Angelus Benoit XVI 376

376 Et à présent, avec une grande joie, j’annonce que le 18 février prochain, je tiendrai un consistoire au cours duquel je nommerai 22 nouveaux membres du Collège cardinalice.

Comme on le sait, les cardinaux ont pour tâche d’aider le Successeur de Pierre dans l’accomplissement de son ministère de confirmer ses frères dans la foi et d’être le principe et le fondement de l’unité et de la communion de l’Eglise.

Voici les noms des nouveaux cardinaux :

1. Mgr Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples ;

2. Mgr Manuel Monteiro de Castro, pénitencier majeur ;

3. Mgr Santos Abril y Castello, archiprêtre de la Basilique papale de Sainte-Marie-majeure ;

4. Mgr Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement ;

5. Mgr Giuseppe Bertello, président de la Commission pontificale pour l’Etat de la Cité du Vatican et président du gouvernorat du même Etat ;

6. Mgr Francesco Coccopalmerio, président du Conseil pontifical pour l’interprétation des textes législatifs ;

7. Mgr João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique ;

8. Mgr Edwin Frederik O’Brien, pro-Grand Maître de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem ;

377 9. Mgr Domenico Calcagno, président de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique ;

10. Mgr Giuseppe Versaldi, président de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège ;

11. Sa Béatitude George Alencherry, archevêque majeur d’Ernakulam Angamaly des Syro-malabars (Inde) ;

12. Mgr Thomas Christopher Collins, archevêque de Toronto (Canada) ;

13. Mgr Dominik Duka, archevêque de Prague (République tchèque) ;

14. Mgr Willem Jacobus Eijk, archevêque d’Utrecht (Pays-Bas) ;

15. Mgr Giuseppe Betori, archevêque de Florence (Italie) ;

16. Mgr Timothy Michael Dolan, archevêque de New York (Etats-Unis d’Amérique) ;

17. Mgr Rainer Maria Woelki, archevêque de Berlin (République fédérale d’Allemagne) ;

18. Mgr John Tong Hon, évêque de Hong Kong (République populaire de Chine) ;

En outre, j’ai décidé d’élever à la dignité cardinalice un vénéré prélat qui exerce son ministère de pasteur et de père d’une Eglise, et trois ecclésiastiques dignes d’éloges, qui se sont distingués par leur engagement au service de l’Eglise.

Il s’agit de :

378 1. Sa Béatitude Lucian Muresan, archevêque majeur de Fagaras et Alba Iulia des Roumains (Roumanie) ;

2. Mgr Julien Ries, prêtre du diocèse de Namur et professeur émérite d’histoire des religions à l’Université catholique de Louvain ;

3. P. Prosper Grech, o.s.a., professeur émérite de plusieurs universités romaines et consulteur à la Congrégation pour la doctrine de la foi ;

4. P. Karl Becker, s.j., professeur émérite de l’Université pontificale grégorienne, pendant de longues années consulteur de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Les nouveaux cardinaux proviennent de différentes parties du monde, comme vous l’avez entendu, et exercent différents ministères au service du Saint-Siège ou en contact direct avec les fidèles en tant que pères et pasteurs d’Eglises particulières.

Je voudrais vous inviter tous à prier pour les nouveaux élus, en demandant l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise, afin qu’ils sachent témoigner toujours avec courage et dévouement de leur amour pour le Christ et pour son Eglise.

Et à présent, avec une grande joie, j’annonce que le 18 février prochain, je tiendrai un consistoire au cours duquel je nommerai 22 nouveaux membres du Collège cardinalice.

Comme on le sait, les cardinaux ont pour tâche d’aider le Successeur de Pierre dans l’accomplissement de son ministère de confirmer ses frères dans la foi et d’être le principe et le fondement de l’unité et de la communion de l’Eglise.

Voici les noms des nouveaux cardinaux :

1. Mgr Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples ;

2. Mgr Manuel Monteiro de Castro, pénitencier majeur ;

379 3. Mgr Santos Abril y Castello, archiprêtre de la Basilique papale de Sainte-Marie-majeure ;

4. Mgr Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement ;

5. Mgr Giuseppe Bertello, président de la Commission pontificale pour l’Etat de la Cité du Vatican et président du gouvernorat du même Etat ;

6. Mgr Francesco Coccopalmerio, président du Conseil pontifical pour l’interprétation des textes législatifs ;

7. Mgr João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique ;

8. Mgr Edwin Frederik O’Brien, pro-Grand Maître de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem ;

9. Mgr Domenico Calcagno, président de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique ;

10. Mgr Giuseppe Versaldi, président de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège ;

11. Sa Béatitude George Alencherry, archevêque majeur d’Ernakulam Angamaly des Syro-malabars (Inde) ;

12. Mgr Thomas Christopher Collins, archevêque de Toronto (Canada) ;

13. Mgr Dominik Duka, archevêque de Prague (République tchèque) ;

380 14. Mgr Willem Jacobus Eijk, archevêque d’Utrecht (Pays-Bas) ;

15. Mgr Giuseppe Betori, archevêque de Florence (Italie) ;

16. Mgr Timothy Michael Dolan, archevêque de New York (Etats-Unis d’Amérique) ;

17. Mgr Rainer Maria Woelki, archevêque de Berlin (République fédérale d’Allemagne) ;

18. Mgr John Tong Hon, évêque de Hong Kong (République populaire de Chine) ;

En outre, j’ai décidé d’élever à la dignité cardinalice un vénéré prélat qui exerce son ministère de pasteur et de père d’une Eglise, et trois ecclésiastiques dignes d’éloges, qui se sont distingués par leur engagement au service de l’Eglise.

Il s’agit de :

1. Sa Béatitude Lucian Muresan, archevêque majeur de Fagaras et Alba Iulia des Roumains (Roumanie) ;

2. Mgr Julien Ries, prêtre du diocèse de Namur et professeur émérite d’histoire des religions à l’Université catholique de Louvain ;

3. P. Prosper Grech, o.s.a., professeur émérite de plusieurs universités romaines et consulteur à la Congrégation pour la doctrine de la foi ;

4. P. Karl Becker, s.j., professeur émérite de l’Université pontificale grégorienne, pendant de longues années consulteur de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

381 Les nouveaux cardinaux proviennent de différentes parties du monde, comme vous l’avez entendu, et exercent différents ministères au service du Saint-Siège ou en contact direct avec les fidèles en tant que pères et pasteurs d’Eglises particulières.

Je voudrais vous inviter tous à prier pour les nouveaux élus, en demandant l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise, afin qu’ils sachent témoigner toujours avec courage et dévouement de leur amour pour le Christ et pour son Eglise.

Angelus Domini….

A l'issue de l'Angélus :

Je suis heureux de vous saluer, chers frères et soeurs francophones présents pour la prière de l’Angelus. En ce jour de l’Epiphanie, avec les Mages, nous sommes tous invités à marcher pleins de confiance vers le Christ, Lumière des nations. Comme eux laissons-nous guider par l’étoile lumineuse de la Parole qui sauve. En adorant le Seigneur n’ayons pas peur de lui offrir cette nouvelle année, afin qu’elle soit remplie de foi, d’espérance et de charité. En ce jour, j’adresse aussi mes voeux cordiaux à nos frères et à nos soeurs des Eglises d’Orient qui célèbrent le Saint Noël ! Avec ma Bénédiction apostolique !

Je souhaite à tous une bonne fête de l’Epiphanie ! Bonne fête à vous tous !

FÊTE DU BAPTÊME DU SEIGNEUR


Dimanche 8 janvier 2012

Chers frères et soeurs !

Aujourd’hui, nous célébrons la fête du Baptême du Seigneur. Ce matin, j’ai conféré le sacrement du baptême à 16 enfants. C’est pourquoi je voudrais proposer une brève réflexion sur notre nature d’enfants de Dieu. Mais partons d’abord simplement de notre nature de fils : c’est la condition fondamentale que nous partageons tous. Nous ne sommes pas tous parents, mais nous sommes tous assurément enfants. Venir au monde n’est jamais un choix, il ne nous a pas été demandé avant si nous voulions naître. Mais durant la vie, nous pouvons développer un comportement libre face à la vie : nous pouvons l’accueillir comme un don et, en un certain sens, « devenir » ce que nous sommes déjà : devenir enfants. Ce passage marque un tournant de maturité dans notre être et dans le rapport avec nos parents, qui se remplit de reconnaissance. C’est un passage qui nous rend aussi capables d’être à notre tour parents — non pas biologiquement, mais moralement.

382 Devant Dieu également, nous sommes tous enfants. Dieu est à l’origine de l’existence de toute créature, et il est Père, de façon particulière, de chaque être humain : il a avec lui ou avec elle une relation unique, personnelle. Chacun de nous est voulu, est aimé de Dieu. Et même dans cette relation avec Dieu nous pouvons, pour ainsi dire, « renaître », c’est-à-dire devenir ce que nous sommes. Ceci a lieu au moyen de la foi, au moyen d’un « oui » profond et personnel à Dieu comme origine et fondement de notre existence. Avec ce « oui », j’accueille la vie comme don du Père qui est aux cieux, un géniteur que je ne vois pas, mais en qui je crois et que je sens, au plus profond de mon coeur, comme mon père et celui de tous mes frères en humanité, un Père immensément bon et fidèle. Sur quoi se fonde cette foi en Dieu le Père ? Elle se fonde sur Jésus Christ: sa personne et son histoire nous révèlent le Père, nous le font connaître, autant qu’il est possible en ce monde. Croire que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, permet de « renaître d’en haut », c’est-à-dire de Dieu, qui est Amour (cf. Jn Jn 3,3). Gardons à l’esprit une fois de plus que personne ne se fait homme : nous sommes tous nés sans action de notre part. Le passif de la naissance précède l’actif de notre agir. C’est la même chose au niveau de la vie chrétienne : personne ne peut se faire chrétien par sa seule volonté, être chrétien est également un don qui précède notre action : nous devons renaître à travers une nouvelle naissance. Saint Jean dit : « Mais à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1,12). C’est le sens du sacrement du baptême, le baptême est cette nouvelle naissance, qui précède notre action. Par la foi, nous pouvons aller à la rencontre du Christ, mais lui seul peut faire de nous des chrétiens et donner à notre volonté, à notre désir, la réponse, la dignité, le pouvoir — que nous n’avons pas par nous-mêmes — de devenir enfants de Dieu.

Chers amis, ce dimanche du Baptême du Seigneur conclut le temps de Noël. Rendons grâces à Dieu pour ce grand mystère, qui est source de régénération pour l’Eglise et pour le monde entier. Dieu s’est fait enfant de l’homme, pour que l’homme devienne enfant de Dieu. Par conséquent, renouvelons la joie d’être fils: en tant qu’hommes et en tant que chrétiens; nés et re-nés à une nouvelle existence divine. Nés de l’amour d’un père et d’une mère, et re-nés de l’amour de Dieu, par le baptême. A la Vierge Marie, Mère du Christ et de tous ceux qui croient en lui, demandons qu’elle nous aide à vivre réellement en enfants de Dieu, non en paroles, ou non seulement en paroles, mais en actes. Saint Jean écrit encore : « Or, voici son commandement : croire au nom de son Fils Jésus Christ et nous aimer les uns les autres, comme il nous en a donné le commandement » (1Jn 3,23).

A l'issue de l'Angélus:

Je vous salue cordialement, chers pèlerins de langue française. Alors que dans nombreux pays est célébrée, aujourd’hui, la fête de l’Epiphanie, ici, à Rome, se célèbre, celle du Baptême du Seigneur. Souvenons-nous de notre propre baptême, de ce jour où le regard du Père s’est posé sur chacun de nous, nous inondant de son Esprit et de sa vie. Le Père, désormais, nous appelle par notre nom et nous invite à témoigner de son amour infini pour tout homme. Que la Vierge Marie nous aide à offrir notre vie pour l’annonce de la Bonne Nouvelle ! Avec ma Bénédiction apostolique !

Bon dimanche, bonne année, tous mes voeux, merci !
Place Saint-Pierre

Dimanche 15 janvier 2012



Chers frères et soeurs!

Dans les lectures bibliques de ce dimanche — deuxième dimanche du temps ordinaire — émerge le thème de la vocation : dans l’Evangile, il s’agit de l’appel de Jésus aux premiers disciples ; dans la première lecture, il s’agit de l’appel du prophète Samuel. Ces deux récits mettent en évidence l’importance de celui qui exerce le rôle de médiateur, aidant les personnes appelées à reconnaître la voix de Dieu et à La suivre. Dans le cas de Samuel, il s’agit d’Eli, prêtre du temple de Silo, où se trouvait jadis l’arche de l’alliance, avant d’être transportée à Jérusalem. Une nuit, Samuel, qui était encore un jeune garçon et vivait, depuis tout petit, au service du temple, avait entendu qu’on l’appelait trois fois durant son sommeil, et avait couru à chaque fois chez Eli. Mais ce n’était pas lui qui l’appelait. La troisième fois, Eli comprit et dit à Samuel: Si on t’appelle encore, réponds: «Parle, Seigneur, car ton Serviteur écoute» (1S 3,9). Et c’est ce qu’il se passa. Depuis, Samuel apprit à reconnaître les paroles de Dieu et devint son fidèle prophète. Dans le cas des disciples de Jésus, la figure médiatrice est Jean-Baptiste. En effet, Jean avait un vaste cercle de disciples, et, parmi eux, deux couples de frères Simon et André, Jean et Jacques, des pêcheurs de Galilée. C’est précisément à deux d’entre eux que Jean-Baptiste indiqua Jésus, le lendemain de son baptême dans les eaux du Jourdain. Il le leur indiqua en disant : « Voici l’Agneau de Dieu ! » (Jn 1,36), ce qui équivalait à dire : « Voici le Messie ». Et les deux hommes suivirent Jésus, restèrent longtemps avec Lui. Convaincus qu’il était bien le Christ, ils partirent aussitôt le dire aux autres, et ainsi se forma le tout premier noyau de ce qui serait devenu le collège des Apôtres.

A la lumière de ces deux textes, je voudrais souligner le rôle décisif du guide spirituel sur le chemin de la foi, en particulier, dans la réponse à une vocation spéciale de consécration, au service de Dieu et de son peuple. La foi chrétienne suppose, déjà en soi, l’annonce et le témoignage : elle consiste en effet dans l’adhésion à la bonne Nouvelle que Jésus de Nazareth est mort et ressuscité, qu’il est Dieu. Ainsi, l’appel à suivre Jésus de plus près, en renonçant à former sa propre famille pour se consacrer à la grande famille de l’Eglise, passe aussi normalement à travers le témoignage et la proposition d’un « frère aîné », d’habitude un prêtre. Mais ceci, sans oublier le rôle fondamental des parents qui, avec leur foi simple et joyeuse et leur amour conjugal, montrent à leurs enfants qu’il est beau et possible de construire toute la vie sur l’amour de Dieu.

383 Chers amis, prions la Vierge Marie pour tous les éducateurs, spécialement les prêtres et les parents, afin qu’ils aient pleinement conscience de l’importance de leur rôle spirituel, pour favoriser chez les jeunes, outre leur croissance humaine, la réponse à l’appel de Dieu, à dire : « Parle Seigneur, ton serviteur t’écoute ».

A l'issue de l'Angélus:

Chers frères et soeurs,

Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale du migrant et du réfugié. Des millions de personnes sont touchées par le phénomène des migrations, mais celles-ci ne sont pas des chiffres ! Ce sont des hommes et des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées qui cherchent un endroit où vivre en paix. Dans mon message pour cette Journée du migrant et du réfugié, j’ai attiré l’attention sur le thème : « Migrations et nouvelle évangélisation », soulignant que les migrants ne sont pas seulement les destinataires, mais aussi les acteurs, de l’annonce de l’Evangile dans le monde contemporain. Dans ce contexte, je suis heureux d’adresser mes plus cordiales salutations aux représentants des communautés migrantes de Rome, aujourd’hui présents Place Saint-Pierre. Bienvenue !

Je désire ensuite rappeler que du 18 au 25 janvier de ce mois de janvier aura lieu la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. J’invite tout le monde, de façon personnelle et communautaire à s’unir spirituellement et, là où cela est possible, également concrètement, pour demander à Dieu le don de la pleine unité entre les disciples du Christ.

En cette Journée du migrant et du réfugié, le thème de cette année — « Migrations et nouvelle évangélisation » — nous invite, chers pèlerins francophones, à être des porteurs infatigables de la Bonne Nouvelle auprès de nos frères et soeurs réfugiés et migrants. Soyons des témoins authentiques de l’Evangile en vivant concrètement la solidarité et la charité chrétienne, non seulement par la prière mais aussi par des actes. Mercredi commencera la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Prions pour la réalisation de cette unité et « laissons-nous transformer par la victoire de Notre Seigneur Jésus Christ ». Que Marie nous accompagne sur le chemin vers la pleine communion ! Avec ma Bénédiction apostolique !

Je souhaite à tous un bon dimanche, une bonne semaine. Merci de votre attention.
Place Saint-Pierre

Dimanche 22 janvier 2012


Chers frères et soeurs,

384 Le dimanche d’aujourd’hui tombe au milieu de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, que nous célébrons du 18 au 25 janvier. Je vous invite tous cordialement à vous unir à la prière que Jésus a adressée à son Père la veille de sa passion. « Qu’ils soient un, afin que le monde croie » (cf. Jn Jn 17,21). Cette année, en particulier, notre méditation pendant la Semaine de prière pour l’unité fait référence à un passage de la première Lettre de saint Paul aux Corinthiens, dont s’inspire le thème : Tous, nous serons transformés par la victoire de Jésus Christ, notre Seigneur (cf 1Co 15,51-58). Nous sommes appelés à contempler la victoire du Christ sur le péché et sur la mort, c’est-à-dire sa résurrection, comme un événement qui transforme radicalement ceux qui croient en lui et leur ouvre l’accès à une vie incorruptible et immortelle. Reconnaître et accueillir la force transformante de la foi en Jésus Christ soutient les chrétiens également dans leur recherche de la pleine unité entre eux.

Cette année, les méditations pour la Semaine de prière pour l’unité ont été préparées par un groupe polonais. En effet, la Pologne a connu une longue histoire de lutte courageuse contre l’adversité et, à diverses reprises, elle a fait preuve d’une grande détermination, animée par sa foi. C’est pourquoi les paroles du thème rappelé plus haut ont une résonance particulièrement incisive en Pologne. Au cours des siècles, les chrétiens polonais ont spontanément perçu une dimension spirituelle dans leur désir de liberté et ont compris que la véritable victoire ne peut arriver que si elle est accompagnée d’une profonde transformation intérieure. Ils nous rappellent que notre recherche de l’unité peut être menée de manière réaliste si le changement se produit d’abord en nous et si nous laissons Dieu agir, si nous nous laissons transformer à l’image du Christ, si nous entrons dans la vie nouvelle dans le Christ qui est la véritable victoire. L’unité visible de tous les chrétiens est toujours une oeuvre qui vient d’en haut, de Dieu, une oeuvre qui requiert l’humilité de reconnaître notre faiblesse et d’accueillir le don. Cependant, pour reprendre une expression que le bienheureux Pape Jean-Paul II répétait souvent, tout don devient aussi un engagement. L’unité qui vient de Dieu exige donc notre engagement quotidien à nous ouvrir les uns aux autres dans la charité.

Depuis des décennies, la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens constitue un élément central de l’activité oecuménique de l’Eglise. Le temps que nous consacrerons à la prière pour la pleine communion des disciples du Christ nous permettra de comprendre plus profondément comment nous serons transformés par sa victoire, par la puissance de sa résurrection. Mercredi prochain, comme d’habitude, nous conclurons la Semaine de prière par la célébration solennelle des vêpres de la fête de la conversion de saint Paul, dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, où seront aussi présents les représentants des autres Eglises et communautés chrétiennes. Je vous attends nombreux à cette rencontre liturgique, pour que nous renouvelions ensemble notre prière au Seigneur, source de l’unité. Dès maintenant, avec une confiance filiale, remettons-la à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise.

A l'issue de l'Angélus:

Chers frères et soeurs,

Ces jours-ci, un certain nombre de pays d’Extrême-Orient célèbrent dans la joie le nouvel an lunaire. Dans la situation mondiale actuelle de crise économique et sociale, je souhaite à tous ces peuples que la nouvelle année soit concrètement marquée par la justice et par la paix, qu’elle apporte le réconfort à ceux qui souffrent, et que les jeunes en particulier, avec leur enthousiasme et leur soif d’idéal, puissent offrir une nouvelle espérance au monde.

Je vous accueille avec joie chers pèlerins francophones, et je salue particulièrement les responsables de la Communauté de Sant’Egidio, dont les membres oeuvrent avec courage pour l’annonce de l’Évangile, notamment en Afrique et en Amérique Latine. Il revient, en effet, à chaque baptisé de proclamer, à temps et à contre temps, la Bonne Nouvelle répondant ainsi à la mission que le Seigneur a confiée à ses Apôtres. Je vous invite à prier et à oeuvrer pour l’unité de tous les chrétiens. Avec la Vierge Marie, implorons le Seigneur afin qu’il rétablisse, quand il voudra et par les moyens qu’il voudra, la pleine unité visible de tous les baptisés ! Bon dimanche et bonne semaine à tous !


Dimanche 29 janvier 2012

29012 Chers frères et soeurs !

L’Evangile de ce dimanche (
Mc 1,21-28) nous présente Jésus, un jour de Sabbat, prêchant dans la synagogue à Capharnaüm, petite ville au bord du Lac de Galilée, où vivaient Pierre et son frère André. A son enseignement, qui suscite l’étonnement des auditeurs, succède la libération d’un homme «tourmenté par un esprit mauvais» (v. 23), qui reconnaît en Jésus le «saint de Dieu», c’est-à-dire le Messie. En peu de temps, sa renommée se répand dans toute la région, qu’il parcourt en annonçant le Royaume de Dieu et en guérissant toutes sortes de malades: parole et action. Saint Jean Chrysostome fait observer que le Seigneur «alterne le discours, au bénéfice des auditeurs, procédant des prodiges aux paroles et à nouveau passant de l’enseignement de sa doctrine aux miracles» (Hom. sur Matthieu 25,1, PG 57, 328).

La parole que Jésus adresse aux hommes ouvre immédiatement l’accès à la volonté du Père et à la vérité sur eux-mêmes. Ce qui n’était pas le cas des scribes, qui devaient s’efforcer d’interpréter les Saintes Ecritures par d’innombrables réflexions. En outre, à l’efficacité de la parole, Jésus unissait les signes de la libération du mal. Saint Athanase observe que «commander aux démons et les chasser n’est pas une oeuvre humaine, mais divine»; en effet, le Seigneur «éloignait des hommes toutes les maladies et infirmités. Qui, voyant son pouvoir… aurait encore douté qu’il soit le Fils, la Sagesse et la Puissance de Dieu?» (Oratio de Incarnatione Verbi 18.19: PG 25,128 BC.129 B). L’autorité divine n’est pas une force de la nature. C’est le pouvoir de l’amour de Dieu qui crée l’univers et, en s’incarnant dans son Fils unique, en descendant dans notre humanité, guérit le monde corrompu par le péché. Romano Guardini écrit: «Toute la vie de Jésus est une traduction de la puissance en humilité… c’est la souveraineté qui s’abaisse à la forme de serviteur» (Il Potere, Brescia 1999, 141.142).

Pour l’homme, l’autorité signifie souvent possession, pouvoir, domination, et succès. Pour Dieu, en revanche, l’autorité signifie service, humilité, et amour; cela signifie entrer dans la logique de Jésus qui s’abaisse pour laver les pieds des disciples (cf. Jn 13,5), qui cherche le vrai bien de l’homme, qui guérit les blessures, qui est capable d’un amour si grand qu’il donne la vie, parce qu’il est l’Amour. Dans une de ses lettres, sainte Catherine de Sienne écrit: «Il faut que nous comprenions et sachions, en vérité, avec la lumière de la foi, que Dieu est l’amour suprême et éternel, et qu’il ne peut rien vouloir d’autre que notre bien» (Ep 13 in: Le Lettere, vol. 3, Bologne 1999, 206).

Chers amis, jeudi prochain 2 février, nous célébrerons la fête de la Présentation du Seigneur au Temple, Journée mondiale de la vie consacrée. Invoquons avec confiance la Très Sainte Vierge Marie, afin qu’elle guide nos coeurs à toujours puiser dans la miséricorde divine, qui libère et guérit notre humanité, la comblant de grâces et de bienveillance, par la puissance de l’amour.

A l'issue de l'Angélus :

Chers frères et soeurs,

Aujourd’hui, à Vienne, Hildegarde Burjan, laïque, mère de famille, est proclamée bienheureuse. Elle a vécu entre les XIXe et XXe siècles et a fondé la Société des soeurs de la charité sociale. Rendons grâce au Seigneur pour ce beau témoignage de l’Evangile !

Ce dimanche marque la Journée mondiale des malades de la lèpre. En saluant l’Association italienne des amis de Raoul Follereau, je voudrais étendre mon encouragement à toutes les personnes atteintes par cette maladie, ainsi qu’à ceux qui les assistent et, de diverses façons, s’engagent pour éliminer la pauvreté et l’exclusion, véritables causes de la persistance de la contagion.

Je rappelle en outre, la Journée internationale d’intercession pour la paix en Terre Sainte. En profonde communion avec le patriarcat latin de Jérusalem et la Custodie de Terre Sainte, invoquons le don de la paix pour cette Terre bénie de Dieu.

J’accueille avec joie les pèlerins de langue française. Dans l’Évangile de ce dimanche nous voyons Jésus parler avec autorité, et sa Parole, qui nous délivre de l’esprit du mal, nous révèle l’inlassable fidélité de Dieu pour tout homme. Aujourd’hui encore, cette Parole nous rend libres et elle nous invite à sortir de notre silence. L’Esprit-Saint, que nous avons reçu, fait de nous des prophètes. Notre vocation chrétienne nous pousse donc à accueillir et à annoncer autour de nous la Bonne Nouvelle de Jésus. Que la Vierge Marie nous aide à être des témoins intrépides de l’Évangile ! Bon dimanche à tous !


Dimanche 5 février 2012


386 Chers frères et soeurs,

L’Evangile de ce dimanche nous présente Jésus qui guérit les malades : d’abord la belle-mère de Simon Pierre, qui était alitée avec de la fièvre. La prenant par la main, Il la guérit et la fit se lever; puis tous les malades de Capharnaüm, éprouvés dans leur corps, leur esprit et leur âme ; Il « guérit beaucoup de malades… et il chassa beaucoup de démons » (
Mc 1,34). Les quatre évangélistes s’accordent à attester que la libération de maladies et d’infirmités en tout genre, constitua, avec la prédication, la principale activité de Jésus dans sa vie publique. En effet, les maladies sont un signe de l’action du Mal dans le monde et dans l’homme, tandis que les guérisons montrent que le Royaume de Dieu, Dieu lui-même, est proche. Jésus Christ est venu vaincre le Mal à sa racine, et les guérisons sont une anticipation de sa victoire, obtenue par sa Mort et sa Résurrection.

Un jour Jésus dit : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades » (Mc 2,17). En cette circonstance, il se référait aux pécheurs, qu’il est venu appeler et sauver. Mais il demeure vrai que la maladie est une condition typiquement humaine, dans laquelle nous faisons l’intense expérience que nous ne nous suffisons pas à nous-mêmes, mais que nous avons besoin des autres. Dans ce sens, pourrions-nous dire à travers un paradoxe, où la maladie peut être un moment salutaire où l’on peut faire l’expérience de l’attention des autres et accorder une attention aux autres ! Toutefois, celle-ci demeure une épreuve, qui peut devenir également longue et difficile. Quand la guérison n’arrive pas et que les souffrances se prolongent, nous pouvons être comme écrasés, isolés, et alors notre existence désespère et se déshumanise. Comment devons-nous réagir à cette attaque du Mal? Certainement avec les soins appropriés — au cours des dernières décennies, la médecine a accompli des pas de géant et nous en sommes reconnaissants — mais la Parole de Dieu nous enseigne qu’il existe une attitude décisive et fondamentale pour affronter la maladie: cette attitude est celle de la foi en Dieu, en sa bonté. Jésus le répète toujours aux personnes qu’il guérit : Ta foi t’a sauvé (cf Mc 5,34 Mc 5,36). Même face à la mort, la foi peut rendre possible ce qui est humainement impossible. Mais la foi en quoi ? En l’amour de Dieu. Voilà la véritable réponse qui vainc radicalement le Mal. De même que Jésus a affronté le Malin par la force de l’amour qui lui venait du Père, ainsi, nous aussi pouvons affronter et vaincre l’épreuve de la maladie en gardant notre coeur plongé dans l’amour de Dieu. Nous connaissons tous des personnes qui ont supporté des souffrances terribles parce que Dieu leur donnait une sérénité profonde. Je pense à l’exemple récent de la bienheureuse Chiara Badano, emportée dans la fleur de l’âge par un mal sans issue : ceux qui allaient lui rendre visite recevaient d’elle lumière et confiance ! Toutefois, dans la maladie, nous avons tous besoin de chaleur humaine : pour réconforter une personne malade, plus que les paroles, c’est la proximité sereine et sincère qui compte.

Chers amis, samedi prochain, 11 février, mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie de Lourdes, nous célébrerons la Journée mondiale du malade. Faisons nous aussi comme les personnes au temps de Jésus: présentons-lui spirituellement tous les malades, dans la confiance qu’Il veut et peut les guérir. Et invoquons l’intercession de la Vierge Marie, en particulier pour les situations de grande souffrance et d’abandon. Marie, Santé des malades, prie pour nous !



À l'issue de l'Angélus :

Chers frères et soeurs,

Nous célébrons aujourd’hui en Italie la Journée pour la vie, instituée pour défendre la vie naissante puis étendue à toutes les étapes et les conditions de l’existence humaine. Cette année, le Message des évêques propose le thème : « Des jeunes ouverts à la vie ». Je m’associe aux pasteurs de l’Eglise qui est en Italie pour affirmer que la véritable jeunesse se réalise dans l’accueil, dans l’amour et dans le service à la vie. Je me réjouis de la rencontre organisée hier à Rome par les Ecoles d’obstétrique et de gynécologie des universités romaines pour réfléchir sur « La promotion et la protection de la vie humaine naissante », et je salue de tout coeur Mgr Lorenzo Leuzzi, les professeurs et les jeunes présents aujourd’hui place Saint-Pierre. Soyez les bienvenus ! Merci pour votre présence.

Chers pèlerins francophones, samedi prochain nous célèbrerons la fête de Notre-Dame de Lourdes et la Journée mondiale des malades. Dans la première lecture de ce dimanche nous voyons que Job a expérimenté dans sa chair la souffrance. Vivant dans la douleur et l’abandon des siens et de ses amis, il ne se révolte pas mais il se tourne vers Dieu. Jésus, lui aussi, face à sa propre souffrance et à celle des hommes, se plonge dans la prière. Avec tous ceux et celles qui sont confrontés à la maladie, demandons à Dieu qu’il nous donne la grâce de l’abandon et de la patience confiante ! Qu’avec l’aide de Notre-Dame de Lourdes et de Sainte Bernadette nous puissions découvrir que le véritable bonheur n’existe qu’en Dieu ! Avec ma Bénédiction !

Dimanche 12 février 2012



Chers frères et soeurs,

387 Dimanche dernier, nous avons vu qu’au cours de sa vie publique, Jésus a guéri de nombreux malades, révélant que Dieu veut pour l’homme la vie, la vie en plénitude. L’Evangile de ce dimanche (Mc 1,40-45) nous montre Jésus en contact avec la forme de maladie considérée à cette époque comme la plus grave, au point de rendre la personne « impure », et de l’exclure des relations sociales : nous parlons de la lèpre. Une législation spéciale (cf. Lv Lv 13-14) réservait aux prêtres le devoir de déclarer la personne lépreuse, c’est-à-dire impure; et de même, il revenait au prêtre d’en constater la guérison et d’admettre à nouveau le malade guéri à la vie normale.

Alors que Jésus allait prêcher dans les villages de Galilée, un lépreux vint à sa rencontre et lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier ! ». Jésus ne fuit pas au contact de cet homme, au contraire, poussé par une participation intime à sa situation, il tend la main et le touche — ignorant l’interdiction légale — et il lui dit : « Je le veux, sois purifié ! ». Dans ce geste et dans ces paroles du Christ, il y a toute l’histoire du salut, il y a l’incarnation de la volonté de Dieu de nous guérir, de nous purifier du mal qui nous défigure et qui entache nos relations. Dans ce contact entre la main de Jésus et le lépreux, est abattue toute barrière entre Dieu et l’impureté humaine, entre le Sacré et son contraire, certainement pas pour nier le mal et sa force négative, mais pour démontrer que l’amour de Dieu est plus fort que tout mal, même le plus contagieux et le plus horrible. Jésus a pris sur lui nos infirmités, il s’est fait « lépreux » afin que nous soyons purifiés.

La célèbre expérience de saint François d’Assise, qu’il résume au début de son Testament, constitue un commentaire existentiel splendide de cet Evangile : « Le Seigneur m’a dit, à moi, frère François, de commencer à faire ainsi pénitence: quand j’étais dans le péché, voir des lépreux me semblait chose trop amère ; et le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux et je leur faisais preuve de miséricorde. Et, m’éloignant d’eux, ce qui m’avait semblé amer se transforma en douceur dans mon âme et dans mon corps. Et ensuite, j’attendis un peu, puis je sortis du monde » (Sources franciscaines, 110). Chez ces lépreux, que François rencontra alors qu’il était encore « dans le péché » — comme il le dit — Jésus était présent ; et lorsque François s’approcha de l’un d’entre eux et, surmontant sa répugnance, l’embrassa, Jésus le guérit de sa lèpre, c’est-à-dire de son orgueil, et il le convertit à l’amour de Dieu. Voilà la victoire du Christ, qui est notre guérison profonde, et notre résurrection à une vie nouvelle !

Chers amis, adressons-nous en prière à la Vierge Marie, que nous avons célébrée hier en faisant mémoire de ses apparitions à Lourdes. La Vierge confia à sainte Bernadette un message toujours actuel : l’invitation à la prière et à la pénitence. Par sa Mère, c’est toujours Jésus qui vient à notre rencontre, pour nous libérer de toute maladie du corps et de l’âme. Laissons-nous toucher et purifier par lui, et faisons preuve de miséricorde envers nos frères !


Angelus Benoit XVI 376