Discours 2005-2013 462

462 10. Nous élevons ensemble notre prière au Seigneur de l'histoire, afin qu'il renforce le témoignage de nos Eglises, pour que l'annonce de salut de l'Evangile atteigne les nouvelles générations et soit une lumière pour tous les hommes. Dans ce but, nous confions nos désirs et nos engagements à la Theotokos, à la Mère de Dieu Odigitria, qui indique le chemin vers Notre Seigneur Jésus Christ.

Du Vatican, le 16 juin 2007
Benedictus PP. XVI


Chrysostomos II



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À ASSISE

À L'OCCASION DU VIII CENTENAIRE

DE LA CONVERSION DE SAINT FRANÇOIS

RENCONTRE AVEC LA COMMUNAUTÉ DES CLARISSES

Basilique Sainte-Claire Dimanche 17 juin 2007
Je vous remercie de ce chant aussi beau! C'est un chant d'accompagnement, dans l'attente de l'arrivée du Seigneur. Mais le Seigneur est toujours en train d'arriver. C'est donc précisément un chant de bienvenue pour le Seigneur. Nous allons nous-mêmes à la rencontre du Seigneur.

Cette rencontre me fait penser à des rencontres semblables qui ont eu lieu par le passé: des rencontres très belles, qui sont profondément inscrites dans ma mémoire. Revoir cette vie d'amour pour le Seigneur, cette vie de Marie - qui est totalement à l'écoute du Seigneur et donc à l'écoute de la Parole de Dieu pour l'humanité d'aujourd'hui - est toujours pour moi une grande source d'inspiration, un grand encouragement.

Nous célébrons le 800 anniversaire de la conversion de saint François. La conversion n'est pas seulement un moment, un instant de la vie: c'est un chemin. Et vous allez de l'avant, vous nous précédez sur le chemin de la conversion, sur ce chemin qui est quelquefois aussi très difficile, mais toujours accompagné par les joies du Seigneur. Et nous espérons qu'aujourd'hui est un tel jour, vécu dans la joie du Seigneur. Un jour où le soleil de Dieu, si bien chanté par saint François, est réellement aussi notre "centre" et nous apporte la lumière dans notre coeur et dans notre vie.

Je n'ai rien d'autre à ajouter, si ce n'est vous dire que je vous remercie de tout coeur pour tout. La ville d'Assise a toujours été pour moi un point de référence intérieur, car je sais qu'elle constitue une grande force de prière, une force pour le Pape dans sa mission de guider la Barque de Pierre, la Barque du Christ. Alors, allons de l'avant avec le Seigneur! Je prie pour vous et vous priez pour moi! Ainsi, malgré la distance géographique, nous restons profondément unis.

Je vous remercie à nouveau!

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DE LA CONVERSION DE SAINT FRANÇOIS

RENCONTRE AVEC LES CLARISSES CAPUCINES ALLEMANDES AU SAINT COUVENT Salle capitulaire du Saint Couvent Dimanche 17 juin 2007

17607
Chères soeurs,

Lorsque nous avons décidé ensemble, Mgr Sorrentino et moi-même, de cette visite, j'ai immédiatement dit: "Je dois rencontrer les Capucines bavaroises, les Capucines allemandes". Pour moi, celles-ci font profondément partie d'Assise et je conserve tant de beaux souvenirs des rencontres que j'ai eues dans leur maison, avant et après le tremblement de terre, que je considère qu'une visite à Assise sans une rencontre avec les Capucines, les capucines allemandes, n'aurait pas été une expérience complète d'Assise. Je me réjouis donc: nous sommes ici ensemble, presque comme si nous étions dans votre Couvent. Je suis reconnaissant et heureux du fait que, il y a plusieurs siècles, la Providence ait créé ce couvent, que celui-ci continue à vivre, que de la terre allemande, et en particulier de la terre bavaroise, des jeunes filles viennent toujours à nouveau ici et parcourent, en communion avec saint François, le chemin du Seigneur: le chemin de la pauvreté, de la chasteté, de l'obéissance, en particulier le chemin de l'amour pour le Christ et pour son Eglise.

Je sais que vous priez beaucoup pour moi et pour toute l'Eglise. Savoir que derrière moi se trouvent tant de personnes en prière, tant de soeurs qui me sont si chères qui prient et qui soutiennent mon service de l'intérieur, constitue pour moi un affermissement constant. C'est donc aussi pour moi une nécessité de prononcer des paroles de remerciement pour cela. Nous célébrons cette année la conversion de saint François. Nous savons que nous avons toujours besoin de conversion; nous savons que pendant toute notre vie, nous nous trouvons dans l'ascension, souvent difficile mais également toujours belle, de conversions successives; nous savons que, de cette façon, jour après jour, nous nous rapprochons davantage du Seigneur. Saint François nous montre également comment dans sa vie, à partir de cette première rencontre profonde avec le Crucifié de "Saint-Damien", il a développé toujours davantage la communion avec le Christ, jusqu'à devenir un avec Lui dans l'événement des stigmates. C'est pour cela que nous cherchons, c'est pour cela que nous luttons: pour écouter toujours mieux sa voix, pour que celle-ci pénètre toujours plus dans notre coeur, façonne toujours notre vie, de sorte que, de l'intérieur, nous devenions semblable à Lui et qu'en nous, l'Eglise soit vivante. De même que Marie, dans sa personne, était une Eglise vivante, à travers votre prière, votre façon de croire, d'espérer et d'aimer, vous devenez Eglise vivante et, ainsi, un avec l'unique Seigneur. Je vous remercie pour tout. Je suis vraiment reconnaissant au Seigneur que nous ayons pu nous rencontrer ici.

Nous avons également un petit don. (Naturellement, je vous remercie pour les fleurs!). Nous avons apporté une image de la Vierge, qui rappellera la visite au cours de laquelle nous nous sommes rencontrés.

Je crois pouvoir entendre encore un chant... (un chant est alors exécuté) Merci! C'est un chant que nous avons souvent entonné au séminaire de Traunstein et qui me ramène à ma première jeunesse, en me faisant ainsi percevoir toute la joie pour le Seigneur et pour la Mère de Dieu que, aujourd'hui comme alors, nous portons dans notre coeur. A présent, je peux vous donner ma Bénédiction.

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À L'OCCASION DU VIII CENTENAIRE

DE LA CONVERSION DE SAINT FRANÇOIS

RENCONTRE AVEC LES PRÊTRES, LES RELIGIEUX,

LES RELIGIEUSES, LES DIACRES, LES SUPÉRIEURS ET LES ÉLÈVES


Cathédrale "San Rufino" Dimanche 17 juin 2007
Très chers prêtres et diacres,
religieux et religieuses!

464 Je peux dire en toute sincérité que j'ai vivement désiré vous rencontrer dans cette antique cathédrale où, normalement, l'Eglise diocésaine se retrouve autour de l'Evêque. J'étais ce matin au milieu du Peuple de Dieu dans ses diverses composantes au cours de la Célébration eucharistique dans la Basilique Saint-François, et cela m'a semblé une belle chose de vous réserver une rencontre particulière, compte tenu également de la présence importante de personnes consacrées dans ce diocèse. Je remercie Mgr Domenico Sorrentino, Pasteur de cette Eglise, pour s'être fait l'interprète de vos sentiments de communion et d'affection. Une affection que j'ai ressentie immédiatement aussi. Je remercie de tout coeur l'Evêque émérite, Mgr Sergio Goretti, qui pendant des années, comme nous l'avons entendu, vingt-cinq ans, a guidé cette Eglise, rendue illustre par une si grande histoire de sainteté. Je me souviens de très nombreuses et très belles rencontres que nous avons eues précisément ici, à Assise. Merci, Excellence!

Comme vous le savez, comme l'a rappelé Mgr Sorrentino, l'occasion qui m'a conduit aujourd'hui à Assise est la commémoration du VIII centenaire de la conversion de François. Moi aussi, je me suis fait pèlerin. Déjà lorsque j'étais étudiant, puis lorsque je me préparais à l'enseignement, j'ai étudié saint Bonaventure, et par la suite, saint François également. J'ai fait le pèlerinage spirituel jusqu'à Assise bien avant de m'y rendre physiquement également. Ainsi, au cours de ce long pèlerinage de ma vie, je suis heureux d'être aujourd'hui avec vous dans la Cathédrale, avec vous prêtres, religieux, religieuses. Etant venu sur les traces du "Poverello", je m'inspirerai principalement de lui dans mes paroles. Mais dans le cadre de cette Cathédrale, je ne peux pas non plus manquer de rappeler les autres saints qui ont illustré la vie de cette Eglise, à commencer par le Patron saint Rufin, auquel s'unissent saint Rinaldo et le bienheureux Angelo. Il va de soi que, à côté de François, il y a Claire, dont la maison est d'ailleurs toute proche de cette Cathédrale. J'ai pu tout à l'heure voir le baptistère où, selon la tradition, reçurent le Baptême aussi bien saint François que sainte Claire, et par la suite, saint Gabriel de la Vierge des Douleurs.

Ce détail m'offre le point de départ d'une première réflexion. Si nous parlons aujourd'hui de la conversion de François, en pensant au choix radical de vie qu'il fit encore jeune, nous ne pouvons toutefois pas oublier que sa première "conversion" eut lieu à travers le don du Baptême. La réponse totale qu'il donnera une fois adulte ne sera que la maturation du germe de sainteté qu'il reçut alors. Il est important que, dans notre vie et dans la proposition pastorale, nous prenions une conscience plus vive de la dimension baptismale de la sainteté. Celle-ci est le don et la tâche de tous les baptisés. C'est à cette dimension que fit référence mon vénéré et bien-aimé Prédécesseur dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, en écrivant: "Demander à un catéchumène: "Veux-tu recevoir le Baptême?" signifie lui demander en même temps: "Veux-tu devenir saint?"" (n. 31).

Les millions de pèlerins qui empruntent ces routes, attirés par le charisme de François, doivent être aidés à saisir le noyau essentiel de la vie chrétienne et à tendre au "haut degré", qui est justement la sainteté. Il ne suffit pas qu'ils admirent François: à travers lui, ils doivent pouvoir rencontrer le Christ pour le confesser et l'aimer avec "une foi droite, une espérance certaine et une charité parfaite" (Prière de François devant le Crucifié, 1: FF 276). Les chrétiens de notre temps se retrouvent toujours plus souvent à devoir faire face à la tendance à accepter un Christ diminué, admiré dans son humanité extraordinaire, mais rejeté dans le mystère profond de sa divinité. François lui-même subit une sorte de mutilation, lorsqu'on en fait le témoin de valeurs certes importantes, appréciées par la culture d'aujourd'hui, mais en oubliant que le choix profond, nous pourrions dire le coeur de sa vie, c'est le choix du Christ. Assise a plus que jamais besoin d'une orientation pastorale de haut niveau. Il faut dans ce but que vous, prêtres et diacres, et vous, personnes de vie consacrée, ressentiez fortement le privilège et la responsabilité de vivre sur cette terre de grâce. Il est vrai que les personnes qui passent par cette ville, reçoivent, ne serait-ce que de ses "pierres" et de son histoire, un message bénéfique. Les pierres parlent de manière radicale, mais cela n'exempte pas d'une proposition spirituelle robuste, qui aide également à affronter les nombreuses séductions du relativisme qui caractérise la culture de notre temps.

Assise a le don d'interpeller les personnes d'un grand nombre de cultures et religions, au nom d'un dialogue qui constitue une valeur imprescriptible. Jean-Paul II a lié son nom à cette icône d'Assise comme ville du dialogue et de la paix. J'ai apprécié à cet égard que vous ayez voulu honorer la mémoire de sa relation particulière avec cette ville en lui dédiant également une salle avec des peintures qui le représentent, tout à côté de cette Cathédrale. Pour Jean-Paul II, il était clair que la vocation au dialogue d'Assise est liée au message de François, et qu'elle doit demeurer solidement fondée sur les piliers de sa spiritualité. En François, tout part de Dieu et retourne à Dieu. Ses Louanges de Dieu très-haut révèlent un esprit constamment emporté dans le dialogue avec la Trinité. Sa relation avec le Christ trouve dans l'Eucharistie le lieu le plus significatif. L'amour lui-même du prochain se développe à partir de l'expérience et de l'amour de Dieu. Lorsque, dans le Testament, il se souvient qu'il alla vers les lépreux, comme l'événement initial de sa conversion, il souligne qu'il fut conduit à ce baiser de miséricorde par Dieu lui-même (cf. 2 Test 2; FF 110). Les divers témoignages biographiques concordent pour définir sa conversion comme une ouverture progressive à la Parole qui vient d'en-haut. La même logique apparaît lorsqu'il demande et offre l'aumône avec la motivation de l'amour de Dieu (cf. 2 Cel 47, 77; FF 665). Son regard sur la nature est en réalité une contemplation du Créateur dans la beauté des créatures. Son voeu de paix lui-même se module ensuite comme une prière, puisque lui fut révélée la modalité selon laquelle il devait le formuler: "Que le Seigneur te donne la paix" (2 Test: FF 121). François est un homme pour les autres, parce qu'il est au plus profond de lui-même un homme de Dieu. Vouloir séparer dans son message la dimension "horizontale" et la dimension "verticale" signifie rendre François méconnaissable.

C'est à vous, ministres de l'Evangile et de l'autel, et à vous, religieux et religieuses, que revient la tâche de développer une annonce de la foi chrétienne à la hauteur des défis d'aujourd'hui. Vous avez une grande histoire, et je souhaite exprimer mon appréciation pour tout ce que vous accomplissez déjà. Si je reviens à Assise aujourd'hui en tant que Pape, vous savez toutefois que ce n'est pas la première fois que je rends visite à cette ville et j'en ai toujours conservé une très belle impression. Il faut que votre tradition spirituelle et pastorale reste solide dans ses valeurs éternelles et, dans le même temps, se renouvelle pour apporter une réponse authentique aux nouvelles questions. C'est pourquoi je désire vous encourager à suivre avec confiance le programme pastoral que votre Evêque vous a proposé. Dans celui-ci sont indiquées les grandes et exigeantes perspectives de la communion, de la charité, de la mission, en soulignant qu'elles plongent leurs racines dans une authentique conversion au Christ. La lectio divina, la place centrale de l'Eucharistie, la Liturgie des Heures et l'adoration eucharistique, la contemplation des mystères du Christ dans la perspective mariale du Rosaire, assurent ce climat et cette tension spirituelle, sans laquelle tous les engagements pastoraux, la vie fraternelle, l'engagement pour les pauvres lui-même, risqueraient de faire naufrage à cause de nos fragilités et de nos fatigues.

Courage, très chers amis! Les Eglises de toutes les régions du monde ont une sympathie particulière pour cette ville et cette communauté ecclésiale. Le nom de François, accompagné de celui de Claire, exige que cette ville se distingue par un élan missionnaire particulier. Mais précisément pour cette raison, il est également nécessaire que cette Eglise vive d'une intense expérience de communion. C'est dans cette optique que s'inscrit le Motu proprio Totius Orbis, par lequel, comme l'a mentionné votre Evêque, j'ai établi que les deux grandes Basiliques pontificales Saint-François et Sainte-Marie-des-Anges, tout en continuant à jouir d'une attention particulière du Saint-Siège à travers le Légat pontifical, soient placées d'un point de vue pastoral sous la juridiction de l'Evêque de cette Eglise. Je suis vraiment heureux de savoir que le nouveau chemin a commencé à l'enseigne d'une grande disponibilité et collaboration et je suis certain qu'il sera riche de fruits.

Il s'agissait, en réalité, d'une décision désormais mûre pour plusieurs raisons. Cela était suggéré par le nouveau souffle que le Concile Vatican II a donné à la théologie de l'Eglise particulière, en montrant comment s'exprime en elle le mystère de l'Eglise universelle. Les Eglises particulières, en effet, "sont formées à l'image de l'Eglise universelle: c'est en elles et à partir d'elles (in quibus et ex quibus) qu'existe l'Eglise catholique une et unique" (Const. Lumen gentium
LG 23). Il y a un rappel intérieur mutuel entre l'universel et le particulier. Les Eglises singulières, tout en vivant leur identité de "portions" du Peuple de Dieu, expriment également une communion et une "diaconie" par rapport à l'Eglise universelle présente à travers le monde, animée par l'Esprit et servie par le ministère d'unité du Successeur de Pierre. Cette ouverture "catholique" appartient à chaque diocèse et marque, en quelque sorte, toutes les dimensions de sa vie, mais elle s'accentue lorsqu'une Eglise dispose d'un charisme qui attire et oeuvre au-delà des frontières de celle-ci. Et comment nier que tel est le charisme de François et de son message? Les très nombreux pèlerins qui viennent à Assise encouragent cette Eglise à aller au-delà d'elle-même. D'autre part, il est incontestable que François entretient avec sa ville une relation particulière. Assise fait d'une certaine manière corps avec le chemin de sainteté de ce grand fils. Cela est démontré par mon propre pèlerinage, qui me permet de visiter de très nombreux lieux, certes pas tous, de l'aventure de François dans cette Ville. Je suis heureux également de souligner que la spiritualité de François d'Assise est d'un grand secours à la fois pour saisir l'universalité de l'Eglise, qu'il exprime dans sa dévotion particulière pour le Vicaire du Christ, et pour saisir la valeur de l'Eglise particulière, étant donné que son lien avec l'Evêque d'Assise fut fort et filial. Il faut redécouvrir la valeur non seulement biographique mais "ecclésiologique" de cette rencontre du jeune François avec l'Evêque Guido, au discernement et entre les mains duquel il remit, en se dépouillant de tout, son choix de vie pour le Christ (cf. 1 Cel I, 6, 14-15: FF 343-344).

L'opportunité d'une organisation unitaire telle qu'elle a été assurée par le Motu Proprio était également suggérée par le besoin d'une action pastorale plus coordonnée et efficace. A partir du Concile Vatican II et du Magistère qui a suivi, a été soulignée la nécessité que les personnes et les communautés de vie consacrée, également de droit pontifical, s'inscrivent de manière organique, en conformité à leurs constitutions et aux lois de l'Eglise, dans la vie de l'Eglise particulière (cf. Decr. Christus Dominus CD 33-35, CIC 678-680). Ces communautés, si elles sont en droit d'attendre l'accueil et le respect pour leur propre charisme, doivent toutefois éviter de vivre comme des "îles", mais s'intégrer avec conviction et générosité dans le service et dans le programme pastoral adopté par l'Evêque pour toute la communauté diocésaine.

Je vous adresse une pensée particulière, très chers prêtres, engagés chaque jour, avec les diacres, au service du Peuple de Dieu. Votre enthousiasme, votre communion, votre vie de prière et votre ministère généreux sont indispensables. Il peut arriver de ressentir quelque lassitude ou quelque crainte face aux nouvelles exigences et aux nouvelles difficultés, mais nous devons avoir confiance que le Seigneur nous donnera la force nécessaire pour mettre en oeuvre ce qu'il nous demande. Il ne permettra pas que manquent les vocations, si nous les implorons à travers la prière et si nous nous préoccupons de les rechercher et de les protéger à travers une pastorale des jeunes et des vocations riche en ardeur et en inventivité, capable de montrer la beauté du ministère sacerdotal. Je salue volontiers, dans ce contexte, également les supérieurs et les élèves du Séminaire pontifical régional d'Ombrie.

Vous, personnes consacrées, vous rendez raison, à travers votre vie, de l'espérance que vous avez placée dans le Christ. Vous constituez pour cette Eglise une grande richesse, tant dans le domaine de la pastorale paroissiale, que pour le bénéfice des nombreux pèlerins, qui viennent souvent vous demander l'hospitalité, en attendant également un témoignage spirituel. En particulier, vous, les soeurs de clôture, sachez tenir haut le flambeau de la contemplation. A chacune de vous, je souhaite répéter les paroles que sainte Claire écrivait dans une lettre à Agnès de Bohème, en lui demandant de faire du Christ son "miroir": "Regarde chaque jour ce miroir, ô reine épouse de Jésus Christ, et en lui scrute sans cesse ton visage..." (4 LAg 15: FF 2902). Votre vie cachée, dans la prière, ne vous soustrait pas au dynamisme missionnaire de l'Eglise, au contraire, elle vous place en son coeur. Plus les défis apostoliques sont élevés, plus votre charisme est nécessaire. Soyez des signes de l'amour du Christ, vers lesquels puissent se tourner tous les autres frères et soeurs exposés aux difficultés de la vie apostolique et de l'engagement laïc dans le monde.

465 Tout en vous renouvelant mon affection pleine de confiance et en vous confiant à l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie et de vos saints, à commencer par François et Claire, je donne à tous une Bénédiction apostolique particulière.

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RENCONTRE AVEC LES JEUNES

Esplanade de la Basilique Sainte-Marie-des-Anges Dimanche 17 juin 2007
Très chers jeunes,

Merci de votre accueil si chaleureux, je sens en vous la foi, je sens la joie d'être chrétiens catholiques. Merci de vos paroles affectueuses et des questions importantes que vos deux représentants m'ont adressées. J'espère pouvoir dire quelque chose au cours de cette rencontre sur ces interrogations qui sont des questions de la vie; je ne peux donc donner une réponse complète à présent, mais je m'efforcerai de dire quelque chose, et surtout, je vous salue tous, jeunes de ce diocèse d'Assise-Nocera Umbra-Gualdo Tadino, avec votre Evêque, Mgr Domenico Sorrentino. Je vous salue, jeunes de tous les diocèses d'Ombrie, qui êtes réunis ici avec vos pasteurs. Je vous salue aussi, naturellement, jeunes venus des autres régions d'Italie, accompagnés par vos animateurs franciscains. J'adresse un salut cordial au Cardinal Attilio Nicora, mon Légat pour les Basiliques pontificales d'Assise, et aux Ministres généraux des divers Ordres franciscains.

Avec François, nous accueille ici le coeur de la Mère, la "Vierge faite Eglise", comme il aimait l'invoquer (cf. Salut à la Bienheureuse Vierge Marie, 1: FF, 259). François avait pour la petite église de la Portioncule, conservée dans cette Basilique Sainte-Marie-des-Anges, une affection particulière. Celle-ci compta au nombre des églises qu'il se consacra à réparer au cours des premières années de sa conversion, et où il écouta et médita l'Evangile de la mission (cf. 1 Cel I, 9, 22: FF 356). Après les premiers pas de Rivotorto, c'est ici qu'il établit le "quartier général" de l'Ordre, où les frères purent se recueillir, comme en quelque sorte dans le sein maternel, pour se régénérer et repartir emplis d'élan apostolique. C'est ici qu'il obtint pour tous une source de miséricorde dans l'expérience du "grand pardon" dont nous avons tous toujours besoin. C'est ici, enfin, qu'il vécut la rencontre avec la "soeur mort".

Chers jeunes, vous savez que le motif qui m'a conduit à Assise a été le désir de revivre le chemin intérieur de François, à l'occasion du VIII centenaire de sa conversion. Ce moment de mon pèlerinage revêt une signification particulière. J'ai voulu ce moment comme le point culminant de ma journée. Saint François parle à tous, mais je sais qu'il exerce précisément sur vous, chers jeunes, une attraction particulière. C'est ce que me confirme votre présence si nombreuse, ainsi que les questions que vous m'avez posées. Sa conversion eut lieu lorsqu'il était au plus fort de sa vitalité, de ses expériences, de ses rêves. Il avait passé vingt-cinq ans sans venir à bout du sens de la vie. Peu de mois avant de mourir, il se rappellera de cette période comme du temps où "il était dans le péché" (cf. 2 Test 1: FF 110).

A quoi pensait François, en parlant de péchés? D'après les biographies, dont chacune possède un point de vue personnel, cela n'est pas facile à déterminer. L'on trouve un portrait évocateur de sa façon de vivre dans la Légende des trois compagnons, où l'on lit: "François était très gai et généreux, se consacrant aux jeux et aux chants, il errait dans les rues d'Assise jour et nuit, avec des amis de son espèce, si généreux à la dépense qu'il dissipa en repas et autres choses tout ce qu'il pouvait avoir ou gagner" (3 Comp 1, 2: FF 1396). De combien de jeunes pourrait-on dire la même chose de nos jours également? De plus, aujourd'hui, il y a la possibilité d'aller se divertir bien au-delà de sa propre ville. Les initiatives de divertissement au cours des week-ends rassemblent de nombreux jeunes. On peut "errer" également virtuellement en "naviguant" sur Internet, en recherchant des informations ou des contacts en tout genre. Malheureusement, ne manquent pas - et ils sont même hélas trop nombreux! -, les jeunes qui cherchent des paysages mentaux aussi vides que destructeurs dans les paradis artificiels de la drogue. Comment nier qu'il y a tant de jeunes et de moins jeunes qui sont tentés de suivre de près la vie du jeune François, avant sa conversion? Derrière cette façon de vivre, il y avait le désir de bonheur qui habite tout coeur humain. Mais cette vie pouvait-elle apporter la joie véritable? François ne la trouva certainement pas. Vous-mêmes, chers jeunes, vous pouvez vérifier cela à partir de votre propre expérience. La vérité est que les choses finies peuvent apporter des lueurs de joie, mais seul l'Infini peut remplir le coeur. C'est ce qu'a dit un autre grand converti, saint Augustin: "Tu nous as faits pour toi, ô Seigneur, et notre coeur sera agité tant qu'il ne repose pas en toi" (Confess. 1, 1).

Le même texte biographique nous rapporte que François était assez vaniteux. Il aimait se faire confectionner des habits somptueux et il recherchait l'originalité (cf. 3 Comp 1, 2: FF 1396). Dans la vanité, dans la recherche de l'originalité, il y a quelque chose qui nous touche tous d'une certaine façon. Aujourd'hui, on a l'habitude de parler de "soin de l'image" ou de "recherche de l'image". Pour avoir un minimum de succès, il faut nous faire valoir aux yeux des autres avec quelque chose d'inédit, d'original. Dans une certaine mesure, cela peut exprimer un désir innocent d'être bien accueillis. Mais souvent s'insinuent l'orgueil, la recherche effrénée de nous-mêmes, l'égoïsme et le désir de domination. En réalité, concentrer sa vie sur soi-même est un piège mortel: nous ne pouvons être nous-mêmes que si nous nous ouvrons à l'amour, en aimant Dieu et nos frères.

Un aspect qui impressionnait les contemporains de François était également son ambition, sa soif de gloire et d'aventure. Ce fut cela qui le conduisit sur les champs de bataille, avant d'être fait prisonnier pendant un an à Pérouse. La même soif de gloire, une fois libre, devait le conduire dans les Pouilles, dans une nouvelle expédition militaire, mais précisément dans cette circonstance, à Spolète, le Seigneur se présenta à son coeur, le poussa à revenir sur ses pas et à se placer sérieusement à l'écoute de sa Parole. Il est intéressant de noter que le Seigneur a su prendre François dans le sens qui était le sien, celui du désir de s'affirmer, pour lui montrer la voie d'une ambition sainte, projetée sur l'infini: "Qui peut t'être plus utile, le patron ou le serviteur?" (3 Comp 2, 6: FF 1401), fut la question qu'il entendit résonner dans son coeur. C'est-à-dire: pourquoi te contenter d'être dépendant des hommes, lorsqu'il y a un Dieu qui est prêt à t'accueillir dans sa maison, à son service royal?

Chers jeunes, vous m'avez rappelé certains problèmes de la condition de jeunes, de votre difficulté à vous construire un avenir, et surtout, des difficultés à discerner la vérité. Dans le récit de la passion du Christ, nous trouvons la question de Ponce Pilate: "Qu'est-ce que la vérité?" (Jn 18,38). C'est la question d'un sceptique qui dit: "Mais toi, tu dis être la vérité, mais qu'est-ce que la vérité?" Et ainsi, la vérité ne pouvant être reconnue, Pilate laisse entendre: faisons ce qui est le plus pratique, ce qui a le plus de succès sans chercher la vérité. Puis, il condamne Jésus à mort, car il suit le pragmatisme, le succès, son propre bonheur. Aujourd'hui aussi, de nombreuses personnes disent: "Mais qu'est-ce que la vérité? Nous pouvons en trouver des fragments, mais comment pourrions-nous trouver la vérité?". Il est réellement difficile de penser que cela est la vérité: Jésus Christ, la vraie Vie, la boussole de notre vie. Et toutefois, si nous commençons, comme nous en serions tentés, à vivre uniquement en fonction des possibilités du moment, sans vérité, nous perdons véritablement le critère et nous perdons également le fondement de la paix commune qui ne peut être que la vérité. Et cette vérité est le Christ. La vérité du Christ s'est vérifiée dans la vie des saints de tous les siècles. Les saints sont la grande trace de lumière dans l'histoire qui témoigne: voilà la vie, voilà le chemin, voilà la vérité. C'est pourquoi nous avons le courage de dire "oui" à Jésus Christ: "Ta vérité s'est vérifiée dans la vie de tous les saints! Nous te suivons!". Chers jeunes, en venant ici de la Basilique du Saint Couvent, j'ai pensé que parler presque une heure tout seul n'est peut-être pas une bonne chose. C'est pourquoi, je pense que le moment est venu de faire une pause, pour un chant. Je sais que vous avez composé de nombreux chants, peut-être pouvez-vous m'interpréter un chant à présent.

466 Alors, nous avons entendu répéter dans le chant que saint François a entendu la voix. Il a entendu dans son coeur la voix du Christ et que se passe-t-il? Il se passe qu'il doit se mettre au service de ses frères, surtout de ceux qui souffrent le plus. Telle est la conséquence de cette première rencontre avec la voix du Christ. Ce matin, en passant par Rivortorto, j'ai regardé le lieu où, selon la tradition, étaient rassemblés les lépreux, les derniers, les marginalisés, à l'égard desquels François éprouvait un sentiment irrésistible de répulsion. Touché par la grâce, il leur ouvrit son coeur. Et il le fit non seulement à travers un geste d'aumône empli de charité, car cela était trop peu, mais également en les embrassant et en les servant. Lui-même confesse que ce qui lui était auparavant amer devint pour lui "douceur d'âme et de corps" (2 Test 3: FF 110).

La grâce commençait donc à former François. Il devint toujours plus capable de fixer son regard sur le visage du Christ et d'écouter sa voix. Ce fut à ce moment-là que le Crucifié de saint Damien lui adressa la parole, en l'appelant à une mission audacieuse: "Va François, répare ma maison qui, comme tu le vois, tombe en ruine" (2 Cel I, 6, 10: FF 593). En m'arrêtant ce matin à Saint-Damien, puis dans la Basilique Sainte-Claire, où l'on conserve le Crucifix original qui parla à saint François, j'ai fixé moi aussi mon regard dans les yeux du Christ. C'est l'image du Christ Crucifié-Ressuscité, vie de l'Eglise, qui parle également en nous si nous sommes attentifs, tout comme il y a deux mille ans, il parla à ses apôtres, et il y a huit cents ans, il parla à François. L'Eglise vit continuellement de cette rencontre.

Oui, chers jeunes: laissons le Christ venir à notre rencontre! Ayons confiance en Lui, écoutons sa Parole. En lui, il n'y a pas seulement un être humain fascinant. Certes, il est pleinement homme, et en tout semblable à nous, à l'exception du péché (cf.
He 4,15). Mais il est également bien davantage: Dieu s'est fait homme en Lui et il est donc l'unique Sauveur, comme le dit son nom lui-même: Jésus, c'est-à-dire "Dieu sauve". On vient à Assise pour apprendre de saint François le secret pour reconnaître Jésus Christ et en faire l'expérience. Voilà ce que ressentait François pour Jésus, si l'on en croit ce que rapporte son premier biographe: "Il portait toujours Jésus dans son coeur. Il portait Jésus sur ses lèvres, Jésus dans ses oreilles, Jésus dans ses yeux, Jésus dans ses mains, Jésus dans tous ses autres membres... Et même, se trouvant de nombreuses fois en voyage et méditant ou chantant Jésus, il oubliait qu'il était en voyage et il s'arrêtait pour inviter toutes les créatures à la louange de Jésus" (1 Cel II, 9, 115: FF 115). Nous voyons ainsi que la communion avec Jésus ouvre également le coeur et les yeux à la création.

En somme, François était un véritable amoureux de Jésus. Il le rencontrait dans la Parole de Dieu, dans ses frères, dans la nature, mais surtout dans sa présence eucharistique. Il écrivait à ce propos dans le Testament: "Je ne vois rien d'autre en ce monde, corporellement, du même très haut Fils de Dieu, sinon son très saint corps et son très saint sang" (2 Test 10: FF 113). La crèche de Greccio exprime le besoin de le contempler dans sa tendre humanité d'enfant (cf. 1 Cel I, 30, 85-86: FF 469-470). L'expérience de La Verne, où il reçut les stigmates, montre à quel degré d'intimité il était arrivé dans sa relation avec le Christ crucifié. Il pouvait réellement dire avec Paul: "Pour moi, vivre, c'est le Christ" (Ph 1,21). S'il se dépouille de tout et choisit la pauvreté, le motif de tout cela est le Christ, et seulement le Christ. Jésus est son tout: et cela lui suffit!

Précisément parce qu'il est du Christ, François est également homme de l'Eglise. Du Crucifié de saint Damien, il avait eu l'indication de réparer la maison du Christ, qui est précisément l'Eglise. Entre le Christ et l'Eglise, il y a un lien intime et indissoluble. Etre appelé à la réparer comportait certainement dans la mission de François, quelque chose de personnel et d'original. Dans le même temps, ce devoir n'était rien d'autre au fond, que la responsabilité attribuée par le Christ à chaque baptisé. Et il dit également à chacun de nous: "Va, et répare ma maison". Nous sommes tous appelés à réparer à nouveau à chaque génération la maison du Christ, l'Eglise. Et ce n'est qu'en faisant ainsi que l'Eglise vit et devient belle. Et comme nous le savons, il y a de nombreuses façons de réparer, d'édifier, de construire la maison de Dieu, l'Eglise. Elle s'édifie ensuite à travers les vocations les plus diverses, de celle laïque et familiale à la vie de consécration particulière, à la vocation sacerdotale.

A ce propos, je désire dire un mot précisément sur cette dernière vocation. François, qui fut diacre, et non prêtre (cf. 1 Cel I, 30; 86: FF 470) avait pour les prêtres une profonde vénération. Tout en sachant que même parmi les ministres de Dieu, il existe une grande pauvreté et fragilité, il les considérait comme ministres du Corps du Christ et cela suffisait à faire jaillir en lui un sentiment d'amour, de respect et d'obéissance (cf. 2 Test 6-10: FF 112-113). Son amour pour les prêtres est une invitation à redécouvrir la beauté de cette vocation. Celle-ci est vitale pour le peuple de Dieu. Chers jeunes, entourez d'amour et de gratitude vos prêtres. Si le Seigneur devait appeler certains d'entre vous à ce grand ministère, ou à une autre forme de vie consacrée, n'hésitez pas à prononcer votre oui. Il n'est pas facile de dire oui, mais il est beau d'être des ministres du Seigneur, il est beau de consacrer sa vie pour Lui!

Le jeune François ressentit une affection véritablement filiale à l'égard de son Evêque, et ce fut entre ses mains que, se dépouillant de tout, il fit la profession d'une vie désormais totalement consacrée au Seigneur (cf. 1 Cel I, 6, 15: FF 344). Il ressentit de façon particulière la mission du Vicaire du Christ à laquelle il soumit sa Règle et confia son Ordre. Si les Papes ont manifesté tant d'affection pour Assise, au cours de l'histoire, cela est dans un certain sens une réponse à l'affection que François avait pour le Pape. Chers jeunes, je suis heureux d'être ici, à la suite de mes prédécesseurs, et en particulier de mon ami, du bien-aimé Pape Jean-Paul II.

Comme des cercles concentriques, l'amour de François pour Jésus s'étend non seulement sur l'Eglise, mais sur toutes les choses, considérées dans le Christ et pour le Christ. C'est de là que naît le Cantique des Créatures, dans lequel le regard se pose dans la splendeur de la Création: de frère soleil à soeur lune, de soeur eau à frère feu. Son regard intérieur est devenu si pur et pénétrant qu'il perçoit la beauté du Créateur dans la beauté des créatures. Le Cantique de frère soleil, avant d'être une très belle page de poésie et une invitation implicite au respect de la création, est une prière, une louange adressée au Seigneur, au Créateur de toute chose.

C'est à l'enseigne de la prière qu'il faut voir également l'engagement de François pour la paix. Cet aspect de sa vie est d'une grande actualité dans un monde qui a tant besoin de paix et qui ne réussit pas à en trouver le chemin. François fut un homme de paix et un artisan de paix. Il le montra également par la douceur avec laquelle il se plaça, sans jamais toutefois taire sa foi, face aux hommes d'autres confessions, comme le démontre sa rencontre avec le Sultan (cf. 1 Cel I, 20, 57: FF 422). Si aujourd'hui, le dialogue interreligieux, en particulier après le Concile Vatican II, est devenu un patrimoine commun et incontournable de la sensibilité chrétienne, François peut nous aider à dialoguer de façon authentique, sans tomber dans une attitude d'indifférence à l'égard de la vérité ou dans l'affaiblissement de notre annonce chrétienne. Le fait qu'il soit un homme de paix, de tolérance, de dialogue, naît toujours de l'expérience de Dieu-Amour. Ce n'est pas un hasard si son salut de paix est une prière: "Que le Seigneur te donne la paix" (2 Test 23: FF 121).

Chers jeunes, votre présence nombreuse ici montre combien la figure de François parle à votre coeur. Je vous confie volontiers son message, mais surtout sa vie et son témoignage. Il y a besoin de jeunes qui, comme François, s'engagent sérieusement et sachent instaurer un rapport personnel avec Jésus. Il est temps de regarder l'histoire de ce troisième millénaire qui vient de commencer comme une histoire qui a plus que jamais besoin du levain de l'Evangile.

Je fais mienne, une fois de plus, l'invitation que mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II aimait toujours adresser, en particulier aux jeunes: "Ouvrez les portes au Christ". Ouvrez-les comme le fit saint François, sans peur, sans calculs, sans mesure. Chers jeunes, soyez ma joie comme vous avez été celle de Jean-Paul II. De cette Basilique, consacrée à Sainte-Marie-des-Anges, je vous donne rendez-vous à la Sainte Maison de Lorette, au début du mois de septembre, pour le Forum des jeunes italiens.

467 Je vous donne à tous ma Bénédiction. Merci pour tout, pour votre présence, pour votre prière.



                                                   Visita Pastorale ad Assisi

Discours 2005-2013 462