Angelus Benoit XVI 8810

Palais pontifical de Castel Gandolfo, Dimanche 8 août 2010

8810
Chers frères et soeurs!


Dans le passage évangélique de ce dimanche, se poursuit le discours de Jésus à ses disciples sur la valeur de la personne aux yeux de Dieu et sur l’inutilité des préoccupations terrestres. Il ne s’agit pas de l’éloge du désengagement. Au contraire, en écoutant les paroles rassurantes de Jésus: «Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père s’est complu à vous donner le Royaume» (
Lc 12,32), notre coeur s’ouvre à une espérance qui illumine et anime l’existence concrète: nous avons la certitude que l’«Evangile n'est pas uniquement une communication d'éléments que l'on peut connaître, mais une communication qui produit des faits et qui change la vie. La porte obscure du temps, de l'avenir, a été ouverte toute grande. Celui qui a l'espérance vit différemment; une vie nouvelle lui a déjà été donnée» (Enc. Spe Salvi ). Comme nous le lisons dans le passage de la Lettre aux Hébreux dans la Liturgie d’aujourd’hui, Abraham s’avance avec un cour confiant dans l’espérance que Dieu lui ouvre: la promesse d’une terre et d’une «descendance nombreuse» et il part «sans savoir où il allait», n’ayant que sa confiance en Dieu (cf. He 11,8-12). Et Jésus, dans l’Evangile d’aujourd’hui — à travers trois paraboles — illustre que l’attente de l’accomplissement de la «bienheureuse espérance», sa venue, doit inciter encore plus à une vie intense, riche de bonnes oeuvres: «Vendez vos biens, et donnez-les en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, où ni voleur n’approche, ni mite ne détruit» (Lc 12,33). Il s’agit d’une invitation à utiliser les choses sans égoïsme, soif de possession ou de domination, mais selon la logique de Dieu, la logique de l’attention à l’autre, la logique de l’amour: comme l’écrit de façon synthétique Romano Guardini: «sous la forme d’une relation: à partir de Dieu, en vue de Dieu» (Accettare se stessi [L’acceptation de soi-même], Brescia, 1992, 44).

A ce propos, je désire rappeler l’attention sur certains saints que nous célébrerons cette semaine et qui ont conçu leur vie précisément à partir de Dieu et en vue de Dieu. Aujourd’hui, nous rappelons saint Dominique de Guzman, fondateur au XIIIe siècle de l’Ordre dominicain, qui accomplit la mission d’instruire la société sur les vérités de foi, en se préparant par l’étude et la prière. A la même époque, sainte Claire d’Assise, dont nous rappellerons mercredi la mémoire, poursuivant l’oeuvre franciscaine, fonde l’Ordre des Clarisses. Le 10 août, nous rappellerons le diacre Laurent, martyr du IIIe siècle, dont les reliques sont vénérées à Rome dans Basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs. Enfin, nous ferons mémoire de deux autres martyrs du XXe siècle qui ont partagé le même destin à Auschwitz. Le 9 août, nous rappellerons la sainte carmélite Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein, et le 14 août, le prêtre franciscain saint Maximilien Marie Kolbe, fondateur de la Milice de Marie immaculée. Tous deux ont traversé les temps obscurs de la Deuxième guerre mondiale, sans jamais perdre de vue l’espérance, le Dieu de la vie et de l’amour.

Nous plaçons notre confiance dans le soutien maternel de la Vierge Marie, Reine des Saints, qui partage avec amour notre pèlerinage. C’est à Elle que nous adressons notre prière.

A l’issue de l’Angelus

Je salue cordialement les pèlerins francophones! La deuxième lecture de la liturgie de ce jour présente Abraham et Sara comme des modèles de croyants. Vécue avec ardeur et dans la fidélité à la Parole de Dieu, la foi féconde l’existence chrétienne et régénère l’Église. Puisse la Vierge Marie nous aider à rester toujours fidèles à notre vocation et à être des chercheurs infatigables de la volonté de Dieu en lui donnant la place qui lui revient. Je recommande aussi à votre prière les chômeurs et les sans-abris. Bon dimanche et bon pèlerinage à tous!

SOLENNITÉ DE L'ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE



Palais pontifical de Castel Gandolfo

Dimanche 15 août 2010


296 Chers frères et soeurs,

Aujourd'hui, en la solennité de l'Assomption au Ciel de la Mère de Dieu, nous célébrons le passage de la condition terrestre à la béatitude céleste de Celle qui a engendré dans la chair et accueilli dans la foi le Seigneur de la Vie. La vénération pour la Vierge Marie accompagne le chemin de l'Eglise depuis les origines et plusieurs fêtes mariales apparaissent dès le ive siècle: dans certaines est exalté le rôle de la Vierge dans l'histoire du salut, dans d'autres sont célébrés les moments principaux de son existence terrestre. La signification de la fête d'aujourd'hui est exprimée dans les paroles de conclusion de la définition dogmatique promulguée par le Vénérable Pie XII le 1er novembre 1950 et dont nous célébrons cette année le 60e anniversaire: «Marie, l'Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste» (Const. ap. Munificentissimus Deus, AAS 42 [1950], 770).

Des artistes de chaque époque ont peint et sculpté la sainteté de la Mère du Seigneur en ornant des églises et des sanctuaires. Des poètes, des écrivains et des musiciens ont honoré la Vierge par des hymnes et des chants liturgiques. De l'Orient à l'Occident, la Toute Sainte est invoquée comme la Mère céleste qui soutient le Fils de Dieu dans ses bras et c'est sous sa protection que toute l'humanité trouve refuge par cette très ancienne prière: «Sous ta protection nous cherchons refuge, sainte Mère de Dieu: ne méprise pas nos prières, nous qui sommes dans l'épreuve, mais délivre nous de tout danger, ô Vierge glorieuse et bénie».

Et dans l'Evangile de la solennité de ce jour, saint Luc décrit l'accomplissement du salut à travers la Vierge Marie. Alors que le Tout-puissant s'est fait tout petit dans son sein, après l'annonce de l'Ange, elle se rendit en hâte chez sa cousine Elisabeth pour lui porter le Sauveur du monde. Et, en effet, «dès qu'Elisabeth eut entendu la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son sein et Elisabeth fut remplie de l'Esprit-Saint (
Lc 1,41); elle reconnut la Mère de Dieu en «celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur!» (Lc 1,45). Les deux femmes, qui attendaient l'accomplissement des promesses divines, ont goûté par anticipation, ce jour-là, la joie de la venue du Royaume de Dieu, la joie du salut.

Chers frères et soeurs, confions-nous à Celle qui — comme l'affirme le serviteur de Dieu Paul VI — «élevée au ciel, n'a pas renoncé à sa mission d'intercession et de salut» (Exhortation ap. Marialis Cultus, n. 18, AAS 66 [1974], 130). A Elle, guide des Apôtres, soutien des Martyrs, lumière des Saints, adressons notre prière, en la suppliant de nous accompagner dans cette vie terrestre, de nous aider à regarder le Ciel et de nous accueillir un jour auprès de son fils Jésus.

A l'issue de l'Angelus

Je salue avec joie les pèlerins francophones. La solennité de l'Assomption de la Vierge Marie nous rappelle l'éminente dignité de la personne humaine. Par l'intercession de la Mère de Jésus, le plus beau chef-d'oeuvre de Dieu, puisse notre vie tout entière être un chant de louange au Seigneur pour ses merveilles à l'égard des hommes. Bonne fête à tous!

Je souhaite à tous de passer dans la joie cette fête mariale solennelle et populaire. Bonne fête à vous tous!



Palais pontifical de Castel Gandolfo

Dimanche 22 août 2010

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Chers frères et soeurs!


Huit jours après la solennité de l'Assomption de Marie au ciel, la liturgie nous invite à vénérer la bienheureuse Vierge Marie sous le titre de «Reine». Nous contemplons la Mère du Christ couronnée par son Fils, c'est-à-dire associée à sa royauté universelle, comme la représentent de nombreuses mosaïques et peintures. Cette année encore, cette fête a lieu un dimanche, bénéficiant ainsi d’une plus grande lumière de la Parole de Dieu et de la célébration de la Pâque hebdomadaire. En particulier, l'icône de la Vierge Marie Reine trouve une comparaison significative dans l'Evangile d'aujourd'hui quand Jésus affirme: «Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et il y a des premiers qui seront derniers» (
Lc 13,30). C'est une expression propre au Christ, rapportée plusieurs fois par les évangélistes — avec des formules identiques —, parce que cela reflète évidemment un thème cher à sa prédication prophétique. La Vierge est l'exemple parfait d'une telle vérité évangélique, que Dieu donc abaisse les orgueilleux et les puissants de ce monde et relève les humbles (cf. Lc Lc 1,52).

La petite et simple jeune fille de Nazareth est devenue la Reine du monde! C'est une des merveilles qui révèlent le coeur de Dieu. Naturellement, la royauté de Marie est totalement relative à celle du Christ: Il est le Seigneur que le Père, après l'humiliation de la mort sur la croix, a exalté au-dessus de toute créature dans les cieux, sur la terre et sous la terre (cf. Ph Ph 2,9-11). Par un dessein de grâce, la Mère Immaculée a été pleinement associée au mystère de son Fils: à son Incarnation; à sa vie terrestre, tout d'abord cachée à Nazareth puis manifestée dans le ministère messianique; à sa Passion et à sa Mort; et enfin à la gloire de la Résurrection et à l'Ascension au Ciel. La Mère a partagé avec son Fils non seulement les aspects humains de ce mystère, mais aussi, par l'oeuvre de l'Esprit Saint en elle, l'intention profonde, la volonté divine, si bien que toute son existence, pauvre et humble, a été élevée, transformée, glorifiée en passant à travers la “porte étroite” qui est Jésus lui-même (cf. Lc Lc 13,24). Oui, Marie est la première à être passée à travers la «voie» ouverte par le Christ pour entrer dans le Royaume de Dieu, une voie accessible aux humbles, à tous ceux qui se fient à la Parole de Dieu et s'engagent à la mettre en pratique.

Dans l'histoire des villes et des peuples évangélisés par le message chrétien, les témoignages de vénération publique sont très nombreux, dans certains cas liés à la royauté de la Vierge Marie. Mais aujourd'hui, nous voulons surtout renouveler, comme fils de l'Eglise, notre dévotion à celle que Jésus nous a laissée comme Mère et Reine. Confions à son intercession la prière quotidienne pour la paix, en particulier là où sévit la logique absurde de la violence, afin que tous les hommes se persuadent que nous devons, dans ce monde, nous aider les uns les autres comme des frères pour construire la civilisation de l'amour. Maria, Regina pacis, ora pro nobis!

A l’issue de l’Angelus

Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier les étudiants de la paroisse Sainte-Anne de la Butte-aux-Cailles, de Paris. Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut. C'est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue. Chers parents, puissiez-vous éduquer vos enfants à la fraternité universelle. Que la Vierge Marie vous accompagne dans la préparation de la rentrée scolaire qui approche! Bon dimanche à tous!

Je souhaite à tous un bon dimanche.




Palais pontifical de Castel Gandolfo

Dimanche 29 août 2010

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Chers frères et soeurs,


Dans l'Evangile de ce dimanche (
Lc 14,1 Lc 14,7-14), nous rencontrons Jésus invité à la table d'un chef des pharisiens. Notant que les invités choisissaient les premières places à table, il a raconté une parabole, qui se déroule lors d'un banquet nuptial. «Quand tu es invité à des noces, ne va pas te mettre à la première place, car on peut avoir invité quelqu'un de plus important que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendrait te dire: “Cède-lui ta place”... Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place» (Lc 14,8-10).

Le Seigneur n'a pas pour intention de donner une leçon de savoir vivre, ou sur la hiérarchie entre les différentes autorités. Il insiste plutôt sur un point décisif, celui de l'humilité: «Qui s'élève sera abaissé, qui s'abaisse sera élevé» (Lc 14,11).

Dans un sens plus profond, cette parabole fait aussi penser à la position de l'homme par rapport à Dieu. La «dernière place», peut en effet représenter la situation de l'humanité dégradée par le péché, situation dont seule l'incarnation du Fils unique peut la relever. C'est pourquoi le Christ lui-même «a pris la dernière place dans le monde — la croix — et, précisément par cette humilité radicale, il nous a rachetés et il nous aide constamment» (Encyclique Deus caritas est ).

Au terme de la parabole, Jésus suggère au chef des pharisiens d'inviter à sa table non des amis, des parents ou de riches voisins, mais les personnes les plus pauvres et marginalisées, qui n'ont pas les moyens de le lui rendre (cf. Lc 14,13-14), afin que le don soit gratuit.

La vraie récompense, c'est Dieu qui, à la fin, la donnera, lui qui «gouverne le monde... Nous, nous lui offrons uniquement nos services, pour autant que nous le pouvons, et tant qu'il nous en donne la force» (Encyclique Deus caritas est ). Donc, une fois encore, regardons vers le Christ comme un modèle d'humilité et de gratuité: apprenons de lui la patience dans les tentations, la douceur dans les offenses, l'obéissance à Dieu dans la douleur, dans l'attente que celui qui nous a invités nous dise: «Mon ami, avance plus haut» (cf. Lc 14,10); le vrai bien en effet est d'être près de lui. Saint Louis IX, roi de France — dont on a fêté la mémoire mercredi dernier — a mis en pratique ce qui est écrit dans le Livre du Siracide: «Plus tu es grand, plus il faut t'abaisser pour trouver grâce devant le Seigneur» (Si 3,18). Il écrivait ainsi dans son «Testament spirituel» à son fils: «Si le Seigneur te donne quelque prospérité, non seulement tu devras le remercier humblement, mais prends garde de ne pas devenir pire par vaine gloire ou d'une autre façon, prends aussi garde de ne pas t'opposer à Dieu ou de l'offenser par ses propres dons» (Acta Sanctorum Augusti 5 [1868], 546).

Chers amis, nous rappelons aussi aujourd'hui le martyre de saint Jean Baptiste, le plus grand des prophètes du Christ, qui a su se renier lui-même pour laisser la place au Sauveur. Il a souffert et il est mort pour la vérité. Demandons lui, ainsi qu’à la Vierge Marie, de nous guider sur le chemin de l'humilité pour devenir dignes de la récompense divine.

A l'issue de l'Angelus

Le premier septembre prochain on célèbre en Italie la Journée pour la sauvegarde de la création, promue par la Conférence épiscopale italienne. C'est un rendez-vous désormais habituel, important aussi sur le plan oecuménique. Elle nous rappelle cette année qu'il ne peut y avoir de paix sans respect de l'environnement. Nous avons en effet le devoir de transmettre la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu'elles puissent elles aussi l'habiter dignement et continuer à la préserver. Que le Seigneur nous aide dans cette tâche!

Je vous accueille avec joie, chers pèlerins francophones! En ce dimanche, les textes liturgiques mettent en évidence l'inestimable grandeur de l'humilité. Se laissant instruire par la Sagesse divine, celui qui est humble dirige son regard vers Dieu et cherche la vérité en toute chose. Il aspire aussi à la beauté d'une vie authentique. Confions à Marie, l'humble Servante du Seigneur et Mère du Verbe incarné, notre désir de marcher à la suite de son Fils. A tous je souhaite un bon dimanche et une bonne semaine!

Je salue cordialement les pèlerins de langue espagnole qui participent à cette prière mariale, et je désire rappeler avec une affection particulière les mineurs qui sont bloqués dans la mine de San José, dans la région chilienne de l’Atacama. Je les confie, ainsi que leurs familles, à l’intercession de saint Laurent, les assurant de ma proximité spirituelle et de mes prières incessantes, pour qu’il conservent un esprit serein dans l’espérance d’une heureuse conclusion des travaux qui sont en cours pour les libérer. Je vous invite tous à accueillir aujourd’hui la Parole du Christ, pour croître dans la foi, dans l’humilité et la générosité. Bon dimanche.

Je souhaite à tous un bon dimanche.



Palais pontifical de Castel Gandolfo

Dimanche 5 septembre 2010

50910 Chers frères et soeurs,

Je vous demande tout d'abord de pardonner mon retard! Je viens de rentrer de Carpineto Romano, où est né le Pape Léon XIII, Vincenzo Gioacchino Pecci, il y a 200 ans. Je rends grâce au Seigneur d'avoir pu, en cette occasion importante, célébrer l'Eucharistie parmi ses concitoyens. Maintenant, je désire en revanche présenter brièvement le Message — publié ces jours-ci — que j'ai adressé aux jeunes du monde pour la XXVIe Journée mondiale de la jeunesse, qui aura lieu à Madrid dans un peu moins d'un an.

Le thème que j'ai choisi pour ce Message reprend une expression de la Lettre aux Colossiens de l'apôtre Paul: «Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi» (2, 7). Il s'agit clairement d'une proposition qui va à contre-courant! Qui propose en effet aujourd'hui aux jeunes d'être «enracinés» et «fermes»? On exalte plutôt l'incertitude, la mobilité, la légèreté... autant d'aspects qui reflètent une culture indécise concernant les valeurs de fond, les principes de base à partir desquels on peut orienter et régler sa vie. En réalité, je sais moi-même, par expérience et de par les contacts que j'entretiens avec les jeunes, que toute génération, et même toute personne, est appelée à faire à nouveau le parcours de découverte du sens de la vie. Et c'est justement pour cela que j'ai voulu reproposer un message qui, dans le style biblique, évoque les images de l'arbre et de la maison. Le jeune, en effet, est comme un arbre en croissance: pour bien se développer, il a besoin de racines profondes qui, en cas de tempête de vent, le maintiennent bien planté dans le sol. De même, l'image du bâtiment en construction rappelle la nécessité de fondements valables pour que la maison soit solide et sûre.

Et voici le coeur du Message: il se trouve dans les expressions «en Christ» et «dans la foi». La pleine maturité de la personne, sa stabilité intérieure, ont leur fondement dans la relation avec Dieu, une relation qui passe à travers la rencontre avec Jésus Christ. Une relation de confiance profonde, d'amitié authentique avec Jésus peut donner à un jeune ce dont il a besoin pour bien affronter la vie: la sérénité et la lumière intérieure, l'attitude de penser de manière positive, la grandeur d'âme envers les autres, la disponibilité à s'engager personnellement pour le bien, la justice et la vérité. Un dernier aspect, très important: pour devenir croyant, le jeune est soutenu par la foi de l'Eglise; si aucune personne n'est une île, le chrétien qui découvre dans l'Eglise la beauté de la foi partagée et dont on témoigne ensemble devant les autres dans la fraternité et le service de la charité, l'est encore moins.

Ce Message aux jeunes porte la date du 6 août, fête de la Transfiguration du Seigneur. Que la lumière du visage du Christ resplendisse dans le coeur de chaque jeune! Et que la Vierge Marie accompagne de sa protection le chemin des communautés et des groupes de jeunes vers la grande rencontre de Madrid 2011.

A l'issue de l'Angelus

Chers frères et chères soeurs,

J'accueille avec joie les pèlerins francophones venus pour la prière de l'Angelus. C'est le temps de la rentrée scolaire et bientôt de la rentrée universitaire. Chers élèves, étudiants et professeurs, je vous invite à invoquer chaque jour l'Esprit Saint, le Maître des intelligences et du vrai savoir. Il ouvrira alors vos coeurs à la connaissance de Dieu. Il vous enracinera aussi dans son Fils Jésus Christ et vous gardera fermes dans la foi. Puisse la Vierge Marie, Trône de la Sagesse, intercéder pour vous. Bon pèlerinage et bon dimanche à tous!

300 Tout en saluant avec affection les pèlerins de langue espagnole présents à cette prière mariale, je voudrais vous inviter tous à lire le Message que j'ai signé ces jours-ci pour la Journée mondiale de la jeunesse qui aura lieu à Madrid en août prochain. Je demande à Dieu que, animés par les paroles de l'apôtre Paul: «Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi» (cf. Col Col 2,7), de nombreux jeunes puissent se retrouver dans la capitale espagnole pour accueillir dans leur coeur, le Christ qui les appelle à Lui faire confiance et à aimer toujours plus l'Eglise. Je supplie la très Sainte Vierge Marie, Mère et Reine des jeunes, d'accompagner le chemin de préparation à ce grand événement. Bon dimanche.



Palais pontifical de Castel Gandolfo

Dimanche 12 septembre 2010




Chers frères et soeurs!

Dans l'évangile de ce dimanche — le chapitre 15 de saint Luc — Jésus raconte les trois «paraboles de la miséricorde». Quand il «parle du pasteur qui va à la recherche de la brebis perdue, de la femme qui cherche la drachme, du père qui va au devant du fils prodigue et qui l'embrasse, il ne s'agit pas là seulement de paroles, mais de l'explication de son être même et de son agir» (Encyclique Deus caritas est ). En effet, le pasteur qui retrouve la brebis perdue est le Seigneur même qui prend sur lui, avec la Croix, l'humanité pécheresse pour la racheter. Dans la troisième parabole ensuite, le fils prodigue est un jeune qui, une fois son héritage obtenu de son père, «partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre» (Lc 15,13). Réduit à la misère, il fut contraint à travailler comme esclave en acceptant même de se nourrir avec de la nourriture destinée aux animaux. «Alors, dit l'Evangile, il réfléchit» (Lc 15,17). «Les paroles qu'il prépare pour son retour nous permettent de connaître la portée du pèlerinage intérieur qu'il accomplit alors... Il rentre “à la maison”, en lui-même et chez son père» (Benoît XVI, Jésus de Nazareth Tome 1, «Du baptême dans le Jourdain à la Transfiguration», Paris, Flammarion 2007). «Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai: Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils» (Lc 15,18-19). Saint Augustin écrit: «C'est le Verbe lui-même qui te crie de revenir; le lieu du calme imperturbable c'est là où l'amour ne connaît pas d'abandon» (Confessions, IV, 11.16). «Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers» (Lc 15,20) et, rempli de joie, il fit préparer une fête.

Chers amis, comment ne pas ouvrir notre coeur à la certitude que, tout en étant pécheurs, nous sommes aimés de Dieu? Il ne se lasse jamais de venir à notre rencontre, il parcourt toujours lui-même en premier le chemin qui nous sépare de lui. Le livre de l'Exode nous montre comment Moïse, par sa supplication confiante et audacieuse, a réussi, en quelque sorte, à déplacer Dieu de son trône du jugement au trône de la miséricorde (cf. 32, 7-11.13-14). Le repentir est la mesure de la foi et grâce à lui, on revient à la Vérité. L'apôtre Paul écrit: «Il m'a été fait miséricorde parce que j'agissais par ignorance, étranger à la foi» (1Tm 1,13). Pour revenir à la parabole du fils qui revient «à la maison», nous notons que lorsque le fils aîné paraît, indigné par l'accueil festif réservé à son frère, c'est encore le père qui va à sa rencontre et sort pour le supplier: «Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi» (Lc 15,31). Seule la foi peut transformer l'égoïsme en joie et renouer des rapports justes avec notre prochain et avec Dieu. «Il fallait bien festoyer et se réjouir — dit le père — car ton frère que voilà... était perdu, et il est retrouvé!» (Lc 15,32).

Chers frères et soeurs, jeudi prochain, je me rendrai au Royaume-Uni, où je proclamerai bienheureux le cardinal John Henry Newman. Je vous demande tous de m'accompagner de votre prière dans ce voyage apostolique. A la Vierge Marie, dont le très saint Nom est célébré aujourd'hui dans l'Eglise, nous confions notre chemin de conversion à Dieu.
* * *


Aujourd’hui, à Grenade, en Espagne, est proclamé bienheureux le frère capucin Leopoldo de Alpandeire, dans le siècle Francisco Sánchez Márquez. Je me réjouis avec la famille franciscaine, qui voit ce frère associé à la longue liste de ses saints et bienheureux.

Chers pèlerins francophones, dans quelques jours je vais partir au Royaume-Uni pour une visite apostolique. Je la confie à votre prière. Je me réjouis de me rendre dans ce grand pays. J'y présiderai les cérémonies de béatification du cardinal John Henry Newman. Sa personnalité et son enseignement peuvent être pour notre époque et pour l'oecuménisme une source d'inspiration où tous nous pourrons puiser. En vous remerciant pour votre prière, je vous confie, chers pèlerins et touristes, à l'intercession maternelle de la Vierge Marie. Bon pèlerinage et bon séjour à tous!





VOYAGE APOSTOLIQUE AU ROYAUME-UNI

(16-19 SEPTEMBRE 2010)



301
Cofton Park de Rednal - Birmingham

Dimanche 19 septembre 2010



Frères et Soeurs en Jésus-Christ,

Je suis heureux d’envoyer mes salutations aux habitants de Séville où, hier, Mère María de la Puríssima de la Cruz a été béatifiée. Puisse María inspirer des jeunes femmes à suivre son exemple d’amour sans concession pour Dieu et le prochain.

Lorsque John Henry Newman est venu vivre à Birmingham, il a donné le nom de «Maryvale» à sa première maison ici. L’Oratoire qu’il a fondé est dédié à l’Immaculée Conception de la Vierge Marie. Et l’Université Catholique d’Irlande est placée sous le patronage de Marie, Sedes Sapientiae (Trône de la Sagesse). De bien des façons, il vécut son ministère de prêtre dans un esprit de dévotion filiale envers la Mère de Dieu. Méditant sur son rôle dans le déroulement du plan de Dieu pour notre salut, il s’exclamait: «Qui peut estimer la sainteté et la perfection de celle qui fut choisie pour être la Mère du Christ? Quels ont dû être ses dons, elle qui fut choisie pour être la seule proche parente terrestre du Fils de Dieu, la seule qu’il fût naturellement tenu de respecter et sur laquelle il dût veiller ; celle qui fut désignée pour le former et l’éduquer, pour l’instruire jour après jour, tandis qu’il croissait en sagesse et en taille?» (Sermons paroissiaux, L’année chrétienne, Sermon 12 sur l’Annonciation, Ed. Le Cerf 1993, t. 2P 121). C’est à cause de ces dons abondants de grâce que nous l’honorons ici, et c’est à cause de cette intimité avec son divin Fils que nous cherchons naturellement son intercession pour nos propres besoins et les besoins du monde entier.

Avec les paroles de l’Angelus, nous nous tournons maintenant vers notre Mère Bien-aimée et lui confions les intentions que nous portons dans nos coeurs.



Palais pontifical de Castel Gandolfo

Dimanche 26 septembre 2010

(Vidéo)

Chers frères et soeurs,


302 Dans l'Evangile de ce dimanche (Lc 16,19-31), Jésus raconte la parabole de l'homme riche et du pauvre Lazare. Le premier vit dans le luxe et dans l'égoïsme, et quand il meurt, il finit en enfer. Le pauvre, au contraire, qui se nourrit des restes de la table du riche, est emporté par les anges à sa mort, dans la demeure éternelle de Dieu et des saints. «Heureux vous les pauvres — avait proclamé le Seigneur à ses disciples — car le Royaume de Dieu est à vous» (Lc 6,20). Mais le message de la parabole va plus loin: il nous rappelle qu'alors que nous sommes dans ce monde, nous devons écouter le Seigneur qui nous parle à travers les saintes Ecritures et vivre selon sa volonté, autrement, après la mort, il sera trop tard pour se raviser. Donc, cette parabole nous dit deux choses: la première c'est que Dieu aime les pauvres et les relève de leur humiliation; la seconde, c'est que notre destin éternel est conditionné par notre attitude; il nous appartient de suivre la voie que Dieu nous a montrée pour arriver à la vie, et cette voie c'est l'amour, non pas entendu comme sentiment, mais comme un service aux autres, dans la charité du Christ.

Par une heureuse coïncidence, nous célébrerons demain la mémoire liturgique de saint Vincent de Paul, patron des organisations caritatives catholiques, dont c'est le 350e anniversaire de la mort. Dans la France du XVIIe siècle, il a touché du doigt le fort contraste entre les plus riches et les plus pauvres. En effet, en tant que prêtre, il a pu fréquenter les milieux aristocratiques, les campagnes et les bas-fonds de Paris. Poussé par l'amour du Christ, Vincent de Paul a su organiser des formes stables de service aux exclus en donnant vie à ce qu'on a appelé les «Charités», c'est-à-dire des groupes de femmes qui mettaient leur temps et leurs biens à la disposition des personnes les plus marginalisées. Parmi ces bénévoles, certaines ont choisi de se consacrer totalement à Dieu et aux pauvres, et ainsi, avec sainte Louise de Marillac, saint Vincent fonda les «Filles de la Charité», première congrégation féminine à vivre la consécration «dans le monde» au milieu des personnes, avec les malades et les nécessiteux.

Chers amis, seul l'Amour, avec un A majuscule, apporte le vrai bonheur! C'est ce que montre un autre témoin, une jeune fille qui a été proclamée bienheureuse hier ici, à Rome. Je parle de Chiara Badano, une jeune fille italienne née en 1971, qu'une maladie a conduite à la mort à un peu moins de 19 ans, mais qui a été pour tous un rayon de lumière, comme le dit son surnom: «Chiara Luce». Sa paroisse, le diocèse d'Acqui Terme et le Mouvement des Focolari, auquel elle appartenait, sont aujourd'hui en fête, et c'est une fête pour tous les jeunes, qui peuvent trouver en elle un exemple de cohérence chrétienne. Ses dernières paroles, de pleine adhésion à la volonté de Dieu, ont été: «Maman, au revoir. Sois heureuse parce que moi je le suis». Elevons notre louange à Dieu parce que son amour est plus fort que le mal et que la mort; et remercions la Vierge Marie qui conduit les jeunes, même à travers les difficultés, et les souffrances, à aimer toujours plus Jésus et à découvrir la beauté de la vie.

A l'issue de l'Angelus

Je salue cordialement les pèlerins francophones présents, ainsi que les personnes qui sont avec nous par la radio ou la télévision! Je vous remercie encore pour votre prière qui m'a accompagné durant mon voyage apostolique au Royaume-Uni. Puissent la Vierge Marie et les saints archanges, Michel, Gabriel et Raphaël, nous aider tous à vivre dans la foi et l'amour, la persévérance et la douceur. Bonne préparation au mois du rosaire qui approche et bon dimanche à tous!

Chers amis, s'il plaît à Dieu, jeudi prochain, je rentrerai à Rome; c'est pourquoi tout en souhaitant à tous un bon dimanche, j'adresse un «au revoir» cordial à la communauté de Castel Gandolfo.



VISITE PASTORALE À PALERME



Foro Italico « Umberto I » de Palerme, Sicile

Dimanche 3 octobre 2010

Chers frères et soeurs!


En ce moment de profonde communion avec le Christ, présent et vivant au milieu de nous et en nous, il est beau, en tant que famille ecclésiale, de nous adresser en prière à sa Mère et à notre Mère, la Très Sainte Vierge Marie Immaculée. La Sicile est constellée de sanctuaires mariaux, et de ce lieu, je me sens spirituellement au centre de ce «réseau» de dévotion, qui relie toutes les villes et tous les villages de l’île.

303 Je désire confier à la Vierge Marie tout le peuple de Dieu qui vit sur cette terre bien-aimée. Qu’elle soutienne les familles dans l’amour et dans l’engagement d’éducation; qu’elle rende fécondes les semences de vocation que Dieu sème en abondance parmi les jeunes; qu’elle donne le courage dans les épreuves, l’espérance dans les difficultés, et un élan renouvelé pour accomplir le bien. Que la Vierge réconforte les malades et toutes les personnes qui souffrent, et aide les communautés chrétiennes afin que personne parmi elles ne soit exclu ou dans le besoin, mais que chacun, en particulier les plus petits et les plus faibles, se sente écouté et valorisé.

Marie est le modèle de la vie chrétienne. Je lui demande en particulier de vous faire marcher d’un bon pas et dans la joie sur le chemin de la sainteté, sur les pas de nombreux témoins lumineux du Christ, fils de la terre sicilienne. Dans ce contexte, je désire rappeler qu’aujourd’hui, à Parme, est proclamée bienheureuse Anna Maria Adorni, qui au XIXe siècle fut une épouse et une mère exemplaire, puis, devenue veuve, se consacra à la charité envers les femmes incarcérées et en difficulté, pour le service desquelles elle fonda deux instituts religieux. Mère Adorni, en raison de sa prière constante, était appelée le «Chapelet vivant». Je suis heureux de le souligner au début du mois consacré au Saint Rosaire. Que la méditation quotidienne des mystères du Christ, en union avec Marie, Vierge en prière, nous fortifie tous dans la foi, dans l’espérance et dans la charité.





Place Saint-Pierre

Dimanche 10 octobre 2010


Angelus Benoit XVI 8810