Angelus Benoit XVI 359


VOYAGE APOSTOLIQUE EN ALLEMAGNE

22-25 SEPTEMBRE 2011



Aéroport de Freiburg im Breisgau

Dimanche 25 septembre 2011

Chers soeurs et frères,

360 Nous allons conclure maintenant cette messe solennelle par l’Angélus. Cette prière nous rappelle chaque fois de nouveau le commencement historique de notre salut. L’archange Gabriel présente à la Vierge Marie le plan du salut de Dieu, suivant lequel elle devrait devenir la Mère du Rédempteur. Marie fut toute troublée. Mais l’ange du Seigneur lui dit pour la consoler : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu » (Lc 1,30). Marie peut ainsi dire son grand « oui ». Ce « oui », par lequel elle accepte d’être la servante du Seigneur, exprime son adhésion confiante au plan de Dieu et à notre salut. Et enfin, Marie dit ce « oui » à nous tous, qui, au pied de la croix, lui avons été confiés comme fils (cf. Jn Jn 19,27). Elle ne renie jamais cette promesse. Et c’est pour cela qu’elle doit être appelée heureuse, et même, bienheureuse, parce qu’elle a cru à l’accomplissement de ce qui lui avait été dit de la part du Seigneur (Cf. Lc Lc 1,45). En récitant maintenant cette salutation de l’Ange, nous pouvons nous unir ce « oui » de Marie et adhérer avec confiance à la beauté du plan de Dieu et de la providence que, dans sa grâce, il nous a réservé. Alors, l’amour de Dieu deviendra aussi –pour ainsi dire- chair dans notre vie, il prendra toujours plus forme. Nous ne devons pas avoir peur au milieu de toutes nos préoccupations. Dieu est bon. En même temps, nous pouvons nous sentir soutenus par la communauté des nombreux fidèles qui, en ce moment, prient l’Angélus avec nous dans le monde entier, à travers la télévision et la radio.
Place Saint-Pierre

Dimanche 2 octobre 2011



Chers frères et soeurs!

L’Evangile de ce dimanche se conclut par un avertissement de Jésus, particulièrement sévère, adressé aux chefs des prêtres et aux anciens du peuple: «Le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit» (Mt 21,43). Ce sont des paroles qui font penser aux grandes responsabilités de qui, à chaque époque, est appelé à travailler dans la vigne du Seigneur, spécialement avec un rôle d’autorité, et poussent à renouveler la pleine fidélité au Christ. Il est «la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs» (cf. Mt Mt 21,42), parce qu’ils l’ont jugé comme un ennemi de la loi et un danger pour l’ordre public; mais lui, refusé et crucifié, est ressuscité, devenant la pierre d’angle sur laquelle les fondements de toute existence humaine et du monde entier peuvent s’appuyer avec une certitude absolue. C’est de cette vérité que parle la parabole des vignerons infidèles, auxquels un homme a confié sa vigne pour qu’ils la cultivent et en recueillent les fruits. Le propriétaire de la vigne symbolise Dieu lui-même, alors que la vigne représente son peuple, tout comme la vie qu’Il nous donne pour que, avec sa grâce et notre engagement, nous travaillions pour le bien. Saint Augustin commente: «Dieu nous cultive comme un champ pour nous rendre meilleurs» (Sermo 87, 1, 2: PL 38, 531). Dieu a un projet pour ses amis mais malheureusement, la réponse de l’homme est souvent orientée vers l’infidélité qui se traduit en refus. L’orgueil et l’égoïsme empêchent de reconnaître et d’accueillir même le don le plus précieux de Dieu: son Fils unique. Quand, en effet, «il leur envoya son fils — écrit l’évangéliste Matthieu — … [les vignerons] se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent» (Mt 21,37 Mt 21,39). Dieu lui-même se met entre nos mains, accepte de devenir un mystère insondable de faiblesse et manifeste sa puissance dans la fidélité à un dessein d’amour qui, finalement, prévoit aussi une juste punition pour les mauvais (cf. Mt Mt 21,41).

Solidement ancrés dans la foi à la pierre angulaire qui est le Christ, nous restons en Lui comme le sarment qui ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne reste pas dans la vigne. Ce n’est qu’en Lui, par Lui et avec Lui que s’édifie l’Eglise, peuple de la nouvelle Alliance. A ce sujet, le serviteur de Dieu Paul VI a écrit: «Le premier fruit d’une conscience approfondie que l’Eglise prend d’elle-même est la découverte renouvelée de son rapport vital au Christ. Chose très connue mais fondamentale, mais indispensable, mais jamais assez connue, méditée et célébrée». (Enc. Ecclesiam suam, 6 août 1964: AAS 56 [1964], 622).

Chers amis, le Seigneur est toujours proche et à l’oeuvre dans l’histoire de l’humanité, et il nous accompagne aussi par la présence singulière de ses anges, que l’Eglise vénère aujourd’hui comme «gardiens», c’est-à-dire comme ministres de l’attention divine pour chaque homme. De son début jusqu’à l’heure de la mort, la vie humaine est entourée de leur protection incessante. Et les anges forment une couronne autour de l’auguste reine des victoires, la bienheureuse Vierge Marie du Rosaire, qui en ce premier dimanche d’octobre à cette heure exacte, au sanctuaire de Pompéi et dans le monde entier, accueille une requête fervente pour que le mal soit vaincu et que la bonté de Dieu se révèle en plénitude.


A l'issue de l'Angélus :

Chers frères et soeurs, cet après-midi, à Ivrea, soeur Antonia Maria Verna, fondatrice de l’Institut des Soeurs de la Charité de l’Immaculée Conception d’Ivrea, sera proclamée bienheureuse. Le rite sera célébré par le cardinal Tarcisio Bertone, mon secrétaire d’Etat. Rendons grâce à Dieu pour la figure lumineuse de la nouvelle bienheureuse, qui vécut entre le XVIIIe et le XIXe siècle, modèle de femme consacrée et d’éducatrice.

Cette année encore, au début du mois d’octobre, mois missionnaire, le service de la pastorale des jeunes du diocèse de Rome organise la mission appelée «Jésus au Centre». Je vous assure de ma prière pour cette initiative qui s’adresse en particulier aux nombreux jeunes qui fréquentent le quartier de Ponte Milvio. Soyez les bienvenus!

361 Je salue cordialement les pèlerins francophones, et plus particulièrement les Ivoiriens résidant en Italie. En ces jours de rentrée universitaire, je voudrais inviter les professeurs, à travers l’enseignement, à transmettre l’amour du savoir et de la vérité. Le savoir est important, mais plus encore la formation de la personne pour qu’elle discerne où se trouve la vérité et qu’elle puisse ainsi faire des choix libres. Eduquez aussi les jeunes aux valeurs morales et spirituelles authentiques pour les aider à trouver un sens à leur vie. En ce mois d’octobre, que la Vierge Marie, Notre-Dame du Rosaire, accompagne toutes les personnes engagées dans la formation et l’éducation! Je vous bénis de grand coeur. Bon dimanche à tous.

Je salue cordialement les Polonais. J’adresse un salut particulier aux organisateurs et aux participants au IIe Congrès international de la miséricorde divine qui se déroule actuellement à Cracovie-Lagiewniki. Chers amis, à travers la réflexion commune et la prière, renforcez votre confiance dans le Seigneur afin de porter efficacement au monde le message joyeux selon lequel «la miséricorde est source de l’espérance». Que Dieu vous bénisse!

VISITE PASTORALE À LAMEZIA TERME ET À SERRA SAN BRUNO



Banlieue industrielle de Lamezia Terme

Dimanche 9 octobre 2011


Chers frères et soeurs,

Nous nous approchons de la fin de notre célébration et nous nous adressons avec une dévotion filiale à la Vierge Marie, que nous vénérons particulièrement en ce mois d’octobre sous le vocable de Reine du saint rosaire. Je sais qu’il existe différents sanctuaires mariaux sur cette terre qui est la vôtre et je me réjouis de savoir qu’ici en Calabre la piété populaire est vivante. Je vous encourage à la mettre en oeuvre constamment à la lumière des enseignements du Concile Vatican ii, du Siège apostolique et de vos pasteurs. C’est à Marie que je confie avec affection votre communauté diocésaine, afin qu’elle marche dans l’unité de la foi, dans l’espérance et dans la charité. Que la Mère de l’Eglise vous aide à avoir toujours à coeur la communion ecclésiale et l’engagement missionnaire. Qu’elle soutienne les prêtres dans leur ministère, qu’elle aide les parents et les enseignants dans leur tâche d’éduquer, qu’elle réconforte les malades et ceux qui souffrent, qu’elle conserve chez les jeunes un esprit pur et généreux. Invoquons également l’intercession de Marie pour les problèmes sociaux les plus graves de ce territoire, et de toute la Calabre, spécialement ceux du travail, de la jeunesse, et de la protection des porteurs de handicap, qui ont de plus en plus besoin de l’attention de tous, en particulier des institutions. En communion avec vos évêques, je vous exhorte en particulier, vous, les fidèles laïcs, à contribuer par votre compétence et votre responsabilité à la construction du bien commun.

Comme vous le savez, cet après-midi, je me rendrai à Serra San Bruno pour rendre visite à la chartreuse. Saint Bruno est venu sur cette terre il y a neuf siècles, et il y a laissé un signe profond grâce à la force de sa foi. La foi des saints renouvelle le monde! Avec cette même foi, vous aussi, renouvelez aujourd’hui notre Calabre bien-aimée!



Place Saint-Pierre

Dimanche 16 octobre 2011


362 Chers frères et soeurs !

Une rencontre importante a eu lieu hier et aujourd’hui au Vatican sur le thème de la nouvelle évangélisation, rencontre qui s’est conclue ce matin par la célébration eucharistique que j’ai présidée dans la basilique Saint-Pierre. Cette initiative, organisée par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, avait pour objectif principal d’approfondir les domaines d’une annonce renouvelée de l’Evangile dans les pays d’ancienne tradition chrétienne, et elle a proposé en même temps plusieurs témoignages et expériences significatives. Des personnes du monde entier, engagées dans cette mission que le bienheureux Jean-Paul II avait clairement indiquée à l’Eglise comme un défi urgent et passionnant, ont répondu nombreuses à cette invitation. Ce dernier a été en effet, sur les traces du Concile Vatican II et de celui qui en a engagé la réalisation — le Pape Paul VI —, un soutien infatigable de la mission ad gentes, c’est-à-dire aux peuples et aux territoires où l’Evangile n’a pas encore pris racines, ainsi qu’un héraut de la nouvelle évangélisation. Voilà les aspects de l’unique mission de l’Eglise, et il est significatif de les envisager ensemble en ce mois d’octobre marqué par la célébration de la Journée mondiale des missions, dimanche prochain précisément.

Comme je viens de le faire dans l’homélie de la messe, je profite volontiers de cette occasion pour annoncer que j’ai décidé de proclamer une Année de la foi, qui débutera le 11 octobre 2012 — 50e anniversaire de l’ouverture du Concile oecuménique Vatican II — et qui se conclura le 24 novembre 2013, en la solennité du Christ Roi de l’Univers. J’ai présenté les motivations, les finalités et les lignes directrices de cette « Année » dans une Lettre apostolique qui sera publiée dans les prochains jours. Le serviteur de Dieu Paul VI a convoqué une « Année de la foi » analogue en 1967, à l’occasion du 19e centenaire du martyre des apôtres Pierre et Paul, et lors d’une période de grands changements culturels. Un demi-siècle après l’ouverture du Concile, liée à l’heureuse mémoire du bienheureux Jean XXIII, j’estime qu’il est opportun de rappeler la beauté et le caractère central de la foi, l’exigence de la fortifier et de l’approfondir au niveau personnel et communautaire, et de le faire dans une perspective qui ne soit pas tant célébrative mais plutôt missionnaire, dans la perspective, précisément, de la mission ad gentes et de la nouvelle évangélisation.

Chers amis, dans la liturgie de ce dimanche, lisons ce que saint Paul écrivit aux Thessaloniciens : « Notre annonce de l'Evangile chez vous n'a pas été uniquement parole, mais puissance, action de l'Esprit Saint, certitude absolue ». Que cette parole de l’apôtre des gentils soit un souhait et un programme pour les missionnaires d’aujourd’hui — prêtres, religieux et laïcs — engagés à annoncer le Christ à qui ne le connaît pas, ou à qui l’a réduit à un simple personnage historique. Que la Vierge Marie aide chaque chrétien à être un témoin efficace de l’Evangile.
***


Chers pèlerins francophones, la semaine missionnaire mondiale qui débute aujourd’hui oriente notre regard vers la transmission de la foi. Ce don de Dieu naît lorsque le coeur est touché par sa Parole et s’ouvre à sa lumière. Par le baptême, les chrétiens ont reçu la mission de faire connaître et aimer le Christ autour d’eux. Dans l’Eglise, ils sont nombreux à annoncer la Bonne nouvelle du salut avec foi et courage. Je vous invite à prier pour les peuples des pays de vieille et de nouvelle évangélisation. Le Christ est venu pour tous. Puisse l’Esprit Saint susciter pour notre temps des missionnaires généreux et audacieux ! Bon dimanche à tous !
Place Saint-Pierre

Dimanche 23 octobre 2011


Chers frères et soeurs,

Avant de conclure cette célébration solennelle, je désire vous adresser à tous une cordiale salutation.

363 Je m’adresse avant tout aux pèlerins qui sont venus rendre hommage à saint Guido Maria Conforti et à saint Luigi Guanella, avec une pensée particulièrement affectueuse et mes encouragements aux membres des instituts qu’ils ont fondés : les Missionnaires xavériens, les Filles de Sainte Marie de la Providence et les Serviteurs de la Charité. Je salue les évêques et les autorités civiles et je remercie chacun de sa présence. Une fois encore, l’Italie a offert à l’Eglise et au monde de lumineux témoins de l’Evangile. Rendons grâce à Dieu et prions pour que la foi ne cesse de se renouveler et de produire de bons fruits dans cette nation.

[En français] Je salue cordialement les pèlerins francophones, particulièrement ceux venus pour la canonisation de l’évêque Guido Maria Conforti, fondateur des Missionnaires xavériens, qui sont présents dans plusieurs pays d’Afrique. Chers amis, que le témoignage des nouveaux saints vous guide sur le chemin de l’Evangile ! Bon dimanche à tous !

[En polonais] J’adresse une salutation cordiale aux pèlerins polonais. Hier, avec le diocèse de Rome et l’Eglise de Pologne, nous avons fêté la solennité liturgique du bienheureux Jean-Paul II, et aujourd’hui, vous avez voulu participer à la canonisation des trois nouveaux saints. Je vous confie tous à leur protection, ainsi que vos familles. Dieu vous bénisse.

[En italien] Nous nous adressons maintenant dans la prière à la Vierge Marie qui guide les disciples du Christ sur la voie de la sainteté. Nous confions aussi à son intercession la journée de réflexion, de dialogue et de prière pour la paix et la justice dans le monde: un pèlerinage à Assise, 25 ans après celui qu’avait convoqué le bienheureux Jean-Paul II.
Place Saint-Pierre

Dimanche 30 octobre 2011


Chers frères et soeurs !

Dans la liturgie de ce dimanche, l’apôtre Paul nous invite à aborder l’Evangile « non comme une parole d’hommes mais comme ce qu’elle est réellement, la Parole de Dieu » (1Th 2,13). C’est ainsi que nous pouvons accueillir avec foi les avertissements que Jésus adresse à notre conscience, pour assumer un comportement qui leur est conforme. Dans le passage d’aujourd’hui, Il récrimine les scribes et les pharisiens, qui avaient dans la communauté un rôle de maîtres, parce que leur conduite était ouvertement en opposition avec l’enseignement qu’ils proposaient aux autres avec rigueur. Jésus souligne qu’ils « disent et ne font pas » (Mt 23,3) ; au contraire, « ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt » (Mt 23,4). La bonne doctrine doit être accueillie, mais elle risque d’être contredite par une conduite incohérente. C’est pourquoi Jésus dit : « Faites donc et observez tout ce qu’ils pourront vous dire, mais ne vous réglez pas sur leurs actes » (Mt 23,3). L’attitude de Jésus est exactement à l’opposé : Il pratique le premier le commandement de l’amour qu’il enseigne à tous, et il peut dire que c’est un poids léger et aisé parce qu’il nous aide à le porter avec Lui (cf. Mt Mt 11,29-30).

En pensant aux maîtres qui oppriment la liberté d’autrui au nom de sa propre autorité, saint Bonaventure indique qui est le Maître authentique en affirmant : « Personne ne peut enseigner ni même travailler, ni atteindre les vérités connaissables sans la présence du Fils de Dieu » (Sermo i de Tempore, Dom. XXII post Pentecosten, Opera omnia, ix, Quaracchi, 1901, 442). « Jésus est assis sur la “chaire” comme un plus grand Moïse, qui étend l’Alliance à tous les peuples » (Jésus de Nazareth). C’est Lui notre véritable et unique Maître ! Nous sommes donc appelés à suivre le Fils de Dieu, le Verbe incarné, qui exprime la vérité de son enseignement à travers la fidélité à la volonté du Père, à travers le don de soi. Le bienheureux Antonio Rosmini écrivait : « Le premier Maître forme tous les autres maîtres, comme il forme aussi ses disciples parce que (tant les uns que les autres) existent en vertu de ce premier magistère tacite mais très puissant » (Idea della Sapienza, 82, in : Introduzione alla filosofia, vol. ii, Roma 1934, 143). Jésus condamne aussi fermement la vaine gloire et observe que travailler « pour se faire remarquer des hommes » (Mt 23,5) met à la merci de l’approbation humaine, menaçant les valeurs qui fondent l’authenticité de la personne.

Chers amis, le Seigneur Jésus s’est présenté au monde comme serviteur, se dépouillant totalement et s’abaissant jusqu’à donner sur la croix la plus éloquente leçon d’humilité et d’amour. De son exemple jaillit une proposition de vie : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur » (Mt 23,11). Invoquons l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie et prions, en particulier, pour tous ceux qui, dans la communauté chrétienne, sont appelés au ministère de l’enseignement, afin qu’ils puissent témoigner par leurs oeuvres des vérités qu’ils transmettent par la parole.

364 Chers frères et soeurs,

Je voudrais exprimer ma proximité aux populations de Thaïlande frappées par de graves inondations, tout comme en Italie, à celles de Ligurie et de Toscane, récemment touchées par les conséquences de fortes pluies. Je les assure de ma prière.

A l'issue de l'Angélus

Je suis heureux de saluer ce matin les pèlerins de langue française, particulièrement la paroisse Saint-Nicolas, de la Principauté de Monaco. Alors que s’achève le mois du Rosaire, je vous invite à vous tourner avec confiance vers la Vierge Marie. À son école, apprenons à connaître Jésus, son Fils, afin de marcher à sa suite sur les chemins de l’Évangile. Que la tendresse maternelle de la Mère du Seigneur apporte à chacun réconfort et soutien, en particulier aux personnes qui souffrent ou qui sont dans l’épreuve ! Bon dimanche à tous !



SOLENNITÉ DE LA TOUSSAINT Mardi 1er novembre 2011

11111
Chers frères et soeurs,


La solennité de tous les saints est une occasion propice pour élever le regard des réalités terrestres, rythmées par le temps, vers la dimension de l’éternité et de la sainteté. La liturgie nous rappelle aujourd’hui que la sainteté est la vocation originelle de chaque baptisé (cf. Lumen gentium
LG 40). En effet, le Christ, qui avec le Père et l’Esprit est le seul Saint (cf. Ap Ap 15,4), a aimé l’Eglise comme son épouse et s’est donné lui-même pour elle, dans le but de la sanctifier (cf. Ep Ep 5,25-26). C’est pour cette raison que tous les membres du peuple de Dieu sont appelés à devenir saints, selon l’affirmation de l’apôtre Paul : « Et voici quelle est la volonté de Dieu : c'est votre sanctification » (1Th 4,3). Nous sommes donc invités à regarder l’Eglise non dans son aspect uniquement temporel et humain, marqué par la fragilité, mais comme le Christ l’a voulue, c’est-à-dire une « communion des saints » (Catéchisme de l’Eglise catholique CEC 946). Dans le Credo, nous professons l’Eglise « sainte », sainte en tant que Corps du Christ, en tant qu’instrument de participation aux saints Mystères — en premier lieu l’Eucharistie — et famille des saints, à la protection de laquelle nous sommes confiés le jour du baptême. Aujourd’hui, nous vénérons précisément cette innombrable communauté de tous les saints, qui, à travers leurs différents parcours de vie, nous indiquent différentes voies de sainteté, réunies par un unique dénominateur : suivre le Christ et se conformer à Lui, but ultime de notre existence humaine. En effet, tous les états de vie peuvent devenir, avec l’action de la grâce et avec l’engagement et la persévérance de chacun, des voies de sanctification.

La commémoration des fidèles défunts, à laquelle est consacrée la journée de demain, 2 novembre, nous aide à rappeler nos proches qui nous ont quittés, et toutes les âmes en marche vers la plénitude de la vie, précisément dans l’horizon de l’Eglise céleste, auquel la solennité d’aujourd’hui nous a élevés. Dès les premiers temps de la foi chrétienne, l’Eglise terrestre, reconnaissant la communion de tout le corps mystique de Jésus Christ, a cultivé avec une grande piété la mémoire des défunts et leur a offert des prières d’intention. Notre prière pour les morts est donc non seulement utile mais nécessaire, dans la mesure où elle peut non seulement les aider, mais rend, dans le même temps, efficace leur intercession en notre faveur (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique CEC 958). La visite aux cimetières, alors qu’elle conserve les liens d’affection avec ceux qui nous ont aimés dans cette vie, nous rappelle également que nous tendons tous vers une autre vie, au-delà de la mort. Les pleurs, dus au détachement terrestre, ne doivent donc pas prévaloir sur la certitude de la résurrection, sur l’espérance de parvenir à la béatitude de l’éternité, « moment rempli de satisfaction, dans lequel la totalité nous embrasse et dans lequel nous embrassons la totalité » (Spe salvi ). L’objet de notre espérance, en effet, est de jouir de la présence de Dieu dans l’éternité. Jésus l’a promis à ses disciples en disant : « Je vous verrai de nouveau et votre coeur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l'enlèvera » (Jn 16,22).

Nous confions notre pèlerinage vers la patrie céleste à la Vierge Marie, Reine de tous les saints, alors que nous invoquons pour nos frères et soeurs défunts son intercession maternelle.

A l'issue de l'Angélus

Chers frères et soeurs,

Je salue cordialement les pèlerins francophones venus pour cette prière mariale. La Solennité de Tous les Saints nous rend proches de tous ceux et de toutes celles que Dieu a fait entrer dans sa lumière. En ce jour, souvenons-nous que, nous aussi, nous sommes en marche vers la sainteté. En chacun de nous brille déjà une étincelle de la lumière de Dieu, qui est appelée à resplendir. Mettons-nous à l’écoute des Béatitudes où Jésus nous enseigne comment progresser sur le chemin qui conduit à la gloire du ciel. Alors, nous trouverons le bonheur de partager la vie de Dieu avec tous les saints. Bonne fête de la Toussaint à tous !

[En italien] J’adresse un salut chaleureux à ceux qui ont participé ce matin à la « Course des saints », organisée par la Fondation « Don Bosco dans le monde ». Saint Paul dirait que toute la vie est une « course » vers la sainteté : vous nous donnez un bon exemple ! Je souhaite une bonne fête à tous. Merci de votre attention. Merci et bonne fête à tous!



Dimanche 6 novembre 2011

61111 Chers frères et soeurs!

Les lectures bibliques de la liturgie de ce dimanche nous invitent à prolonger la réflexion sur la vie éternelle, commencée à l’occasion de la commémoration de tous les fidèles défunts. Sur ce point, la différence est claire entre celui qui croit et celui qui ne croit pas, ou, pourrait-on également dire, entre celui qui espère et celui qui n’espère pas. Saint Paul l’écrit en effet aux Thessaloniciens : « Nous ne voulons pas vous laisser dans l'ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n'ont pas d'espérance » (
1Th 4,13). La foi dans la mort et la résurrection de Jésus Christ marque, également dans ce domaine, une ligne de partage décisive. Saint Paul le rappelle encore aux chrétiens d’Ephèse qui, avant d’accueillir la Bonne Nouvelle, étaient « sans espérance et sans Dieu dans le monde » (Ep 2,12). En effet, la religion des Grecs, les cultes et les mythes païens, n’étaient pas en mesure de faire la lumière sur le mystère de la mort, si bien qu’une inscription antique disait : « In nihil ab nihilo quam cito recidimus », ce qui signifie : « Du rien au rien, combien rapidement nous retombons ». Si nous supprimons Dieu, si nous supprimons le Christ, le monde sombre dans le vide et dans l’obscurité. C'est ce qui se manifeste dans l’expression du nihilisme contemporain, un nihilisme souvent inconscient qui contamine malheureusement tant de jeunes.

L’Evangile d’aujourd’hui est une parabole célèbre, qui parle de dix jeunes filles invitées à un festin de noces, symbole du royaume des cieux, de la vie éternelle (Mt 25,1-13). C’est une image de joie, par laquelle Jésus enseigne une vérité qui nous remet en question. En effet, parmi ces dix jeunes filles, cinq vont à la fête, parce qu’à l’arrivée de l’époux, elles ont de l’huile pour allumer leurs lampes, alors que les cinq autres restent dehors, parce que, imprudentes, elles n’ont pas apporté d’huile. Que représente cette « huile », indispensable pour être admis au banquet nuptial ? Saint Augustin (cf. Discours 93, 4) et d’autres auteurs anciens y lisent un symbole de l’amour, qui ne peut pas être acheté, mais se reçoit comme un don, se conserve dans le coeur et se pratique par les oeuvres. La vraie sagesse est de tirer profit de la vie mortelle pour accomplir des oeuvres de miséricorde, car, après la mort, ce ne sera plus possible. Lorsque nous serons ressuscités pour le jugement dernier, celui-ci se fera sur la base de l’amour pratiqué durant la vie terrestre (cf. Mt Mt 25,31-46). Et cet amour est un don du Christ, diffusé en nous par l’Esprit Saint. Celui qui croit dans le Dieu-Amour porte en lui une espérance invincible, comme une lampe avec laquelle traverser la nuit au-delà de la mort, et parvenir à la grande fête de la vie.

A Marie, Sedes Sapientiae, demandons de nous enseigner la vraie sagesse, qui s’est faite chair en Jésus. Il est le chemin qui conduit de cette vie à Dieu, à l’Eternel. Il nous a fait connaître le visage du Père, et il nous a ainsi donné une espérance remplie d’amour. C’est pourquoi l’Eglise se tourne vers la Mère du Seigneur avec ces paroles: Vita, dulcedo, et spes nostra.Apprenons d’elle à vivre et mourir dans l’espérance qui ne déçoit pas.

A l'issue de l'Angélus:

APPEL

Je suis avec appréhension les tragiques épisodes que se sont vérifiés ces derniers jours au Nigeria et, tandis que je prie pour les victimes, j’invite à mettre fin à la violence, qui ne résout pas les problèmes, mais les accroît, semant la haine et la division aussi entre croyants.

* * *

Je salue cordialement les pèlerins francophones. Dans l’évangile de ce dimanche, le Seigneur nous invite à la vigilance du coeur pour savoir chercher et reconnaître chaque jour sa présence. Face aux incertitudes de l’existence, n’ayons pas peur de nous en remettre à Lui. Donnons-lui la première place dans notre vie, et nous marcherons avec assurance vers le bonheur éternel. Que la Vierge Marie nous accompagne sur le chemin de la foi et de l’espérance ! Je vous bénis de grand coeur.

Aujourd’hui, mes pensées ne peuvent pas ne pas se tourner vers la ville de Gênes, durement touchée par les inondations. Je vous assure de ma prière pour les victimes, pour les familles et pour ceux qui ont subi de graves dommages. Que Notre-Dame de la Garde soutienne la chère population de Gênes dans l’engagement solidaire pour surmonter l’épreuve. A vous tous, chers pèlerins, je souhaite un bon dimanche et une bonne semaine. Bon dimanche à vous tous !




Dimanche 13 novembre 2011




Chers frères et soeurs!

La Parole de Dieu de ce dimanche, avant-dernier dimanche de l’année liturgique, nous avertit du caractère provisoire de l’existence terrestre et nous invite à la vivre comme un pèlerinage, en tournant notre regard vers le but, vers ce Dieu qui nous a créés et qui, puisqu’il nous a faits pour lui (cf. saint Augustin, Conf.1, 1), est notre destin ultime et le sens de notre vie. Le passage obligé pour atteindre cette réalité définitive est la mort, suivie du jugement dernier. L’apôtre Paul nous rappelle que « le jour du Seigneur viendra de nuit comme un voleur » (1Th 5,2), c’est-à-dire sans prévenir. La conscience du retour glorieux du Seigneur Jésus nous pousse à vivre dans une attitude de vigilance, en attendant sa manifestation en faisant constamment mémoire de sa première venue.

Dans la célèbre parabole des talents, rapportée par l’évangéliste Matthieu (cf. 25, 14-30), Jésus parle de trois serviteurs auxquels leur maître confie ses biens, au moment de partir pour un long voyage. Deux d’entre eux se comportent bien, parce qu’ils font doubler les biens reçus. Le troisième, au contraire, cache l’argent reçu dans un trou. Rentré chez lui, le maître demande compte à ses serviteurs de ce qu’il leur avait confié et, alors qu’il est satisfait des deux premiers, il est déçu par le troisième. En effet, ce serviteur qui a caché son talent sans le faire fructifier, a mal fait ses comptes : il s’est comporté comme si son maître ne devait plus revenir, comme s’il n’existait pas un jour où il lui aurait demandé compte de ses actes. Par cette parabole, Jésus veut enseigner à ses disciples à bien utiliser ses dons : Dieu appelle tout homme à la vie et lui remet des talents, en lui confiant en même temps une mission à accomplir. Il serait sot de penser que ces dons sont un dû, de même que renoncer à les employer serait manquer le but de l’existence. En commentant cette page évangélique, saint Grégoire le Grand fait remarquer que le Seigneur ne fait manquer à personne le don de sa charité, de l’amour. Il écrit : « C’est pourquoi il est nécessaire, mes frères, que vous vous appliquiez à garder la charité, en toute action à accomplir » (Homélies sur les Evangiles 9, 6). Et après avoir précisé que la vraie charité consiste dans l’amour des amis comme des ennemis, il ajoute : « Si quelqu’un manque de cette vertu, il perd tout le bien qu’il a, il est privé du talent reçu et il est jeté dehors, dans les ténèbres » (ibid.).

367 Chers frères, accueillons l’invitation à la vigilance, à laquelle les Ecritures nous invitent à différentes reprises ! C’est l’attitude de celui qui sait que le Seigneur reviendra et voudra voir en nous les fruits de son amour. La charité est le bien fondamental que personne ne peut manquer de faire fructifier et sans lequel tout autre don est vain (cf. 1Co 13,3). Si Jésus nous a aimés au point de donner sa vie pour nous (cf. Jn Jn 3,16), comment pourrions-nous ne pas aimer Dieu de tout notre être, et nous aimer les uns les autres vraiment de tout coeur (cf. 1Jn 4,11) ? Ce n’est qu’en pratiquant la charité que nous aussi nous pourrons prendre part à la joie de notre Seigneur. Que la Vierge Marie nous enseigne une vigilance active et joyeuse sur le chemin de la rencontre avec Dieu.

A l'issue de l'Angélus

Chers amis, c’est aujourd’hui la Journée mondiale du diabète, une maladie chronique qui affecte de nombreuses personnes, y compris des jeunes. Je prie pour tous ces frères et soeurs, et pour ceux qui partagent tous les jours leurs difficultés, ainsi que pour le personnel médical et les bénévoles qui les assistent.

Chers pèlerins francophones, le Seigneur nous invite aujourd’hui à reconnaître les dons qu’il nous a faits. Il confie à chacun la responsabilité de les faire fructifier pour qu’il soit le sel de la terre et la lumière du monde.Cette parole du Christ a guidé les travaux de la Deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques. Je souhaite la donner à tous alors que je vais me rendre au Bénin pour affermir la foi et l’espérance des chrétiens d’Afrique et des îles adjacentes. Je confie à votre prière ce voyage et les habitants du cher continent africain, particulièrement ceux qui connaissent l’insécurité et la violence. Que Notre Dame d’Afrique accompagne et soutienne les efforts de toutes les personnes qui oeuvrent pour la réconciliation, la justice et la paix ! Avec ma bénédiction !

J’adresse une salutation cordiale aux pèlerins et aux visiteurs des pays de langue allemande. Je m’unis particulièrement aux fidèles qui participent cet après-midi, à Dornbirn, Vorarlberg, à la béatification du prêtre martyr Carl Lampert. A l’époque sombre du national-socialisme, il a clairement vu la signification de la parole de saint Paul : « Nous n’appartenons pas à la nuit ni aux ténèbres » (1Th 5,5). Lors d’un interrogatoire qui aurait pu le conduire à la liberté, il a témoigné avec conviction : « J’aime mon Eglise. Je reste fidèle à mon Eglise, et aussi au sacerdoce. Je suis du côté du Christ et j’aime son Eglise ». Confions-nous à l’intercession du nouveau bienheureux afin que nous puissions nous aussi un jour participer avec lui à la joie du Seigneur.

Je salue cordialement les Polonais. Aujourd’hui, à l’initiative de l’association « Aide à l’Eglise en détresse », vous célébrez en Pologne la Journée de la solidarité avec l’Eglise persécutée. Cette année, par vos prières et par vos offrandes, vous soutenez en particulier l’Eglise du Soudan. Je souhaite que cette « Journée » vous sensibilise tous au drame de la pauvreté humaine et des persécutions, à la nécessité du respect de la dignité humaine et du droit à la liberté religieuse. Je bénis de tout coeur ceux qui s’unissent à cette prière.

Je souhaite à tous un bon dimanche et une bonne semaine.



Angelus Benoit XVI 359