Discours 2005-2013 449

AUX NOUVEAUX AMBASSADEURS PRÈS LE SAINT-SIÈGE Vendredi 1er juin 2007

Excellences,

Je suis heureux de vous recevoir aujourd’hui au Vatican pour la présentation des Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de vos pays respectifs: le Pakistan, l’Islande, l’Estonie, le Burundi, le Soudan. Vous m’avez transmis les paroles courtoises de vos Chefs d’État. Je vous en remercie, vous sachant gré de leur exprimer en retour mes salutations déférentes et mes souhaits cordiaux pour leurs personnes et pour leur haute mission au service de leur peuple. Permettez-moi aussi, par votre intermédiaire, d’adresser un salut chaleureux à toutes les Autorités civiles et religieuses de vos pays, ainsi qu’à tous vos compatriotes. Mes pensées et mes prières vont aussi aux communautés catholiques qui sont présentent dans vos pays. Vous savez l’esprit de collaboration fraternelle dans lequel elles oeuvrent avec tous leurs frères en humanité, soucieuses de témoigner de l’Évangile qui invite à vivre le commandement de l’amour envers le prochain.

Votre présence aujourd’hui, à vous qui venez de différents continents, donne à nos contemporains l’image du monde qui, du nord au sud, de l’est à l’ouest, a le souci de relations toujours plus étroites, pour construire une société où il fait bon vivre. En effet, dans le monde actuel, il importe plus que jamais d’affermir les liens qui unissent les pays, prenant un soin tout particulier des nations les plus pauvres. De fait, il n’est pas possible d’utiliser impunément les richesses des pays les plus pauvres, sans que ces derniers puissent avoir leur part de la croissance mondiale. Il est du devoir des Autorités de tous les pays de travailler ensemble pour une meilleure répartition des richesses et des biens de la planète. Une telle collaboration aura aussi des répercussions sur la solidarité, la paix et la vie fraternelle au sein des pays comme entre eux. J’appelle donc de mes voeux un engagement renouvelé de toutes les nations, notamment des plus riches, pour que tous les hommes prennent conscience de leur responsabilité en la matière et qu’ils acceptent de transformer leur mode de vie en vue d’un partage toujours plus équitable.

Qu’il me soit permis aussi de souligner la part que les religions peuvent prendre en ce domaine. En effet, elles ont le devoir de former leurs membres dans un esprit de relations fraternelles entre tous les habitants d’un même pays, avec une attention respectueuse envers tous les hommes. Nul ne peut être l’objet de discrimination ou être mis aux marges de la société en raison de ses convictions et de sa pratique religieuses, qui sont des éléments fondamentaux de la liberté des personnes. Les sociétés s’honorent en protégeant ces droits essentiels et elles manifestent par là l’attention qu’elles portent à la dignité de tout être humain. D’autre part, une démarche religieuse véritable ne peut pas être source de division ou de violence entre des personnes et entre des communautés humaines. Elle est au contraire à la base de la conscience que toute personne est un frère à protéger et à faire grandir.

Au moment où vous commencez votre mission auprès du Saint-Siège, je vous adresse, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, mes souhaits les meilleurs pour la réussite du service qui est le vôtre. Je demande au Tout-Puissant de vous accompagner, vous-mêmes, vos proches, vos collaborateurs et tous vos compatriotes, et de faire descendre sur chacun l’abondance de ses bienfaits.


AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM" Vendredi 1er juin 2007



Chers Frères dans l’Épiscopat,

C’est avec joie que je vous accueille alors que vous accomplissez votre Visite ad limina. Ce pèlerinage aux tombeaux des Apôtres Pierre et Paul est une occasion privilégiée pour confirmer les liens de vos Églises locales avec le Successeur de Pierre et avec l’Église universelle. Vos rencontres avec mes collaborateurs vous permettent aussi de partager vos préoccupations de pasteurs de l’Église en République Centrafricaine et de recevoir un encouragement fraternel pour votre ministère épiscopal. Je remercie le Président de votre Conférence épiscopale, Mgr François-Xavier Yombandje, pour sa présentation de la vie de l’Église dans votre pays. Soyez sûrs que le Pape est proche de vos communautés et du peuple centrafricain tout entier. À tous, et particulièrement aux prêtres, aux religieux, aux religieuses et aux fidèles laïques de vos diocèses, faites part de son affection et de ses encouragements pour édifier une société de paix et de fraternité fondée sur le respect mutuel et sur une authentique solidarité.

450 C’est dans un contexte difficile que vous devez accomplir votre mission au service du peuple que le Seigneur vous a confié. Aussi, pour répondre aux défis auxquels l’Église dans votre pays est confrontée, une collaboration effective est-elle une garantie d’efficacité plus grande; mais elle est surtout une nécessité fondée sur une vive conscience de la dimension collégiale de votre ministère, vous permettant de réaliser «les multiples expressions de la fraternité sacramentelle, qui vont de l’accueil et de l’estime réciproques aux diverses attentions de charité et de collaboration concrète» (Pastores gregis ). En plaçant votre espérance et votre humble confiance uniquement dans le Seigneur, vous trouverez le courage apostolique, si nécessaire dans l’exercice de vos responsabilités. Par une vie de communion toujours plus forte, par une existence quotidienne exemplaire, vous êtes des témoins au milieu de votre peuple. Sur ce chemin parfois ardu, l’exhortation apostolique Ecclesia in Africa demeure un guide indispensable qu’il convient de mettre en oeuvre de manière résolue. Dans votre mission, soyez assurés que le Seigneur demeure proche de vous et qu’il vous accompagne de sa présence et de sa grâce.

Parmi les défis les plus urgents auxquels l’Église dans votre pays doit répondre, se trouvent la paix et la concorde nationale. Les plus pauvres sont particulièrement victimes de situations dramatiques qui conduisent inévitablement à de profondes divisions dans la société, ainsi qu’au découragement. La deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques, qui est en cours de préparation, sera un temps fort de réflexion sur l’annonce de l’Évangile dans un contexte marqué par de nombreux signes d’espérance, mais aussi par des situations préoccupantes. Je souhaite vivement que l’Afrique ne soit plus oubliée dans ce monde en mutation profonde, et qu’une authentique espérance se lève pour les peuples de ce continent.

Il est du devoir de l’Église de défendre les faibles et de se faire la voix des sans-voix. Je voudrais donc encourager les personnes qui travaillent à susciter l’espérance par un engagement résolu pour la défense de la dignité de la personne humaine et de ses droits inaliénables. Parmi ceux-là se trouve le bien fondamental de la paix et d’une vie dans la sécurité. La promotion de la paix, de la justice et de la réconciliation est une expression de la foi chrétienne dans l’amour que Dieu nourrit pour chaque être humain. Que l’Église continue résolument à annoncer la paix du Christ en oeuvrant, avec toutes les personnes de bonne volonté, à la justice et à la réconciliation. J’invite aussi tous les fidèles à implorer du Seigneur ce don si précieux, car la prière ouvre les coeurs et inspire les artisans de paix. Par ses oeuvres sociales, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation des jeunes, l’Église contribue aussi, à sa manière, à l’édification de la société fraternelle et solidaire à laquelle aspire votre peuple. J’invite notamment les communautés religieuses et les laïcs, qui participent avec compétence à cet engagement essentiel pour l’avenir du pays, à poursuivre leurs efforts, en ne perdant jamais courage, pour être des signes de la confiance que le Seigneur met en toute personne humaine.

Par ailleurs, pour que la société puisse accéder à un développement humain et spirituel authentique, un changement des mentalités est à opérer. Cette oeuvre de longue haleine concerne spécialement la famille et le mariage. En s’engageant résolument à vivre dans la fidélité conjugale et dans l’unité de leur couple, les chrétiens montrent à tous la grandeur et la vérité du mariage. C’est par un «oui» librement consenti, pour toujours, que l’homme et la femme expriment leur humanité authentique et leur ouverture à donner une vie nouvelle. Aussi, la préparation sérieuse des jeunes au mariage doit-elle les aider à surmonter les réticences à fonder une famille stable, ouverte sur l’avenir. Je vous invite également à développer le soutien aux familles, notamment en favorisant leur éducation chrétienne. Alors, elles pourront rendre raison de la foi qui les anime avec plus de vigueur, aussi bien devant leurs enfants que devant la société.

Quant à vos prêtres, dont je salue la générosité et le zèle, ils exercent, avec votre soutien attentionné à leur vie personnelle et pastorale, une responsabilité essentielle dans la mission de vos diocèses. En collaboration fraternelle avec tous les agents pastoraux, en premier lieu avec les missionnaires et les catéchistes, dont je connais l’engagement inlassable au service de l’Évangile, je les invite avec force à être des hommes passionnés par l’annonce de l’Évangile. Pour y parvenir, ils trouveront l’unité de leur personne et la source de leur dynamisme apostolique dans l’amitié personnelle avec le Christ et dans la contemplation, en lui, du visage du Père. Une vie sacerdotale exemplaire, fondée sur une recherche constante de la conformité au Christ, est une exigence de chaque jour. Dans la prière, enracinée sur la méditation de la Parole de Dieu, et dans l’Eucharistie, source et sommet de leur ministère, ils trouveront force et courage pour servir le peuple de Dieu et le conduire sur les chemins de la foi.

Pour donner à l’Église les prêtres dont elle a besoin, la formation des candidats prend une importance qu’on ne peut sous-estimer. Plus que jamais, il est nécessaire d’être exigeant pour leur formation humaine et spirituelle. En effet, puisque les prêtres sont appelés à porter de lourdes responsabilités dans l’exercice de leur ministère, un ensemble de qualités humaines doit être requis des candidats, afin qu’ils soient capables d’acquérir une véritable discipline de vie sacerdotale. On sera particulièrement vigilant à vérifier l’équilibre affectif des séminaristes et à former leur sensibilité, pour s’assurer de leur aptitude à vivre les exigences du célibat sacerdotal. Cette formation humaine doit trouver tout son sens dans une solide formation spirituelle, car il est indispensable que la vie et l’activité du prêtre soient enracinées dans une foi vive en Jésus Christ. Un nombre suffisant de formateurs et de directeurs spirituels compétents pour guider les candidats au sacerdoce est donc, pour les Pasteurs, une priorité pastorale, afin qu’un authentique discernement puisse être réalisé. Je voudrais aussi dire aux jeunes qu’il y a beaucoup de joie à répondre généreusement à l’appel du Seigneur à le suivre pour annoncer l’Évangile.

Enfin, après avoir vécu une année qui a aidé les catholiques à raviver un nouvel élan et une nouvelle ferveur eucharistiques, une participation active et fructueuse des fidèles au «Sacrement de l’Amour» demeure essentielle. Dans cette perspective, la poursuite de certains aménagements appropriés aux divers contextes et aux diverses cultures doit s’appuyer sur une conception authentique de l’inculturation, afin que l’Eucharistie devienne vraiment « critère de valorisation de tout ce que le christianisme rencontre dans les différentes expressions culturelles» (Sacramentum Caritatis n. 78)Par des célébrations chaleureuses, vos communautés veulent donner une expression joyeuse de la gloire de Dieu; que ce soit toujours dans un juste équilibre avec une contemplation silencieuse du mystère qui est célébré. En effet, le silence permet de se mettre à l’écoute du Sauveur, qui se donne à la communauté qui célèbre. Ainsi, une préparation intérieure avant de recevoir le Corps du Christ permet à chacun d’accueillir dans la foi de l’Église le mystère du salut.

À la fin de cette rencontre, chers Frères dans l’Épiscopat, je voudrais redire ma proximité spirituelle avec vous et avec vos diocèses. Poursuivez avec courage l’enracinement de la foi dans votre peuple! Que tous soient d’infatigables artisans de paix et de réconciliation! Je confie chacun de vos diocèses à la Vierge Marie, Reine de l’Afrique, afin qu’elle soit votre protectrice et l’étoile qui vous guide vers Jésus son Fils. À chacun de vous, aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux séminaristes, aux catéchistes et à tous vos diocésains, j’adresse une affectueuse Bénédiction apostolique.


AUX SUPÉRIEURS ET AUX ÉLÈVES DE L'ACADÉMIE PONTIFICALE ECCLÉSIASTIQUE Salle du Consistoire Samedi 2 juin 2007

Vénéré frère dans l'épiscopat,
451 Chers Supérieurs et chers prêtres,

Soyez les bienvenus vous tous, qui formez la famille de l'Académie pontificale ecclésiastique! J'ai écouté avec attention et reconnaissance l'hommage que votre Président vient de m'adresser en votre nom, et je le remercie de tout coeur. Ses paroles de félicitations pour le livre "Jésus de Nazareth", fruit de ma recherche personnelle du visage du Christ, montrent que l'Académie pontificale ecclésiastique considère à juste titre l'aspiration à connaître toujours davantage le Seigneur comme une valeur fondamentale pour ceux qui, comme vous, sont appelés dans le service diplomatique à une collaboration particulière avec le Successeur de Pierre. En effet, chers élèves, plus vous rechercherez le visage du Christ, mieux vous pourrez servir l'Eglise et les hommes - chrétiens et non chrétiens - que vous rencontrerez sur votre chemin dans les Représentations pontificales présentes dans toutes les parties du monde.

Lorsque, comme aujourd'hui, j'ai l'heureuse opportunité de vous rencontrer, je pense à votre futur service à l'Eglise. Je pense également à vos Evêques, qui vous ont envoyés à l'Académie pontificale ecclésiastique pour aider le Pape dans sa mission universelle auprès des Eglises particulières et auprès des diverses instances civiles avec lesquelles le Saint-Siège est en relation. Le service auquel vous êtes destinés et pour lequel vous vous préparez ici, à Rome, est un service de témoins qualifiés auprès des Eglises et des autorités des pays auxquels, si Dieu le veut, vous serez destinés. Il est demandé au témoin de l'Evangile de rester fidèle en toute circonstance à la mission qui lui est confiée. Cela comporte pour vous, en premier lieu, une expérience personnelle et profonde du Dieu incarné, une amitié intime avec Jésus, au nom duquel l'Eglise vous envoie pour une tâche apostolique spécifique. Vous savez que la foi chrétienne ne peut jamais se réduire à une pure connaissance intellectuelle du Christ et de sa doctrine; elle doit également s'exprimer dans l'imitation des exemples que le Christ nous a donnés comme Fils du Père et comme Fils de l'homme. En particulier, celui qui collabore avec le Successeur de Pierre, Pasteur suprême de l'Eglise catholique, est appelé à faire de son mieux pour être lui-même un véritable pasteur prêt, comme Jésus Bon Pasteur, à donner sa vie pour son troupeau.

C'est pourquoi j'ai beaucoup apprécié l'aspiration qui vous anime et que votre Président a exprimée, c'est-à-dire à être fondamentalement des pasteurs; toujours des pasteurs, aux côtés des autres pasteurs de l'Eglise, avant d'être également, aux côtés des Représentants pontificaux avec lesquels vous collaborerez, des promoteurs du dialogue et des tisseurs de rapports féconds avec les autorités et les instances civiles, comme le veut la tradition catholique particulière. Cultivez votre aspiration, de manière à ce que ceux qui s'approcheront de vous puissent toujours découvrir le prêtre qui est en vous. C'est ainsi que sera manifesté à tous avec clarté le caractère atypique de la diplomatie pontificale. Une diplomatie, comme peuvent le constater les nombreuses missions diplomatiques accréditées auprès du Siège apostolique qui, loin de défendre les intérêts matériels ou les visions partielles de l'homme, promeuvent des valeurs qui naissent de l'Evangile, comme expression des idéaux élevés proclamés par Jésus, Sauveur unique et universel. Du reste, ces valeurs constituent une partie importante du patrimoine partagé également par d'autres religions et d'autres cultures.

Chers amis, même lorsque vous quitterez l'Académie - plus d'une dizaine d'entre vous s'apprêtent à le faire dans les prochaines semaines - continuez à cultiver une amitié personnelle et intime avec Jésus, en cherchant à toujours mieux connaître et assimiler les pensées et les sentiments qui furent les siens (cf.
Ph 2,5). Plus vous le connaîtrez profondément, plus vous resterez solidement unis à vos engagements sacerdotaux, plus et mieux vous serez en mesure de servir les hommes, plus votre dialogue avec eux sera fécond, plus proche apparaîtra la paix que vous proposerez en cas de tensions et de conflits, plus consolant apparaîtra le réconfort que, au nom du Christ et de son Eglise, vous offrirez aux personnes éprouvées et sans défense. De cette façon, apparaîtra avec une plus grande clarté aux yeux du monde la convergence idéale entre votre mission et l'évangélisation proposée par les autres responsables de la pastorale.

Chers frères, alors que je confie à votre attention ces brèves réflexions, je suis heureux de vous renouveler mes voeux de tout bien pour vous et pour vos familles. Je vous assure de tout coeur de mon souvenir dans la prière et, en invoquant la protection maternelle de la Vierge Marie, je vous bénis volontiers, ainsi que les personnes chargées de votre formation et tous vos proches.




AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DE LA RÉGION DU NORD DE L’AFRIQUE EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM" Samedi 9 juin 2007



Chers Frères dans l’Épiscopat,

Je suis heureux de vous accueillir, Pasteurs de l’Église catholique dans les pays du Nord de l’Afrique. En accomplissant votre visite ad limina, vous venez auprès du tombeau des Apôtres afin de raviver votre foi et de confirmer les liens de vos Églises locales avec le Successeur de Pierre et avec l’Église universelle. Je remercie le Président de votre Conférence épiscopale, Mgr Vincent Landel, Archevêque de Rabat, pour ses paroles, qui expriment la diversité des engagements de l’Église dans vos pays et l’amour de vos communautés pour la terre où elles résident. En rentrant dans vos diocèses, transmettez les sentiments affectueux du Pape aux prêtres, aux religieux, aux religieuses et à tous les fidèles, particulièrement à ceux que des liens plus étroits rattachent à vos pays. Je salue aussi chaleureusement chacun des peuples au milieu desquels vous vivez. Que Dieu les bénisse et les aide à progresser dans leurs efforts pour édifier une société toujours plus fraternelle et plus juste.

La diversité des situations humaines et ecclésiales de vos pays n’est pas un obstacle à la fraternité que vous avez à coeur de vivre dans votre Conférence épiscopale, y trouvant un soutien appréciable pour votre ministère, particulièrement dans les épreuves qui ont marqué certaines de vos Églises locales. Votre unité est un témoignage véridique rendu à l’enseignement du Seigneur: «Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé» (Jn 17,21). Avec les prêtres de vos diocèses, confrontés à des situations qui demandent souvent un grand sens ecclésial et de profondes convictions spirituelles, ainsi qu’une attention constante aux nouveaux appels de l’Esprit, vous assumez courageusement le service du peuple qui vous est confié. Que le Seigneur, qui vous accompagne chaque jour, soit la force et la joie de votre ministère.

La rencontre fraternelle des hommes et des femmes au milieu desquels vous vivez est l’un des thèmes que vous aimez développer pour exprimer la mission de l’Église dans votre région. Dans cette perspective, je vous encourage vivement à guider les fidèles vers une authentique rencontre du Seigneur, qui les conduit à la rencontre de leurs frères et de leurs soeurs, Lui qui est déjà mystérieusement présent au coeur de chacun et dans la recherche par tout homme de la vérité et du bonheur (cf. Ad gentes AGD 11). Pour cela, comme l’a vécu intensément le Père Charles de Foucauld, que vos Églises diocésaines ont eu la joie de voir béatifier il y a quelques mois, puisse l’Eucharistie être au centre de la vie de vos communautés. En effet, dans la célébration de ce grand mystère comme dans l’adoration eucharistique, qui sont des actes de rencontre personnelle avec le Seigneur, mûrit un accueil profond et véritable de l’aspect de la mission qui consiste à briser les barrières entre le Seigneur et nous, ainsi que les barrières qui nous séparent les uns des autres.

452 Au cours des premiers siècles, les communautés chrétiennes de votre région ont contribué à créer des ponts entre les rives de la Méditerranée. Aujourd’hui encore, saint Cyprien, saint Augustin et tant d’autres témoins de la foi demeurent des références spirituelles, intellectuelles et culturelles incontestées. Actuellement, les membres de vos communautés sont d’une grande diversité, aussi bien par leur origine qu’en raison de la durée et des motifs de leur présence au Maghreb. Ils donnent ainsi une image de l’universalité de l’Église, dont le message évangélique s’adresse à toutes les nations. Je voudrais saluer particulièrement ici les jeunes chrétiens de l’Afrique subsaharienne qui étudient dans vos pays. Que la solidarité qu’ils entretiennent entre eux, avec l’appui fraternel de leurs accompagnateurs, les aide à témoigner généreusement de leur foi de disciples du Christ parmi leurs frères. La vigueur et l’authenticité du témoignage ecclésial des fidèles de vos diocèses, dans leurs familles, sur leurs lieux de travail, d’études ou d’habitation, exigent que les Pasteurs soient proches de leurs préoccupations et qu’ils leur apportent l’aide spirituelle nécessaire. Cela leur fera aussi prendre conscience de la signification ecclésiale de leur présence dans la société, tout en assumant les responsabilités qui leur reviennent dans la communauté. En soutenant leur foi par la célébration des Sacrements et par une solide formation chrétienne, ainsi que par la recherche d’un regard évangélique sur les réalités sociales, culturelles et religieuses du pays, vous leur donnez les moyens de vivre courageusement les situations souvent difficiles qu’ils rencontrent dans l’existence quotidienne et dans le travail. La qualité spirituelle des communautés chrétiennes, fondée sur la certitude que le Seigneur est toujours présent et qu’il agit en elles et par elles, est essentielle pour leur permettre de rendre compte de l’espérance qui les anime. Unies à leurs Pasteurs, dans un climat de charité fraternelle, qu’elles soient véritablement des lieux où se vit la communion, comme manifestation de l’amour de Dieu pour tous les hommes.

Dans cette perspective, le dialogue interreligieux tient une place importante dans la pastorale de vos diocèses. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le souligner, «nous avons impérativement besoin d’un dialogue authentique entre les religions et entre les cultures, capable de nous aider à surmonter ensemble toutes les tensions, dans un esprit de collaboration fructueuse» (Discours à des Ambassadeurs de pays musulmans, 25 septembre 2006). Je me réjouis donc de constater que, par des initiatives de dialogue et par des lieux de rencontres, comme les Centres d’études et les bibliothèques, vous êtes résolument engagés dans le développement et l’approfondissement des relations d’estime et de respect entre chrétiens et musulmans, en vue de promouvoir la réconciliation, la justice et la paix. D’autre part, dans le partage de la vie quotidienne, chrétiens et musulmans peuvent trouver la base essentielle d’une meilleure connaissance mutuelle. Par une participation fraternelle aux joies et aux peines les uns des autres, notamment dans les moments les plus significatifs de l’existence, ainsi que par des collaborations multiples dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la culture, ou dans le service des plus humbles, vous manifestez une authentique solidarité, qui raffermit les liens de confiance et d’amitié entre les personnes, les familles et les communautés.

Parmi les grandes questions auxquelles votre région est confrontée, l’émigration de personnes venant d’Afrique subsaharienne, tentant de passer la Méditerranée pour entrer en Europe à la recherche d’une vie meilleure, doit aussi susciter des collaborations, au service de la justice et de la paix. La situation de ces personnes, particulièrement préoccupante et parfois dramatique, ne peut pas ne pas interpeller les consciences. L’aide généreuse que vos Églises diocésaines leur apportent est une contribution à la reconnaissance de leur dignité et un témoignage rendu au Seigneur. Je souhaite vivement que les pays concernés par ces migrations cherchent des moyens efficaces pour permettre à tous d’avoir l’espérance de construire un avenir pour eux-mêmes et pour leurs familles, et que la dignité de chaque personne soit toujours respectée.

Je voudrais aussi souligner l’importance de la vie consacrée dans vos diocèses. Le dévouement désintéressé des religieux et des religieuses dans leur service de la population, sans distinction d’origine ni de croyance, est apprécié de tous. Cette vie toute donnée, dans le détachement de soi et dans la liberté intérieure, est avant tout le témoignage d’une appartenance radicale à Dieu, qui suscite l’ardent désir d’aller vers le prochain, et de manière privilégiée vers les plus abandonnés. Cette appartenance au Christ prend une signification encore plus radicale dans le témoignage des moines et des moniales, que je voudrais particulièrement saluer et encourager. Leur vie de prière et de contemplation est une grâce pour l’ensemble de l’Église dans votre région. Leur fidélité discrète à la population qui les accueille, comme l’a montré l’exemple bouleversant de la communauté de Tibhirine, est un signe éloquent de l’amour de Dieu, qu’ils veulent manifester à tous.

La collaboration de plus en plus large de vos diocèses avec les Églises du Moyen-Orient et d’Afrique est un témoignage de grand prix pour votre région, qui est un point de rencontre entre l’Afrique, l’Europe et le monde arabe. Le développement de ces relations est aussi une mise en oeuvre effective de la solidarité de l’Église en Afrique et au Moyen-Orient, dans son souci apostolique à l’égard de votre région. L’accueil de prêtres et de religieuses, que vous avez soin de former en vue de situations ecclésiales souvent très différentes de celles de leurs pays d’origine, est pour vous un appui pastoral précieux et pour tous une ouverture à la dimension universelle de la mission.

Chers Frères dans l’Épiscopat, je vous encourage chaleureusement dans votre ministère au service des peuples de votre région. À l’exemple du Bienheureux Charles de Foucauld, que les chrétiens de vos pays soient des témoins crédibles de la fraternité universelle que le Christ a enseignée à ses disciples. Je confie vos communautés à la protection maternelle de Notre-Dame d’Afrique, et de grand coeur je vous accorde, ainsi qu’aux prêtres, aux religieux, aux religieuses et à tous les fidèles de vos diocèses, une affectueuse Bénédiction apostolique.

VISITE

À LA CONGRÉGATION POUR LES ÉGLISES ORIENTALES Palais du Bramante, Via della Conciliazione (Rome) Samedi 9 juin 2007

1. DISCOURS DU SAINT-PÈRE

2. ANNONCE DE LA NOMINATION DU NOUVEAU PRÉFET

DE LA CONGRÉGATION POUR LES ÉGLISES ORIENTALES DISCOURS DU SAINT-PÈRE


Votre Béatitude,
vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et soeurs!

453 Le jour est venu, que le Pape attendait lui aussi, de rendre visite à la Congrégation pour les Eglises orientales. C'est un jour significatif également parce qu'aujourd'hui le calendrier de l'Eglise latine rappelle saint Ephrém, le grand Docteur de l'Eglise syrienne. Je suis reconnaissant au Seigneur et à vous tous pour cette rencontre très cordiale. Je salue le Cardinal-Préfet, Ignace Moussa Daoud, et je le remercie de ses paroles courtoises d'hommage. J'étends mon souvenir à l'Archevêque-Secrétaire, Mgr Antonio Maria Vegliò, au Sous-secrétaire, aux collaborateurs et à toutes les personnes présentes.

Ma première pensée va au Pape Benoît XV, d'heureuse mémoire, qui institua la "Sainte Congrégation pour les Eglises orientale" il y a quatre-vingt-dix ans. Le bienheureux Pie IX avait constitué au sein de Propaganda Fide la "Section orientale". Toutefois, pour "dissiper la crainte que ne fût pas accordée aux orientaux la considération qui leur est due par les Pontifes romains", le Pape Benoît XV voulut ce nouveau dicastère, tout à fait autonome, en disposant ce qui était nécessaire pour qu'il fonctionne dans les meilleures conditions. Et il en prit lui-même la tête. Comme l'atteste le Motu proprio Dei providentis, il souhaitait manifester clairement que "in Ecclesia Iesu Christi, ut quae non latina sit, non graeca, non slavonica, sed catholica, nullum inter eius filios intercedere discrimen" (AAS, 9-1917,
PP 529-531).

Une phase dramatique de l'histoire était alors en train de commencer, en particulier dans l'Est européen. Les temps qui suivirent allaient confirmer combien fut providentielle cette décision pontificale visant à assurer aux Eglises orientales, à travers une Congrégation spécifique, l'attention de l'Eglise, qui allait par la suite accompagner un grand nombre d'entre eux à l'heure toute proche de la persécution. Après le silence vint le temps du rachat, et la vie et la mission de l'Eglise purent reprendre, se développer et se consolider. En cette circonstance, je rends à nouveau grâce au Seigneur pour les desseins de sa bonté divine. Mais comme père et pasteur, je ressens le devoir d'élever vers Dieu une fervente prière et d'adresser un appel implorant à tous les responsables afin que partout, de l'Orient à l'Occident, les Eglises puissent professer la foi chrétienne en pleine liberté. Qu'aux fils et aux filles de l'Eglise, il soit permis partout de vivre dans la tranquillité personnelle et sociale: que soient garantis la dignité, le respect et l'avenir aux individus et aux groupes, sans que ne soit en aucun cas porté atteinte à leurs droits de croyants et de citoyens.

De mes lèvres s'élève plus implorante encore, l'invocation de la paix pour la Terre Sainte, l'Irak, le Liban, tous les territoires placés sous la juridiction de la Congrégation pour les Eglises orientales, ainsi que pour les autres régions impliquées dans le tourbillon d'une violence qui semble irréfrénable. Puissent les Eglises et les disciples du Seigneur demeurer là où, par leur naissance, les a placés la divine Providence; là où ils méritent de demeurer, en raison d'une présence qui remonte aux débuts du christianisme. Au cours des siècles, ils se sont distingués par un amour incontestable et inséparable pour leur foi, pour leur peuple et pour leur terre.

Cette visite me place sur les traces de mes vénérés Prédécesseurs, le Serviteur de Dieu Jean-Paul II et le Bienheureux Jean XXIII, qui vinrent personnellement rencontrer les Supérieurs et les officiaux des dicastères. A travers celle-ci, je souhaite également poursuivre symboliquement le pèlerinage au coeur de l'Orient que le Pape Jean-Paul II a proposé dans la Lettre apostolique Orientale lumen. Etant donné que la vénérable et antique tradition des Eglises orientales fait partie intégrante du patrimoine indivisible de l'Eglise du Christ (cf. Unitatis redintegratio UR 17), il exhortait à la connaître, en affirmant: "Il est nécessaire que les fils de l'Eglise catholique de tradition latine puissent eux aussi connaître ce trésor dans sa plénitude et ressentir ainsi avec le Pape le vif désir que soit rendue à l'Eglise et au monde la pleine manifestation de la catholicité de l'Eglise" (Orientale lumen, n. 1). J'ai idéalement commencé ce pèlerinage en prenant le nom d'un Pape qui aima beaucoup l'Orient. Et, en débutant officiellement le Service pétrinien de l'Evêque de Rome, je me suis recueilli sur le sépulcre de l'Apôtre, en appelant à mes côtés les Patriarches orientaux en communion avec le Successeur de Pierre. Ainsi, devant toute l'Eglise, je me suis spirituellement plongé dans la source toujours jaillissante du Credo apostolique, en faisant mienne la profession de foi du Pêcheur de Galilée dans le "Fils du Dieu vivant" (Mt 16,16). J'ai entendu à nouveau la promesse réconfortante du Seigneur Jésus: "Tu es Pierre" (ibid. 18). J'avais la certitude d'avoir à mes côtés, avec leurs Pasteurs, les fils et les filles de l'Orient qui, fidèles à leur tradition, sont heureux de bénéficier aussi du charisme de communion conféré par Jésus à Pierre et à ses Successeurs. Enfin, le voyage apostolique en Turquie, inoubliable en raison de l'émouvante accolade avec la communauté catholique et de sa signification oecuménique et interreligieuse, a constitué un moment supplémentaire de fécondité particulière dans mon pèlerinage au coeur de l'Orient.

Aujourd'hui, le Pape remercie à nouveau les orientaux de la fidélité payée par leur sang, dont, au fil des siècles, il demeure des pages admirables jusqu'au martyrologe contemporain! Il les assure, à son tour, de vouloir demeurer à leurs côtés. Et il réaffirme la profonde considération envers les Eglises orientales catholiques pour leur rôle singulier de témoins vivants des origines (cf. Orientalium Ecclesiarum OE 1). Sans un rapport constant avec la tradition des origines, en effet, il n'y a pas d'avenir pour l'Eglise du Christ. Ce sont en particulier les Eglises orientales qui conservent l'écho de la première annonce évangélique; les plus antiques souvenirs des signes accomplis par le Seigneur; les premiers reflets de la lumière pascale et la réverbération du feu jamais éteint de la Pentecôte. Leur patrimoine spirituel enraciné dans l'enseignement des Apôtres et des Pères, a engendré de vénérables traditions liturgiques, théologiques et disciplinaires, en montrant la capacité de la "pensée du Christ" de féconder les cultures et l'histoire. C'est précisément pour cette raison que moi aussi, comme mes prédécesseurs, je considère avec estime et affection les Eglises de l'Orthodoxie: "Un lien particulièrement étroit nous unit déjà. Nous avons presque tout en commun, et nous avons surtout en commun l'aspiration sincère à l'unité" (Orientale lumen, n. 3). Le voeu qui s'élève du plus profond de mon coeur est que cette aspiration puisse au plus tôt trouver sa pleine réalisation.

L'Eglise universelle trouve dans le patrimoine des origines la capacité de parler aussi à l'homme contemporain de manière unanime et convaincante: "Les paroles de l'Occident ont besoin des paroles de l'Orient pour que la Parole de Dieu dévoile toujours plus ses insondables richesses" (Orientale lumen, n. 28). C'est le Concile oecuménique Vatican II qui désire que les Eglises orientales "soient florissantes et accomplissent avec une vigueur apostolique renouvelée la mission qui leur incombe [...] de promouvoir l'unité de tous les chrétiens, notamment des chrétiens orientaux, selon les principes du décret de ce Concile sur l'oecuménisme, par la prière d'abord, par l'exemple de leur vie, par une religieuse fidélité aux anciennes traditions orientales, par une meilleure connaissance mutuelle, par la collaboration et l'estime fraternelle des choses et des hommes" (Orientalium Ecclesiarum OE 1 OE 24). Favorisées par une habitude de vie pluriséculaire, elles devront prendre en charge le défi interreligieux, dans un esprit de vérité, de respect et de réciprocité, afin que des cultures et des traditions différentes trouvent mutuellement hospitalité au nom du Dieu unique (cf. Ac Ac 2,9-11).

La Congrégation a des devoirs bien définis, qu'elle accomplit avec dévouement et compétence. Je suis heureux de pouvoir lui exprimer mon appréciation pleine de reconnaissance et de l'encourager à inscrire chacune de ses actions dans le cadre de la mission propre aux Eglises orientales et de cette composante de l'Eglise latine qui lui est confiée. Je réaffirme l'irréversibilité du choix oecuménique et le caractère indérogeable de la rencontre au niveau interreligieux. Je me félicite de la correcte application de la collégialité synodale et de la vérification précise du développement ecclésial suscité par la liberté religieuse retrouvée. La priorité de la formation tient beaucoup à coeur au Pape, ainsi que la mise à jour de la pastorale de la famille, des jeunes et pour les vocations, et la mise en valeur de la pastorale de la culture et de la charité. Il faudra que se poursuive et même que croisse ce mouvement de charité que, sur mandat du Pape, la Congrégation supervise afin que, de manière ordonnée et équitable, la Terre Sainte et les autres régions orientales reçoivent le soutien spirituel et matériel nécessaire pour faire front à la vie ecclésiale ordinaire et à des nécessités particulières. Enfin, un effort intelligent est requis également pour affronter le grave phénomène des migrations, qui prive parfois ces communautés tant éprouvées des meilleures ressources. Il faut garantir aux migrants un accueil adapté dans le nouveau contexte et le lien indispensable avec leur tradition religieuse.

C'est avec ces préoccupations que la Congrégation se placera aux côtés des Eglises orientales pour promouvoir leur chemin dans le respect de leurs prérogatives et de leurs responsabilités. Dans cette tâche difficile, elle sait qu'elle peut toujours compter sur le Pape, sur les organismes de la Curie romaine selon leurs fonctions respectives, et sur les institutions qui lui sont liées: je pense en particulier à l'Institut pontifical oriental, qui commémore lui aussi le quatre-vingt-dixième anniversaire de sa fondation, et auquel j'adresse mes remerciements pour le service ecclésial irremplaçable et de grande qualité qu'il accomplit.

Je confie ces voeux au Bienheureux Jean XXIII: l'Orient le marqua profondément jusqu'à le conduire à convoquer la "nouvelle Pentecôte du Concile", docile à l'Esprit et avec une cordiale ouverture à l'égard de tous les peuples. La Très Sainte Mère de Dieu que, dans votre chapelle byzantine, j'ai vénérée devant les saintes Icônes, entourée par la nuée des Témoins, est proche de nous. Que les Eglises orientales, confiantes en la Toute-Sainte, cultivent cette diversité qui ne nuit pas, mais exalte au contraire l'unité, pour que l'Eglise tout entière soit le "sacrement de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain" (cf. Lumen gentium LG 1).

Chers amis, je vous confie mon salut pour les frères et les soeurs de l'Orient, pour qu'ils sentent, également grâce au travail quotidien de la Congrégation, qu'ils ont toujours une place dans le coeur du Pape de Rome. C'est pourquoi je donne à chacun de vous la Bénédiction apostolique, que j'étends à vos proches et à toutes les Eglises orientales catholiques.
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Discours 2005-2013 449