Pie XII 1958



DOCUMENTS PONTIFICAUX

1958

de Sa Saintete PIE XII



DOCUMENTS PONTIFICAUX
de Sa Sainteté PIE XII

1958



réunis et présentés par

Mgr SIMON DELACROIX



EDITIONS SAINT-AUGUSTIN SAINT-MAURICE (Suisse)

IMPRIMATUR



Seduni, die 2ça Novembris 1959 Jos. BAYARD Vic. gén.



Tous droits réservés


PRÉFACE DE SON ÉMINENCE LE CARDINAL MONTINI, ARCHEVÊQUE DE MILAN



Voici le volume final des discours du Pape Pie XII. Sa voix s'éteint en ces pages. Elles sont bien l'écho des paroles qu'il n'a cessé de prononcer jusqu'aux dernières heures de sa vie : le discours final est du dimanche 4 octobre 1958, et il mourait à l'aube du vendredi g octobre. A vrai dire, ce discours n'était pas le dernier, car dans les papiers de l'auguste défunt on trouva d'autres allocutions entièrement préparées : telle l'admirable exhortation au clergé, qui comme un suprême adieu, clôt la collection de la grande oeuvre oratoire de Pie XII.

Nous n'entendrons plus cette voix très chère, au ton toujours clair et noble, un peu déclamatoire, un peu soutenue, s'appuyant volontiers sur les voyelles, sans être ni trop sonore, ni trop aiguë ; voix de quelqu'un qui lit plus que de quelqu'un qui parle ; voix toujours empreinte de ce sérieux et de cette force qui laissent transparaître l'autorité consciente et vigilante de qui exerce une charge en en pesant toutes les responsabilités. Nous n'entendrons plus ces discours qui pour chaque auditoire, sujet ou événement trouvaient toujours le mot juste et précis, le ton paternel et courtois. La longue fatigue de son ministère de Docteur prend fin avec les documents présentés dans ce livre.

Ce dernier volume suscite de nombreuses pensées, invite à dresser un bilan. L'héritage oratoire de Pie XII est sans conteste le plus riche qu'un Pape ait jamais laissé à l'Eglise : aucun Pontife n'a tant parlé, aucun n'a soigné et fixé comme lui la forme de sa pensée, aucun n'a abordé et traité autant de sujets. Ce n'est pas moins de vingt volumes que Pie XII remet au patrimoine doctrinal et littéraire de l'Eglise : vingt volumes pour vingt ans de Pontificat. A quoi l'on peut ajouter les discours que l'auguste orateur a prononcés avant d'être Pape, comme Nonce apostolique en Allemagne et comme Secrétaire d'Etat. C'est donc un héritage imposant qui se trouve ainsi versé au trésor doctrinal de la culture catholique et qui constituera une réserve incomparable de sagesse chrétienne et moderne.

Une richesse sans précédent : c'est bien l'aspect qui frappera spontanément quiconque voudrait, d'une façon ou d'une autre, évaluer cette impressionnante somme de pensée et de parole. Cette richesse n'est pas seulement religieuse. Que tout ce qu'un Pape peut dire ou faire se rapporte à la religion, rien de plus facile à supposer ; rien de plus facile aussi à vérifier dans les faits. Il ne pourrait d'ailleurs en être autrement. Mais ici la religion n'est presque jamais traitée ex professo, c'est-à-dire directement pour soi seule. Même les documents dont la matière est plus explicitement religieuse, comme les discours prononcés à l'occasion de fêtes ou de mystères religieux, ou comme les prières qu'il a composées, se réfèrent par leur sujet, davantage aux choses humaines et terrestres qu'au monde divin et céleste. Pie XII ne fait pas de la théologie au sens propre du mot ; il ne fait pas davantage de la mystique ; rarement il s'abandonne à l'émotion religieuse, et cela arrive-t-il, que l'attention est encore plus attirée par la trame choisie des mots que par le caractère ineffable de la pensée. Pie XII cherche d'ordinaire ses développements dans une tout autre direction. Son regard se porte sur les réalités humaines et terrestres ; c'est à elles qu'il prête son attention, c'est sur elles que s'exercent son érudition et sa merveilleuse souplesse d'esprit ; puis à partir d'elles, il établit des rapports avec les réalités divines et chrétiennes. Son oeuvre est comme un pont, dont le gros travail est dans le pilier qui touche la terre, et qui s'élance ensuite, rapide et sûr, vers le pilier qui est dans le ciel ; ou si l'on veut, c'est bien du ciel qu'il descend, comme de son vrai point d'appui, mais tout l'effort de construction se situe du côté de la terre. Voilà me semble-t-il le côté caractéristique de la pensée du Pape.



En effet, dans les différents sujets que les contacts de sa vie de Pape avec le monde lui ont demandé d'aborder, nous trouverons chez Pie XII le souci constant de s'exprimer, parfois avec des mots très simples, le plus souvent dans un langage volontairement technique et scientifique, mais toujours en des termes d'une exquise précision. Et c'est le monde entier, on peut bien le dire, qui a passé devant lui.



Vingt ans de Pontificat et un conflit mondial au centre de cette mission souveraine, puis la ferveur d'une Année sainte avec son cortège incessant de pèlerins et de touristes, avec ce besoin d'échanges nationaux et internationaux qui caractérise l'après-guerre : le regard de Pie XII a pu voir ainsi défiler, interminable et variée, la procession de ses contemporains. Et le Pape n'a pas fait que regarder, il a engagé le dialogue ; mieux, il a prodigué sa parole de Père et de Maître. C'est même dans cette as-somption que le Vicaire du Christ a voulu faire par ses discours, de toutes les formes de la vie moderne, que réside l'originalité de son oeuvre et comme le trait dominant de son histoire. Le catholicisme s'y fait tout proche, il s'incarne dans notre temps ; on y retrouve ce climat de sympathie concrète et agissante que le christianisme a toujours entretenu, au cours de son histoire, pour les expériences vécues, pour les civilisations qu'il a rencontrées ; sympathie qui doit se faire toute à tous, qui n'a pas de peine à se montrer universelle et toujours présente, révélant ainsi les meilleures qualités de l'humanisme catholique. D'aucuns ont peut-être trouvé exagéré et inutile que Pie XII poussât si loin la sympathie : il lui plut en effet de faire voir aux spécialistes reçus en audience, qu'il connaissait leur propre vocabulaire, qu'il était au courant de leurs questions et problèmes particuliers, qu'il était au fait de la dernière expérience et de la plus récente conclusion scientifique. On n'attendait pas tant du Pape, mais Pie XII eut l'honnête ambition, et il s'en fit un devoir, d'épouser réellement les préoccupations de ceux auxquels il s'adressait : c'est pourquoi derrière chacun de ses discours se profilent de savantes conversations et des lectures scientifiques, derrière chaque page apparaît l'étude de première main, patiente et réfléchie.



Le magistère spirituel pénétrait ainsi tout le savoir naturel et profane. A elle seule, cette pénétration est déjà quelque chose de merveilleux. Car elle écarta de ce magistère le soupçon, toujours renaissant dans le monde de la culture moderne, d'information insuffisante, de science périmée, de dogmatisme à hase de préjugés. Elle fit la preuve une fois de plus de la capacité et comme de la joie qu'a la pensée catholique d'engager le dialogue avec la pensée profane. Elle jeta le pont, comme nous venons de le dire, entre les deux pensées. Elle redonna aux catégories fixes d'une doctrine tout en déductions et en arguments d'autorité, comme l'est par nature la Religion révélée, le merveilleux pouvoir de se dilater et d'embrasser, au point de convergence de l'unique vérité, les multiples recherches expérimentales et inductives du savoir profane. Cet effort fut pour Pie XII un vrai travail missionnaire, une fatigue pastorale qui révèle bien quelle conscience il eut de la mission de lumière et de salut, attachée à sa charge apostolique.



Cet effort aussi ne fut pas dû seulement au caractère profond et culturel du grand oeuvre accompli, mais encore, on le comprendra bien, à son exécution pratique. Pie XII n'avait pas la parole facile. Il étudiait par contre et il écrivait aisément, tâches auxquelles il vouait tous ses soins. On a pu dire justement que pour lui les discours étaient à la fois un tourment et une joie. Tourment en effet que de les concevoir, d'en assurer la documentation, de les rédiger et, jusqu'aux dernières années au moins, de les apprendre par coeur. (Sa mémoire prodigieuse mériterait à elle seule toute une étude !) Il avait la hantise de la précision : il ne faisait aucune citation sans la vérifier personnellement à la source la plus autorisée. Il poussait jusqu'au scrupule la pureté de la langue : les dictionnaires lui étaient toujours à portée de main et il les consultait sans cesse. Il avait aussi le culte des grands auteurs, dont il admirait volontiers les oeuvres littéraires et le talent oratoire ; il permettait qu'à leur haute école son esprit vibrât au rythme âe leurs immortelles paroles. Il préférait les classiques et aimait, pourvu qu'elles fussent mesurées, les expressions fortes et géniales des écrivains célèbres. Il s'employait ensuite avec patience et minutie à rédiger et à corriger son texte, choisissant, limant, perfectionnant le mot, la phrase, et cela souvent jusqu'à la dernière minute où il allait prononcer un discours. Il avait enfin le souci de revoir personnellement les épreuves d'imprimerie ; pour ce dernier travail, auquel il apportait un soin méticuleux, il ne se fiait qu'à soi. On comprend dès lors pourquoi pareille tâche fut son tourment quotidien, pendant vingt ans.

Mais au fond, comme il arrive dans les passions authentiques, ce qui lui causait tant de tourment était aussi sa joie. Un discours bien écrit, bien prononcé, bien imprimé était pour lui la meilleure des satisfactions. C'est en cette forme d'activité qu'il consumait son ardeur au travail ; c'est par elle qu'il accomplissait sa charge apostolique, dans la manière la plus authentique pour lui et la plus personnelle ; c'est par elle encore qu'il s'imposait à l'Eglise, au monde, à l'histoire ; c'est elle enfin qui prit la bonne part de son temps et de ses forces.

Et c'est pourquoi, à la lecture de Pie XII, notre esprit est plein d'admiration pour sa sagesse, mais l'émotion n'est pas moindre qui fait vibrer notre coeur pour sa charité, car ses discours ne nous rapportent pas seulement ce qu'il a dit, mais ils nous montrent aussi qui il fut.



t JEAN-BAPTISTE, cardinal MONTINI Archevêque de Milan




INTRODUCTION



S. S. Pie XII aura donné au monde l'exemple héroïque de la fidélité au devoir d'état et d'une consécration totale à la tâche qu'il s'était assignée. Jusqu'à la veille de sa mort, il aura gardé le souci de parler au monde et aura travaillé pour l'éclairer.

Vingt années de pontificat, vingt volumes lourds de quelque vingt encycliques et de plus de quatre mille discours, allocutions et radio-messages. Pour un homme assailli de tant de soucis accablants et dont ses collaborateurs les plus intimes assurent qu'il n'était point doué de la facilité de la parole... quel exemple !

Malgré la fatigue et en dépit des conseils des médecins et de son entourage, il aura reçu, sans se lasser, tous ceux et celles qui viennent à lui : religieuses assistantes (document i), femmes (80) et jeunes filles de l'Action catholique italienne (86), des hôteliers bavarois (3) et les membres de la noblesse romaine (4), des chefs d'entreprises de l'industrie chimique (s) et les professeurs et élèves de YAngelicum (6), les gens de maison (7, 46) et les représentants de familles nombreuses (8), les étudiants de toutes nations et les supérieurs généraux des ordres et instituts religieux (13), les artisans (15) et les curés et prédicateurs de Carême de Rome (16).

Il accueille avec le même sourire riche d'authentique bonté les artistes de la Comédie Française (18) et les cheminots italiens (19), les paysans des Marches (27) et les ouvriers de la chaussure (29), des anciens combattants (30) à qui il parle de la mort, espérance du chrétien, et des jeunes gens à qui il chante le « nouveau printemps de l'histoire » (26), les parlementaires d'Islande (34) et les dirigeants de la « Lufthansa » (35), des orphelins (49) et les membres de Y Académie de France à Rome (50), des ouvriers (51, 54) et des industriels (52), les spécialistes du thorax (56) et les membres du N. A. T. O. (57), des médecins (66, 78) et des agents d'affaires (72).

Pour le voir et pour recevoir son enseignement, àe nombreux congres internationaux, aux objets les plus divers, choisissent Rome pour lieu de leurs assises : le 13" Congrès international de psychologie appliquée, 10 avril (38) ; le Congrès international d'études sur le mona-chisme oriental, 11 avril (40) ; le Symposium international sur les radiations ionisantes, 15 avril (42) ; la çe réunion de la Commission internationale pour l'irrigation et le drainage, 8 mai (55) ; la ire Conférence mondiale catholique de la santé, 27 juillet (go) ; le Congrès biblique international, 28 juillet (gi) ; le 2e Congrès international du Tiers Ordre de Saint Dominique, 2g août (gg) ; le 7e Congrès international pour la transfusion du sang, 5 septembre (100) ; le 7e Congrès international d'archéologie classique, 7 septembre (toi) ; le 3e Congrès international des officiers judiciaires, 8 septembre (102) ; le 1er Congrès international de neuropsychopharmacologie, 9 septembre (105) ; le 7e Congrès international d'hématologie, 12 septembre (107).

Douze autres congrès internationaux lui demandent ses directives : les Journées internationales d'études sur le cinéma (63) ; le Congrès mondial de la famille (67) ; le pèlerinage militaire international de Lourdes (68) ; le 23e Congrès de Pax Romana, ai août (94) et les Journées internationales catholiques de Bruxelles, 15 août (95) ; la 3e Assemblée générale de l'Office international de l'enseignement catholique, 14 septembre (108) ; le 10e Congrès mariai international de Lourdes, 17 septembre (10g) ; le 12e Congrès international de philosophie, 21 septembre (111); le 17e Congrès international d'apiculture, 22 septembre (112) ; le 7e Congrès international de l'industrie du gaz, 28 septembre, (155) ; le 3e Congrès international du notariat latin, 5 octobre (120) qui entendit le dernier de ses discours. Vingt-quatre congrès, c'est une large part de l'activité scientifique internationale qui gravite autour de sa personne et cherche à bénéficier de sa science et de sa sagesse jamais en défaut.

Aussi bien, les problèmes internationaux ne cessent de retenir son attention : le contrôle des naissances et le surpeuplement (8, 107) ; Y émigration (7g) ; les réfugiés (g7) ; la collaboration entre les différentes classes de la société (103), pour ne citer que les principaux.

Deux encycliques ont rappelé au monde les détresses de l'Eglise persécutée : le 2g juin, l'encyclique Ad Apostolorum Principis sur les épreuves de Chine (77) et, le 14 juillet, l'encyclique Meminisse juvat, prescrivant des prières pour la paix du monde et la liberté de l'Eglise (87). Deux autres documents dont le retentissement fut moindre sont appelés cependant à exercer sur la vie de l'Eglise une influence considérable : la constitution apostolique Ad uberrima (3 juin) pour l'érection d'un Institut pontifical de pastorale (64) et l'instruction De musica sacra sur la musique sacrée et la liturgie, publiée par la Sacrée Congrégation des Rites le 3 septembre (PP 624-652).

Les radiomessages lui permettent d'adresser, à Pâques, au monde entier, des paroles dont le retentissement ne sera jamais trop grand (37) et de s'associer aux souffrances et aux joies des nations catholiques. Cette année, Pie XII, qui vient de déclarer sainte Claire patronne de la télévision, innove encore en adressant un triple radiomessage aux religieuses cloîtrées du monde entier sur la vie contemplative qu'elles doivent connaître (iç juillet), aimer (26 juillet) et vivre, (2 août) (88).

Les grands thèmes de son enseignement demeurent les mêmes : le respect de la personne humaine (38 et 103) ; la prière et la fraternité entre les hommes, la paix qui font l'objet de si nombreuses allusions et pressantes recommandations qu'il est impossible de les compter.

Il prône aussi l'Action catholique, tout en soulignant depuis le IIe Congrès de l'apostolat des laïcs qu'elle n'est pas « l'unique action des catholiques » ni « l'unique méthode efficace pour la formation d'âmes » et qu'elle postule aussi l'action de tous les catholiques et de tous les chrétiens. L'école chrétienne, « vivante école de formation humaine et chrétienne complète », demeure l'une de ses grandes préoccupations ; il en affirme le « caractère primordial », redit que l'Etat n'a pas le droit d'imposer aux familles un type déterminé d'éducation et, soucieux que justice soit rendue en ce domaine — comme en d'autres — au rôle joué par l'Eglise, il rappelle à ceux qui l'oublient trop aisément que l'Eglise « construisait des écoles et ouvrait des universités quand les ancêtres de ses détracteurs présents étaient bien loin de s'occuper de l'éducation du peuple » (1).

Par-dessus tout, préoccupé plus que nul autre de ses prédécesseurs de tout instaurer dans le Christ, il ne cesse de proclamer que Dieu seul est le grand ordonnateur de ce monde, que seul le Christ est la lumière de ce monde nouveau qui se cherche à tâtons dans la nuit et que l'Eglise, à sa suite, dépositaire et dispensatrice de cette lumière, est là pour aider les hommes à conquérir cette plénitude de vie que lui offrent les découvertes de la science et de la technique. Il redit la bienfaisance trop méconnue de son action sur les sociétés. « C'est une lumière de Dieu allumée sur le monde que la vigilance attentive de l'Eglise sur les doctrines et son assiduité à répandre et à défendre la vérité, sa prudence sans hâte à l'égard des nouveautés et des révolutions, son impartialité dans les contestations entre classes et entre nations, son inflexibilité à défendre les droits de chacun, son intrépidité en face des ennemis de Dieu et de la société » (37). Cette sagesse fait de l'Eglise la mère et la maîtresse de vie pour les peuples comme pour les individus qui aspirent légitimement à réaliser une « plénitude de vie : c'est là l'idéal dont l'Eglise a toujours inspiré son action dans le monde. Elle veut que la vie des peuples, non moins que des individus, se développe dans l'ordre de ses éléments multiples, sans exclusion d'aucune valeur authentique et sans préférences unilatérales au détriment des autres. Elle ne craint pas le progrès et la modernité. Tout peut et doit concourir à édifier la cité chrétienne : religion et science, technique et économie, travail, culture et art » (15). Car « le vrai visage de l'Eglise, fidèle depuis ses origines à la mission de vérité, de charité et de paix qu'elle a reçue de son fondateur », c'est celui d'une « mère vénérable et toujours jeune, éducatrice des peuples au cours des siècles, accueillante à toutes les véritables valeurs de la culture, respectueuse de la science et de toutes ses applications moralement justes, heureuse des progrès authentiques de l'humanité, soucieuse surtout de conduire celle-ci aux sources pures du vrai bonheur » (95).

Pie XII aura été par-dessus tout le héraut de la mission de l'Eglise qui « aujourd'hui, est de prouver que seule la doctrine du Christ se présente aux hommes comme propre à sauver et à ranimer un monde qui se trouve dans le cauchemar d'une inquiétude perpétuelle et d'un tumulte artificiel » (47).

Pie XII aura été aussi le héraut de la constitution d'un monde nouveau. Témoin des horreurs de la guerre, et plus au fait que quiconque des problèmes que Y après-guerre pose à l'humanité, nul n'aura comme lui chanté l'éveil de ce nouveau « printemps de l'histoire ». Ecoutons une dernière fois cette voix inoubliable. « Aucune autre époque, parmi celles que l'humanité a vécues depuis la venue du Christ, ne nous apparaît aussi décisive que la vôtre, ô jeunes gens, dans l'évolution humaine. Pour la première fois, les hommes prennent conscience non seulement de leur interdépendance croissante, mais même de leur merveilleuse unité. Cela signifie que l'humanité deviendra de plus en plus prête à se sentir le Corps mystique du Christ » (26).

L'heure est venue, et la tâche sera lourde autant que bienfaisante, d'extraire de cette luxuriante richesse d'un enseignement de vingt années, la somme chrétienne qui doit servir de bréviaire aux constructeurs, chrétiens ou non, d'un monde en gestation dont Pie XII a, mieux que personne, dénoncé les dangers, compris les besoins et entendu les appels.

S. DELACROIX Recteur honoraire des Facultés catholiques de Lille Professeur à l'Institut catholique de Paris





DISCOURS A DES RELIGIEUSES ASSISTANTES DES ASSOCIATIONS DE LA JEUNESSE FÉMININE DACTION CATHOLIQUE ITALIENNE

(3 janvier 1958) 1






Les Religieuses assistantes des associations paroissiales et d'internat de la Jeunesse Féminine d'Action Catholique italienne ont tenu à Rome leur Congrès national. Le Souverain Pontife a bien voulu les recevoir en audience spéciale et leur adresser le discours suivant :

Notre paternel souhait de bienvenue est aujourd'hui particulièrement affectueux, chères filles, qui participez au cours national pour les Religieuses assistantes des associations paroissiales et d'internats de la Jeunesse Féminine d'Action Catholique.

1 D'après le texte italien des A. A. S., 50, 1958, p. 82 ; traduction française de l'Osser-vatore Romano, du 17 janvier 1958.




L'Eglise doit à votre oeuvre une si grande partie de sa conservation, de son développement, de sa multiplication ; toujours plus convaincue de l'importance de votre coopération à son apostolat complexe et multiforme, elle vous exprime une fois de plus, par Nos lèvres, la confiance qu'elle met en vous, épouses de Jésus-Christ, tendres mères des membres les plus délicats et les plus faibles de son Corps mystique. La culture d'un parterre, odorant et fleuri, qui, dans le jardin de l'Eglise, a besoin de soins très particuliers, vous est confiée, comme aux personnes les plus appropriées ; et s'il est vrai que le prêtre, de l'autel, de la chaire, du confessionnal, doit pourvoir à la saine et prudente direction spirituelle des jeunes filles, parce qu'elles aussi sont des âmes qui lui sont confiées, il est toutefois nécessaire qu'il trouve en vous les collaboratrices indispensables, qui vivent en familiarité avec les jeunes filles, comme le feraient des mères et des soeurs aînées, pour les accompagner, les assister, les soutenir, les réconforter, les ranimer. L'Eglise compte donc sur vous comme sur des instruments spécifiques, dont le prêtre doit se servir pour la formation convenable de la jeunesse féminine.

Naturellement, cela comporte de votre part l'engagement de faire tous les efforts pour être à la hauteur de votre délicate mission : des âmes qui se maintiennent unies à Dieu et n'interrompent jamais leur colloque avec Lui ; des âmes au coeur pur, doux et humble, à la ressemblance du coeur divin de Jésus ; des âmes ouvertes à tout ce que le Seigneur a mis de bon et de beau dans le monde ; des âmes attentives et vigilantes, désireuses de s'immoler pour l'avènement du règne du Christ. Si vous savez joindre à cette préparation, à cette efficience humaine et surnaturelle, la conviction assurée qu'il est possible en ces temps de désorientation incontestable de vous gagner l'estime et la confiance des jeunes filles et d'être écoutées et suivies par elles, vous mériterez de plus en plus la reconnaissance de l'Eglise.

Vous êtes des assistantes de la Jeunesse Féminine d'Action Catholique. Il n'est pas nécessaire que Nous répétions ce que, tant de fois. Nous avons exposé au sujet de l'importance de l'apostolat des laïcs. Il ne semble pas opportun non plus que Nous manifestions de nouveau ce que Nous avons dit en de multiples occasions pour confirmer, si c'était nécessaire, Notre estime et Notre affection pour l'Action Catholique dans toutes ses branches. Nous voudrions plutôt saisir cette occasion pour adresser quelques paroles à certaines d'entre vous : à celles qui consacrent leurs sollicitudes à une forme particulière d'Action Catholique, qui naît et croît dans les maisons d'instruction et d'éducation. Nos paroles s'adressent donc de façon particulière aux Assistantes des Associations internes.



Sollicitude de l'Eglise pour les maisons d'instruction et d'éducation.

x. — Ayez avant tout la conviction que l'Eglise aime profondément ses maisons d'instruction et d'éducation. Nous tenons à vous le redire, afin qu'aucune ne doute du caractère primordial du travail que vous accomplissez ni ne pense que l'on puisse y renoncer ou, tout au moins, consacrer une moindre part de votre temps et de vos forces.



Un signe de cette importance est la haine avec laquelle les ennemis de l'Eglise combattent ces Institutions, en tentant d'en contrarier l'action et en oubliant que si l'Etat a le devoir de rendre l'instruction et l'éducation possibles à tous, il n'a pas le droit d'imposer aux familles un type déterminé d'éducation.

Il semble étrange à certains que tant de familles catholiques aient la crainte, malheureusement non sans fondement, que leurs enfants se trouvent entre les mains de maîtres sans foi et sans pratique chrétienne, donc incapables d'éduquer chrétiennement les élèves.

Nous bénissons donc pour cela votre travail précieux et indispensable, chères filles, fidèles continuatrices d'une tradition ininterrompue qui fait honneur à l'Eglise. Cette dernière construisait des écoles et ouvrait des universités, quand les ancêtres de ses détracteurs présents étaient bien loin de s'occuper de l'instruction du peuple.



Une maison à'éducation doit être une vivante école de formation humaine et chrétienne.

2. — Mais cette valeur objective de votre action, l'estime pleine d'espoir confiant que nourrit envers vous la partie la plus saine de la nation, l'esprit même d'hostilité qui l'entoure de la part de certains doivent vous faire sentir votre grande responsabilité et vous engager à faire de votre Maison une vivante école de formation humaine et chrétienne complète.

Nous connaissons votre zèle et votre amour envers la jeunesse confiée à vos soins, un amour qui donne, qui se prodigue, qui vit et travaille en sacrifiant toute satisfaction humaine. On parle à bon droit de l'amour des mères pour leurs enfants, mais ceux-ci sont la chair de leur chair et le sang de leur sang. Qui parle de votre amour maternel ? Vous êtes vous aussi des femmes, et vous avez renoncé à la famille que vous aviez, à la famille que vous auriez pu vous créer ; vous renoncez aussi à la liberté, aux distractions, à tout, ou presque, de ce qui généralement intéresse une femme et remplit sa vie. Et cela par amour pour les jeunes filles qui vous sont confiées. Il y aurait lieu de croire que grâce à un si grand effort, à tant de sacrifices, toutes vos Maisons doivent être nécessairement des lieux où le christianisme est connu, voulu et vécu avec zèle et enthousiasme ; où la conscience du devoir, le sens de la discipline et de l'exactitude, le sentiment de la responsabilité personnelle se forment chaque jour davantage. Il y aurait lieu d'espérer que pendant tant d'années de séjour auprès de vous les élèves acquièrent le goût du vrai, du bon, du beau, et dirigent leurs pas vers Jésus.

En est-il donc toujours ainsi, chères filles ?

Les élèves sortent-elles de vos Maisons comme des chrétiennes accomplies ? Accomplies dans le développement de leur être et de leurs capacités humaines ; accomplies dans le développement résolument voulu de la vie divine ? Sont-elles prêtes, chacune dans le domaine que la Providence lui confiera, à assurer leur concours à la reconstruction du monde, aujourd'hui où tous implorent, même inconsciemment, que l'on entreprenne une transformation des structures, pour les rendre plus habitables ?

Dans vos Maisons, on ne devrait pas transiger, accepter des compromis, être indulgent envers la faiblesse. Le discernement ne doit pas signifier privilège, la modération lenteur, la suavité mollesse. Préparer les jeunes filles à juger chrétiennement le monde : à voir comment il est en fait, à savoir comment il devrait être, à s'employer afin qu'il soit conforme à l'idéal divin, afin qu'il corresponde au plan de Dieu : voilà des buts pratiques pour les Institutions catholiques d'instruction et d'éducation.



Rôle important de l'Action Catholique dans les maisons d'éducation...

3. — Dans ce souffle d'intense formation qui veut conquérir tout le monde et, par conséquent, ne néglige personne ni ne se contente pour personne de programmes réduits, Nous voyons naître providentiellement l'Association interne d'Action Catholique. Il s'agit d'infuser aux élèves un ferment de vie abondante et d'action intrépide ; il s'agit de placer devant les autres un groupe d'avant-gardes résolues, qui avancent elles-mêmes avec rapidité en entraînant derrière elles celles qui seraient tentées de s'arrêter ou de ralentir le pas. Des âmes qui soient vos collaboratrices dans l'oeuvre difficile de la formation chrétienne des élèves ; des âmes auxquelles on puisse demander toute la hardiesse possible sans avoir à craindre qu'elles ne se refusent par paresse ou par respect humain. En somme des âmes premières en tout : dans l'étude, dans la discipline, dans la piété.

Si l'Association interne parvient à créer ce ferment et ce noyau d'avant-gardes, non seulement elle servira la vie de l'Institution, mais elle sera en fait une « école de dirigeantes » exceptionnelle ; en effet, aucun cours, si soigneux et long qu'il soit, ne peut être comparé aux précieuses années de séjour au pensionnat. Quel bénéfice en résulterait-il pour les associations paroissiales !



. sans exclure d'ailleurs d'autres formes d'apostolat.

4. — Ceci dit et réaffirmé, il ne sera peut-être pas inutile de rappeler ce que Nous avons déclaré, en diverses occasions, au sujet de la différence qui existe entre l'unité de l'action des catholiques (qui apparaît chaque jour plus urgente) et l'unicité de l'Action Catholique. Cette dernière a sa structure caractéristique, elle a ses cadres, sa méthode, sa presse. Et personne n'ignore le poids qu'elle a eu et qu'elle a encore sur l'efficacité de l'action apostolique de l'Eglise, en ces temps d'exigences multipliées et plus profondes de la part des fidèles. Mais elle n'est pas l'unique action des catholiques et l'on ne peut dire qu'elle possède l'unique méthode efficace pour la formation d'âmes ferventes. Il se peut que d'autres formes — bénies, approuvées et encouragées par l'Eglise — se développent et s'étendent à de nouvelles activités ; ce sera là l'occasion pour vous de montrer si vous savez estimer et aimer tout ce qui fleurit dans l'Eglise. C'est ainsi qu'il serait pareillement vain de s'opposer aux interventions souvent imprévues, parfois même impérieuses, de 1'« Esprit divin », dans lequel la « jeunesse catholique en marche » puise la « force » comme à une source inépuisable et abondante.

Associations internes d'Action Catholique : un ferment qui suscite de doux et irrésistibles frémissements de vie et d'action catholique au milieu des élèves : groupes d'avant-gardes formées et actives, hardies et promptes, qui entraînent derrière elles le plus grand nombre possible de compagnes pour les batailles pacifiques, pour l'avènement et la diffusion du règne du Christ sur la terre.






LETTRES AU T. R. P. GEMELLI POUR UN DOUBLE ANNIVERSAIRE

(4 janvier 1958)1






Le T. R. P. Gemelli, fondateur et recteur de l'Université catholique du Sacré-Coeur de Milan, atteignait ses quatre-vingts ans le 18 janvier 1958, et le 18 mars suivant il célébrait sa Messe d'or.

Ce double anniversaire donna au Souverain Pontife l'occasion de remercier une fois de plus ce fils très zélé de l'Eglise, dans une lettre autographe, en latin, qui fut remise au R. P. Gemelli par Son Exc. Mgr Montini, archevêque de Milan, en même temps qu'une lettre de Mgr Dell'Aequa, Substitut de la Secrêtairerie d'Etat, encourageant le projet de fondation de la Vacuité de médecine.

Voici tout d'abord la traduction de la lettre pontificale :

Nous Nous unissons à vous, cher fils, pour adresser de particulières actions de grâce au Dieu miséricordieux, qui a prolongé votre vie au point que vous célébriez, bientôt, après vos quatre-vingts ans, le cinquantième anniversaire de votre Sacerdoce, et qui vous a aussi accordé de pouvoir réaliser durant ces longues années de nombreuses et grandes oeuvres au profit de l'Eglise et de la société.

1 Date de la publication du texte original du document, par l'Osservatore Romano, éd. quotidienne (4. 1. 195S) ; la lettre elle-même est datée du 8 décembre 1957 (Cf. A. A. S., 50, 1958, p. 66). Traduction française de l'Osservatore Romano, éd. hebdomadaire, du 24 janvier 1958.




En effet, dès que, médecin déjà célèbre par sa science et sa culture, vous avez embrassé la vie et la règle des Frères Mineurs et êtes devenu prêtre, vous avez aussitôt témoigné de façon remarquable votre amour envers l'Immaculée Mère de Dieu, en défendant vaillamment et en publiant à travers l'Italie tout entière les miracles de Lourdes. De votre zèle à encourager les études, on eut comme premiers témoignages, les Revues dont

vous avez la direction, parmi lesquelles se détache la Revue de Philosophie Néoscolastique, qui contribue si efficacement à la diffusion de la doctrine de saint Thomas d'Aquin. Vous avez fondé en outre un Institut de Psychologie, que les savants considèrent comme un des plus fameux au monde dans son genre.

Et que dirons-nous de l'Université Catholique de Milan, dont vous jetiez les bases il y a trente-sept ans et que vous avez, depuis, dirigé avec tant de soin et une telle énergie ? A cet Athénée, si fécond en moissons et en fruits, vous avez ajouté récemment la Faculté d'Agriculture de Plaisance, qui, aux dires des spécialistes, est digne de l'admiration unanime et peut être donnée en exemple.

Aussi, lorsque, en 1936, Notre prédécesseur de vénérée mémoire, Pie XI, renouvela, en vue du progrès des sciences, l'Académie Pontificale, en lui donnant de nouveaux statuts, il vous choisit comme Président de cet illustre aréopage du savoir ; par la suite, à chaque échéance de quatre ans, Nous vous avons très volontiers confirmé à ce poste.

Nous ne tairons pas votre particulière sollicitude pour encourager parmi le peuple le culte de la liturgie sacrée et votre apostolat auprès de groupements spirituels pour des femmes obligées de se donner, hors de chez elles, aux occupations et emplois les plus divers.

C'est pourquoi, en louant de tout coeur vos mérites en ces domaines, parmi tant d'autres, Nous vous félicitons, cher fils, pour votre ministère exercé depuis si longtemps et avec une telle abondance de fruits, et Nous demandons à Dieu qu'il daigne vous conserver la santé pendant encore de nombreuses années, aussi pleines de mérites, pour le bien de l'Eglise et l'avantage de la science.

En attendant, comme gage des dons célestes et témoignage de la très grande affection que Nous vous portons, Nous vous donnons très joyeusement dans le Seigneur, la Bénédiction apostolique, à vous, cher fils, ainsi qu'à tous ceux qui vous aident dans la direction de cet Athénée, à tous les professeurs et à tous les étudiants.





...puis celle de la lettre de Mgr Dell'Aequa, rédigée en italien 2 ;

Très Révérend Père, j'ai le vif plaisir de remettre à Votre Révérendissime Paternité le vénéré Autographe que le Souverain Pontife a daigné vous envoyer à la veille de l'heureuse coïncidence de votre 80e anniversaire et de la célébration de votre Messe d'or.

Comme, d'autre part, le plus important des deux anniversaires, celui de votre 50e anniversaire de Sacerdoce, tombe presque le même jour que la « Journée pour l'Université catholique du Sacré-Coeur », je dois ajouter que Sa Sainteté a pleine confiance que ces anniversaires concourront à rendre plus solennelle, cette année, la célébration de ladite Journée par une prière plus intense des catholiques italiens pour leur Université et des dons plus généreux.

Mais avant d'être une prière d'impétration pour le futur, elle devra être une prière d'actions de grâce pour le passé, pour la fondation de l'Université, voulue par vous in spe, contra spem, soignée, nourrie, développée par vous avec une grande ténacité et plein succès. Sans parler du Laboratoire pour recherches de Psychologie expérimentale, équipé de façon moderne, l'Université catholique du Sacré-Coeur a donné naissance à la Faculté d'Agriculture de Plaisance, qui est, elle aussi, aux dires des personnes compétentes, un modèle du genre pour sa parfaite organisation.

Mais le Souverain Pontife sait bien que depuis de longues années Vous nourrissez un autre projet, qui serait le couronnement de la structure de l'illustre Athénée, le dernier et le plus précieux fruit de l'Université catholique : la Faculté de Médecine de Rome.

Entreprise ardue, certes, si la Faculté doit suivre les glorieuses traditions de sérieux scientifique de votre Athénée. Mais la difficulté majeure, personne ne se le dissimule, est encore d'ordre économique.

2 D'après le texte italien de l'Osservatore Romano, éd. quotidienne, du 5 janvier ; traduction française de l'Osservatore Romano, éd. hebdomadaire, du 24 janvier 1958.




Difficulté non insurmontable toutefois et proportionnellement moins grande que celle rencontrée au début, lors de la fondation même de l'Université et de ses premiers développements. Et de même que cette difficulté fut surmontée, en grande partie, grâce à la générosité du peuple italien, on veut espérer qu'il en sera de même pour la Faculté de Médecine.

Pour arriver à ce résultat, on compte d'abord sur la prière des prêtres et des fidèles, prière qui, en remerciant pour les bienfaits passés, joindra l'impétration pour ceux que l'on attend de la Bonté divine dans l'avenir.

Plus vive et plus confiante sera la prière et plus généreuse et plus abondante sera l'offrande.

Le Vicaire du Christ, qui a si souvent adressé aux médecins des paroles de lumière et d'exhortation, fait des voeux pour que le grand désir de Votre Paternité se réalise promptement. Et, dès maintenant, Il bénit de tout coeur tous ceux qui, en quelque façon, collaboreront à la réalisation de la Faculté de Médecine de l'Université catholique du Sacré-Coeur. Il sait que ce sera là le plus beau cadeau des catholiques italiens pour vos deux anniversaires.3





Le T. R. P. Gemelli est décédé le 15 juillet 1959, après une longue maladie.




Pie XII 1958