PieXII 1955 - DIFFERENTS GENRES DE LA MUSIQUE SACREE


IV

DISPOSITIONS PRATIQUES

Afin que se réalisent comme Nous le désirons Nos présentes recommandations et prescriptions, dans cette Enyclique où Nous marchons dans les traces de Nos prédécesseurs, vous aurez, Vénérables Frères, à mettre habilement en oeuvre tous les moyens que vous procure la charge très haute qui vous est confiée par le Christ Seigneur, et commise par l'Eglise et qui, l'expérience le prouve, sont employés avec beaucoup de fruit dans de nombreuses églises du monde entier.

Vous veillerez tout d'abord que dans l'église cathédrale elle-même et autant que le permettent les conditions locales, dans les autres grandes églises de votre juridiction, soit recrutée au choix une Schola Cantorum qui soit pour les autres un exemple et un encouragement à l'étude et à l'exécution soignée du chant sacré. Là où il n'est pas possible d'avoir de Scholas cantorum ni de réunir un nombre convenable de peîz'fs chanteurs, on concédera « qu'un groupe d'hommes et de femmes ou jeunes filles, placé en dehors du choeur dans un endroit réservé à cette fonction seulement, puisse chanter les textes liturgiques de la messe solennelle, pourvu que les hommes soient tout à fait séparés des femmes et jeunes filles et qu'on évite tout inconvénient ; la conscience des Ordinaires étant engagée sur ce point » 21.

On veillera avec grand soin à ce que dans les Séminaires du diocèse et dans les Instituts missionnaires et religieux, les candidats aux ordres sacrés soient formés comme il se doit selon la pensée de l'Eglise, à la théorie et à la pratique de la musique sacrée et du chant grégorien par des maîtres qualifiés dans ces arts, qui témoignent d'un grand respect pour les usages et les principes des anciens et d'une obéissance absolue aux lois et règlements du Saint-Siège. Si parmi les élèves des séminaires ou collèges religieux il se révèle un sujet remarquable par une facilité et une inclination particulière pour cet art, les supérieurs des séminaires ou des collèges ne manqueront pas de vous en avertir pour que vous puissiez lui ménager le moyen de cultiver plus sérieusement ses dons et l'envoyer à l'Institut pontifical de musique sacrée à Rome ou dans une Faculté de la même spécialité, pourvu que sa conduite et ses qualités permettent d'espérer qu'il sera un excellent prêtre.

C'est pourquoi il faut prévoir que les Ordinaires des lieux et les Supérieurs religieux possèdent quelqu'un pour les aider dans une affaire de cette importance dont leurs tâches si nombreuses et si lourdes leur rendrait difficile de s'occuper par eux-mêmes autant qu'il serait nécessaire. Le mieux c'est de trouver dans le Conseil diocésain d'art sacré quelqu'un tout à fait qualifié en musique sacrée et en chant qui puisse surveiller activement ce qui se pratique dans le diocèse, informer l'Ordinaire sur ce qui se fait et ce qui doit se faire, recevoir et transmettre ses décisions et veiller à leur exécution. S'il existe dans le diocèse une de ces associations que l'on a eu la sagesse de fonder pour cultiver la musique sacrée et qui ont été chaleureusement louées et recommandées par les Souverains Pontifes, l'Ordinaire pourra s'il le juge bon, l'utiliser à cette fin.

Ces associations pieuses, qu'elles visent l'enseignement populaire de la musique sacrée ou sa culture plus poussée sont capables de contribuer grandement par leurs cours et par leur exemple au développement du chant sacré. Aussi vous les aiderez, Vénérables Frères, de vos encouragements et de votre appui afin qu'elles débordent d'activité, qu'elles emploient les maîtres

Décret de la S. Congrégation des Rites, nos 3964* 4201/ 423*les meilleurs et les plus qualifiés et que dans tout votre diocèse,, elles soient zélées à faire progresser la connaissance, l'amour et la pratique de la musique sacrée et des chants religieux en accordant aux lois de l'Eglise la soumission qui leur est due et en pleine obéissance envers Nous-même.

C'est presque avec trop d'abondance que Notre paternelle sollicitude a développé ces questions, car Nous sommes assuré, Vénérables Frères, que vous aurez à coeur de mettre tout votre zèle pastoral au service de cette sainte tâche si importante pour une célébration plus digne et plus magnifique du culte divin. Tous ceux qui dans l'Eglise, sous votre conduite, ont charge de diriger et ordonner le domaine musical seront, Nous l'espérons, stimulés par Notre Encyclique à faire avancer cet excellent apostolat avec une nouvelle ardeur, une nouvelle application. Qu'ils s'y donnent avec générosité, soin et patience.

Ainsi se réalisera Notre souhait que cet art très noble, de tout temps si estimé dans l'Eglise, mais aujourd'hui ramené aux splendeurs authentiques de la sainteté et de la beauté, soit cultivé et sans cesse perfectionné. Pour sa part il rendra les fils de l'Eglise plus robustes dans leur foi, plus fermes dans leur espérance, plus ardents dans leur charité lorsqu'ils offriront au Dieu Un et Trine, exprimées en des chants pleins de dignité et en des choeurs harmonieux, les louanges qui lui sont dues dans les églises. Et même en dehors du sanctuaire, dans les foyers chrétiens et les réunions de fidèles se réalisera le conseil si connu de saint Cyprien à Donat : « Que le sobre banquet résonne du chant des psaumes, et comme tu as une bonne mémoire et une bonne voix, prends sur toi cette charge, suivant l'usage ; tu recevras mieux ceux qui te sont très chers s'il y a pour nous un concert spirituel dont la douceur religieuse captive nos oreilles 22. »

Cependant fort de l'espoir que Nos exhortations produiront en abondance les plus heureux fruits, en témoignage de Notre affection et en gage des dons célestes, à vous tous, vénérables Frères, et à chacun d'entre vous ainsi qu'au troupeau qui lui est confié, plus particulièrement à ceux qui comblent Nos voeux en s'employant aux progrès de la musique sacrée Nous accordons, avec toute l'effusion de Notre âme, la Bénédiction apostolique.

Saint Cyprien, Epist. ad Donatum (Episf. I, n. XVI) ; P. L., IV,


ALLOCUTION AUX DIRIGEANTS ET MEMBRES DES «ORATORI» ROMAINS

(31 décembre 1955) 1

Le 31 décembre, le Saint-Père a reçu en audience les dirigeants et membres du Centre des « ORATORI » romains. Il leur a adressé l'allocution suivante :

En ces jours, où l'image du divin Enfant, descendu du ciel pour sauver le monde, attire invinciblement les coeurs des hommes, c'est pour Nous une joie particulière de vous recevoir et vous manifester Notre estime et Notre affection. Vous célébrez le dixième anniversaire de fondation du « Centro Oratori Romani », à l'oeuvre admirable duquel vous consacrez votre dévouement. Dans les paroisses populaires de la Ville et dans les bourgades de la banlieue, vous dirigez plus de cinquante centres actuellement en activité ; vous vous appliquez à initier des milliers d'enfants aux plus doux mystères du christianisme ; vous enflammez leurs coeurs du désir de bien faire, de devenir meilleurs, de se révéler des amis de plus en plus fervents de Jésus et de Marie. En les soustrayant aux dangers de l'oisiveté et des mauvaises compagnies, vous leur procurez des divertissements sains et mille occasions de former leur esprit, d'apprendre à bien se conduire, à devenir des hommes pénétrés de principes religieux solides et profonds ; loin de ne retenir des années de leur enfance que des souvenirs d'amertume, ils conserveront ainsi toute leur vie les bienfaisantes impressions de votre dévouement, de vos conseils et de votre sollicitude.

Aussi voudrions-Nous que vous fussiez de plus en plus persuadés de l'importance que Nous accordons à votre oeuvre. L'enseignement religieux, spécialement quand il s'adresse à de jeunes esprits, ne peut se contenter d'exposer en des leçons abstraites les vérités de la foi et les règles de la morale chrétienne ; il doit en outre guider incessamment, de façon aussi appro-

priée et concrète que possible, toutes les activités de l'enfant, de l'adolescent, lui suggérer la manière de se comporter dans les difficultés, l'attirer par l'exemple et par l'émulation entre les meilleurs, le soutenir dans son effort pour prévenir la lassitude et le découragement. Vous vous appliquez à pratiquer cette exhortation constante, sous les formes les plus diverses, en utilisant comme appui les solennités et les fêtes liturgiques qui alimentent et stimulent la piété. Aussi avez-vous organisé au cours de l'année une série d'initiatives, de concours, de tournois, susceptibles de renouveler continuellement l'intérêt pour les manifestations de la vie chrétienne. Surtout en ce temps de Noël, la chère coutume de la crèche vous offre une heureuse occasion de pénétrer dans les familles et de constater chez celles-ci la douce et profonde action de ce mystère, action que votre ingéniosité saura rendre sans cesse plus efficace et plus étendue.

Mais le travail des « oratori », s'il est surtout destiné aux enfants qui les fréquentent, profite également à ceux qui s'y consacrent. Dans ce domaine si consolant d'apostolat, ils trouvent la possibilité de mettre en valeur leurs talents et leurs forces humaines et surnaturelles, et d'accroître leur connaissance et leur amour à l'égard de Jésus-Christ et de l'Eglise.

En premier lieu, il est certain que votre apostolat réclame un sens chrétien solide et vif. Combien de jeunes et d'adultes, qui se disent catholiques, se contentent de remplir leurs devoirs immédiats, de satisfaire aux obligations strictement nécessaires pour assurer le salut de l'âme ! Cela veut dire qu'ils ont une idée fort imparfaite de la nature et des exigences de la religion catholique. Celle-ci est essentiellement apostolique ; elle veut conquérir à Jésus-Christ toutes les âmes, des humbles et des puissants, des pauvres et des riches, des jeunes et des vieux ; elle veut faire connaître et aimer le Seigneur, toujours et partout ! Celui qui n'éprouve pas cette ardente aspiration, ce désir incessant de communiquer aux autres les trésors intimes de sa foi, ne répond pas vraiment à ce que l'Eglise attend de ses fils dévoués. Non pas le courage extérieur et splendide des actions d'éclat, objet d'admiration et d'éloge, mais l'oeuvre patiente des humbles choses renouvelées avec persévérance, et dont, peut-être, personne ne se rendra compte. Pour consacrer les heures libres à préparer les réunions, le catéchisme et les jeux, pour renoncer à ses commodités personnelles et se consacrer à divertir et instruire des garçons turbulents, capables de mettre à dure épreuve la vertu de leurs directeurs, pour faire tout cela non point durant quelques jours, mais pendant des mois et des années, il faut savoir pratiquer l'oubli de soi-même et nourrir une haute estime pour ces âmes, qui portent la ressemblance avec le Christ et que l'Eglise entoure d'une tendresse maternelle.

Vous avez en outre pu vous persuader de ce fait que, pour assurer à votre oeuvre des fruits sérieux et durables, il est nécessaire de l'accomplir le plus parfaitement possible. Avant tout, l'enseignement de la religion exige chez qui s'y consacre une profonde conviction ; il s'agit de vivre intensément les vérités que l'on veut communiquer ; autrement, les paroles que prononcent les lèvres tombent sans force ni chaleur, impuissantes à émouvoir et à persuader ; le regard perspicace de l'enfant découvrira aisément si vos actes sont conformes à vos enseignements. Ayez donc avant tout le souci de faire preuve d'une sincérité absolue ; pour mieux faire comprendre la vie chrétienne, efforcez-vous de la posséder vous-mêmes avec la plus grande abondance, de rechercher ses richesses ineffables, d'obéir courageusement à ses exigences, d'accepter vaillamment les sacrifices qu'elle propose.

Assurez-vous, d'autre part, une bonne préparation technique ; cherchez à perfectionner sans cesse vos méthodes, à accroître leur efficacité. Même lorsque vos moyens sont modestes, tirez-en profit avec habileté. Si de mauvais résultats surviennent — et qu'y a-t-il de surprenant si, parfois, ils ne correspondent pas aux efforts accomplis ? — recherchez leurs causes, mettez à profit l'expérience d'autrui. Ne croyez jamais que vous possédez la méthode définitive ; si vous voulez rester toujours adaptés et attrayants, vous devez opérer en vous-mêmes un renouvellement constant, qui vous préservera de tomber dans l'habitude des formules faciles, mais peu efficaces.

Nous n'ignorons pas, chers fils, ce que signifie le poids matériel et moral du « fonctionnement » de plus de cinquante « oratori ». Mais le Seigneur voit les fatigues auxquelles vous ne vous dérobez pas et il les récompensera par l'abondance de ses grâces célestes et par l'intime consolation que connaissent bien les vrais apôtres, même au milieu des soucis et des difficultés.

En souhaitant à vos « oratori » de se développer de plus en plus sous la protection de l'Enfant Jésus et de sa Très Sainte Mère, Nous donnons à vous tous et aux enfants confiés à vos soins Notre paternelle Bénédiction apostolique.


CONGRÉGATIONS ROMAINES

SUPRÊME CONGRÉGATION DU SAINT-OFFICE

DECRETS ET COMMUNICATIONS 3 janvier

Mise à l'index d'un livre de Marc Oraison : Vie chrétienne et problèmes de la sexualité, Lethielleux, Paris 1952.

A. A. S., XXXXVII, 1055, p. 46.

26 janvier

Condamnation de La Quinzaine, Paris, rue de Babylone, 68.

Id., ibid., p. 88.

26 janvier

Condamnation d'un livre de Joseph Thomé : Der Mündige Christ; Katholische Kirche auf dem Wege der Reifung (Le chrétien majeur ; l'Eglise catholique sur le chemin de la maturité), Frankfurt am Main, Verlag Josef Knecht, 1949. u., ibid., P. es.

Xer février

Décret autorisant la lecture de l'Epitre et de l'Evangile en « langue vulgaire » aux messes solennelles.

En réponse à une demande de Son Em. le cardinal Feltin, le Saint-Office étend au diocèse de Paris un induit déjà concédé au diocèse de Chartres qui permet « qu'aux messes solennelles le sous-diacre, après avoir chanté l'Epître en latin, et le diacre après le chant de l'Evangile, puissent lire, sans les chanter, le premier l'Epître et le second l'Evangile en langue vulgaire : en français pour les fidèles de France et dans les langues qui leur sont propres pour les fidèles des diverses missions qui se trouvent dans le diocèse de Paris, afin que le peuple chrétien puisse recevoir plus facilement dans la fonction même de la messe l'aliment de la parole

divine ». T)oc. cath. du 20 mars, col. 326.

14 février

Annonce de la soumission de Marc Oraison.

A. A. S., XXXXVII, 1955, p. 89.

22 mars

Avertissement aux évêques leur demandant de ne point accorder l'autorisation de célébrer la messe pour des raisons autres que celles prévues par la constitution Christus Dominus. Iimi / p 2I8

16 avril

Annonce de la soumission de Joseph Thomé. Hi/ ibid( p 2Ç4

27 avril

Condamnation d'un livre de Marcelle de Jouvenel : Au diapason du Ciel, introduction de Gabriel Marcel : L'invisible et le réel, La Colombe,

ParlS a95°. U., ibid., P. .94.

avril1


AVERTISSEMENT CONCERNANT LE RÉARMEMENT MORAL

Le Saint-Office s'étonne de voir des catholiques et, de plus, des ecclésiastiques, chercher l'obtention de quelques fins morales et sociales, même louables, au sein d'un mouvement qui est bien loin de posséder le patrimoine de doctrine de vie spirituelle et de moyens surnaturels de grâce qui est le propre de l'Eglise catholique.

On a relevé encore avec le plus grand étonnement la façon dont certains, défendant avec un enthousiasme exagéré les méthodes et les moyens proposés par le réarmement moral, semblent penser — selon l'impression qu'ils donnent — que ceux-ci sont plus efficaces au sein de ce mouvement qu'au sein de l'Eglise catholique elle-même.

Plusieurs, en outre, voient dans le réarmement moral un danger de syncrétisme et d'indifférence religieuse.

C'est pour cette raison que le Saint-Office répète les directives suivantes :

1° Il n'est pas convenable que les prêtres séculiers et réguliers, et encore moins les religieuses, participent aux rencontres du réarmement moral.

20 Dans le cas où des circonstances exceptionnelles rendraient opportune une telle participation, la permission du Saint-Office devra en être auparavant demandée. Cette permission ne sera accordée qu'à des prêtres doctes et particulièrement avertis, spécialement du point de vue doctrinal et théologique.

3° Enfin, il n'est pas convenable que des laïques catholiques acceptent des postes de direction dans le réarmement moral.

8 juin

Mise à l'index des revues hongroises : A. Kerestz, et Bulletin catholique hongrois. A. A. S., XXXXVII, 1955, p. 455-

28 juin

Mise à l'index d'un livre et d'un périodique polonais : a) le livre de Boleslaw Piasecci : Zagadnienia Istotne, b) l'hebdomadaire : Dz;'s i Jutro.

là., ibid., p. 455.

13 juillet

Mise à l'index du périodique tchécoslovaque : Katolicke Noviny.

ld., ibid., p. 558.


II

SACRÉE CONGRÉGATION CONSISTORIALE

16 juin 1

Ces derniers temps, dans la République Argentine, les droits de l'Eglise ont été l'objet d'attaques de genres divers, et l'on s'en est pris à certaines personnalités ecclésiastiques. Tout récemment encore certains ont osé non seulement mettre la main sur son Excellence Mgr Emmanuel Tato, Evêque titulaire d'Aulon, Auxiliaire et Vicaire Général de l'archidiocèse de Buenos-Aires, mais encore l'ont empêché d'exercer sa juridiction et l'ont même expulsé du territoire argentin.

En conséquence, la Sacrée Congrégation Consistoriale déclare et avertit que les auteurs de tels délits ont encouru l'excommunication «latae sententiae » spécialement réservée au Siège Apostolique. Tombent sous le coup de cette sentence : ceux qui ont ordonné de tels actes — quels que soient leur qualité et leur grade —, ceux qui en ont été les complices nécessaires, ceux qui les ont accomplis, en sorte que sans leur appui ils n'eussent pas été commis, et cela en vertu des canons 2343 § 3> 2334 n. 2, 2209 § 1, 2 et 3 du Code de Droit Canonique ; Ils ont encouru également les autres peines prévues par les saints canons, en fonction de leur responsabilité respective.


III

SACRÉE CONGRÉGATION DES RELIGIEUX

STATUTS DE L'OEUVRE PONTIFICALE DES VOCATIONS RELIGIEUSES

11 février 1

I. - Statuts I

L'OEuvre pontificale pour protéger et favoriser les vocations aux états de perfection est l'OEuvre insigne instituée par Sa Sainteté le Pape Pie XII par la lettre apostolique Cum Supremse, donnée motu proprio le 11 février 1935.


II

Cette OEuvre pontificale a son siège auprès de la Sacrée Congrégation des Religieux.

III

La fin que poursuit l'OEuvre pontificale est la suivante :

i° Elle veille tout d'abord à propager une connaissance exacte des états de perfection, de leur utilité, de leur excellence, comme l'exposent les plus récents documents pontificaux ;

20 Elle développe les oeuvres de piété, de pénitence et de charité pour obtenir de Dieu qu'il accorde de nombreuses et d'excellentes vocations aux états de perfection ;

30 Elle favorise l'accroissement des oeuvres érigées en chaque région pour les vocations religieuses et veille à ce qu'il en soit fondé là où il n'en existe pas.


IV

Peuvent être agrégés à l'OEuvre pontificale :

Tous les Ordres, Congrégations ou Sociétés assimilées, les Instituts séculiers soit d'hommes ou de femmes, les couvents et toutes les maisons religieuses, les Conseils de Supérieurs et de Supérieures majeurs comme il en existe actuellement en plusieurs pays, et toutes les oeuvres établies spécialement en vue de développer et aider les vocations religieuses.

A cette OEuvre encore peuvent être inscrits :

Les collèges ecclésiastiques et les associations catholiques, tous les fidèles, qu'ils appartiennent au clergé ou au laïcat, qui désirent se mettre au service d'une si grande OEuvre.

V L'OEuvre pontificale des vocations religieuses est placée sous la protection de la Sainte Famille de Nazareth qui offre à tous les états de perfection « un exemple de l'union efficace et suave de la vie contemplative avec la vie active » (Constitution apostolique Sponsa Christi) 2.

IL — Nonnes pour l'observance des statuts

Direction

L'éminentissime cardinal préfet de la Sacrée Congrégation des Religieux préside l'OEuvre pontificale des vocations religieuses ; le vice-président en est le secrétaire de ce même Dicastère.

L'OEuvre pontificale n'enlève rien à l'autonomie et à la légitime liberté de fait des oeuvres particulières, définies et régies par leurs propres lois.

Inscription

La demande d'agrégation ou d'inscription à l'OEuvre pontificale pour les états de perfection, les collèges ecclésiastiques et les autres institutions ou associations catholiques, ainsi que pour les oeuvres particulières de vocations religieuses, est faite par leurs supérieurs.

L'OEuvre pontificale, en faisant l'agrégation ou l'inscription, remet un diplôme aux sociétés et un certificat spécial aux personnes particulières.

Tous les membres inscrits doivent verser chaque année une modique cotisation.

Exercices de piété

Les pratiques suivantes sont vivement recommandées pour que Dieu daigne accorder d'excellentes vocations à chacun des états de perfection, ainsi que les secours nécessaires pour que ces mêmes vocations arrivent à une heureuse issue :

i° l'abstinence et le jeûne aux vigiles de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie et de Noël, à l'intention spéciale de l'OEuvre des vocations religieuses ;

20 les prières faites sans interruption par chacun des états de perfection, à tour de rôle ;

30 la célébration de la Journée des vocations religieuses par un pieux exercice approuvé par décret de la Sacrée Congrégation des Rites et doté d'indulgences particulières accordées par la Sacrée Pénitencerie apostolique ;

4° la célébration de la Journée d'offrande, au cours de laquelle les malades offriront leurs souffrances et angoisses pour les vocations religieuses, en union avec le Sang très précieux de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Activités de l'OEuvre pontificale L'OEuvre pontificale devra :

a0 veiller à l'impression et à la diffusion d'écrits, en vue de faire connaître de plus en plus et estimer davantage la dignité et l'utilité de la vocation religieuse.;

20 engager les prêtres à profiter de toutes les occasions pour traiter ce sujet (par exemple : prédications de Carême, retraites, neuvaines, catéchèses pour adultes, etc.) ;

30 exhorter les fidèles à étudier aussi bien les documents émanés du Saint-Siège que les écrits des Pères et des pieux auteurs concernant les états de perfection évangélique et la vie religieuse ;

40 encourager chez les enfants et jeunes des deux sexes, confiés à quelque titre que ce soit aux membres des états de perfection, l'estime de la vie religieuse et entretenir l'intime désir de la perfection chrétienne ;

50 organiser des congrès au cours desquels sera traité ce sujet, ou veiller au moins à ce que, même en d'autres congrès, il y ait un exposé sur la vie religieuse ;

6° entretenir des liens et bons rapports avec les Ordres, Congrégations, Sociétés et Instituts agrégés. Aider, promouvoir et coordonner entre elles les oeuvres particulières et autres initiatives utiles, en leur offrant l'aide la plus apte pour la réalisation de la fin qu'elles poursuivent. On adressera à l'OEuvre pontificale des rapports brefs, clairs et substantiels sur tout ce qui aura été fait et réalisé.

Jours de fête

Les principales fêtes de l'OEuvre pontificale seront : i° la fête de la Sainte Famille, lé dimanche dans l'octave de l'Epiphanie ;

2° la fête de tous les saints fondateurs ; 3° la fête de saint Pierre et de saint Paul, le 29 juin ; 4° la fête onomastique du Souverain Pontife, Supérieur suprême de tous les états de perfection.


AVIS POUR LES RELIGIEUX D'EUROPE FORCÉS PAR LE MALHEUR DES TEMPS A VIVRE HORS DE LEURS COUVENTS

10 juillet1

La présente Sacrée Congrégation, autant que le permettent les circonstances, témoigne toujours un intérêt spécial aux religieux, particulièrement aux prêtres et aux religieuses qui en quelques contrées de l'Europe se trouvent dans des conditions pénibles de vie.

Cette Sacrée Congrégation n'ignore pas les difficultés et les peines auxquelles sont exposés chaque jour ces religieux et elle désire manifester à chacune de ces âmes consacrées à Dieu ses sentiments de compassion, les encourager et les fortifier dans la fidélité à leur sainte vocation qui les voue au service de Dieu.

Un bon nombre de ces religieux et religieuses sont forcés, dans les circonstances actuelles, à demeurer malgré eux hors de leur couvent et à exercer leurs oeuvres en des situations qui ne leur sont nullement propices. Ils éprouveront donc, sans aucun doute, quelque consolation s'ils se rendent compte que l'Eglise ne les tient pas pour des religieux séparés de leur institut ou pour des exclaustrés, mais seulement pour des religieux légitimement absents de leur couvent.

Que ces religieux se souviennent donc que, du fait de leur légitime absence, ils jouissent de tous les droits et privilèges que leur vaut la profession religieuse. En retour, ils sont toujours astreints à l'observance de leurs saints voeux et soumis à leurs règles, dans la mesure où elles peuvent se concilier avec la situation actuelle et peuvent être observées par eux sans grave inconvénient.

L'Eglise souhaite qu'ils puissent revenir aux habitudes de la vie commune et à l'exercice normal de leur saint ministère, comme eux-mêmes le désirent, et elle demande la paix et la tranquillité de l'ordre pour ses fils qui supportent de si graves difficultés.

Qu'ils aient soin, dans la mesure où leur situation actuelle le permet, de garder une entière liaison avec leur institut respectif et qu'ils restent, comme des fils, dans la dépendance des Ordinaires des lieux.

Qu'ils aillent trouver, chaque fois qu'ils en ont l'occasion, avec liberté de coeur leurs évêques et leurs supérieurs pour leur exposer leurs difficultés et leurs besoins avec la confiance que ceux-ci les aideront dans la mesure de leur pouvoir.

Par ailleurs, la présente Sacrée Congrégation témoignera la plus grande reconnaissance aux Excellentissimes Ordinaires des lieux si, avec ce zèle apostolique qui les distingue et la conscience de leur charge en de telles conjonctures, ils apportent un secours immédiat à ces religieux, hommes ou femmes, et leur consacrent un soin particulier, surtout si ceux-ci ou celles-ci ne peuvent s'approcher de leurs supérieurs.

Cette union des âmes, cette mutuelle confiance et cette bienveillance chrétienne et sacerdotale feront beaucoup pour soulager les peines dont les religieux sont maintenant affligés et elles leur apporteront de nouvelles forces nécessaires dans leurs difficultés pour garder fidèlement leurs voeux de religion et persévérer, comme des victimes, dans leur offrande continuelle à Dieu. Ce don de leur vie constitue la mission principale de l'état religieux. Les circonstances temporelles ne peuvent y faire obstacle. Enfin, ce don mérite à l'Eglise universelle d'immenses trésors de grâces célestes.

Valerius Card. Valeri.


SACRÉE CONGRÉGATION DES RITES

DÉCRET PROROGEANT LA CÉLÉBRATION FACULTATIVE DE LA VIGILE PASCALE

15 janvier 1

La célébration restaurée de la vigile pascale, proposée de façon facultative au jugement des Ordinaires des lieux, et concédée par le décret du 12 janvier 1952, est, eu égard aux circonstances particulières, prorogée d'une année par décision de Sa Sainteté le Pape Pie XII.

Nonobstant toutes choses contraires.


DÉCRET «CUM HAC NOSTRA AETATE » POUR RAMENER LES RUBRIQUES A UNE FORME PLUS SIMPLE

23 mars 2

Comme à notre époque, les prêtres, ceux surtout qui prennent soin des âmes, sont chargés, de jour en jour, de devoirs nouveaux et variés d'apostolat, de sorte qu'ils peuvent difficilement s'appliquer à la récitation de l'office divin avec la tranquillité d'esprit requise, quelques Ordinaires des lieux ont adressé des instantes demandes au Saint-Siège pour qu'il veuille bien remédier à cette difficulté et qu'au moins l'abondant appareil des rubriques soit réduit à une forme plus simple.

Le Souverain Pontife Pie XII, en raison de sa sollicitude et de sa charge pastorale, a remis l'examen de cette question à une Commission spéciale d'experts à qui a été confiée l'étude d'une réorganisation générale


S. CONGRÉGATION DES RITES

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liturgique. Après un examen approfondi de la question, ils furent d'avis que les rubriques en vigueur devaient être réduites à des règles plus simples, de manière pourtant qu'elles puissent être mises en pratique tout en gardant les livres liturgiques tels qu'ils sont, en attendant que d'autres mesures soient prises.

Son Em. le cardinal préfet de la Sacrée Congrégation des Rites ayant fait un rapport détaillé de tous ces travaux au Souverain Pontife, Sa Sainteté a daigné approuver la disposition suivante des rubriques et ordonné de la publier, de manière cependant que ce qui est prescrit dans le présent décret entre en vigueur au premier janvier de l'année 1956.

Cependant, les éditeurs pontificaux des livres liturgiques veilleront à ne rien innover dans les nouvelles éditions du Bréviaire et du Missel romain qu'ils pourraient avoir à préparer.

Nonobstant toutes choses contraires, quelles qu'elles soient.

Tit. I. — Règles générales

1. Les prescriptions qui suivent concernent le rite romain ; tout ce qui n'est pas mentionné ici expressément est censé ne pas changer.

2. Le mot calendrier désigne tant le calendrier en usage dans l'Eglise universelle que les calendriers particuliers.

3. Les règles qui suivent doivent être observées dans la récitation soit publique, soit privée de l'office divin, à moins qu'il soit expressément stipulé autrement.

4. Tous les induits particuliers et les coutumes même dignes de mention spéciale qui seraient en opposition avec ces prescriptions sont censés être expressément révoqués.

Tit. IL — Variation dans le calendrier

1. Le degré et rite semi-double est supprimé.

2. Les jours liturgiques qui sont actuellement inscrits au calendrier sous le rite semi-double sont célébrés sous le rite simple, excepté la vigile de la Pentecôte qui est élevée au rite double.

a) Les dimanches.

3. Les dimanches de l'A vent et du Carême, et les autres jusqu'au dimanche in Albis, ainsi que le dimanche de la Pentecôte sont célébrés sous le rite double de première classe et ont le pas sur toutes les autres fêtes tant en occurence qu'en concurrence.

4. Si des fêtes de première classe viennent à coïncider avec les deuxième, troisième, quatrième dimanches de l'Avent, les messes de la fête sont permises, excepté pour la messe conventuelle.

5. Les dimanches qui jusque maintenant étaient célébrés sous le rite semi-double sont élevés au rite double ; toutefois, les antiennes ne sont pas doublées.

6. L'office et la messe d'un dimanche empêché ne sont ni anticipés ni reportés.

7. Si une fête d'un titre ou d'un mystère de Notre-Seigneur coïncide avec un dimanche de l'année, la fête elle-même remplace le dimanche dont on ne fait que mémoire.

b) Les vigiles.

8. Les vigiles privilégiées sont : la vigile de Noël et la vigile de la Pentecôte.

9. Les vigiles communes sont : les vigiles des fêtes de l'Ascension de Notre-Seigneur, de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie,. de saint Jean-Baptiste, de saint Pierre et saint Paul, de saint Laurent. Toutes les autres vigiles, même celles qui sont inscrites dans les calendriers particuliers, sont supprimées.

10. Les vigiles communes qui surviennent un dimanche ne sont pas anticipées, mais omises.

c) Les octaves.

11. On ne célèbre que les octaves de Noël, de Pâques et de la Pentecôte, toutes les autres, soit dans le calendrier universel, soit dans les calendriers particuliers, étant supprimées.

12. Les jours pendant les octaves de Pâques et de la Pentecôte sont élevés au rite double, ils passent avant n'importe quelle autre fête et n'admettent pas de mémoires.

13. Les jours pendant l'octave de Noël, bien qu'ils soient élevés au rite double, se célèbrent comme maintenant.

14. Les jours du 2 au 5 janvier, sauf si une fête survient, sont de la férié courante, de rite simple. A l'office, les antiennes et les psaumes pour toutes les Heures et le verset du Nocturne sont ceux du jour de la semaine, comme dans le psautier ; tout le reste est dit comme au premier janvier, excepté les leçons qui sont celles de la Sainte Ecriture prévues pour ce jour, avec leurs répons, et on dit le Te Deum. La conclusion des hymnes et le verset du répons bref de prime sont dits comme à Noël. On dit la messe comme au premier janvier, sans Credo ni Communicantes propre.

Les messes basses tant votives que messes quotidiennes des défunts sont prohibées.

15. Les jours du 7 au 12 janvier, l'octave de l'Epiphanie étant supprimée, deviennent des fériés ordinaires [pet annum] (rite simple). A l'office, les antiennes et les psaumes pour toutes les Heures et le verset du Nocturne sont ceux du jour courant de la semaine, comme dans le psautier ; le reste comme dans la fête de l'Epiphanie, excepté les leçons qui sont celles de l'Ecriture Sainte prévues pour ce jour, avec leurs répons, et on dit le Te Deum. La conclusion des hymnes et le verset à prime sont de l'Epiphanie. Messe de l'Epiphanie, sans Credo ni Communicantes propre.

Sont prohibées les messes basses tant votives que messes quotidiennes des défunts.

16. Le 13 janvier, on fait la commémoraison du baptême de Notre-Seigneur sous le rite double majeur ; on dit l'office et la messe comme maintenant au jour octave de l'Epiphanie.

Mais si la commémoraison du baptême de Notre-Seigneur survient un dimanche, on célèbre alors la fête de la Sainte Famille sans aucune mémoire. La samedi précédent, on lit le commencement de la première épître aux Corinthiens.

17. Les jours depuis l'Ascension de Notre-Seigneur jusqu'à la vigile de la Pentecôte exclusivement deviennent des fériés du temps pascal (rite simple). A l'office, les antiennes et les psaumes pour toutes les Heures et le verset du Nocturne sont ceux du jour de la semaine, comme dans le psautier ; tout le reste comme à la fête de l'Ascension de Notre-Seigneur, sauf les leçons qui sont celles de la Sainte Ecriture prévues pour ce jour, avec ses répons. La conclusion des hymnes et le verset de prime sont de la fête de l'Ascension ; la messe est de cette fête, sans Credo ni Communicantes propre.

Sont interdites les messes basses tant votives que messes quotidiennes des défunts.

Rien ne doit être changé à la vigile de la Pentecôte.

18. Les jours de l'octave supprimée de la Fête-Dieu et également de l'octave supprimée du Sacré-Coeur de Jésus deviennent des fériés ordinaires [per annum].

19. Les dimanches marqués auparavant dans les octaves de l'Ascension, de la Fête-Dieu et du Sacré-Coeur de Jésus, l'office est dit comme actuellement.

d) Les fêtes des saints.

20. Les fêtes des saints célébrées jusqu'ici sous le rite semi-double sont considérées comme des fêtes simples.

21. Les fêtes des saints célébrées jusqu'ici sous le rite simple sont réduites à leur mémoire, sans leçon historique.

22. Au fériés du Carême et de la Passion, du mercredi des Cendres jusqu'au samedi avant le dimanche des Rameaux, quand quelque fête survient qui n'est pas de première ou de seconde classe, tant l'office (pour la récitation privée) que la messe peuvent être dits de la férié ou de la fête.

Tit. III. — Des Mémoires

1. Ce qui est dit ici des mémoires vaut pour l'office comme pour la messe, tant en occurence qu'en concurrence.

2. Les mémoires qui ne doivent jamais être omises et qui passent absolument avant toute autre sont celles :

a) de n'importe quel dimanche ;

b) d'une fête de première classe ;

c) des fériés de Carême et de l'A vent ;

d) des fériés et samedi des Quatre-Temps de septembre ;

e) des litanies majeures.

3. Les autres mémoires qui peuvent survenir sont admises si elles ne dépassent pas le nombre trois des oraisons.

4. Outre les mémoires mentionnées au numéro 2 et après elles, la disposition des mémoires est la suivante :

a) Les dimanches de première classe, les fêtes de première classe, les fériés et vigiles privilégiées, et, de plus, aux messes chantées et messes votives solennelles, aucune mémoire n'est admise.

b) Les fêtes de seconde classe et les autres dimanches, une seule mémoire est admise seulement.

c) Tous les autres jours, soit de fête, soit de férié, deux mémoires seulement sont admises.

5. Les fêtes dont on fait mémoire ne comportent plus : a) à l'office, le verset propre au répons bref de prime, et la doxologie propre aux hymnes, excepté les jours dont il est question au Tit. II, nos 14-17 ; b) à la messe, le Credo et la Préface propre.

Tit. IV. — Variations dans le Bréviaire

a) Début et fin des Heures.

1. Les Heures canoniales, dans la récitation tant privée que publique, le Pater, l'Ave et, là où il suit, le Credo étant omis, commencent immédiatement, de la manière suivante :

Matines : au verset Domine labia mea aperies.

Laudes, les Petites Heures et Vêpres : au verset Dews in adjutorium. Compiles : au verset Jube domne benedicere.

2. Dans l'office du Saint Triduum et dans l'office des défunts, toutes les Heures, le Pater, l'Ave et, là où il suit, le Credo étant omis, commencent comme l'indique le Bréviaire.

3. De même, les Heures canoniales, en récitation tant publique que privée, se terminent de la manière suivante :

Matines (en récitation privée), Laudes, Tierce, Sexte, None et Vêpres : par le verset Fidelium animée.

Prime : par la bénédiction Dominus nos benedicat. Complies : par la bénédiction Benedicat et custodiat.

b) Conclusion de l'office.

4. L'ensemble quotidien de l'office divin se termine après Complies par l'antienne habituelle de la Bienheureuse Vierge Marie et le verset Divinum auxilium.

L'induit et les indulgences accordés pour la récitation de la prière Sacrosanctoe sont attachés à cette même antienne finale.

c) Pour quelques parties de l'office.

5. Les hymnes propres de certains saints assignées à certaines Heures ne sont pas transférées. Dans l'hymne Jsfe Confessor, on ne change jamais le troisième vers qui sera toujours : Meruit supremos laudis honores.

6. Les antiennes à Magnificat des fériés du temps de la Septuagésime qui seraient omises ne sont pas reprises.

7. Les prières fériales ne sont dites qu'aux Vêpres et aux Laudes de l'office férial des mercredi et vendredi du temps de l'Avent, du Carême et de la Passion, et les mercredi, vendredi et samedi des Quatre-Temps, excepté pendant l'octave de la Pentecôte, quand on fait l'office de la férié.

8. Toutes les autres prières sont omises.

9. Le suffrage des saints et la mémoire de la Croix sont omis.

10. On ne récite le symbole de saint Athanase qu'à la fête de la Très Sainte Trinité.

à) Autres variations.

11. Les premières Vêpres (soit entières, soit à partir du Capitule, soit sous forme de mémoire) n'appartiennent qu'aux fêtes de première et de seconde classes, et aux dimanches.

12. Pour chaque partie de l'office, il faut observer ce qui suit :

a) Les dimanches et fêtes de première classe, rien à changer.

b) Aux fêtes de seconde classe et aux fêtes doubles de Notre-Sei-gneur et de la Bienheureuse Vierge Marie, à Matines, Laudes et Vêpres, l'office se fait comme dans le propre et le commun ; pour les Petites Heures, comme dans le psautier pour la férié courante et au propre ; les Complies sont du dimanche.

c) Aux autres fêtes, vigiles et fériés, pour toutes les Heures, l'office se fait comme dans le psautier et dans le propre, à moins qu'à Matines, à Laudes et à Vêpres il n'y ait des antiennes et des psaumes spécialement assignés.

13. Les leçons de la Sainte Ecriture du jour, avec leurs répons, si elles ne peuvent être dites au jour marqué, sont omises, même s'il s'agit des débuts [initiis] des Livres.

14. Aux fêtes des saints, les leçons du premier nocturne, s'il n'y en a pas de propres assignées, sont prises dans la Sainte Ecriture du jour : à défaut de ces dernières, elles sont prises au Commun.

Tit. V. — Variations dans le Missel

a) Les oraisons.

1. Les oraisons assignées pour la diversité des temps sont supprimées.

2. Aux messes votives des défunts, si elles sont chantées, on ne dit qu'une seule oraison ; si elles sont célébrées sans chant, on peut dire trois oraisons.

3. L'oraison Fidelium prescrite jusqu'ici pour la première férié libre de chaque mois, ou le lundi de chaque semaine, est supprimée. Au choeur, pour ces fériés, la messe conventuelle est dite selon les rubriques.

4. Les collectes simplement impérées par l'Ordinaire sont omises comme il est prévu dans les rubriques jusqu'ici en vigueur ; elles le sont, de plus, tous les dimanches et chaque fois que la messe est chantée et, enfin, lorsque trois oraisons sont déjà prévues par les rubriques.

b) Quelques autres variations.

5. Aux fériés ordinaires [per annum], si on doit faire mémoire de quelque saint, on peut dire la messe, au gré du célébrant, soit de la férié, soit de la fête du saint commémoré.

6. Aux messes des défunts, la séquence Dies iroe peut être omise, à moins qu'il s'agisse du jour de la mort ou de la sépulture, en présence du cadavre, ou même, pour une cause raisonnable, en son absence, et du jour de la Commémoraison de tous les fidèles trépassés. Ce dernier jour, la séquence n'est dite qu'une fois, à savoir à la messe principale, sinon à la première messe.

7. Le Credo est dit seulement les dimanches et fêtes de première classe, aux fêtes de Notre-Seigneur et de la Bienheureuse Vierge Marie, aux fêtes du jour natal [nataliciis] des apôtres et évangélistes, et des Docteurs de l'Eglise universelle, et dans les messes votives solennelles chantées.

8. On dit la Préface propre à chaque messe ; à son défaut, on dit la Préface du temps, sinon la Préface commune.

9. On prend toujours pour dernier Evangile, à chaque messe, le début de l'Evangile de saint Jean, excepté à la troisième messe de Noël et à la messe du dimanche des Rameaux.


PieXII 1955 - DIFFERENTS GENRES DE LA MUSIQUE SACREE