une menace d’oppression. De là, la nécessité de vérifier si notre vie suit, par rapport à l’orientation chrétienne, une ligne droite, sa propre règle, une interprétation personnelle et fidèle.


« Vivre de l’Esprit »


Nous nous limiterons pour cette fois à confier à votre réflexion une citation scripturaire qui non seulement est toujours valable, mais qui nous semble offrir un critère fondamental pour maintenir et pour perfectionner un vrai caractère chrétien à notre vie assiégée par tant de périls qui peuvent en déformer, comme nous disions, l’authenticité chrétienne. La citation est de saint Paul et la voici : « Puisque nous vivons de l’Esprit, que l’Esprit nous fasse aussi agir » (Ga 5,25). Nous ne pouvons pas ici donner l’exégèse d’une proposition, dans laquelle se condense une grande partie de la doctrine de l’Apôtre. Nous dirons seulement qu’en même temps qu’elle libère de l’observance de la légalité propre à l’Ancien Testament, cette proposition transfère à l’intérieur de l’homme la racine de la vie morale, dans sa conscience, dans sa liberté, comme le Christ l’avait déjà fait dans l’Evangile, spécialement dans le Sermon sur la montagne ; nous le disions simplement (pourvu qu’on complète ces termes par les explications convenables qui s’y rapportent). Que veut dire « vivre de l’Esprit » ? Ici s’ouvre la théologie de la vie chrétienne qui ne peut se concevoir en dehors du plan de salut instauré par le Christ. Notre vie n’est pas un phénomène isolé, elle n’est pas un fait qui soit sa fin à lui-même. C’est une existence appelée à un destin extraordinaire qui la dépasse et l’enveloppe en même temps, auquel nous pouvons et nous devons adhérer par un acte capital qui s’appelle la foi ; et la foi nous met au milieu d’une communication vitale divine qui s’appelle la grâce, et la grâce est l’action du Saint-Esprit en nous; c’est une participation à la vie divine (cf. lagrange, Epître aux Galates, p. 147). Tout cela suppose un magistère et un ministère : l’Eglise nous les offre et nous rend possible de « vivre de l’Esprit ». C’est là le principe authentique de la vie chrétienne.


Logique, cohérence, fidélité


Remarquons une chose très importante : la vie a besoin de principes. Les confusions et les révolutions dont souffre notre vie moderne viennent principalement de ce que celle-ci n’a pas de principes vrais, fermes, féconds. Ils sont faux et changeants ; ou mythiques, gratuits et utopiques, postiches et arbitraires. Admis par occasion, par commodité et nécessité d’action, mais sans vraie racine dans la réalité. Et malheureusement notre époque s’est résignée à ce scepticisme de pensée et de morale. Nous ne savons pas affirmer la vérité objective et stable ; on joue sur les théories et les opinions. N’ayant plus un patrimoine d’idées sûr et valable, nécessaire pour donner à la vie son expression idéale cohérente et organisée, nous y substituons des systèmes provisoires de volontarismes théoriques ou personnels, dans l’effort pour nous sauver de l’abîme de l’anarchie spéculative et pratique. Une philosophie vraie et humaine est nécessaire. Rappelons-nous encore Pascal : « Travaillons... à bien penser : c’est le principe de la morale » (Pensées, 347).

Et pour un chrétien, au dessus de l’édifice des vérités rationnelles doit resplendir la lumière de la foi : l’Esprit.

D’où la grande règle de la vie chrétienne: la logique, la cohérence, la fidélité. Une fois admis un principe, il faut avoir la lucidité et l’énergie pour en tirer les conséquences. Le chrétien est un homme cohérent, un homme de « caractère ». « L’homme juste dit encore Saint Paul, vit de la foi » (Ga 3,11). Pas seulement avec la foi, mais de la foi.

Cette cohérence qualifie l’authenticité du chrétien. Etre décorés de ce nom sans adhérer aux exigences qu’il comporte, c’est de la duplicité, c’est du pharisaïsme, c’est peut-être de l’utilitarisme et du conformisme.

Si nous voulons édifier un christianisme sincère et fort, il faut nous faire à nous-mêmes une loi de cette droiture logique et morale : ce n’est pas un archaïsme éthique, ce n’est pas une intransigeance aveugle de l’histoire, c’est suivre le Christ.

Que le Christ lui-même nous aide : avec notre Bénédiction Apostolique.



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Nous sommes heureux de saluer ici les ecclésiastiques et laïcs orthodoxes groupés autour de Monseigneur Gennadios Zervos, Evêque de Cratea. Chers amis, vous êtes venus rechercher, en contact avec le mouvement des «Focolari», les voies d’un rapprochement oecuménique authentique, à partir d’une écoute respectueuse, d’un dialogue fraternel, d’une prière commune, d’un même service du prochain. Nous souhaitons que vous en fassiez l’expérience: vos frères et soeurs catholiques ne veulent avoir d’autre ambition que de vivre aujourd’hui l’Evangile de Jésus-Christ. Et avec tous ceux qui confessent notre unique Sauveur et ont reçu l’Esprit Saint envoyé par le Père en son nom, nous devons préparer hardiment les chemins de l’unité totale, dans la vérité et dans l’amour, telle que l’a voulue le Seigneur. Sur vous, sur ceux qui vous sont chers et recherchent humblement tette communion, Nous implorons de grand coeur, en témoignage de Notre sincère affection et de Notre ardente espérance, les Bénédictions abondantes du Dieu Tout-Puissant.





Catéchèses Paul VI 19571