Discours 2005-2013 16417

RENCONTRE CONVIVIALE AVEC LES MEMBRES DU COLLÈGE CARDINALICE Salle Ducale Lundi 16 avril 2007

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Chers frères et amis,

en ce moment, je ne peux que remercier de tout coeur. Je remercie tout d'abord Monsieur le Doyen du Sacré Collège, autant pour les paroles qu'il m'a consacrées hier avec une exquise bienveillance, que pour ce qui est écrit dans la revue "30 Giorni", et ensuite pour la préparation si délicate et compétente de ce très beau repas, au cours duquel nous avons vécu un moment de notre collégialité affective et effective; je dirais même un moment non seulement de collégialité, mais d'authentique fraternité. Nous avons réellement fait l'expérience de combien il est beau d'être ensemble: "Ecce quam bonum et quam iucundum / habitare fratres in unum" (Ps 133/132, 1). Je suis reconnaissant de cette expérience de fraternité que je ressens également dans ma vie quotidienne. Même si nous ne nous voyons pas tout le temps, je ressens toujours et je constate la collaboration de ceux qui m'aident. Le Collège cardinalice offre réellement un soutien efficace et important au travail du Successeur de Pierre. Je voudrais remercier également tous les Cardinaux qui ont écrit tant de belles choses sur "30 Giorni", ainsi que sur le Cahier spécial d'"Avvenire" et dans d'autres publications encore. Je remercie également ceux qui n'ont pas écrit, mais qui ont pensé et prié. Le véritable don de ce jour est pour moi la prière, qui me donne la certitude que je suis accepté de l'intérieur et, surtout, aidé et soutenu dans mon ministère pétrinien; un ministère que je ne peux pas accomplir tout seul, mais seulement en communion avec tous ceux qui m'aident, également en priant, pour que le Seigneur soit avec nous tous et avec moi. Aujourd'hui, dans l'Office des Lectures, nous avons récité les paroles d'un Psaume qui possèdent un accent particulier de vérité et qui sont pour moi très précieuses: "In manibus tuis sortes meae" (Ps 31/30, 16); dans la Vetus latina, le texte était: "In manu tua tempora mea"; dans la traduction italienne, il est dit: "Mes jours sont dans ta main"; dans le texte grec, on parle de kairoí mou. Toutes ces versions sont le reflet d'une unique vérité, c'est-à-dire que notre époque, chaque jour, les événements de notre vie, notre destin, nos actions se trouvent entre les mains bienveillantes du Seigneur. Telle est la profonde confiance avec laquelle nous allons de l'avant; sachant que ces mains du Seigneur sont soutenues par les mains et les coeurs de tant de Cardinaux. Cela est pour moi le motif de la grande joie de ce jour. Je vous remercie tous et je vous présente tous mes voeux!

CONCERT À L'OCCASION DU

80 ANNIVERSAIRE

Salle Paul VI Lundi 16 avril 2007
Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Mesdames et Messieurs,
chers amis!

Au terme de ce merveilleux concert, dont l'orchestre symphonique de la radio-télévision de Stuttgart nous a fait don en élevant nos âmes, je désire tout d'abord vous saluer avec une vive cordialité.

Je remercie le Ministre, M. Willi Stächele et l'intendant de la "Südwest-rundfunk", Monsieur Peter Voß, des paroles courtoises qu'ils m'ont adressées au début de la rencontre. J'ai reçu avec plaisir et joie votre grand don musical, ce merveilleux cadeau d'anniversaire de l'Allemagne sud-occidentale, d'autant plus que le Land du Baden-Württemberg est lié à une étape importante et significative de la formation de ma vie. Le Ministre a déjà rappelé mes racines. De fait, je pense volontiers aux années passées à Tübingen, à l'échange intellectuel et scientifique dans cette importante université et aux nombreuses et précieuses rencontres humaines qui s'y sont déroulées, et qui ont duré pendant des années et des décennies et qui sont encore vivantes. Je voudrais à présent remercier en particulier les artistes de ce soir, les musiciens du "Stuttgarter Radio-Sinfonieorchester" de la "SWR", qui nous ont offert leur talent et une authentique expérience de la force inspiratrice de la grande musique. Je remercie le Directeur, Gustavo Dudamel, et la soliste Hilary Hahn, ainsi que vous tous, Mesdames et Messieurs. Le langage de la Musique étant universel, nous voyons des personnes d'origine culturelles et religieuses complètement différentes se laisser saisir et guider par celle-ci et s'en faire les interprètes.

391 Cette universalité de la musique est aujourd'hui particulièrement accentuée grâce aux instruments électroniques et numériques de la communication. Combien de personnes dans les pays les plus lointains ont la possibilité de prendre part, dans leurs maisons, à cette interprétation musicale ou également de la revivre par la suite! Je suis convaincu que la musique - et je pense ici en particulier au grand Mozart et ce soir, naturellement, à la merveilleuse musique de Gabrieli et au majestueux "Nouveau Monde" de Dvorák - est véritablement le langage universel de la beauté, capable d'unir entre eux les hommes de bonne volonté sur toute la terre et de les conduire à élever le regard vers le Haut et à s'ouvrir au Bien et au Beau absolus, qui ont leur source ultime en Dieu lui-même. En regardant le cours de ma vie, je rends grâce à Dieu d'avoir placé à mes côtés la musique comme une sorte de compagne de voyage, qui m'a toujours offert réconfort et joie. Je remercie également les personnes qui, dès les premières années de mon enfance, m'ont rapproché de cette source d'inspiration et de sérénité. Je remercie ceux qui unissent musique et prière dans la louange harmonieuse de Dieu et de ses oeuvres: ils nous aident à glorifier le Créateur et Rédempteur du monde, qui est l'oeuvre merveilleuse de ses mains. Voici mon voeu: que la grandeur et la beauté de la musique puissent également vous donner, chers amis, une inspiration nouvelle et permanente pour édifier un monde d'amour, de solidarité et de paix. C'est pourquoi j'invoque sur nous, ici réunis ce soir au Vatican, et sur tous ceux qui sont en liaison avec nous à travers la radio et la télévision, la protection constante de Dieu, de ce Dieu d'amour qui désire sans cesse allumer dans nos coeurs la flamme du bien et l'alimenter par sa Grâce. Que le Seigneur et Dispensateur de la vie nouvelle et définitive, dont nous célébrons avec joie la victoire en ce temps pascal, vous bénisse tous!

Je vous remercie encore de votre présence et de vos voeux. Bon temps pascal et merci à tous!
Merci!


AUX MEMBRES DE LA "PAPAL FOUNDATION" Salle Clémentine Vendredi 20 avril 2007



Chers amis,

Je suis heureux de saluer les membres de la "Papal Foundation", à l'occasion de votre pèlerinage annuel à Rome. Cette année, notre rencontre est emplie une fois de plus de la joie du temps de Pâques, au cours duquel l'Eglise commémore le passage du Christ de la mort à la vie, ainsi que l'effusion de l'Esprit Saint. Puisse ce même Esprit emplir vos coeurs des dons de la sagesse, de la joie et de la paix, et puisse votre pèlerinage sur les tombes des Apôtres et des martyrs renouveler votre amour pour le Seigneur et son Eglise!

Depuis ses débuts, la "Papal Foundation" s'est efforcée de promouvoir la mission de l'Eglise en soutenant des oeuvres caritatives spécifiques proches du coeur du Successeur de Pierre dans sa sollicitude pour toutes les Eglises (cf. 1Co 11,28). Je saisis volontiers cette occasion pour exprimer ma gratitude non seulement pour l'assistance que la Fondation a offerte aux pays en voie de développement, à travers des financements au profit d'une vaste gamme de projets éducatifs et caritatifs, mais également à travers les nombreuses bourses accordées dans le cadre des Universités pontificales, ici à Rome, aux fidèles laïcs, aux prêtres et aux religieux. De cette façon, vous apportez une contribution significative à la formation de futurs responsables dont les esprits et les coeurs sont façonnés par l'enseignement de l'Evangile, la sagesse de la doctrine sociale catholique et un sens profond de communion avec l'Eglise universelle dans son service à la famille humaine tout entière.

Au cours de ce temps de Pâques, je vous encourage tous à découvrir toujours plus pleinement dans l'Eucharistie, le Sacrement de l'amour sacrificiel du Christ, l'inspiration et la force nécessaires pour oeuvrer toujours plus généreusement à la diffusion du Royaume de Dieu et à la croissance de la civilisation de l'amour (cf. Sacramentum caritatis, n. 90). Avec une grande affection, je vous confie, ainsi que vos familles, à l'intercession bienveillante de Marie, Mère de l'Eglise, et je vous donne cordialement ma Bénédiction apostolique en signe de joie et de paix dans le Seigneur.


VISITE PASTORALE À VIGEVANO ET PAVIE


AUX JEUNES ET AUX MALADES Balcon de l'Evêché Piazza Sant' Ambrogio, Vigevano Samedi 21 avril 2007

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Chers frères et soeurs,

Je suis heureux de me trouver parmi vous, et je vous remercie pour votre accueil cordial et chaleureux. En descendant d'hélicoptère, j'ai presque entendu l'écho des cloches de toutes les églises du diocèse qui ont sonné à midi pour m'adresser un salut choral. Je vous suis reconnaissant également pour ce geste d'affection. Ma première rencontre a été avec les jeunes des écoles et des associations sportives, venus m'accueillir dans le stade communal. Puis, le long du parcours, j'ai vu un très grand nombre de personnes. Merci à tous et à chacun. C'est ici, à Vigevano, l'unique diocèse de Lombardie que n'a pas visité mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II, que j'ai voulu commencer mon pèlerinage pastoral en Italie. Ainsi, c'est comme si je reprenais le chemin qu'il a parcouru pour continuer de proclamer aux hommes et aux femmes de la bien-aimée Italie l'annonce, ancienne et toujours nouvelle, qui retentit avec une vigueur particulière en ce temps pascal: Le Christ est ressuscité! Le Christ est vivant! Le Christ est avec nous aujourd'hui et toujours!

Je salue le Maire de cette ville, que je remercie pour les paroles courtoises de bienvenue qu'il m'a adressées au nom de la communauté civile. J'adresse de tout coeur mon remerciement à tous ceux qui ont collaboré de multiples façons à la préparation et à la réalisation de ma visite, à laquelle vous vous êtes préparés de façon particulière à travers la prière. J'adresse une pensée spéciale aux Soeurs adoratrices perpétuelles du Très Saint Sacrement, que je viens de rencontrer; leur présence dans la prière constitue pour le diocèse tout entier un rappel permanent à considérer toujours davantage l'importance de l'Eucharistie, centre et sommet de la vie de l'Eglise. Mon encouragement et ma reconnaissance s'adressent à ces chères soeurs qui ont consacré toute leur existence au Seigneur. Je salue également les malades, et, tandis que je m'adresse à vous qui êtes ici présents, j'étends ma pensée à tous ceux qui souffrent dans les villages et dans les villes du diocèse, qui sont en difficulté ou qui sont exclus. Que la protection maternelle de la Sainte Vierge soit pour chacun un soutien et un réconfort dans l'épreuve.

J'adresse un salut particulier à vous, chers jeunes rassemblés sur cette Place, tandis que j'embrasse spirituellement tous les jeunes de Vigevano et de la région de la Lomellina. Chers amis, le Christ ressuscité renouvelle à chacun de vous son invitation à le suivre. N'hésitez pas à avoir confiance en Lui; rencontrez-le, écoutez-le, aimez-le de tout votre coeur; dans l'amitié avec Lui, ressentez la véritable joie qui donne un sens et une valeur à l'existence.

Chers frères et soeurs, j'aurais voulu accepter l'invitation à prolonger mon séjour dans votre diocèse, mais cela ne m'est pas possible; permettez-moi alors d'embrasser dans une unique accolade chaque habitant de cette ville et des vicariats de Mortara, Garlasco, Mede et Cava Manara. D'ici peu, tous réunis spirituellement autour de l'autel pour la Concélébration eucharistique solennelle, nous prierons afin que le Seigneur ressuscité fasse en sorte que la visite du Successeur de Pierre suscite chez chaque membre de votre communauté diocésaine une ferveur spirituelle renouvelée. Avec ce voeu, je vous donne à tous une Bénédiction apostolique particulière.



VISITE PASTORALE À VIGEVANO ET À PAVIE

SALUT

AUX JEUNES DU DIOCÈSE DE PAVIE "Piazza Duomo", Pavie Samedi 21 avril 2007

Chers frères et soeurs,

Après avoir passé cet après-midi à Vigevano, me voici à présent parmi vous, à Pavie, sur cette Place, avec la majestueuse et imposante cathédrale du XV siècle en arrière-plan. Dans cette église est jalousement conservée depuis des siècles, comme dans un écrin, la dépouille mortelle de saint Siro, premier Evêque du III-IV siècle. En ce moment, ces reliques sont provisoirement accueillies dans l'église du Carme. Je vous remercie tous de m'avoir attendu et de m'avoir accueilli très chaleureusement. En cette première rencontre, je désire saluer Madame le Maire et M. le Ministre Mastella, que je remercie des paroles cordiales qu'ils m'ont adressées. Je salue également les autres Autorités civiles présentes. Je désire adresser un salut particulier au pasteur du diocèse, Mgr Giovanni Giudici, et, avec lui, je salue les prêtres, les religieuses, les religieux et tous ceux qui se consacrent activement au travail pastoral.

Je désire adresser une parole particulièrement affectueuse notamment à vous, chers jeunes, venus si nombreux à l'occasion de mon premier contact avec votre diocèse. Vous représentez son espérance et son avenir: c'est pourquoi je suis heureux de commencer ma première visite précisément avec vous. Je vous remercie de votre présence nombreuse. Je viens parmi vous ce soir pour vous renouveler une annonce qui est toujours jeune, pour vous confier un message qui, lorsqu'il est accueilli, transforme l'existence, la renouvelle et la comble. L'Eglise proclame ce message avec une joie particulière en ce temps pascal: le Christ ressuscité est vivant parmi nous! Aujourd'hui aussi! Chers jeunes, combien de jeunes de votre âge l'ont rencontré au cours de l'histoire et sont devenus ses amis; ils l'ont fidèlement suivi et ont témoigné son amour à travers leur vie!

393 Et alors, n'ayez pas peur de donner votre existence au Christ: il ne déçoit jamais nos attentes, car il sait ce que contient notre coeur. En le suivant fidèlement, il ne sera pas difficile pour vous de trouver la réponse aux questions qui sont présentes dans votre âme: "Que dois-je faire? Quelle tâche m'attend dans la vie?". L'Eglise, qui a besoin de votre engagement pour apporter en particulier aux jeunes de votre âge l'annonce évangélique, vous soutient sur le chemin de connaissance de la foi et de l'amour pour Dieu et pour nos frères. La société, qui à notre époque est marquée par d'innombrables transformations sociales, attend votre contribution pour construire une coexistence commune moins égoïste et plus solidaire, réellement animée par les grands idéaux de la justice, de la liberté et de la paix.

Voilà votre mission, chers jeunes amis! Nous travaillons pour la justice, pour la paix, pour la solidarité, pour la véritable liberté. Que le Christ ressuscité vous accompagne et avec Lui la Vierge Marie, sa Mère et la nôtre. Par son exemple et sa constante intercession, que la Vierge vous aide à ne pas vous décourager dans les moments d'échecs et à avoir toujours confiance dans le Seigneur. Je vous remercie encore une fois de tout coeur de votre présence et je vous bénis tous avec affection. Bonne nuit, au revoir et à demain!

VISITE À LA POLYCLINIQUE "SAN MATTEO" DE PAVIE



DISCOURS

AUX DIRIGEANTS, AU PERSONNEL MÉDICAL,

AUX MALADES ET LEURS FAMILLES Cour intérieure de l'hôpital, Pavie Dimanche 22 avril 2007

Chers frères et soeurs,

Dans le programme de la visite pastorale à Pavie ne pouvait manquer une étape à la Polyclinique "San Matteo" pour vous rencontrer, chers malades, qui provenez non seulement de la Province de Pavie, mais de toute l'Italie. J'exprime à chacun ma proximité personnelle et ma solidarité, tandis que j'embrasse spirituellement tous les malades, les personnes qui souffrent, celles qui connaissent des difficultés et qui se trouvent dans votre diocèse et tous ceux qui prennent soin d'eux avec amour. Je voudrais faire parvenir à tous une parole d'encouragement et d'espérance. J'adresse un salut respectueux au Président de la Polyclinique, Monsieur Alberto Guglielmo, et je le remercie des paroles cordiales qu'il vient de m'adresser. Ma gratitude s'étend également aux médecins, aux infirmières et à tout le personnel, qui oeuvrent ici tout les jours. J'adresse une pensée reconnaissante aux Pères Camilliens qui, avec beaucoup de zèle, apportent chaque jour aux malades le réconfort de la foi, ainsi qu'aux Soeurs de la Providence engagées dans un généreux service selon le charisme de leur fondateur, saint Louis Scrosoppi. J'exprime de tout coeur mes remerciements à la représentante des malades et je pense également avec affection à leurs proches, qui partagent avec ceux qui leur sont chers des moments de préoccupation et d'attente confiante.

L'hôpital est un lieu que nous pourrions qualifier en quelque sorte de "sacré", où l'on fait l'expérience de la fragilité de la nature humaine, mais également des immenses possibilités et des ressources du génie de l'homme et de la technique au service de la vie. La vie de l'homme! Ce grand don, aussi loin qu'on l'explore, demeure toujours un mystère. Je sais que cette structure hospitalière, la Polyclinique "San Matteo", est bien connue dans cette ville et dans le reste de l'Italie, en particulier en raison de plusieurs interventions d'avant-garde. Ici, vous essayez de soulager la souffrance des personnes en tentant de leur faire retrouver pleinement la santé et très souvent, grâce également aux découvertes scientifiques, c'est ce qu'il advient. Ici sont obtenus des résultats véritablement réconfortants. Mon souhait le plus vif est que le progrès scientifique et technologique nécessaire s'accompagne constamment de la conscience de promouvoir, avec le bien du malade, également les valeurs fondamentales, comme le respect et la défense de la vie à toutes ses étapes, dont dépend la qualité authentiquement humaine de la coexistence.

Me trouvant parmi vous, je pense spontanément à Jésus qui, au cours de son existence terrestre, a toujours démontré une attention particulière envers les personnes qui souffrent, en les guérissant et en leur donnant la possibilité d'un retour à la vie de relations familiales et sociales que la maladie avait compromise. Je pense également à la première communauté chrétienne au sein de laquelle, comme nous le lisons ces jours-ci dans les Actes des Apôtres, de nombreuses guérisons et prodiges accompagnaient la prédication des Apôtres. L'Eglise manifeste toujours, en suivant l'exemple de son Seigneur, une prédilection particulière envers celui qui souffre et, comme vous l'avez dit, Monsieur le Président, elle voit dans la personne qui souffre le Christ lui-même, et ne cesse d'offrir aux malades l'aide nécessaire, l'aide technique et l'amour humain, consciente d'être appelée à manifester l'amour et la sollicitude du Christ envers ceux-ci et envers ceux qui s'occupent d'eux. Le progrès technique, technologique et l'amour humain doivent toujours aller de pair!

En ce lieu, d'ailleurs, la parole de Jésus retentit avec une actualité particulière: "Dans la mesure où vous l'avez fait aux plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt 25,40-45). Dans chaque personne frappée par la maladie c'est Lui-même qui attend notre amour. Bien sûr, la souffrance répugne à l'esprit humain; il demeure toutefois toujours vrai que, lorsqu'elle est accueillie avec amour, avec compassion, et qu'elle est illuminée par la foi, elle devient une occasion précieuse qui unit de manière mystérieuse au Christ rédempteur, l'Homme des douleurs qui, sur la Croix, a assumé en lui la douleur et la mort de l'homme. A travers le sacrifice de sa vie, il a racheté la souffrance humaine et il en a fait un moyen fondamental de salut. Chers malades, confiez au Seigneur les difficultés et les peines que vous devez affronter et dans son dessein, elles deviendront des moyens de purification et de rédemption pour le monde entier. Chers amis, j'assure chacun de vous de mon souvenir dans la prière et, tout en invoquant la Très Sainte Vierge Marie, Salus infirmorum - santé des malades, afin qu'elle vous protège, ainsi que vos familles, les dirigeants, les médecins et toute la communauté de la Polyclinique, je vous donne à tous avec affection une Bénédiction apostolique particulière.

VISITE PASTORALE À VIGEVANO ET À PAVIE

RENCONTRE AVEC LE MONDE DE LA CULTURE

"Cortile Teresiano" de l’Université, Pavie Dimanche 22 avril 2007
394 Monsieur le Recteur,
Illustres professeurs, chers étudiants!

Ma visite pastorale à Pavie, bien que brève, ne pouvait pas ne pas prévoir une étape dans cette université, qui constitue depuis des siècles un élément caractéristique de votre ville. Je suis donc heureux de me trouver parmi vous pour cette rencontre à laquelle j'attribue une valeur particulière, venant moi-même du monde universitaire. Je salue avec un respect cordial les professeurs et, en premier lieu, le Recteur, le Professeur Angiolino Stella, que je remercie des paroles courtoises qu'il m'a adressées. Je salue les étudiants, en particulier le jeune qui s'est fait le porte-parole des sentiments des autres étudiants. Il m'a rassuré sur le courage dans le dévouement à la vérité, sur le courage de chercher au-delà des limites du connu, de ne pas s'avouer vaincus devant la faiblesse de la raison. Et je suis très reconnaissant de ces paroles. J'étends mes meilleurs voeux également à tous ceux qui font partie de votre communauté universitaire et qui n'ont pas pu être présents aujourd'hui.
Votre université est l'une des plus anciennes et illustres universités italiennes, et elle compte - je répète ce qu'a dit le Recteur - parmi les professeurs qui l'ont honorée des personnalités telles que Alessandro Volta, Camillo Golgi et Carlo Forlanini. Je tiens également à rappeler que dans votre Université sont passés des professeurs et des étudiants qui se sont caractérisés par une éminente stature spirituelle. C'est le cas de Michele Ghislieri, devenu par la suite le Pape saint Pie V, saint Charles Borrromée, saint Alessandro Sauli, saint Riccardo Pampuri, Sainte Gianna Beretta Molla, le bienheureux Contardo Ferrini et le serviteur de Dieu Teresio Olivelli.

Chers amis, chaque université a une vocation communautaire originelle: en effet, elle est précisément une universitas, une communauté de professeurs et d'étudiants engagés dans la recherche de la vérité et dans l'acquisition de compétences culturelles et professionnelles supérieures. La place centrale de la personne et la dimension communautaire sont deux pôles coessentiels pour une configuration correcte de l'universitas studiorum. Chaque université devrait toujours avoir la physionomie d'un Centre d'études "à taille humaine", dans lequel l'étudiant doit être protégé contre l'anonymat et puisse cultiver un dialogue fécond avec les professeurs, pour en tirer parti dans sa croissance culturelle et humaine.

De cette configuration découlent certaines applications reliées entre elles. Tout d'abord, il est certain que ce n'est qu'en plaçant la personne au centre et en valorisant le dialogue et les relations interpersonnelles que l'on peut surmonter la fragmentation en spécialisations des disciplines et retrouver la perspective unitaire du savoir. Les disciplines tendent naturellement, et d'ailleurs à juste titre, à la spécialisation, tandis que la personne a besoin d'unité et de synthèse. En deuxième lieu, il est d'une importance fondamentale que le travail de la recherche scientifique puisse s'ouvrir à la demande existentielle de sens pour la vie même de la personne. La recherche tend à la connaissance, tandis que la personne a également besoin de sagesse, c'est-à-dire de cette science qui s'exprime dans le "savoir-vivre". En troisième lieu, ce n'est qu'en valorisant la personne et les relations interpersonnelles que le rapport didactique peut devenir une relation éducative, un chemin de maturité humaine. En effet, la structure privilégie la communication, alors que les personnes aspirent au partage.

Je sais que cette attention à la personne, à son expérience intégrale de vie et à son désir de communion est bien présente dans l'action pastorale de l'Eglise de Pavie dans le domaine culturel. En témoigne l'oeuvre des Collèges universitaires d'inspiration chrétienne. Parmi ceux-ci, je voudrais moi aussi rappeler le Collège Borromée, voulu par saint Charles Borromée à travers une Bulle de fondation du Pape Pie IV et le Collège Sainte-Catherine, fondé par le diocèse de Pavie selon la volonté du Serviteur de Dieu Paul VI, avec une contribution déterminante du Saint-Siège. En ce sens, l'oeuvre des paroisses et des mouvements ecclésiaux est également importante, en particulier celle du Centre universitaire diocésain et de la F.U.C.I.: leur activité vise à accueillir la personne dans sa globalité, à proposer des chemins harmonieux de formation humaine, culturelle et chrétienne, à offrir des espaces de partage, de confrontation et de communion. Je voudrais saisir cette occasion pour inviter les étudiants et les professeurs à ne pas se sentir seulement des objets d'attention pastorale, mais à participer activement et à offrir leur contribution au projet culturel d'inspiration chrétienne que l'Eglise promeut en Italie et en Europe.

En vous rencontrant, chers amis, je pense spontanément à saint Augustin, co-patron de cette université avec sainte Catherine d'Alexandrie. Le parcours existentiel et intellectuel d'Augustin témoigne de l'interaction féconde entre foi et culture. Saint Augustin était un homme animé par un inlassable désir de trouver la vérité, de trouver ce qu'est la vie, de savoir comment vivre, de connaître l'homme. Et c'est précisément à cause de sa passion pour l'homme qu'il a cherché Dieu, parce c'est uniquement dans la lumière de Dieu que la grandeur de l'homme également, la beauté de l'aventure d'être un homme peut pleinement apparaître. Ce Dieu lui apparaissait au début très lointain. Puis il l'a trouvé: ce Dieu grand, inaccessible, s'est fait proche, est devenu l'un de nous. Le grand Dieu est notre Dieu, c'est un Dieu à visage humain. Ainsi la foi dans le Christ n'a pas mis fin à sa philosophie, à son audace intellectuelle, mais au contraire, elle l'a poussé encore davantage à explorer les profondeurs de l'être humain et à aider les autres à bien vivre, à trouver la vie, l'art de vivre. C'est cela qu'était pour lui la philosophie: savoir vivre, avec toute la raison, avec toute la profondeur de notre pensée, de notre volonté, et se laisser guider sur le chemin de la vérité, qui est un chemin de courage, d'humilité, de purification permanente. La foi dans le Christ a apporté son achèvement à toute la recherche d'Augustin. Un achèvement, toutefois, au sens où il est resté toujours en chemin. Plus encore, il nous dit: même dans l'éternité notre recherche ne sera pas finie, ce sera une aventure éternelle que de découvrir de nouvelles grandeurs, de nouvelles beautés. Il a interprété la parole du Psaume "Cherchez toujours son visage" et il a dit: cela vaut pour l'éternité; et la beauté de l'éternité est qu'elle n'est pas une réalité statique, mais un progrès immense dans l'immense beauté de Dieu. Ainsi pouvait-il trouver Dieu comme la raison fondatrice, mais également comme l'amour qui nous embrasse, nous guide et donne sens à l'histoire et à notre vie personnelle.

Ce matin j'ai eu l'occasion de dire que cet amour pour le Christ a donné forme à son engagement personnel. D'une vie centrée sur la recherche, il est passé à une vie totalement offerte au Christ et, ainsi, à une vie pour les autres. Il a découvert - cela a été sa seconde conversion - que se convertir au Christ ne veut pas dire vivre pour soi, mais être réellement au service de tous. Que Saint Augustin soit pour nous, également et précisément pour le monde universitaire, un modèle de dialogue entre la raison et la foi, un modèle de dialogue ample qui seul peut chercher la vérité et ainsi la paix également. Comme le notait mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II dans l'Encyclique Fides et ratio, "l'évêque d'Hippone réussit à produire la première grande synthèse de la pensée philosophique et théologique vers laquelle confluaient les courants de pensée grec et latin. Chez lui aussi, la grande unité du savoir, qui trouvait son fondement dans la pensée biblique, en vint à être confirmée et soutenue par la profondeur de la pensée spéculative" (n. 40). J'invoque par conséquent l'intercession de saint Augustin, afin que l'Université de Pavie se distingue toujours par une attention particulière à la personne, par une dimension communautaire plus forte dans la recherche scientifique et par un dialogue fécond entre la foi et la culture. Je vous remercie de votre présence et, en vous souhaitant toute sorte de biens pour vos études, je vous donne à tous ma Bénédiction, en l'étendant à vos proches et aux personnes qui vous sont chères.

VISITE PASTORALE À VIGEVANO ET À PAVIE

CÉLÉBRATION DES VÊPRES

HOMÉLIE Basilique de "San Pietro in Ciel d'Oro" à Pavie Dimanche 22 avril 2007



395 Chers frères et soeurs!

En ce moment de conclusion, ma visite à Pavie prend la forme d'un pèlerinage. C'est la forme sous laquelle je l'avais conçue au départ, désirant venir vénérer la dépouille mortelle de saint Augustin, pour exprimer aussi bien l'hommage de toute l'Eglise catholique à l'un de ses "pères" les plus grands, que ma dévotion personnelle et ma reconnaissance à l'égard de celui qui a eu une aussi grande place dans ma vie de théologien, de pasteur, mais avant encore, d'homme et de prêtre. Je renouvelle avec affection mon salut à Mgr Giovanni Giudici, ainsi que, de manière particulière, au Prieur général des Augustins, le Père Robert Francis Prevost, au Père provincial et à toute la communauté augustine. Je vous salue tous avec joie, chers prêtres, religieux et religieuses, laïcs consacrés et séminaristes.

La Providence a voulu que mon voyage acquière le caractère d'une véritable visite pastorale, et c'est pourquoi, en cette halte de prière, je voudrais recueillir ici, auprès du sépulcre du Doctor gratiae, un message significatif pour le chemin de l'Eglise. Ce message nous vient de la rencontre entre la Parole de Dieu et l'expérience personnelle du grand Evêque d'Hippone. Nous avons écouté la brève lecture biblique des deuxièmes Vêpres du troisième Dimanche de Pâques (
He 10,12-14): la Lettre aux Hébreux nous a placés face au Christ, éternel et souverain Prêtre, exalté à la gloire du Père après s'être offert lui-même comme unique et parfait sacrifice de la nouvelle Alliance, dans laquelle s'est accomplie l'oeuvre de la Rédemption. Saint Augustin a fixé son regard sur ce mystère et, en lui, il a trouvé la Vérité qu'il cherchait tant: Jésus Christ, Verbe incarné, Agneau immolé et Ressuscité, est la révélation du visage de Dieu Amour à chaque être humain en marche sur les sentiers du temps vers l'éternité. L'apôtre Jean, dans un passage qui peut être considéré comme parallèle à celui qui vient d'être proclamé de la Lettre aux Hébreux, écrit: "Voici à quoi se reconnaît l'amour: ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, c'est lui qui nous aimés, et il a envoyé son Fils qui est la victime offerte pour nos péchés" (1Jn 4,10). Ici se trouve le coeur de l'Evangile, le noyau central du christianisme. La lumière de cet amour a ouvert les yeux d'Augustin, lui a fait rencontrer la "beauté antique et toujours nouvelle" (Conf.X, 27), la seule dans laquelle le coeur de l'homme trouve la paix.

Chers frères et soeurs, ici, devant la tombe de saint Augustin, je voudrais idéalement remettre à l'Eglise et au monde ma première Encyclique, qui contient précisément ce message central de l'Evangile: Deus caritas est, Dieu est amour (1Jn 4,8 1Jn 4,16). Cette Encyclique, notamment sa première partie, est largement débitrice de la pensée de saint Augustin, qui a été un amoureux de l'Amour de Dieu, et qui l'a chanté, médité, prêché dans tous ses écrits, et surtout témoigné dans son ministère pastoral. Je suis convaincu, en me plaçant dans le sillage des enseignements du Concile Vatican II et de mes vénérés Prédécesseurs Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul I et Jean-Paul II, que l'humanité contemporaine a besoin de ce message essentiel, incarné en Jésus Christ: Dieu est amour. Tout doit partir de là et tout doit y conduire: chaque action pastorale, chaque pensée théologique. Comme le dit saint Paul: "Si je n'ai pas la charité cela ne me sert de rien" (cf. 1Co 13,3): tous les charismes perdent leur sens et leur valeur sans l'amour, grâce auquel, en revanche, tous concourent à édifier le Corps mystique du Christ.

Voilà alors le message qu'aujourd'hui encore, saint Augustin répète à toute l'Eglise et, en particulier, à cette communauté diocésaine qui avec tant de vénération, conserve ses reliques: l'Amour est l'âme de la vie de l'Eglise et de son action pastorale. Nous l'avons entendu ce matin dans le dialogue entre Jésus et Simon Pierre: "M'aimes-tu... Pais mes brebis" (cf. Jn 21,15-17). Seul celui qui vit l'expérience personnelle de l'amour du Seigneur est en mesure d'exercer la tâche de guider et d'accompagner les autres sur le chemin de la "sequela" du Christ. A l'école de saint Augustin, je répète cette vérité pour vous en tant qu'Evêque de Rome, alors que, avec une joie toujours nouvelle, je l'accueille avec vous comme chrétien.

Servir le Christ est tout d'abord une question d'amour. Chers frères et soeurs, que votre appartenance à l'Eglise et votre apostolat resplendissent toujours pour le détachement de tout intérêt individuel et pour l'adhésion sans réserve à l'amour du Christ. Les jeunes, en particulier, ont besoin de recevoir l'annonce de la liberté et de la joie, dont le secret se trouve dans le Christ. C'est Lui la réponse la plus vraie à l'attente de leurs coeurs inquiets en raison des nombreuses questions qu'ils portent en eux. En Lui seulement, Parole prononcée par le Père pour nous, réside l'union de la vérité et de l'amour dans laquelle se trouve la plénitude de la vie. Augustin a vécu en première personne et a exploré jusqu'au bout les interrogations que l'homme porte dans son coeur et il a sondé les capacités qu'il a de s'ouvrir à l'infini de Dieu.

Sur les traces d'Augustin, soyez vous aussi une Eglise qui annonce avec franchise la "joyeuse nouvelle" du Christ, sa proposition de vie, son message de réconciliation et de pardon. J'ai vu que votre premier objectif pastoral est de conduire les personnes à la maturité chrétienne. J'apprécie cette priorité accordée à la formation personnelle, car l'Eglise n'est pas une simple organisation de manifestations collectives ni, à l'inverse, la somme d'individus qui vivent une religiosité privée. L'Eglise est une communauté de personnes qui croient dans le Dieu de Jésus Christ et qui s'engagent à vivre dans le monde le commandement de la charité qu'Il a laissé. C'est donc une communauté dans laquelle on est éduqué à l'amour, et cette éducation a lieu non pas malgré les événements de la vie, mais à travers eux. Ainsi en a-t-il été pour Pierre, pour Augustin et pour tous les saints. Ainsi en est-il pour nous.

La maturation personnelle, animée par la charité ecclésiale, permet également de croître dans le discernement communautaire, c'est-à-dire dans la capacité de lire et d'interpréter le temps présent à la lumière de l'Evangile, pour répondre à l'appel du Seigneur. Je vous engage à progresser dans le témoignage personnel et communautaire de l'amour actif. Le service de la charité, que vous concevez à juste titre toujours lié à l'annonce de la Parole et à la célébration des Sacrements, vous appelle et, dans le même temps, vous pousse à être attentifs aux besoins matériels et spirituels de vos frères. Je vous encourage à poursuivre le "haut degré" de la vie chrétienne, qui trouve dans la charité le lien de la perfection et qui doit se traduire également dans un style de vie morale inspirée de l'Evangile, inévitablement à contre-courant par rapport aux critères du monde, mais qu'il faut toujours témoigner avec un style humble, respectueux et cordial.

Chers frères et soeurs, cela a été pour moi un don, réellement un don, de partager avec vous ce moment auprès de la tombe de saint Augustin: votre présence a donné à mon pèlerinage un sens ecclésial plus concret. Nous repartons d'ici en emportant dans notre coeur la joie d'être des disciples de l'Amour. Que nous accompagne toujours la Vierge Marie, à la protection maternelle de laquelle je confie chacun de vous et vos proches, alors que je vous donne avec une grande affection ma Bénédiction apostolique.
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En quittant la Basilique "San Pietro in Ciel d'Oro", le Pape Benoît XVI a salué les nombreux enfants qui l'attendaient sur l'esplanade:

Chers enfants,
396 C'est pour moi une très grande joie, en quittant cette merveilleuse ville de Pavie, de pouvoir rencontrer les enfants, les garçons et les filles, les jeunes. Vous êtes particulièrement proches du Seigneur. Son amour s'adresse en particulier à vous.
Allons de l'avant dans l'amour du Seigneur! Priez pour moi, moi, je prie pour vous. Au revoir!

Discours 2005-2013 16417