Discours 2005-2013 16905

AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS INTERNATIONAL POUR LE 40 ANNIVERSAIRE DE LA CONSTITUTION DOGMATIQUE SUR LA RÉVÉLATION DIVINE DEI VERBUM Vendredi 16 septembre 2005

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Messieurs les Cardinaux,
vénérés frères dans l'épiscopat et le sacerdoce,
chers frères et soeurs!

J'adresse mon salut le plus cordial à vous tous, qui participez au Congrès sur le thème: L'Ecriture Sainte dans la vie de l'Eglise, convoqué à l'initiative de la Fédération biblique catholique et du Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens, dans le but de commémorer le 40 anniversaire de la promulgation de la Constitution dogmatique sur la Révélation divine Dei Verbum. Je vous félicite pour cette initiative, qui se réfère à l'un des documents les plus importants du Concile Vatican II.

Je salue Messieurs les Cardinaux et les Evêques, qui sont les premiers témoins de la Parole de Dieu, les théologiens qui l'étudient, l'expliquent et la traduisent dans le langage d'aujourd'hui, ainsi que les Pasteurs, qui cherchent en elle des solutions adéquates aux questions de notre époque. Je remercie de tout coeur tous ceux qui oeuvrent au service de la traduction et de la diffusion de la Bible, fournissant les moyens d'expliquer, d'enseigner et d'interpréter son message. Dans ce sens, j'adresse un remerciement particulier à la Fédération biblique catholique pour son activité, pour la pastorale biblique qu'elle promeut, pour l'adhésion fidèle aux indications du Magistère et pour l'esprit ouvert à la collaboration oecuménique dans le domaine biblique. J'exprime ma joie profonde pour la présence au Congrès des "Délégués fraternels" des Eglises et communautés ecclésiales d'Orient et d'Occident et je salue avec un respect cordial les personnes venues représenter les grandes Religions du monde.

La Constitution dogmatique Dei Verbum, dont je fus témoin de l'élaboration, ayant participé en personne en tant que jeune théologien aux vifs débats qui l'accompagnèrent, s'ouvre par une phrase d'une signification profonde: "Dei Verbum religiose audiens et fidenter proclamans, Sacrosancta Synodus...". Ce sont des paroles à travers lesquelles le Concile indique un aspect caractéristique de l'Eglise: celle-ci est une communauté qui écoute et annonce la Parole de Dieu. L'Eglise ne vit pas d'elle-même, mais de l'Evangile et elle tire toujours et à nouveau de l'Evangile des orientations pour son chemin. Il s'agit d'une remarque que chaque chrétien doit recueillir et appliquer à lui-même: seul celui qui se place avant tout à l'écoute de la Parole peut ensuite l'annoncer. En effet, il ne doit pas enseigner sa propre sagesse, mais la sagesse de Dieu, qui apparaît souvent comme folie aux yeux du monde (cf.
1Co 1,23).

L'Eglise sait bien que le Christ vit dans les Ecritures Saintes. C'est précisément pour cela - comme le souligne la Constitution - qu'elle a toujours voué aux Divines Ecritures une vénération semblable à celle réservée au Corps même du Seigneur (cf. DV DV 21). C'est précisément en considération de cela, que saint Jérôme, cité par le document conciliaire, affirmait à juste titre que l'ignorance des Ecritures est l'ignorance du Christ (cf. DV DV 25).

Eglise et Parole de Dieu sont liées entre elles de façon indissoluble. L'Eglise vit de la Parole de Dieu et la Parole de Dieu retentit dans l'Eglise, dans son enseignement et dans toute sa vie (cf. DV DV 8). C'est pourquoi, l'Apôtre Pierre nous rappelle qu'"aucune prophétie d'Ecriture n'est objet d'explication personnelle; ce n'est pas d'une volonté humaine qu'est jamais venue une prophétie, c'est poussés par l'Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu" (2P 1,20).

Nous sommes reconnaissants à Dieu du fait que ces derniers temps, notamment grâce à l'impulsion donnée par la Constitution dogmatique Dei Verbum, l'importance fondamentale de la Parole de Dieu a été plus profondément réévaluée. Il en a découlé un renouveau dans la vie de l'Eglise, surtout dans la prédication, dans la cathéchèse, dans la théologie, dans la spiritualité et dans le chemin oecuménique lui-même. L'Eglise doit toujours se renouveler et rajeunir et la Parole de Dieu, qui ne vieillit ni ne s'épuise jamais, est le moyen privilégié pour atteindre ce but. En effet, c'est la Parole de Dieu qui, au moyen de l'Esprit Saint, nous guide toujours à nouveau vers la vérité tout entière (cf. Jn 16,13).

Dans ce contexte, je voudrais surtout évoquer et recommander l'antique tradition de la Lectio divina: la lecture assidue de l'Ecriture Sainte, accompagnée par la prière réalise le dialogue intime dans lequel, en lisant, on écoute Dieu qui parle et, en priant, on Lui répond avec une ouverture du coeur confiante (cf. DV DV 25). Cette pratique, si elle est promue de façon efficace, apportera à l'Eglise, j'en suis convaincu, un nouveau printemps spirituel. En tant que point ferme de la pastorale biblique, la Lectio divina doit donc être davantage encouragée, à travers l'utilisation également de nouvelles méthodes, étudiées attentivement, au rythme des époques. On ne doit jamais oublier que la Parole de Dieu est la lampe sur nos pas et la lumière sur notre route (cf. Ps 118/119, 105).

En invoquant la Bénédiction de Dieu sur votre travail, sur vos initiatives et sur le Congrès auquel vous participez, je m'unis au souhait qui vous anime: Que la Parole du Seigneur accomplisse sa course (cf. 2Th 3,1) jusqu'aux extrémités de la terre, afin qu'à travers l'annonce du salut, le monde entier, en l'écoutant y croie, qu'en croyant, il espère, qu'en espérant, il aime (cf. DV DV 1).

Merci de tout coeur!



AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS DES ÉVÊQUES NOMMÉS AU COURS DE L'ANNÉE Salle des Suisse (Castel Gandolfo) Lundi 19 septembre 2005

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Chers confrères dans l'épiscopat!

C'est avec une grande affection que je vous salue en reprenant le souhait du Christ Ressuscité aux Apôtres: "Que la paix soit avec vous!". Au début de votre ministère épiscopal, vous êtes venus en pèlerinage sur la Tombe de saint Pierre pour renouveler votre foi, pour réfléchir sur vos responsabilités de Successeurs des Apôtres et pour exprimer votre communion avec le Pape.

Les journées d'étude organisées pour les Evêques récemment nommés sont un rendez-vous désormais traditionnel et vous offrent l'opportunité de réfléchir sur certains aspects importants du ministère épiscopal, dans un échange fraternel de pensées et d'expériences. Cette rencontre s'insère dans le cadre des initiatives pour la formation permanente de l'Evêque, qui a été souhaitée par l'Exhortation apostolique Pastores gregis. Si, pour de nombreuses raisons, on demande à l'Evêque de s'engager dans une mise à jour, il est à fortiori utile qu'il ait, au début de sa mission, la possibilité d'effectuer une réflexion adaptée sur les défis et sur les problèmes qui l'attendent. Ces journées vous permettent également de vous connaître personnellement et de vivre une expérience concrète de cette affection collégiale qui doit animer votre ministère.

Je remercie le Card. Giovanni Battista Re de s'être fait l'interprète de vos sentiments. Je salue cordialement Mgr Antonio Vegliò, Secrétaire de la Congrégation pour les Eglises orientales, et je suis heureux que les Evêques de rite oriental aient adhéré à cette initiative avec leurs confrères de rite latin, bien qu'ils aient également prévu d'avoir des moments de rencontre particuliers au sein du dicastère susmentionné pour les Eglises orientales.

En effectuant vos premiers pas dans le ministère épiscopal, vous vous êtes déjà rendus compte à quel point sont nécessaires l'humble confiance en Dieu et le courage apostolique, qui naît de la foi et du sens de responsabilité de l'Evêque. L'Apôtre Paul en était conscient, lui qui face au travail pastoral, plaçait son espérance uniquement dans le Seigneur, reconnaissant que sa force ne provenait que de Lui. En effet, il affirmait: "Je puis tout en Celui qui me rend fort" (
Ph 4,13). Chers frères, chacun de vous doit être assuré qu'il n'est jamais seul dans l'accomplissement de son ministère, parce que le Seigneur est proche de lui à travers sa grâce et sa présence, comme nous le rappelle la Constitution dogmatique Lumen gentium, dans laquelle est réaffirmée la présence du Christ Sauveur dans la personne et dans l'action ministérielle de l'Evêque (cf. n. 21).

Parmi vos devoirs, je voudrais souligner celui d'être des Maîtres de la foi. L'annonce de l'Evangile est à l'origine de l'Eglise et de son développement dans le monde, ainsi que de la croissance dans la foi des fidèles. Les Apôtres eurent pleinement conscience de l'importance primordiale de leur service: afin d'être pleinement disponibles au ministère de la parole, ils choisirent les diacres et les placèrent au service de la charité (Ac 6,2-4). Chers confrères, en tant que successeurs des Apôtres, vous êtes doctores fidei, des docteurs authentiques qui annoncent au peuple, avec la même autorité que le Christ, la foi en laquelle croire et vivre. Vous devez faire redécouvrir aux fidèles confiés à vos soins pastoraux la joie de la foi, la joie d'être aimés personnellement de Dieu, qui a donné son Fils Jésus pour notre salut. En effet, croire consiste en particulier, comme vous le savez bien, à s'en remettre à Dieu qui nous connaît et nous aime personnellement, et à accueillir la Vérité qu'il a révélée en Christ, avec une attitude de confiance qui nous conduit à avoir confiance en Lui, Révélateur du Père. Malgré nos faiblesses et nos péchés, Il nous aime et cet amour donne un sens à notre vie et à celle du monde.

La réponse à Dieu exige le chemin intérieur qui conduit le croyant à rencontrer le Seigneur. Cette rencontre n'est possible que si l'homme est capable d'ouvrir son coeur à Dieu, qui parle dans la profondeur de la conscience. Cela exige intériorité, silence, vigilance; des attitudes que je vous invite à vivre non seulement en personne, mais à proposer également à vos fidèles, en cherchant à mettre en place des initiatives opportunes, de temps et de lieux, qui aident à découvrir le primat de la vie spirituelle.

Lors de la dernière fête des saints Apôtres Pierre et Paul, j'ai remis à l'Eglise le Compendium du Catéchisme de l'Eglise catholique, synthèse fidèle et sûre du texte précédent plus développé. Aujourd'hui, je remets en esprit à chacun de vous ces deux documents fondamentaux de la foi de l'Eglise, pour qu'ils soient le point de référence de votre enseignement et le signe de la communion de foi que vous vivez. Le genre dialogique du Compendium du Catéchisme de l'Eglise catholique et l'utilisation des images ont pour but d'aider chaque fidèle à se placer personnellement face à l'appel de Dieu qui retentit dans la conscience, pour instaurer un entretien intime et personnel avec Lui; un entretien qui s'étend à la communauté dans la prière liturgique, se traduisant par des formules et des rites qui ne manquent pas d'une beauté favorisant la contemplation des mystères de Dieu. La lex credendi devient ainsi lex orandi.

Je vous exhorte à être proches de vos prêtres, mais également des nombreux catéchistes de vos diocèses, qui vous assistent dans votre ministère: que parviennent à chacun d'eux, à travers vous, mon salut et mon encouragement. Prodiguez-vous afin que l'Année de l'Eucharistie, qui touche désormais à son terme, laisse dans le coeur des fidèles le désir d'enraciner toujours davantage leur vie tout entière dans l'Eucharistie. Que l'Eucharistie soit également pour vous la force inspiratrice de votre ministère pastoral. La façon même de célébrer la Messe de la part des Evêques nourrit la foi et la dévotion de leurs prêtres et de leurs fidèles. Et chaque Evêque, en tant que "premier dispensateur des mystères de Dieu" est le responsable de l'Eucharistie dans le diocèse: c'est-à-dire qu'il a la tâche de veiller à une célébration digne et solennelle de l'Eucharistie et de promouvoir le culte eucharistique. Chaque Evêque doit ensuite prêter une attention particulière à la participation des fidèles à la Messe dominicale, dans laquelle retentit la Parole de vie et où le Christ lui-même se rend présent sous les espèces du pain et du vin. En outre, la Messe permet aux fidèles de nourrir également le sens communautaire de la foi.

Chers confrères, ayez profondément confiance dans la grâce et sachez communiquer cette confiance à vos collaborateurs, afin que la perle précieuse de la foi soit toujours resplendissante, qu'elle soit préservée, défendue et transmise dans sa pureté. Sur chacun de vous et sur vos diocèses, j'invoque la protection de Marie, alors que je donne de tout coeur ma Bénédiction à chacun.




AUX ÉVÊQUES MEXICAINS (3ème GROUPE - RÉGION "CENTRO ORIENTE") EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

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Salle du Consistoire (Castel Gandolfo) Vendredi 23 septembre 2005



Chers frères dans l'épiscopat,

Je suis heureux de vous rencontrer aujourd'hui, Pasteurs de l'Eglise de Dieu, venus des sièges métropolitains de Jalapa, Mexico, Puebla et Tlalnepantla, ainsi que des diocèses suffragants, pour accomplir la visite "ad limina", vénérable institution qui contribue à maintenir vivants les liens étroits de communion qui unissent chaque Evêque au Successeur de Pierre. Votre présence ici me fait sentir également la proximité des prêtres, des religieux, des religieuses et des fidèles de vos Eglises particulières. Je remercie Monsieur le Cardinal Norberto Rivera Carrera, Archevêque de Mexico, des paroles cordiales à travers lesquelles il a exprimé votre affection et votre estime, me communiquant ses préoccupations et ses projets pastoraux. En retour, je prie le Seigneur pour que dans vos diocèses et dans tout le Mexique, progressent toujours la foi, l'espérance, la charité et le témoignage courageux de tous les chrétiens.

Fondés sur la force des promesses du Seigneur et sur l'assistance de son Esprit, en tant que successeurs des Apôtres, vous êtes appelés à être les premiers à mener à bien la mission qu'Il a confiée à l'Eglise. Que ce soit individuellement ou sous forme collégiale, vous effectuez une analyse constante de la société mexicaine, car vous êtes conscients du fait que le ministère épiscopal vous pousse à examiner les réalités temporelles pour les éclairer à partir de la foi. A cet égard, l'Evêque contemple avec attention les fidèles et la société tout entière dans la perspective de l'Evangile. En écoutant ce que "l'Esprit dit aux Eglises" (
Ap 2,7), il sent le devoir d'accomplir un discernement serein en ce qui concerne les diverses circonstances, les initiatives dynamiques mais aussi la passivité qui frappe malheureusement parfois le peuple de Dieu, sans négliger dans le même temps les graves problèmes et les aspirations les plus profondes de la société.

Le centre de la République mexicaine est la région où s'établirent les antiques peuples autochtones, et où commença l'action missionnaire de l'Eglise, qui s'est ensuite étendue aux autres régions. La vie urbaine est caractérisée par la coexistence de multiples cultures et traditions. Dans les grandes villes se trouvent d'importants centres de la vie économique, universitaire et culturelle, ainsi que les Institutions politiques et législatives, dont l'influence rayonne à partir de là sur le reste de la nation. Dans le même temps, dans les villes, la vie apparaît complexe en raison des diverses classes sociales dont la pastorale diocésaine doit s'occuper sans discriminations, se préoccupant en priorité de ceux qui vivent dans une situation de grande pauvreté, de solitude ou de marginalisation. Tous ces groupes sociaux forment le visage urbain et constituent un défi constant pour l'activité pastorale, dont la planification doit inclure également les frères toujours plus nombreux qui émigrent des milieux ruraux à ceux urbains, à la recherche d'une vie plus digne. Cette réalité, avec les problèmes pressants qui l'accompagnent, doit attirer l'attention de ses Pasteurs. Comme nous le rappelle le Concile Vatican II, "il importe donc de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique" (Gaudium et spes GS 4).

Dans ce contexte, l'Evêque doit promouvoir et consolider la communion, de façon à ce que les fidèles se sentent appelés avec une plus grande force à la vie communautaire, en faisant en sorte que l'Eglise soit "la maison et l'école de la communion" (Novo Millennio ineunte NM 43). L'Eglise sera ainsi capable de répondre à l'espérance du monde à travers le témoignage de l'expérience chrétienne de l'unité. Je vous encourage donc dans ce devoir si délicat, dans lequel il ne faut jamais oublier la communion chrétienne des biens.

Votre ministère pastoral doit s'adresser à tous, que ce soit aux fidèles qui participent activement à la vie de la communauté diocésaine, ou aux personnes qui se sont éloignées et sont à la recherche d'un sens à leur vie. C'est pourquoi je vous invite à poursuivre sans vous décourager dans la mission d'enseigner et d'annoncer aux hommes l'Evangile du Christ (cf. Christus Dominus CD 11). L'Evêque, en proposant la Parole de Dieu pour éclairer la conscience des fidèles, doit le faire à travers un langage et une forme adaptés à notre époque, "en répondant aux difficultés et questions qui angoissent le plus les hommes" (ibid., n. 13). Dans la société actuelle, qui révèle des signes si visibles de sécularisme, nous ne devons pas céder au découragement, ni au manque d'enthousiasme dans les projets pastoraux. Rappelez-vous que l'Esprit diffuse en vous les forces nécessaires. Ayez confiance en Lui, "Qui est le Seigneur et qui donne la vie".

Les prêtres sont vos plus proches collaborateurs dans le ministère pastoral. Ils participent à votre mission très importante et, en outre, "chaque fois qu'ils célèbrent l'un de ces sacrements, les prêtres sont, de diverses manières, hiérarchiquement rattachés à l'Evêque, assurant ainsi en quelque sorte sa présence dans chacune des communautés chrétiennes" (Presbyterorum ordinis PO 5). Vous devez consacrer vos soins et vos meilleures énergies aux prêtres. Je vous encourage donc à être toujours proches de chacun d'eux, et à maintenir avec eux une relation d'amitié sacerdotale, à l'exemple du Bon Pasteur. Aidez-les à être des hommes assidus à la prière, que ce soit dans le silence contemplatif qui nous éloigne du bruit et de la dispersion des multiples activités, ou dans la célébration pieuse et quotidienne de l'Eucharistie et de la Liturgie des Heures, que l'Eglise leur a confiée pour le bien de tout le Corps du Christ. La prière du prêtre est une exigence de son ministère pastoral, dans la mesure où pour la communauté, le témoignage du prêtre en prière qui proclame la transcendance et se plonge dans le mystère de Dieu, est primordial. Préoccupez-vous de la situation particulière de chaque prêtre, en l'encourageant à poursuivre avec joie et espérance le long du chemin de la sainteté sacerdotale, lui offrant l'aide dont il a besoin et promouvant également la fraternité entre eux. Qu'à personne ne manque les moyens nécessaires pour vivre dignement sa sublime vocation et son ministère! Occupez-vous également en particulier de la formation des séminaristes et promouvez avec enthousiasme la pastorale des vocations.

Face à un horizon aussi changeant et complexe qu'actuellement, la vertu de l'espérance est mise à dure épreuve dans la communauté des croyants. C'est précisément pour cela que nous devons être des apôtres pleins d'espérance, qui placent une joyeuse confiance dans les promesses de Dieu. Il n'abandonne jamais son peuple, et l'invite même à la conversion, afin que son Royaume devienne réalité. Royaume de Dieu veut dire non seulement que Dieu existe et vit, mais également qu'il est présent et oeuvre dans le monde. C'est la réalité la plus intime et décisive dans tout acte de la vie humaine, à tout moment de l'histoire. Le dessein et la réalisation des programmes pastoraux doivent donc refléter cette confiance dans la présence aimante de Dieu dans le monde. Cela aidera les laïcs catholiques à être en mesure d'affronter le sécularisme croissant et à participer de façon responsable aux questions temporelles, éclairés par la Doctrine sociale de l'Eglise.

Chers frères, une fois de plus, je vous assure de ma profonde communion dans la prière, avec une solide espérance dans l'avenir de vos diocèses, dans lesquels se manifeste une grande vitalité. Que le Seigneur vous accorde la joie de le servir, en guidant en son nom les Eglises diocésaines qui vous sont confiées! Que Notre-Dame de Guadalupe Reine et Mère du Mexique, vous accompagne et vous protège toujours! A vous et à vos fidèles diocésains, je donne avec une grande affection la Bénédiction apostolique.




AU PERSONNEL DES VILLAS PONTIFICALES Castel Gandolfo Vendredi 23 septembre 2005





Chers frères et soeurs,

Mon séjour estival à Castel Gandolfo touche à sa fin et je suis heureux de vous accueillir au cours de cette rencontre qui m'offre la possibilité de vous manifester ma reconnaissance cordiale pour le travail que vous accomplissez avec diligence.

Je salue le Directeur général des Villas pontificales, M. Saverio Petrillo, le remerciant des paroles courtoises qu'il m'a adressées. Je salue avec lui les autres employés et tout le personnel. Avant de rentrer au Vatican, je voudrais vous remercier, car grâce à la contribution de chacun de vous également, j'ai pu passer une période de repos sereine et détendue. J'emporte avec moi de très beaux souvenirs et certainement ce lieu sera assurément pour moi un "autre Vatican".

Je voudrais en outre adresser un salut à vos familles, qui ont bien voulu vous accompagner, avec les enfants, formant ainsi une grande famille.

73 A Dieu, source de tout bien, je demande de vous bénir, ainsi que vos familles. Que Dieu lui-même soit votre soutien en tout moment; ayez toujours recours à son aide, et ne vous lassez pas de lui rendre, chaque jour de votre existence, un témoignage cohérent de fidélité.

Je vous assure de mon souvenir dans la prière, en invoquant sur vous et sur vos familles la protection de saint Pio da Pietrelcina, dont nous rappelons aujourd'hui la mémoire.

Que l'amour pour l'Eucharistie et pour le Crucifix, et l'esprit de docilité à l'Eglise, qui ont animé toute sa vie humaine, constituent pour vous un encouragement à vivre toujours plus unis au Christ.

Et à présent, en formant pour vous tous les voeux de bien désiré, je donne de tout coeur à vous tous ici présents, ainsi qu'aux personnes qui vous sont chères, une Bénédiction apostolique particulière.


AUX COMMUNAUTÉ DE CASTEL GANDOLFO Salle des Suisses, Castel Gandolfo Lundi 26 septembre 2005



Chers frères et soeurs!

Mon séjour ici, à Castel Gandolfo, arrive à son terme. Avant de rentrer au Vatican, je ressens le besoin d'exprimer ma gratitude à ceux qui, au cours de ces mois d'été, m'ont accueilli et ont oeuvre afin de m'assurer un séjour serein. Je suis donc heureux de vous rencontrer et je vous salue tous avec affection.

Je souhaite en premier lieu adresser mes salutations cordiales à la communauté chrétienne de Castel Gandolfo et à tout le diocèse d'Albano, qui est justement en train de célébrer ces jours-ci son congrès diocésain. Je salue en particulier l'Evêque, Mgr Marcello Semeraro, le curé de Castel Gandolfo et les communautés religieuses masculines et féminines. Je souhaite à tous d'oeuvrer toujours unis afin de diffuser partout l'amour et la joie du Christ.

Je salue ensuite Monsieur le Maire, et je le remercie de la courtoisie qu'il a démontrée à mon égard ainsi que des sentiments qu'il m'a exprimés également au nom de l'Administration et du Conseil municipal. Mes salutations s'étendent à la communauté de la ville, dont j'ai ressenti la présence chaleureuse au cours de cette période. Elle est toujours généreuse envers les pèlerins qui, comme les années précédentes, avec le bien-aimé Jean-Paul II, sont cette année aussi venus nombreux rendre visite au Pape. La traditionnelle hospitalité des habitants de Castel Gandolfo est bien connue. Merci!

J'adresse également une pensée reconnaissante aux médecins et aux agents des divers Services du Gouvernorat. Je salue également les officiers et les agents des forces de l'ordre italiennes qui, en collaboration avec la Gendarmerie du Vatican et la Garde Suisse pontificale, m'ont assuré, ainsi qu'à mes collaborateurs, un séjour tranquille et sûr dans cette belle localité. J'exprime à chacun mon estime et ma satisfaction et je joins un souvenir affectueux pour leurs familles et pour les personnes qui leur sont chères.

74 Chers amis, avant de prendre congé, je vous assure que je continuerai à prier le Seigneur pour qu'il vous bénisse, ainsi que les membres de vos familles, votre travail, les projets et les attentes de toute la communauté de Castel Gandolfo. Sur tous et sur chacun j'invoque la protection maternelle de Marie. Avec ces sentiments, je vous donne, comme à tous ceux que vous représentez, la Bénédiction apostolique, signe de ma constante bienveillance.


AUX ÉVÊQUES MEXICAINS (4ème GROUPE - RÉGION "SUR ORIENTE") EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

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Salle du Consistoire (Castel Gandolfo) Jeudi 29 septembre 2005





Chers frères dans l'épiscopat,

Je suis heureux de vous recevoir à l'occasion de votre visite ad limina, de vous saluer tous ensemble et de vous encourager dans l'espérance, si nécessaire pour le ministère que vous exercez généreusement dans les archidiocèses et diocèses respectifs des provinces ecclésiastiques d'Acapulco, d'Antequera et du Yucatán. Je vous remercie pour les paroles que m'a adressées le Cardinal Juan Sandoval Iñiguez, Archevêque de Guadalajara, qui a exprimé votre adhésion et votre affection sincère. En cela, vous reflétez également le profond esprit religieux du peuple mexicain et la grande estime de vos communautés pour le Pape. Transmettez-leur mes salutations reconnaissantes en leur rappelant qu'elles occupent une place particulière dans mes prières.

A travers le pèlerinage auprès des tombes des Apôtres Pierre et Paul, vous avez l'opportunité de renforcer les liens qui unissent votre ministère à la mission confiée par le Christ aux Douze, et de vous inspirer de leur exemple d'abnégation et de dévouement à l'évangélisation de tous les peuples. Au cours de cette rencontre et des autres avec la Curie Romaine, la communion avec le Siège de Pierre et la sollicitude de tous les Evêques pour l'Eglise universelle apparaissent de façon évidente et effective (cf. Lumen gentium
LG 23).

"Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et offrir sa vie en rançon pour une multitude" (Mt 20,28). A travers ces paroles, le Seigneur nous a enseigné la façon dont exercer notre mission. De la communion intime avec Lui naît spontanément la participation à son amour pour les hommes, rendant supportable également les difficultés. Celle-ci diffuse la joie dans le service et le rend fécond. L'aspect essentiel de notre ministère est donc l'union personnelle avec le Christ. Celui-ci nous enseigne que la plénitude de la vie ne consiste pas dans le succès (cf. Mt 16,25), mais dans l'amour et le don de soi aux autres. Celui qui travaille pour le Christ sait en outre que "autre est le semeur, autre est le moissonneur" (Jn 4,37).

Le devoir épiscopal d'enseigner consiste à transmettre l'Evangile du Christ, avec ses valeurs morales et religieuses, en tenant compte des diverses réalités et aspirations qui apparaissent dans la société contemporaine, dont les pasteurs doivent bien connaître la situation. "Il est important de faire un gros effort pour expliquer, de manière appropriée, les motifs de la position de l'Eglise, en soulignant surtout qu'il ne s'agit pas d'imposer aux non-croyants une perspective de foi, mais d'interpréter et de défendre les valeurs fondées sur la nature même de l'être humain " (Novo Millennio ineunte NM 51).

Dans le même temps, les Pasteurs de l'Eglise qui est au Mexique doivent prêter une attention particulière, comme cela était le cas dans les premières communautés chrétiennes, aux groupes les plus vulnérables et aux pauvres. Ceux-ci constituent encore un vaste secteur de la population nationale, victimes parfois de structures insuffisantes et inacceptables. Dans l'Evangile, la réponse adaptée est celle de promouvoir la solidarité et la paix, afin qu'elles rendent la justice réellement possible. C'est pourquoi l'Eglise s'efforce de collaborer de façon efficace pour déraciner toute forme de marginalisation, exhortant les chrétiens à pratiquer la justice et l'amour. Dans ce sens, encouragez ceux qui disposent de plus grandes ressources à les partager, comme nous y invite le Christ lui-même, avec nos frères qui sont dans le besoin (cf. Mt 25,35-40). Il est nécessaire non seulement de soulager les besoins les plus pressants, mais également d'aller à la racine du problème, en proposant des mesures qui donnent aux structures sociales, politiques et économiques une configuration plus équitable et solidaire. De cette façon, la charité se mettra au service de la culture, de la politique, de l'économie et de la famille, devenant le fondement d'un authentique développement humain et communautaire (cf. Novo Millennio ineunte NM 51).

Le peuple mexicain, riche de par sa culture, son histoire, ses traditions et sa religiosité, se caractérise par sa joie et son sens profond de la fête. Il s'agit de l'une des expressions de la foi chrétienne depuis les temps de la première évangélisation, qui confère une grande expression aux célébrations et aux manifestations de la religiosité populaire. C'est aux pasteurs qu'il revient d'orienter cette particularité si commune aux fidèles mexicains à l'égard d'une foi solide et mûre capable, de modeler un mode de vie cohérent avec tout ce qui se professe avec joie. Tout cela ravivera également l'impulsion missionnaire croissante des Mexicains qui répondent au mandat du Seigneur: "Allez, de toutes les nations faites des disciples" (Mt 28,19 cf. Ecclesia in America ).

Au Mexique, où se manifeste si souvent le "génie" de la femme, qui assure une profonde sensibilité pour l'être humain (cf. Mulieris dignitatem MD 30), dans le cadre de la famille, des communautés ecclésiales, de l'assistance sociale et dans d'autres domaines de la vie civile, on assiste parfois au paradoxe de l'exaltation théorique et de l'avilissement pratique et discriminatoire des femmes. C'est pourquoi, en prenant exemple sur la délicatesse et le respect que Jésus a démontrés à leur égard, cela continue d'être un défi de notre temps de changer les mentalités, afin que les femmes soient traitées avec une pleine dignité dans tous les domaines et que soit préservée leur mission irremplaçable de mères et de premières éducatrices des enfants.

75 Un devoir important est en outre représenté par la pastorale des jeunes. Ceux-ci, à travers leurs questions et leurs préoccupations, et également la joie de leur foi, continuent d'être pour nous un encouragement dans notre ministère. Un grand nombre d'entre eux pensent de façon erronée que s'engager ou prendre des décisions définitives risque de leur faire perdre leur liberté. Il faut leur rappeler, au contraire, que l'homme devient libre lorsqu'il s'engage de façon inconditionnelle à travers la vérité et le bien. Ce n'est qu'ainsi qu'ils pourront donner un sens à leur vie et construire quelque chose de grand et de durable, s'ils placent Jésus au centre de leur existence.

Je vous invite une fois de plus, chers frères, à procéder et à agir ensemble dans un esprit de communion, qui trouve son point culminant et sa source inépuisable dans l'Eucharistie. Le Mexique a eu la grâce de célébrer sous une forme solennelle ce grand Sacrement au cours du récent Congrès eucharistique international de Guadalajara. Je suis certain que cet événement ecclésial a laissé de profondes empreintes dans le peuple des fidèles, qu'il faut conserver comme un trésor de foi célébrée et partagée.

Soyez des promoteurs et des modèles de communion. De même que l'Eglise est une, ainsi, l'épiscopat est un, étant donné que le Pape, comme l'affirme le Concile Vatican II, est "le principe perpétuel et visible et le fondement de l'unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles" (Lumen gentium
LG 23). La communion revêt également une immense importance pastorale, car les initiatives apostoliques dépassent toujours plus les frontières diocésaines et exigent une plus grande collaboration, des projets communs et une coordination dans un pays si étendu. Au Mexique, on assiste à une mobilité de la population toujours croissante, et à l'expansion des grands centres urbains, qui exigent une évangélisation méthodique et organisée (cf. Ecclesia in America ).

Chers frères, avant de conclure cette rencontre, je vous assure de ma profonde communion dans la prière et de ma solide espérance dans le renouveau spirituel de vos diocèses. Je confie tous ces voeux, et également votre ministère pastoral, à l'intercession maternelle de Notre-Dame de Guadalupe. Transmettez mon salut affectueux à vos prêtres, aux religieuses et aux religieux, aux agents de la pastorale et à tous les fidèles diocésains. A vous tous et à chacun, je donne avec affection ma Bénédiction apostolique.




Discours 2005-2013 16905