Angelus Benoit XVI 411

411 Chers frères et soeurs!

Dans quelques jours, la XXXe édition des Jeux olympiques commencera à Londres. Les olympiades sont le plus grand événement sportif mondial, auquel participent des athlètes de très nombreux pays, et en tant que tel, il revêt également une profonde valeur symbolique. C’est pourquoi l’Eglise catholique les considère avec une sympathie et une attention particulières. Prions afin que, selon la volonté de Dieu, les Jeux de Londres soient une véritable expérience de fraternité entre les peuples de la Terre.

La prière dominicale de l’Angelus me donne la joie de saluer les francophones présents ce matin ainsi que les personnes qui nous rejoignent par la radio ou la télévision. Dans l’Evangile de ce dimanche, Jésus invite ses disciples à venir à l’écart. Dans nos vies souvent mouvementées et trop rapides, suivons Jésus qui nous convie à le rejoindre dans le calme. Au coeur de l’été, acceptons de le suivre car Il veille sur nous comme sur des brebis qui sont sans berger. Avec l’aide de la Vierge Marie, venez à la rencontre de son Fils, Lui seul peut vous redonner les forces dont vous avez besoin pour votre vie quotidienne! Bon dimanche à tous!

J’ai été profondément choqué par la violence insensée qui a eu lieu à Aurora, près de Denver, et j’ai été attristé par les vies perdues dans la récente catastrophe d’un ferry-boat à Zanzibar. Je partage la détresse des familles et des proches des victimes, et des blessés, en particulier les enfants. En vous assurant tous de ma proximité dans la prière, je vous accorde ma Bénédiction en signe de réconfort et de force dans le Seigneur ressuscité.




Castel Gandolfo

Dimanche, 29 juillet 2012


Chers frères et soeurs,


En ce dimanche, nous avons commencé la lecture du chapitre 6 de l’Evangile de Jean. Le chapitre s’ouvre par la scène de la multiplication des pains, que Jésus commente ensuite dans la synagogue de Capharnaüm, se désignant lui-même comme le «pain» qui donne la vie. Les actions accomplies par Jésus sont parallèles à celles de la dernière Cène: «Jésus prit les pains et, ayant rendu grâces, il les distribua» — ainsi rapporte l’Evangile (Jn 6,11). L’insistance sur le thème du «pain», qui est partagé, et sur l’action de grâce (v. 11, en grec eucharistesas), rappellent l’Eucharistie, le Sacrifice du Christ pour le salut du monde.

L’Evangéliste observe que la Pâque, la fête, était désormais proche (cf. v. 4). Le regard se tourne vers la Croix, le don d’amour, et vers l’Eucharistie, la perpétuation de ce don: le Christ se fait pain de vie pour les hommes. Saint Augustin commente ainsi: «Qui, sinon le Christ, est le pain du Ciel? Mais pour que l’homme puisse manger le pain des anges, le Seigneur des anges s’est fait homme. S’il ne s’était pas fait tel, nous n’aurions pas son corps; en n’ayant pas son propre corps, nous ne mangerions pas le pain de l’autel» (Sermon 130, 2). L’Eucharistie est la grande rencontre permanente de l’homme avec Dieu, dans laquelle le Seigneur se fait notre nourriture, se donne Lui-même pour nous transformer en Lui-même.

Dans la scène de la multiplication, la présence d’un jeune garçon est rapportée, qui, face à la difficulté de rassasier tous ces gens, met en commun le peu qu’il a: cinq pains et deux poissons (cf. Jn Jn 6,8). Le miracle ne se produit pas à partir de rien, mais à partir d’un premier partage modeste de ce qu’un simple jeune garçon avait avec lui. Jésus ne nous demande pas ce que nous n’avons pas, mais il nous fait voir que si chacun offre le peu qu’il a, le miracle peut toujours s’accomplir de nouveau: Dieu est capable de multiplier notre petit geste d’amour et nous faire participer à son don. La foule est frappée par le prodige: elle voit en Jésus le nouveau Moïse, digne du pouvoir, et dans la nouvelle manne, l’avenir assuré, mais elle s’arrête à l’élément matériel, qu’elle a mangé, et le Seigneur, «se rendant compte qu’ils allaient venir s’emparer de lui pour le faire roi, s’enfuit à nouveau dans la montagne, tout seul» (Jn 6,15). Jésus n’est pas un roi terrestre qui exerce sa domination, mais un roi qui sert, qui se penche sur l’homme pour satisfaire non seulement la faim matérielle, mais surtout la faim plus profonde, la faim d’orientation, de sens, de vérité, la faim de Dieu.

412 Chers frères et soeurs, demandons au Seigneur de nous faire redécouvrir l’importance de se nourrir non seulement de pain, mais de vérité, d’amour, du Christ, du corps du Christ, en participant fidèlement et avec une profonde conscience à l’Eucharistie, pour être toujours plus intimement unis à Lui. En effet, «ce n’est pas l’aliment eucharistique qui se transforme en nous, mais c’est nous qui sommes mystérieusement changés par lui. Le Christ nous nourrit en nous unissant à lui; il nous attire en lui» (Exhortation apostolique Sacramentum caritatis, n. 70). Dans le même temps, nous souhaitons prier pour que ne manque à personne le pain nécessaire pour une vie digne, et pour que soient abattues les inégalités, non pas au moyen de la violence, mais par le partage et l’amour.

Nous nous confions à la Vierge Marie, alors que nous invoquons sur nous et sur ceux qui nous sont proches son intercession maternelle.

À l'issue de l’Angélus

Chers frères et soeurs,

Je continue à suivre avec appréhension les épisodes tragiques et croissants de violence en Syrie avec leur triste cortège de morts et de blessés, y compris parmi les civils, et un nombre considérable de personnes déplacées à l’intérieur du pays et de réfugiés dans les pays voisins. Pour ceux-ci, je demande que soit garantie l’assistance humanitaire nécessaire et l’aide solidaire. En rappelant aux populations souffrantes ma proximité et l’assurance de ma prière, je renouvelle un appel pressant, afin que l’on mette fin à toute violence et à toute effusion de sang. Je demande à Dieu la sagesse du coeur, en particulier pour ceux qui ont le plus de responsabilités, afin qu’aucun effort ne soit épargné pour chercher la paix, y compris de la part de la communauté internationale, à travers le dialogue et la réconciliation, en vue d’une solution politique adaptée au conflit. Mes pensées se tournent vers la chère nation irakienne, touchée ces derniers jours par de nombreux et graves attentats qui ont provoqué un grand nombre de morts et de blessés. Que ce grand pays puisse trouver le chemin de la stabilité, de la réconciliation et de la paix.

Dans un an, à cette période, aura lieu la 28e Journée mondiale de la jeunesse à Rio de Janeiro, au Brésil. Il s’agit pour beaucoup de jeunes d’une occasion précieuse de faire l’expérience de la joie et de la beauté d’appartenir à l’Eglise et de vivre la foi. Je regarde avec espérance cet événement et je désire encourager et remercier les organisateurs, notamment l’archidiocèse de Rio de Janeiro, engagé à préparer avec zèle l’accueil des jeunes du monde entier qui participeront à cette importante rencontre ecclésiale.

Je suis avec préoccupation les nouvelles concernant les aciéries ILVA à Tarente (Italie) et je désire manifester ma proximité aux ouvriers et à leurs familles, qui vivent ces moments difficiles avec appréhension. Tandis que je les assure de ma prière et du soutien de l’Eglise, j’exhorte chacun au sens de la responsabilité et j’encourage les institutions nationales et locales à faire tous les efforts possibles pour parvenir à une solution équitable de la question, en protégeant autant le droit à la santé que le droit au travail, surtout en ces temps de crise économique.

Chers francophones et chers pèlerins venus de Martinique, aujourd’hui débute dans la liturgie dominicale la lecture du 6e chapitre de l’Evangile de saint Jean, qui relate la multiplication des pains et rapporte le discours sur le pain de vie. Les foules qui suivent le Christ ont faim. Jésus multiplie le pain que les disciples distribuent. Je vous invite vous aussi à distribuer la Bonne Nouvelle du Christ. N’hésitez pas à parler de lui autour de vous. Ceux qui cherchent Dieu sont nombreux. Comblez leur faim dans la mesure du possible. Bonnes vacances et que Dieu vous bénisse par l’intercession de la Vierge Marie.
* * *


Enfin, le Pape a adressé quelques mots aux personnes réunies sur la place devant le palais apostolique:

Chers amis,

413 Je vous souhaite un bon dimanche. Aujourd’hui à l’église, nous avons entendu l’Evangile de la multiplication des pains, un signe de la bonté de Dieu pour nous, un signe de la bonté de la création, un signe de la bonté des hommes entre eux. Faisons en sorte que cette lumière de la bonté divine et de la nôtre resplendisse encore en nous et parmi nous, et ainsi que ce soit vraiment un bon dimanche, une bonne semaine. Je vous le souhaite à tous. Merci!


Castel Gandolfo

Dimanche 5 août 2012

Chers frères et soeurs,


Dans la liturgie de la Parole de ce Dimanche se poursuit la lecture du 6e chapitre de l’Evangile de Jean. Nous sommes dans la synagogue de Capharnaüm, où Jésus est en train de prononcer son célèbre discours après la multiplication des pains. La foule avait cherché à le faire devenir roi, mais Jésus s’était refugié, tout d’abord sur la montagne avec Dieu, avec le Père, et ensuite à Capharnaüm. Ne le voyant pas, la foule s’était mise à le chercher, elle était montée sur les barques pour rejoindre l’autre rive du lac et finalement elle l’avait trouvé. Mais Jésus connaissait bien la raison d’un tel enthousiasme à le suivre et il le dit aussi clairement: vous «me cherchez, non pas parce que vous avez vu des signes [parce que votre coeur a été impressionné], mais parce que vous avez mangé du pain et avez été rassasiés» (v. 26). Jésus veut aider les personnes à aller au-delà de la satisfaction immédiate de leurs propres nécessités matérielles, même importantes. Il veut ouvrir à un horizon de l’existence qui n’est pas simplement celui des préoccupations quotidiennes de se nourrir, de s’habiller, de faire carrière. Jésus parle d’une nourriture qui ne dépérit pas, qu’il est important de chercher et d’accueillir. Il affirme: «Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l'homme» (v. 27).

La foule ne comprend pas, elle croit que Jésus demande l’observance de préceptes pour pouvoir obtenir la continuation de ce miracle, et elle demande: «Que devons-nous faire pour travailler aux oeuvres de Dieu?» (v. 28). La réponse de Jésus est claire: «L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé» (v. 29). Le centre de l’existence, ce qui donne un sens et une ferme espérance au chemin souvent difficile de la vie est la foi en Jésus, la rencontre avec le Christ. Nous aussi nous demandons: «Que devons-nous faire pour avoir la vie éternelle?». Et Jésus dit: «Croyez en moi». La foi est ce qui est fondamental. Il ne s’agit pas ici de suivre une idée, un projet, mais de rencontrer Jésus comme une Personne vivante, de se laisser interpeller totalement par Lui et par son Evangile. Jésus invite à ne pas s’arrêter à un horizon purement humain et à s’ouvrir à l’horizon de Dieu, à l’horizon de la foi. Il exige une seule oeuvre: accueillir le dessein de Dieu, c’est-à-dire «croire en celui qu’il a envoyé» (v. 29). Moïse avait donné la manne à Israël, le pain du ciel, avec lequel Dieu lui-même avait nourri son peuple. Jésus ne donne pas quelque chose, il Se donne lui-même: c’est Lui «le véritable pain descendu du ciel», Lui la Parole vivante du Père; dans la rencontre avec Lui nous rencontrons le Dieu vivant.

«Que devons-nous faire pour travailler aux oeuvres de Dieu?» (v. 28) demande la foule, prête à agir, afin que le miracle du pain se poursuive. Mais Jésus, véritable pain de vie qui rassasie notre faim de sens, de vérité, ne peut pas être «gagné» avec le travail humain; il vient à nous uniquement comme don de l’amour de Dieu, comme oeuvre de Dieu à demander et accueillir.

Chers amis, pendant les journées pleines d’activités et de problèmes, mais aussi pendant celles de repos et de détente, le Seigneur nous invite à ne pas oublier que s’il est nécessaire de nous préoccuper du pain matériel et de restaurer nos forces, il est encore plus fondamental de faire croître notre relation avec Lui, de renforcer notre foi en Celui qui est le «pain de vie», qui remplit note désir de vérité et d’amour. Que la Vierge Marie, le jour où nous rappelons la dédicace de la basilique de Sainte-Marie-Majeure à Rome, nous soutienne sur notre chemin de foi.

À l'issue de l'Angélus

Je vous accueille avec joie, chers amis francophones venus vous associer à la prière mariale de l’Angélus.Dans l’Évangile de ce dimanche nous voyons les foules se déplacer pour suivre Jésus. Comme celles d’hier, les foules d’aujourd’hui ont faim de nourriture terrestre et spirituelle. En nous partageant sa Parole et son Corps en nourriture, Jésus nous comble et nous rassasie. Que la Vierge Marie vous aide à accueillir ce don de Dieu et à vous laisser transformer, comme les Apôtres au jour de la Transfiguration, par le visage lumineux du Christ ressuscité! Bon dimanche à tous!

414 Chers amis, efforcez-vous de répondre toujours fidèlement à la vocation à la sainteté que le Christ adresse à chaque chrétien. Merci pour votre attention et votre présence. Bon dimanche, bonne semaine à vous tous! Bon dimanche!


Castel Gandolfo

Dimanche 12 août 2012




Chers frères et soeurs,

La lecture du sixième chapitre de l’Evangile de Jean, qui nous accompagne en ces dimanches dans la liturgie, nous a conduits à réfléchir sur la multiplication du pain, par laquelle le Seigneur a donné à manger à une foule de cinq mille hommes, et sur l’invitation que Jésus adresse à ceux qu’ils avait rassasiés de rechercher une nourriture qui demeure pour la vie éternelle. Jésus veut les aider à comprendre la signification profonde du prodige qu’il a opéré: en rassasiant de façon miraculeuse leur faim physique, il les dispose à accueillir l’annonce qu’Il est le pain descendu du ciel (cf. Jn Jn 6,41), qui rassasie de façon définitive. Le peuple juif lui aussi, au cours du long chemin dans le désert, avait fait l’expérience d’un pain descendu du ciel, la manne, qui l’avait maintenu en vie jusqu’à l’arrivée en terre promise. A présent, Jésus parle de lui comme du véritable pain descendu du ciel, capable de maintenir en vie non pas pour un instant ou pour un bout de chemin, mais pour toujours. Il est la nourriture qui donne la vie éternelle, parce qu’Il est le Fils unique de Dieu, qui est dans le sein du Père, venu donner à l’homme la vie en plénitude, pour introduire l’homme dans la vie même de Dieu.

Dans la pensée juive, il était clair que le véritable pain du ciel, qui nourrissait Israël, était la Loi, la parole de Dieu. Le peuple d’Israël reconnaissait clairement que la Torah était le don fondamental et durable de Moïse et que l’élément de base qui le distinguait des autres peuples consistait à reconnaître la volonté de Dieu et donc la juste voie de la vie. Or Jésus, en se manifestant comme le pain du ciel, témoigne que c’est Lui qui est la Parole de Dieu en personne, la Parole incarnée, à travers laquelle l’homme peut faire de la volonté de Dieu sa nourriture (cf. Jn Jn 4,34), qui oriente et soutient l’existence.

Douter alors de la divinité de Jésus, comme le font les juifs du passage évangélique d’aujourd’hui, signifie s’opposer à l’oeuvre de Dieu. En effet, ceux-ci affirment: c’est le fils de Joseph! Nous connaissons son père et sa mère! (cf. Jn Jn 6,42). Ils ne vont pas au-delà de ses origines terrestres, et pour cela, se refusent à l’accueillir comme la Parole de Dieu qui s’est fait chair. Saint Augustin, dans son commentaire à l’Evangile de Jean, explique ainsi: «Ils étaient loin de s’occuper du pain du ciel, et ils ne savaient pas en avoir faim. Par faiblesse, leur coeur ne pouvait ni demander ni recevoir aucune nourriture... Car, ce pain de l’homme intérieur exige de l’appétit» (26, 1). Et nous devons nous demander si nous ressentons réellement cette faim, la faim de la Parole de Dieu, la faim de connaître le véritable sens de l’histoire. Seul celui qui est attiré par Dieu le Père, qui l’écoute et qui se laisse instruire par Lui peut croire en Jésus, le rencontrer et se nourrir de Lui et trouver ainsi la vraie vie, la voie de la vie, la justice, la vérité, l’amour. Saint Augustin ajoute: «Le Seigneur... s’est présenté à nous comme le pain descendu du ciel, et nous a exhortés à croire en lui. Croire en lui, c’est manger le pain vivant. Celui qui croit, mange: il se nourrit invisiblement, parce qu’il renaît d’une manière invisible [à une vie plus profonde, plus vraie]; c’est intérieurement un homme nouveau» (ibid.).

En invoquant la Très Sainte Vierge Marie, demandons-lui de nous guider vers la rencontre avec Jésus afin que notre amitié avec Lui soit toujours plus intense; demandons-lui de nous introduire dans la pleine communion d’amour avec son Fils, le pain vivant descendu du ciel, afin d’être renouvelés par Lui de l’intérieur de notre être.

À l'issue de l'Angélus

Ma pensée se tourne en ce moment vers les populations asiatiques, en particulier les Philippines et la République populaire de Chine, durement frappées par de violentes pluies, ainsi que celles du nord-ouest de l’Iran, frappées par un violent tremblement de terre. Ces événements ont provoqué de nombreuses victimes et blessés, des milliers de personnes déplacées et d’immenses dégâts. Je vous invite à vous unir à ma prière pour tous ceux qui ont perdu la vie et pour toutes les personnes frappées par des catastrophes si destructrices. Faisons en sorte que ne manquent pas à nos frères notre solidarité et notre soutien.

415 Chers pèlerins francophones, je suis heureux de vous accueillir à Castel Gandolfo pour la prière de l’Angélus. L’Évangile d’aujourd’hui nous rappelle que Jésus est le pain de vie descendu du ciel. Mangé avec foi, ce pain transforme nos existences et nous pousse au partage avec nos frères et nos soeurs qui ont faim de nourriture matérielle et spirituelle et surtout d’amour et d’espérance. Que la Vierge Marie, vous aide à centrer toujours vos vies sur son Fils Jésus, présence parmi nous de l’amour de Dieu, notre Père! Bon dimanche à tous!

SOLENNITÉ DE L'ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE




Castel Gandolfo

Mercredi 15 août 2012





Chers frères et soeurs,

Au coeur du mois d’août, l’Eglise en Orient et en Occident célèbre la solennité de l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie au Ciel. Comme nous le savons, dans l’Eglise catholique, le dogme de l’Assomption fut proclamé pendant l’Année sainte en 1950, par le vénérable Pie XII. Mais la célébration de ce mystère de Marie plonge ses racines dans la foi et dans le culte des premiers siècles de l’Eglise, en raison de la profonde dévotion envers la Mère de Dieu, qui s’est développée progressivement dans la communauté chrétienne.

Dès la fin du IVe et le début du Ve siècle, nous avons des témoignages de divers auteurs qui affirment que Marie est dans la gloire de Dieu de tout son être, âme et corps, mais c’est au VIe siècle qu’à Jérusalem, la fête de la Mère de Dieu, la Theotòkos, confirmée par le Concile d’Ephèse de 431, a changé de visage et est devenue la fête de la dormition, du trépas, de la montée, de l’assomption de Marie, et donc la célébration du moment où Marie a quitté la scène de ce monde, glorifiée dans son âme et dans son corps au Ciel, en Dieu.

Pour comprendre l’Assomption, nous devons tourner notre regard vers Pâques, le grand mystère de notre Salut qui marque le passage de Jésus dans la gloire du Père à travers sa passion, sa mort et sa résurrection. Marie, qui a engendré le Fils de Dieu dans la chair, est la créature la plus insérée dans ce mystère, rachetée dès les premiers instants de sa vie, et associée de façon tout à fait particulière à la passion et à la gloire de son Fils. L’Assomption au Ciel de Marie est par conséquent le mystère de Pâques du Christ pleinement réalisé en elle. Elle est intimement unie à son fils ressuscité, vainqueur du péché et de la mort, entièrement configurée à lui. Mais l’Assomption est une réalité qui nous touche nous aussi, parce qu’elle nous indique de façon lumineuse notre destin, celui de l’humanité et de l’histoire. En Marie, en effet, nous contemplons cette réalité de gloire à laquelle est appelé chacun de nous ainsi que toute l’Eglise.

Le passage de l’Evangile de saint Luc que nous lisons dans la liturgie de cette solennité nous montre le chemin que la Vierge de Nazareth a parcouru pour être dans la gloire de Dieu. C’est le récit de la visite de Marie à Elisabeth (cf. Lc Lc 1,39-56), dans lequel la Vierge est proclamée bénie entre toutes les femmes et bienheureuse parce qu’elle a cru à l’accomplissement des paroles qui lui ont été dites par le Seigneur. Sa foi profonde transparaît dans le chant du «Magnificat» qu’elle élève avec joie vers Dieu. Elle se place parmi les «pauvres» et les «humbles» qui ne se fient pas à leurs propres forces, mais qui ont confiance en Dieu, qui laissent la place à son action capable de faire de grandes choses justement dans la faiblesse. Si l’Assomption nous ouvre à l’avenir lumineux qui nous attend, elle nous invite aussi avec force à nous placer toujours plus entre les mains de Dieu, à suivre sa Parole, à rechercher et à accomplir sa volonté chaque jour: telle est la voie qui nous rend «bienheureux» dans notre pèlerinage terrestre et qui nous ouvre les portes du Ciel.

Chers frères et soeurs, le Concile oecuménique Vatican II affirme: «Marie, après l’Assomption au ciel […], par son intercession multiple, [...] continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé, et qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu’à ce qu’ils parviennent à la patrie bienheureuse» (Lumen gentium LG 62). Invoquons la Sainte Vierge, afin qu’elle soit l’étoile qui guide nos pas à la rencontre de son Fils sur notre chemin vers la gloire du Ciel, vers la joie éternelle.

A l’issue de l’Angélus

En ce jour de la solennité de l’Assomption, j’accueille avec joie les pèlerins de langue française. Aujourd’hui, l’Eglise nous dit que la Vierge Marie a été élevée dans la gloire du Ciel, devenant ainsi pour l’humanité un signe d’espérance et de consolation. A la suite de Marie et en union avec les pèlerins présents dans les sanctuaires mariaux de par le monde, redisons au Seigneur notre émerveillement et notre joie pour tout ce qu’il ne cesse d’accomplir en nous, dans l’Eglise et dans le monde! Bonne fête à tous!

Je vous souhaite de passer dans la sérénité et dans la foi cette fête mariale solennelle et populaire.



Dimanche 19 août 2012

19812
Castel Gandolfo

Chers frères et soeurs!


L’Evangile de ce dimanche (cf. Jn
Jn 6,51-58) est la dernière partie et le point culminant du discours de Jésus dans la synagogue de Capharnaüm le lendemain du jour où il avait donné à manger à des milliers de personnes avec seulement cinq pains et deux poissons. Jésus révèle le sens de ce miracle, c’est-à-dire que le temps des promesses est accompli: Dieu le Père, qui avait rassasié les Israélites dans le désert avec la manne, l’a maintenant envoyé Lui, son Fils, comme vrai Pain de vie, et ce pain est sa chair, sa vie, offerte en sacrifice pour nous. Il s’agit donc de l’accueillir avec foi, sans se scandaliser de son humanité; et il s’agit de «manger sa chair et de boire son sang» (cf. Jn Jn 6,54), pour avoir en soi la plénitude de la vie. Il est évident que ce discours n’est pas fait pour créer un consensus. Jésus le sait et il le prononce intentionnellement; et en effet, cela a été un moment critique, un tournant dans sa mission publique. Les gens, et les disciples eux-mêmes, s’enthousiasmaient pour Lui lorsqu’il accomplissait des signes prodigieux; même la multiplication des pains et des poissons était une révélation claire qu’il était le Messie, au point qu’immédiatement après, la foule aurait voulu porter Jésus en triomphe et le proclamer roi d’Israël. Mais cela n’était pas la volonté de Jésus, qui précisément à travers ce long discours met un frein à leur enthousiasme, et provoque de nombreuses désapprobations. En effet, en expliquant l’image du pain, il affirme avoir été envoyé pour offrir sa vie, et celui qui veut le suivre doit s’unir à Lui de manière personnelle et profonde, en participant à son sacrifice d’amour. C’est pour cela que Jésus instituera le sacrement de l’Eucharistie lors de la dernière Cène: pour que ses disciples puissent avoir en eux sa charité — cela est décisif — et, comme un seul corps uni à Lui, prolonger dans le monde son mystère de salut.

En écoutant ce discours, les gens ont compris que Jésus n’était pas un Messie comme ils le voulaient, qui aspirait à un trône terrestre. Il ne cherchait pas un consensus pour conquérir Jérusalem; au contraire, il voulait aller dans la Ville sainte pour y partager le sort des prophètes: donner sa vie pour Dieu et pour son peuple. Ces pains, rompus pour des milliers de personnes, ne devaient pas provoquer une marche triomphale, mais annoncer le sacrifice de la Croix, dans lequel Jésus devient le Pain, le corps et le sang offerts en expiation. Jésus a donc fait ce discours pour faire perdre leurs illusions à ces foules et surtout pour susciter une décision chez ses disciples. En effet, à partir de ce moment-là, beaucoup parmi eux arrêtèrent de le suivre.

Chers amis, laissons-nous, nous aussi, surprendre à nouveau par les paroles du Christ: lui, le grain jeté dans les sillons de l’histoire, représente les prémices de l’humanité nouvelle, libérée de la corruption du péché et de la mort. Et redécouvrons la beauté du Sacrement de l’Eucharistie, qui exprime toute l’humilité et la sainteté de Dieu: il s’est fait petit, Dieu se fait petit, fragment de l’univers pour réconcilier tous les hommes dans son amour. Que la Vierge Marie, qui a donné au monde le Pain de la vie, nous enseigne à vivre toujours en union profonde avec lui.

À l'issue de l'Angélus

Chers pèlerins francophones, l’Évangile de ce jour nous redit que Jésus est la vraie nourriture qui se donne à nous pour que nous ayons la vie en abondance. Il se présente Lui-même comme le Pain Vivant, nourriture indispensable pour le croyant qui désire la vie éternelle. Il nous offre ainsi la force de nous donner gratuitement à nos frères et soeurs. C’est là pour nous une source de joie, de vie et d’espérance. Que la Vierge Marie nous aide à partager la vie de son Fils ! Bon dimanche et bonne semaine à tous !

Ces derniers jours, le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Cyrille Ier, est l’hôte de l’Eglise orthodoxe en Pologne. Je salue cordialement Sa Sainteté, ainsi que tous les fidèles orthodoxes. Le programme de cette visite comprend aussi des rencontres avec les évêques catholiques et la déclaration commune du désir de faire croître l’union fraternelle et de collaborer pour diffuser les valeurs évangéliques dans le monde contemporain, dans l’esprit de la même foi dans le Christ Jésus. C’est un événement important qui suscite une espérance pour l’avenir. Je confie les fruits de cette rencontre à la bienveillance de Marie, en implorant la bénédiction de Dieu. Loué soit Jésus Christ.
* * *


Le Saint-Père s’est ensuite rendu sur la balcon qui surplombe la place principale de Castel Gandolfo et a invité les fidèles présents à bien vivre ce temps qui pour beaucoup de personnes est de calme et de repos «car — a-t-il dit — il nous aide à voir les choses que normalement, nous ne voyons pas, la beauté de la création, la beauté du Créateur qui nous connaît et nous aime, et donc à être conscients que derrière les choses, il y a un coeur, le coeur du Créateur. Apprenons cela au cours de ces semaines. Que le Seigneur vous bénisse. Bonnes vacances et bon dimanche! Tous mes voeux!».


Domenica, 26 agosto 2012

26812
Castel Gandolfo


Cari fratelli e sorelle!


Nelle scorse domeniche abbiamo meditato il discorso sul «pane della vita», che Gesù pronunciò nella sinagoga di Cafarnao dopo aver sfamato migliaia di persone con cinque pani e due pesci. Oggi, il Vangelo presenta la reazione dei discepoli a quel discorso, una reazione che fu Cristo stesso, consapevolmente, a provocare. Anzitutto, l’evangelista Giovanni – che era presente insieme agli altri Apostoli – riferisce che «da quel momento molti dei suoi discepoli tornarono indietro e non andavano più con lui» (
Jn 6,66). Perché? Perché non credettero alle parole di Gesù che diceva: Io sono il pane vivo disceso dal cielo, chi mangia la mia carne e beve il mio sangue vivrà in eterno (cfr Jn 6,51 Jn 6,54); veramente parole in questo momento difficilmente accettabili, comprensibili. Questa rivelazione - come ho detto - rimaneva per loro incomprensibile, perché la intendevano in senso materiale, mentre in quelle parole era preannunciato il mistero pasquale di Gesù, in cui Egli avrebbe donato se stesso per la salvezza del mondo: la nuova presenza nella Sacra Eucaristia.

Vedendo che molti dei suoi discepoli se ne andavano, Gesù si rivolse agli Apostoli dicendo: «Volete andarvene anche voi?» (Jn 6,67). Come in altri casi, è Pietro a rispondere a nome dei Dodici: «Signore, da chi andremo? - Anche noi possiamo riflettere: da chi andremo? - Tu hai parole di vita eterna e noi abbiamo creduto e conosciuto che tu sei il Santo di Dio» (Jn 6,68-69). Su questo passo abbiamo un bellissimo commento di Sant’Agostino, che dice, in una sua predica su Giovanni 6: «Vedete come Pietro, per grazia di Dio, per ispirazione dello Spirito Santo, ha capito? Perché ha capito? Perché ha creduto. Tu hai parole di vita eterna. Tu ci dai la vita eterna offrendoci il tuo corpo [risorto] e il tuo sangue[, Te stesso]. E noi abbiamo creduto e conosciuto. Non dice: abbiamo conosciuto e poi creduto, ma abbiamo creduto e poi conosciuto. Abbiamo creduto per poter conoscere; se, infatti, avessimo voluto conoscere prima di credere, non saremmo riusciti né a conoscere né a credere. Che cosa abbiamo creduto e che cosa abbiamo conosciuto? Che tu sei il Cristo Figlio di Dio, cioè che tu sei la stessa vita eterna, e nella carne e nel sangue ci dai ciò che tu stesso sei» (Commento al Vangelo di Giovanni, 27, 9). Così ha detto sant’Agostino in una predica ai suoi credenti.

Infine, Gesù sapeva che anche tra i dodici Apostoli c’era uno che non credeva: Giuda. Anche Giuda avrebbe potuto andarsene, come fecero molti discepoli; anzi, avrebbe forse dovuto andarsene, se fosse stato onesto. Invece rimase con Gesù. Rimase non per fede, non per amore, ma con il segreto proposito di vendicarsi del Maestro. Perché? Perché Giuda si sentiva tradito da Gesù, e decise che a sua volta lo avrebbe tradito. Giuda era uno zelota, e voleva un Messia vincente, che guidasse una rivolta contro i Romani. Gesù aveva deluso queste attese. Il problema è che Giuda non se ne andò, e la sua colpa più grave fu la falsità, che è il marchio del diavolo. Per questo Gesù disse ai Dodici: «Uno di voi è un diavolo!» (Jn 6,70). Preghiamo la Vergine Maria, che ci aiuti a credere in Gesù, come san Pietro, e ad essere sempre sinceri con Lui e con tutti.

Dopo l'Angelus

Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier le groupe de jeunes venus avec les Serviteurs de Jésus et de Marie. Nous pouvons chaque jour orienter notre vie par les choix que nous faisons. Mettons-nous sous le regard de Dieu pour qu’il nous aide à discerner ce qui est bon pour l’accomplir. Il nous connaît et il nous aime. Chers pèlerins et chers jeunes, ayez conscience que Dieu veut votre bonheur. Ayez confiance en lui ! Il est la source de la paix. Que Jésus soit votre guide sur ce chemin de Vie ! Bon dimanche à tous !

I offer a warm welcome to the English-speaking pilgrims and visitors present at this Angelusprayer. I also greet the new students of the Pontifical North American College. Dear seminarians, use your time in Rome to conform yourselves more completely to Christ. Indeed, may all of us remain faithful to the Lord, even when our faith in his teachings is tested. May God bless you!

Ein frohes Grüß Gott sage ich allen deutschsprachigen Gästen hier in Castel Gandolfo. Die liturgischen Lesungen des heutigen Sonntags wollen uns deutlich machen, wie wir das Wort Gottes aufnehmen sollen. Es genügt nicht, nur irgendetwas von der Heiligen Schrift, vom Christentum zu wissen. Christus will in unserem Leben und in unserem Alltag präsent sein, er will uns begleiten. Wir sind eingeladen, ihm nachzugehen: nach seinem Vorbild zu handeln, mit ihm im Gebet Zwiesprache zu halten, anderen von seiner Güte zu erzählen. So kann die Gestalt Christi an uns lebendig werden, und unser Herz wird immer mehr von seiner Liebe erfüllt. Dazu schenke Gott euch seine Gnade.

Saludo con afecto a los peregrinos de lengua española presentes en esta oración mariana. La liturgia de la Palabra de este domingo nos ha presentado la disyuntiva entre servir al verdadero Dios o a los falsos ídolos. Invito a todos a proclamar con valentía la opción incondicional por Aquel que tiene palabras de vida eterna, Jesucristo, el Santo de Dios. Él no nos dejará de su mano y seguirá obrando maravillas, guiándonos a la tierra prometida, a la vida eterna. Feliz domingo.

Pozdrawiam Polaków. Tym pozdrowieniem obejmuje równiez Biskupów polskich i pielgrzymów zgromadzonych na Jasnej Górze. „Maryjo, jestem przy Tobie, pamietam, czuwam” – powtarzajac to wyznanie milosci do Matki Boga, mamy swiadomosc, ze oznacza ono równiez zobowiazanie do wiernosci i posluszenstwa wobec Jej Syna: „Zróbcie wszystko, cokolwiek wam powie” (J 2, 5). Niech Maryja otacza was zawsze swoja opieka! Serdecznie wam blogoslawie.

[Saluto i polacchi. Rivolgo questo saluto anche ai Vescovi polacchi e ai pellegrini radunati a Jasna Gora. «Maria, con Te sto, ricordo, vigilo» – ripetendo questa dichiarazione di amore alla Madre di Dio, siamo consapevoli che essa significa anche l’impegno alla fedeltà e all’obbedienza al suo Figlio: «Tutto ciò che vi dirà, fatelo» (Jn 2,5). Maria vi protegga sempre! Vi benedico di cuore.]

Infine, saluto con affetto i pellegrini italiani, in particolare le Religiose del Santo Volto, alle quali auguro ogni bene per il loro Capitolo Generale: lo Spirito Santo vi illumini e vi guidi. Accolgo con gioia la comunità del Seminario Minore di Verona. Benevuti! Cari ragazzi, il prossimo anno sia per ciascuno ricco di frutti nell’amicizia con il Signore Gesù. Saluto i fedeli di Mozzate, per i quali benedico una simbolica fiaccola, come pure quelli di Occhieppo Superiore, Acquapendente, Nardò, e il folto gruppo dalla Diocesi di Lodi. Rivolgo fervidi auguri ai Religiosi Salesiani che celebrano 50 anni di Professione Perpetua - 50 anni! Auguri! -, tra i quali il Parroco di Castel Gandolfo. A tutti auguro una buona domenica. Buona domenica a tutti voi! Buona settimana!



Angelus Benoit XVI 411