Discours 2005-2013 80

PAROLES DU PAPE À L'ISSUE DE LA RENCONTRE



Très chers garçons et filles, chers frères et soeurs, à la fin de cette très belle rencontre, je ne trouve qu'un seul mot à dire: merci.

81 Merci pour cette fête de la foi.

Merci pour cette rencontre entre nous et avec Jésus.

Et merci, naturellement, à tous ceux qui ont rendu cette fête possible: aux catéchistes, aux prêtres, aux soeurs; à vous tous.

Je répète, pour finir, les paroles du début de chaque liturgie et je vous dis: "Que la paix soit avec vous"; c'est-à-dire que le Seigneur soit avec vous, que la joie soit avec vous et qu'ainsi, la vie soit belle.

Bon dimanche, bonne nuit et au revoir, tous ensemble, avec le Seigneur. Merci beaucoup!


À LA DÉLÉGATION DE L’«INSTITUT POUR LES DROITS DE L’HOMME» D'AUSCHWITZ Dimanche 16 octobre 2005



Mesdames et Messieurs,

Je vous salue cordialement, et je suis heureux de recevoir aujourd'hui les membres de l'"Auschwitzer Menschenrechts-Institut", guidés par le Cardinal Macharski. Je suis heureux, en particulier, de pouvoir remettre le Prix Jean-Paul II pour les droits de l'homme à S.Exc. Mgr Václav Malý et au Professeur Stefan Wilkanowicz.

Ce prix, qui est conféré à des personnalités exceptionnelles, qui s'engagent dans diverses parties du monde en faveur des droits de l'homme, a pour but de contribuer à rappeler l'attention de tous sur les situations dans lesquelles la dignité de l'homme est violée et où règnent la violence et les abus. Cet appel acquiert d'autant plus de force qu'il s'élève d'une ville qui a vécu la terreur et la douleur de millions de victimes innocentes de la haine.

Mon bien-aimé prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, ne s'est jamais lassé de dénoncer avec véhémence les injustices, les inégalités et les besoins matériels et moraux dont souffrent tant de personnes et de peuples. C'est pour cette raison que ce prix porte son nom.

Je vous salue cordialement. J'offre mes sincères félicitations aux lauréats et je vous bénis tous de tout coeur.



INTERVIEW À LA TÉLÉVISION POLONAISE Dimanche 16 octobre 2005

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Merci de tout coeur, Saint Père, de nous avoir accordé cette brève interview, à l’occasion de la journée du Pape célébrée en Pologne.

Le 16 octobre 1978, le Cardinal Karol Wojtyla devenait Pape. A partir de ce jour, pour plus de 26 ans, Jean Paul II, en tant que successeur de Saint Pierre, comme vous aujourd’hui, a dirigé l’Eglise avec les évêques et les cardinaux. Vous étiez parmi ces cardinaux, une personne particulièrement appréciée et estimée par votre prédécesseur; personne au sujet de laquelle le Pape Jean Paul II a écrit dans son livre “Levez-vous, allons”, je cite “ Je remercie Dieu pour la présence et l’aide du Cardinal Ratzinger. C’est un ami sur”, a écrit Jean Paul II.

D: Saint Père, comment est née cette amitié et quand votre Sainteté a-t-elle connu le Cardinal Karol Wojtyla?

R: Personnellement, j’ai fait sa connaissance lors des deux pré-conclave et conclave de 1978. J’avais naturellement entendu parler du Cardinal Wojtyla, au départ surtout dans le contexte de l’échange de lettres entre les évêques polonais et allemands, en 1965. Les cardinaux allemands m’ont raconté combien le mérite et la contribution de l’Archevêque de Cracovie étaient grands et qu’il était vraiment l’âme de cette correspondance réellement historique. J’avais également eu écho, par des amis universitaires, de sa philosophie et de sa stature de penseur. Mais comme je l’ai dit, la première rencontre personnelle a eu lieu lors du conclave de 1978. Dès le départ, j’ai éprouvé une grande sympathie et, grâce à Dieu, sans l’avoir méritée, j’ai reçu dès le début le don de son amitié. Je suis reconnaissant de cette confiance qu’il m’a accordée, sans que je le mérite. Surtout en le voyant prier, j’ai vu et pas seulement compris, j’ai vu que c’était un homme de Dieu. Telle était l’impression fondamentale: un homme qui vit avec Dieu, et même en Dieu. Ensuite, j’ai été impressionné par sa cordialité sans préjugés vis-à-vis de moi. Au cours de ces rencontres du pré-conclave des cardinaux, il a pris plusieurs fois la parole et, là, j’ai eu l’occasion d’apprécier l’envergure du penseur. Ainsi était née, en toute simplicité, une amitié qui venait vraiment du coeur et, juste après son élection, le Pape m’a appelé plusieurs fois à Rome pour des entretiens et, à la fin, il m’a nommé préfet de la congrégation pour la Doctrine de la Foi.

D: Donc, cette nomination et cette convocation à Rome n’ont pas été une surprise?

R: Pour moi c’était un peu difficile, parce que depuis le début de mon épiscopat à Munich, par la consécration comme évêque dans la cathédrale de la ville, il y avait pour moi comme une obligation, presque un mariage avec ce diocèse, et ils avaient aussi souligné que j’étais, depuis dès décennies, le premier évêque originaire du diocèse. Je me sentais donc très engagé et lié à ce diocèse. Puis il y avait des problèmes difficiles qui n’étaient pas encore résolus, et je ne voulais pas quitter le diocèse avec des problèmes non résolus. J’ai discuté de tout cela ave le Saint Père, avec cette grande ouverture et avec cette confiance qu’avait le Saint Père, qui était très paternel à mon égard. Il m’a alors donné le temps de réfléchir, lui-même voulait réfléchir. Il a fini par me convaincre, parce que c’était la volonté de Dieu. J’ai pu ainsi accepter cet appel et cette grande responsabilité, pas facile, qui en soi dépassait mes capacités. Mais confiant dans la bienveillance paternelle du Pape et guidé par l’Esprit Saint, j’ai pu dire oui.

D: Cette expérience dura plus de vingt ans...

R: Oui, je suis arrivé en février 1982 et elle a duré jusqu’à la mort du Pape, en 2005.

D: Quels sont, selon vous, Saint Père, les points les plus significatifs du pontificat de Jean Paul II?

R: Je dirais que l’on peut adopter deux points de vue: un externe, sur le monde, et un interne, sur l’Eglise. En ce qui concerne le monde, il me semble que le Saint Père, avec ses discours, sa personne, sa présence, sa capacité de convaincre, a créé une nouvelle sensibilité pour les valeurs morales, pour l’importance de la religion dans le monde. Cela a entrainé une nouvelle ouverture, une nouvelle sensibilité pour les problèmes de la religion, pour la nécessité de la dimension religieuse chez l’homme et, par dessus tout, l’importance de l’Evêque de Rome s’est accrue de manière inimaginable. Tous les chrétiens, malgré les différences et malgré leur non reconnaissance du successeur de Saint Pierre, ont reconnu qu’il était le porte parole de la chrétienté. Personne d’autre au monde, ne peut parler ainsi au nom de la chrétienté au niveau mondial ni donner voix et force à la réalité chrétienne dans l’actualité du monde. Mais aussi pour la non-chrétienté et pour les autres religions, c’était lui, le porte parole des grandes valeurs de l’humanité. Il faut aussi dire qu’il est parvenu à créer un climat de dialogue entre les grandes religions et un sens commun des responsabilités à l’égard du monde, mais aussi que les violences et les religions sont incompatibles et que, ensemble, nous devons chercher le chemin de la paix, dans le cadre de notre responsabilité commune de l’humanité. En ce qui concerne par ailleurs la situation de l’Eglise. Je dirais que, avant tout, il a su susciter l’enthousiasme des jeunes pour le Christ. Il s’agit d’une chose nouvelle, si nous pensons à la jeunesse de 1968 et des années 70. Seule une personne aussi charismatique pouvait susciter l’enthousiasme de la jeunesse pour le Christ et pour l’Eglise, ainsi que pour des valeurs exigeantes, lui seul pouvait réussir de cette façon à mobiliser la jeunesse du monde pour la cause de Dieu et pour l’amour du Christ. Il a créé dans l’Eglise, je pense, un nouvel amour pour l’Eucharistie. Nous sommes encore dans l’année de l’Eucharistie, qu’il a voulue avec tant d’amour; il a créé une nouvelle perception de la grandeur de la Divine Miséricorde ; et il a aussi beaucoup approfondi l’amour pour la Sainte Vierge, et il nous a ainsi conduits à une intériorisation de la foi et, en même temps, à une plus grande efficacité. Naturellement, il importe de mentionner également, comme nous le savons tous, sa contribution aux grands changements dans le monde en 1989, à l’effondrement du soi-disant socialisme réel.

83 D: Au cours de vos rencontres personnelles et des entretiens avec Jean Paul II, qu’est-ce qui vous impressionnait le plus? Votre Sainteté, pourriez-vous nous raconter vos dernières rencontres avec lui, celles de cette année, peut-être?

R: Oui, nos deux dernières rencontres ont eu lieu, la première, à la polyclinique “Gemelli”, aux alentours du 5-6 février; et la deuxième, la veille de sa mort, dans sa chambre. Lors de la première rencontre, le Pape souffrait visiblement, mais il était pleinement lucide et très présent. J’y étais allé simplement pour un entretien de travail, parce que j’avais besoin qu’il prenne quelques décisions. Le Saint Père, bien que souffrant, suivait avec grande attention ce que je disais. Il me communiqua ses décisions en peu de mots, me donna sa bénédiction, me salua en allemand, tout en m’accordant sa pleine confiance et son amitié. Pour moi, cela a été très émouvant de voir, d’une part, qu’il souffrait en union avec le Seigneur souffrant, qu’il portait sa souffrance avec le Seigneur et pour le Seigneur; et, d’autre part, de voir qu’il resplendissait d’une sérénité intérieure et d’une lucidité complète. La seconde rencontre a eu lieu le jour précédant sa mort: il était manifestement plus souffrant, entouré de médecins et d’amis. Il était encore très lucide, il m’a donné sa bénédiction. Il ne pouvait plus parler beaucoup. Pour moi, cette patience dans la souffrance qui fut la sienne a été un grand enseignement; surtout de voir et de sentir combien il était entre les mains de Dieu et comment il s’abandonnait à la volonté de Dieu. Malgré les douleurs visibles, il était serein, parce qu’il était entre les mains de l’Amour Divin.

D: Très Saint Père, vous évoquez souvent dans vos discours le souvenir de Jean Paul II, et vous dites que c’était un grand Pape, un prédécesseur regretté et vénéré. Nous pensons toujours à vos paroles prononcées lors de la messe du 20 avril dernier, des paroles spécialement dédiés à Jean Paul II. C’est vous, Saint Père, qui avez dit, je cite: “ c’est comme s’il me tenait fortement par la main, je vois ses yeux rieurs et j’entends les paroles, qu’il m’adresse en particulier: ‘ N’aie pas peur!’ ”. Saint Père, une question très personnelle: continuez-vous à sentir la présence de Jean Paul II, et si oui, de quelle manière?

R: Certainement, je commence par répondre à la première partie de votre question. En parlant de l’héritage du Pape tout à l’heure, j’ai oublié de parler des nombreux documents qu’il nous a laissés – 14 encycliques, beaucoup de lettres pastorales et tant d’autres – et tout ceci représente un patrimoine richissime qui n’est pas encore suffisamment assimilé dans l’Eglise. Je pense que j’ai pour mission essentielle et personnelle de ne pas promulguer de nombreux nouveaux documents mais de faire en sorte que ces documents soient assimilés, car ils constituent un trésor très riche, ils sont l’authentique interprétation de Vatican II. Nous savons que le Pape était l’homme du Concile, qu’il avait assimilé intérieurement l’esprit et le lettre du Concile et, par ces textes, il nous fait vraiment comprendre ce que voulait et ce que ne voulait pas le Concile. Il nous aide à être véritablement Eglise de notre temps et des temps futurs. A présent, j’en viens à la deuxième partie de votre question. Le Pape est toujours à mes cotés par ses textes: je l’entends et le vois parler, et je peux rester en dialogue continu avec le Saint Père, parce qu’il me parle toujours avec ces mots; je connais également l’origine de beaucoup de textes, et je me souviens des dialogues que nous avons eu sur l’un ou l’autre d’entre eux. Je peux poursuivre le dialogue avec le Saint Père. Naturellement, cette proximité qui passe par les mots est une proximité non seulement avec les textes, mais avec la personne, derrière les textes j’entends le Pape lui-même. Un homme qui va auprès du Seigneur, qui ne s’éloigne pas: de plus en plus je sens qu’un homme qui va auprès du Seigneur se rapproche encore davantage et je sens que, par le Seigneur, il est proche de moi, parce que je suis proche du Seigneur. Je suis proche du Pape et lui, maintenant, m’aide à être près du Seigneur et je cherche à entrer dans son climat de prière, d’amour du Seigneur, d’amour de la Sainte Vierge et je m’en remets à ses prières. Il y a également un dialogue permanent et aussi un “être proches”, sous une forme nouvelle, mais une forme très profonde.

D: Saint Père, désormais nous vous attendons en Pologne. Beaucoup demandent quand le Pape viendra en Pologne.

R: Oui, si Dieu le veut, si les circonstances me le permettent, j’ai bien l’intention de venir en Pologne. J’ai parlé avec Mgr Dziwisz au sujet la date et on me dit que le mois de juin prochain serait le moment le plus adéquat. Naturellement, tout est encore à organiser avec les diverses instances compétentes. C’est pourquoi il s’agit de déclarations provisoires, mais il semble que peut-être, si le Seigneur me l’accorde, je pourrais venir en Pologne en juin prochain.

D: Saint Père, au nom de tous les téléspectateurs, je vous remercie de tout coeur pour cette interview. Merci, Saint Père.

R: Merci à vous.


EN CONCLUSION DE LA VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM" DES ÉVÊQUES D'ÉTHIOPIE ET D'ÉRYTHRÉE Collège pontifical éthiopien au Vatican Lundi 17 octobre 2005



Chers frères Evêques,

84 Je vous salue avec joie, Evêques d'Ethiopie et d'Erythrée, à l'occasion de votre visite ad limina Apostolorum, et je vous remercie des paroles cordiales que m'a adressées en votre nom S.Exc. Mgr Berhaneyesus Souraphiel, Président de votre Conférence épiscopale. Il est particulièrement opportun que cette rencontre ait lieu ici, au Collège pontifical éthiopien, alors que vous célébrez le 75 anniversaire de l'inauguration de l'édifice actuel. Le fait que ce Collège soit situé ici, à l'intérieur de la Cité du Vatican, représente un signe éloquent des liens étroits de communion qui lient l'Eglise qui est dans vos pays au Siège de Rome. Vous êtes les héritiers d'une ancienne et vénérable tradition de témoignage chrétien, dont les semences ont été jetées lorsque le ministre de la Reine d'Ethiopie a demandé à être baptisée (cf. Ac Ac 8,36). Au cours des siècles derniers, les peuples de la Corne de l'Afrique ont accueilli les missionnaires européens, dont le travail a renforcé les liens entre le Siège de Pierre et l'Eglise locale. Je me réjouis de voir qu'aujourd'hui, les catholiques de votre territoire continuent de proclamer d'une seule voix la foi apostolique qui a été transmise "afin que le monde croie" (Jn 17,21).

En effet le témoignage d'unité que vous apportez, qui dépasse toutes les divisions politiques et ethniques, joue un rôle vital pour apporter réconfort et réconciliation dans la région troublée dans laquelle vous vivez. Lorsqu'il existe un engagement authentique à suivre le Christ, "le chemin, la vérité et la vie" (Jn 14,6), les difficultés et les incompréhensions de toutes sortes peuvent être surmontées, car en lui, Dieu a réconcilié le monde (cf. 2Co 5,19) et en lui, tous les peuples peuvent trouver la réponse à leurs aspirations les plus profondes. Je vous encourage en particulier à exprimer votre solidarité de toutes les façons possibles avec vos frères et soeurs qui souffrent en Somalie, où l'instabilité politique rend pratiquement impossible de vivre dans la dignité propre à toute personne humaine. En tant que maîtres authentiques de la foi, aidez vos peuples à comprendre qu'il ne peut y avoir de paix sans justice, ni de justice sans pardon (cf. Message pour la Journée mondiale de la Paix 2002). De cette façon, vous serez les véritables fils de votre Père qui est au Ciel (cf. Mt 5,45).

Dans vos pays, où les catholiques représentent une si petite minorité, le travail du dialogue oecuménique revêt une urgence particulière, et je suis heureux que votre Conférence épiscopale ait relevé ce défi. Quels que soient les obstacles que vous rencontrez, ceux-ci ne doivent pas vous décourager de poursuivre cette tâche vitale. Parmi les chrétiens, une fraternité authentique n'est pas un simple sentiment, et n'implique pas l'indifférence vis-à-vis de la vérité. Elle est enracinée dans le sacrement du baptême, qui fait de nous des membres du Corps du Christ (cf. 1Co 12,13 Ep 4,4-6). Etant donné que le progrès oecuménique dépend également d'une correcte formation théologique, il devrait être encouragé dans une large mesure par la création d'une Université catholique en Ethiopie, et je rends grâce à Dieu car les longues négociations à ce sujet ont récemment porté leurs fruits. L'oecuménisme concret, sous la forme d'efforts humanitaires communs, servira également à renforcer les liens de communion, dans vos efforts en vue d'aider avec une compassion chrétienne les malades, les personnes qui souffrent de la faim, les réfugiés, les personnes déplacées et les victimes de la guerre.

Comme vous le savez, j'ai eu récemment la joie de célébrer la Journée mondiale de la Jeunesse avec une multitude de jeunes provenant du monde entier. Dans vos pays, où environ la moitié de la population est âgée de moins de vingt ans, vous aussi avez de nombreuses occasions de recueillir la vitalité et l'enthousiasme des nouvelles générations. A travers leurs idéaux, leur énergie, et leur désir de s'engager profondément dans tout ce qui est bon et vrai, les jeunes ont besoin d'aide pour découvrir que l'amitié avec le Christ leur offre tout ce qu'ils cherchent (cf. Homélie pour l'inauguration du Pontificat, 24 avril 2005). Encouragez-les à vivre l'aventure des disciples, et aidez-les à reconnaître et à répondre généreusement à l'appel de Dieu à le servir dans le sacerdoce ou la vie religieuse. En rendant hommage au travail de générations entières de prêtres - dont certains d'entre vous sont ici présents - je prie dans le même temps pour que les semences qui ont été plantées continuent de porter des fruits dans une riche moisson de vocations autochtones.

Votre visite à Rome a lieu au cours des derniers jours de cette Année de l'Eucharistie. En concluant mes observations aujourd'hui, je vous exhorte à approfondir votre dévotion personnelle à ce grand mystère, à travers lequel le Christ se donne totalement à nous afin de nous nourrir et de nous transformer à son image. Votre peuple a connu la famine, l'oppression et la guerre. Aidez-le à découvrir dans l'Eucharistie l'acte central de transformation qui seule peut véritablement renouveler le monde, en changeant la violence en amour, l'esclavage en liberté, la mort en vie (cf. Homélie lors de la Journée mondiale de la Jeunesse, 21 août 2005). Je vous confie, ainsi que les prêtres, les diacres, les religieux et les fidèles laïcs, à l'intercession de Marie, Femme eucharistique, et je vous donne cordialement ma Bénédiction apostolique en signe de grâce et de force dans notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ.



À L'ISSUE DU CONCERT EN SON HONNEUR DE L'ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE MUNICH Aula Paul VI Jeudi 20 octobre 2005



Messieurs les Cardinaux,
vénérés Frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Mesdames et messieurs,

Au terme de ce concert, je désire saluer cordialement tous ceux qui l'ont préparé et exécuté, ainsi que ceux qui ont honoré de leur présence cette grande manifestation artistique et musicale. Je voudrais exprimer ma profonde reconnaissance à tous ceux qui nous ont offert ce don, apprécié par tous.

85 Je remercie avant tout M. Christian Thielemann, Directeur général, ainsi que tous les membres de l'Orchestre philharmonique de Munich, dont la maestria musicale est toujours une source d'enthousiasme renouvelé. J'exprime également mes remerciements à l'Athestis Chorus, formé par des chanteurs professionnels constamment sélectionnées sur la base du répertoire à exécuter, de façon à toujours répondre aux attentes les plus exigeantes de qualité musicale. Je remercie enfin de tout coeur les Regensburger Domspatzen, et leur Directeur, le Maître du Choeur de la Cathédrale, Roland Büchner. Je suis fier et reconnaissant que ce magnifique choeur, qui s'enorgueillit d'une tradition millénaire ininterrompue, ait été guidé pendant trente ans avec passion par mon frère Georg, et qu'à présent, sous la direction de Roland Büchner, il se trouve à nouveau entre d'excellentes mains. Ma gratitude s'étend également à ceux qui ont contribué à l'organisation et à la réalisation de cet important événement musical, retransmis par le Bayerischer et par le Saarländischer Rundfunk, en collaboration avec la Columbia Artists et Unitel.

En interprétant une vaste gamme d'auteurs, allant de Palestrina à Richard Wagner, de Wolfgang Amadeus Mozart à Giuseppe Verdi et Hans Pfitzner, vous nous avez fait prendre conscience de l'ampleur de la créativité musicale, qui, en définitive, a toujours été nourrie par les racines chrétienne de l'Europe. Même si Wagner, Pfitzner et Verdi nous conduisent dans de nouveaux domaines de l'expérience de la réalité, le fondement commun de l'esprit européen formé par le christianisme reste toutefois toujours présent et efficace. Dans ce concert également, nous avons pu une fois de plus faire l'expérience de la façon dont une musique de haut niveau nous purifie et nous élève, et nous fait ressentir en définitive la grandeur et la beauté de Dieu.

Et précisément pour nous avoir aidés, nous aussi, à élever notre esprit vers Dieu, je renouvelle au nom des personnes présentes mon remerciement cordial aux membres talentueux de l'orchestre, aux membres du choeur, ainsi qu'aux personnes qui ont conçu et réalisé cette soirée. Je forme des voeux afin que l'harmonie du chant et de la musique, qui ne connaît pas de barrières sociales ni religieuses, représente une invitation constante pour les croyants et pour toutes les personnes de bonne volonté, à rechercher ensemble le langage universel de l'amour, qui rend les hommes capables de construire un monde de justice et de solidarité, d'espérance et de paix. Avec ces voeux, j'invoque sur chacun l'assistance divine, tandis que je vous bénis de tout coeur, vous tous ici présents, ainsi que tous ceux qui suivent ce concert à la radio et la télévision.


AU TERME DU DÉJEUNER AVEC LES PÈRES SYNODAUX Samedi 22 octobre 2005

Chers confrères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et soeurs,

Avec ce déjeuner solennel, nous sommes arrivés pour ainsi dire au moment de l'"Ite, Missa est" de notre Synode, même si nous en célébrerons la véritable conclusion demain, avec la Sainte Eucharistie. Dans un certain sens, nos réunions, notre discussion, nos moments passés ensemble se terminent ici.

Dans le sens pré-chrétien du terme, "Ite, Missa est" était simplement une formule qui signifiait: "L'assemblée est dissoute, terminée". La liturgie romaine a choisi ce terme si sobre pour dire: "Notre assemblée est à présent terminée". Toutefois, celle-ci a trouvé peu à peu une signification plus profonde. Pour la Rome antique, elle signifiait uniquement: "C'est fini". "Missa" signifiait "démission". A présent, il ne s'agit plus de "démission", mais de "mission", car cette assemblée n'est pas une assemblée technique, bureaucratique, mais un moment passé avec le Seigneur, qui touche nos coeurs et nous communique une vie nouvelle.

Ainsi, nous aussi, après ce Synode, nous rentrons chez nous non seulement chargés de nombreux documents - toutefois très précieux - mais surtout avec un amour renouvelé et approfondi pour le Seigneur, pour son Eglise, et dans ce sens également, avec un nouvel engagement à prendre, afin que soit réalisée la mission du Seigneur et que l'Evangile parvienne à tous.

Mais en cet instant, il convient non seulement de parler de ces choses importantes, qui forment le coeur de notre réunion, mais également d'exprimer notre joie et notre gratitude pour, pourrait-on dire, les choses de ce monde. Le Seigneur n'aurait pas choisi l'image du banquet pour préfigurer le Ciel, s'il n'avait pas approuvé également la beauté d'un déjeuner, d'être ensemble, de manger ensemble, la joie également des choses de ce monde, qui ont été créées par Lui. Ainsi, je remercie tous ceux qui ont organisé ce déjeuner, tous ceux qui l'ont servi, et tous ceux qui l'ont préparé. Il me semble pouvoir dire au nom de tous que ce fut un repas réellement digne de ce Synode!

Je renouvelle mes remerciements à tous, en commençant par les Présidents délégués, les Rapporteurs, le Secrétaire général, et tous les Pères qui ont participé au Synode, jusqu'à ceux qui ont travaillé dans l'ombre. Un grand merci à tous! Nous portons avec nous, dans notre coeur, cette gratitude, également pour cette expérience de fraternité.

86 Je reviens une fois de plus à l'"Ite, Missa est". De nombreuses traductions modernes ont ajouté à cette parole sobre du rite romain, la parole de conclusion du rite byzantin: "Allez en paix". Je fais miennes ces paroles en cet instant. Chers frères et soeurs, allez en paix! Nous sommes conscients que cette paix du Christ n'est pas une paix statique, uniquement une sorte de repos, mais une paix dynamique, qui veut transformer le monde, afin qu'il soit un monde de paix animé par la présence du Créateur et du Rédempteur. Dans cet esprit, avec un grand remerciement, je dis: allons en paix!


AU TERME DU CONCERT EXÉCUTÉ PAR LE CHOEUR "REGENSBURGER DOMSPATZEN" Chapelle Sixtine Samedi 22 octobre 2005



Chers amis,

Au terme de ce beau répertoire musical, je suis certain d'interpréter la pensée de toutes les personnes présentes en exprimant ma profonde gratitude aux Regensburger Domspatzen, magistralement dirigés par le Directeur, Roland Büchner, et accompagnés par l'organiste Franz Josef Stoiber. Nous avons pu écouter de magnifiques morceaux de musique, tandis que notre regard embrassait les chefs-d'oeuvre de Michel-Ange et d'autres peintres célèbres, dont les créations artistiques sont conservées ici. En écoutant le Psaume 84 venait spontanément à notre esprit: "Que tes demeures sont désirables, Yahvé Sabaot! [...] / le passereau même a trouvé une maison - le terme allemand signifiant "passereau" est "Spatzen" - / et l'hirondelle un nid pour elle, / où elle pose ses petits: / tes autels, Yahvé Sabaot / mon Roi et mon Dieu / Heureux les habitants de ta maison / Ils te louent sans cesse" (vv. 2. 4-5). Heureux les enfants de ce célèbre choeur, qui ont pu chanter les louanges de Dieu dans le cadre merveilleux de la Chapelle Sixtine. Et heureux soyons-nous, nous qui, en écoutant leur chant, nous sommes unis à leur louange.

Au nom de toutes les personnes présentes, je voudrais exprimer une fois de plus au Maître du Choeur et à l'organiste, ainsi qu'à tous les Domspatzen, mes félicitations pour ce très beau concert, dont ils nous ont fait don aujourd'hui dans le cadre suggestif de la Chapelle Sixtine. En nous présentant en particulier, au cours de cette soirée, des maîtres du XIX siècle - avec des noms célèbres, mais également des compositeurs moins connus, en dehors du milieu ecclésiastique -, vous nous avez apporté une grande joie précisément en vertu de la variété du programme. Tous les chants que vous avez exécutés appartiennent à un genre de musique qui, inspirée par la foi, reconduit à la foi et à la prière - il s'agit d'une musique qui réveille en nous la joie de Dieu. En l'écoutant, je suis retourné en esprit à mes années passées à Ratisbonne, - des temps heureux où, grâce à mon frère, j'ai pu moi aussi faire un peu partie de la famille des Domspatzen. Au terme des trente années de travail au sein de votre Choeur, il a dit: "Le Bon Dieu n'aurait pas pu me confier une plus belle tâche". Cela n'a pas été uniquement un remerciement personnel pour un appel merveilleux; cela a été dans le même temps un souhait: que les Domspatzen continuent d'être les messagers de la beauté, les messagers de la foi, les messagers de Dieu dans ce monde, et trouvent toujours - selon leur appel principal -, le centre de leur activité dans le service liturgique pour la gloire de Dieu.

L'orant du Psaume 84 se voit comme un passereau qui a trouvé auprès de l'autel de Dieu son emplacement préféré, le lieu où il peut demeurer et être "bienheureux". L'image du passereau est une image joyeuse, à travers laquelle le Psalmiste veut dire que toute sa vie est devenue un chant. Il peut chanter et voler. Le fait de chanter lui-même est presque comme voler, comme s'élever vers Dieu, une anticipation d'une certaine façon de l'éternité, lorsque nous pourrons "en permanence chanter les louanges de Dieu". C'est dans cette perspective que j'adresse à toutes les personnes présentes mes voeux les plus cordiaux, en invoquant sur chacun la Bénédiction de Dieu.



AUDIENCE AUX PÈLERINS VENUS À ROME POUR LA CANONISATION DE CINQ BIENHEUREUX Lundi 24 octobre 2005

Chers frères et soeurs!

Après la célébration solennelle d'hier, je suis heureux de vous rencontrer à nouveau. Vous êtes venus ici rendre hommage aux cinq nouveaux saints: Józef Bilczewski, Zygmunt Gorazdowski, Alberto Hurtado Cruchaga, Gaetano Catanoso et Felice da Nicosia Je vous salue tous cordialement et je vous remercie pour l'affection que vous m'avez manifestée. Je salue les Cardinaux présents, les Evêques, les prêtres, ainsi que les représentants des Autorités civiles; je salue les religieuses et les religieux et tous les fidèles laïcs.

Je souhaite la bienvenue aux Pasteurs et aux fidèles venus d'Ukraine. Je salue les représentants des Autorités de l'Etat. Nous rendons grâce aujourd'hui pour la canonisation de deux grands saints: l'Evêque Józef Bilczewski et le prêtre Zygmunt Gorazdowski. Tous deux ont réalisé leur sacerdoce unis au Christ et totalement consacrés aux hommes. La prière, l'amour pour l'Eucharistie et la pratique de la charité: telle est la voie de leur sainteté. Je confie l'Eglise qui est en Ukraine, ainsi que tout le peuple ukrainien, à la protection de ces saints patrons. Que Dieu, à travers leur intercession, vous bénisse tous avec abondance.

87 Je salue cordialement les Polonais ici présents. Je suis heureux que nous puissions rendre ensemble gloire aux nouveaux saints. La sainteté de Józef Bilczewski peut être décrite en trois mots: prière, travail, abnégation. "Etre tout pour tous, afin d'en sauver au moins un", tel était le désir de Zygmunt Gorazdowski. Tous deux, tirant leur force de la prière et de l'Eucharistie, se sont consacrés totalement à Dieu et ont apporté une aide matérielle et spirituelle aux personnes les plus démunies. Je confie tous les fidèles de l'Eglise qui est en Pologne, et en particulier les Evêques et les prêtres, à leur protection. Que Dieu vous bénisse.

Le Père Alberto Hurtado Cruchaga, prêtre de la Compagnie de Jésus, que j'ai eu la joie de canoniser hier, est une figure éminente de la nation chilienne. En me trouvant ici parmi vous, chers frères et soeurs, je me sens très proche de tout le peuple du Chili. Je désire que mon salut parvienne également à ceux qui sont unis spirituellement à cette grande fête d'action de grâce et de louange au Seigneur pour la proclamation du nouveau saint. L'objectif de sa vie fut celui d'être un autre Christ. On comprend mieux ainsi sa conscience filiale devant le Père, son esprit de prière, son amour profond pour Marie, sa générosité dans le don total de soi, son dévouement et son service aux pauvres. A la lumière de la vérité du Corps mystique, il ressentit la douleur des autres comme sa propre douleur et cela le poussa à un plus grand dévouement pour les pauvres, fondant pour eux l'"Hogar de Cristo". Il est beau qu'aujourd'hui, il y ait un groupe qui représente ce centre, qui témoigne de l'atmosphère familiale que notre saint lui conféra et qui continue de pouvoir compter sur la collaboration de tant de personnes de bonne volonté. La vie du Père Hurtado invite chacun à la responsabilité, mais surtout à la sainteté. Que saint Albert Hurtado intercède pour tous, afin que vous apportiez dans vos maisons, dans vos communautés ecclésiales et dans vos milieux sociaux, la lumière qui apporta la splendeur à sa vie et la joie à son coeur!

Mon salut s'adresse à présent à vous, chers amis, disciples de saint Gaetano Catanoso. Je pense de façon particulière aux fidèles de l'archidiocèse de Reggio-Calabria-Bova, auquel il appartenait, ainsi qu'aux Soeurs Véroniques de la Sainte-Face. Le Père Gaetano vécut en plénitude le mystère sacerdotal: depuis le jour de son ordination, en 1902, jusqu'à sa mort, survenue en 1963, il fut un authentique serviteur du Peuple de Dieu qui lui était confié, d'abord dans un petit centre de l'Aspromonte, puis dans une grande paroisse de la ville. Il annonça le Royaume de Dieu avec l'ardeur apostolique et la conviction du témoin; il administra les Sacrements et surtout la divine Eucharistie, se plongeant chaque jour dans le mystère de l'amour oblatif du Christ. Il se mit au service des derniers, des personnes les plus éloignées, auxquelles il ouvrit son coeur et apporta l'espérance; il se consacra aux enfants pauvres et abandonnés, à travers une oeuvre intense d'évangélisation et de promotion humaine. Pour aller au-devant des personnes dans le besoin, il fonda une Congrégation inspirée de la figure de "Véronique", c'est-à-dire ayant le don de reconnaître la Sainte Face du Seigneur dans le visage des frères pour les aimer et les servir.

Je vous salue à présent, vous qui êtes venus participer à la canonisation de Felice da Nicosia et, en particulier, les Frères mineurs capucins et le groupe important de pèlerins provenant de Sicile. Chers frères et soeurs, le nouveau saint représente non seulement les caractéristiques les plus profondes et enracinées de votre terre, mais, à travers son existence toute imprégnée de l'Evangile, il enrichit la longue tradition de sainteté et de culture chrétienne qui a fleuri dès l'Antiquité sur l'Ile. Dans un monde fortement tenté par la recherche de l'apparence et du bien-être égoïste, saint Felice rappelle à tous que la joie véritable est souvent cachée derrière les petites choses et s'obtient en accomplissant son devoir quotidien dans un esprit de service. Je souhaite de tout coeur que, à travers son aide et son intercession, vous puissiez faire vôtre le grand message de foi et de spiritualité qu'aujourd'hui encore, le saint de Nicosia continue d'adresser à ses confrères et à tous les fidèles: adhérer toujours plus profondément à la volonté de Dieu, pour trouver en elle la paix véritable, réalisation complète de soi et joie parfaite.

Chers frères et soeurs, tous ensemble, rendons grâce à Dieu, qui ne cesse de susciter dans l'Eglise de nouveaux exemples resplendissants de sainteté. Nous invoquons les saints et les bienheureux comme protecteurs et nous comptons sur leur aide céleste. Mais dans le même temps, nous sommes encouragés par leur témoignage à les imiter pour croître dans la foi, dans l'espérance et dans la charité. Je vous confie tous à l'intercession de ces nouveaux saints, afin que chacun de vous puisse porter dans son coeur un rayon de la sainteté de Dieu et le refléter en chaque circonstance de la vie. Que la Très Sainte Vierge Marie, Reine des Saints, veille en particulier sur vous, et que vous accompagne ma Bénédiction, que j'étends de tout coeur à vos familles et à vos proches.

A 7h30 a été célébrée à l'autel de la Chaire de la Basilique Saint-Pierre la Messe d'action de grâce pour la canonisation de Józef Bilczewski et de Zygmunt Gorazdowski, présidée par le Cardinal Marian Jaworski, Archevêque de Lviv des Latins. Ont concélébré le Primat de Pologne, le Cardinal Józef Glemp, le Card. Franciszek Macharski, le Card. Henryk Gulbinowicz, ainsi que dix-huit Archevêques et Evêques, parmi lesquels S.Exc. Mgr Stanislaw Dziwisz, Archevêque de Cracovie. 5.000 pèlerins provenant de Pologne et de l'archidiocèse ukrainien de Lviv ont participé à la liturgie.
Dans son homélie, le Card. Jaworski a dit qu'après des années de persécution, son archidiocèse, grâce au Christ vivant dans son peuple, croît et porte des fruits de sainteté. Il a remercié Sa Sainteté Benoît XVI pour le don de la canonisation des deux fils de son Eglise locale et a rappelé ce qu'a fait pour elle le Serviteur de Dieu Jean-Paul II.

Au terme de la Célébration eucharistique, tous les participants sont descendus dans les Grottes vaticanes pour prier sur la tombe du défunt Pape Karol Wojtyla.




Discours 2005-2013 80