Angelus Benoit XVI 333


Dimanche des Rameaux, 17 avril 2011



334 Je salue avec joie les pèlerins francophones. En suivant Jésus qui s’avance vers sa Passion et sa Résurrection, accueillons son enseignement au coeur de nos vies. Puisse sa lumière éclairer nos jugements et nos choix! Chers jeunes, demeurez enracinés dans le Christ et fermes dans la foi! Ainsi, vous serez les témoins joyeux et inlassables de l’amour infini de Dieu pour nous aujourd’hui. Que la Vierge Marie nous accompagne dans notre montée vers Pâques!

En anglais:

I welcome all the English-speaking pilgrims and visitors here in Rome this Palm Sunday, as the whole Church sings “Hosanna” to the Son of David, commemorating Our Lord’s solemn entry into Jerusalem in the days leading up to his Passion and death. In a special way I greet all the young people present and I look forward to celebrating World Youth Day in Madrid this summer with many thousands of others from around the world.

En allemand:

Von Herzen grüße ich alle Pilger und Besucher deutscher Sprache. In der Liturgie des Palmsonntags folgt auf den Jubelruf „Hosanna“ beim Einzug des Herrn in Jerusalem kurz darauf das Geschrei des „Kreuzige ihn“ im Leidensbericht. Beide Haltungen liegen nahe beisammen und machen die Unbeständigkeit des menschlichen Herzens sichtbar. Bitten wir den Herrn in dieser Heiligen Woche, daß er uns in der Treue zu ihm bewahre. Dazu möge er uns die Gnade schenken, die aus seinem Tod und seiner Auferstehung kommt. Euch allen wünsche ich eine gesegnete Karwoche!

En espagnol:

Saludo con afecto a los peregrinos de lengua española y los animo a vivir las celebraciones de la pasión del Rey de la Gloria, para alcanzar la plenitud de lo que estas fiestas significan y contienen. Me dirijo ahora en particular a vosotros, queridos jóvenes, para que me acompañéis en la Jornada Mundial de la Juventud, que tendrá lugar en Madrid el próximo mes de agosto, bajo el lema: “Arraigados y edificados en Cristo, firmes en la fe”.

Aujourd'hui, je pense aussi à la Colombie, où la «Journée de prière pour les victimes de la violence» aura lieu Vendredi saint prochain. Je m'unis spirituellement à cette initiative importante et j'exhorte instamment les Colombiens à participer à cette journée, en même temps que je confie à Dieu tous ceux qui, dans ce pays, ont été misérablement dépouillés de leur vie et de leurs biens. Je renouvelle mon appel urgent à la conversion, au repentir et à la réconciliation. Assez de violence en Colombie. Que règne la paix!

En portugais:

Uma saudação amiga para os jovens e demais peregrinos de língua portuguesa, com votos de uma Semana Santa rica de frutos espirituais, vivendo-a unidos à Virgem Maria para aprender d’Ela a escutar Deus no silêncio interior, a olhar os outros com o coração puro e a seguir Jesus, com fé amorosa, pelo caminho do calvário que conduz à alegria da ressurreição. Até Madrid, se Deus quiser!

En polonais:

335 Serdeczne pozdrowienie kieruje do pielgrzymów z Polski, szczególnie do mlodych, którzy przygotowuja sie do swiatowego spotkania w Madrycie. Pozwólcie, ze dzis, w niedziele Meki Panskiej, powtórze slowa z przeslania na ten dzien: Krzyz « jest Bozym „tak” dla czlowieka, najwyzszym wyrazem milosci i zródlem, z którego wyplywa zycie wieczne. (...) Moge zatem jedynie ponaglic Was, byscie przyjeli Krzyz Jezusa, znak Bozej milosci, jako zródlo nowego zycia». Niech Bóg wam blogoslawi!

En italien:

Saluto infine con affetto i pellegrini di lingua italiana, specialmente i giovani, ai quali do appuntamento a Madrid, per la Giornata Mondiale della Gioventù, nel prossimo mese di agosto.

Ed ora ci rivolgiamo in preghiera a Maria, affinché ci aiuti a vivere con fede intensa la Settimana Santa. Anche Maria esultò nello spirito quando Gesù fece il suo ingresso regale in Gerusalemme, compiendo le profezie; ma il suo cuore, come quello del Figlio, era pronto al Sacrificio. Impariamo da Lei, Vergine fedele, a seguire il Signore anche quando la sua via porta alla croce.

Angelus Domini…



REGINA CAELI


Castel Gandolfo

Lundi de l'Ange, 25 avril 2011

Chers frères et soeurs!


Surrexit Dominus vere! Alleluja! La Résurrection du Seigneur marque le renouveau de notre condition humaine. Le Christ a vaincu la mort, provoquée par notre péché, et nous ramène à la vie immortelle. De cet événement découle la vie tout entière de l’Eglise, et l’existence même des chrétiens. Nous le lisons précisément aujourd’hui, Lundi de l’Ange, dans le premier discours missionnaire de l’Eglise naissante: «Dieu l'a ressuscité, ce Jésus — proclame l’apôtre Pierre —; nous en sommes tous témoins. Et maintenant, exalté par la droite de Dieu, il a reçu du Père l'Esprit Saint, objet de la promesse, et l'a répandu. C'est là ce que vous voyez et entendez» (Ac 2,32-33). L’un des signes caractéristiques de la foi dans la Résurrection est le salut entre les chrétiens au cours de la période de Pâques, inspiré par l’antique hymne liturgique: «Le Christ est ressuscité! / Il est vraiment ressuscité!». Il s’agit d’une profession de foi et d’un engagement de vie, précisément comme ce fut le cas pour les femmes décrites dans l’Evangile de saint Matthieu: «Et voici que Jésus vint à leur rencontre: “Je vous salue”, dit-il. Et elles, de s'approcher et d'étreindre ses pieds en se prosternant devant lui. Alors Jésus leur dit: “Ne craignez point; allez annoncer à mes frères qu'ils doivent partir pour la Galilée, et là ils me verront”» (28, 9-10). «C’est ainsi toute l’Eglise — écrit le Serviteur de Dieu Paul VI — qui reçoit mission d’évangéliser, et l’oeuvre de chacun est importante pour le tout. Elle reste comme un signe à la fois opaque et lumineux d’une nouvelle présence de Jésus, de son départ et de sa permanence. Elle le prolonge et le continue» (Ex. ap. Evangelii nuntiandi EN 8 décembre 1975, n. 15, AAS 68 [1976], 14).

De quelle façon pouvons-nous rencontrer le Seigneur et devenir toujours plus ses témoins authentiques? Saint Maxime de Turin affirme: «Quiconque veut atteindre le Sauveur, doit en premier lieu le placer par sa propre foi à la droite de la divinité et le situer par sa propre conviction du coeur dans les cieux» (Sermon XXXIX a, 3; CCL 23, 157), c’est-à-dire qu’il doit apprendre à élever constamment le regard de l’esprit et du coeur vers la hauteur de Dieu, où se trouve le Christ ressuscité. Dans la prière, dans l’adoration, Dieu rencontre donc l’homme. Le théologien Romano Guardini observe que «l’adoration n’est pas quelque chose d’accessoire, de secondaire... il s’agit de l’intérêt ultime, du sens et de l’être. Dans l’adoration, l’homme reconnaît ce qui vaut dans un sens pur, simple et saint» (La Pâque, Méditations, Brescia 1995, 62). Ce n’est que si nous savons nous adresser à Dieu, le prier, que nous pouvons découvrir la signification la plus profonde de notre vie, et le chemin quotidien est illuminé par la lumière du Ressuscité.

336 Chers amis, en Orient et en Occident, l’Eglise fête aujourd’hui saint Marc évangéliste, sage annonciateur du Verbe qui a mis par écrit les doctrines du Christ, comme il était défini anciennement. Il est également le patron de la ville de Venise, où, s’il plaît à Dieu, je me rendrai en visite pastorale les 7 et 8 mai prochains. Invoquons à présent la Vierge Marie, afin qu’elle nous aide à accomplir fidèlement et dans la joie la mission que le Seigneur ressuscité confie à chacun.

À l'issue du Regina Caeli :

Chers frères et soeurs francophones, je suis heureux de vous saluer en ce lundi de Pâques. Que le Christ, vainqueur du mal et de la mort, soit la lumière de notre vie! Laissons-nous saisir par Lui pour transmettre au monde, à la suite des apôtres, la Bonne nouvelle du salut. En partageant l’allégresse de la Vierge Marie et celle de toute la création, manifestons parmi nos frères la joie d’être aimés, pardonnés et sauvés. A tous, je souhaite de saintes fêtes de Pâques!





BÉATIFICATION DU SERVITEUR DE DIEU JEAN-PAUL II


REGINA CAELI


Dimanche 1\2er\0 mai 2011



Je salue avec joie les Délégations officielles, les Autorités civiles et militaires des Pays francophones ainsi que les Cardinaux, les Evêques, les prêtres et les nombreux pèlerins venus à Rome pour la Béatification. Chers amis, que la vie et l’oeuvre du Bienheureux Jean-Paul II soit source d’un engagement renouvelé au service de tous les hommes et de tout l’homme ! Je lui demande de bénir les efforts de chacun pour construire une civilisation de l’amour, dans le respect de la dignité de chaque personne humaine, créée à l’image de Dieu, avec une attention particulière à celle qui est plus fragile. Avec lui, marchez sur les traces lumineuses des bienheureux et des saints de vos Pays ! Que la Vierge Marie vous accompagne ! Avec ma bénédiction.

Rivolgo infine il mio cordiale saluto al Presidente della Repubblica Italiana e al suo seguito, con uno speciale ringraziamento alle Autorità italiane per l’apprezzata collaborazione nell’organizzare queste giornate di festa. E come potrei qui non menzionare tutti coloro che hanno da tempo e con grande generosità preparato questo evento: la mia Diocesi di Roma con il Cardinale Vallini, il Comune della Città con il suo Sindaco, tutte le Forze dell’Ordine e le varie Organizzazioni, Associazioni, i numerosissimi volontari e quanti, anche singolarmente, si sono resi disponibili ad offrire il proprio contributo. Il mio riconoscente pensiero va anche alle Istituzioni e agli Uffici Vaticani. In tanto impegno vedo un segno di grande amore verso il Beato Giovanni Paolo II.

J’adresse enfin mon salut le plus affectueux à tous les pèlerins — rassemblés ici sur la Place Saint-Pierre, dans les rues voisines et en divers autres lieux de Rome — et à ceux qui sont unis à nous à travers la radio et la télévision, dont les dirigeants et les opérateurs ne se sont pas épargnés pour offrir également à ceux qui sont loin la possibilité de participer à ce grand jour. Qu’un salut particulier parvienne aux malades et aux personnes âgées, dont le nouveau bienheureux se sentait particulièrement proche. Et à présent, en union spirituelle avec le bienheureux Jean-Paul II, nous nous adressons avec un amour filial à la Très Sainte Vierge Marie, Mère de l’Eglise, en lui confiant le chemin du Peuple de Dieu tout entier.





VISITE PASTORALE À AQUILÉE ET VENISE


REGINA CAELI


Parc San Giuliano - Mestre

Dimanche 8 mai 2011


337 Chers frères et soeurs!

Au terme de cette célébration eucharistique solennelle, nous tournons notre regard vers Marie, Regina Caeli. Au matin de Pâques, elle est devenue la Mère du Ressuscité et son union avec Lui est tellement profonde que là où le Fils est présent, sa Mère ne peut pas ne pas l'être. En ces lieux splendides, don et signe de la beauté de Dieu, combien de sanctuaires, d'églises et de chapelles sont dédiés à Marie! En Elle se reflète le visage lumineux du Christ. Si nous la suivons docilement, la Vierge nous conduit à Lui. En ces jours du Temps pascal, laissons-nous conquérir par le Christ ressuscité. C'est en Lui que commence le monde nouveau d'amour et de paix qui constitue l'aspiration profonde de chaque coeur humain. Que le Seigneur vous accorde, à vous, habitants de ces terres riches d'une longue histoire chrétienne, de vivre l'Evangile sur le modèle de l'Eglise naissante, dans laquelle «la multitude des croyants n'avait qu'un coeur et qu'une âme» (
Ac 4,32). Invoquons la Très Sainte Vierge Marie qui a soutenu les premiers témoins de son Fils dans la prédication de la Bonne Nouvelle, pour qu'elle soutienne aussi les efforts apostoliques des prêtres; qu'elle fasse fructifier le témoignage des religieux et des religieuses; qu'elle anime l'oeuvre quotidienne des parents dans la première transmission de la foi à leurs enfants; qu'elle éclaire la route des jeunes afin qu'ils marchent, confiants, sur le chemin tracé par la foi des pères; qu'elle comble d'une espérance inébranlable le coeur des personnes âgées; qu'elle réconforte par sa proximité les malades et toutes les personnes souffrantes; qu'elle renforce l'oeuvre des nombreux laïcs qui collaborent activement à la nouvelle évangélisation, dans les paroisses, les associations comme les scouts et l'Action catholique, si bien enracinée et présente ici, dans les Mouvements qui, avec la diversité de leurs charismes et de leur action, sont un signe de la richesse du tissu ecclésial — je pense au Mouvement des Focolari, à Communion et Libération ou au Chemin néocatéchuménal, pour n'en citer que quelques-uns. Je vous encourage tous à travailler dans un véritable esprit de communion dans cette grande vigne dans laquelle le Seigneur nous a appelés à oeuvrer. Marie, Mère du Ressuscité et de l'Eglise, prie pour nous!



REGINA CAELI

Place Saint-Pierre

Dimanche 15 mai 2011


Chers frères et soeurs,

La liturgie du ive dimanche de Pâques nous présente l’une des icônes les plus belles qui, dès les premiers siècles de l'Eglise, ont représenté le Seigneur Jésus: celle du Bon Pasteur. L'évangile de saint Jean, au chapitre 10, décrit les traits particuliers du rapport entre le Christ Pasteur et son troupeau, un rapport tellement étroit que personne ne pourra jamais ravir les brebis de sa main. En effet, elles sont unies à lui par un lien d'amour et de connaissance réciproque, qui leur garantit le don incommensurable de la vie éternelle. En même temps, l'attitude du troupeau envers le Bon Pasteur, le Christ, est présentée par l'évangéliste à travers deux verbes spécifiques: écouter et suivre. Ces termes désignent les caractéristiques fondamentales de ceux qui vivent à la suite du Christ. Avant tout, l'écoute de sa Parole, d’où naît la foi et dont elle se nourrit. Seul celui qui est attentif à la voix du Seigneur est en mesure d'évaluer dans sa conscience, les décisions justes pour agir selon Dieu. De l'écoute découle alors la suite du Christ: on agit en disciples après avoir écouté et accueilli intérieurement les enseignements du Maître, pour les vivre au quotidien.

En ce dimanche, c’est donc spontanément que l’on rappelle à Dieu les pasteurs de l'Eglise, et ceux qui sont en train de se former pour devenir des pasteurs. Je vous invite donc à une prière spéciale pour les évêques — y compris l'Evêque de Rome! — et pour les curés, pour tous ceux qui ont la responsabilité de guider le troupeau du Christ, afin qu'ils soient fidèles et sages dans l’accomplissement de leur ministère. Prions en particulier pour les vocations au sacerdoce en cette Journée mondiale de prière pour les vocations, afin que ne manquent jamais de bons ouvriers à la moisson du Seigneur. Il y a 70 ans, le vénérable Pie XII a institué l'OEuvre pontificale pour les vocations sacerdotales. L'heureuse intuition de mon prédécesseur se fondait sur la conviction que les vocations grandissent et mûrissent dans les Eglises particulières, facilitées par des contextes familiaux sains et fortifiés par un esprit de foi, de charité et de piété. Dans mon message envoyé pour cette Journée mondiale, j'ai souligné qu'une vocation s'accomplit lorsque l'on sort de «sa volonté fermée sur elle-même, de l'idée d'une réalisation de soi, pour se plonger dans une autre volonté, celle de Dieu, et se laisser conduire par elle» (cf. orlf n. 7 du 17 février 2011). A notre époque aussi, où la voix du Seigneur risque d'être étouffée par tant d'autres voix, chaque communauté ecclésiale est appelée à promouvoir et à prendre soin des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée. Les hommes ont en effet toujours besoin de Dieu, même dans notre monde technologique, et l'on aura toujours besoin de pasteurs qui annoncent sa parole et font rencontrer le Seigneur dans les sacrements.

Chers frères et soeurs, affermis par la joie pascale, et par la foi dans le Ressuscité, confions nos résolutions et nos intentions à la Vierge Marie, mère de toute vocation, afin que, par son intercession, elle suscite et soutienne de nombreuses et saintes vocations au service de l'Eglise et du monde.

APPEL


Je continue à suivre, avec une grande appréhension, le dramatique conflit armé qui, en Libye, a provoqué un nombre élevé de victimes et de souffrances, surtout au sein de la population civile. Je lance à nouveau un appel pressant afin que la voie de la négociation et du dialogue l'emporte sur celle de la violence, avec l'aide des organisations internationales qui travaillent à la recherche d'une solution à la crise. Je vous assure par ailleurs de ma prière émue pour l'engagement avec lequel l'Eglise locale assiste la population, en particulier à travers les personnes consacrées présentes dans les hôpitaux.

Ma pensée va aussi à la Syrie, où il est urgent de rétablir une coexistence basée sur la concorde et l'unité. Je demande à Dieu qu'il n'y ait plus d'effusion de sang dans cette patrie de grandes religions et civilisations, et j'invite les autorités et tous les citoyens à n'épargner aucun effort dans la recherche du bien commun et dans l'accueil des aspirations légitimes à un avenir de paix et de stabilité.

338 A l'issue du Regina Caeli

Chers frères et soeurs, la béatification du Pape Jean-Paul II a eu, comme vous le savez, un retentissement mondial. Il y a d'autres témoignages exemplaires du Christ, beaucoup moins connus, que l'Eglise propose avec joie à la vénération des fidèles. Aujourd'hui, à Würzburg, en Allemagne, Georg Häfner, prêtre diocésain, mort martyr dans le camp de concentration de Dachau a été proclamé bienheureux. Samedi 7 mai, à Pozzuoli, un autre prêtre, Giustino Maria Russolillo, fondateur de la Société des vocations divines, a été béatifié. Rendons grâces au Seigneur car il envoie de saints prêtres dans son Eglise!

Chers pèlerins francophones, chaque année, au mois de mai nous vénérons la Vierge Marie. Dans son pèlerinage de foi, elle est restée discrète mais efficace pour soutenir et accompagner la mission de son Fils. En ce dimanche où l’Eglise prie pour les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, que son intercession maternelle suscite au coeur de nombreux jeunes une réponse généreuse et confiante à l’appel du Seigneur! Prions comme Marie et avec elle! Je vous bénis de grand coeur. Et vous les jeunes, répondez avec enthousiasme à l’appel au sacerdoce!





REGINA CAELI

Place Saint-Pierre

Dimanche 22 mai 2011


Chers frères et soeurs!

L’Evangile de ce cinquième dimanche de Pâques propose un double commandement sur la foi: croire en Dieu et croire en Jésus. Le Seigneur, en effet, dit à ses disciples: «Croyez en Dieu, croyez aussi en moi» (Jn 14,1). Ce ne sont pas deux actes séparés, mais un unique acte de foi, la pleine adhésion au salut opéré par Dieu le Père par son Fils Unique. Le Nouveau testament a mis fin à l’invisibilité du Père. Dieu a montré son visage, comme le confirme la réponse de Jésus à l’apôtre Philippe: «Qui m’a vu a vu le Père» (Jn 14,9). Le Fils de Dieu, par son incarnation, sa mort et sa résurrection, nous a libérés de l’esclavage du péché pour nous donner la liberté des enfants de Dieu et nous a fait connaître le visage de Dieu qui est amour: Dieu peut être vu, il est visible dans le Christ. Sainte Thérèse d’Avila écrit que «nous ne devons pas nous écarter de notre plus grand bien, de notre remède le plus efficace, qui est l'Humanité sacrée de Notre-Seigneur Jésus Christ» (Le Château intérieur, 7, 6: OEuvres complètes, Milan, 1998, 1001). Ce n’est donc qu’en croyant dans le Christ, en restant unis à Lui, que les disciples, dont nous faisons aussi partie, peuvent continuer son action permanente dans l’histoire: «En vérité, en vérité, je vous le dis — dit le Seigneur: celui qui croit en moi fera, lui aussi, les oeuvres que je fais» (Jn 14,12).

La foi en Jésus comporte de le suivre quotidiennement, dans les actions simples qui composent notre journée. «C’est bien le propre du mystère de Dieu d’agir de manière humble. C’est seulement petit à petit qu’il construit son histoire dans la grande histoire de l’humanité. Il se fait homme mais d’une telle manière qu’il peut être ignoré de ses contemporains, des forces autorisées de l’histoire. Il souffre et il meurt et, comme Ressuscité, il ne veut atteindre l’humanité qu’à travers la foi des siens auxquels il se manifeste. Continuellement, il frappe humblement aux portes de nos coeurs et, si nous lui ouvrons, lentement il nous rend capable de “voir”» (Jésus de Nazareth II, 2011, p. 311). Saint Augustin affirme qu’il «était nécessaire que Jésus dise: “Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie” (Jn 14,6), parce qu’une fois le chemin connu, il restait à connaître la destination» (Tractatus in Ioh.,69, 2: CCL 36, 500), et la destination, c’est le Père. Pour les chrétiens, pour chacun de nous, donc, le Chemin vers le Père, c’est se laisser guider par Jésus, par sa parole de Vérité, et c’est accueillir le don de sa Vie. Faisons nôtre l’invitation de saint Bonaventure: «Ouvrez donc les yeux, prêtez l'oreille de votre âme, déliez vos lèvres, appliquez votre coeur, afin de voir Dieu en toutes ses créatures, de l'entendre, de le louer, de l'aimer, de lui rendre vos hommages, de proclamer sa grandeur et de l'honorer» (Itinerarium mentis in Deum, i, 15).

Chers amis, l’engagement d’annoncer Jésus Christ, «le Chemin, la Vérité et la Vie» (Jn 14,6), constitue le devoir principal de l’Eglise. Invoquons la Vierge Marie pour qu’elle assiste toujours les pasteurs et tous ceux qui, dans différents ministères, annoncent l’heureux Message du salut, afin que la Parole de Dieu se répande et que le nombre des disciples se multiplie (cf. Ac Ac 6,7).

A l'issue du Regina Caeli

339 Je m’unis à la joie de l’Eglise au Portugal pour la béatification de Mère Maria Chiara de l’Enfant Jésus, qui a eu lieu hier à Lisbonne; et à celle au Brésil où, aujourd’hui, à Salvador de Bahia, soeur Dulce Lopes Pontes est proclamée bienheureuse. Deux femmes consacrées, toutes deux dans des instituts placés sous la protection de Marie Immaculée. Que le Seigneur et sa Sainte Mère soient loués!

Je salue avec joie les pèlerins francophones. Dans l’élan apporté à l’Eglise par la béatification du Pape Jean-Paul II, je vous invite à prier le chapelet en méditant sur les Mystères lumineux, ainsi qu’il nous y a invités. En suivant les étapes de la mission du Christ avec la Vierge Marie, nous devenons capables, comme elle, de voir l’amour du Père à l’oeuvre dans la vie et l’enseignement de son Fils. Puissions-nous ainsi devenir des adorateurs en esprit et en vérité et des témoins! Je vous bénis de grand coeur, ainsi que vos familles!

Je salue particulièrement les participants aux cours de formation pour responsables offert par la communauté de Sant’Egidio, en les assurant de mes prières pour leurs efforts en vue de proclamer l’Evangile et de servir les pauvres et les personnes dans le besoin dans leur pays natal. Ces jours-ci, le Rassemblement oecuménique international pour la paix, organisé par le Conseil mondial des Eglises se tient à Kingston, en Jamaïque. Cette rencontre est le point culminant d’un programme lancé il y a dix ans pour combattre toute forme de violence. Prions ensemble pour cette noble cause et engageons-nous à éliminer la violence dans les familles, la société et dans la communauté internationale.

Ma pensée va ensuite à l’important groupe du Mouvement pour la Vie: chers amis, je me réjouis avec vous, en particulier de l’engagement par lequel vous aidez les femmes qui affrontent des grossesses difficiles, les fiancés et les époux qui désirent une procréation responsable; ainsi, vous travaillez concrètement pour la culture de la vie. Je demande au Seigneur que, grâce à votre contribution, le «oui à la vie» soit un motif d’unité en Italie et dans tous les pays du monde. Je bénis les enfants accompagnés par l’unitalsi, qui, surmontant les difficultés de la maladie, se font témoins de paix. J’encourage les malades et les volontaires présents à l’occasion de la Semaine nationale de la sclérose en plaque.






REGINA COELI


Place Saint-Pierre

Dimanche 29 mai 2011



Chers frères et soeurs,

Dans le livre des Actes des Apôtres, on rapporte qu’après une première violente persécution, la communauté chrétienne de Jérusalem, à l’exception des Apôtres, se dispersa dans les régions environnantes, et Philippe, un des diacres arriva dans une ville de Samarie. Là, il prêcha le Christ ressuscité, et son annonce fut accompagnée de nombreuses guérisons, si bien que la conclusion de l’épisode est très significative: «Et il y eut dans cette ville une grande joie» (Ac 8,8). A chaque fois, on est frappé par cette expression, qui, dans son caractère essentiel, nous communique un sentiment d’espérance, comme si l’on disait: c’est possible! Il est possible que l’humanité connaisse la vraie joie, parce que là où l’Evangile arrive, la vie fleurit; comme un terrain aride qui, irrigué par la pluie, reverdit immédiatement. Par la force de l’Esprit Saint, Philippe et les autres disciples ont fait, dans les villages de Palestine, ce que Jésus avait fait: il prêchèrent la Bonne nouvelle et opérèrent des signes prodigieux. C’était le Seigneur qui agissait à travers eux. Comme Jésus annonçait la venue du Royaume de Dieu, de même, les disciples annoncèrent Jésus ressuscité, en professant qu’il est le Christ, le Fils de Dieu, en baptisant en son nom, et en chassant toute maladie du corps et de l’esprit.

«Et il y eut dans cette ville une grande joie». En lisant ce passage, on pense spontanément à la force de guérison de l’Evangile qui, au cours des siècles, a «irrigué», comme un fleuve bienfaisant, tant de populations. De grands saints et de grandes saintes ont apporté l’espérance et la paix à des villes entières — pensons à saint Charles Borromée à Milan, au temps de la peste; à la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta; et à tant de missionnaires, dont le nom est connu de Dieu, qui ont donné leur vie pour apporter l’annonce du Christ et faire fleurir la joie profonde au milieu des hommes. Alors que les puissants de ce monde cherchaient à conquérir de nouveaux territoires pour répondre à des intérêts politiques et économiques, les messagers du Christ allaient partout pour apporter le Christ aux hommes et les hommes au Christ, en sachant que Lui seul peut donner la vraie liberté et la vie éternelle. Aujourd’hui aussi la vocation de l’Eglise est l’évangélisation: que ce soit vers les populations qui n’ont pas encore été «irriguées» par l’eau vive de l’Evangile, ou bien vers celles qui, tout en ayant des racines chrétiennes anciennes, ont besoin d’une nouvelle sève pour porter des fruits nouveaux et redécouvrir la beauté et la joie de la foi.

Chers amis, le bienheureux Jean-Paul II a été un grand missionnaire, comme le montre également l’exposition organisée actuellement à Rome. Il a relancé la mission ad gentes, et en même temps, il a promu la nouvelle évangélisation. Confions l’une et l’autre à l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie. Que la Mère du Christ accompagne toujours et partout l’annonce de l’Evangile, afin que se multiplient et s’élargissent dans le monde les espaces où les hommes retrouvent la joie de vivre en enfants de Dieu.

340 À l'issue du Regina coeli :

Chers pèlerins francophones, les lectures d’aujourd’hui nous rapportent le zèle des Apôtres, après la Résurrection de Jésus. Ils parcourent le pays et visitent les communautés. Les malades sont guéris, beaucoup se convertissent. A leur suite, nous sommes appelés à annoncer sans relâche la bonne nouvelle du Salut donné à tous! Jésus Lui-même nous enseigne à aimer comme Lui. N’ayez pas peur de parler de Lui autour de vous et de faire découvrir la beauté de l’Evangile. Que Marie nous apprenne à chanter le Magnificat!





VOYAGE APOSTOLIQUE EN CROATIE

(4-5 JUIN 2011)


REGINA CAELI


Hippodrome de Zagreb

Dimanche 5 juin 2011



Chers frères et soeurs,

Avant de conclure cette célébration solennelle, je désire vous remercier pour votre intense et fervente participation, par laquelle vous avez aussi voulu exprimer votre amour pour la famille et votre engagement en sa faveur – comme l’a rappelé tout à l’heure Monseigneur Župan, que je remercie de tout coeur.

Je suis ici, aujourd’hui, pour vous confirmer dans la foi; c’est le don que je vous porte: la foi de Pierre, la foi de l’Église ! Mais, en même temps, vous me donnez cette même foi, enrichie de votre expérience, de vos joies et de vos souffrances. Et vous me donnez en particulier votre foi vécue en famille, pour que je la garde dans le patrimoine de toute l’Église.

Je sais que vous trouvez une grande force en Marie, Mère du Christ et notre Mère. C’est pourquoi, en ce moment, nous nous tournons vers elle, regardant en esprit vers son sanctuaire de Marija Bristrica, et nous lui confions toutes les familles croates: les parents et les enfants, les grands-parents; le chemin des conjoints, l’engagement éducatif, le travail professionnel et ménager. Nous invoquons son intercession pour que les institutions publiques soutiennent toujours la famille, cellule première de la société.

Chers frères et soeurs, d’ici une année, nous célébrerons à Milan la VIIème Rencontre Mondiale des Familles. Nous confions à Marie la préparation de cet important événement ecclésial.

En ce moment, nous nous unissons à la prière de tous ceux qui, dans la Cathédrale de Burgo de Osma, en Espagne, célèbrent la béatification de Juan de Palafox y Mendoza, figure lumineuse d’évêque du XVIIe siècle au Mexique et en Espagne; il fut un homme d’une vaste culture et d’une profonde spiritualité, un grand réformateur, un Pasteur infatigable et un défenseur des Indiens d’Amérique. Que le Seigneur accorde à son Église de nombreux et saints Pasteurs comme le Bienheureux Juan.

341 [ Je salue affectueusement les fidèles de langue slovène et je vous remercie pour votre présence. Que le Seigneur vous bénisse !

Je salue affectueusement les fidèles de langue serbe et je vous remercie pour votre présence. Que le Seigneur vous bénisse !

Je salue affectueusement les fidèles de langue macédoine et je vous remercie pour votre présence. Que le Seigneur vous bénisse !

Je salue affectueusement les fidèles de langue hongroise et je vous remercie pour votre présence. Que le Seigneur vous bénisse !

Je salue affectueusement les fidèles de langue albanaise et je vous remercie pour votre présence. Que le Seigneur vous bénisse !

Je salue affectueusement les fidèles de langue allemande et je vous remercie pour votre présence. Que le Seigneur vous bénisse !]

Chères familles, ne craignez pas ! Le Seigneur aime la famille et il est proche de vous !



Regina Caeli





SOLENNITÉ DE PENTECÔTE


REGINA CAELI


Place Saint-Pierre

Dimanche 12 juin 2011


342 Chers frères et soeurs!

La solennité de la Pentecôte, que nous célébrons aujourd’hui, conclut le temps liturgique de Pâques. En effet, le mystère pascal — la passion, la mort et la résurrection du Christ et son ascension au Ciel — trouve son accomplissement dans la puissante effusion de l’Esprit Saint sur les Apôtres réunis avec Marie, la Mère du Seigneur, et les autres disciples. Ce fut le «baptême» de l’Eglise, baptême dans l’Esprit Saint (Cf. Ac
Ac 1,5). Comme le racontent les Actes des Apôtres, au matin de la fête de la Pentecôte, un bruit comme celui du vent envahit le Cénacle, et sur chacun des disciples descendirent comme des langues de feu (Ac 2,2-3). Saint Grégoire le Grand commente: «Aujourd’hui l’Esprit Saint est descendu avec un son soudain sur les disciples et a changé les esprits d’êtres charnels dans son amour, et tandis qu’apparaissaient extérieurement des langues de feu, intérieurement, les coeurs étaient enflammés, puisqu’en accueillant Dieu dans la vision du feu, ils brûlaient suavement d’amour» (Hom. in Evang. XXx, 1: ccl 141, 256). La voix de Dieu divinise le langage humain des apôtres, qui deviennent capables de proclamer de façon «polyphonique» l’unique Verbe divin. Le souffle de l’Esprit Saint remplit l’univers, engendre la foi, entraîne à la vérité, prédispose l’unité des peuples. «Au bruit qui se produisit, la multitude se rassembla et fut confondue: chacun les entendait parler en son propre idiome» des «merveilles de Dieu» (Ac 2,6 Ac 2,11).

Le bienheureux Antonio Rosmini explique qu’«au jour de la Pentecôte des chrétiens, Dieu promulgua… sa loi de charité, en l’écrivant par l’Esprit Saint, non sur des tables de pierre, mais dans le coeur des apôtres, et que grâce aux apôtres, il l’a ensuite communiquée à toute l’Eglise» (Catéchisme organisé selon l’ordre des idées… n. 737, Turin 1863). L’Esprit Saint «qui est Seigneur et qui donne la vie» — comme nous le disons dans le Credo — est uni au Père par le Fils et complète la révélation de la Sainte Trinité. Il vient de Dieu comme souffle de sa bouche et il a le pouvoir de sanctifier, d’abolir les divisions, de dissoudre la confusion due au péché. Incorporé et immatériel, il distribue les biens divins, soutient les êtres vivants, afin qu’ils agissent conformément au bien. Comme lumière intelligible, il donne sens à la prière, il donne vigueur à la mission d’évangélisation, il fait brûler les coeurs de ceux qui écoutent le joyeux message, il inspire l’art et la mélodie liturgique.

Chers amis, l’Esprit Saint, qui créé en nous la foi au moment de notre baptême, nous permet de vivre en fils de Dieu, conscients et consentants, à l’image du Fils unique. Le pouvoir de remettre les péchés est lui aussi un don de l’Esprit Saint; en effet, en apparaissant aux Apôtres au soir de Pâques, Jésus souffla sur eux et leur dit: «Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis» (Jn 20,23). A la Vierge Marie, Temple de l’Esprit Saint, confions l’Eglise, afin qu’elle vive toujours de Jésus Christ, de sa Parole, de ses commandements, et que, sous l’action perpétuelle de l’Esprit Consolateur, elle annonce à tous que «Jésus est Seigneur!» (1Co 12,3).

A l'issue du Regina Caeli:

Chers frères et soeurs, je suis heureux de rappeler que demain, à Dresde, en Allemagne, Alois Andritzki, prêtre et martyr, assassiné par les membres du parti national-socialiste en 1943, à l’âge de 28 ans, sera proclamé bienheureux. Louons le Seigneur pour ce témoignage de foi héroïque, qui s’ajoute à la multitude de ceux qui ont donné leur vie au nom du Christ dans les camps de concentration. En ce jour de la Pentecôte, je voudrais confier la cause de la paix dans le monde à leur intercession. Puisse l’Esprit Saint inspirer de courageuses intentions de paix et soutenir l’engagement de les réaliser, afin que le dialogue l’emporte sur les armes et le respect de la dignité de l’homme dépasse les intérêts partisans. Que l’Esprit, qui est lien de communion redresse les coeurs détournés par l’égoïsme et aide la famille humaine à redécouvrir et conserver avec vigilance son unité fondamentale.

Après-demain, 14 juin, sera célébrée la Journée mondiale des donneurs de sang, plusieurs millions de personnes qui contribuent, en silence, à aider leurs frères en difficulté. J’adresse à tous les donneurs une salutation cordiale et j’invite les jeunes à suivre leur exemple.

Chers pèlerins francophones, la Fête de la Pentecôte nous rappelle chaque année que l’Esprit Saint est à l’oeuvre en nous pour faire de nous des fils de Dieu. Puissions-nous écouter sa voix et demandons-Lui d’éclairer nos choix. Comme les Apôtres, en témoins zélés et infatigables de l’amour de Dieu, appelons avec détermination les autres à suivre le Christ! Je vous invite à prier pour les jeunes qui entendent cet appel, particulièrement pour ceux qui vont recevoir le sacrement de la Confirmation et pour les séminaristes qui vont être ordonnés prêtres. Que la Vierge Marie, Temple de l’Esprit Saint, marche avec nous !



Angelus Benoit XVI 333