Discours 2005-2013 50


VOYAGE APOSTOLIQUE À COLOGNE À L'OCCASION DE LA XX JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE


CÉRÉMONIE D'ARRIVÉE À L'AÉROPORT KONRAD ADENAUER DE COLOGNE-BONN Jeudi 18 août 2005

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Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs les Membres des Autorités civiles et politiques,
Messieurs les Cardinaux et chers Frères dans l'épiscopat,
Chers citoyens de la République fédérale,
Très chers Jeunes,

Avec une joie profonde, je me trouve aujourd'hui, pour la première fois après mon élection sur la Chaire de Pierre, dans ma chère patrie, l'Allemagne. Je ne peux que répéter ce que j'ai affirmé au cours d'un entretien accordé à Radio Vatican: je considère comme un geste bienveillant de réconciliation que, sans l'avoir voulu, ma première visite hors de l'Italie se déroule dans ma patrie: ici, à Cologne, et en un moment, un lieu et une occasion où se rencontrent des jeunes du monde entier, de tous les continents, et où s'effacent les frontières entre continents, entre cultures, entre races et entre nations, car nous ne sommes qu'une seule chose grâce à l'étoile qui a brillé pour nous: l'étoile de la foi en Jésus Christ, qui nous unit et nous montre le chemin, afin que nous puissions tous être une grande force de paix au-delà de toutes les frontières et de toutes les divisions. Pour cela, je rends grâce à Dieu qui m'a permis de commencer ici, dans ma patrie, et en une occasion si propitiatoire de paix. J'arrive donc à Cologne dans une continuité plus profonde, comme vous l'avez déjà souligné, Monsieur le Président, avec mon grand et bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II, qui a eu cette intuition, je dirais même cette inspiration, des Journées mondiales de la Jeunesse, et qui de cette façon, a créé une occasion d'une exceptionnelle signification non seulement religieuse et ecclésiale, mais également humaine, qui conduit les hommes, au-delà des frontières, les uns vers les autres et contribue à édifier un avenir commun.
Je vous remercie tous sincèrement, vous qui êtes ici présents, pour l'accueil chaleureux qui m'est réservé. Mon salut déférent va tout d'abord au Président de la République fédérale, Monsieur Horst Köhler. Je vous remercie pour les paroles courtoises à travers lesquelles vous vous êtes adressé à moi de tout votre coeur. Je ne savais pas qu'un économiste pouvait également être un philosophe et un théologien! Merci de tout coeur. Ma gratitude respectueuse va aussi aux représentants du gouvernement, aux membres du Corps diplomatique, et aux Autorités civiles et militaires, au Chancelier fédéral, au Président de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et à toutes les Autorités ici présentes.

Avec une affection fraternelle, je salue le Pasteur de l'Archidiocèse de Cologne, le Cardinal Joachim Meisner. Avec lui, je salue les autres Evêques et le Président de la Conférence épiscopale allemande, le Cardinal Lehmann, les prêtres, les religieux, les religieuses et toutes les personnes qui collaborent aux diverses activités pastorales des diocèses de langue allemande. En ce moment, je désire rejoindre par la pensée et par l'affection tous les habitants des différents Länder de la République fédérale d'Allemagne.

En ces jours de plus intense préparation à la Journée mondiale de la Jeunesse, les diocèses d'Allemagne, et en particulier le diocèse et la ville de Cologne, sont animés par la présence de nombreux jeunes, provenant de diverses parties du monde. Je remercie les personnes qui ont offert leurs compétences et leur généreuse collaboration pour l'organisation de cet événement ecclésial de portée mondiale. Ma reconnaissance va aux paroisses, aux instituts religieux, aux associations, aux organisations civiles et aux citoyens, pour la sensibilité dont ils ont fait preuve en offrant une hospitalité chaleureuse et appropriée aux milliers de pèlerins venus ici des divers continents. Je trouve beau qu'en de telles occasions, la vertu presque disparue de l'hospitalité, qui compte parmi les vertus les plus anciennes de l'homme, vive à nouveau et que de cette façon, puissent se rencontrer des personnes de toutes les conditions.

L'Eglise qui vit en Allemagne et l'ensemble de la population de la République fédérale allemande peuvent s'enorgueillir d'une large et solide tradition d'ouverture à l'universel, comme en témoignent, entre autres, les nombreuses initiatives de solidarité, notamment en faveur des pays en voie de développement.

Avec une telle sensibilité et un tel esprit d'accueil envers ceux qui proviennent de traditions et de cultures différentes, nous nous apprêtons à vivre à Cologne la Journée mondiale de la Jeunesse. La rencontre de tant de jeunes avec le Successeur de Pierre est un signe de la vitalité de l'Eglise. Je suis heureux d'être au milieu des jeunes, de soutenir leur foi et, si Dieu le veut, d'animer leur espérance. En même temps, je suis certain de recevoir également quelque chose des jeunes: leur enthousiasme, leur sensibilité et leur disponibilité me soutiendront et me donneront le courage de continuer le long de mon chemin au service de l'Eglise en tant que Successeur de Pierre, et de faire face aux défis de l'avenir. A vous tous, qui êtes ici présents, et à tous ceux qui ont accueilli des personnes venues d'autres parties du monde pour ces journées riches d'événements, j'adresse dès à présent mes salutations les plus cordiales. Outre les intenses moments de prière, de réflexion et de fêtes vécus avec les jeunes et avec ceux qui prendront part aux diverses manifestations programmées, j'aurai l'occasion de rencontrer les Evêques, auxquels j'adresse dès à présent mon salut fraternel. Je rencontrerai aussi les représentants des autres Eglises et Communautés ecclésiales. Je serai honoré de me rendre à la Synagogue, qui est chère à mon coeur, pour rencontrer la Communauté juive, et j'accueillerai aussi les représentants de certaines Communautés islamiques. Il s'agit de rencontres importantes pour intensifier le chemin de dialogue et de coopération, dans l'engagement commun pour la construction d'un avenir plus juste et plus fraternel, qui soit vraiment à la mesure de l'homme. Nous savons tous combien il est nécessaire de rechercher ce chemin, combien nous avons besoin de ce dialogue et de cette coopération.

Au cours de cette Journée mondiale de la Jeunesse, nous réfléchirons ensemble sur le thème "Nous sommes venus l'adorer" (
Mt 2,2). C'est une occasion à ne pas manquer pour approfondir la signification de l'existence humaine comme "pèlerinage" accompli sous la conduite de l'"étoile", à la recherche du Seigneur. Nous regarderons ensemble la figure des Mages qui n'auraient jamais pu imaginer devenir pèlerins même après leur mort, qu'un jour, leurs reliques auraient été transportés en pèlerinage à Cologne. Nous regarderons ces figures qui, venant de terres différentes, furent les premiers à reconnaître en Jésus Christ, dans le Fils de la Vierge Marie, le Messie promis et à se prosterner devant lui (cf. Mt 2,1-12). A la mémoire de ces figures emblématiques sont particulièrement liées les communautés ecclésiales et la ville de Cologne. Comme les Mages, tous les croyants, spécialement les jeunes, sont appelés à affronter le chemin de la vie dans la recherche de la vérité, de la justice, de l'amour. Nous devons chercher cette étoile, nous devons la suivre. C'est un chemin dont le terme et la résolution ne peuvent se trouver que grâce à la rencontre avec le Christ, une rencontre qui ne se réalise pas sans la foi. Dans ce chemin intérieur, les nombreux signes que la longue et riche tradition chrétienne a laissés de manière indélébile sur cette terre d'Allemagne peuvent être une aide: des grands monuments historiques aux innombrables oeuvres d'art dispersées sur tout le territoire, des documents conservés dans les bibliothèques aux traditions vécues avec une intense participation populaire, de la pensée philosophique à la réflexion théologique de ses nombreux penseurs, de son héritage spirituel à l'expérience mystique d'une multitude de saints. Il s'agit d'un très riche patrimoine culturel et spirituel qui, aujourd'hui encore, dans le coeur de l'Europe, témoigne de la fécondité de la foi et de la tradition chrétienne que nous devons faire revivre, car elle possède une force nouvelle pour l'avenir. Le diocèse et la région de Cologne conservent tout particulièrement la mémoire vive de grands témoins, qui, pour ainsi dire, sont présents dans le pèlerinage commencé avec les Rois Mages. Je pense entre autres à saint Boniface, je pense à sainte Ursule, à saint Albert le Grand et, à une époque plus récente, à sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein) et au bienheureux Adolphe Kolping. Ces illustres frères dans la foi, qui, tout au long des siècles, ont porté haute la flamme de la sainteté, sont devenus des personnes qui ont vu l'étoile et qui l'ont montrée aux autres. Puissent ces figures être des "modèles" et des "patrons" de notre rencontre, de la Journée mondiale de la Jeunesse. En vous renouvelant, à vous tous ici présents, mes remerciements les plus chaleureux pour votre aimable accueil, je prie le Seigneur pour le chemin futur de l'Eglise et de la société tout entière en République fédérale d'Allemagne, qui m'est si chère. Que sa longue histoire et les grands objectifs sociaux, économiques et culturels qui ont été atteints constituent un stimulant pour avancer, dans un engagement renouvelé, sur votre chemin en un moment de nouveaux problèmes et de grandes questions également pour les autres peuples du continent. Que la Vierge Marie, qui présenta l'Enfant-Jésus aux Mages venus à Bethléem pour adorer le Sauveur, continue à intercéder pour nous, comme elle veille depuis des siècles sur le peuple d'Allemagne à travers les nombreux sanctuaires des Länder allemands. Que le Seigneur vous bénisse, vous qui êtes ici présents, qu'il bénisse aussi tous les pèlerins et les habitants du pays. Que Dieu protège la République fédérale d'Allemagne!



CÉRÉMONIE D’ACCUEIL DES JEUNES Cologne, Poller Wiesen Jeudi 18 août 2005

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Chers Jeunes,

Je suis heureux de vous rencontrer ici, à Cologne, sur les rives du Rhin! Vous êtes venus des différentes parties de l'Allemagne, de l'Europe, du monde, vous faisant pèlerins à la suite des Mages. En suivant leurs traces, vous voulez découvrir Jésus. Vous avez accepté de vous mettre en route, pour venir, vous aussi, contempler personnellement, et en même temps de manière communautaire, le visage de Dieu qui se révèle dans l'enfant de la crèche. Comme vous, je me suis mis, moi aussi, en route, pour venir, avec vous, m'agenouiller devant la blanche hostie consacrée, dans laquelle les yeux de la foi reconnaissent la présence réelle du Sauveur du monde. Nous continuerons à méditer ensemble sur le thème de cette Journée mondiale de la Jeunesse: "Nous sommes venus l'adorer" (
Mt 2,2).

Je vous salue et je vous accueille avec une immense joie, chers jeunes, vous qui êtes venus de près ou de loin, marchant sur les routes du monde et sur les routes de votre vie. Je salue particulièrement ceux qui sont venus de l'"Orient", comme les Mages. Vous êtes les représentants de ces foules innombrables de nos frères et soeurs en humanité qui attendent sans le savoir que l'étoile se lève dans leur ciel pour être guidés vers le Christ, Lumière des Nations, et trouver en lui la réponse satisfaisante à la soif de leur coeur. Je salue aussi avec affection ceux qui parmi vous ne sont pas baptisés, ceux qui ne connaissent pas encore le Christ ou qui ne se reconnaissent pas dans l'Eglise. Le Pape Jean-Paul II vous a invités tout spécialement à cette rencontre; je vous remercie d'avoir décidé de venir à Cologne. Certains d'entre vous se reconnaîtront peut-être dans le témoignage qu'Edith Stein donnait de son adolescence, elle qui vécut ensuite au Carmel de Cologne: "J'avais consciemment et délibérément perdu l'habitude de prier". Durant ces journées, vous pourrez refaire l'expérience bouleversante de la prière comme dialogue avec Dieu, dont nous nous savons aimés et que nous voulons aimer en retour. A vous tous, je voudrais dire avec insistance: ouvrez tout grand votre coeur à Dieu, laissez-vous surprendre par le Christ! Accordez-lui "le droit de vous parler" durant ces journées! Ouvrez les portes de votre liberté à son amour miséricordieux! Exposez vos joies et vos peines au Christ, le laissant illuminer de sa lumière votre intelligence et toucher de sa grâce votre coeur! En ces jours bénis de partage et de joie, faites l'expérience libératrice de l'Eglise comme lieu de la miséricorde et de la tendresse de Dieu envers les hommes! C'est en elle et par elle que vous rejoindrez le Christ, qui vous attend.

En arrivant aujourd'hui à Cologne pour participer avec vous à la vingtième Journée mondiale de la Jeunesse, s'impose à moi avec émotion et reconnaissance le souvenir du Serviteur de Dieu tant aimé de nous tous Jean-Paul II, qui eut l'idée lumineuse d'appeler les jeunes du monde entier à se rassembler pour célébrer ensemble le Christ, unique Rédempteur du genre humain. Grâce à ce dialogue profond qui s'est développé pendant plus de vingt ans entre le Pape et les jeunes, beaucoup d'entre eux ont pu approfondir leur foi, tisser des liens de communion, se passionner pour la Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ et la proclamer dans de nombreuses parties de la terre. Ce grand Pape a su comprendre les défis auxquels les jeunes d'aujourd'hui sont confrontés et, affirmant sa confiance en eux, il n'a pas hésité à les inciter à être de courageux annonciateurs de l'Evangile et d'intrépides bâtisseurs de la civilisation de la vérité, de l'amour et de la paix.

Il me revient aujourd'hui de recueillir cet extraordinaire héritage spirituel que le Pape Jean-Paul II nous a laissé. Il vous a aimés, vous l'avez compris, et vous le lui avez rendu avec tout l'enthousiasme de votre âge. Maintenant, tous ensemble, nous avons le devoir de mettre en pratique ses enseignements. Forts de cet engagement, nous sommes ici à Cologne, pèlerins à la suite des Mages. Selon la tradition, leurs noms en langue grecque étaient Melchior, Gaspard et Balthazar. Dans son Evangile, Matthieu rapporte la question qui brûlait le coeur des Mages: "Où est le Roi des Juifs qui vient de naître?" (2, 2). C'est pour Le rechercher qu'ils avaient fait le long voyage jusqu'à Jérusalem. C'est pour cela qu'ils avaient supporté fatigues et privations, sans céder au découragement, ni à la tentation de retourner sur leurs pas. Maintenant qu'ils étaient proches du but, ils n'avaient pas d'autres questions à poser que celle-là. Nous aussi, nous sommes venus à Cologne parce que nous avons entendu résonner dans notre coeur, bien que sous une autre forme, la même question qui avait poussé les hommes de l'Orient à se mettre en chemin. Il est vrai que nous aujourd'hui nous ne cherchons plus un roi; mais nous sommes préoccupés par l'état du monde et nous demandons: Où puis-je trouver les critères pour ma vie, les critères pour collaborer de manière responsable à l'édification du présent et de l'avenir de notre monde? A qui puis-je faire confiance - à qui me confier? Où est Celui qui peut m'offrir la réponse satisfaisante aux attentes de mon coeur? Poser de telles questions signifie avant tout reconnaître que le chemin ne peut pas s'achever avant d'avoir rencontré Celui qui a le pouvoir d'instaurer son Royaume universel de justice et de paix, auquel les hommes aspirent, mais qu'ils ne savent pas construire tout seuls. Poser de telles questions signifie aussi chercher Quelqu'un qui ne se trompe pas et qui ne peut pas tromper, et qui est donc en mesure d'offrir une certitude assez forte pour permettre de vivre pour elle et, si nécessaire aussi, de mourir.

A l'horizon de l'existence, quand se profile une telle réponse, il faut, chers amis, savoir faire les choix nécessaires. C'est comme lorsque l'on se trouve à une croisée de chemins: quelle route prendre? Celle qui m'est dictée par les passions ou celle qui m'est indiquée par l'étoile qui brille dans ma conscience? Ayant entendu la réponse: "A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète" (Mt 2,5), les Mages choisirent de poursuivre leur route et d'aller jusqu'au bout, éclairés par cette parole. De Jérusalem, ils allèrent jusqu'à Bethléem, c'est-à-dire de la parole qui leur indiquait où se trouvait le Roi des Juifs qu'ils cherchaient jusqu'à la rencontre avec ce Roi qui était en même temps l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Cette parole s'adresse aussi à nous. Nous aussi, nous devons faire un choix. En réalité, à bien y réfléchir, c'est précisément l'expérience que nous faisons en participant à chaque Eucharistie. A chaque Messe, en effet, la rencontre avec la Parole de Dieu nous introduit à la participation au mystère de la croix et de la résurrection du Christ et ainsi nous introduit à la Table eucharistique, à l'union avec le Christ. Sur l'autel est présent Celui que les Mages virent couché sur la paille: le Christ, le Pain vivant descendu du ciel pour donner la vie au monde, l'Agneau véritable qui donne sa vie pour le salut de l'humanité. Eclairés par cette Parole, c'est toujours à Bethléem - la "Maison du pain" - que nous pourrons faire la rencontre bouleversante avec la grandeur inconcevable d'un Dieu qui s'est abaissé jusqu'à se donner à voir dans une mangeoire, jusqu'à se donner en nourriture sur l'autel.

Pouvons-nous imaginer la stupeur des Mages devant l'Enfant emmailloté! Seule la foi leur permit de reconnaître sous les traits de cet enfant le Roi qu'ils cherchaient, le Dieu vers lequel l'étoile les avait guidés. En lui, comblant le fossé entre le fini et l'infini, entre le visible et l'invisible, l'Eternel est entré dans le temps, le Mystère s'est fait reconnaître, se donnant à nous dans les membres fragiles d'un petit enfant. "Aujourd'hui, les Mages considèrent avec une profonde stupeur ce qu'ils voient ici: le ciel sur la terre, la terre dans le ciel; l'homme en Dieu, Dieu dans l'homme; et celui que le monde entier ne peut contenir, enfermé dans le corps d'un tout-petit" (saint Pierre Chrysologue, Homélie pour l'Epiphanie, 160, n. 2). Au cours de ces journées, en cette "Année de l'Eucharistie", nous nous tournerons avec la même stupeur vers le Christ présent dans le Tabernacle de la miséricorde, dans le Sacrement de l'Autel.

Chers jeunes, le bonheur que vous cherchez, le bonheur auquel vous avez le droit de goûter a un nom, un visage: celui de Jésus de Nazareth, caché dans l'Eucharistie. Lui seul donne la plénitude de vie à l'humanité! Avec Marie, donnez votre "oui" à ce Dieu qui se propose de se donner à vous. Je vous redis aujourd'hui ce que j'ai dit au début de mon pontificat: "Celui qui laisse entrer le Christ dans sa vie ne perd rien, rien, absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non! Ce n'est qu'avec cette amitié que s'ouvrent en grand les portes de la vie. Ce n'est qu'avec cette amitié qu'on déverrouille réellement les grandes potentialités de la condition humaine. Ce n'est qu'avec cette amitié que nous faisons l'expérience de ce qui est beau et de ce qui libère" (Homélie pour la Messe inaugurale du pontificat, 24 avril 2005). Soyez-en vraiment convaincus: le Christ n'enlève rien de ce qu'il y a de beau et de grand en vous, mais il mène tout à sa perfection, pour la gloire de Dieu, pour le bonheur des hommes, pour le salut du monde.

Au cours de ces journées, je vous invite à vous engager sans réserve à servir le Christ, quoi qu'il en coûte. La rencontre avec Jésus Christ vous permettra de goûter intérieurement la joie de sa présence vivante et vivifiante, pour en témoigner ensuite autour de vous. Que votre présence dans cette ville soit déjà le premier signe de l'annonce de l'Evangile par le témoignage de votre comportement et de votre joie de vivre. Laissons monter de notre coeur un hymne de louange et d'action de grâce au Père pour tant de bienfaits qu'il nous a accordés et pour le don de la foi que nous célébrerons ensemble, le manifestant au monde à partir de cette terre située au centre de l'Europe, d'une Europe qui doit beaucoup à l'Evangile et à ses témoins au cours des siècles.

Je vais maintenant me faire pèlerin à la cathédrale de Cologne, pour vénérer les reliques des saints Mages, qui ont accepté de tout quitter pour suivre l'étoile qui les conduisit au Sauveur du genre humain. Vous aussi, chers jeunes, vous avez déjà eu ou vous aurez l'occasion d'effectuer ce même pèlerinage. Ces reliques ne sont que des signes fragiles et pauvres de ce que furent les Mages et de ce qu'ils vécurent il y a tant de siècles. Les reliques nous conduisent à Dieu lui-même: en effet, c'est Lui qui, par la force de sa grâce, donne à des êtres fragiles le courage d'être ses témoins devant le monde. En nous invitant à vénérer les restes mortels des martyrs et des saints, l'Eglise n'oublie pas qu'il s'agit certes de pauvres ossements humains, mais d'ossements qui appartenaient à des personnes visitées par la puissance vivante de Dieu. Les reliques des saints sont des traces de la présence invisible mais réelle qui illumine les ténèbres du monde, manifestant que le règne de Dieu est au-dedans de nous. Elles crient avec nous et pour nous: "Maranatha" - "Viens Seigneur Jésus".Très chers jeunes, c'est par ces paroles que je vous salue et je vous donne rendez-vous pour la veillée de samedi soir. A tous, je vous dis, à bientôt!


VISITE À LA CATHÉDRALE DE COLOGNE, Roncalliplatz Jeudi 18 août 2005

18825
Chers frères et soeurs!

Je suis heureux d'être avec vous ce soir, dans cette ville de Cologne que j'aime pour les nombreux et beaux souvenirs qui me lient à elle. J'ai passé à Bonn les premières années de ma carrière académique, des années inoubliables d'éveil, de jeunesse, d'espérance, avant le Concile, des années au cours desquelles je suis souvent venu à Cologne et j'ai appris à aimer cette Rome du Nord. Ici, on respire la grande histoire et le courant du fleuve apporte une ouverture au monde. C'est un lieu de rencontre, de culture. J'ai toujours aimé l'esprit, le sens de l'humour, la joie et l'intelligence de ses habitants. En outre, je dois dire que j'ai aimé la catholicité que les habitants de Cologne ont dans le sang, car les chrétiens sont présents ici depuis presque deux mille ans, et ainsi, la catholicité a pénétré le caractère des habitants, à travers une joyeuse religiosité. C'est pourquoi nous nous réjouissons aujourd'hui. Cologne peut donner aux jeunes quelque chose de sa catholicité joyeuse, qui est à la fois ancienne et jeune.

J'ai eu beaucoup de chance que l'Archevêque de l'époque, le Cardinal Frings, m'accorde dès le début sa pleine confiance, instaurant avec moi une amitié véritablement paternelle. Puis, il m'a fait le grand don, bien que je fusse jeune et sans expérience, de m'appeler comme son théologien, de m'amener à Rome, de sorte que j'ai pu participer à ses côtés au Concile Vatican II, et vivre de près cet extraordinaire et grand événement historique, y contribuant un peu.

J'ai connu aussi son successeur, le Cardinal Höffner, lorsqu'il était Evêque de Münster, auquel m'a également lié une vive et profonde amitié. Grâce à Dieu, cette chaîne d'amitié ne s'est pas brisée. Le Cardinal Meisner est lui aussi un ami de longue date, de sorte que, depuis le Cardinal Frings, et ensuite grâce aux Cardinaux Höffner et Meisner, j'ai toujours pu me sentir chez moi ici, à Cologne.

Je pense à présent que le moment est venu de remercier haut et fort et du plus profond de mon coeur de nombreuses personnes. En premier lieu, rendons grâce au bon Dieu qui nous donne ce beau ciel bleu et bénit visiblement ces journées. Rendons grâces à la Mère de Dieu, qui a pris la direction de la Journée mondiale de la Jeunesse. Je remercie le Cardinal Meisner et tous ses collaborateurs; le Cardinal Lehmann, Président de la Conférence épiscopale allemande et, avec lui, tous les Evêques des diocèses d'Allemagne, en particulier le Comité organisateur des Journées, ainsi que les diocèses et les communautés locales qui ont accueilli les jeunes au cours des jours passés. Je peux imaginer ce que tout cela signifie en termes d'énergie dépensée et de sacrifices supportés, et je souhaite que cela se révèle fécond pour la réussite spirituelle de cette Journée mondiale de la Jeunesse. Je tiens enfin à manifester ma profonde gratitude aux Autorités civiles et militaires, aux Responsables communaux et régionaux, aux Corps de la police et aux Agents de la sécurité d'Allemagne et du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie. En la personne du Maire de la ville, je remercie toute la population de Cologne pour la compréhension dont elle fait preuve devant l'"invasion" de tant de jeunes venus de toutes les parties du monde.

La ville de Cologne ne serait pas ce qu'elle est sans les Rois Mages, qui ont tant de poids dans son histoire, dans sa culture et dans sa foi. Ici, l'Eglise célèbre toute l'année, en un sens, la fête de l'Epiphanie! C'est pourquoi, avant de m'adresser à vous, chers habitants de Cologne, j'ai voulu me recueillir quelques instants en prière devant le reliquaire des trois Rois Mages, rendant grâce à Dieu pour leur témoignage de foi, d'espérance et d'amour. Parties de Milan en 1164, les reliques de ces Sages d'Orient, escortées par l'Archevêque de Cologne, Reinald von Dassel, franchirent les Alpes pour arriver à Cologne, où elles furent accueillies avec de grandes manifestations de liesse. Se déplaçant à travers l'Europe, les reliques des Mages ont laissé des traces évidentes, qui subsistent encore aujourd'hui dans les noms de lieu et dans la dévotion populaire. Pour les Rois Mages, Cologne a fait fabriquer le reliquaire le plus précieux de tout le monde chrétien et a élevé au-dessus de lui un reliquaire encore plus grand: la Cathédrale de Cologne. Avec Jérusalem, la "Ville Sainte", avec Rome, la "Ville éternelle", avec Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, Cologne, grâce aux Mages, est devenu au fil des siècles un des lieux de pèlerinage les plus importants de l'Occident chrétien.

Je ne voudrais pas à présent continuer de chanter les louanges de Cologne, bien qu'il serait possible et significatif de le faire: cela durerait trop longtemps, car il y aurait trop de choses grandes et belles à dire sur Cologne. Toutefois, je voudrais rappeler qu'ici, nous vénérons sainte Ursule et ses compagnes; qu'en 745, le Saint-Père nomma saint Boniface, Archevêque de Cologne; qu'ici a oeuvré Albert le Grand, l'un des plus grands érudits du Moyen Age et que ses reliques sont vénérées dans l'église Saint-André; que Thomas d'Aquin, le plus grand théologien d'Occident, a étudié et enseigné ici; qu'au XIX siècle, Adolph Kolping a fondé une oeuvre sociale importante; qu'Edith Stein, juive convertie, vivait ici à Cologne, au Carmel, avant de devoir fuir au Carmel d'Echt en Hollande, et d'être ensuite déportée à Auschwitz, où elle mourut en martyre. Grâce à ces figures, et à toutes les autres figures, connues et inconnues, Cologne possède un grand patrimoine de saints. Je voudrais dire encore au moins une chose: je crois savoir qu'ici, à Cologne, l'un des trois rois Mages a été identifié comme un Roi maure venu d'Afrique, de sorte qu'un représentant du Continent africain a été considéré comme l'un des premiers témoins de Jésus Christ. Je voudrais en outre ajouter qu'ici, à Cologne, sont nées de grandes initiatives exemplaires, dont l'action s'est diffusée dans le monde entier, comme "Misereor", "Adveniat" et "Renovabis".

Aujourd'hui, vous, jeunes du monde entier, vous êtes ici les représentants des peuples lointains qui ont reconnu le Christ à travers les Mages et qui furent réunis dans le nouveau Peuple de Dieu, l'Eglise, qui rassemble des hommes et des femmes de toutes les cultures. A vous, chers jeunes, aujourd'hui, revient la tâche de vivre le souffle universel de l'Eglise. Laissez-vous enflammer par le feu de l'Esprit, afin qu'une nouvelle Pentecôte puisse se réaliser parmi vous et renouveler l'Eglise. Que, par vous, les jeunes de votre âge de toutes les parties de la terre parviennent à reconnaître dans le Christ la réponse véritable à leurs attentes et qu'ils s'ouvrent pour l'accueillir, Lui, le Verbe incarné, mort et ressuscité, afin que Dieu soit parmi nous et nous donne la vérité, l'amour et la joie auxquels nous aspirons tous. Que Dieu bénisse ces journées.



VISITE À LA SYNAGOGUE DE COLOGNE – Vendredi 19 août 2005

19805

Eminentes Autorités juives,
Mesdames et Messieurs,

Je salue tous ceux qui ont déjà été nommés. Schalom lêchém! C'était mon profond désir, à l'occasion de ma première visite en Allemagne après mon élection comme Successeur de l'Apôtre Pierre, de rencontrer la communauté juive de Cologne et les représentants du judaïsme allemand. Par cette visite, je voudrais me relier à l'événement du 17 novembre 1980, lorsque mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, au cours de son premier voyage en Allemagne, rencontra à Mayence le Comité central juif en Allemagne et la Conférence rabbinique. En cette circonstance, je veux aussi confirmer mon désir de poursuivre avec une grande vigueur le chemin en vue d'une amélioration des relations et de l'amitié avec le peuple juif, chemin sur lequel le Pape Jean-Paul II a fait des pas décisifs (cf. Discours à la délégation de l’International Jewish Committee on Interreligious Consultations, 9 juin 2005).

La communauté juive de Cologne peut se sentir vraiment "chez elle" dans cette ville. Cette dernière est en effet le siège le plus ancien d'une communauté juive sur le territoire allemand: il remonte, nous l'avons su avec exactitude, à la ville de Cologne de l'époque romaine. L'histoire des relations entre la communauté juive et la communauté chrétienne est complexe et souvent douloureuse. Il y a eu des périodes bénies de bonne convivialité, mais il y a eu aussi l'expulsion des juifs de Cologne en 1424. Au XX siècle, au temps le plus sombre de l'histoire allemande et européenne, une folle idéologie raciste, de conception néo-païenne, fut à l'origine de la tentative, projetée et systématiquement mise en oeuvre par le régime, d'exterminer le judaïsme européen: se déroula alors ce qui est passé à l'histoire sous le nom de Shoah. Les victimes de ce crime inouï, et jusque-là inimaginable, s'élèvent dans la seule ville de Cologne à 11.000 personnes dont le nom est connu; en réalité, elles ont certainement été beaucoup plus nombreuses. La sainteté de Dieu ne se reconnaissait plus, et pour cela on foulait aussi aux pieds le caractère sacré de la vie humaine.

En cette année 2005, on célèbre le 60 anniversaire de la libération des camps de concentration nazis, où des millions de juifs - hommes, femmes et enfants - ont été tués dans les chambres à gaz et brûlés dans les fours crématoires. Je fais miennes les paroles écrites par mon vénéré Prédécesseur à l'occasion du 60 anniversaire de la libération d'Auschwitz et je dis moi aussi: "Je m'incline devant tous ceux qui ont eu à subir cette manifestation du mysterium iniquitatis". Les terribles événements d'alors doivent "sans cesse réveiller les consciences, éteindre les conflits, exhorter à la paix" (Message pour la libération d’Auschwitz, 15 janvier 2005). Nous devons nous souvenir ensemble de Dieu et de son sage projet sur le monde qu'il a créé: Lui, comme le rappelle le Livre de la Sagesse, "aime la vie" (11, 26).

Cette année, nous fêtons aussi le 40 anniversaire de la promulgation de la Déclaration Nostra aetate du Concile oecuménique Vatican II, qui a ouvert de nouvelles perspectives dans les relations judéo-chrétiennes, sous le signe du dialogue et de la solidarité. Cette Déclaration, au chapitre quatre, rappelle nos racines communes et le très riche patrimoine spirituel que partagent juifs et chrétiens. Aussi bien les juifs que les chrétiens reconnaissent en Abraham leur père dans la foi (cf.
Ga 3,7 Rm 4, 11ss) et ils font référence aux enseignements de Moïse et des prophètes. La spiritualité des juifs et celle des chrétiens se nourrit des Psaumes. Avec l'Apôtre Paul, les chrétiens sont convaincus que "les dons de Dieu et son appel sont irrévocables" (Rm 11,29 cf. Rm 9,6 Rm 9,11 Rm 11, 1s). Etant donné les racines juives du christianisme (cf. Rm 11,16-24), mon vénéré Prédécesseur, confirmant un jugement des Evêques allemands, affirma: "Qui rencontre Jésus Christ rencontre le judaïsme" (La Documentation catholique 77 [1980], p. 1148).

De ce fait, la Déclaration conciliaire Nostra aetate, "déplore les haines, les persécutions, les manifestations d'antisémitisme dirigées contre les Juifs, quels que soient leur époque et leurs auteurs" (n. 4). Dieu nous a tous créés "à son image" (Gn 1,27), nous honorant ainsi d'une dignité transcendante. Devant Dieu, tous les hommes ont la même valeur et la même dignité, quels que soient le peuple, la culture ou la religion auxquels ils appartiennent. Pour cette raison, la Déclaration Nostra aetate parle aussi avec grande estime des musulmans (cf. n. 3) et des personnes qui appartiennent aux autres religions (cf. n. 2). En raison de la dignité humaine commune à tous, l'Eglise catholique "réprouve comme contraire à l'esprit du Christ, toute discrimination ou vexation dont sont victimes des hommes à cause de leur race, de leur couleur, de leur condition ou de leur religion" (n. 5). L'Eglise est consciente de son devoir de transmettre, dans la catéchèse aux jeunes comme dans tous les aspects de sa vie, cette doctrine aux nouvelles générations qui n'ont pas été témoins des événements terribles survenus avant et durant la seconde guerre mondiale. C'est un devoir d'importance particulière dans la mesure où aujourd'hui, malheureusement, émergent de nouveau des signes d'antisémitisme et où se manifestent diverses formes d'hostilité généralisée envers les étrangers. Comment ne pas voir en cela un motif de préoccupation et de vigilance? L'Eglise catholique s'engage - je le réaffirme aussi en cette circonstance - en faveur de la tolérance, du respect, de l'amitié et de la paix entre tous les peuples, toutes les cultures et toutes les religions.

Au cours des quarante années passées depuis la Déclaration conciliaire Nostra aetate, en Allemagne et au niveau international, on a fait beaucoup pour l'amélioration et l'approfondissement des relations entre juifs et chrétiens. Outre les relations officielles, grâce surtout à la collaboration entre les spécialistes en sciences bibliques, de nombreuses amitiés sont nées. Je rappelle, à ce propos, les diverses déclarations de la Conférence épiscopale allemande et l'activité bénéfique de la "Société pour la collaboration judéo-chrétienne de Cologne", qui ont contribué à faire en sorte que, à partir de 1945, la communauté juive puisse de nouveau se sentir véritablement "chez elle" ici, à Cologne, et instaurer une bonne convivialité avec les communautés chrétiennes. Il reste cependant encore beaucoup à faire. Nous devons nous connaître mutuellement beaucoup plus et beaucoup mieux. J'encourage donc un dialogue sincère et confiant entre juifs et chrétiens: c'est seulement ainsi qu'il sera possible de parvenir à une interprétation commune des questions historiques encore discutées et, surtout, de faire des pas en avant dans l'évaluation, du point de vue théologique, du rapport entre judaïsme et christianisme. Ce dialogue, s'il veut être sincère, ne doit pas passer sous silence les différences existantes ou les minimiser: précisément dans ce qui nous distingue les uns des autres à cause de notre intime conviction de foi, et en raison même de cela, nous devons nous respecter et nous aimer mutuellement.

Enfin, notre regard ne devrait pas se tourner seulement en arrière, vers le passé, mais devrait nous pousser aussi en avant, vers les tâches d'aujourd'hui et de demain. Notre riche patrimoine commun et nos relations fraternelles inspirées par une confiance croissante nous incitent à donner ensemble un témoignage encore plus unanime, collaborant sur le plan pratique pour la défense et la promotion des droits de l'homme et du caractère sacré de la vie humaine, pour les valeurs de la famille, pour la justice sociale et pour la paix dans le monde. Le Décalogue (cf. Ex Ex 20, Dt 5) constitue pour nous un patrimoine et un engagement communs. Les dix commandements ne sont pas un poids, mais la direction donnée sur le chemin d'une vie réussie. Ils le sont, en particulier, pour les jeunes que je rencontre ces jours-ci et qui me tiennent tant à coeur. Mon souhait est qu'ils sachent reconnaître dans le Décalogue, notre fondement commun, la lampe de leurs pas, la lumière de leur route (cf. Ps Ps 119,105). Les adultes ont la responsabilité de transmettre aux jeunes le flambeau de l'espérance qui a été donnée par Dieu aux juifs comme aux chrétiens, pour que "plus jamais" les forces du mal n'arrivent au pouvoir et que les générations futures, avec l'aide de Dieu, puissent construire un monde plus juste et plus pacifique dans lequel tous les hommes aient un droit égal de citoyen.

Je conclus avec les paroles du psaume 29, qui sont un voeu et aussi une prière: "Le Seigneur accorde à son peuple la puissance, le Seigneur bénit son peuple en lui donnant la paix".

Puisse-t-il nous exaucer!



Discours 2005-2013 50